Printemps
1998

Montre anti-stress

Sommaire
des projets



Eric GACOIN - Frédéric DEMISSY - Henri RANCON


INTRODUCTION

I. LE STRESS
       1. Qu'est-ce que le stress ?
       2. Les causes du stress
       3. Les conséquences du stress
       4. La notion d'absorption

II. LE PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
       1. Le concept du "Bio-feedback" portatif
       2. Les effets physiologiques du stress et les méthodes de mesures
       3. Description du système
       4. Utilisation du dispositif

III. LES MODIFICATIONS COMPORTEMENTALES CONSÉCUTIVES À L'UTILISATION DE L'APPAREIL
       1. Associer à une variation de stress lue sur l'appareil, une origine
       2. Accroître sa résistance au stress

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE




INTRODUCTION

Le dispositif , qui se présente sous la forme d'une montre, est destiné à lutter contre un fléau des temps modernes : LE STRESS.

Ce système permettrait à l'utilisateur de décrire son niveau de stress à partir des manifestations biologiques du corps humain. Ce traitement contre le stress serait d'une nouvelle génération. Contrairement aux médicaments qui soignent sans s'attaquer à la source du mal, notre système permet à l'utilisateur de s'attaquer à la base du problème. Ce système serait l'amélioration d'un système déjà existant : le " bio-feedback ". Néanmoins le système actuel est compliqué et nécessite de lourds moyens matériels mais il a déjà fait ses preuves. Dans un premier temps, nous expliquerons la problématique du stress, puis nous décrirons le fonctionnement de l'appareil pour enfin parler des modification induites par l'usage d'un tel appareil.


I. LE STRESS

1. Qu'est-ce que le stress ?

A l'origine le mot " stress " était employé uniquement pour parler de phénomènes physiques et faisait référence à des contraintes exercées sur un matériau. Normalement un matériau est capable de résister à toute une série de contraintes modérées. Mais si la contrainte est excessive ou si le matériau est fatigué, il y a risque de déformation voire de rupture. C'est dans ce cas que l'on parle de stress. Le passage en biologie du terme stress date du début du XXe siècle et se situe dans la continuité des travaux de physiologie sur la constance du milieu intérieur, avec leurs prolongements en physiologie de l'accommodation biologique et de l'adaptation.

On parle de stress quand les écarts avec l'homéostasie (maintien actif de la constance du milieu intérieur) sont au delà de la normale. Dans ce cas des processus correctifs sont nécessaires : c'est le stress. En fait tout les stimuli qui dérangent l'homéostasie ne sont pas nécessairement mauvais, les activités de jeu par exemple. Pour incorporer ce constat dans la notion de stress, on a introduit les notions d'eustress et de dystress (le bon stress et le mauvais stress). Le premier stimule et rend plus productif, le second désorganise et inhibe. Les notions d'eustress et de dystress peuvent se représenter sous la forme d'un graphique :





2. Les causes du stress

Les causes du stress peuvent être de différents types. Certaines études américaines sont arrivées à déterminer un certain nombre de causes probables du stress. En voici une liste non exhaustive :

Facteur de stress Valeur
Mort du conjoint 100 
Divorce  73 
Séparation des époux  65 
Période de prison  63 
Blessure corporelle ou Maladie  53 
Mariage  50 
Licenciement  47 
Réconciliation entre époux  45 
Prendre sa retraite  45 
Changement dans la santé d'un membre de la famille  44 
Grossesse  44 
Difficultés sexuelles  39 
Arrivée de quelqu'un dans la famille  39 
Changement quelconque dans l'univers du travail  39 
Changement au niveau financier  38 
Mort d'un ami  37 
Changement de fonction professionnelle  36 
Modification du nombre de scènes de ménage  35 
Hypothèque de plus de 200 000 F  31 
Saisie sur hypothèque ou sur prêt  30 
Changement de responsabilité dans le travail  29 
Un fils, une fille quitte le foyer  29 
Difficultés avec les beaux-parents  29 
Succès exceptionnel  28 
Femme commence ou cesse de travailler  26 
Commencer ou terminer ses études  26 
Changement dans les conditions de vie  25 
Changements d'habitudes  24 
Difficultés avec le patron  23 
Changement d'horaire de travail ou de conditions de vie  20 
Changement de résidence  20 
Changement de lieu d'études  20 
Changement dans les loisirs  19 
Changement dans les activités religieuses  19 
Changement dans les activités sociales  18 
Hypothèque de moins de 200 000 F  17 
Changement dans les habitudes de sommeil  16 
Changement du nombre de réunions de famille  15 
Changement dans les habitudes alimentaires  15 
Vacances  13 
Noël  12 
Contraventions  11 


Selon cette étude :

Il est bien évident que chaque individu étant différent, les causes de stress chez certaines personnes n'auront pas les mêmes effets sur d'autres personnes, chaque individu étant un être unique.



3. Les conséquences du stress

Si la notion de stress a été définie, c'est qu'il existe des conséquences physiologiques qui peuvent être étudiées afin de caractériser les différentes sortes de stress. Il y a deux catégories d'effets : les effets à court et moyen terme et les effets à long terme. Si les effets à court terme ne sont pas trop problématiques mais causent juste une gêne, les effets à long terme peuvent être réellement dangereux pour la santé.

Effets à court terme :
Effets à long terme :


4. La notion d'absorption

Lorsqu'un individu est soumis à un stress, il y a deux réactions possibles. Soit il y a absorption, c'est-à-dire que l'organisme absorbe le stress et passe à un nouvel équilibre. Soit il y a rejet, on a alors un déséquilibre qui conduit à des réactions différentes selon le caractère de l'individu soumis au stress.


II. LE PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

1. Le concept du "Bio-feedback" portatif

Le but de notre système est de communiquer à son utilisateur son niveau de stress instantané. Pour fonctionner il se base sur différentes mesures physiologiques qui lui permettent de calculer le niveau et le type de stress. Il retransmet ensuite ces données à son propriétaire, ouvrant à celui ci une fenêtre vers son fonctionnement interne. Après un apprentissage de cet appareil, l'utilisateur pourra apprendre à se connaître, à savoir comment il réagit à diverses situations, à appréhender et à repousser les limites de sa résistance à des agents stresseurs.



2. Les effets physiologiques du stress et les méthodes de mesures


a. Les effets

Les effets du stress sont divers et sont principalement dus à l'augmentation du taux d'adrénaline ; l'effet de cette hormone est d'augmenter le rythme et la pression cardio-vasculaire, mais aussi de contracter les muscles et de modifier l'activité électrique du cerveau.

Schéma des effets physiologiques :





b. Les mesures possibles (ou impossibles)



3. Description du système

Le système est un système qui doit être petit, près du corps et à portée de vue, on peut donc l'imaginer comme ressemblant à une montre, il est composé de :





4. Utilisation du dispositif

Le dispositif devra, après avoir été étalonné en présence d'un médecin, être utilisé à deux niveaux différents :


III. LES MODIFICATIONS COMPORTEMENTALES CONSÉCUTIVES À L'UTILISATION DE L'APPAREIL

1. Associer à une variation de stress lue sur l'appareil, une origine

La montre est capable d'enregistrer le niveau de stress d'un individu au cours du temps et bien sûr d'en rendre compte à son utilisateur. Si l'objectif recherché est de diminuer son niveau de stress, alors la part de travail de l'appareil s'arrête ici, la suite est laissée au soin de l'utilisateur. En effet, c'est à lui de chercher à identifier les variations de stress renvoyées par l'appareil. Il doit trouver leurs origines, les situations stressantes auxquelles elles font référence. S'il y parvient alors ensuite il aura les moyens de modifier son comportement de manière à diminuer son état de stress global. Avant de poursuivre, essayons de définir ce qu'est une situation stressante ou ce qu'elle représente pour un individu.

Une situation stressante est un conglomérat de situations qui provoque une gène, physique ou mentale, d'importances ressenties égales par le sujet, ou d'importance égale par rapport à son implication. Une situation peut être si stressante qu'elle implique chez lui un ressentiment de stress pour toute ou partie de ses relations avec le monde qui l'entoure.

L'utilisateur de l'appareil, au vu des mesures qui lui sont renvoyées par l'appareil doit parvenir à se replacer mentalement dans la situation stressante qui a suscité chez lui une émotion de stress. Autrement dit, il doit prendre du recul par rapport à ce qu'il à vécu pour en donner une description satisfaisante (c'est à dire qu'il pourra simultanément ou consécutivement exploiter pour modifier son comportement). Il doit envisager cette situation stressante dans l'ensemble le plus vaste possible qui la contient afin d'en avoir la perception la moins fausse possible. Le problème est que depuis la date à laquelle le sujet était dans la situation en question, des modifications se sont produites. Le sujet à eu le temps de prendre du recul et de ce fait des erreurs de jugement et de perception se sont glissées dans la description qu'il effectue. Tout dépend alors de comment il va prendre en compte les modifications qui se sont produites, à supposer au départ qu'il ait conscience qu'elles se soient produites, dans quelle mesure et de quelle manière.

Ceci soulève la question de l'activité réflexive à laquelle se livrerait l'individu dans le cas présent. Quelle perception à t-il de lui même ? Et bien quoi qu'il en soit, il est en mesure de tirer partie de sa réflexion pour modifier son comportement dans le sens d'une réduction de son niveau global de stress ;

Prenons l'exemple d'un cadre d'entreprise qui occupe un poste à haute responsabilité. De ce fait il est très sollicité par son travail qui le monopolise. Chaque lundi matin, il doit assister à une réunion au cours de laquelle il rend compte de ses résultats à ses supérieurs hiérarchiques puis fixe avec eux les prochains objectifs à atteindre. Comme d'habitude il n'aura pas atteint ses objectifs en temps voulu ou le temps qui lui sera imparti pour la fois suivante sera trop juste au vu du monceau de travail que cela représente. Ce personnage porte à son poignet notre appareil et un jour il consulte sur ordinateur son état de stress sur le mois passé. Il constate entre autres fluctuations un pic se produisant chaque dimanche soir. Il voudrait suite à des problèmes de santé diminuer son niveau global de stress et entreprend pour cela de comprendre ce qui le stresse. Il passe en revu toutes les variations de son état de stress sur son ordinateur et essaie d'en expliquer les causes. Pour certaines, comme ce pic du dimanche soir, il lui est facile d'en déterminer la cause, c'est cette fichue réunion du lendemain matin qui le met dans un état pas possible. Pour d'autres cela est plus difficile alors qu'elles se produisent à intervalles réguliers. Il recourt alors à l'aide d'un personnage extérieur. C'est un médecin spécialiste qui, en dialoguant avec lui parvient à identifier l'origine du stress de son patient. Ensemble il pourront même trouver à ce dernier des situations qui stressent dont il ne soupçonnait pas explicitement l'existence.

L'idéal étant probablement que le médecin serve de guide uniquement et que le patient prenne lui même conscience de ce qui ne va pas. Le praticien peut de la même manière diagnostiquer un stress qui n'est pas régulier mais plutôt occasionnel, ou bien rarissime et exceptionnel, ou encore permanent, dans quels cas le patient devra adopter une solution adéquate et non systématique , en accord avec la prescription de son médecin.

Pour un état de stress diagnostiqué, libre est laissé à la personne d'agir dans le sens de revenir au acceptable de stress qui semble lui correspondre le mieux. L'appareil doit conduire le sujet à prendre de nouvelles mesures pour conserver santés physiques et mentales.



2. Accroître sa résistance au stress

Prenons le cas d'une situation qui pourrait constituer une situation stressante pour un individu. Deux cas sont possibles : ou bien il n'en prend pas conscience c'est à dire que les conséquences de cette situation stressante ne constituent pas une gène supérieure à la limite que l'individu s'est fixé, consciemment ou inconsciemment. Cette limite varie et selon les individus et au cours du temps (i.e. au cours d'une situation, car il y a une situation par date sur l'axe des temps). C'est ce que l'on appelle la résistance au stress, une limite inconsciente.

Ou bien, dans le cas où cette limite est dépassée, l'individu en prend conscience et alors il constate la gène morale ou physique induite dans sa personne.

Des études ont montré que la résistance au stress était d'autant plus haute pour un individu que sa confiance en soi était grande. Pour augmenter sa résistance au stress il faut donc ...augmenter sa confiance en soi. Dans la majorité des cas cela ne se produit pas de manière radicale et du jour au lendemain l'individu acquiert une grande confiance en lui. Au contraire ce processus fait l'objet d'une démarche progressive qui destine l'individu à être plus sûr de lui et moins sensibles aux multiples agressions extérieures dont il faisait régulièrement les frais.

Un sujet, soufrant de stress, porte notre appareil. Il constate sur le vif, en regardant le cadran, qu'il est stressé. Il peut aussi s'en apercevoir différemment en consultant son écran d'ordinateur, relié à sa montre (lecture de la durée, de la fréquence, de l'allure des variations de son niveau de stress). Son objectif étant de se soigner dans tous les cas, il va mettre en œuvre les moyens dont il dispose pour diminuer le niveau de ses états de stress et leur fréquence d 'apparition.

L'emploi de l'appareil s'avère nécessaire dans la mesure où il offre la possibilité à l'individu de constater qu'il est à tel niveau de stress, qu'il devient de plus en plus stressé, aussi. Cette prise de conscience peut se faire avant qu'il ne soit trop tard, c'est à dire avant que l' état de stress ait pris des proportions allant croissantes, inquiétantes au point que l'on soit parvenu à un état de non retour, de perte de contrôle, de cloisonnement de l'individu au centre d'un conglomérat de situations stressantes qui se constituerait subitement dans son esprit. On peut également étendre ces conséquences graves à un état de choc où l'individu se livrerait à des actes qu'il regretterait par la suite et envisager un ressentiment d'oppression physique très forte pouvant conduire à un dysfonctionnement de l'organisme.

Une démarche curative possible est le recours à de multiples méthodes anti-stress où l'on retrouve finalement des anciennes techniques de respiration et d'exercice physique comme la pratique du yoga. Ainsi l'individu, confronté à une situation ponctuelle particulièrement stressante, s'interrompe dans son activité et se livre à de tels exercices qui lui sont adaptés. Certes, au début cette démarche parait draconienne mais par la pratique, l'individu exécute ces exercices de manière plus efficace, plus rapide de sorte qu'il parvient à tirer profit de ces méthodes en sachant les utiliser de manière plus fine et finalement en les intégrant à son comportement. Peu à peu il se laisse moins submerger par les agressions extérieures, il parvient à démanteler ces conglomérats de situations autrefois stressantes qu'il réussi à gérer en leur faisant face une à une. L'individu gagne en assurance, fort de ses précédents succès et arrive au bout du compte à augmenter sa résistance au stress : la limite au delà de laquelle il prenait conscience qu'il était stressé. Ce schéma, somme toute un peu simpliste, illustre bien un des domaines d'utilisation de notre appareil. Il avertit le sujet qu'il doit changer quelque chose à son comportement. Peu à peu, le sujet qui gagne en confiance en lui réagit beaucoup mieux et est moins stressé qu'auparavant dans une situation analogue.

C'est le succès.


CONCLUSION



Pour des questions de miniaturisation des composants de l'appareil, en l'état actuel des compétences technologiques, notre appareil reste à l'état de projet. Il représente cependant une base pour un nouveau type de traitement du stress. Le domaine d'utilisation pourra être élargi à toutes les émotions humaines. L'usage d'un tel dispositif pourrait par le rôle de miroir qu'il joue, pourrait améliorer la connaissance du fonctionnement de la pensée humaine.






BIBLIOGRAPHIE