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Si vous arrivez directement sur cette page, sachez que ce travail est un rapport d'étudiants et doit être pris comme tel. Il peut donc comporter des imperfections ou des imprécisions que le lecteur doit admettre et donc supporter. Il a été réalisé pendant la période de formation et constitue avant-tout un travail de compilation bibliographique, d'initiation et d'analyse sur des thématiques associées aux technologies biomédicales. Nous ne faisons aucun usage commercial et la duplication est libre. Si vous avez des raisons de contester ce droit d'usage, merci de nous en faire part . L'objectif de la présentation sur le Web est de permettre l'accès à l'information et d'augmenter ainsi les échanges professionnels. En cas d'usage du document, n'oubliez pas de le citer comme source bibliographique. Bonne lecture... |
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Démarche qualité sur la maintenance corrective. Participation aux achats, Michel POUJET, Projet DESS "TBH", UTC, 2001, pp 41 URL : https://www.utc.fr/~farges/dess_tbh/00-01/Stages/Poujet/Poujet.html |
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Le Service d'ingénierie biomédicale du Groupe Hospitalier Sud du CHU de Bordeaux a été créé en 1978 pour assurer la disponibilité de l'ensemble des dispositifs médicaux. Son activité s'est diversifiée vers l'aide à la décision pour l'achat de matériel. Aujourd'hui, l'objectif fixé par la Direction est la certification ISO 9001 version 2000 du service biomédical. Dans ce sens, mes principaux objectifs définis consistaient à préparer et initier le service à la démarche qualité et aux démarches d'amélioration continue sur une priorité : le processus de maintenance corrective. La méthodologie employée passait par la définition du processus actuel vers la proposition des plans d'action suite à l'analyse des dysfonctionnements repérés. Un début de système documentaire a été élaboré comprenant les premières procédures sur la maintenance et, surtout, une ébauche de manuel qualité. Ce stage a été l'occasion également de participer processus d'achat. J'ai pu ainsi découvrir le rôle d'un ingénieur biomédical dans les achats de dispositifs médicaux. Cette expérience
hospitalière contribue à enrichir mes
connaissances techniques et organisationnelles et conforte
ainsi mon souhait de continuer sur la même voie
professionnelle. |
The medical engineering unit of the Southern Hospital Group (CHU de Bordeaux) was created in 1978 to ensure the availability of medical appliances and equipments for the local area. Its diversified activities will help for the decision to buy hardware of high quality. Today, we manage to obtein ISO 9001 certification according to the version 2000 of the medical engineering unit. On that way, my main purpose consists on preparing and initiating the service with the quality system and then the continuous improvement at all the steps of corrective maintenance process. Methodology used consists on the definition of a current and latter process in regard of the action plan proposal through the analysis of abnormalities operations. To begin, I elaborate a documentary system that includes the first procedures on maintenance and, especially, a drawing plan of handbook quality. This training course allowed me also to take part to the negociations concerning Government contract, and then to have a whole view on biomedical engineer experiences linked to medical hardware purchase. This hospital experience contributes to increase my technical and organisational knowledge and by the same way will reinforce my wish to continue on the same professional path. Keywords: Certification, Continuous improvement, Process, Strategic planning, Motivation, Compromise quality-price, Risk analysis. |
El área de mantenimiento de equipos de electromedicina del Grupo Hospitalario del Sur del Hospital Universitario de Burdeos fué creado en 1978 como instrumento para garantizar el uso seguro de todos los equipos biomédicos. Su actividad ha crecido y una de sus misiones son las compras de equipos. Hoy en d'a, el objetivo fijado por la Dirección es la certificación por ISO 9001, según la versión 2000, para el área de mantenimiento en electromedicina. En este sentido, mis principales objetivos han sido de preparar e iniciar el departamento en un proyecto de mejora cont'nua con un tema prioritario : el proceso de mantenimiento correctivo. El método empleado se ha desarrollado desde la definición del proceso actual hasta la propuesta de acciones correctivas sobre las anomalias identificadas. Un sistema de documentación de calidad ha sido implantado y ya posee los primeros procedimientos sobre el proceso de mantenimiento correctivo y, sobre todo, el manual de calidad. Estas prácticas me han permitido participar en el proceso de compras de equipos de electromedicina. De esta manera, he podido comprobar cuales son las diferentes misiones y cualidades que debe poseer un ingeniero biomédico. Esta experiencia en el hospital de Burdeos enriquece mis competencias tanto técnicas como personales, y confirma mi deseo de seguir en el mismo sector profesional. Keywords: Certificación, Sistema de mejora continua, Proceso, Planificación estratégica, Motivación, Estudio coste eficacia, Análisis de riesgos. |
Je tiens à remercier Monsieur Lin DAUBECH, Directeur du Groupe Hospitalier Sud, pour m'avoir accueilli au sein de son établissement.
Je tiens également à remercier Monsieur Patrice LACROIX, Ingénieur en Chef du Service de l'Ingénierie Générale du Groupe Hospitalier Sud, pour m'avoir accueilli au sein de son Service, pour ses conseils qui m'ont guidé tout au long de ma mission et pour sa disponibilité.
Merci à M. Michel FOUQUET, M. Patrick GRIFFON et M. Patrick LORNAGE pour leur aide et leurs conseils pour les divers projets menés ensemble.
Merci aussi à M. Jacques FETU et Mme Jo'lle GELLIBERT pour leur collaboration dans le groupe de travail.
Enfin, je tiens à témoigner ma gratitude envers tout le reste du personnel du Service Biomédical pour la qualité de son accueil et sa sympathie.
I. LE C.H.U. de BORDEAUX et le GROUPE HOSPITALIER SUD
I.A. LE CENTRE
HOSPITALIER UNIVERSITAIRE
I.A.1.
Quelques éléments historiques
I.A.2.
Le CHU aujourd'hui
I.A.3.
L'activité du CHU
I.B. LE GROUPE HOSPITALIER SUD
I.C. LE SERVICE
DE L'INGENIERIE BIOMEDICALE DU GROUPE HOSPITALIER
SUD
I.C.1.
Présentation
I.C.2.
Les missions et les objectifs
I.C.3.
L'organisation
II. LA MISE EN PLACE DE LA DEMARCHE QUALITE DANS LE PROCESSUS DE MAINTENANCE CORRECTIVE
II.A. LES
PRINCIPES DE LA DEMARCHE QUALITE
II.A.1.
Les fondements dans la construction du projet
II.A.2.
Le contexte à l'hôpital : l'accréditation au CHU
de Bordeaux
II.A.3.
Le service biomédical et la démarche
qualité
II.A.4.
La maintenance corrective dans ce cadre
II.B. LA
DEMARCHE QUALITE DANS LE PROCESSUS DE MAINTENANCE
CORRECTIVE
II.B.1.
Pourquoi le choix de la maintenance corrective ?
II.B.2.
La
découverte du service biomédical du Groupe Hospitalier
Sud
II.B.3.
La préparation de la démarche
II.B.4.
La méthodologie utilisée
II.B.5.
Résultats de la démarche
II.C. L'EBAUCHE
DE MANUEL QUALITE
II.C.1.
Les objectifs
II.C.2.
Les grandes lignes du manuel
III. PARTICIPATION AU PROCESSUS D'ACHAT
III.A. LE PROCESSUS D'ACHAT DES DISPOSITIFS MEDICAUX AU SERVICE BIOMEDICAL DU GROUPE HOSPITALIER SUD
III.B.
L'ANALYSE TECHNIQUES DES OFFRES
III.B.1.
Equipements de radiologie numérisés
III.B.2.
Les ensembles de circulation extra corporelle
III.B.3.
Les pompes de contre pulsion intra aortiques
III.B.4.
Autres consultations
IV. ANALYSE DE MES MISSIONS AU CHU DE BORDEAUX et APPORTS PERSONNELS
IV.A. LES DIFFERENTES FACETTES DE L'INGENIEUR BIOMEDICAL
Les services biomédicaux hospitaliers jouent un rôle primordial dans l'assurance de la qualité et donc, dans la continuité des soins. De plus, les notions de responsabilité et de traçabilité sont de plus en plus d'actualité dans la maintenance biomédicale hospitalière.
Le Service d'Ingénierie / secteur biomédical du Groupe Hospitalier Sud a pour mission principale d'assurer le fonctionnement optimal des dispositifs médicaux. Créé depuis plus de vingt ans, une évaluation sur l'organisation et la mise en úuvre de la politique de la maintenance corrective est nécessaire afin de repositionner le service par rapport aux besoins des utilisateurs. L'objectif est donc de certifier le service biomédical selon les normes ISO 9000 version 2000, afin de participer à la réalisation des objectifs définis par le CHU de Bordeaux dans le cadre de l'accréditation : la satisfaction du Client.
C'est pourquoi, ma mission a consisté à préparer la démarche qualité en vue d'atteindre cet objectif de certification. En complément, l'acquisition de dispositifs médicaux conformément au code des marchés publics fait partie d'une mission majeure de l'ingénierie biomédicale hospitalière. Le but était donc de participer aux différentes phases de l'achat des dispositifs médicaux.
Ce mémoire
débutera par une présentation du CHU de Bordeaux ainsi
que du Groupe Hospitalier Sud et de son service biomédical.
Ensuite, le déroulement de mes deux sujets sera abordé
en détail. Enfin, une analyse de cette expérience sera
présentée en conclusion de ce
mémoire.
I.A. Le Centre Hospitalier Universitaire
Afin de mener à bien sa mission au sein du service public, c'est - à - dire soigner la population dans sa zone géographique, la ville de Bordeaux a mis en place une organisation sanitaire qui se distingue tant sur le plan administratif que sur le plan géographique.
I.A.1. Quelques éléments historiques [1]
L'histoire hospitalière de Bordeaux remonte aux premiers temps de la cité. Cependant, l'hôpital le plus ancien, Saint André, ne date que de 1829. Il a gardé le nom de l'ancien Hôtel - Dieu de Bordeaux fondé au XIVème siècle. Les édifices construits tout au long de l'histoire de Bordeaux ont évolué en fonction des besoins de l'époque (croisades, pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle). Néanmoins, leurs caractéristiques communes résidaient dans le fait d'être toujours situés en périphérie de la ville.
Le règlement d'administration public du 17 avril 1943 constitua les hospices civils de Bordeaux en Centre Hospitalier Régional. En juin 1974, la Direction générale des hôpitaux de Bordeaux est transférée à Talence.
En ce qui concerne le Groupe Hospitalier Sud, ses hôpitaux connurent un grand prestige dans le cadre de la lutte antituberculeuse dans le XIXème siècle. La création d'un nouveau pôle Hospitalo - Universitaire sur ce site en 1963 a permis au CHU de bénéficier d'une ouverture d'espaces et de meilleures voies de communication. Dès 1975, l'implantation de nouveaux services de haute - technicité a favorisé le développement du site.
I.A.2. Le CHU aujourd'hui [1, 2]
Le C.H.U. (cf. glossaire) fait partie du Service Public Hospitalier. Quatre missions lui sont attribuées :
En plus de ses missions, le CHU de Bordeaux se doit de respecter les règles impératives de tout service public telles que la prise en charge des urgences, la continuité des soins et l'égalité de traitement des usagers.
Au troisième rang des CHU de France (exception faite de l'Assistance Publique de Paris), il comporte environ 3600 lits et 113 postes d'hospitalisation de jour. Les 11 000 salariés du CHU de Bordeaux en font le premier employeur de la région Aquitaine. Ci - dessous, la répartition du personnel par secteur en 2000 :
I.A.3. L'activité du CHU [1, 2]
Le CHU de Bordeaux comprend 3 établissements principaux répartis au sein de la C.U.B. (cf. glossaire) :
Le site de Pellegrin, situé à proximité des boulevards à Bordeaux, représente plus de la moitié de la superficie totale du CHU. Ce groupe est composé de sept bâtiments : le tripode (neurochirurgie, chirurgie vasculaire, orthopédie, chirurgie maxillo-faciale, ORL, urologie, néphrologie, hémodialyse, urgences), l'hôpital des enfants (chirurgie, néonatalogie, pédiatrie, dermatologie, traumatologie, neurologie, les USN (cf. glossaire), l'hôpital du Tondu (urologie, chirurgie plastique, rhumatologie) et la maternité.
Cf. Chapitre I.B.
L'Hôpital Saint-André est le plus ancien des établissements du C.H.U. de Bordeaux et se situe dans le centre de Bordeaux. Ce groupe hospitalier repose sur trois sites : l'Hôpital Saint-André, le centre Jean ABADIE (ophtalmologie) et le service de soins de la maison d'arrêt de Gradignan.
Le CHU de Bordeaux réalise en moyenne 13 naissances par jour et 104.161 passages aux urgences se sont produits en 2000. 140 000 entrées s'effectuent chaque année correspondant à un million de journées d'hospitalisation.
Le CHU de Bordeaux fonctionne avec un budget d'environ 4 milliards de francs. Voici la répartition des dépenses en moyenne par jour en 2000 :
Chaque site possède sa propre direction ainsi que des directions fonctionnelles (direction du personnel et direction des affaires des services économiques) rattachée à la Direction Générale située à Talence (cf. annexe 1).
Entre autre particularité, le CHU de Bordeaux dispose de deux services pour l'achat et le suivi des accessoires et consommables médicaux dans le domaine du stérile (service de la 4ème pharmacie, implanté sur le site du Haut Lévêque) et dans le domaine du non stérile.
I.B. Le Groupe Hospitalier Sud [2]
Le Groupe Hospitalier Sud, implanté sur une surface de 70 ha sur la commune de Pessac (au sud de Bordeaux), s'est développé autour de trois ensembles principaux qui totalisent 1400 lits :
L'hôpital du Haut Lévèque est articulé autour des pôles suivants :
Au fur et à mesure, le Groupe Hospitalier Sud a ouvert de nouveaux pôles, la Maison du Haut Lévêque étant le centre le plus récent (1996).
I.C. Le service de l'Ingénierie biomédicale du Groupe Hospitalier Sud
Chaque Groupe hospitalier dispose d'un service d'ingénierie biomédicale depuis 1978, date d'ouverture du pôle cardiologique à l'hôpital du Haut Lévêque. Aujourd'hui, le bâtiment du service biomédical du Groupe Sud est situé entre les différents pôles médicaux pour une accessibilité optimale.
I.C.2. Les missions et les objectifs [3]
Les principales missions du service d'ingénierie biomédicale sont les suivantes :
Les techniciens sont répartis par binômes et trinômes ayant à leur charge des domaines spécifiques. Cette organisation a été choisie pour garantir la présence d'au moins un technicien en cas d'absence, et ainsi assurer la continuité des réparations. Le découpage approximatif, établi pour les neuf techniciens, est le suivant :
L'organigramme des services d'ingénierie au CHU de Bordeaux est présenté dans l'annexe 1.
L'ingénieur biomédical assurant un encadrement de proximité possède également des domaines d'activités en maintenance tels que l'échographie et la médecine nucléaire.
La maintenance du matériel est soit effectuée sur place soit en atelier, où un lieu de dépôt est prévu pour entreposer le petit matériel à réparer. Quelques opérations de maintenance préventive sont réalisées, ainsi que des opérations de contrôle qualité.
En ce qui concerne les commandes de pièces détachées et les demandes d'intervention externes, elles sont envoyées directement à la D.A.E.E. (cf. glossaire) à Talence, contrairement aux services de soins qui utilisent des bons internes en suivant la voie hiérarchique.
En résumé, le service
biomédical revêt une valeur ajoutée substantielle
et contribue à améliorer la qualité et la
sécurité des soins. D'une part, la rapidité
d'intervention des techniciens et les bonnes relations
représentent les atouts majeurs du service biomédical.
D'autre part, la recherche constante du bon compromis qualité
/ prix, que ce soit pour les pièces détachées ou
lors des marchés publics, ont fait des techniciens
biomédicaux des interlocuteurs techniques
incontournables.
II. La mise en place de la démarche qualité dans le processus de maintenance corrective
L'objectif défini par la Direction consiste à certifier tous les services biomédicaux de chaque Groupe Hospitalier du CHU de Bordeaux selon la nouvelle norme ISO 9000 version 2000 (cf. glossaire). Dans ce cadre, mon principal rôle a été d'initier l'ingénierie biomédicale dans une démarche de progrès, avec comme priorité le processus de maintenance corrective.
II.A. Les principes de la démarche qualité
En préambule à la présentation des activités que j'ai menées au service biomédical, il paraît intéressant de fixer quelques idées autour de ce sujet. Bien que celles - ci soient théoriques, elles m'ont été d'une grande utilité.
II.A.1. Les fondements dans la construction du projet [4, 5]
La qualité est un domaine existant depuis longtemps dans les entreprises. Chaque entreprise possède sa propre démarche qualité. Ainsi, il n'existe pas de « démarche qualité type ». Elle doit être adaptée à l'organisation en fonction du contexte, de l'histoire de l'entreprise, etc.... Néanmoins, les objectifs restent les mêmes : la satisfaction du client, la contribution à la pérennité de l'entreprise et l'amélioration continue des produits et/ou services proposés.
La démarche qualité repose sur plusieurs facteurs :
Cette démarche qualité est assujettie à un certain nombre de principes. Tout d'abord, il s'agit de susciter la motivation. Ceci implique de :
Les moyens utilisés peuvent être très différents. L'affichage, le journal d'entreprise, mais aussi les réunions et les groupes de travail sont des stratégies pour motiver et fédérer l'ensemble du personnel. La formation pour chaque type de métier est également fondamentale.
Faisant partie intégrante de la motivation, la responsabilisation sur la qualité du service rendu est un autre pré-requis afin de développer une démarche de progrès.
Enfin, l'assurance qualité nécessite donc « d'écrire ce que l'on va faire, de faire ce que l'on a écrit et d'enregistrer ce que l'on a fait ». C'est la garantie de la qualité du produit ou du service. Cette affirmation est partiellement vraie dans les nouvelles normes ISO 9000 version 2000 où l'organisation devra juger si une procédure écrite est nécessaire. Seules quelques points rendent incontournable l'écriture d'une procédure :
En résumé, la démarche qualité permet de développer l'esprit d'initiative afin de donner envie à chaque personne d'apporter son énergie et ses idées dans un cadre bien structuré en vue de la progression de l'organisation.
II.A.2. Le contexte à l'hôpital : l'accréditation au CHU de Bordeaux [6, 7, 8]
Aujourd'hui, les structures de soins et ses professionnels sont confrontés, par prestige ou survie, à une double nécessité : non seulement, il devient indispensable de fournir des soins de qualité mais ceux - ci doivent faire l'objet d'une évaluation et d'une accréditation. La satisfaction du patient - client ou usager passe par trois impératifs :
Le 24 avril 1996 est apparue l'ordonnance n°96-346 qui porte sur la réforme de l'hospitalisation publique et privée concernant l'évaluation et l'accréditation des établissements de santé. L'accréditation est une procédure d'évaluation externe qui vise à assurer la sécurité et la qualité des soins offerts aux usagers et à promouvoir une politique d'amélioration continue de la qualité au sein de l'établissement. L'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé A.N.A.E.S. (cf. glossaire) est la structure compétente.
Au CHU de Bordeaux, l'accréditation est une étape dans la démarche d'amélioration continue de la qualité. La politique qualité consiste à mener une démarche globale, transversale et participative, soutenue par la définition de thèmes prioritaires d'action. Chaque service, y compris les services médico - techniques, est composé d'un référent principal et d'animateurs qui ont pour mission principale de faire vivre à l'intérieur de leur service la démarche qualité.
Pour cela, le CHU de Bordeaux s'est doté de l'outil AECA « Auto-Evaluation CCECQA Aquitaine » (cf. glossaire), élaboré par des professionnels d'établissements de toutes tailles des secteurs publics et privés. Il s'agit d'une méthode simple qui prépare l'établissement à l'accréditation. Elle ne se substitue pas aux outils de l'ANAES. L'ensemble des trois sites du CHU s'est lancé dans cette dynamique, qui sera menée par pôle du fait de leur taille respective. Le Groupe Hospitalier Saint André a déjà reçu la visite des experts de l'ANAES. Les Groupes Hospitaliers Pellegrin et Sud sont en pleine phase d'auto - évaluation. La visite de l'ANAES est prévue en mai 2002 pour le Groupe Hospitalier Sud.
D'autres services du CHU de Bordeaux comme la blanchisserie du Groupe Hospitalier Sud se sont également lancés dans des démarches de progrès.
II.A.3. Le service biomédical et la démarche qualité [9]
Dans ce contexte de démarche qualité dans le monde hospitalier, les services biomédicaux sont concernés et impliqués à plusieurs niveaux :
II.A.4. La maintenance corrective dans ce cadre [10, 11]
La démarche qualité a pour objectif de donner à la structure un cadre indispensable à la maîtrise de l'organisation. La satisfaction du Client - utilisateur doit être un des éléments à rechercher.
Par ailleurs, le cadre réglementaire propre à l'activité de la maintenance biomédicale est de plus en plus strict. Quelques textes officiels précisent les exigences relatives aux actes et à l'organisation de la maintenance (liste non exhaustive) ;
Aussi, des bénéfices en interne peuvent être obtenus. L'image positive vis - à - vis de la Direction générale et la bonne perception des actes de sont des arguments non négligeables.
II.B. La démarche qualité dans le processus de maintenance corrective
II.B.1. Pourquoi le choix de la maintenance corrective ? [11]
Le service biomédical du Groupe Hospitalier Sud possède différentes missions. Son rôle principal est d'assurer le suivi et la maintenance de l'ensemble du parc de dispositifs médicaux.
On peut décomposer l'ensemble de l'activité de
l'Ingénierie biomédicale en processus.
L'intérêt d'une telle approche est de la préparer
aux nouvelles normes ISO 9000 car elles sont basées sur une
approche processus. Les activités du service biomédical
peuvent être découpées de la façon
suivante :
La maintenance corrective est un domaine très vaste et très varié selon le secteur et même selon le technicien. L'étude a porté sur la maintenance corrective car il n'existe aucune maîtrise de l'organisation et aucune évaluation du processus n'a jamais été réalisée.
La maintenance préventive est réalisée et des traces écrites existent. De plus, le manque de temps ne m'a pas permis de centraliser les informations concernant la maintenance préventive.
II.B.2. La découverte du service biomédical du Groupe Hospitalier Sud
Point de départ de ma mission à l'ingénierie biomédicale, ce travail a eu un double objectif. Tout d'abord, il s'avérait essentiel de comprendre l'organisation et le fonctionnement du service. Pour cela, les visites des services de soins dans le cadre de demandes d'interventions ont été très utiles. Il convenait également de discuter avec l'ensemble des techniciens à propos de la démarche qualité, de ses apports et ses contraintes. Il s'agissait donc de « prendre la température » au sein du groupe.
L'équipe est composée de neuf techniciens qui, pendant plus de 23 ans, ont travaillé ensemble. Les méthodes de travail sont restées les mêmes. Au début de la création du service biomédical, pour s'imposer et se faire reconnaître, les techniciens se déplaçaient systématiquement auprès de l'utilisateur. Cette façon de travailler fondée sur une grande disponibilité, c'est - à - dire sans distinction de l'urgence et de la non urgence, n'a pas varié.
Par ailleurs, l'équipe biomédicale travaille par binômes ou trinômes, avec quelques secteurs sous la responsabilité d'un seul technicien. Cette organisation fait que chacun a une méthode de travail complètement différente.
Concernant les exigences réglementaires en matière de traçabilité, il n'existe pas de G.M.A.O. (cf. glossaire) proprement dite, mais une base de données élaborée par un technicien où est référencée une grande partie des appareils. Il n'y a donc pas de traçabilité via cet outil concernant les interventions ou les différents contrôles qualité sauf pour le domaine de l'anesthésie et la réanimation et de la perfusion.
Vis - à - vis de la démarche qualité, l'équipe était très réticente. D'une part, les raisons pour lesquelles des changements dans l'organisation du travail sont nécessaires n'étaient pas très bien comprises : « cela fait plus de 20 ans qu'on travaille comme ça et tout marche bien ». D'autre part, les relations parfois difficiles avec les services économiques et les sociétés (services après - vente), dont la démarche qualité est certifiée, influençaient également l'opinion générale.
Une des premières étapes avant de démarrer ce projet, a consisté à étudier le travail d'un stagiaire, André TAYTARD [3], qui avait réalisé une enquête de satisfaction en 1997 auprès des utilisateurs mais aussi des services techniques, dont le biomédical. Quelques conclusions ont déjà pu être tirées concernant les relations entre les services utilisateurs et le biomédical, mais aussi avec d'autres services du CHU de Bordeaux.
Cette phase a été également l'occasion d'aller visiter d'autres services comme la Direction de la Qualité et du Contrôle de Gestion du CHU de Bordeaux afin de « vendre » ce projet de démarche qualité. J'ai pu ainsi obtenir des renseignements et des conseils qui m'ont été très précieux.
Enfin, pour faire connaître à l'ensemble du CHU la démarche entreprise, un article a été rédigé dans la revue qualité du CHU de Bordeaux. Dans l'avenir, il serait convenable d'impliquer et d'intégrer les services utilisateurs dans la démarche. A ce titre, une charte biomédical du services utilisateurs permettrait de formaliser une organisation et de pallier à un certain nombre de dysfonctionnements.
II.B.3. La préparation de la démarche
a) La planification jusqu'à la certification ISO 9000
Lors des premières semaines, en accord avec mon maître de stage, j'ai pu définir les objectifs, les priorités et le périmètre de ma mission. Mon travail a fait l'objet d'une validation régulière de la part de mon maître de stage. L'ingénieur qualité du site a également suivi ce dossier.
Afin de structurer le processus de démarche qualité,
j'ai réalisé une planification de des activités
jusqu'à la phase finale, à savoir l'obtention de la
certification. L'intérêt de ce plan de travail à
long terme pour le service biomédical est de fixer des
objectifs intermédiaires. Dans ce document
présenté aux différentes directions sont
établies les étapes successives, avec les acteurs, les
échéances et les moyens et outils. Puis, des
indicateurs de succès pour chaque étape permettent de
définir si la démarche avance correctement. Les
principales étapes définies, couvrant la période
de mon stage, ont été les suivantes :
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Décomposition du
processus de maintenance corrective
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-
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Fiche de décomposition de
processus
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Processus de maintenance
corrective défini
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Groupe de travail
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Informations suffisantes pour
construire une procédure ?
|
Elaboration des
procédures
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Processus de maintenance
corrective décomposé
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- Procédures du CHU -
Logigramme
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- Procédure de maintenance
générale - Deux
modes opératoires
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- Groupe de travail -
Ensemble du service de l'Ingénierie
|
- Respect du modèle de
procédure du CHU ? -
Consensus ?
|
Recherche de
dysfonctionnements
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- Enquête de satisfaction de
1997 - Procédure de
maintenance corrective
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Brainstorming
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16 dysfonctionnements ou risque de
défaillance dans l'organisation
|
Groupe de travail
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L'ensemble du processus de
maintenance étudié ?
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Regroupement des «
idées » en grandes familles
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16 points à risque
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Diagramme d'affinités
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6 grandes familles de
dysfonctionnements
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Groupe de travail
|
Consensus ?
|
Définition de
priorités parmi le regroupement effectué
|
6 grandes familles de
dysfonctionnements
|
- Matrice
multicritères -
Diagramme de relation
|
Classement des familles
|
Groupe de travail
|
Priorités définies ?
|
Recherche des causes sur la
famille de défaillances classée au
1er rang
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Dysfonctionnements formant ce
groupe
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Diagramme d'Ishikawa ou 6M
|
Analyse des causes des
problèmes liés à l'organisation et la
communication
|
Groupe de travail
|
Consensus ?
|
Définition des
priorités parmi les causes jugées les plus
importantes
|
Analyse à l'aide du
diagramme d'Ishikawa
|
- Vote simple -
Matrice multicritère (cf. annexe
2)
|
Choix de deux causes majeures des
dysfonctionnements
|
Groupe de travail
|
Priorités définies ?
|
Construction de deux plans
d'action
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Deux causes prioritaires de
dysfonctionnements
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Plan d'action : qui, quoi,
comment, indicateur de performance
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Deux plans d'action
proposés à la Direction du Service
Ingénierie
|
Groupe de travail
|
Plans d'action réalisables
?
|
La rédaction de l'ébauche du manuel qualité et la préparation de mon départ ont complété mes activités dans le cadre de la démarche qualité. Cette planification a été validée par mon maître de stage.
b) La réunion de formation et de sensibilisation à la démarche qualité
Première étape de la démarche, cette réunion effectuée avec l'ensemble du personnel a eu pour objectif d'expliquer ma présence et les raisons pour lesquelles il est souhaitable de mettre en place une démarche qualité dans un service biomédical (raisons évoquées aux chapitres précédents). Le calendrier prévisionnel et la méthodologie ont été présentés.
De plus, il convenait de former et d'informer le personnel sur les nouvelles normes ISO 9000. L'objectif était d'apporter les bases pour comprendre l'esprit de ce standard, dans le but d'acquérir une approche processus. A ce titre, il est apparu intéressant d'expliquer les différences avec l'ancienne version de 1994, où les aspects « amélioration continue », « engagement de la direction », « satisfaction des clients » sont renforcés. D'autres points sont nouveaux, comme la satisfaction du personnel et l'optimisation de l'environnement de travail. Les différences entre la démarche d'accréditation et la certification ont également été abordées sous forme d'un tableau comparatif.
Enfin, j'ai apporté à l'ensemble du service tous les éléments nécessaires pour la maîtrise documentaire. Les points suivants ont été expliqués :
A ce titre, tout le système documentaire créé sera intégré dans celui du CHU de Bordeaux, mis en place dans le cadre de la démarche d'accréditation.
c) Le Groupe de travail sur la maintenance corrective
Pour progresser en terme de démarche qualité, il existe plusieurs scénarii. Après réflexion, celui qui s'adaptait le mieux au contexte du service biomédical reposait sur la création d'un Groupe de travail. Du fait de l'organisation propre du service en ce qui concerne la répartition des domaines d'activité, lors de la première réunion de sensibilisation, un technicien de chaque pôle s'est désigné volontaire pour faire partie de ce groupe. Ainsi, le groupe de travail de cinq personnes que j'ai eu l'occasion d'animer, représenterait le moteur de la démarche. D'autres techniciens ont participé au groupe de progrès de façon ponctuelle.
L'intérêt de créer une équipe autour de ce projet est de permettre à chacun d'être acteur de la démarche. Ainsi, les libertés sont respectées, chaque technicien pouvant exprimer librement son opinion. De plus, du fait que la motivation vis - à - vis de la démarche était très hétérogène, le regroupement des efforts au sein d'un petit comité de pilotage permet d'avancer plus vite et, aussi, d'impliquer les autres (par des rencontres en dehors des réunions).
Afin d'impliquer l'ensemble du service dans ce projet, un compte-rendu a été réalisé pour chaque réunion du groupe de progrès (cf. annexe 3).
II.B.4. La méthodologie utilisée
a) La décomposition du processus de maintenance corrective générale
Objectifs
Une fois la réunion de formation et de sensibilisation
effectuée et le groupe de travail constitué, la
première tâche à réaliser était la
décomposition du processus de maintenance corrective dans le
Groupe Hospitalier Sud. En effet, il s'agissait de définir les
différentes composantes du processus, tel qu'il existe
actuellement.
L'objectif de ce travail est d'établir un consensus et une même base de travail concernant le processus de maintenance corrective au regard des façons de travailler parfois différentes entre les techniciens. Par exemple, le traitement d'une demande d'intervention urgente lorsque le technicien responsable est absent peut avoir plusieurs issues comme l'appel à une société, la transmission de la demande à un autre technicien ou la recherche d'un solution de contournement. D'autres exemples peuvent être cités comme la gestion de stock des pièces détachées et le système prêt de dispositifs médicaux.
De plus, cet exercice facilite l'approche par processus, fil conducteur des nouvelles normes ISO 9000 version 2000.
Outils
Pour aboutir à un résultat satisfaisant, j'ai
réalisé une formation préalable aux outils
susceptibles d'être utilisés. Tout d'abord, le QQOQCP
(cf. glossaire) a permis de centrer et de délimiter le sujet
de travail sur le processus de maintenance corrective. Puis, la
grille de décomposition d'un processus a été
l'outil le plus utilisé pendant cette première partie.
En effet, il s'agit d'un tableau composé de plusieurs parties
qui doivent être complétées dans un ordre
précis :
Application au service biomédical
Le processus de maintenance corrective a été
décomposé en trois temps du fait de la
complexité (l'annexe 3 montre la décomposition) :
Parmi les difficultés rencontrées avec les techniciens, la visualisation de la maintenance corrective sous forme de processus n'étaient pas toujours bien comprise. En effet, ce travail constituait une nouvelle approche de voir leur quotidien, c'est - à - dire sous forme d'une relation « client - fournisseur ».
b) L'élaboration des procédures sur la maintenance corrective
Objectifs
L'objectif de la rédaction d'une procédure est de
refléter la réalité en terme d'organisation de
la maintenance corrective. De plus, l'ensemble des techniciens de
l'ingénierie biomédicale devait se retrouver
globalement dans le processus et donc atteindre le consensus.
Cette étape devait permettre d'avoir une même base de dialogue, une définition commune et un point de départ pour la recherche d'améliorations.
Outils
Tous les documents générés par le groupe de
travail et susceptibles d'appartenir au système documentaire,
sont basés sur le modèle des documents qualité
du CHU de Bordeaux. Ainsi, le système élaboré
dans le cadre de l'accréditation au CHU de Bordeaux est
construit de la façon suivante :
Ce travail de réflexion sur l'existant a conduit naturellement à la rédaction d'une procédure sur le processus de maintenance corrective générale. Dans ce document, on peut retrouver les rubriques classiques suivantes :
Application au service biomédical
Pour des raisons de compréhension, le processus de maintenance
corrective étant vaste, le logigramme général
suivant a été développé sur deux autres
(cf. annexe 4) :
En parallèle, l'enquête de satisfaction réalisée en 1997 a été réactualisée. Cette enquête avait porté sur la satisfaction des différents acteurs concernés dans le processus de maintenance. Quelques logigrammes concernant la commande et réception des pièces détachées et les demandes d'intervention externe avaient déjà été faits. Le groupe de travail a repris et réactualisé ces deux logigrammes afin d'aboutir à la rédaction de deux modes opératoires en relation avec le processus de maintenance corrective (visualisés sur le logigramme ci-dessus).
Cette première procédure qui formalise pour la première fois l'organisation du service a été validée par le groupe de travail et par l'ensemble du personnel du service lors d'une réunion de présentation. Un membre du groupe de travail a présenté cette procédure.
Quelques points ont posé problème au cours de cette étape du fait de la disparités des méthodes de travail. Quelques aspects ont déjà été cités dans le chapitre II.B.4. Un point important, source de discussion lors de la réunion de présentation de la procédure, est le matériel sous contrat « total » (toutes les opérations de maintenance sont réalisées par la société). Deux scénarii sont possibles :
Le logigramme a été détaillé afin de constituer un meilleur reflet de toutes ces possibilités. C'est à cette condition que le consensus a été atteint.
c) La recherche des dysfonctionnements dans le processus de maintenance corrective
Objectifs
Une fois la procédure validée par l'ensemble du
personnel, cette partie a eu pour objectif l'identification des
dysfonctionnements majeurs en terme d'organisation de la maintenance
corrective.
Outils
La recherche des dysfonctionnements s'est déroulée
à partir des logigrammes de la procédure de maintenance
corrective. Pour cela, un simple brainstorming a permis de faire
émerger les idées.
Application au service biomédical
La plupart des dysfonctionnements repérés porte sur
l'organisation de la maintenance corrective, la communication interne
et la communication avec les services utilisateurs.
Déjà, l'enquête de satisfaction de 1997 avait
fait ressortir des problèmes concernant le circuit
d'information sur la demande d'intervention, mais aussi le retour
d'informations des techniciens.
Malgré que cette recherche de dysfonctionnements constituait une remise en cause réelle du travail quotidien pour les techniciens, seize points ont été identifiés sur l'ensemble du processus de maintenance corrective.
d) Le regroupement des dysfonctionnements en familles et choix de la priorité
Objectifs
Le but de cette étude était de regrouper les
dysfonctionnements dans des mêmes « familles » et
donc faciliter par la même l'analyse des causes.
Outils
Pour réaliser cet objectif, le diagramme d'affinités
était l'outil idéal. Celui - ci a été
très bien apprécié par l'ensemble des
participants.
Application au service biomédical
Dans l'étape « regroupement des idées
proposées », les grandes familles
déterminées ont été les suivantes :
Suite au classement, le thème « nettoyage et désinfection des dispositifs médicaux » a été identifié comme la famille de dysfonctionnements la plus prioritaire. Malgré que « l'organisation et la communication » comportait la plupart des dysfonctionnements, le thème relatif à l'entretien des dispositifs médicaux avant intervention a une incidence directe sur la santé et la sécurité des techniciens.
Néanmoins, du fait qu'il s'agit d'un problème à traiter impérativement avec les services utilisateurs, le groupe a décidé de se focaliser plutôt sur le deuxième groupe de défaillances : « l'organisation et la communication ».
e) L'analyse des causes sur la famille prioritaire et choix des causes les plus importantes
Objectifs
La proposition des améliorations passe par l'analyse des
causes concernant la famille de dysfonctionnements choisie (le
thème « organisation et communication »). Ainsi, les
causes majeures sont identifiées.
Outils
Le diagramme cause - effet ou en arêtes de poisson permet
d'identifier toutes les causes liées à un
problème.
L'analyse des causes a fait émerger de nombreuses idées. Une première sélection par un vote a permis de préciser les quatre causes les plus importantes. Ensuite, grâce à la matrice multicritères (cf. annexe 2), deux causes majeures ont été choisies.
Application au service biomédical
Cette recherche des causes a été source de nombreuses
discussions au sein du groupe de travail car cette étude
incite les personnes à une réflexion approfondie sur
les problèmes.
Après le choix des priorités, le groupe a pu constater que les principales causes du dysfonctionnement de « l'organisation et la communication » sont les suivantes (par ordre décroissant d'importance) :
f) La proposition des plans d'action
Objectifs
Dernière étape de la démarche, le groupe se
devait de proposer des améliorations sur les deux principales
causes définies. Pour les annihiler, deux plans d'action ont
été définis.
Outils
Le plan d'action utilisé comporte plusieurs points :
Application au service biomédical
En ce qui concerne le contenu des messages, le groupe de travail a
proposé l'installation de fiches pré - imprimées
près des téléphones permettant de recueillir les
demandes d'intervention (car la plupart passe par le
téléphone central du service) avec un certain nombre
d'informations minimales. Il s'agit d'une mesure simple avec un
indicateur efficace comme, par exemple, le nombre d'appels du
technicien demandant des informations supplémentaires. Cette
proposition est complémentaire au projet de GMAO.
Enfin, la mauvaise répartition et définition des
tâches et des domaines pourraient être traitées
par la réactualisation de l'organigramme décrivant les
secteurs d'activité.
II.B.5. Résultats de la démarche entreprise
La démarche qualité entreprise sur la maintenance corrective a porté quelques fruits. La constitution d'un groupe de travail avec la participation de techniciens du service a été une stratégie efficace, confortée dans le temps.
Afin de déterminer le degré de satisfaction des techniciens par rapport à la méthodologie et au groupe de travail, j'ai décidé de réaliser une enquête de satisfaction (cf. annexe 5). Les participants à ces réunions ont pu donner leur avis sur les points suivants :
L'opinion générale de tous les participants est globalement très positive. Une analyse des réponses sera détaillée dans le chapitre IV. Les résultats vont permettre de faire évoluer et d'améliorer ces groupes de travail. Ainsi, le service d'ingénierie biomédicale rentre progressivement dans une logique d'amélioration continue de l'organisation.
Lors de la décomposition du processus, des indicateurs de performance sur la maintenance corrective ont été choisis. Ces indicateurs ne peuvent pas encore être exploités du fait que, d'une part, les moyens de recueils sont inexistants et, d'autre part, que ces indicateurs sont conditionnés par la future acquisition de la GMAO.
Par ailleurs, à la fin des groupes de travail, il s'est avéré intéressant de nommer des responsables pour la procédure de maintenance corrective et les deux modes opératoires associés. Le but de cette opération n'est autre que de sensibiliser et impliquer encore plus le personnel en le responsabilisant sur le travail produit. Ces responsables seront les interlocuteurs pour les domaines concernés par les procédures.
En résumé, la démarche qualité a progressé et l'objectif de préparation et sensibilisation à ce projet a été atteint par le biais des groupes de travail. Ces réunions ont été de plus en plus efficaces avec un principe essentiel : « une réunion, une action ».
II.C. L'ébauche de manuel qualité [12]
Ultime étape de ma mission au Service de l'Ingénierie du Groupe Hospitalier Sud, il est apparu nécessaire de rédiger une ébauche de manuel qualité.
Le manuel qualité est le document le plus important d'un système qualité. Cette composante primordiale de la démarche qualité donne les réponses par rapport aux requis de la norme ISO 9001, en décrivant les interprétations et les adaptations dans l'organisation. Le manuel qualité constitue un véritable outil de communication aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du CHU.
Par ailleurs, il existe de nombreuses publications et de guides pour élaborer un manuel qualité. Cependant, il convient qu'il soit adapté et soit spécifique au contexte sur lequel l'organisation se trouve.
Rédiger cette ébauche de manuel qualité au service biomédical permet d'avoir un guide et les lignes directrices dans la suite de l'implantation de la démarche qualité. En effet, après mon départ, le projet de certification sera géré de façon conjointe entre un technicien et l'ingénieur biomédical. Or, le manuel devra définir les prochains pas à suivre. De plus, il décrit le travail qui a déjà été réalisé et donc dresse un état des lieux par rapport à la démarche qualité, processus par processus (maintenance, aide à la décision pour les achats de dispositifs médicaux, formation des utilisateurs).
Enfin, le manuel servira de livret d'accueil pour les personnes étrangères au service. Les processus de l'Ingénierie biomédicale du Groupe Hospitalier Sud y sont décrits.
II.C.2. Les grandes lignes du manuel
L'esprit du manuel qualité est largement inspiré de celui des nouvelles normes ISO 9000 version 2000 qui prône une gestion interne selon une approche processus. La disposition interne suit le plan suivant :
Dans l'introduction sont décrits l'objet, le domaine d'application et la façon dont sera géré le manuel. Ensuite, une présentation du service d'ingénierie biomédicale est dressée en terme d'activité et d'organisation. Une planification stratégique est décrite et qui devrait assoire les bases en ce qui concerne le politique qualité du service. Le service biomédical porte sa priorité sur la maintenance corrective.
Enfin, les responsabilités en ce qui concerne la démarche qualité et le manuel sont établies de façon à identifier les acteurs impliqués. Le manuel comporte également le calendrier prévisionnel en vue de la certification du service biomédical.
Les chapitres correspondant à la norme ISO 9001 dressent un
bilan des requis et, conjointement à ces impératifs,
l'état actuel dans le service. Ainsi, des priorités
peuvent être dégagées pour intégrer la
planification stratégique et le calendrier
prévisionnel.
En parallèle à ma mission sur la démarche qualité, j'ai eu l'occasion de participer à différentes consultations et à l'analyse technique des réponses des sociétés. Ces études m'ont pris un peu plus d'un tiers de la durée de mon stage. Toutes les consultations auxquelles j'ai pu participer se sont déroulées en collaboration avec le technicien responsable du domaine.
III.A. Le processus d'achat de dispositifs médicaux au service biomédical du Groupe Hospitalier Sud
Le service de l'Ingénierie biomédicale a pour mission d'assurer le bon fonctionnement d'une bonne partie du parc de 2500 dispositifs médicaux sur le Groupe Hospitalier Sud. En parallèle, les neuf techniciens participent au processus d'achat à plusieurs niveaux.
D'une manière générale, chaque site du CHU effectue ses achats indépendamment. Cependant, certaines consultations comportent des lots pour plusieurs sites, ce qui reste rare.
On peut résumer la participation du service biomédical dans le processus d'achat avec le schéma suivant :
Tout d'abord, quelle que soit la procédure de marché, le service biomédical a pour rôle de recenser les besoins en dispositifs médicaux en collaboration avec les utilisateurs. Les contacts fréquents avec les sociétés permettent d'orienter le choix en fonction des nouvelles technologies. Cette opération s'effectue d'une manière ponctuelle et lors de rencontres dans les services. Ces besoins sont formalisés dans le plan d'équipement biomédical prévisionnel.
Deuxièmement, le service biomédical est chargé de la rédaction du CCTP (cf. glossaire), en accord avec les services utilisateurs concernés. Parfois, un questionnaire technique est annexé au cahier des charges afin de faciliter l'analyse des réponses.
Ensuite, les techniciens biomédicaux peuvent intervenir lors d'essais ou de visites pour avoir une idée plus précise du matériel en question.
Puis, l'analyse technique des offres est réalisée et rédigée en tenant compte des coûts liés à la maintenance, du prix du consommable éventuellement, etc.... Le technicien responsable du dossier présente le bilan technique et argumente chaque matériel devant l'Ingénieur en Chef, puis en commission médico - technique. Ces commissions sont composées de l'Ingénieur biomédical, du Chef de service demandeur (sauf délégation) et du Directeur des Affaires Economiques et des Equipements.
Un choix est proposé ensuite en commission d'appel d'offres (s'il s'agit de cette procédure de marchés publics). Il s'effectue grâce à une grille contenant divers critères avec une pondération. Les grands critères de choix sont les suivants :
Enfin, la société retenue procède à la mise en service, en présence du technicien biomédical. Ce dernier peut être amené à réaliser un complément de formation auprès des services destinataires du matériel.
III.B. L'analyse technique des offres
III.B.1. Equipements de radiologie numérisés
L'acquisition de deux équipements de radiologie pulmonaires numérisées a été le premier appel d'offres et le dernier auxquels j'ai participés. L'objectif du marché est de remplacer des équipements de radiologie conventionnelle par des systèmes intégrant les technologies récentes, les détecteurs plans matriciels.
Les détecteurs plans dans la
radiologie[13,
14]
Ce marché a été l'occasion
de dresser un panorama de la radiologie numérique et des
différentes technologies de détecteurs plans. On peut
résumer les systèmes en plusieurs familles :
On retrouve une première famille dite de capteurs directs qui transforment directement les photons X en signal électrique. Ce capteur est composé d'une couche de sélénium amorphe dont la conductivité augmente localement sous l'impact des photons X. Grâce à un champ électrique, les charges positives migrent jusqu'à des condensateurs. La couche de TFT (cf. glossaire) décharge simultanément ligne à ligne vers le convertisseur analogique - numérique.
Par ailleurs, dans les capteurs plans indirects, les photons X sont transformés en énergie lumineuse dans un scintillateur (généralement de l'Iodure de césium). Cette énergie est captée par des photodiodes et transformée en signal électrique. Chaque photodiode est reliée à une capacité puis à un TFT. Un système semblable utilise un scintillateur mais recueille le signal lumineux à l'aide de quatre caméras CCD (cf. glossaire) couplées.
Il est difficile de comparer et de donner les avantages et inconvénients pour les deux systèmes. La FTM (cf. glossaire) semblerait être meilleure en ce qui concerne les capteurs « directs ». De plus, l'information capturée pour chaque pixel pour ce système est issue des rayons X à la verticale (moins de diffusion). D'autres caractéristiques ont été exploitées pour la comparaison.
L'utilisation de ces capteurs comporte de nombreux avantages par rapport notamment à la radiologie conventionnelle. La DQE (cf. glossaire) montre que, pour une dosimétrie inférieure, la qualité de l'image reste égale. Cette technologie apporte des progrès considérables en ce qui concerne l'environnement (plus d'utilisation de films). Malgré ces points, la radiologie numérique comporte un coût encore élevé.
A l'heure actuelle, le principal problème de ces capteurs plans est le manque de recul et l'incertitude en ce qui concerne la durée de vie. Il est certain que la technologie des détecteurs plans est dépendante de la durée de vie des composants électroniques qu'elle contient. La maintenance est un autre critère important dans cet appel. L'incertitude face au vieillissement de ces capteurs conditionne le prix.
De plus, un deuxième problème qui peut se poser est la réticence d'un certain nombre de radiologues face à l'évolution de la radiologie sur film vers le numérique.
Travaux
réalisés
Ma participation à cet appel d'offres a
été assez limitée car au moment de mon
arrivée le CCTP était déjà presque fait
et les réponses après publication du marché ne
sont arrivées que fin juillet. Néanmoins, j'ai eu
l'occasion d'apporter un regard critique vis à vis du cahier
des charges, en terme de clarté et de précision. De
plus, à la fin de mon séjour dans le service, j'ai pu
réaliser un bilan sur les caractéristiques techniques
des différentes technologies de capteurs plans
numériques proposées par les sociétés
répondant à l'appel d'offres.
A ce titre, j'ai également
participé à l'étude sur les travaux dans le
cadre de cet appel d'offres. En effet, un desamiantage doit
être effectué sur trois salles, or l'activité du
service nécessite d'avoir en permanence deux salles en marche.
L'aspect financier, les flux de patients sont, entre autres, les
différents points étudiés. Ceci m'a permis de
rencontrer les utilisateurs du service afin de déterminer le
meilleur scénario possible.
III.B.2. Les ensembles de circulation extra corporelle
L'objet de la consultation est l'acquisition d'ensembles de circulation extra corporelle. A mon départ, ce marché n'est pas clôturé.
Le matériel
[15]
La chirurgie cardiaque a fait de gros
progrès, notamment grâce à l'avènement de
la circulation extra corporelle, qui permet en autre d'augmenter le
confort des chirurgiens. L'objectif est de drainer le sang veineux,
de l'oxygéner et de le réinjecter dans le
système artériel (au niveau de l'aorte
descendante).
L'ensemble de circulation extra corporelle est un dispositif médical faisant partie des équipements lourds et, par conséquent, soumis à autorisation.
Cet ensemble comporte plusieurs parties :
Le système est muni d'une sécurité manuelle en cas de défaillance des pompes : des manivelles permettent de faire tourner les pompes pendant une durée de quelques secondes uniquement du fait de l'effort physique à fournir.
Travaux
réalisés
Parmi les actions les plus significatives dans
ce marché négocié, la réalisation d'une
analyse des risques a été le point le plus important
(cf. annexe
6). En effet, plusieurs changements
dans la conception des nouvelles consoles de CEC (cf. glossaire) par
rapport aux anciennes ont motivé ce travail. L'outil
utilisé a été l'AMDEC (cf. glossaire). Le
tableau d'analyse est composé des parties suivantes
:
L'objectif était de présenter les changements par rapport aux anciens systèmes et les répercussions sur l'utilisateur en cas de dysfonctionnement. J'ai eu l'occasion de rencontrer les « perfusionnistes » (personnes déléguées par le chirurgien pour s'occuper de la CEC) pour échanger à ce propos. Malheureusement, du fait des congés d'été, je ne pourrais pas présenter ce travail devant l'ensemble des utilisateurs. En effet, plusieurs parties doivent être complétées par l'utilisateur lui du même.
Néanmoins, quelques premières conclusions peuvent être dégagées de l'analyse. Un des points importants soulevés concerne les différentes sécurités employées en cas de défaillance d'un des modules. Il s'avère essentiel d'avoir toujours un système de secours efficace permettant de prendre le relais en cas de défaillance de plusieurs pompes. L'ensemble de CEC analysé ne répond pas à ce critère et donc comporte des risques pour le patient.
Des essais de performance de la pompe ont
été réalisés pour vérifier les
limites de l'équipement, surtout en ce qui concerne une
utilisation possible en pédiatrie.
La consultation avait pour but de remplacer les deux pompes de contre pulsion existantes dans le service.
Le matériel 16
La contre pulsion intra aortique a pour
rôle d'améliorer la perfusion coronarienne. La pompe
injecte de l'hélium dans un ballon placé dans l'aorte.
Le dégonflage pendant la systole abaisse la pression aortique
et la post charge, le gonflage pendant la diastole augmente la
pression diastolique et la perfusion coronaire. Souvent
utilisé après une intervention chirurgicale cardiaque,
elle permet au cúur de reprendre son activité. La
contre pulsion constitue un moyen efficace d'assistance
coronaire.
Travaux réalisés
Ce dispositif médical m'était
inconnu avant ce marché négocié. Tout d'abord,
j'ai du prendre connaissance de ce matériel, en rencontrant
des utilisateurs du bloc opératoire.
III.B.3. Les pompes de contre pulsion intra aortiques
La consultation avait pour but de remplacer les deux pompes de contre pulsion existantes dans le service.
Le matériel
[16]
La contre pulsion intra aortique a pour
rôle d'améliorer la perfusion coronarienne. La pompe
injecte de l'hélium dans un ballon placé dans l'aorte.
Le dégonflage pendant la systole abaisse la pression aortique
et la post charge, le gonflage pendant la diastole augmente la
pression diastolique et la perfusion coronaire. Souvent
utilisé après une intervention chirurgicale cardiaque,
elle permet au cúur de reprendre son activité. La
contre pulsion constitue un moyen efficace d'assistance
coronaire.
Travaux
réalisés
Ce dispositif médical m'était
inconnu avant ce marché négocié. Tout d'abord,
j'ai du prendre connaissance de ce matériel, en rencontrant
des utilisateurs du bloc opératoire.
Mes tâches les plus importantes ont été les suivantes :
Par ailleurs, ce matériel est sous contrat total. La société est entièrement responsable de la maintenance de l'appareil. La composante maintenance avait ici beaucoup d'importance. Des aspects comme la durée d'intervention corrective suite à une demande, le nombre de techniciens en SAV, la possibilité de prêt d'un appareil et enfin le coût global étaient les critères décisifs.
Bien entendu, les aspects techniques avaient également leur importance. En effet, les deux systèmes existants dans le marché n'utilisent pas les mêmes principes mécaniques. Par exemple : il existe des ballons de plusieurs tailles. La détection par impédance du ballon qui va être utilisé est une sécurité qui permet d'éviter tout risque d'erreur pour l'utilisateur et donc évite le sur - gonflage dans le cas d'un débit d'hélium inadapté.
Les bistouris électroniques et
le module argon
Cette consultation avait pour objectif
l'acquisition de bistouris électroniques et, en option, un
module argon, qui est un équipement permettant une coagulation
sur une surface plus importante. Ces équipements
étaient destinés au service de gastro du
entérologie.
Mon rôle dans ce marché a été de participer à l'analyse technique des différents produits et à la rédaction du rapport technique, comme pour les pompes de contre pulsion. Aussi, j'ai eu l'occasion d'exposer le rapport technique en commission médico - technique et de pouvoir argumenter les aspects importants.
Les stimulateurs cardiaques
externes
Le but était l'acquisition de
stimulateurs externes double chambre. L'électrode stimule
aussi bien l'oreillette et le ventricule. Ces appareils ont la
possibilité d'être utilisés en mono
chambre.
Les activités que j'ai pu développer lors de cette consultation ont été les mêmes que pour les pompes de contre pulsion. Pour ce domaine très particulier, les caractéristiques techniques ont été présentées sous forme de tableau comparatif. Les résultats de l'analyse technique ont été exposés aux différents Chefs de service concernés.
La perfusion
Afin de relancé un appel d'offres sur
des pousse - seringues et des pompes à perfusion, il m'a
été demandé de préparer un tableau
comparatif des différents produits en tenant compte du CCTP
modifié et des réponses des sociétés sur
le marché déclaré sans suite.
IV.A. Les différentes facettes de l'ingénieur biomédical
Grâce à ce stage au sein du service de l'Ingénierie du Groupe Hospitalier Sud, j'ai eu l'occasion de découvrir quelques qualités qu'un ingénieur biomédical doit posséder.
Le management et l'animation d'équipe
Responsable d'un programme d'investissement, de l'élaboration
d'une politique de maintenance et de ressources humaines pour
atteindre ses objectifs, l'ingénieur biomédical doit
posséder des qualités d'animation d'équipe et de
management. Le projet sur la démarche qualité m'a
permis de développer cet aspect et de me retrouver souvent en
situation d'animation.
Tout d'abord, les techniciens sont arrivés à remettre en question leur travail quotidien et à proposer des solutions. Dans la plupart de ces situations, des conflits seraient apparus. Or, l'étude sur la maintenance de façon progressive a permis de mettre en confiance les agents. Les groupes ont permis aux techniciens d'exprimer librement leur opinion. Ainsi, des idées très intéressantes ont pu émerger.
En ce qui concerne les réunions en elles-mêmes, les débuts ont été difficiles. J'ai dû m'employer au maximum non seulement pour essayer de convaincre et me faire accepter pour former les techniciens à la démarche qualité. Sans aucune expérience dans le domaine de la qualité, les participants avaient des difficultés avec certaines nouvelles notions comme les processus. Mais au fur et à mesure de l'avancement de la démarche, ce groupe a acquis beaucoup d'efficacité, de maturité et les objectifs proposés étaient mieux compris.
En résumé, l'animation des groupes de travail a été un des aspects les plus riches au plan personnel et professionnel du projet sur la démarche qualité.
La communication et le relationnel
Etroitement liées à la mission de management, la
communication et les qualités relationnelles sont d'autres
points importants pour l'ingénieur biomédical.
J'ai eu l'occasion dans le cadre des consultations pour l'achat de dispositifs médicaux de rencontrer les utilisateurs pour connaître leurs besoins par rapport aux différentes technologies et aux nouveautés. Ainsi, l'échange avec les utilisateurs a été très enrichissant.
Dans des missions ponctuelles, j'ai pu participer à des séminaires et des formations, à la présentation et la démonstration de produits par des sociétés et à des échanges avec les sociétés lors des visites au service biomédical. L'assistance aux utilisateurs a été une autre activité qui m'a permis de développer des qualités relationnelles comme la diplomatie ou la franchise.
Les aspects liés à la
réglementation
Faisant partie des missions de l'ingénieur biomédical,
le respect de la réglementation occupe également une
place importante.
Lors de ce stage, j'ai pu rédiger le dossier de demande de renouvellement de l'autorisation pour le scanographe. En effet, le Groupe Hospitalier Sud a l'intention de renouveler ce dispositif médical qui fait partie de la liste des équipements lourds et donc soumis à autorisation.
IV.B. Perspectives d'avenir [17]
Beaucoup d'actions restent à mettre en place par rapport aux exigences de la norme ISO 9001. Les résultats de la démarche pourraient être légèrement différents si on devait recommencer. En effet, le manque de temps ne nous a pas permis d'être plus rigoureux, surtout par rapport aux votes. Cependant, ils restent logiques et confortent l'intuition de certains techniciens.
Lors du questionnaire de satisfaction sur les groupes de travail, plusieurs idées ont émergées. Les participants à ces réunions sont dans l'attente et espèrent que la démarche se poursuive. Il est vrai que ces réunions auraient pu avoir un « turn du over » de participants mais certains techniciens ne sont pas encore « prêts » à travailler sur ce sujet. Le groupe de travail devrait être conservé mais des formations supplémentaires mériteraient d'être réalisées avec le reste du personnel.
D'autres voies de développement sont possibles pour le processus de maintenance corrective, notamment concernant les situations considérées comme urgentes et non urgentes. Le groupe de travail s'est déjà penché sur ce sujet. Deux critères importants ont été retenus : le risque vis à vis du patient / utilisateur et l'impact sur le fonctionnement du service. Pour cela, l'analyse des risques réalisée dans le cadre de l'acquisition des ensembles de circulation extra corporelle est un moyen pour y parvenir. Cela supposerait de l'effectuer systématiquement pour chaque domaine et lors des consultations pour l'acquisition de dispositifs médicaux.
La démarche qualité est également
prévue dans le processus d'achat. La certification par les
nouvelles normes ISO 9000 intègre l'ensemble des
activités du site et donc l'ensemble des processus. L'objectif
est déjà d'améliorer les relations et
l'organisation avec les services économiques (DAEE). Par
ailleurs, l'hôpital se trouve dans un contexte
d'amélioration continue des soins. Ceci passe donc par la
sélection des meilleures offres d'une façon objective
et rationnelle. On peut s'interroger alors sur les nombreux avantages
qu'une démarche qualité apporterait sur l'ensemble de
la fonction « achats » du CHU de Bordeaux.
Le bilan de ma mission sur la démarche qualité est positif. Les objectifs ont été atteints et ce projet conforte le service biomédical du Groupe Hospitalier Sud dans une démarche de progrès. Les groupes de travail sur la maintenance corrective ont contribué à instaurer un esprit d'amélioration continue et de remise en question du quotidien. Cette étude sur la maintenance dans le cadre des groupes d'amélioration mis en place dans la perspective de l'accréditation.
Ce stage au CHU de Bordeaux m'a donné la possibilité de participer au processus d'achat. Ainsi, j'ai complété mes connaissances techniques et méthodologiques grâce à la découverte de nouveaux domaines. Le personnel a su partager son savoir - faire et son expérience et les échanges ont été très enrichissants.
Par rapport à mes objectifs personnels, effectuer ce stage dans un service biomédical hospitalier a contribué à renforcer mon projet professionnel. Les missions d'un ingénieur biomédical hospitalier sont riches et variées. Les achats m'ont apporté une vision très intéressante du métier.
Il reste néanmoins beaucoup de chemin avant la
certification ISO 9001 du service biomédical. La gestion par
processus devra continuer. La constance et la
régularité seront essentielles pour «
entraîner » l'ensemble du personnel dans
l'amélioration continue.
|
|
Familles d'idées Critères
de choix
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MOTIVATION
(X1) Désir, satisfaction à
étudier le problème
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URGENCE
(X2) Rapidité
d'action requise selon : -
Risques aggravation - Date limite
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GRAVITE
(X2) Conséquences financières ou
humaines (pour l'entreprise, les participants)
|
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MESURABILITE
(X1) Facilité d'emprise et de chiffrage
par les participants
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MOYENS
A DISPOSITION (X2) |
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TOTAL
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Ordre
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Non disponible
|
6.2.Logigramme
A : demande d'intervention
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Service
Client lors de l'utilisation Atelier
biomédical ou Atelier de la Société,
lors d'une intervention quelconque (préventive ou
corrective)
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|
Service
demandeur
|
Verbalement
|
Déclencher
la demande d'intervention Délai
de transmission entre la constatation et la demande doit
être le plus court possible
|
|
Service
biomédical Service
demandeur
|
-
Cf. moyens utilisés dans le logigramme A
-
Organigramme du Service biomédical
|
Connaître
la personne de référence, l'organisation,
l'emplacement du service biomédical
|
|
idem
|
-
Fournir des informations précises sur la « panne
» Identification
du demandeur -
Suivant les compétences et connaissances du TBio sur
le dispositif en question
|
-
Répondre plus rapidement et plus efficacement
à la demande, si cela est nécessaire
-
Message doit être clair et concis
|
|
idem
|
Accusé
de réception, possibilité de donner des
délais de réparation
|
Retour
d'information vers le service demandeur
|
|
Service
biomédical
|
Organigramme
actualisé
|
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|
idem
|
-
Verbalement -
Papier non officiel
|
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|
Service
biomédical Service
demandeur Société
compétente pour intervenir sur ce problème
|
MO-MAI-02
: demande et intervention corrective externe
|
Traiter
rapidement la demande si cela est nécessaire
|
|
Service
biomédical Service
demandeur
|
Contrats
spécifiques selon l'appareil
|
|
|
idem
|
Numéro
de téléphone assistance de la
société
|
|
|
Service
biomédical
|
Possibilité
d'accuser réception de la demande suivant les modes
de communication utilisés
|
|
|
|
|
|
|
Service
biomédical
|
Possibilité
d'accuser réception de la demande suivant les modes
de communication utilisés
|
|
|
Service
demandeur Etagères
service biomédical
|
Nettoyage
du désinfection |
Sécurité
des TBio
|
|
Service
demandeur Service
biomédical
|
-
Etagères service biomédical
-
Navettes -
Moyens de transport
|
|
|
Idem
|
-
Outils de maintenance -
Outils de gestion -
Moyens logistiques -
Compétences et effectifs
|
Détecter
la cause du problème
|
|
Service
demandeur Autre
service « prêteur » (Service
biomédical OU Inter duservice)
|
Verbalement
|
Maintenir
le fonctionnement normal du service
|
|
Idem
Après
analyse du problème
|
MO-MAI-02
: demande et intervention corrective externe
|
TBio
ne peut pas résoudre le problème
|
|
Services
techniques
|
Verbalement
|
|
|
Service
biomédical
|
Fiche
d'intervention de la société
|
Traçabilité
|
|
Service
biomédical |
-
MO-MAI-01 : commande et réception de pièces
détachées -
« Gestion des stocks »
|
Conformité
des pièces vis à vis des textes
réglementaires et normes et compatibilité
|
|
Service
demandeur Service
biomédical |
-
Téléphone -
Verbalement |
-
Délai entre le signalement et le
rétablissement de l'état initial de
fonctionnement le plus court possible
-
Efficacité de la prestation
|
|
Service
biomédical
|
|
|
|
Service
biomédical
|
Téléphone
|
Transmettre
l'information à la société pour action
corrective, dans la mesure du possible
|
|
idem
|
-
Déposer l'appareil dans l'étagère
« appareil réparé et utilisation des
navettes -
Téléphone -
Verbalement Formation
de rappel ou supplémentaire si due à une
erreur d'utilisation (verbalement)
|
Eviter
la même « panne » si due à une
mauvaise manipulation Critères
définissant la performance de la prestation :
-
Taux de retour sur panne -
Taux d'immobilisation -
Coût de l'intervention
|
|
1) L'organisation
- L'heure et la durée choisies pour les réunions :
- En ce qui concerne le nombre de participants :
- Commentaires sur la partie « organisation » :
2) La méthodologie
- L'utilisation des outils à disposition (paperboard, transparents) :
- Les divers documents fournis lors des réunions :
- Les compte-rendus des réunions sont-ils utiles et adaptés au Service biomédical :
Si non, pourquoi ? Qu'est ce que tu changerais ?- Commentaires sur la partie « méthodologie » :
3) Les objectifs et le contenu
- Votre sentiment sur les décisions prises et les résultats des réunions :
- Les objectifs des réunions étaient clairs et correspondaient au contenu des réunions :
Si non, pourquoi ?- La clarté des explications de l'animateur :
- Les outils qualité utilisés :
Le plus intéressant... et le moins... (mettre + ou -) :
Fiche de décomposition d'un processus Procédure (logigrammes- commentaires) Diagramme d'affinités Matrice multicritères Diagramme de relations Diagramme en arête de poisson Plans d'action- D 'une manière générale, les apports méthodologiques sont :
- Commentaires sur la partie « objectifs et contenu » :
4) La satisfaction générale
- Par rapport au Groupe :
- Par rapport à vous-même :
- En résumé... :
Une idée forte :
Une idée faible :- Commentaires en général :
MERCI POUR VOS REPONSES ! ! !
|
Composant |
Pompes |
||
|
|
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|
|
Remplacer
la fonction cardiaque (artériel)
|
Remplacer
la fonction cardiaque (artériel)
Autres
(aspiration, cardioplégie, ...)
|
Artériel
pédiatrique Cardioplégie
|
|
a)
Pas d'affichage b)
Arrêt pompe c)
Débit différent de celui souhaité
|
a)
Pas d'affichage b)
Arrêt pompe c)
Débit différent de celui souhaité
|
Idem
pour 1 ST Idem
pour 2 ST
|
|
a)alimentation
/ afficheur / carte gestion b)alimentation
/ détection de rotation / moteur / roulements /
blocage mécanique c)Potentiomètre
vitesse
|
a) >alimentation
/ afficheur / carte gestion
b) alimentation
/ détection de rotation / moteur / roulements /
blocage mécanique
c) Potentiomètre
vitesse
|
Idem
pour 1 ST Idem
pour 2 ST
|
|
a) UTILISATEUR
b) 3
minutes pour réagir / piquer cúur pompiste
c) Risque
sur oxygénation, conséquences
médicales...
|
a) UTILISATEUR
b) 3
minutes pour réagir / piquer cúur pompiste
c) Risque
sur oxygénation, conséquences
médicales...
|
Idem
pour 1 ST Idem
pour 2 ST
|
|
a) UTILISATEUR
b) Dépend
de l'instant opératoire
c) UTILISATEUR
|
a) UTILISATEUR
b) Dépend
de l'instant opératoire (si vers tout début ou
vers fin moins grave)
c) UTILISATEUR
|
Idem
pour 1 ST Idem
pour 2 ST
|
|
a) 1
b) 1
c) 2
|
a) 1
b) 1
c) 2
|
Idem
pour 1 ST Idem
pour 2 ST
|
|
a) Changement
de pompe
b) Pompe
adjacente / Manivelles et si pb de console (cf. p.4)
UTILISATEUR
c) Changement
de pompe
|
a) Changement
de pompe
b) Pompe
adjacente / Manivelles et si pb de console (cf. p.4)
UTILISATEUR
c) Changement
de pompe
|
Idem
pour 1 ST Idem
pour 2 ST
|
|
Perfusionniste
|
Perfusionniste
|
Perfusionniste
|
|
-
|
-
|
-
|
2.Indication autre domaine
3.Nécessité intervention
Biomédical