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Université de Technologie de Compiègne

DESS "Technologies Biomédicales Hospitalières"

Liste des Projets et Stages

Référence à rappeler : 
La Spectrométrie du Proton par Résonance Magnétique Nucléaire in Vivo, N. ElTannir, C. David, Projet DESS "TBH", UTC, 01-02,
URL : https://www.utc.fr/~farges/dess_tbh/01_02/Projets/spectrometrie/spectrometrie.htm
EL TANNIR Nadine
DAVID Christophe

Résumé

Basée sur le même principe physique que l'IRM, la spectrométrie par résonance magnétique est une technique qui fournit des informations sur le métabolisme de cellules qui constituent les tissus. Son but est de détecter toutes variations de la concentration de certains métabolites caractérisant ainsi des pathologies. Par différentes méthodes de localisation, l'obtention de spectres permet la quantification de ces métabolites résonants à des fréquences spécifiques.
Les domaines d'application de cette technique sont : le cerveau, le muscle, la prostate et autres organes tels que le rein et le foie.
La SRM du proton sur le cerveau est de loin l'application la plus utilisée. Elle est dans certains cas une méthode de diagnostique dont la sensibilité est supérieure à celle de l'IRM. Elle se révèle être un véritable guide pour le neurochirurgien préalablement à son intervention et montre également son efficacité dans les suivis thérapeutiques de certaines pathologies.

 Mots clefs : Spectrométrie par résonance magnétique, proton, in vivo, spectre, métabolites, séquences, applications cliniques.

Abstract

Based on the same physical principle as the MRI, the spectrometry by magnetic resonance is a technique that provides information on the metabolism of the cells that constitute tissues. Its purpose is to detect  any variations of the concentration of some metabolites characterizing certain pathologies. By different methods of localization, obtaining spectra allows the quantification of these metabolites resonating at specific frequencies.
Domains of application of this technique are: the brain, the muscle, the prostate and the other organs such as the kidney and the liver.
The MRS of the proton on the brain is the most used application. It is in certain cases a method of diagnostic which sensibility is superior to that of the MRI. It seems to be a real guide for the neurosurgeon previously to his intervention and proves also its efficiency in the therapeutic follow-ups of certain pathologies.

 Key words : Magnetic resonance spectroscopy, proton, in vivo, spectrum, metabolites, sequences, clinical applications.


 

REMERCIEMENTS

            Nous remercions Monsieur Chevallier pour nous avoir fourni les moyens matériels pour mener ce sujet à son terme, Monsieur Langevin, responsable du projet, pour avoir proposé un sujet particulièrement intéressant et Monsieur Farges de sa collaboration.

Nous tenons à remercier le Docteur Constans, radiologue de l'unité IRM du Professeur Courtheoux pour nous avoir accordé une entrevue malgré ses occupations professionnelles, ainsi que l'équipe universitaire de méthodologie et évaluation en imagerie médicale du CHU de CAEN. De même, nous remercions le Docteur Khoury du service de neurochirurgie du Professeur Houtteville et du Professeur Derlon.
Nous remercions également le Docteur Delafayette, le Docteur Fromager, le docteur Allouche ainsi que le Professeur Chapon des services de neurologie du CHU de Caen.

Nos remerciements s'adressent à Monsieur Savard actuellement en cours de thèse au centre hospitalier universitaire de TOURS pour nous avoir reçu très longuement, ainsi qu'au Docteur Cottier du service de neuroradiologie de CHU de TOURS.

L'apport de leur pratique, de leur connaissance ainsi que les documents qu'ils ont eu l'amabilité de nous fournir nous ont permis d'achever une étude particulièrement enrichissante et digne d'intérêt.

Nos remerciements s'adressent également à Monsieur Argaud de la Société General Electric Medical Systems et à Messieurs Darcy et Breil de la Société Siemens SAS pour leur collaboration.

SOMMAIRE

 

INTRODUCTION
 

Rappel de magnétisme nucléaire

  1.1 Propriétés magnétiques de l'atome
  1.2 Phénomène de résonance
  1.3 Mesure du signal RMN: signal d'induction libre ou FID
 

Bases de la spectrométrie par résonance magnétique

  2.1 Objectif de la spectrométrie par résonance magnétique
  2.2 Différence entre l'imagerie et la spectrométrie par résonance magnétique
  2.3 Nucléides détectables en SRM
  2.4 Restitution des données et reconstitution des spectres
    2.4.1 Le signal spectroscopique par résonance magnétique
    2.4.2 Caractéristiques du spectre
 

Metabolites observables en 1H SRM

  3.1 Les origines des métabolites observables
  3.2 Les principaux métabolites observables en 1H SRM
  3.3 Localisation fréquentielle des métabolites
  3.4 Quantification des métabolites à partir des spectres
 

Paramètres spectraux et phénomènes physiques en 1H SRM

  4.1 Déplacement chimique
  4.2 Le couplage de spin
  4.3 Relaxation
    4.3.1 La relaxation T1
    4.3.2 La relaxation T2
 

Techniques de localisation en 1H SRM

  5.1 Spécificité du pic de l'eau et des lipides
  5.2 Séquences de suppression ou atténuation du pic de l'eau et des lipides
  5.3 Techniques de localisation "monovoxel"
    5.3.1 Principe des séquences de localisation "monovoxel"
    5.3.2 Séquences de localisation "monovoxel"
  5.4 Comparaison  entre STEAM et PRESS
  5.5 Avantages et inconvénients de la spectrométrie "monovoxel"
  5.6 Technique de localisation "multivoxel"
    5.6.1 Chemical Shift Imaging (CSI)
    5.6.2 Volume Selective 2D CSI : Exemple de séquence de CSI de sélection de volume
 

Applications cliniques

  6.1 Les différentes étapes d'un examen de spectrométrie : application au cerveau sain
  6.2 Applications aux processus pathologiques
    6.2.1 Processus tumoral
 Cas clinique : Processus expansif du tronc cérébral et de la région sous thalamique : suspicion d'un processus tumoral
    6.2.2 Processus métabolique
Cas clinique :Présentation d'un cas de syndrome d'encéphalopathie mitochondriale du type MELAS que l'on a suivi
    6.2.3 Processus  pathologique affectant la myéline
    Cas clinique : Leucodystrophie d'origine indéterminée
    6.2.4 Autres pathologies
    Processus infectieux : Abcès cérébraux
    Processus inflammatoire : Sclérose en plaque
    Les épilepsies
 

CONCLUSION
 

BIBLIOGRAPHIE
 

Annexes
    Annexe 1 : Caractéristiques techniques du fantôme "GEMS"
    Annexe 2 : Temps de relaxation T1 et T2 des métabolites dans les différentes régions du cerveau
    Annexe 3 : Essai sur fantôme"GEMS"

Lexique
 
 

INTRODUCTION

 
                    Le phénomène de résonance magnétique nucléaire a été observé pour la première fois en 1946 par Block et Purcell. Sa première application fut la spectrométrie in vitro, largement utilisée par les physiciens et les chimistes pour l'identification de la structure des macromolécules. La première application de la résonance magnétique à l'homme a été l'imagerie par résonance magnétique au début des années 80.
L'installation du premier appareil d'imagerie par résonance magnétique nucléaire a donné suite à des évolutions technologiques permettant, avec le développement de l'informatique, l'émergence de techniques dérivées comme l'imagerie de perfusion, l'imagerie de diffusion, l'angio-RM ou encore la spectrométrie par résonance magnétique in vivo.
Cette dernière technique permet de fournir des informations supplémentaires relatives aux métabolismes cellulaires des tissus dont l'information morphologique aura été donnée préalablement par une séquence d'imagerie. Elle est appliquée notamment au cerveau, au muscle, à la prostate ou encore aux organes tels que le foie ou suite à une greffe de rein.
Suivant l'examen, la spectrométrie par résonance magnétique utilise, entre autres, le proton et le phosphore.
Ce document traite exclusivement de la spectrométrie par résonance magnétique invivo du proton et de ses applications au niveau neurologique. Une première partie de ce rapport se consacre aux principes généraux et physiques qui caractérisent cette technique. Dans un deuxième temps, nous présentons différentes applications cliniques en tentant de mettre en évidence les informations que peut apporter la spectrométrie de résonance magnétique et leurs conséquences sur les méthodes de diagnostic.
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Chapitre 1

Rappel de magnétisme nucléaire

1.1 Propriétés magnétiques de l'atome

 
                    Le noyau de l'atome est constitué d'un certain nombre de protons et neutrons animés d'un mouvement complexe intégrant une rotation individuelle autour d'un axe passant par leurs propres centres.
Une charge qui tourne (proton), induit autour d'elle un champ magnétique appelé moment magnétique, aligné sur son axe de rotation et représenté par un vecteur d'aimantation .
Parmi les noyaux d'intérêt biologique possédant des propriétés magnétiques le noyau d'hydrogène, formé d'un seul proton, joue un rôle important en imagerie. Celui ci représente 2/3 des atomes de l'organisme et possède un moment magnétique intrinsèque élevé et donne lieu à un phénomène de résonance important.

Figure 1 : Moment magnétique du proton

Vecteur d'aimantation macroscopique

                    En l'absence d'un champ magnétique externe, les protons d'un échantillon tissulaire sont orientés de façon aléatoire : la résultante est nulle et il n'y a pas de vecteur d'aimantation élémentaire macroscopique (=0).
Soumis à un champ magnétique extérieur, les protons s'orientent selon la direction de ce dernier avec apparition d'un vecteur d'aimantation macroscopique0
En effet, la répartition des protons dans le sens parallèle et antiparallèle est à peu près équivalente : il y a un peu plus de protons parallèles à qu'antiparallèles (2 par million). Ces protons résiduels, constituent  et produisent un signal RMN.
Les protons précessent autour de B0 avec une fréquence angulaire w0 donnée par l'équation de Larmor : w 0 = gamma B0
                                                                                                                                                                                avec gamma : rapport gyromagnétique.
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1.2 Phénomène de résonance

 
                    La résonance magnétique nucléaire consiste à étudier les modifications d'aimantation des noyaux d'une substance sous l'action conjointe de deux champs magnétiques : un champ magnétique statique () et un champ magnétique tournant () (onde électromagnétique ou de radiofréquence).
Etat d'équilibre : champ magnétique 
A l'équilibre, le vecteur d'aimantation macroscopique 0 résultant est aligné sur selon oz, sans composante transversale dans le plan xoy. En effet les protons s'alignent selonet précessent autour de. Ceci fait apparaître une composante longitudinale (aimantation longitudinale). Il n'est pas possible de mesurer directement le vecteur d'aimantation macroscopique à l'équilibre (selon oz), car il est infiniment petit par rapport à . Pour pouvoir le mesurer, il faut le basculer dans le plan xoy par un deuxième champ magnétique ou onde de radiofréquence (RF).
Perturbation de l'état d'équilibre: champ magnétique tournant ()
L'impulsion RF est appliquée dans le plan xoy selon ox. La fréquence angulaire wr du champ magnétique tournant doit être égale (synchronisée) à la fréquence de Larmor w0spécifique des protons dans le champ donné : on dit alors que les deux systèmes sont en résonance (wr = w0).
L'apport d'énergie par l'impulsion RF entraîne respectivement, par égalisation des protons sur les deux niveaux d'énergie (par transition parallèle - antiparallèle) et mise en phase des spins, une disparition de la composante longitudinale et une apparition de la composante transversale de l'aimantation : c'est le phénomène d'excitation.
Dès la fin de l'excitation, le vecteur retourne à l'état d'équilibre et les phénomènes inverses vont avoir lieu :
Repousse progressive depar transition antiparallèle ? parallèle : c'est la relaxation T1,
Décroissance depar déphasage de spins : c'est la relaxation T2.
C'est par la relaxation des protons que le phénomène de RMN devient observable.
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1.3 Mesure du signal RMN: signal d'induction libre ou FID

                    Lorsque l'impulsion RF s'arrête, les spins reviennent à leur état d'équilibre, en restituant l'énergie acquise durant l'excitation sous forme d'un signal ayant une fréquence spécifique. Son amplitude est maximale au départ et diminue rapidement en fonction du temps. Ce signal est appelé signal d'induction libre ou Free induction Decay : FID [6].

a23.gif (3187 octets)

                                                                                                                                                                                [6]

                                                                                                Figure 2 : Signal d'induction libre
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Chapitre 2

Bases de la spectrométrie par résonance magnétique

2.1 Objectif de la spectrométrie par résonance magnétique

                    Le but de la spectrométrie par résonance magnétique in vivo est de fournir des informations d'ordre chimique sur la composition des tissus. En effet, les tissus se constituent de métabolites spécifiques dont la concentration varie en fonction de leur état clinique.
Cette étude est réalisée afin de détecter un état pathologique et d'orienter, dans la mesure du possible, sur le type de pathologie.
Utilisant le même principe que l'IRM, la spectrométrie par résonance magnétique (SRM) est une méthode non invasive qui fournit une information en temps réel de la situation du métabolisme cellulaire.
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2.2 Différence entre l'imagerie et la spectrométrie par résonance magnétique

                    L'image par résonance magnétique, en IRM, est réalisée essentiellement à partir de la fréquence de résonance des protons de l'eau présents en plus grande quantité que tout autres éléments dans le corps humain.

Par différentes techniques, la SRM permet de visualiser les informations via les fréquence de résonance des protons des autres métabolites en supprimant le signal provenant des protons de l'eau.

Ainsi est obtenue, non plus une localisation spatiale des tissus comme c'est le cas en IRM,mais une image de l'environnement chimique de ces même tissus.

L'espace, en imagerie, est codé par variation de fréquence. La composition chimique des métabolites étudiés n'a, dans ce cas, pas de valeur. Les signaux del'eau, de la graisse et des autres molécules contenant de l'hydrogène se combinent pour donner un seul signal de chaque unité de volume, appelée voxel, et la contribution de chaque élément n'est plus identifiable. La spectrométrie permet une mise en évidencede cette contribution d'une manière qualitative et quantitative.
Une deuxième différence concerne le rapport signal sur bruit (S/B) acquis lors des deux techniques qui est beaucoup plus faible avec la SRM. La raison principale est la division du signal provenant de chaque voxel, en ses composants chimiquement distincts. Pour obtenir un bon rapport S/B, il faut considérer de plus larges voxels pour la SRM(1 à 8 cm3) que pour l'IRM (1 à 5 mm3) [4].
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2.3 Nucléides détectables en SRM

                    Les nucléides détectables en spectrométrie qui ont un intérêt physiologique sont les suivants : l'hydrogène (1H), le phosphore(31P), le fluor (19F), le carbone (13C), le potassium (39K), le sodium (23Na), l'azote (14N et 15N) et l'oxygène (17O).
Avec un nombre impair de protons ou de neutrons, ces nucléides possèdent un moment magnétique qui permet leur excitation et l'obtention d'un spectre de fréquences [4].
Parmi ces nucléides, l'hydrogène, étant le plus abondant dans le corps humain, est le plus utilisé en spectrométrie.
Dans notre étude, nous ne développerons que la spectrométrie de l'hydrogène (1H SRM).
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2.4 Restitution des données et reconstitution des spectres

2.4.1 Le signal spectroscopique par résonance magnétique

                    Le signal d'induction libre (FID) est un signal dans le domaine temporel. Il est le résultat de la superposition de plusieurs signaux qui ont des fréquences différentes.
La transformation de Fourier (TF) convertit ce signal du domaine temporel au domaine fréquentiel constituant ainsi le spectre observable lors d'un examen en spectrométrie.
                    Si le signal par résonance magnétique contient une seule fréquence w0, le mouvement du moment magnétique macroscopique est représenté par une sinusoïde amortie par une exponentielle de temps en T2*. Le spectre correspondant est une lorentzienne en w0 avec une largeur à mi hauteur inversement proportionnelle à T2*.

Transformée de 
Fourier

                                                                                                                                                                                                        [9]

Figure 3 : Cas d'un signal contenant une seule fréquence

 

                    Si le signal contient plusieurs composantes, chacune ayant une fréquence de résonance et un T2 différents de l'autre, le spectre obtenu après transformation de Fourier possède plusieurs pics.

La position, l'amplitude et la largeur de chaque pic dépend de la fréquence de résonance et du T2 de chaque composant [9].

Transformée de Fourier

                                                                                                                                                                                                        [9]

Figure 4 : Cas d'un signal contenant plusieurs fréquences

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2.4.2 Caractéristiques du spectre
                    Les données en spectrométrie sont représentées sous forme de spectres. L'aire sous chaque pic caractérise le nombre relatif de chaque nucléide détecté pour une entité chimique dans un volume d'intérêt.


Figure 5 : Exemple de spectre par SRM d'un cerveau sain


D'après des TP réalisés au CIMA et au CHU de TOURS
 

                    L'échelle utilisée en SRM est dite de déplacement chimique et notée delta. Etant en relation directe avec le champ magnétique B0, l'expression du déplacement chimique a été standardisée pour permettre sa lecture directe sur l'axe, quelque soit le champ appliqué : une nouvelle unité a été créée, la partie par million de la fréquence exprimée en Hertz (ppm). Ainsi les valeurs obtenues seront indépendantes du champ magnétique utilisé.

L'échelle est donnée par la formule suivante :
delta = ((v ref ˆ vobs) / v ref)*10^6          v ref : position en Hertz observée pour le composé de référence
                                                                 v obs : position observée pour le signal d'intérêt
 
Les déplacements chimiques sont exprimés par rapport à la fréquence de résonance d'une substance de référence. Ayant un  effet d'écran important et donc un champ magnétique moins ressenti, le tetraméthylsilane  (TMS) est la substance de référence en SRM du proton (d=0 ppm).
Sur l'axe des abscisses, représentant la fréquence, il se trouve à droite de la plupart des métabolites observables [4].
Si l'homogénéité du champ magnétique devient faible, la largeur des pics augmente jusqu'à former un seul pic. Cela se produit également si un gradient est appliqué lors de l'acquisition du signal. Dans le but d'avoir un champ magnétique homogène et des informations optimales par déplacement chimique, aucun gradient n'est appliqué durant l'acquisition du signal (Cf.figures 20 et 21)[9].
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Chapitre 3

Metabolites observables en 1H SRM

3.1 Les origines des métabolites observables

                    Les métabolites mesurés dans un examen de cerveau en 1H SRM sont des éléments importants de son métabolisme cellulaire. Ainsi toutes modifications de la présence de ces métabolites dans le cycle permet de détecter certaines pathologies.

Durant la production d'énergie, le cycle suivant se produit :

[4]
Figure 6 : Cycle de production d'énergie

Les principales raies détectées en 1H SRM du cerveau sont celles du N-Acétyl-Aspartate (NAA), de la choline (Cho), (phosphorylcholine et glycérophosphorylcholine inclus), de la créatine (Cr), du myo-inositol (mI), du glutamate et du glutamine (Glx), et dans les cas pathologiques, du lactate (Lac) et des lipides (Cf : figure 15).

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3.2 Les principaux métabolites observables en 1H SRM

                    Le N-Acétyl-Aspartate (NAA)

                    C'est le composé qui donne la raie de plus grande amplitude sur le spectre d'un cerveau sain(Cf.figure 6). Ceci correspond à une concentration tissulaire importante (7 à 10 mmoles/kg). Présent dans les neurones, le N-Acétyl-Aspartate est qualifié de marqueur d'intégrité neuronale. Il est un reflet de la densité et du fonctionnement neuronal.A l'apparition de certaines pathologies, sa concentration diminue.
[4]
                    La Choline(Cho)
                    Le pic observé en spectrométrie est relatif essentiellement à la glycérophosphocholine (GPC) et à la glycérophosphoéthanolamine (GPE) qui forment la bicouche membranaire phospholipidique des cellules. La choline libre, en faible concentration, renseigne sur la densité cellulaire. Le pic de la choline accentué en cas de tumeur traduit soit une démyélinisation ou un turn-over membranaire important dû à une prolifération membranaire.
Il est un marqueur de souffrance membranaire.
[4]
                    Le Myo-Inositol (mI)
                    Le myo-Inositol est responsable des échanges à travers les membranes. Son pic est observé uniquement à de courts temps d'écho puisqu'il a un court T2.Une augmentation de la concentration de ce métabolite est rencontrée lors des processus qui impliquent une activation gliale; sa diminution est parfois reliée à des phénomènes d'hyper osmolarité.
[4]
                    Le Lactate (Lac)
                    Le lactate n'est pas normalement détecté dans les spectres relatifs à des sujets normaux (sa concentration est de 1 mmol/Kg). Il apparaît lorsque le cycle normal de l'oxygénation oxydative ne fonctionne plus correctement et l'énergie cellulaire est fournie par la glycolyse anaérobie. Il est un indicateur de la souffrance cellulaire ou des réactions macrophagiques. Les tumeurs malignes cérébrales comme les nécroses sont traduites par une augmentation de la concentration de lactate, facteur important dans le diagnostic d'une tumeur maligne à plus haut degré.
[4]
                        La Créatine (Cr)
                        Les protons responsables du pic appartiennent à la phosphocréatine et à la créatine qui participent à la réaction de créatine kinase. Elle assure une concentration constante de créatine. Son pic n'est en l'occurrence pas affecté lors d'une pathologie et sert très souvent de référence. Elle est prise en compte pour le calcul de certains ratios de métabolites (cf. §3.4).La concentration de la créatine est estimée à 6 mmol/Kg dans la substance blanche et à 8 mmol/Kg dans la substance grise. Elle est témoin du métabolisme énergétique cellulaire.
[4]
                    Le Glutamate-Glutamine (Glx)
                    Le glutamate, est une forme de stockage du neurotransmetteur excitateur, le glutamine. Dans le cerveau humain sa concentration varie de 6 à 10 mmol/Kg. Il est un indicateur de la souffrance cellulaire.
[4]
                    L'acide amino butyrique ou le GABA
                    Le GABA est un neurotransmetteur inhibiteur impliqué dans la communication des neurones courts.
[4]
                    Les lipides
                    Présents en très faible quantité dans un cerveau sain pour être observables, ils sont visibles dans les spectres du proton du cerveau surtout autour et dans les tumeurs. Les lipides sont associés aux macromolécules qui résultent de l'arrêt de la myélinisation dans la substance blanche. Le pic des lipides peut contaminer celui du lactate puisqu'ils ont tous deux des fréquences de résonance proches l'une de l'autre.

3.3 Localisation fréquentielle des métabolites

 

Figure 15 : Spectre caractéristique du fantôme "General Electric Medical Systems"


D'après des TP réalisés au CIMA et au CHU de TOURS
 
                    Fréquences de résonance des métabolites principaux :
 

Métabolite
Fréquence de résonance en ppm
Choline (Cho)
3,22
Créatine ( Cr)
3,03
Glutamate (Glx)
2,2 à 2,4
Lactate (Lac)
1,33
Myo Inositol (mI)
3,6
N Acétyl Aspartate (NAA)
2,02
Lipides
0,9 à 1,3

La forme des pics du spectre ainsi que leurs positions relatives sont expliquées dans le chapitre suivant "Paramètres spectraux et phénomènes physiques en 1H SRM".
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3.4 Quantification des métabolites à partir des spectres

                    Les concentrations des métabolites peuvent être déduites des spectres d'une façon précise. Cependant, la reproductibilité des résultats quantifiés demeure problématique. Les mesures absolues exigent un contrôle de tous les facteurs contribuant à l'obtention des spectres.
 
En pratique des ratios de concentrations sont utilisés plutôt que des valeurs de concentrations absolues.
Le pic de créatine étant relativement stable dans la plupart des pathologies, l'aire de la raie de ce métabolite est utilisée comme référence pour les calculs des ratios. Ainsi, on peut exprimer par exemple la présence des métabolites de NAA ou de la choline par les rapports des aires de chaque raie : Cho/Cr, NAA/Cr,·
Toutefois, plusieurs paramètres affectent ce rapport et doivent rester constants lors des prises de mesures (TE, administration de gadolinium, quantité de matière blanche et de matière grise dans le voxel·) [4].
 

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Chapitre 4

Paramètres spectraux et phénomènes physiques en 1H SRM

                    Trois paramètres principaux permettent de définir le spectre d'un métabolite particulier :
 
            - Le déplacement chimique qui définit la position de la raie sur une échelle de fréquence par rapport à une fréquence de résonance de référence,
            - La multiplicité de la raie, reliée à la constante de couplage spin ˆ spin (J),
            - Le temps de relaxation (T2) qui est relié à la largeur de la raie à mi hauteur.
A noter, que l'aire d'une raie est directement proportionnelle à la concentration du métabolite dans le volume d'intérêt.
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4.1 Déplacement chimique

                    L'analyse précise du signal RMN des noyaux d'hydrogène permet de constater que la fréquence de résonance des noyaux n'est pas tout à fait la même suivant la liaison chimique où est engagé le noyau. Ce phénomène s'explique par le fait que chaque groupement chimique ou molécule étudié voit le champ magnétique appliqué B0 différent, du fait de l'influence de son environnement chimique.
 
En fait, la fréquence de résonance des protons dépend de leur environnement chimique : les électrons de liaison entourant les protons produisent un effet d'écran au champ magnétique, défini par le paramètre sigma. Le champ Bi ressenti par ces particules est donné par Bi = B0(1- sigmai ). Il est donc différent du champ appliqué B0 et la fréquence de résonance caractéristique sera : wi = gamma Bi
C'est ainsi qu'un même type de noyaux peut, à l'intérieur d'un volume d'intérêt, subir des champs différents dépendant de leur environnement chimique. Le déplacement chimique est donc responsable de la position des pics dans le spectre.


L'exemple du spectre du méthanol, identifié par ses deux pics, illustre bien ce phénomène.


Figure 16 : Exemple de déplacement chimique  [14]

                    Le groupement hydroxyl résonne à une fréquence plus élevée que celle du groupement méthyl. Les électrons de liaison carbone-hydrogène dans le groupement méthyl ont pour effet de rendre le champ ressenti par les protons légèrement inférieur au champ extérieur appliqué B0.

Dans le groupement hydroxyl, l'atome d'oxygène, du fait de son électronégativité élevée, attire les électrons de liaison et expose ainsi le proton H au champ B0 qui est alors mieux ressenti.
La fréquence de résonance des protons dépend donc aussi bien de leur environnement chimique que du champ extérieur appliqué.
Les aires des pics étant dépendantes de la concentration des protons dans le métabolite mesuré, le rapport des aires dans cet exemple, égal à 3/1, est donc justifié par la présence de trois protons dans le groupement méthyl (CH3) et d'un seul proton dans le groupement hydroxyl (OH).
Bien que le déplacement chimique soit à la base d'artéfacts en imagerie, il permet en spectrométrie d'identifier des groupements fonctionnels au sein des molécules et de déterminer leurs structures.
 
                    Le déplacement chimique est également illustré par l'exemple suivant : Le pic du NAA à 2,02 ppm et celui de la créatine à 3,03 ppm sont issus du signal du groupement CH3. Cependant, ces deux pics n'occupent pas le même emplacement sur le spectre (cf. figure15).
L'effet d'écran des électrons est plus important sur le groupement CH3 de la molécule de NAA qu'il ne l'est sur celui de la créatine et donc, le premier ressent un champ magnétique plus petit et résonne donc à une fréquence plus faible que celle de la créatine (il est localisé à droite du pic de la créatine).
La SRM se distingue de l'IRM par l'exploitation du phénomène de déplacement chimique : elle exploite les déplacements chimiques présentés par des groupement de même nature selon le type d'environnements chimiques dans lesquels ils sont insérés [14,1].
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4.2 Le couplage de spin

                        L'interaction entre noyaux atomiques de groupements chimiques voisins se traduit par une décomposition de chaque raie en raie complexe (doublets, triplets,·). L'amplitude de cette interaction appelée couplage de spin, est définie par la constante de couplage spin-spin (J) exprimée en Hertz. Elle dépend à la fois de la nature de la liaison et du nombre de liaisons mises en jeu.
 
L'exemple de l'acétaldéhyde, CH3CHO, illustre bien ce phénomène :
Il y a deux types de protons dans la molécule CH3CHO : ceux du groupement méthyl (CH3) et ceux du groupement CHO. Partant de l'hypothèse qu'un spin peut avoir deux états possibles "up" et "down", les trois spins des protons du groupement CH3 peuvent avoir les quatre configurations représentées sur la figure 17 :
                                - 3 spins up,
                                - 2 spins up et 1 spin down,
                                - 2 spins down et 1 spin up,
                                - 3 spins down.
La formation du quadruplet est la conséquence de l'interaction de ces quatre configurations avec le pic CHO.


Figure 17 : Exemple de couplage de spin   [14]


La probabilité que la deuxième ou la troisième orientation se produise étant trois fois plus grande que pour la première ou la quatrième, les intensités des pics sont donc dans un rapport 1:3:3:1.

Concernant l'interaction du CHO sur le CH3, deux orientations sont possibles pour le proton du groupement aldéhyde, "up" et "down", avec une égale probabilité. La formation du doublet est la conséquence de l'interaction de ces deux configurations avec le pic CH3, avec des intensités de pics dans un rapport 1:1 [14,1].

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                    Cas particulier de couplage de spin : l'inversion du pic du lactate

 
                    Le couplage de spin de la molécule de lactate (CH3-CHOH-COO) est un cas particulier. Son spectre présente un doublet pour les protons du groupement CH3 à 1,3 ppm et un quadruplet plus petit pour le proton du groupement CH à 4,3 ppm (dus aux configurations possibles vues précédemment relatives à chaque groupement).

        
Figure 18 : Inversion du pic du lactate

D'après des TP réalisée au CIMA et au CHU de TOURS
 
Les protons de ces deux groupements ont un faible couplage représenté par la constante de couplage spin-spin J = 7Hz (soit 1/J=135 ms et 2/J=270 ms).Ce couplage a pour effet d'inverser le pic de lactate à TE=135 ms.
En effet, à TE = 270 ms, le pic est à sa position initiale. Au fur et à mesure que le TE s'approche de 135 ms, le doublet devient de plus en plus petit, traverse la ligne de base et s'inverse complètement pour TE = 135 ms [4] .
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4.3 Relaxation

                    La relaxation est le retour des spins à leur état initial en restituant l'énergie d'exitation. Responsable du contraste en IRM, elle contribue à la quantification des concentrations des métabolites sur les spectres et donne des informations sur l'environnement moléculaire des spins. Les différences entre les temps de relaxation sont utilisées pour supprimer des signaux (ex : cas des lipides dont la relaxation est totale pour un TE > 135 ms) et ainsi simplifier le spectre et le rendre plus exploitable.
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4.3.1 La relaxation T1

                    Lors de la relaxation T1, les spins de fréquence de résonance w0,communiquent leur énergie d'excitation aux molécules avoisinantes de fréquences intrinsèques wL.
Si la valeur de wLs'approche de w0, le transfert d'énergie est plus rapide et réduit d'autant plus le temps T1 : c'est le cas des macromolécules comme les protéines. Les petites molécules ont un T1 nettement plus long.

4.3.2 La relaxation T2

                    Après une impulsion RF de 90°, les spins ont tendance à perdre la cohérence de rotation dans le plan xy. Ce phénomène de déphasage entraîne la diminution de la composante transversale de la magnétisation, c'est la relaxation T2.
 
Ce paramètre est aussi relié à la largeur de raie à mi-hauteur par l'expression :        v 1/2 = 1/(pi T2)
L'inhomogénéité du champ magnétique principal se répercute sur la largeur de raie en introduisant une dispersion de fréquence (ainsi dans la formule précédente T2 sera remplacé par T2*.
Les effets de la relaxation consiste en une perte du signal en T1 pour de courts TR et en T2 pour de longs TE.
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Chapitre 5

Techniques de localisation en 1H SRM

5.1 Spécificité du pic de l'eau et des lipides

 
                    La gamme de mesure des métabolites observables est de l'ordre de la millimolaire. La concentration des protons dans l'eau est de 110 M ( 104 à 105 plus grande).
Cette différence de concentration entre les protons de l'eau qui résonnent à 4,7 ppm et les autres métabolites affecte le signal du spectre du proton.
Lors de la conversion du signal, l'échelle de grandeur du spectre est établie en fonction du pic le plus élevé. Dans ce cas, le pic de l'eau masque les autres.
Afin de pouvoir observer les métabolites d'intérêt, le pic de l'eau doit être supprimé (Cf. : §5.2).
Le même principe s'applique aux protons associés aux lipides (0,9-1,4 ppm) qui ont des signaux 104 fois plus intenses que ceux de la créatine ou de la choline.
Dans les études dont le volume d'intérêt (VOI) est inclus entièrement dans le cerveau, la suppression des pics des lipides n'est pas nécessaire :
Avec un TE > 136 ms, la relaxation des lipides est complète et par voie de conséquence, ne figurent pas lors de l'acquisition du signal.
Dans d'autres cas, la suppression des signaux est nécessaire. Si le VOI comporte ou est proche du tissus crânien superficiel ou retro-orbital, la suppression de la résonance de l'eau et de la graisse est indispensable. Leur présence masque les signaux des autres métabolites [7].
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5.2 Séquences de suppression ou atténuation du pic de l'eau et des lipides

 
                    La méthode la plus utilisée pour supprimer le signal de l'eau est CHESS (CHEmical Shift Selective).
Elle consiste à utiliser une impulsion dont la bande passante est restreinte. Centrée sur la fréquence de résonance de l'eau, cette séquence est appliquée avant la réalisation de la séquence de sélection de volume. L'application des impulsions CHESS engendre un quasi état d'équilibre qui permet aux spins excités à haut niveau d'énergie de retourner rapidement à leur niveau de basse énergie. Dans ces conditions, ?E, créée par B0, devient nulle et aucun signal de l'eau n'est détecté.
 
Une deuxième technique, moins utilisée que la précédente, existe pour éliminer le signal de l'eau : WEFT (Water Elimination Fourier Transform Technique).
Elle utilise une impulsion sélective de fréquence de 180°. Centrée sur la fréquence de résonance du pic à éliminer, cette impulsion est supprimée avant l'application de la séquence de sélection de volume. En effet, après un temps t de l'application de l'impulsion d'inversion, le signal du nucléide passe par un point nul qui dépend de son temps de relaxation T1.
Le choix du temps t détermine le pic à supprimer (eau ou lipides) [14].

5.3 Techniques de localisation "monovoxel"

                    Les techniques de localisation "monovoxel" permettent d'acquérir un spectre issu d'un volume de tissus défini par l'intersection de 3 plans orthogonaux. Deux approches sont utilisées pour déterminer ce volume.
 
La première consiste à exciter uniquement le volume d'intérêt avec des impulsions radiofréquences. Cette approche est utilisée dans les techniques dites STEAM (STimulated Echo Acquisition Mode) et PRESS (Point RESolved Spectroscopy). Elles intègrent toutes les deux, trois impulsions radiofréquences.
 
La deuxième approche consiste à exciter un volume puis à éliminer les signaux non souhaitables. C'est le cas de la technique ISIS (Image Selective In vivo Spectrscopy), surtout utilisée en spectrométrie du phosphore. Elle ne sera pas traitée dans ce chapitre.
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5.3.1 Principe des séquences de localisation "monovoxel"

Figure 19 : Principe de localisation d'un voxel en spectrométrie
                                                                                                                                           "monovoxel" par les séquences STEAM ou PRESS

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5.3.2 Séquences de localisation "monovoxel"


             Stimulated Echo Acquisition Mode (STEAM)

 

                                                                                                                                                                                              [9]

Figure 20 :La séquence STEAM

                  Point RESolved Spectroscopy (PRESS)
 

                                                                                                                                    [9]
Figure 21 : La séquence PRESS

Chacune de ces deux techniques comprend trois impulsions radiofréquences de sélection de coupe : 3 impulsions de 90° pour STEAM et une impulsion de 90° et 2 de 180° pour PRESS. Des gradients de sélection de coupe sont appliqués avec ces impulsions selon les trois directions orthogonales x,y et z.

En début de chaque séquence, les impulsions CHESS sont appliquées pour supprimer le signal de l'eau.

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5.4 Comparaison entre STEAM et PRESS

 
                    Ces deux séquences sont composées de trois impulsions radiofréquence sélectives, chacune dans une direction de l'espace. Le voxel étudié est placé à l'intersection de ces trois plans. Cependant, STEAM souffre moins des défauts de localisation spatiale (pas d'impulsions de 180° délicats à produire, induisant des profils de coupes dans certains cas plus approximatifs que ceux des impulsions de 90°) et donc de pollution par le volume extérieur au VOI.
 
La différence majeure entre ces deux techniques est dans la nature de l'écho.
Dans PRESS, l'écho est formé en prenant en compte la magnétisation complète alors que dans STEAM seule une partie du signal crée l'écho stimulé. Par conséquent, PRESS a un rapport signal sur bruit plus grand que celui de STEAM.
Etant en relation directe avec les impulsions RF de chaque séquence, les VOI déterminent les performances cliniques de chaque technique. Les volumes d'intérêt de STEAM sont plus larges que ceux de PRESS. De plus, elle permet à de courts TE de mieux réduire la perte en T2 pendant la relaxation et permet ainsi l'observation des métabolites à de courts T2 [9].
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5.5 Avantages et inconvénients de la spectrométrie "monovoxel"

 
                    Aujourd'hui utilisée dans un grand nombre d'applications cliniques au niveau du cerveau, la spectrométrie "monovoxel" produit un seul spectre issu d'un volume avec une séquence de mesure.
Cette mesure, qui peut durer de 2 à 6 minutes, dépend de la séquence choisie et des paramètres correspondants. Une même mesure doit être répétée autant de fois qu'il y a de volumes à examiner. Bien que les technologies actuelles permettent cette répétition dans un temps raisonnable, les techniques "monovoxel" ne sont pas aussi efficientes que les techniques dites "multivoxel". Ces dernières permettent l'acquisition de plusieurs spectres, dans différentes localisations, en une seule séquence d'acquisition.
 
Toutefois, la spectrométrie "monovoxel" est de plus en plus utilisée grâce à la simplicité de son implémentation et à l'interprétation immédiate d'un seul spectre, et surtout grâce à son court temps d'acquisition.
Avec des résultats cliniques acceptables, elle est employée dans certains centres d'imagerie comme examen de routine ou vient compléter un examen d'imagerie dans le cas de pathologies au niveau du cerveau [9].
 

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5.6 Technique de localisation "multivoxel"

5.6.1 Chemical Shift Imaging (CSI)

Appelée également imagerie spectroscopique (IS), elle permet de recueillir des données spectroscopiques à partir de voxels multiples et adjacents couvrant un large VOI en une seule mesure.


Figure 22 : Exemple d'images de métabolites
[Images "General Electric Medical Systems]

 
Les données du VOI peuvent être étudiées de différentes manières : comme étant reliées à des voxels individuels, des cartes de spectres ou des images de métabolites.
La séquence CSI est surtout utilisée lors des pathologies du cerveau. Elle est combinée à une excitation de sélection de coupe ou de volume pour produire par exemple des voxels de 1 cm3 (Cf : §5.6.2).
 
Cette technique "multivoxel" révèle particulièrement son intérêt car elle offre la possibilité de comparer les spectres provenant de différents tissus.


Figure 23 : Comparaison de spectres provenant de différents tissus
[Images "General Electric Medical Systems]

Par exemple, le spectre d'une lésion peut être comparé à celui d'un tissu sain du cerveau au même titre que la distribution hétérogène des métabolites dans la lésion.

La séquence CSI présente l'avantage de pouvoir combiner les voxels adjacents avec leurs spectres respectifs pour reproduire, le plus précisément possible, la forme de la lésion étudiée.

5.6.2 Volume Selective 2D CSI : Exemple de séquence de CSI de sélection de volume

 
                    Le but de cette technique est d'exciter sélectivement les spins dans un volume en excluant tous les spins des tissus non désirés. Les principes de l'excitation de sélection de volume en CSI sont les mêmes que ceux décrits pour la spectrométrie "monovoxel" à l'exception du volume défini, ici, par l'intersection de deux plans.
 
Une séquence de CSI de sélection de volume est obtenue en ajoutant à une séquence PRESS ou STEAM une table de codage de phase pour CSI 1D, deux tables de codage de phase pour CSI 2D et trois tables de codage de phase pour CSI 3D.
 
La figure 22 illustre une séquence CSI 2D basée sur une séquence PRESS. Le codage de phase se fait selon les directions x et y[9].

 

                                                                                                                                    [9]
Figure 24 : La séquence CSI 2D

Les impulsions CHESS sont utilisées au début de la séquence CSI 2D pour supprimer le signal de l'eau

Le temps d'écho pour une séquence CSI 2D est de 40 à 270 ms avec PRESS et de 20 à 30 ms avec STEAM.

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Chapitre 6

Applications cliniques

                    Les applications cliniques de la SRM in vivo actuelles et en développement concernent l'exploration du métabolisme énergétique musculaire, où lors d'un effort, l'étude de la vitesse de récupération de la phosphocréatine et de l'écart de déplacement chimique entre la phosphocréatine et la phosphate inorganique renseignent sur le pH du milieu. Un second domaine en développement est celui de la prostate avec d'une part, la quantification de la choline qui est un reflet indirect de la prolifération cellulaire, et d'autre part l'estimation du citrate qui est celui du fonctionnement glandulaire normal. Le troisième domaine d'application permet de tester la vitalité d'un greffon, comme par exemple, un rein.
 
                    Toutefois, la spectrométrie du proton sur le cerveau est de loin l'application la plus utilisée. Elle peut désormais devenir une technique d'investigation courante en recherche clinique neurologique et dans certains cas une méthode diagnostique ou pronostique dont la sensibilité est supérieure à celle de l'IRM.
Elle révèle son intérêt dans les processus cérébraux tumoraux, métaboliques, vasculaires, inflammatoires infectieux et dégénératifs.
Dans ce qui suit, nous donnerons quelques exemples concrets sur des processus soulignant, ainsi, le rôle de la 1H SRM.
Toutefois, avant de traiter de cas pathologiques, il est nécessaire de connaître les étapes d'un examen de spectrométrie. Cette présentation se fera au travers de l'examen d'un cerveau sain et permettra de visualiser des profils de spectres qui pourront être pris comme référence.
De même, un essai sur fantôme (Cf. annexe 3 : TP sur fantôme"GEMS") permet de mettre en évidence touts les métabolites observables ainsi que de visualiser notamment l'inversion du pic de lactate (traité dans le chapitre des phénomènes physiques relatifs à la SRM in vivo).
Ces différentes observations ont été réalisées par le biais de travaux pratiques au CIMA (Centre d'Imagerie Médicale Avancée) de Compiègne et au CHU de TOURS.
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6.1 Les différentes étapes d'un examen de spectrométrie : application au cerveau sain

                    Le positionnement du patient
Le patient est positionné de la même façon que lors d'un examen standard du cerveau en IRM.
La tête doit être immobilisée de façon à minimiser tous mouvements involontaires qui pourraient entraîner des erreurs de localisation ou de pertes de signal.
 
                    Le "shim" global
Utilisé avant tout examen en spectrométrie, cette procédure permetd'homogénéiser le champ magnétique sur tout le volume détecté et d'obtenir ainsi une meilleure qualité du signal de résonance et de l'image. En routine clinique, cette procédure est automatisée sur les appareils d'IRM.
 
                    La sélection de la séquence de mesure et de ses paramètres
La grande résolution spatiale de la spectrométrie "multivoxel" par rapport à la spectrométrie "monovoxel" et la possibilité d'identifier la variation des métabolites à partir d'une seule mesure fait d'elle la méthode privilégiée pour la détection des pathologies. Cependant la spectrométrie "monovoxel" est plus couramment utilisée grâce à sa simplicité et à son intérêt clinique et surtout son temps d'acquisition relativement court.
Comme en imagerie, le choix des paramètres de mesure a un impact direct sur les résultats de l'examen. Ces paramètres sont le temps d'écho TE, le temps de répétition TR, le nombre d'acquisition, la position et les dimensions du voxel. Ces paramètres affectent le S/B, la résolution spectrale, le traitement de données, la quantification et le résultat final.
 
                   Acquisition des images par IRM pour la localisation du volume d'intérêt
Avant tout examen de spectrométrie, une séquence de repérage par IRM est indispensable afin de réaliser une localisation optimale du volume d'intérêt.
 
                    Positionnement du VOI
La position du VOI est fonction de la pathologie à examiner. En spectrométrie "monovoxel", lors d'un cas pathologique sa dimension est ajustée pour minimiser l'inclusion des tissus sains.


Figure 25 : Positionnement du volume d'intérêt suite à une séquence d'IRM.

D'après des TP réalisés au CIMA et au CHU de TOURS
                    Le "Shim" local
Le but du "shim" local est d'optimiser l'homogénéité du champ magnétique sur le VOI sélectionné. Un bon "shim" produit des pics plus étroits, une meilleure résolution du spectre, et un meilleur rapport S/B.
 
                    L'acquisition
Elle dure de 2 à 6 minutes en spectrométrie "monovoxel" (utilisée en TP) et peut atteindre 12 minutes en fonction des paramètres.
 
                    Restitution des données et reconstruction des spectres
Les deux séquences réalisées à un TE court de 30 ms puis, à un TE long de 288 ms permettent de visualiser tous les pics de métabolites observables dans un cerveau sain :


Figure 26 : Spectre d'un cerveau sain

D'après des TP réalisés au CIMA et au CHU de TOURS
                    Exploitation des résultats
Trois métabolites sont observés à long TE de façon constante et mesurable dans un tissu cérébral sain [12] :
                            -Le NAA à 2,02 ppm : c'est le composé qui donne habituellement la raie de plus grande amplitude dans le spectre d'un cerveau sain,
                            -La choline à 3,22 ppm (phosphocholine incluse),
                            - La créatine à 3,03 ppm (phosphocréatine incluse) de présence quasi constante.
 
Uniquement à court TE, en plus de ceux précédemment cités, les métabolites suivants sont observables puisqu'ils ont un T2 faible :
                            - Le myo-inositol à 3,06 ppm
                            - Le glutamate-glutamine de 2,1 à 2,5 ppm
Dans les deux cas, d'autres métabolites sont absents des spectres puisqu'ils apparaissent uniquement en cas de pathologies :
                            -Le lactate à 1,33 ppm
                            - Les lipides entre 0,9 et 1,3 ppm
Remarque : Le TE est choisi, en fonction des métabolites à observer. De longs TE permettent d'éliminer les pics des métabolites ayant un temps de relaxation T2 faible rendant ainsi le spectre plus clair et son exploitation moins complexe.
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6.2 Applications aux processus pathologiques

6.2.1 Processus tumoral

                    Définition : Un processus tumoral est une prolifération cellulaire anormale, non inflammatoire, de tissus ayant perdu la capacité de réguler.
Une tumeur bénigne est d'aspect régulier, localisée, refoulant les structures voisines, souvent limitée par une capsule.
Une tumeur maligne est d'aspect irrégulier, envahissant les structures voisines puis disséminant à distance. Cependant, l'aspect macroscopique ne suffit pas pour établir un diagnostic. Il faut réaliser une biopsie destinée à l'examen anatomopathologique pour différencier une tumeur bénigne d'une tumeur maligne. [19]

                    La spectrométrie et le processus tumoral dans la littérature [16]

Si l'IRM peut détecter la présence des tumeurs cérébrales, elle ne peut pas identifier leurs types. La SRM, en quantifiant les métabolites dans la tumeur, peut aider à améliorer la classification des tumeurs selon leurs types.

Ainsi la présence des lipides sur le spectre constitue un des critères assez fiable en faveur du caractère évolutif ou agressif de la tumeur gliale(Neggendank et Sauter, 1996; Poptani et al., 1995).
De la même manière, la présence de lactate souligne le caractère glycolitique anaérobique de certaines parties de la tumeur (Sijens et al., 1996).
En général, lors d'un examen d'une tumeur par SRM, six pics principaux apparaissent sur le spectre (certains ne le sont pas selon le type des tumeurs) :
                            - Le pic de la choline à 3,22 ppm dont l'accroissement peut indiquer l'augmentation du turn over (dégradation et synthèse) des membranes
                                cellulaires et donc être un reflet indirect de prolifération,
                            - Le pic de la créatine à 3,03 ppm, reflet du métabolisme énergétique,
                            - Le pic de NAA à 2,02 ppm, marqueur de l'intégrité neuronale,
                            - Le pic de l'alanine à 1,4 ppm, signe de la perturbation du métabolisme intermédiaire,
                            - Le pic du lactate à 1,3 ppm, signe d'une glycolyse anaérobie ou d'une glycolyse due à des processus enzymatiques anormaux,
                            - Le pic des lipides qui devient visible suite à la dégradation des membranes cellulaires.
En outre, des métastases cérébrales peuvent être détectées par SRM à des stades précoces alors qu'elles ne le sont qu'imparfaitement par IRM avec injection de gadolinium [16].
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Cas clinique : Processus expansif du tronc cérébral et de la région sous thalamique : suspicion d'un processus tumoral

Réalisation de la séquence d'imagerie afin de placer le volume d'intérêt. Ce dernier est disposé sur le site pathologique.

    Cas clinique du CHU de CAEN

                                        Figure 27 : Positionnement du volume d'intérêt suite à une séquence d'IRM.

                    Acquisition et restitution des données

Deux séquences sont réalisées. Une première à TE court puis une seconde à TE long :
 

                                - PRESS, TR/TE : 1500/35 ms
                                - PRESS, TR/TE : 1500/144 ms


Figure 28 : Cas de suspicion de processus tumoral   (Cas clinique du CHU de CAEN)

                    Exploitation des résultats
 

La première séquence de spectrométrie à TE court (35 ms) permet de mettre en évidence :
                                - la présence de N-Acétyl-Aspartate à 2,02 ppm,
                                - la présence du pic de Glx (glutamate ou glutamine) sur la gauche du pic de NAA,
                                - la présence importante de choline à 3,2 ppm,
                                - la présence de lactate à 1,3 ppm,
                                - la présence de myo-inosotol à 3,6 ppm (observable uniquement à TE court),
                                - la présence de la créatine en proportion faible en comparaison au pic de la choline.
La deuxième séquence de spectrométrie à TE long met en évidence :
                                - la présence du pic de NAA à 2,02 ppm,
                                - la présence de la choline toujours en quantité importante,
                                - la présence de la créatine toujours faible,
                                - la présence de lactate est confirmé avec l'inversion de son pic.
 
                    Interprétation médicale
 
Un des facteurs essentiels dans l'interprétation de ces spectres concerne la présence importante de la choline, avec de plus, un rapport Cho/Cr > 2. Cette analyse évoque une suspicion de processus tumoral plutôt qu'un processus inflammatoire granulo mateux.
La créatine, à 3,03 ppm, est effectivement prise comme référence dans le calcul de rapports métaboliques puisque sa présence dans la certaines pathologies et tissus apparement sains est relativement constante(cf.§3.4).
 
                    Conclusion
 La spectrométrie permet dans ce cas, en plus de fournir l'information métabolique, de guider, le neuro chirurgien dans le choix du lieu de la biopsie. La SRM offre alors la possibilité de réaliser un compromis entre risque et intérêt.
Il est incontestable que la voie est ouverte pour le remplacement à terme des certaines biopsies par des procédures de SRM nettement moins invasives (cf. autres pathologies : l'abcès cérébral où il existe la présence très spécifique de certains acides aminés comme le succinate et l'acétate)
(Revue Neurologique, Paris ;155:11, 912).
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6.2.2 Processus métabolique

Les maladies métaboliques représentent un vaste domaine de la SRM cérébrale du proton regroupant notamment les maladies d'origine génétique.

Maladies mitochondriales : Encéphalopathie mitochondriale

 
                    Définition : L'encéphalopathie mitochondriale ou MELAS est une variété de maladies de l'encéphale touchant les mitochondries. L'encéphalopathie se caractérise par une atteinte globale de l'encéphale comprenant le cerveau, le cervelet et le tronc cérébral.[21]
 
Un des symptômes de la pathologie se traduit par un manque de force musculaire.
 
Actuellement, la plupart des études de spectrométrie cérébrale sur les mitochondropathies sont réalisées en SRM du proton. Par contre, l'exploration musculaire par SRM est le plus souvent effectuée en phosphore 31 dans ces pathologies mitochondriales.
La présence de lactate, témoin de l'activation de la glycolyse anaérobie, est trouvée de manière inconstante dans ce type de pathologies.(Detre et al., 1991; Cross et al. 1993). Elle est décrite selon trois modalités[16] :
- une accumulation de lactate chez des patients présentant un syndrome de Kearns Sayres,
- un faible signal en provenance du lactate chez quelques patients présentant le syndrome de MERRF,
- une accumulation transitoire de lactate en rapport avec l'accident vasculaire cérébral chez des patients atteints de MELAS
En plus de la présence de lactate, les mitochondropathies peuvent s'accompagner d'une souffrance neuronale objectivée par une diminution du NAA (Matthews et al. 1993).
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Cas clinique : Présentation d'un cas de syndrome d'encéphalopathie mitochondriale du type MELAS que l'on a suivi

Le cas pathologique suivant permet de comparer deux examens réalisés à cinq mois d'intervalle. Un traitement médicamenteux a été administré suite au premier examen. Le résultat est contrôlé au cours du second examen de spectrométrie.
 
                    Premier examen : Détection de la pathologie
Une séquence d'imagerie est réalisée avant l'examen de SRM pour la localisation du VOI.
Dans ce cas, le VOI est entièrement placé sur la zone pathologique. Elle est repérée en IRM par un hypersignal dû à des ždèmes intracellulaires dans cette région

    Cas clinique du CHU de Caen

                                                Figure 29 : Positionnement du volume d'intérêt suite à une séquence d'IRM.

                    Acquisition et restitution des données
 

Les séquences utilisées lors de cet examen sont des séquences PRESS :
                                - TR/TE : 1500/35 ms
                                - TR/TE : 1500/144 ms


Figure 30 : Cas d'encéphalopathie mitochondriale

 
                    Exploitation des résultats
Par comparaison au spectre d'un cerveau sain, le premier spectre ( TE = 35 ms) montre que :
                                - Le pic du NAA à 2,02 ppm est diminué,
                                - Le pic du Glx (glutamate-glutamine) de 2,2 à 2,4 ppm est augmenté,
                                -Le pic du myo-inositol à 3,6 ppm est diminué,
                                - Le pic du lactate est présent de manière importante,
                                - Des signaux des lipides et des phospholipides sont présents dans la région de 0,9 ppm.
Le deuxième spectre réalisé avec un temps d'écho plus long (TE = 144 ms) met en évidence :
                                - la présence du lactate : le pic de ce métabolite est bien identifié puisqu'il s'inverse à TE=144 ms,
                                - l'absence du pic des lipides à TE long.
 
                    Interprétation médicale
                    La diminution du pic du NAA peut être expliquée par un dysfonctionnement des neurones.
L'augmentation du pic du Glx et la diminution du pic du myo-inositol sont en relation avec le dysfonctionnement des mitochondries.
L'augmentation du pic du lactate est un signe de la souffrance cellulaire et de l'utilisation de la voie de la glycolyse anaérobie pour compenser le déficit oxydatif mitochondrial.
 
Deuxième examen : Suivi de l'évolution de la pathologie
Cet examen par SRM est fait après cinq mois de traitement suite au précédent examen. La localisation du VOI repéré par "1" sur l'image est la même que celle du premier examen. Ceci a pour but d'identifier la variation des concentrations des métabolites dans cette région et donc l'évolution de la pathologie.

    Cas clinique du CHU de CAEN

                                                Figure 31 : Positionnement du volume d'intérêt suite à une séquence d'IRM.
 
                    Acquisition et restitution des données

Les séquences réalisées sont identiques au premier examen : PRESSˆTR/TE : 1500/35-1500/144 ms, dans le but d'être dans les mêmes conditions d'acquisition des données.


Figure 32 : Suivi d'encéphalopathie mitochondriale

                    Exploitation des résultats
 

Ces deux spectres réalisés après un simple traitement par médicaments, montrent :
                                - une nette augmentation du pic du NAA par rapport à celui de l'examen précédent,
                                - une diminution considérable du pic du lactate contaminé par la présence du pic des lipides entre 0,9 ppm et 1,3 ppm.
 
La deuxième acquisition à long TE ne détectant pas le pic des lipides, confirme la quasi absence du lactate.
 
                    Interprétation médicale
La diminution du pic du lactate est la conséquence de la diminution du déficit oxydatif mitochondrial et de l'utilisation de la glycolyse anaérobie. La présence de lactate en quantité importante est un signe de la gravité de la maladie : son atténuation, dans ce cas, révèle l'efficacité du traitement et l'amélioration spontanée du déficit mitochondrial.
Un retour du pic du NAA à une amplitude et une aire quasi normale, est un signe d'un retour à la normale du fonctionnement neuronal. Ce dysfonctionnement neuronal d'origine mitochondriale est donc, dans ce cas, réversible.
 
                    Conclusion
Dans cet exemple, la spectrométrie révèle d'une part, qu'elle est capable de quantifier le lactate tissulaire et d'évaluer ainsi la gravité de la maladie et d'autre part, d'identifier la pathologie sans avoir recours à la biopsie. Cet avantage est primordial puisqu'une technique non invasive qu'est la spectrométrie peut remplacer, dans cette pathologie mitochondriale, la biopsie cérébrale, invasive pour une pathologie extrêmement variable dans le temps.
De plus, en prouvant la réversibilité de ce type de dysfonctionnement neuronal, la SRM souligne ici son utilité pour le suivi thérapeutique de cette pathologie.
 

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6.2.3 Processus  pathologique affectant la myéline : La Leucodystrophie

 
                    Définition : Le terme de leucodystrophie se rapporte à un groupe de maladies d'origine génétiques affectant la myéline du système nerveux central.
Dans les leucodystrophies, cette myéline a des problèmes pour se former, se maintenir ou parfois même, au contraire elle se trouve en trop grande quantité. La conséquence est une mauvaise conduction de l'influx nerveux avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour l'organisme.[17]

Cas clinique : Leucodystrophie d'origine indéterminée

Cette application va permettre de comparer la présence des métabolites au sein d'un même cerveau pathologique en différentes régions.
La séquence d'imagerie fait apparaître un hyper signal repéré par la zone 1.
Le volume d'intérêt 2 est placé dans une zone visiblement saine. Le repère 3 caractérise le même volume d'intérêt que le 1 mais le TE est long.

    Cas clinique du CHU de TOURS

                                                Figure 33 : Positionnement du volume d'intérêt suite à une séquence d'IRM.
 
                        Acquisition et restitution des données

La séquence utilisée lors de cet examen est la séquence STEAM avec deux temps d'écho différents 30 et 144 ms, sur deux localisations différentes dans le but de comparer les deux spectres d'une substance blanche saine etlésée.


Spectres à TE court dans les tissus lésés :1 et sains : 2


Figure 34 : Cas de leucodystrophie d'origine indéterminée

                    Exploitation des résultats
 

Une première séquence de spectrométrie à TE court (30 ms) permet de mettre en évidence par rapport au cerveau sain :
                                - la présence de N-Acétyl-Aspartate à 2,02 ppm très faible par rapport à la créatine,
                                - la présence importante de cholineà 3,2 ppm,
                                - la présence de lipides de 0,9 à 1,3 ppm,
                                - la présence de myo-inosotol à 3,6 ppm relativement importante,
La deuxième séquence, dont le VOI est situé dans le tissu sain, met en évidence par rapport au spectre de la zone "1" :
                                - le pic du N-Acétyl-Aspartate nettement plus haut,
                                - le pic de la cholineplus faible,
                                - le pic du myo-inositol plus faible,
                                - la présence de lipides de 0,9 à 1,3 ppm est confirmée.
 

D'après la littérature [16] :
 

La diminution du NAA traduit une souffrance neuronale. Dans un spectre de cerveau sain, la choline existe à des concentrations trop faibles pour que sa contribution au spectre soit significative. Dans ce cas, sa concentration est élevée et traduit un renouvellement membranaire augmenté (densité cellulaire accrue). Les phospholipides sont présents dans le cerveau sain mais se trouvent en quantité peu importante.
Remarque : Dans la mesure où les lipides résonnent pratiquement dans le même domaine de fréquence que le lactate, soit 1,3 ppm, le pics des lipides contamine celui du lactate. Pour pouvoir observer le lactate, une séquence à TE long, permettant d'éliminer les T2 courts comme les lipides, doit être réalisée.
 
                            Réalisation d'une troisième séquence dont le but est de déterminer la présence de lactate
Cette séquence STEAM à TE long (144 ms) permet d'éliminer le pic des lipides.


Figure  35 : troisième séquence à TE long


Le spectre correspondant, dont le VOI est disposé au même emplacement que lors du relevé "1"donc en zone lésée, ne fait pas apparaître de pic à 1,3 ppm correspondant à la fréquence de résonance du lactate.

Par contre, il confirme les résultats obtenus concernant le pic de N-Acéryl-Aspartate faible et celui de choline élevé.
 
                    Interprétation médicale
Le profil métabolique montre clairement une forte démyélinisation marquée par une augmentation de la cholineet une nette diminution du N-Acétyl-Aspartate.
La présence de larges massifs de lipides peut être en rapport avec un processus de mort cellulaire ou de libération de phospholipides provenant de la myéline. Elle est combinée à l'absence de lactate sur le spectre, (confirmée sur l'acquisition à TE 144ms), ce qui suggère un état chronique, beaucoup plus qu'aigu.
Une augmentation du myo-inositol est également notée. Ce composé, encore peu connu, tient un rôle dans la régulation osmotique. Son élévation serait alors en rapport avec une réaction cellulaire, et/ou l'apparition d'un ždème. Sa diminution peut être notée également dans certains troubles osmotiques comme ceux de l'encéphalopathie hépatique.
 
                    Conclusion
Dans ce cas clinique, une fois de plus, la SRM dévoile ses capacités. Lors des deux premières séquences, le premier VOI a été disposé sur la zone lésée et le second, dans une zone visiblement saine, d'après une séquence d'imagerie. Pourtant la séquence de spectrométrie permet de détecter, entre 0,9 et 1,3 ppm, un pic large correspondant au pic des lipides.
Alors que l'IRM n'avait pas décelé de tissus lésés, la deuxième séquence de spectrométrie est capable de le faire.
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6.2.4 Autres pathologies

Processus infectieux : Abcès cérébraux

                    Les abcès cérébraux, sont des cas exemplaires dans lesquels la spectrométrie du proton a clairement démontré son intérêt. La visualisation d'un abcès sur image IRM est très semblable à celle d'une tumeur nécrosée [16].
 
Les spectres enregistrés au sein d'abcès cérébraux possèdent souvent un profil de spectre spécifique à ce type de pathologie. Il intègre non seulement une présence de lactate mais également de succinate à 2,4 ppm, d'acétate à 1,9 ppm et parfois d'analine à 1,48 ppm.
Ces deux premiers métabolites sont absents de tout autre profil métabolique pathologique (Rémy et al., 1995; Martinez-Perez et al., 1997) et leur présence élimine à priori le diagnostic d'une tumeur proliférante.
Dans ce cas, l'apport de la SRM est primordial. Sans spectrométrie, avec un doute entre tumeur et abcès, la biopsie, avec les risques que cela engendre, est inévitable.
En sachant qu'un abcès se résorbe parfois par un simple traitement médicamenteux par antibiotiques, la SRM permet dans ce cas d'éviter une biopsie.
Elle se révèle être un outil essentiel dans l'activité du neurochirurgien.
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Processus inflammatoire : Sclérose en plaque

                    Définition : La sclérose en plaque (SEP) se caractérise par une démyélinisation en plaque de la substance blanche du système nerveux central. Elle peut se localiser à de multiples foyers : l'encéphale, le nerf optique, le tronc cérébral, la moelle et le cervelet.[18]
 
Au regard de la diversité des formes évolutives de la maladie, de très faibles échantillons de patients ont été explorés. Cependant les potentialités de la SRM dans l'étude de cette pathologie sont bien définies.
La 1H SRM permet la détection des métabolites des lésions élémentaires dans la sclérose en plaque :
                                - Une inflammation : augmentation de la choline et du lactate,
                                - Une démyélinisation : augmentation de la cholineet des lipides,
                                - La souffrance axonale : diminution de N-Acétyl-Aspartate.
De plus, elle permet de différencier les lésions à caractère aigu de celles à caractère chronique. La présence de lipides sur le spectre provenantd'une lésion de SEP est en faveur du caractère récent de la lésion alors que l'augmentation de la résonance des composés contenant de la cholinesemble en rapport avec une lésion plus ancienne (Larsson et al., 1991).
La souffrance axonale retrouvée au cours de la SEP est caractérisée par la baisse du NAA qui apparaît comme un témoin de la gravité de la maladie.
A noter que le signal du NAA se normalise, en dehors des formes aiguës lors de l'amélioration clinique qui se traduit par une remyélinisation limitée. Cette dernière observation souligne la réversibilité de la souffrance axonale [15,16].
 

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Les épilepsies

                    L'épilepsie résulte de troubles dans l'activité électrique normale du cerveau. Elle se traduit par des "crises" dont la nature dépend de la région du cerveau affectée.[20]
 
La localisation du foyer épileptique représente un problème diagnostique important. Elle est incomplètement assurée par les méthodes non invasives classiques (IRM par exemple) et nécessite souvent des méthodes invasives. La SRM du proton est employée dans l'exploration de la pathologie en raison de ses meilleures capacités de localisation et de sa plus grande sensibilité.
 
La zone de lésion épileptique peut être définie comme la zone d'anomalies métaboliques maximales. Le rapport NAA/(Cr + Cho) semble le plus sensible pour détecter le foyer épileptique. Les anomalies métaboliques mises en évidence par la SRM sont dans certains cas, observées sur des hémisphères normaux à l'IRM.
Dans les épilepsies temporales, une diminution de NAA est associée ou non à une augmentation de cholinedans les lobes temporaux. Alors que dans ces maladies le rapport NAA/Cr est abaissé dans les deux lobes, il est normal dans le lobe temporal des patients présentant une épilepsie généralisée primaire[16].
L'activation intense de la glycolyse anaérobie dans le foyer après un état de mal explique la présence de lactate sur le spectre (Ng et al., 1994 ; Jackson et Connely,1996).
D'après des séquences spéciales d'édition, la possibilité de détecter le GABA constitue un avantage de la SRM dans les épilepsies. Ainsi après un état de mal épileptique, en plus de la diminution du NAA, une augmentation de glutamate pourraient correspondre à l'accumulation du GABA ( Fazekas et al.,1995).
 

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CONCLUSION

                    Cette étude de la spectrométrie par résonance magnétique nucléaire du proton, appliquée au cerveau humain, à partir de différents cas cliniques, a permis de mettre en évidence l'intérêt et la puissance de cette technique. Certains cas pathologiques traités soulignent l'apport bénéfique que peut engendrer la réalisation d'une courte séquence de spectrométrie suite à un examen d'imagerie.
 
La SRM in vivo permet d'une part,de fournir des informations en temps réel et au même titre que l'IRM de façon non invasive et se révèle d'autre part, dans certains cas, plus efficace que cette dernière grâce à une sensibilité accrue.
Les cas pathologiques traités dans ce rapport confirment l'intérêt qu'elle peut apporter dans la décision du neurochirurgien préalablement à son intervention chirurgicale comme par exemple une biopsie.
Un autre élément essentiel est la capacité de la SRM dans le suivi thérapeutique de pathologie.
Ces différents points font que la spectrométrie par résonance magnétique nucléaire in vivo du proton, notamment cérébrale, est une technique d'investigation de plus en plus demandée par les praticiens dans les établissements possédant non seulement les équipements mais également le personnel et les compétences adaptées à l'interprétation des résultats.
Pour ces différentes raisons, la présence de la spectrométrie par résonance magnétique devrait s'accentuer au sein des établissements de santé et à terme devenir un outil de diagnostic complémentaire permettant une corrélation avec un examen morphologique de type IRM. Ainsi les radiologues et biophysiciens, utilisateurs de cette technique, pourront voir se concrétiser leur demande visant en la reconnaissance de la SRM in vivo.
Sur un plan plus personnel, nous avons extrêmement profité de la réalisation de cette étude. Sans être médecins, même si nous n'avons pu mesurer complètement la portée et le potentiel que peut avoir la technique de la SRM, nous avons pu, au travers des différents cas cliniques étudiés, apprécier ses capacités.
Par des exemples simples, nous espérons que ce document contribuera à son développement en convaincant le lecteur de son intérêt.
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BIBLIOGRAPHIE

 
OUVRAGES
 
[1]  ALAUX A. , l'image par résonance magnétique, Sauramps Médical,116-137,142-151
 
[2] CASTILLO M., M.D., KWOCK L., „Clinical applications of MR spectroscopy‰ Chapter3 : Proton Magnetic Resonance Spectroscopy of Brain Tumors : 49-78
[3] DE GRAAF R. A.,In vivo NMR spectroscopyˆPrinciples and Techniques, Wiley
 
[4] ELSTER A. D.,BURDETTE J. H., Questions & answers in. Magnetic resonance imaging (second edition), chapter10 : MR spectroscopy, MOSBY, 215-234
 
[5]  HORST F., Basic one and tow Dimensional NMR Spectroscopy, Third revised Edition, WILEY-LISS
 
[6]  KASTLER B., Comprendre l'IRM, Masson
[7] KWOCK L., Clinical applications of MR spectroscopy, Clinical proton Magnetic resonance Spectroscopy : Basic Principles, Mukherji S. K., WILEY-LISS, 1998, 1-31
[8]  PALEY M., Proton spectroscopy of the human brain, Chapter 15,
[9]  SALIBI N., BROWN M. A., Clinical MR Spectroscopy-First principles, WILEY-LISS, 1998, 3-49, 63-101.

 

ARTICLES

[10]  COZZONE P. J., VION-DURY J., BENDAHAN D., CONFORT-GOUNY S., Voies d'avenir de la spectroscopie de résonance magnétique en clinique humaine, La revue du praticien, Paris, 1996, 46, 853-858.

[11]  DIDELOT JM., SIWIEC L.,Etat de l'art de la spectrométrie in vivo du proton par RMN, DESS TBH 2000/2001,UTC.

[12] GRAND S., ESTEVE F., RUBIN C., LEBAS J. F., REMY C., la spectrométrie 1H : une approche métabolique des tumeurs cérébraleet de leur suivi après une irradiation externe, Rev. Med interne 1997 ; 18 : 865-875,

[13]  LE BAS J.-F., ESTEVE F., GRAND S., RUBIN C., REMY C., BENABID A. L., DECORPS M., Spectroscopie RMN et pathologie cérébrale, applications cliniques ˆ J. Neuro., MASSON, Paris, 1998, 25, 55-69,

[14]  LENKINSKI R. E., Categorical course in physics : the Basics physics of MR Imaging, RSNA 1997, 163-174.

[15] VIALA K., STIEVENART J. L., CABANIS E.-A., LYON- O., TOURBAH A., spectrométrie par résonance magnétique et sclérose en plaque, revue neurologique 2000, MASSON, Paris, 156 : 1078-1086.

[16] VION-DURY J., SALVAN A.-M., COZZONE P. J., Spectrométrie de résonance magnétique du proton et métabolisme cérébral », Revue neurologique, MASSON, Paris, 1999 ; 155 : 11, 903-926.
 

Site internet

[17]  www.medisite.fr/pathologie/genetique/leucodystrophie/-39

[18]  www.medinfo.com/principales/fichieurs/pm-neu-sceplaques-shtml

[19]  wwwusers.imaget.fr/~pol/00smna9c.htm

[20]  http://www.epilepsie-france.fr

[21]  www.vulgaris-medical.com/texte/encemito

[22]  www.canal-u.education.fr

[23]  www.chu-rouen.fr

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Annexes

Annexe 1

 

Caractéristiques techniques du fantôme "GEMS"

Concentration
Symbole
Nomenclature
g/l
T2 (ms)
50 mM
KH2PO4
Phosphate de potassium monobasique
136.1
-
56 mM
NAOH
Hydroxide de sodium
2.25
-
12.5 mM
NAA
N Acétyl Aspartate
2.19
400
10.0 mM
Cr
Créatine
1.5
265
3.0 mM
Ch
Choline
0.5
175
7.5 mM
mI
Myo inositol
1.35
75
12.5 mM
Glu
L-acide glutamique
2.34
-
5 mM
Lac
DL-acide lactique
0.5
-
0.10%
Azide
Azide de sodium
1
-
0.10%
GdDPTA
Magnavest
1 ml
-

Annexe 2


Temps de relaxation T1 et T2 des métabolites dans les différentes régions du cerveau

 
                                                                                                Zone occipitale                   Thalamus                         Cervelet

Métabolites

d ( ppm)

T1

T2

T1

T2

T1

T2

Choline

3.22

1150

330

1200

320

1500

410

Créatine

3.03

1550

240

1750

200

1500

190

NAA

2.02

1450

450

1400

340

1700

300

Myo inositol

3.5

900

110

1100

150

1850

130

lactate

1.3

1550

1200

 

 

 

 

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Annexe 3

Essai sur fantôme"GEMS"

Afin de mettre en évidence les différentes notions abordées dans cette étude et avant de passer à l'étude de cas cliniques, un essai de spectrométrie du proton est réalisé sur fantôme "GEMS" (cf. annexe 1 : caractéristiques techniques du fantôme).
 
Les buts de ce TP sont les suivants :
                                - repérer tous les métabolites observables en 1H SRM,
                                - comparer les spectres à courts et longs TE,
                                - noter l'inversion du pic de lactate pour un TE de 135 ms.
Pour cela, différentes séquences sont réalisées :
                                - PRESS ; TR/TE : 1500/144 ms
                                - PRESS ; TR/TE : 1500/35 ms
                                - PRESS ; TR/TE : 1500/288 ms
                                - STEAM; TR/TE : 200/30 ms
Remarques : La température du fantôme est de 25°C

Bilan des résultats

1-Recherche des métabolites observables sur le spectre par 1H SRM

Dans ce but, les deux séquences suivantes sont réalisées :
                                            PRESS : TE = 35 ms                                                     PRESS : TE = 288 ms


A de courts TE comme à de longs TE, les métabolites suivants sont observés :

                                - NAA à 2,02 ppm,
                                - Choline à 3,22 ppm,
                                - Créatine à 3,03 ppm,
                                - Lactate à 1,33 ppm
D'autres métabolites ne sont observables qu'à de courts TE puisqu'ils ont de courts T2 :
                                - Myo Inositol à 3,6ppm,
                                - Glutamate entre 2,2 et 2,4 ppm,
 
2-Caractérisation de l'inversion du pic de lactate
La présence de lactate dans un cerveau n'est observable que dans le cas de pathologie. Cet essai sur fantôme est une façon certaine de pouvoir le mettre en évidence au moins une fois.
Pour un court TE différent de 135 ms on observe la présence d'un doublet à 1,33 ppm.
A TE = 135ms, on note l'inversion de ce doublet.
A noter que cette inversion s'effectue à144ms pour l'IRM utilisé.

        

L'inversion du pic de lactate est effectivement visualisable pour un TE de 144 ms dans notre cas.


3-Autres essais
Une séquence STEAM a également été réalisée mais n'a pas particulièrement apporté de résultats. En effet, à de courts TE, on observe pratiquement un spectre identique pour les deux séquences.

Lexique

CHESS : CHEmical Shift Selective
Cho : Choline
Cr : Créatine
CSI : Chemical Shift Imaging
FID : Free Induction Decay ou signal d'induction libre
GABA : acide amino butyrique
Glx : Glutamate - Glutamine
Impulsion RF : impulsion radiofréquence
IRM : imagerie par résonance magnétique
Lac : Lactate
mI : myo Inosytol
NAA : N Acétyl Aspartate
ppm : partie par million
PRESS : Point RESolved Spectroscopie
RMN : résonance magnétique nucléaire
SRM : Spectrométrie par résonance magnétique
STEAM  : STimulated Echo Acquisition Mode
T1 : relaxation longitudinale
T2 : relaxation transversale
TE : Temps d'Echo
TF : Transformée de Fourier
TMS : tetraméthylsilane
TR : Temps de répétition
VOI : Volume Of Interest ou volume d'intérêt
WEFT : Water Elimination Fourier Transform Technique
 

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