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Si vous arrivez directement sur cette page sachez que ce travail est un rapport d'étudiant(e)s et doit être pris comme tel. Il peut donc comporter des imperfections ou des imprécisions que le lecteur doit admettre et donc supporter. Il a été réalisé pendant la période de formation et constitue avant-tout un travail de compilation bibliographique, d'initiation et d'analyse sur des thématiques associées aux technologies biomédicales. Nous ne faisons aucun usage commercial et la duplication est libre. Si vous avez des raisons de contester ce droit d'usage, merci de nous en faire part. L'objectif de la présentation sur le Web est de permettre l'accès à l'information et d'augmenter ainsi les échanges professionnels. En cas d'usage du document, n'oubliez pas de le citer comme source bibliographique. Bonne lecture... |
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Stratégie d'organisation d'un service biomédical dans un hôpital
des pays en voie de développement, M. Manzi, A.A. Wicaksono, Projet DESS
"TBH", UTC, 03-04 |
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Résumé
La maintenance des dispositifs médicaux dans les hôpitaux des pays en voie de développement est confrontée à de nombreux problèmes. Du moment où il existera un moindre problème au niveau des dispositifs médicaux, c’est directement la vie du patient qui sera en danger et en définitive c’est tout le pays qui en souffre car son développement est conditionné par la bonne santé de sa population. L’analyse des résultats provenant de l’enquête faite dans quelques pays en voies de développement notamment au Rwanda (Afrique) et en Indonésie (Asie) montre que les causes majeurs des dysfonctionnement des services biomédicaux peuvent se résumer par la gestion non transparente des pouvoirs politiques, la pauvreté des États et l’ignorance par des différents partenaires et bailleurs de fonds de l’importance de la maintenance des dispositifs médicaux pour le bon fonctionnement de l’hôpital. Pour améliorer la situation, nous avons proposé dans cette article, des approches de solutions à travers l’élaboration des stratégies d’organisation d’un service biomédical dans un hôpital des pays en voie de développement. Mots
clés : Stratégies, Service
Biomédical, Pays en voie de développement,
Maintenance |
Abstract The maintenance of biomedical
devices in the hospitals in developing countries is confronted with
several problems. Just as it comes a slight problem in medical devices,
directly the life of the patient that is in danger and finally it is the
country itself that suffers because its development depends on its
population’s health. Data analysis of the survey addressed to several
developing countries, especially Rwanda and Indonesia shows that the major
causes of the dysfunction of biomedical departments are the
non-transparent management of political power, the poverty and the
ignorance by different partners and financial backers. To improve the
condition, in this article, we tried to write several approaches to the
solution by elaborating the organizational strategies of the biomedical
department in the hospitals in developing countries. |
Nous adressons nos remerciements au Pr. Georges CHEVALLIER, Directeur du DESS Technologies Biomédicales Hospitalières, pour nous avoir soutenu et conseillé pendant cette période de formation.
Nous tenons également à remercier M. Gilbert FARGES, pour nous avoir donné l’opportunité de traiter ce sujet.
Nous remercions vivement M. Anthony HAMON, Ingénieur Biomédical du Centre Hospitalier de Compiègne pour nous avoir suivis et orientés tout au long de notre projet.
Nous tenons aussi à exprimer nos remerciements à tous les étudiants de la promotion pour leur bonne collaboration.
III.1. PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT
III.1.2 ORGANISATION DU SYSTEME SANITAIRE
III.1.3 SYSTEME D’ORGANISATION DANS UN HOPITAL
III.1.4 PLACE DU SERVICE BIOMEDICAL DANS L’HOPITAL
III.1.5.4 Travaux de Maintenance
III.2.2 ORGANISATION DU SYSTEME SANITAIRE
III.2.3 SYSTEME D’ORGANISATION DANS UN HOPITAL
III.2.4 PLACE DU SERVICE BIOMEDICAL DANS L’HOPITAL
III.2.5.4 Travaux de Maintenance
IV.1. Résultats et commentaires de l’enquête
V. STRATEGIES A METTRE EN ŒUVRE
V.1 DEVELOPEMENT DES AXES STRATEGIQUES
Alors que la majorité des services biomédicaux hospitaliers des pays industrialisés tels que la France, maîtrisent les différents points visant à augmenter la qualité des soins dans leurs services et sont actuellement dans une phase d’instauration d’une démarche qualité au sein de ces mêmes services, les pays en voie de développement, pour ceux qui ont la chance d’avoir des services techniques biomédicaux, accusent un retard important au niveau de la qualité des activités et de l’organisation d’un service.
Etant ressortissant de pays en voie de développement et ayant la chance de connaître le milieu hospitalier moderne, à partir de l’enquête qui a été réalisée à l’aide d’un questionnaire (voir en annexe 1), nous allons dans la première partie de notre travail, expliciter la situation actuelle des services biomédicaux des hôpitaux dans les pays en voie de développement et montrer la situation qui prévoit dans les pays industrialisés.
Suite à l’enquête faite, les résultats montrent qu’il y a beaucoup des activités jugées importantes mais que les services techniques biomédicaux ne parviennent pas à maîtriser leurs situation, d’où dans la deuxième partie, nous allons développer des stratégies pouvant faire face à de nombreuses contraintes liées à l’organisation et l’amélioration du bon fonctionnement du service biomédical, ce qui constitue l’objectif de notre travail.
L’objectif de notre travail est de développer des stratégies à mettre en œuvre pour supprimer ou améliorer sensiblement toutes contraintes ou tous problèmes liés à la bonne exécution de la maintenance des équipements ainsi que l’organisation du service biomédical dans un hôpital des pays en voie de développement.
III.1. PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT
L’hôpital est l’une des composantes essentielles du système sanitaire, le service biomédical est lui-même une composant essentielle de l’hôpital. L’interaction Hôpital-Service Biomédical permet d’atteindre la mission première de tout système de santé, à savoir les délivrance de soins de qualité et en toute sécurité à la population.
Pour bien mener notre travail, nous avons réalisé une enquête basée sur des entretiens par mail ou téléphone et un questionnaire établi adressé aux techniciens et ingénieurs biomédicaux de différents hôpitaux. Ce questionnaire nous permet de mesurer le niveau d’importance et de maîtrise des services biomédicaux.
Vu les résultats obtenus, les gens n’ont pas répondu suffisamment à notre enquête ; sur 33 questionnaires envoyés, seulement 15 ont été, soit un taux de participation de 45%. La plupart des réponses nous sont parvenus d’Indonésie, du Bénin, du Togo et du Rwanda.
Comment les personnes qui ont donné suite à notre enquête, occupent des postes stratégiques dans l’établissement de santé de par leur qualification professionnelle, nous allons considéré que les réponses peuvent être fiables et servir de point d’appui à ce travail.
ROLE DES DIFFERENTS
NIVEAUX DE LA PYRAMIDE SANITAIRE
NIVEAU |
ROLE |
OBSERVATIONS |
Central |
- Elaboration d’une
politique nationale de santé, les stratégies des plans à mettre en
œuvre. - Organisation, coordination et appui des niveaux intermédiaires et périphériques dans les domaines administratifs, techniques et logistiques. |
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Intermédiaire (Direction Santé, Genre et Affaires Sociales- ex région sanitaire) |
- Garant de la mise en
œuvre de la politique nationale de santé au niveau
régional. - Coordination des activités menées dans les districts sanitaires. - Encadrement technique, administratif et logistique des districts. - Conseiller du préfet en matière de santé. |
La région correspond à
plus ou moins l’entité géographique qu’est la province. Elle peut
comporter un ou plusieurs districts |
Périphérique (district sanitaire) |
- Prise en charge de
l’ensemble des problèmes de santé d’une population bien
définie - Planification, coordination et exécution des activités de santé de son aire géographique |
La prise de décision se
fait de façon collégiale à travers différents comités (comité de
santé de district (CSD), équipe cadre du district (ECD), comité de gestion
de l’hôpital (CGH), comités de santé des centres de santé
(CSCS)). NB : Les compositions, rôles, attributions et responsabilités de ces comités sont définis par arrêté ministériel |
Afin
d’assurer au patient la meilleure prise en charge possible, un système de
référence contre référence étagé en trois niveaux en fonction des compétences
techniques requises et de l’utilisation rationnelle des ressources, a été mis en
place suivant le schéma ci-dessous :
Système de
référence/contre référence (liaisons fonctionnelles techniques entre les
structures)
Le fonctionnement de ce système est facilité par le développement d’un réseau radiophonique entre ces structures et la mise à disposition d’une ambulance à certaines d’entre elles.
DONNEES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES, DECOUPAGE ET COUVERTURE SANITAIRE
Le système sanitaire est organisé sous forme d’une structure pyramidale à 3 niveaux : central, intermédiaire et périphérique avec le district sanitaire comme unité de base opérationnelle.
Le Rwanda compte actuellement :
Pour les vingt prochaines années, la principale mission du système sanitaire est d’assurer et de promouvoir l’état de santé de la population du Rwanda en veillant à la production de services préventifs, curatifs, promotionnels et de réhabilitation.
Pour mener à bien cette mission,
quatre grands objectifs ont été fixés :
Les normes de couverture définies par le Ministère de la Santé prévoient une couverture moyenne 200000 habitants pour un district et son hôpital et une couverture moyenne de 20000 habitants pour un centre de santé.
La capacité d’hospitalisation du pays varie de 1 lit pour 500 habitants à 1 lit pour 3000 habitants avec une moyenne autour de 1 lit pour 1600 habitants
ORGANISATION DES SOINS DE SANTE
Les services de soins de santé sont divisés en quatre secteurs,
LES SERVICES DE SANTE PUBLIQUE
Ils sont gérés par le Ministère de la Santé qui décide de leur implantation, de l’affectation des ressources humaines et de la fourniture des médicaments et des subsides de fonctionnement.
Certaines formations sanitaires publiques sont sous la tutelle d’autres ministères comme celui de la Défense.
LES SERVICES DE SANTE AGREES
Le secteur de santé agréé est formé d’un ensemble de formations médicales placées directement sous la responsabilité d’un promoteur pour tous les aspects gestionnaires. A partir d’une convention, Le Ministère apporte son appui en personnel , en médicament et en matériel médical.
NB : le secteur public et le secteur agréé comptent sur l’ensemble du pays environ 34 hôpitaux et 365 formations sanitaires de base. Le secteur agréé représentant 45,2% des hôpitaux et 34,6% des formations de base soit 35,3% de l’ensemble des formations sanitaires.
LE SECTEUR PRIVE A BUT LUCRATIF
Il est constitué de cabinets médicaux, de polycliniques et d’infirmeries privées ainsi que de comptoirs et de dépôts pharmaceutiques privés. Il est orienté vers la médecine curative et dessert seulement les classes moyennes des zones urbaines du pays. Les soins de santé y sont guidés par la capacité à payer et non par les besoins comme dans le secteur public. On en dénombre environ 324 dont plus de la moitié soit 52% se trouve dans la ville de Kigali.
LA MEDECINE TRADITIONNELLE
La médecine traditionnelle rwandaise est toujours très présente dans l’usage collectif. Les malades consultent aussi bien les médecins modernes que les tradipraticiens, selon la nature de la maladie. Le Ministère de la santé et l’institut de recherche scientifique et technologique (IRST) essaient d’organiser les tradipraticiens en association pour mieux les encadrer, mais jusqu’ici les associations fonctionnelles ne sont pas nombreuses. La stratégie actuelle tend à les organiser en fonction des secteurs administratifs. Toutefois, il n’existe pas d’organisation nationale.
Tous ces secteurs travaillent dans un environnement réglementé par le Ministère de la santé. Ce dernier, en tant que garant de la santé de la population, veille à ce que les soins de santé fournis à la population respectent la qualité minimale exigée.
STRUCTURE OPÉRATIONNELLE DE LA MAINTENANCE
Le secteur publique dispose :
de services techniques dans les hôpitaux de référence nationale (non spécialisés en biomédical).
Le secteur privé ou agréé dispose :
RESSOURCES HUMAINES DISPONIBLES POUR LA GESTION DU PATRIMOINE
Au niveau central, les ressources humaines disponibles sont :
Au niveau périphérique, les ressources humaines disponibles sont :
III.1.3 SYSTEME D’ORGANISATION DANS UN HOPITAL
L’hôpital de district au Rwanda possède une autonomie de gestion interne. Il est directement sous la responsabilité de la Direction du District Sanitaire et de la Direction de Santé, Genre et Affaire Social.
L'organisation est faite que à chaque fois qu’il est nécessaire, un organe peut convoquer une assemblée générale sur l’accord du Directeur de l’établissement.
III.1.4 PLACE DU SERVICE BIOMEDICAL DANS L’HOPITAL
Le Service Technique Biomédical est un service qui est directement sous la responsabilité de la Direction de l’hôpital.
Le Secteur Public
Au niveau central, le Ministère de la Santé dispose d’un Atelier Central de Maintenance des équipements biomédicaux et généraux pour toutes les formations sanitaires du pays. Cet atelier qui bénéficie d’outillage de maintenance et d’appareils de mesure de pointe est actuellement opérationnel. Dans cet atelier au statut d’asbl (association sans but lucratif), dix techniciens de niveau A2, A1 formés sur les technologies médicales y travaillent à temps plein.
Au niveau des districts sanitaires, un Atelier technique basé à l’hôpital de district et géré par un technicien agent de maintenance de niveau A2 et ayant bénéficié d’une formation de type polyvalente. Ces agents de maintenance de formation très généraliste interviennent très peu sur les équipements biomédicaux. Leurs domaines de compétence sont la soudure, l’électricité, les groupes électrogènes, l’entretien auto, l’entretien bâtiment, la menuiserie, le froid, les équipements de bureautique et l’énergie solaire.
Au niveau des hôpitaux de référence, les Services Techniques et les Unités de Maintenance sont composés essentiellement de techniciens, d’ouvriers spécialisés et de manœuvres.
Les domaines de compétence de ces services sont :
Ils interviennent très peu sur les équipements biomédicaux.
Le Secteur
Privé
Il est essentiellement composé de deux structures en ce qui concerne le secteur biomédical :
Les locaux abritants les services de l’Atelier Central de Maintenance appartiennent au Ministère de la santé. Ils sont constitués de 2 bureaux de 6m² chacun, d’un stock de pièces détachées, de deux ateliers; un pour les équipements électroniques et l’autre partie, tout ce qui est mécanique et froid.
L’atelier Central de Maintenance, fonctionnel seulement depuis une année, a pour effectif :
L’atelier Central de
Maintenance implanté dans la capitale est sous la responsabilité d’un Assistant
Technique Ingénieur Biomédical. L’organisation de cet Atelier est faite de
manière à répondre de façon plus ou moins satisfaisante à toutes les demandes du
client.
Cette organisation, étant le seul véritable atelier
biomédical au niveau national, les techniciens y étant assignés sont obligés de
se déplacer dans tous les établissements hospitaliers du pays pour
assurer :
l’implantation technique des équipements,
III.1.5.4 Travaux de MaintenancE
Les travaux de maintenance se font à l’atelier ou sur terrain, à la demande de l’établissement hospitalier. L’atelier intervient souvent sur la maintenance curative donc réparation ou dépannage des dispositifs médicaux. Avant la remise en service, l’équipement est soumis à un test pour s’assurer de la qualité de l’intervention.
Il convient d’être relativement prudent sur la représentativité et la validité des réponses issues de notre enquête du fait que d’une part il y a un faible nombre de répondants et d’autres part il y a imprécisions dans quelques réponses.
Cependant, quelques points méritent d’être pris en compte notamment en ce qui concerne le plateaux technique qui est constitué en grande partie, comme souligné plus haut, des équipements provenant des dons, ce qui explique en une partie le problème de maintenance causé par l’absence des pièces de rechanges, mais aussi le manque des techniciens formés à ces types d’équipements.
Comme dans la plupart des pays industrialisés, l’ensemble du système sanitaire français en général et de la maintenance hospitalière en particulier est bien structurée. La culture de l’écrit a permis à ce pays de disposer aujourd’hui d’un patrimoine important de procédures et de textes.
Sur le plan de l’organisation et de la gestion de la maintenance hospitalière, chaque établissement hospitalier est libre de définir la politique qui lui convient. Mais ces politiques sont bien encadrées par les textes, décrets, arrêtes et circulaires élaborés au niveau du Ministère. Le Ministère de la Santé et les ARH (Agences Régionales de l’Hospitalisation) ont donc un rôle régulateur et normatif.
Le financement du secteur est bien assuré. Il ne revient qu’aux établissements de santé de satisfaire aux contrats d’objectifs et de moyens.
III.2.2 ORGANISATION DU SYSTEME SANITAIRE
Le système sanitaire français est organisé en trois niveaux :
La relation entre les trois niveaux de cette pyramide sanitaire est tantôt d’ordre hiérarchique (tutelle), tantôt d’ordre fonctionnel.
Les schémas régionaux d’organisation sanitaire (SROS)
Créé par la loi hospitalière du 31 juillet 1991, les schémas régionaux d’organisation sanitaire ont pour objet de prévoir et de susciter les évolutions nécessaires de l’offre de soins, en vue de satisfaire de manière optimale la demande de santé.
Ils constituent, pour les établissements de santé publics et privés, la référence pour délivrer les autorisations, approuver les projets d’établissements, conduire le processus de contractualisations et orienter l’allocation de ressources.
Les SROS définissent la politique hospitalière régionale pour 5 ans.
Les SROS poursuivent trois objectifs :
améliorer la prise en compte par le système de santé et en son sein par le système hospitalier, des besoins de santé ;
Les établissements de santE
Le système hospitalier français englobe des établissements dont les différents statuts juridiques - établissements publics, privés à caractère commercial, privés à but non lucratif - fondent la distinction entre le secteur public et le secteur privé.
La loi du 31 juillet 1991 portant réforme hospitalière amène par la notion de service public hospitalier une nouvelle distinction :
les établissements publics de santé;
Les établissements de santé publics et privés, généraux ou spécialisés, de soins aigus, soins de suite ou de réadaptation et de soins de longue durée, assurent principalement des soins avec hébergement complet. Les évolutions récentes des technologies et des pratiques médicales conduisent les établissements d'hospitalisation à s'ouvrir de plus en plus vers de nouvelles prises en charge du malade (hospitalisation de jour, de nuit, à domicile...).
Les deux secteurs, public entendu au sens large et privé lucratif, diffèrent sur certains points, en particulier sur leurs missions, les modalités de fonctionnement, le type de clientèle, les modes de rémunération. Ainsi, l'enseignement et la recherche font partie des fonctions spécifiques du secteur public. Par ailleurs, les hôpitaux publics sont en première ligne pour le traitement de l'urgence et des pathologies les plus graves. De même, le long séjour et la psychiatrie sont essentiellement l'apanage du secteur public. Le secteur privé, lui, a articulé une partie majeure de son activité autour d'un pôle: la chirurgie et, dans une moindre mesure, l'obstétrique.
Dans les établissements publics de santé, les personnels, y compris les médecins, sont en très grande partie salariés. Les personnels non médicaux relèvent du statut de la fonction publique hospitalière. Dans les établissements de santé privés lucratifs, les médecins sont très majoritairement des libéraux.
Les établissements publicS
La loi du 31/07/91 distingue 2 catégories d'établissements: les centres hospitaliers et les hôpitaux locaux.
Les centres hospitaliers, leur mission principale est d'assurer les soins pendant la phase aiguë de la maladie. Le décret du 03/03/92 distingue les centres hospitaliers régionaux (CHR) et les centre hospitaliers (566 au 01/01/97). Les CHR, au nombre de 29 (dont 27 CHU) et généralement implantés dans les capitales des régions sanitaires, se caractérisent par leur haute technicité. La plupart d'entre eux passent convention avec l'unité de formation et de recherche de médecine et sont appelés Centres Hospitaliers Universitaires (CHU). Les missions d'un CHU, outre les soins, sont l'enseignement, la recherche, la prévention et l'éducation sanitaire à l'égard de la population et du personnel hospitalier.
1834 établissements à tarif conventionné CRAM (Caisse Régionale d’assurance Maladie), 466 établissements à prix de journée préfectoral, 489 établissements participant à l'exécution du service public hospitalier (dont 20 centres de lutte contre le cancer).
Les établissements à but non lucratif relèvent d'associations, de congrégations, d'organismes sociaux (mutuelles ou caisses d'assurance maladie). Certains d'entre eux ont une vocation spécialisée: centres régionaux de lutte contre le cancer. Ces établissements sont soumis aux même règles de gestion que les hôpitaux publics; ils peuvent bénéficier des avantages accordés à ceux-ci.
Les établissements à but lucratif sont la propriété de particuliers ou de sociétés et sont autorisés à faire des bénéfices; ils ont des règles de gestion et des modes de financement (prix de journée) différents de ceux des hôpitaux publics et des établissements à but non lucratif.
III.2.3 SYSTEME D’ORGANISATION DANS UN HOPITAL
L’organisation administrative de l’hôpital a connu de nombreuses adaptations, notamment au cours de ces dernières années. Au sein d'un établissement hospitalier, on distingue les organes de décision et les organes consultatifs. Le conseil d’administration, instance délibérative aux compétences importantes mais limitativement énumérées, et le directeur, dont la compétence est générale, sont assistés par un ensemble d’instances consultatives, notamment la commission médicale d’établissement, qui assure la représentation des médecins, et le comité technique d’établissement, qui réunit les représentants des organisations syndicales. L'exercice des compétences amène à poser celui des responsabilités, qu'elles soient du fait du médecin ou du fait de l'établissement public de santé.
III.2.4 PLACE DU SERVICE BIOMEDICAL DANS L’HÔPITAL
Le service biomédical, placé sous la direction des établissements des services de soins, joue le rôle d'interface entre les différents services de l’hôpital.
Son rôle principal :
Etablir les procédures de contrôle qualité
III.2.5 SERVICE BIOMEDICAL: Exemple du Centre Hospitalier de Compiègne
Le service biomédical a été créé en 1989. Actuellement installé au sein du nouvel hôpital, il dispose d’un atelier principal de 70 m2. Un second atelier dispose d’ une surface de 30 m2 et est installé au cœur même du plateau technique.
Au Service Biomédical de Compiègne, à chaque agent biomédical correspond un profil de fonction type. Une fiche de poste est réalisée en tenant compte des missions et de la place de l’individu dans l’organigramme.
Au CH de Compiègne, le service biomédical est placé sous la Direction des Affaires Economiques, Techniques et Biomédicales. Le service biomédical, dont dépend l'organisation des achats et la maintenance des dispositifs médicaux, est composé de :
un Ingénieur biomédical, responsable du service,
La figure ci-dessous nous montre l’organigramme du service biomédical au CH de Compiègne.
III.2.5.4
Travaux de Maintenance
Dans l’atelier principal, s’effectue une maintenance polyvalente (électrique, pneumatique, mécanique) et le contrôle de qualité de certains matériels notamment les tensiomètres, les respirateurs et les défibrillateurs. Dans le second atelier, se font les interventions sur le matériel biomédical à électronique et à informatique ainsi que le contrôle qualité des bistouris, des respirateurs, et des défibrillateurs. L’atelier est également équipé d’un logiciel de GMAO ‘Sophie’ qui assure la gestion de la maintenance au quotidien.
On peut dire que l’environnement français tout comme la plupart des pays industrialisés est propice à la mise en place d’une maintenance efficace. Les activités biomédicale sont bien connues et maîtrisées par le personnel. Les matériel médical et les pièces de rechange sont disponibles sur le marche. Au niveau de communication, les moyens sont très développés : téléphone, fax, minitel, internet, bip...
Les questionnaires sont formulés de manière à déterminer le niveau d’importance et de maîtrise des activités regroupées aux points suivants :
Les aspects politiques et
institutionnels, avec pour
objectif de préciser s’il existe une politique nationale de
maintenance des équipements biomédicaux et l’intérêt qu’accordent les
autorités publiques et les décideurs à sur la maintenance des dispositifs
médicaux.
Référentiels, Normes, gestion des risques et de la qualité, avec pour objectif de savoir si les activités des services biomédicaux sont conformes aux normes en application.
L’organisation de la maintenance, pour avoir une idée générale sur l’aspect technique de la maintenance et sur l’organisation des ateliers.
La gestion des dispositifs médicaux, pour rendre compte de la vie d’un équipement, depuis son acquisition jusqu’à sa reforme. Ce point nous informe aussi la gestion des dons.
La communication. Ce point nous permet de déterminer s’il existe une communication entre le service biomédical et d’autres entités du reste de l’établissement de santé.
La Formation. Ce point nous montre les besoins en formation des ressources humaines de toute la chaîne de maintenance (de l’ingénieur biomédical à l’utilisateur en passant par le technicien de maintenance).
IV.1 RESULTATS ET COMMENTAIRES DE L’ENQUETE
Des réponses à nos enquêtes nous sont parvenues surtout des pays d’Afrique et d’Asie en l’occurrence l’Indonésie, le Bénin, le Togo et le Rwanda. Pour notre travail nous avons pris Le Rwanda et Le Bénin, comme référence Afrique, d’autant plus que leur situation en matière de technologie biomédicale est presque identique et l’Indonésie comme référence asie.
Figure. Le résultat d’enquête
(L’aspect politique et institutionnel)
Référentiels, Normes, gestion des risques et de la qualité; les commentaires à ce sujet nous montrent qu’aucune norme ou référentiel n’est établi alors qu’ils jugent important pour la sécurité du patient. Les pays d’Afrique ne les considèrent pas comme prioritaire. En Indonésie, ils sont mieux avancés et trouvent très important et à appliquée les référentiels et normes sont appliqués dans les services de maintenance pour diminuer les risques.
Figure. Le
résultat d’enquête (Référentiels, Normes, gestion des risques et de la
qualité)
Figure. Le
résultat d’enquête (La maintenance et le contrôle qualité des dispositifs
médicaux)
Gestion des dispositifs médicaux; la gestion de dispositifs médicaux est jugée très important mais très difficile à réaliser. La plupart des équipements étant des dons, personne n’impose de critères aux donateurs, d’où le problème de l’état du parc des équipements, l’absence de la documentation technique, la manque de pièce de rechange sur le marché. Ils trouvent nécessaire une planification bien définie de dispositifs médicaux.
Figure. Le résultat d’enquête (Gestion des dispositifs médicaux)
Communication; la
communication est jugée moins important pour les pays d’Afrique car ils
existent beaucoup d’autres priorités. Le fonctionnement de ce système est
facilité par le développement d’un réseau radiophonique entre établissements
et la mise à disposition d’une ambulance à certains d’entre eux. Le téléphone
est aussi utilisé pour l’échange de communication. C’est le même cas pour
l’Indonésie.
Figure. Le résultat d’enquête (Communication)
Formation; les résultats de l’enquête nous montrent qu’en Afrique, la formation est considérée comme très important mais jusqu’au niveau des techniciens biomédicaux et des utilisateurs. La plupart des pannes sont due à de mauvaises manipulations des utilisateurs parce le niveau de formation est très faibles et ne pas adapté au type d’équipements disponibles au parc.
Figure. Le résultat d’enquête
(Formation)
Les causes de la mauvaise organisation et du fonctionnement des service biomédicaux dans des hôpitaux des pays en voie développement sont regroupés en 5 grands familles comme repris le diagramme ISHIKAWA ci-dessous.
Cette mise en place des stratégies d’organisation du service biomédical d‘un hôpital des pays en voie de développement vise principalement à améliorer la disponibilité opérationnelle des dispositifs médicaux en essayant de résoudre tout problème lié à l’organisation et à la maintenance.
Pour y arriver quelques objectifs spécifiques :
- Renforcer la volonté politique ;
Cet objectif vise à sensibiliser les décideurs sur le manque de conscience de l’importance des questions liées à la gestion et au fonctionnement des dispositifs médicaux notamment sur la panification et la maintenance des équipements biomédicaux.
- Améliorer le cadre institutionnel et réglementaire de l‘exercice de la maintenance ;
- Améliorer l’organisation de la maintenance ;
Cet objectif vise à améliorer, développer, rentabiliser les services de maintenance dans les hôpitaux.
On sait bien que les équipements biomédicaux deviennent de plus en plus indispensables dans la réponse aux besoins de santé de la population. Ceci nécessite une bonne organisation du service biomédical qui a la charge du bon fonctionnent et d’un bon suivi qu’en tant l’utilisation des dispositifs médicaux.
- Améliorer la gestion des dispositifs médicaux ;
Il a aussi pour rôle d’améliorer la vie d’un équipement; de l’achat à sa reforme. Le service biomédical doit s’assurer que les dispositifs médicaux qui sont à la disposition de l’établissement de santé sont dans les meilleures conditions de disponibilité, de qualité et de sécurité.
- Améliorer l’échange de communication ;
Cet objectif vise à améliorer l’échange de communication entre tous les intervenants dans le domaine du biomédical et surtout renforcer la coopération entre le service biomédical et les services utilisateurs, améliorer l’exploitation des informations avant et après chaque intervention(écrits) et améliorer la qualité des relations client fournisseurs.
- Améliorer le développement et l’utilisation des ressources humaines
Cet objectif vise essentiellement à développer le niveau de formation du personnel technique composé surtout d’ingénieurs, de techniciens biomédicaux mais aussi des utilisateurs et des gestionnaires d’hôpitaux; tant en quantité et qu’en qualité.
V.1 DEVELOPEMENT DES AXES STRATEGIQUES
> Renforcer la volonté politique;
La Politique Nationale de Maintenance, la prise de conscience et le rôle des décideurs politiques et administratifs en matière biomédicale pourrait donner sa valeur aux services biomédicaux et ainsi faciliter leurs activités. Il serait donc nécessaire de mettre place une Politique Nationale de Maintenance et de la faire respecter par tous les intervenants. Cette politique devrait permettre :
de définir de façon claire et précis un cadre général pour le management de la maintenance,
de fixer des objectifs et définir la façon d’agir pour les atteindre,
L’élaboration de cette politique de la santé devrait sans doute porter fruits entre autre sur l’ouverture vers l’extérieur et par son programme clair, pourrait être l’objet de demande de financement des partenaires de la santé.
Existence d’un service biomédical, la plupart des hôpitaux des pays en voie de développement n’ont pas encore leurs services technique de maintenance, même ceux qui ont la chance d’en avoir, la qualité de ces services restent à désirer. La mise en place d’ un tel structure de maintenance est très important d’une part, pour assurer le suivi des dispositifs médicaux utilisés dans l'activité de soins et d’une autre part, pour diminuer le budget alloué à des services de sous traitante des sociétés de tierce maintenance.
L'existence du Service Biomédical passe à la fois par des moyens humains, financiers, une politique de maintenance, des aspects réglementaires à appliquer. Cette liste serait incomplète si l'on ne définissait pas le domaine d'activité.
> Améliorer le cadre
institutionnel et réglementaire de l‘exercice de la
maintenance;
Référentiels et normes, il faudra améliorer sinon créer un cadre juridique et réglementaire incitant à la bonne gestion et pratique de la maintenance dans le domaine des équipements de santé. Pour cela, un certains nombres de textes essentiels doivent être adoptés, notamment :
des textes réglementaires définissant l’organisation, l’attribution et le fonctionnement des structures de maintenances
un texte réglementaire pour la tarification des actes de maintenance en fonction du niveau des différentes structures de maintenance
un texte réglementaire pour l’application des normes et standards définis
un texte réglementaire précisant les conditions d’acquisition des dons d’équipement.
En plus, l’établissement devrait aussi procéder à l’élaboration des normes et standards des équipements pour la bonne planification.
Cette opération consistera entre autre à privilégier, lors de l’acquisition de nouveaux équipements, un groupe d’équipements qui ont déjà fait leur preuve sur le terrain. Ceci présente de quelques avantages, entre autre :
le personnel de santé connaît déjà le matériel en cas de réaffectation
le parc d’équipements à maintenir est limité
la gamme de pièces de rechange, de consommables et d’accessoires est limitées
les gestionnaires réalisent des économies en faisant des commandes groupées.
Il n’est pas nécessaire de faire une standardisation pour tous les équipements mais chaque fois que cela s’avère profitable pour un groupe d’équipements en fonction des circonstances du moment, elle serait mieux de le faire.
Les stratégies de Qualité, est l'ensemble constitué par l'organisation, les processus, les procédures et les moyens nécessaires pour la mise en oeuvre de la gestion de la qualité. La direction de l’établissement devrait mettre en place un tel système. Le responsable d’assurance qualité aura la charge de la mise en place et du bon fonctionnement du système qualité. A défaut d'un système qualité mis en place à l'échelle de l'établissement, il appartient à l'ingénieur biomédical chargé de la gérance du service de désigner un responsable assurance qualité du service biomédical. Il en informe la direction de l'établissement. En plus de sa nomination, le responsable devrait se doter des moyens nécessaires à l'exécution et à la vérification des tâches afin de fournir des prestations conformes à la réglementation et aux exigences sur lesquelles l'établissement serait engagé.
Matériovigilance, est l’une des plus récentes des vigilances sanitaires. Elle introduit la notion d'un réseau de surveillance des équipements (comprenant les utilisateurs et les mainteneurs) pour constater au plus tôt des défaillances, les enregistrer, prendre des mesures correctives ou préventives, palier à de nouvelles défaillances par un travail de réseau et de groupe. En cas de survenue d'un incident, tout doit être fait pour éviter la récidive. La matériovigilance s'exerce aussi bien sur un incident avéré, qu'en cas de découverte potentielle. Il s’applique à tous les dispositifs médicaux :
de tous les appareils médicaux, y compris les appareils d'imagerie et de diagnostic, à l'exception des appareils d'analyse utilisés dans les laboratoires
de tous les produits consommables à usage unique délivrés par la pharmacie (tubulures, cordons capteurs)
des dispositifs médicaux qui sont conçus pour être implantés en totalité ou en partie dans le corps humain ou placés dans un orifice naturel et qui dépendent pour leur bon fonctionnement d'une source d'énergie autre que celle du corps humain.
Il est bien entendu évident qu’ un établissement de santé doit se doter d’un tel service d’abord pour la sécurité du patient mais aussi pour vérifier que ses prestations ou les produits fabriqués sont conformes aux exigences
> Améliorer l’organisation de la maintenance;
Contrôle qualité, le service biomédicale devrait obligatoirement mettre en place un système de contrôle qualité des dispositifs médicaux avant tout utilisation que ce soit. Le contrôle qualité répond à des normes bien définies ayant pour objet de déterminer si les résultats obtenus à un instant donné d'un processus sont conformes aux exigences spécifiées. La mission première du contrôle qualité, avant même l'aspect réglementaire, est d'assurer la qualité et la sécurité des soins apportés aux patients. Le contrôle qualité concerne aussi les utilisateurs et les autres intervenants. Faire du contrôle qualité sur un équipement médical est l'évaluation de ses performances selon un calendrier bien défini. Le contrôle qualité ne doit pas être confondu avec l'entretien préventif ou curatif. Le contrôle qualité doit permettre de détecter une baisse de performance non diagnostiquée par les utilisateurs et se fait de façon cohérente, à des fréquences variables en fonction du paramètre à contrôler, de quelques jours à plusieurs mois.
La maintenance préventive, par définition, est une maintenance effectuée selon des critères prédéterminés, dans l’intention de réduire la probabilité de défaillance d’un bien ou de dégradation d’un service rendu. Malheureusement pour le cas qui nous concerne, nous remarquons qu’il n’y existe pas de ce type de maintenance des équipements dans les hôpitaux des pays en voies de développement pourtant c’est un élément qui suscite un intérêt important au sein des services biomédicaux. cette mission s'avérer plus que indispensable car si elle est réalisée, elle pourra contribuer à la diminution des actions correctives et, par conséquent, aboutit à une diminution des coûts de maintenance. Pour y arriver, il faut élaborer un plan de maintenance préventive et le mettre en action. Ce plan est une succession d’activités de maintenance programmée de façon périodique dont l’exécution diminue le temps de défaillance de l’équipement en question. Ce plan comporte aussi bien les tâches simples pouvant être exécutées par les utilisateurs que les tâches plus techniques et complexes qui sont exécutées par les techniciens biomédicaux.
En plus, le fournisseur doit communiquer lors de l‘acquisition de l’équipement, l’ensemble des opérations de maintenance préventives à effectuer, leur périodicité et si possible leur coût.
La maintenance corrective, c’est une action entreprise pour éliminer les causes d'une non-conformité, d'un défaut ou de tout autre événement indésirable existant pour empêcher leur renouvellement". (Norme ISO 8042). Elle a comme but de rétablir les fonctions et performances d’un dispositif médical après sa défaillance totale ou la dégradation de ses fonctions. Les réponses issues de notre enquête confirment que ce type de maintenance est l'une des principales missions des services biomédicaux et signale son niveau d’importance le plus élevé mais malheureusement elle est non maîtrisée. Pour qu’une telle maintenance soit faite correctement, il faut qu’un service soit bien organisé, avoir une politique globale de maintenance avec des choix de maintenance bien définie ainsi que des techniciens bien formés et équipés. Ainsi le résultat de cette maintenance devrait permettre une amélioration de sa disponibilité et de sa fonctionnalité et un emploi du dispositif médical en toute sécurité, suivant le préconisation du fournisseur. Le service biomédical doit, à chaque fin de maintenance, élaborer un rapport d’intervention comportant des informations comme par exemple, la date et l’intervenant, indentification du dispositif, activité technique réalisée, le dysfonctionnement corrigé, les tests et contrôles effectués, origine probable de défaillance ainsi que les propositions éventuelles des prochaines actions de préventions.
> Améliorer la gestion des dispositifs médicaux;
Approvisionnement en pièce de rechange; les pièces de rechange, les outils et consommables de maintenance constituent les éléments fondamentaux pour assurer correctement la maintenance des équipements. Tous les pays dont à fait l’objet de notre enquête trouvent très important la gestion des pièces de rechanges mais elle n’est pas maîtrisée ceci d’une part parce que souvent le budget alloué à cette rubrique n’est pas souvent prévu mais tout simplement parce que l’approvisionnement en pièce de rechange n’est pas programmé à l’acquisition de l’équipement surtout que beaucoup d’entre eux viennent toujours sous forme de dons. Pour résoudre à ce problème, il faudra d’abord nommer et responsabiliser un responsable qui devrait être normalement la structure chargée d’assurer la maintenance et ensuite, allouer à chaque projet d’acquisition d’un nouvel équipement, un budget en pièce de rechange et consommable. Dans le cas d’un équipement reçu sous forme de don , il faudra un des procédures de demande de pièces de rechange pour chaque type d’équipement dans la mesure du possible sinon un budget doit être prévu pour ce cas. De toutes les façons, un minimum de pièce de rechange pour chaque équipement doit être stocké dans les magasins des ateliers pour couvrir les besoins courants et urgents. Les pièces de rechanges ont besoin d’être remplacés de façon périodique et comme elle sont spécifiques aux équipements, elle doivent être acquises en même temps qu’eux. Des dispositions adéquates devront pris en considération pour leur stockage.
La gestion des dons ; le plateau technique des hôpitaux des pays en voies de développement est constitué essentiellement d’ équipements provenant de dons alors qu’il n’existe pas de planification de ceux-ci d’où beaucoup de problème qui en suivent entre autre, les marques sont très diverses, l’approvisionnement en pièces de rechanges est rendue très difficile parce que trop diversifiée, et il en est de même pour la formation des utilisateurs et des techniciens. Pour cela, la responsabilité première revient à l’autorité administrative qui avant l’acceptation de tout don, devrait s’assurer que les donateurs se conforment aux besoins réels du pays en terme de choix d’un équipement. Il a été prouvé que mal géré, un don peut introduire plus de problèmes que de solutions; le plus souvent, l’équipement est inapproprié, ne peut pas être utilisé, coûte cher à l’exploitation, ne comprend pas l’ensemble des données (consommables, pièces de rechanges, manuels, etc.. ) et n’a pas de concessionnaire pour assurer le SAV. Parfois, l’équipement fourni est un équipement de seconde main ce qui introduit de nouveaux problèmes associés à l’âge et au manque de pièces de rechange, de documentation technique, etc. Afin d’éviter d’éventuelle surprises, l’acceptation des dons d’équipement devrait être fait suivant un guide de gestion des dons ou charte de dons qui devrait être mis en place et ainsi pourrait améliorer la situation. De même, le donateur et le bénéficiaire devront mettre en place et exécuter un programme de formation des utilisateurs et techniciens de maintenance et prévoir qu’ à chaque équipement fourni soit accompagné de sa documentation technique et d’un minimum de pièces de rechanges et consommables.
Aperçu des dons d’équipements livrés incomplets (CHU Kigali)
La gestion des achats des dispositifs médicaux ; la maintenance d’un équipement commence dès son approvisionnement. D’après les réponses provenant de notre enquête, un bon nombre des pays en voie de développement ne maîtrisent pas ce processus d’acquisition d’un nouvel équipement car, une fois exprimé ses besoins, pour ceux qui ont la chance de le faire, voient souvent après X temps(une moyenne de 12 mois entre l’expression des besoins et sa réception) un équipement fournit avec d’autres spécifications que celles exprimées auparavant. Pour améliorer cette situation, il faut mettre en place une procédure d’expressions des besoins à travers le point de vue de tous les acteurs, c'est-à-dire la prise en compte lors du choix notamment le corps médical avec l’aide du gestionnaire de l’établissement concerné, des ingénieurs et techniciens biomédicaux ainsi que les autorités sanitaires du Ministère de la santé et d’autres acteurs comme le bailleurs de fonds, ceci pour permettre l’expression correcte de ses besoins en soulignant des contraintes :
techniques telles qu’électricité, eaux, gaz et fluides,
humaines comme formation des utilisateurs et techniciens.
Bref l’analyse des besoins devrait intégrer les facteurs médicaux, biomédicaux, techniques, de sécurité, économiques, financiers et humains.
Enfin, cette procédure permet à l’établissement de santé de soumettre ses besoins en équipements à une période bien identifiée dans l’année afin que le plan annuel d’équipement soit facilité.
Gestion de l’inventaire; c’est une opération importante dans le service biomédical car elle est la base de toutes les activités du service. L’inventaire permettra alors de connaître l’état du parc d’équipement pour pouvoir bien planifier toutes les autres activités et pour la maîtrise des besoins. Ce recensement consiste à regrouper les équipements par famille technologique. Dans chaque famille, l'équipement devra être identifié à partir des références fournisseurs, l’identité de l’équipement :
Nom de l’appareil,
Marque,
Type,
Numéro de série,
Date de mise en service,
Contrat de maintenance,
Service après vente,
Ce classement permet de regrouper les matériels par fournisseur, par service ou par fonction en précisant la quantité et la date d’acquisition. Cet ensemble d'informations permettra de juger du maintien ou du remplacement d'un matériel dans un service à savoir :
l’état général de l’équipement
la fréquence des pannes et leurs incidences sur l’activité du service,
les défaillances constatées depuis la mise en service,
la conformité de l'équipement à la réglementation en vigueur.
Les ressources financières; il a été prouvé qu’un équipement peut être utilisé avec ses performances optimales seulement quand il est régulièrement maintenu. Or d’après les réponses issues de notre enquête, dans les pays en voie de développement, les Ministères de la Santé en général et les établissements de santé en particulier ne prévoient pas de ligne budgétaire purement consacrée à la maintenance des équipements biomédicaux parce que le peu de moyen financier des Etats ne pourra pas satisfaire les besoins importants pour assurer le fonctionnement et la maintenance de tous les équipements. Pour remédier à ce genre de problème, il faudra prévoir dans le cadre budgétaire du Ministère et surtout et des établissement de Santé, un budget exclusivement prévu pour la maintenance et le fonctionnement des équipements biomédicaux et surtout avoir dans leurs consciences qu’il faut investir, non pas seulement pour les équipements, mais aussi pour le temps de son fonctionnement.
> Améliorer l’échange
de communication
Communication; l’échange de communication ne semble pas susciter beaucoup d’intérêt pour quelques-uns de nos répondants. En fait les pays d’Afrique jugent qu’ils ont encore d’autres priorités que l’amélioration de la communication par rapport à l’Indonésie qui lui le juge important mais dans les deux cas ce système n’est pas maîtrisé. La communication entre différentes entités du domaine de la santé au Rwanda est facilitée par le système de radiophonie installé presque dans tous les districts sanitaires grâce à l’appui des bailleurs de fonds. Pour améliorer l’échange de communication dans le cadre de la maintenance des équipements biomédicaux et du fonctionnement du service biomédical, il faudra :
Améliorer la communication entre le Ministère de la Santé et d’autres départements ministériels, entre autre le Ministère ayant en charges les finances publics pour tous les aspects liés au financement et à la passation des marchés publics (cas de nombreux pays d’Afrique).
Améliorer la communication d’abord en interne au service biomédical et ensuite avec le reste des services de l’hôpital, par la mise en place d’un système de bip. Quelques hôpitaux en Indonésie ont commencé déjà la mise en place de cette pratique.
Améliorer la communication entre les différentes structures de la maintenance, publics que privés, en favorisant la mise en place d’un véritable réseau entre les différents structures opérationnelles de la maintenance par la création d’un forum d’échange d’expériences et d’informations techniques.
Améliorer l’échange de communication avec le monde extérieur en créant des jumelages entre associations locales et étrangères des techniciens biomédicaux. Les techniciens améliorent leur savoir-faire par échanges d’expérience avec leurs collègues des pays industrialisés.
> Améliorer le développement et l’utilisation des ressources humaines;
Formation de la chaîne de maintenance, face au problème de manque du personnel, les autorités administratives du Ministère devraient prendre des mesures urgentes pour avoir un minimum des techniciens. Pour cela, vu des moyens financiers très limités pour se créer soit même des écoles techniques de formation, un programme bien planifier devrait être fixer régulièrement pour envoyer des techniciens en formation à l’étranger, comme au Canada ou en France, reconnus pour leurs Universités de technologie. Ensuite, il est nécessaire d’organiser chaque année des séances de formation localement, à l’intention des utilisateurs sur le fonctionnement, la manipulation, l’entretien et l’utilisation des équipements dans de bonnes conditions de sécurité. Les formations doivent être obligatoirement prévues dans le Dossiers d’Appel d’Offre, à faire voire en plusieurs étapes, à chaque acquisition d’une nouvelle technologie.
Une autre forme de formation est
l’ouverture vers le monde extérieur; les techniciens réunis en associations
pourraient avoir des échanges d’expériences avec d’autres associations des
techniciens du mêmes domaines des pays industrialisés avec possibilité de
participer à des séminaires, expositions ou grandes rencontres
Face à la situation alarmante de l’état de fonctionnement et de l’organisation des services biomédicaux dans les hôpitaux des pays en voie de développement, il est très important de chercher des solutions pouvant supprimer ou améliorer la situation, car c’est la vie du patient qui est en danger. Ils existent plusieurs façons de procéder entre autre, celui-ci utilisé pour notre cas à savoir, le développement des stratégies mais la grande partie reste à faire car il faut appliquer ce qui est écrit. Pour cela, il faut une large sensibilisation des décideurs politiques et des partenaires de la santé dans ces pays concernés sur l’importance de la maintenance des DM pour avoir des effets positifs.
[1] Guide des bonne pratiques
biomédicales en établissement de santé,
Gilbert Farges, ITBM RBM News, Vol 23, Novembre 2002.
[2] Coordination et suivi des missions
transversales, M. Iracane, stage DESS "TBH", UTC,
01-02
[3] Etude d’une politique nationale de mise en place de maintenance des dispositifs médicaux. L’exemple du Bénin, A. Deguenon, Thèse Professionnelles Mastère ‘Equipements Biomédicaux’, UTC, 00-01.
[4] Création d'un service biomédical au Centre Hospitalier de Valence, Y. Rochais, Stage DESS "TBH", UTC, 1999.
[5] Etat de l'art des missions des services biomédicaux, réflexions sur des bonnes pratiques de l'ingénierie biomédicale, G. MANIBAL - C. RONCALLI , Projet DESS "TBH", UTC, 00-01.
[6] Equipements Biomédicaux pour les Pays en Développement, Guide méthodologique d’acquisition et de maintenance. ACODESS (Association pour la Coopération et le Développement des Structures Sanitaires), 1993.
[7] Catalogue CIMI 2004 Formation Actions, Centre International de Maintenance Industrielle, 2004.
[8] Politique de Santé Publique, Ministère de la Santé du Rwanda, 2001.
Les Sites Web :
[10] http://www.vie-publique.fr
[11] http://www.acodess.org
[12]
http://www.who.org