|
Si vous arrivez directement sur cette page, sachez que ce travail est un rapport d'étudiants et doit être pris comme tel. Il peut donc comporter des imperfections ou des imprécisions que le lecteur doit admettre et donc supporter. Il a été réalisé pendant la période de formation et constitue avant-tout un travail de compilation bibliographique, d'initiation et d'analyse sur des thématiques associées aux technologies biomédicales. Nous ne faisons aucun usage commercial et la duplication est libre. Si vous avez des raisons de contester ce droit d'usage, merci de nous en faire part . L'objectif de la présentation sur le Web est de permettre l'accès à l'information et d'augmenter ainsi les échanges professionnels. En cas d'usage du document, n'oubliez pas de le citer comme source bibliographique. Bonne lecture... |
|
Impact des technologies biomédicales sur la conception d'un plateau technique, J. Fourcade, Stage DESS "TBH", UTC, 03-04 URL : https://www.utc.fr/~farges/dess_tbh/ Impact des technologies biomédicales sur la conception d'un plateau technique |
|
Julien FOURCADE |
REMERCIEMENTS
Dans un premier temps, je souhaite remercier Mme Frenet-Lecomte, Directrice du Patrimoine, de la Maîtrise d’Ouvrage et des Services Techniques, pour m’avoir permis de réaliser ce stage au sein de la filière GBM des hôpitaux de Toulouse.Je remercie plus particulièrement M André, Ingénieur Responsable de la filière GBM, qui m’a confié ce projet et m’a encadré durant ces six mois. Son expérience, ses précieux conseils et la confiance qu’il m’a témoignée auront été très utiles et appréciables.
Un grand merci également à M Luu, ingénieur biomédical et enseignant à l’UTC, qui a accepté une fois de plus de parrainer mes travaux.
Je tiens à remercier également l’ensemble des membres de la filière GBM et plus particulièrement l’équipe des ingénieurs biomédicaux : Mme Novak, MM Duthil, Espie, Salgues et Sicard.
Enfin, je remercie Mme Martin, secrétaire du service GBM, pour sa bonne humeur, son efficacité et sa gentillesse.
Je remercie également MM Castex et Hautdidier, étudiants à l’IUP TMM de Toulouse de m’avoir apporté leur aide durant les mois de mai et de juin.
Je n’oublie pas M Chevallier, Responsable du DESS TBH à l’Université de Technologie de Compiègne, toujours disponible pour guider et orienter ses étudiants.
Dans le cadre du «
Plan Hôpital 2007 », le CHU de Toulouse opère une importante
restructuration de ses plateaux techniques.
Mots clés
: plateau technique, bloc opératoire, imagerie médicale,
technologies biomédicales, architecture hospitalière.
|
"Plan Hôpital 2007"
leads Toulouse Hospitals to an important reorganization of its technical
plateforms.
Keywords:
technical platform, operating room, medical imagery, biomedical technologies,
hospital architecture.
|
1 Présentation du CHU de Toulouse4.2.1 Objectifs1.3 L’Hôtel-Dieu Saint Jacques
1.4 L’organisation du Chu de Toulouse
1.4.1 Les 14 pôles cliniques clients
1.4.2 Les Pôles prestataires1.5 La Direction du Patrimoine, de la Maîtrise d'Ouvrage et des Services Techniques
1.5.1 Missions
1.5.2 La filière GBM
2.1 Les fondamentaux organisationnels
2.1.1 Le non miroir
2.1.2 Le concept de pôle
2.1.3 Le concept de plateau technique2.1.3.1 Le principe de mutualisation des centres d’interventions
2.1.3.2 Le principe de multidisciplinarité
2.1.3.3 Le redimensionnement2.2 Concept et contenu du plateau technique
2.2.1 Blocs opératoires et SSPI
2.2.2 Soins critiques
2.2.3 Imagerie médicale et médecine nucléaire
2.2.4 Explorations fonctionnelles
2.2.5 Ambulatoire2.3 Attractivité entre pôles et plateau technique
2.4 Dimensionnement du plateau technique
2.5 Image possible d’un plateau technique mutualisé, polyvalent, redimensionné
2.6 Règles de conception et de réalisation du plateau technique
3 Les missions du GBM dans le cadre de ce projet
4 Elaboration des fiches d’espace : méthodologie
4.1.1 Objectifs
4.1.2 Mise en œuvre
4.3 Perspectives d’avenir4.3.1 Objectifs
4.3.2 Mise en œuvre5 Bloc opératoire et imagerie médicale: les tendances
5.1.1 Recherche d’asepsie et d’ergonomie
5.1.2 Aide au chirurgien
5.1.3 Mutualisation et modularité
5.1.4 Illustrations5.2.1 Médecine nucléaire
5.2.2 IRM
5.2.3 Détecteurs plans
Le stage de fin d’études est l’occasion d’une confrontation directe avec notre futur métier ; mon ambition étant de devenir ingénieur biomédical hospitalier, je me suis naturellement orienté vers la filière GBM des hôpitaux de Toulouse, sans savoir qu’un important projet de restructuration des plateaux techniques avait été amorcé.
Ce projet, qui s’inscrit
dans le cadre du « Plan Hôpital 2007 », réside
en fait en la création d’un plateau technique unique sur le site
de l’hôpital Purpan, regroupant à la fois les blocs opératoires,
le plateau d’imagerie médicale et de médecine nucléaire,
les unités de soins critiques (réanimation, soins intensifs,
soins continus).
Autour de ce plateau technique
viendront s’articuler trois pôles cliniques : pôle ILM (Institut
Locomoteur), pôle neurosciences et pôle céphalique.
M André, ingénieur
responsable de la filière GBM aux hôpitaux de Toulouse, m’a
confié la réalisation des fiches d’espace pour les dispositifs
médicaux « structurants » de ce futur plateau technique.
Ces fiches doivent lister, pour chaque local, l’ensemble des contraintes
liées à l’implantation ou à l’utilisation de dispositifs
médicaux.
Outre la réalisation
des objectifs fixés initialement, un stage de longue durée
dans un établissement comme le CHU de Toulouse est aussi l’occasion
de participer activement à la vie d’un service biomédical,
de découvrir de nombreux dispositifs médicaux et d’affiner
une fois pour toutes son projet professionnel.
Les objectifs sont donc
multiples : réaliser les objectifs de stage, acquérir de
l’expérience et de nouvelles connaissances et répondre à
mes propres attentes et interrogations quant au métier auquel je
me destine.
C’est avec cette approche
que j’ai abordé ce stage de fin d’études.
Le présent rapport, volontairement synthétique, se veut le reflet de la réflexion menée autour de la problématique de stage qui m’a été confiée ; en aucun cas il ne saurait constituer un inventaire exhaustif de ce qui a été fait pendant ces six mois de stage.
1 PRESENTATION DU CHU
DE TOULOUSE
Le CHU de Toulouse, établissement
public de santé placé sous la tutelle de l'Agence Régionale
de l'Hospitalisation (ARH Midi-Pyrénées), est administré
par un Conseil d’Administration (CA) dont la présidence est assurée
par le représentant du Maire de la Ville et dirigé par un
Directeur Général.
Le Directeur Général,
nommé par le Ministre de la Santé, dirige le CHU, applique
les décisions du CA, et met en œuvre la politique définie
par ce dernier. Il est assisté d’une équipe de direction,
composée du Directeur Général adjoint, du Directeur
de Cabinet, des Directeurs d’Etablissement (Purpan, Rangueil, Hôpital
Mère-Enfants, La Grave/Casselardit, La Fontaine Salée) et
de Directeurs Centraux ayant en charge un secteur spécifique.
- Une capacité d’accueil
d’environ 3000 lits,
- Plus de 150 000 patients
hospitalisés par an,
- Une admission toutes les
5 minutes aux services des urgences, soit 95 000 par an,
- Près de 11000 personnes
travaillent pour le CHU dont environ 2000 médecins et 9000 agents
hospitaliers.
En plus de ses missions d’hôpital public, qui sont les soins et la prévention, le CHU a une fonction :
- d’enseignement en partenariat
avec la faculté de médecine, d’odontologie et de pharmacie,
dans le cadre de conventions le liant à l’Université Paul
Sabatier, qui lui permet de participer à la formation des praticiens
hospitaliers et du personnel non hospitalier ;
- de recherche en coopération
avec les facultés, l’Institut National de la Santé et de
la Recherche Médicale et le Centre National de la Recherche Scientifique.
1.3 L’Hôtel-Dieu Saint Jacques
L’Hôtel-Dieu Saint-Jacques,
situé au centre ville en bord de Garonne, est un lieu de décisions
stratégiques et de rayonnement de l’activité hospitalière.
Il abrite le siège
des Hôpitaux de Toulouse constitué des Directions Centrales
et a comme objectif d’assurer un développement maîtrisé
de l’Hôpital Public, adapté aux évolutions de la société
et des besoins sanitaires de la population. La Direction Générale
du CHU y établit des relations avec les organismes représentant
la Tutelle et notamment l’Agence Régionale de l’Hospitalisation
dans le cadre de la contractualisation et y conçoit et met en œuvre
le Projet d’Etablissement du CHU.
Le siège assure quatre fonctions majeures : politique et stratégique, financière, économique et sociale. Il joue en outre un rôle emblématique essentiel à la communauté hospitalière, affirmant son identité et l’ouvrant sur son environnement. Bénéficiant d’un patrimoine historique prestigieux à travers son architecture située au cœur de la vie toulousaine, l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques est un lieu d’activités scientifiques, culturelles et d’accueil pour les délégations hospitalières étrangères, les partenaires institutionnels ou industriels.
1.4 L’organisation du CHU de Toulouse
Afin de rendre le fonctionnement interne du CHU plus lisible, plus efficace, plus réactif à ses propres projets, retrouver des structures à taille humaine : gestion de proximité, raccourcissement des lignes hiérarchiques et pour préparer la mise en concurrence par l’ARH de l’offre de soin public / privé, le CHU a mis en place une organisation en pôles (Figure 1).
1.4.1 Les 14 pôles cliniques clients
Ils sont les clients des pôles prestataires. Au centre du dispositif de gestion, ils recentrent le CHU sur son cœur de métier, le soin, et sur ses missions particulières, la formation et la recherche.
Producteurs des points ISA
(Indice Synthétique d’Activité) qui conditionnent l’attribution
des ressources au CHU, les pôles cliniques sont responsables de la
qualité des soins prodigués dans le parcours du malade.
Ils achètent les
prestations aux pôles prestataires et disposent pour cela de droits
de tirages annuellement contractualisés.
Un pôle répond
à une logique médicale actée par le projet médical
et se regroupe selon une logique d’activités.
Un pôle se structure
selon la nature de sa production :
- points ISA pour les services
cliniques
- actes médicotechniques
pour les services médicotechniques
- prestations (en cours
de valorisation) pour les services logistiques.
Les 14 pôles cliniques représentent l’ensemble de la production des points ISA du CHU et regroupent 5237 personnels non médicaux.
1.4.2 Les Pôles prestataires
Ils produisent des prestations
valorisées et sont responsables des coûts et de la qualité
des prestations, internes ou externes, devant leurs clients internes.
Ils comprennent :
- 5 Pôles Médico-techniques
(plateau technique produisant des actes médicotechniques) et les
activités santé société,
- 2 Pôles Logistiques,
- 1 Pôle Patrimoine
maîtrise d’ouvrage, Services techniques,
- 1 Pôle Clientèle,
- La Délégation
à l’Informatique hospitalière,
- La Direction des sites
hospitaliers qui coordonne la gestion des 7 établissements du CHU,
- 1 Pôle Management
regroupant les dix directions centrales situées à l’Hôtel-Dieu.
Chaque pôle prestataire
établit son budget annuel prévisionnel à partir des
arbitrages pris par la direction du CHU et passe un contrat d’objectifs
et de moyens avec sa direction et des contrats de prestation interne avec
ses clients.
Chaque année, la
Direction des Affaires Financières affecte à l’ensemble des
différents Pôles prestataires un budget exploitation /investissement
(y figure également le budget de la sous-traitance).
Le budget de fonctionnement
du Pôle clinique ainsi que les autorisations de dépenses (droit
de tirage) nécessaires à l’achat des prestations sont attribuées
aux directeurs des Pôles cliniques.
Figure 1 : Organisation en Pôles des hôpitaux de Toulouse
1.5.1 Missions
Les services techniques de
la DPMOST ont pour missions :
- de préparer et
de mettre en œuvre une politique patrimoniale (patrimoine foncier, bâti
et installations techniques)
- d’assurer la conduite
technique, administrative et financière des opérations de
travaux et d’équipements (hors informatique), conformément
au projet d’établissement, en concertation avec les instances et
structures concernées,
- d’assurer la permanence
des moyens de communication, la continuité de la fourniture d’eau
et d’énergie, dans les conditions de sécurité et de
sûreté nécessaires au fonctionnement hospitalier, tout
en respectant les règles de protection de l’environnement,
- d’assurer la prestation
multiservice et de proximité pour apporter aux patients, au personnel
et aux visiteurs les meilleures conditions de sécurité et
de confort,
- d’assister les choix des
équipements biomédicaux, d’en assurer la maintenance, la
gestion du parc, la vigilance sanitaire et la matériovigilance.
1.5.2 La filière GBM :
La cellule GBM est décomposée
en deux services : le pôle investissement basé à l’Hôtel-Dieu
Saint-Jacques et le pôle de proximité présent dans
chaque établissement des hôpitaux de Toulouse.
Les deux principales fonctions
de la filière GBM sont les études–investissements et la gestion
du parc.
La fonction études–investissements
concerne l’élaboration du plan d’équipements, la gestion
des procédures d’achats, la veille réglementaire et technologique,
l’expertise technique et la matériovigilance.
La fonction gestion du parc
concerne la maintenance préventive et curative des dispositifs médicaux,
le suivi de l’inventaire, la formation des utilisateurs, le conseil technique
aux utilisateurs et le suivi de la réglementation.
Figure 2 : l’hôtel
Dieu Saint-Jacques, Toulouse
Dans le cadre de la mise
en œuvre de son projet médical d’ensemble, le CHU de Toulouse a
lancé une étude sur l’organisation et le contenu du plateau
technique de l’ensemble du CHU.
A l’issue de cette étude,
le CHU a adopté un ensemble de propositions conduisant à
une restructuration lourde de ses sites principaux de Rangueil et de Purpan.
La proposition phare pour
le site de Purpan consiste en :
- la construction de la
totalité du futur plateau technique du site
- la construction d’un ensemble
de trois pôles cliniques : pôle céphalique, pôle
neurosciences, Institut locomoteur, articulés autour du plateau
technique.
Après décision
du Conseil Stratégique du CHU, le Conseil d’Administration a décidé
d’inscrire cette opération dans le cadre du « Plan Hôpital
2007 ».
La construction d’un plateau
technique central, mutualisé pour l’ensemble de l’hôpital
de Purpan est un enjeu capital pour le CHU de Toulouse ; en effet, l’hôpital
Purpan exploite à l’heure actuelle de nombreux plateaux techniques
isolés (imagerie centrale, neuroradiologie, blocs opératoires
centraux, blocs de neurochirurgie…), ce qui engendre des dépenses
superflues de personnel et de matériel médical.
Dans l’optique de la tarification
à l’activité, la rémunération des actes médicaux
sera calculée sur la base d’une moyenne nationale qui ne tiendra
pas compte de certaines particularités géographiques, comme
notamment l’exploitation de plusieurs plateaux techniques. Les hôpitaux
ainsi organisés se verront alors pénalisés dans la
mesure où ils percevront une rémunération similaire
pour la réalisation d’un acte qui leur aura coûté plus
cher (plus de personnel et de matériel).
La construction d’un plateau
technique mutualisé sur le site de Purpan permettra donc, à
moyen terme, de réaliser des économies importantes en personnel
qualifié et en matériel médical, répondant
ainsi à certaines contraintes liées à la tarification
à l’activité.
C’est dans ce cadre que M.
André, Ingénieur responsable de la filière biomédicale
des hôpitaux de Toulouse, a accepté de m’accueillir au sein
de son service.
La mission qui m’a été
confiée consistait à rédiger des fiches d’espace pour
les dispositifs médicaux « structurants » du futur plateau
technique. Ces fiches ont pour but d’inventorier, pour chaque type de local,
l’ensemble des contraintes architecturales, environnementales et techniques
liées aux dispositifs médicaux, dans l’optique de partager
avec les concepteurs (programmiste, maître d’œuvre…) l’expertise
de la filière biomédicale en matière de dispositifs
médicaux.
La construction du plateau technique et des trois pôles cliniques qui lui sont associés débutera théoriquement en 2007 pour une ouverture en 2010 ; comme nous le verrons dans les sections suivantes, le projet se veut ouvert et modulable, afin de garantir à ce plateau technique une durée de vie et un confort d’utilisation optimaux. Il faut donc essayer, dans la mesure du possible, d’anticiper les évolutions technologiques qui pourraient avoir un impact sur la conception architecturale.
C’est dans cette optique
que la filière GBM a organisé un séminaire de deux
jours au mois de juin 2004, intitulé « L’évolution
des technologies biomédicales et leur impact sur la conception d’un
plateau technique ». Au cours de ces journées, les principaux
constructeurs de dispositifs médicaux sont venus présenter
leur vision du futur dans les domaines de l’imagerie et des blocs opératoires
; des spécialistes hospitaliers sont intervenus sur des thèmes
comme la prévention des maladies nosocomiales, la tarification à
l’activité, l’intégration des données informatiques…
autant de domaines susceptibles d’influencer le projet au niveau architectural
et organisationnel.
Figure 3 : le concept de plateau technique, Sanesco, novembre 2003
Ce projet de construction
s’appuie sur trois concepts fondamentaux qu’il faut garder à l’esprit
afin de bien cerner les objectifs de l’hôpital de demain.
2.1.1 Le non miroir
Historiquement, l’ensemble
des spécialités médicales était pris en charge
à la fois sur l’hôpital de Purpan et sur l’hôpital de
Rangueil. Cette situation engendre des surcoûts à la fois
en équipements médicaux et en personnel qualifié ;
la restructuration en pôles d’activité doit apporter une solution
à ce problème, puisque chaque pôle ne devra exister
qu’en un seul exemplaire au sein des hôpitaux de Toulouse.
2.1.2 Le concept de pôle
L’organisation des Hôpitaux
de Toulouse repose sur une logique de pôles cliniques et de pôles
fournisseurs, harmonisés par des structures de régulation,
d’arbitrage et de contrôle de gestion. Après les regroupements
des disciplines en pôles par site, la mutualisation se poursuivra
par un partage des activités sur le futur plateau technique.
Le projet sur l’hôpital
Purpan prévoit la construction de deux pôles médico-techniques
(blocs opératoires et imagerie médicale) et de trois pôles
cliniques :
• Institut Locomoteur (ILM)
:
- Chirurgie
Orthopédique et Traumatologique
- Médecine
Physique et Réadaptation
- Rhumatologie
et Réadaptation fonctionnelle
• Neurosciences :
- Neurochirurgie
- Neurologie
- Neurologie
vasculaire
- Neurologie
et Exploration Fonctionnelle
• Céphalique :
- Chirurgie
maxillo-faciale et plastique de la face
- Odontologie
- Ophtalmologie
- Oto-rhino-laryngologie
(ORL)
2.1.3 Le concept de plateau technique
La conception du plateau
technique devra permettre la mutualisation et la multidisciplinarité
; il devra en outre être redimensionné pour anticiper les
activités nouvelles, les partages et la tarification à l’activité.
D’autre part, d’un point
de vue plus pratique, le plateau technique devra être sécuritaire,
efficient, transformable et adaptable dans le temps.
2.1.3.1 Le principe de mutualisation des centres d’interventions :
Il consiste en la création de structures interventionnelles (bloc opératoire), post-interventionnelles (salle de réveil, salles de réanimation, soins intensifs…) et diagnostiques (centre d’imagerie, service de médecine nucléaire, explorations fonctionnelles) communes à plusieurs pôles cliniques différents. La mutualisation permet de faciliter la communication physique des services avec ces disciplines transversales et de limiter les surcoûts liés à l’exploitation de plusieurs plateaux techniques qui nécessitent les mêmes dispositifs médicaux et sont soumis aux mêmes contraintes d’implantation et d’utilisation de ces dispositifs.
2.1.3.2 Le principe de multidisciplinarité :
Il repose sur la nécessité de créer un plateau technique non spécifique et pouvant de ce fait être pleinement exploité par l’ensemble des personnels de santé des différentes spécialités regroupées au sein des structures de soins reliées au plateau technique. En effet, la grande majorité des dispositifs médicaux utilisés dans les salles d’opérations et en imagerie sont communs aux différentes spécialités médicales. La multidisciplinarité est un point essentiel mais nous verrons que, dans la réalité, sa mise en œuvre s’avère difficile.
2.1.3.3 Le redimensionnement :
Il apparaît essentiel d’évaluer le dimensionnement du plateau technique en tenant compte de la réforme de la tarification à l‘activité et en anticipant l’émergence de nouvelles activités.
2.2 Concept et contenu du plateau techniqueIl comprend :
- blocs opératoires
+ SSPI,
- soins critiques (réanimation,
soins intensifs, soins continus),
- imagerie médicale
y compris médecine nucléaire,
- explorations fonctionnelles,
- ambulatoire (chirurgie
et anesthésie ambulatoire).
2.2.1 Blocs opératoires et SSPI
Tous les blocs seront mutualisés
dans le plateau technique dans un seul ensemble qui pourrait comprendre
des zones ou secteurs dédiés pour : les urgences, l’interventionnel
spécifique et classique, les blocs de l’anesthésie ambulatoire.
Les salles de surveillance
post-interventionnelle seront associées à l’ensemble précédent.
2.2.2 Soins critiques
Presque toutes les réanimations sont mutualisées dans le plateau technique dans un seul ensemble qui pourrait comprendre des zones ou des secteurs dédiés de prise en charge optimale. La réanimation de neurochirurgie sera indépendante de cet ensemble et intégrée dans le pôle neurosciences.
Les lits de surveillance continue répondent à deux attentes différentes qui sont :
- pour
les réanimateurs, la nécessité réglementaire
d’avoir des lits « d’aval » à la réanimation
(post-réa), et contigus avec celle-ci ; ces lits étant dans
le plateau technique.
- pour
les chirurgiens, d’avoir des lits de surveillance post-interventionnelle
localisés dans leur pôle, mais en recherchant une proximité
avec l’espace anesthésie-réanimation.
Les soins intensifs sont localisés respectivement dans le pôle d’organe auquel ils appartiennent. Un ensemble peut-être constitué par regroupement de soins intensifs et de surveillance continue pour atteindre une taille critique suffisante (12 à 15 lits). Il est envisageable de mutualiser ces ensembles entre deux pôles d’affinité.
2.2.3 Imagerie médicale et médecine nucléaire
Toutes les salles d’imagerie
médicale (à l’exception de la radio-neurochirurgie) sont
mutualisées dans le plateau technique dans un seul ensemble qui
pourrait comprendre des zones ou secteurs dédiés pour : les
urgences, l’imagerie de coupe, l’imagerie spécifique, l’imagerie
conventionnelle. Il n’est pas souhaité qu’il existe un secteur d’imagerie
conventionnelle de « routine et haut débit » pour le
secteur ambulatoire.
La médecine nucléaire
sera localisée à côté de l’imagerie.
2.2.4 Explorations fonctionnelles
Les explorations fonctionnelles spécialisées feront partie des pôles dont elles relèvent. Ne seront mises en commun que les explorations qui par leur nature et leur volume concerneront tous les secteurs.
2.2.5 Ambulatoire
L’anesthésie ambulatoire
(l’accueil, la prise en charge et les places) sera mutualisée, les
salles d’intervention étant au bloc opératoire et en imagerie.
Les consultations d’anesthésie
sont localisées dans le plateau technique dans une unité
de lieu de l’anesthésie.
Les hôpitaux de jour,
les consultations et les explorations fonctionnelles spécialisées
constituent des secteurs positionnés dans les pôles concernés
et tournés vers le plateau technique.
Les consultations et explorations
relevant des activités complémentaires sont aussi localisées
dans le plateau technique.
Tableau 1 : attractivité pôles/plateau technique
L’attractivité forte
du plateau technique ressort principalement pour les pôles ILM et
céphalique, les neurosciences disposant de leur réanimation
spécifique.
2.4 Dimensionnement du plateau technique
Tableau 2 : dimensionnement du plateau technique
Ce dimensionnement provisoire est susceptible de modifications avant le début des travaux.
2.5 Image possible
d’un plateau technique mutualisé, polyvalent, redimensionné
Figure 4 : Image possible
d’un plateau technique, Sanesco, novembre 2003
L’énoncé des règles suivantes vise essentiellement à permettre une mutation dans le temps des dispositions organisationnelles et fonctionnelles en réponse à une nouvelle donne sur notamment la prise en charge, les capacités, l’évolution des techniques médicales.
Les points essentiels à souligner sont les suivants :
• Le programme bâti ou projet ne doit pas être un objet fini en soi mais déjà une des évolutions du concept imaginé lors du programme. Il doit pouvoir se construire par addition - ou soustraction - de parties.
• Le projet doit disposer, si possible en son centre, d’espaces disponibles permettant d’insérer de nouveaux secteurs ou d’étendre certains secteurs déjà mutualisés.
• Le projet doit permettre de disposer du plus grand nombre d’espaces d’expansion autour de ceux définis par le programme, que ce soit horizontalement ou verticalement.
• Le programme et sa traduction architecturale doivent définir des logiques de fonctionnement en pointant les secteurs et sous-secteurs probablement amenés à évoluer. La traduction spatiale devra induire les adjonctions et compléments en restant dans la logique organisationnelle du programme.
• Les études de conception
et la construction doivent respecter un certain nombre de règles
élémentaires conduisant à la flexibilité des
espaces ; ce sont pour l’essentiel :
- De grandes portées constructives ;
- Des hauteurs de niveau importantes ;
- Un système constructif simple, duplicatif, autorisant facilement
les modifications ;
- Une innervation standardisée des réseaux d’énergie,
de fluides et de transfert et communication ;
- Une anticipation de bon sens des règles de conception et de construction
permettant la transformation du bâti et de ses composants.
L’ensemble de ces règles
est résumé sur la figure 5 ci-dessous :
Figure 5 : Règles
de conception et de réalisation, Sanesco, conseil stratégique
septembre 2003
3 LES MISSIONS DU GBM DANS LE CADRE DE CE PROJET :
Le GBM intervient à
toutes les étapes du projet, pour tout ce qui concerne les dispositifs
médicaux.
Le projet architectural
peut se décomposer en trois grandes phases : phase programmation,
phase étude et phase travaux. A chacune de ces phases correspondent
une ou plusieurs missions qui relèvent du génie biomédical.
Phase 1 : Choix du programmiste et élaboration du programme
Mission GBM : Elaboration des fiches d’espace pour les dispositifs médicaux :
La fiche d’espace définit pour chaque type de local (salles d’opérations, imagerie…) l’ensemble des contraintes liées aux dispositifs médicaux (à leur implantation et à leur utilisation) afin de les intégrer dans le programme des travaux. Le but de ces fiches est d’apporter au programmiste l’expertise du GBM en matière de dispositifs médicaux, afin que les espaces conçus soient fonctionnels mais aussi modulables.
La fiche d’espace regroupera diverses contraintes qui peuvent être :
- architecturales (charge
au sol, plafond, mur, accès…),
- techniques (alimentation
électrique, fluides médicaux, environnement thermique…),
- intrinsèques au
dispositif lui-même (champ magnétique, protection anti-X,
radioactivité…)
La difficulté d’un
tel projet est qu’il faut concevoir aujourd’hui des locaux qui ne seront
mis en service que dans plusieurs années ; le concept devant être
ouvert pour permettre une modularité maximale, il parait primordial
d’anticiper dès aujourd’hui les évolutions technologiques
qui pourraient avoir un impact sur l’architecture et l’organisation des
locaux.
Phase 2 : Phase Étude
Mission GBM : Validation des fiches d’espace
Il s’agit de vérifier
la pertinence des contraintes induites par les dispositifs médicaux
et la compatibilité entre ce qui a été prévu
et la réalité des besoins.
Phase 3 : Phase travaux
Missions GBM :
• définition des interfaces
• expertise des dispositifs
médicaux existants :
- Etablir l’inventaire et
l’historique des dispositifs médicaux disponibles en GMAO ;
- Expertise technique des
DM et classement en trois catégories : DM à transférer,
DM en instance, DM non transférables
- Valider ce classement
avec les différents partenaires concernés.
- Etablir le patrimoine
minimum devant intégrer le nouvel hôpital.
- Etablir les coûts
de transfert de ces DM.
• établissement du plan d’équipement
- Recensement des besoins
en nouveaux DM.
- Estimation du coût
d’achat et d'exploitation pour chacun d’eux.
• chiffrage des besoins réels
• lancement des procédures
de consultations
- Définir le type
de prestation (interne ou externe) en fonction de la charge de travail
induite par le plan d'équipement courant.
- Etablissement des CCTP.
- Définition des
procédures par la PRM.
- Lancement des consultations.
- Expertises techniques.
- Choix.
• réception du matériel
et mise en service
Le projet prévoit, à l’heure actuelle, une ouverture du nouvel hôpital en septembre 2010.
4 ELABORATION DES FICHES
D’ESPACE : MÉTHODOLOGIE
Afin de remplir les objectifs qui m’ont été fixés en début de stage, j’ai mis en œuvre une méthodologie en quatre étapes :
- Recherche bibliographique
(architecture hospitalière, contraintes d’implantation de dispositifs
médicaux, cadre législatif et normatif…)
- Recueil de l’existant
- Perspectives d’avenir
- Synthèse
4.1.1 Objectifs
Les objectifs de cette première phase sont :
- Acquérir une bonne
connaissance du projet de construction du futur hôpital
- Consolider mes acquis
en terme de réglementation et de normes
- Actualiser mes connaissances
sur les dispositifs médicaux « structurants »
4.1.2 Mise en œuvre
Cette première étape,
préalable à tout projet, a consisté à regrouper
toutes les informations nécessaires à la bonne compréhension
du projet d’une part, mais aussi au perfectionnement de mes connaissances
en architecture hospitalière et en contraintes d’implantation de
dispositifs médicaux (scanner, IRM, salles de radiologie, médecine
nucléaire, équipements de bloc opératoire…). Sans
oublier une étape essentielle, qui est un des fondements du métier
d’ingénieur biomédical hospitalier : la veille réglementaire
et normative.
Cette recherche d’informations
a commencé auprès de M. André, Ingénieur Responsable
de la filière GBM et également mon tuteur de stage, qui m’a
confié tous les documents relatifs au projet du futur hôpital
ainsi que de nombreuses documentations sur plusieurs dispositifs médicaux
(IRM, gamma caméra, salle de radiologie…) ; elle s’est poursuivie
auprès de la Direction de la Qualité et de la Stratégie
qui m’a fourni la dernière version du plan stratégique du
projet. Enfin, de nombreux documents ont été trouvés
sur Internet ou demandés aux constructeurs.
Ce travail de compilation bibliographique, même s’il est un peu fastidieux, m’a ensuite servi de véritable base durant toute la durée de ce stage ; en effet, cela permet de connaître avec précision les objectifs poursuivis et d’être plus efficace et réactif lors des discussions avec le personnel médical ou administratif.
4.2 Recueil de l’existant4.2.1 Objectifs
Cette phase consiste à :
- inventorier les dispositifs
médicaux impactés par le projet (utilisation de la GMAO),
- visiter les services concernés
et relever les contraintes liées aux dispositifs médicaux,
- recueillir les attentes
et les souhaits des personnels expérimentés.
4.2.2 Mise en œuvre
Le projet de construction concerne trois pôles cliniques et tout un plateau technique regroupant les blocs opératoires, les soins critiques (réanimation, soins intensifs, soins continus) et toute l’imagerie (imagerie de coupe, imagerie conventionnelle, imagerie interventionnelle, médecine nucléaire…) ; j’ai donc visité l’ensemble des services existants qui seront amenés à déménager dans ce futur hôpital. Ces services sont : le bloc opératoire central, le bloc de neurochirurgie, le service central d’imagerie, le service de neuroradiologie, le service de médecine nucléaire, les différentes unités de réanimation et de soins intensifs mais aussi les différentes consultations susceptibles d’héberger des dispositifs médicaux dont l’implantation ou l’utilisation peut être contraignante (explorations fonctionnelles en ORL ou en neurologie par exemple).
Afin de m’aider dans mon
travail, deux stagiaires de Licence IUP en Technologies et Méthodologies
Médicales sont venus apporter leur contribution durant les mois
de mai et de juin. Leur stage de Licence a pour but de découvrir
la vie d’une structure de soins et d’un service biomédical en particulier
; par ailleurs, il est très instructif pour eux de se familiariser
avec les divers dispositifs médicaux concernés par le projet.
Nous avons donc pris rendez-vous
avec les cadres de santé responsables de chacun des services énumérés
ci-dessus pour effectuer une visite et recueillir les suggestions des membres
du personnel qui seront amenés à travailler dans le futur
hôpital. A l’issue de chaque visite, nous avons rédigé
un compte-rendu reprenant les points essentiels tels que : nature des dispositifs
médicaux contraignants, type de contrainte, organisation architecturale
du service, recommandations et suggestions du personnel.
Nous avons également beaucoup appris des différents adjoints techniques en charge de la maintenance des dispositifs médicaux ; leurs connaissances en matière de matériel médical, d’architecture hospitalière, et de gestion de la maintenance nous ont guidées de façon efficace durant toute la durée de cette phase.
4.3 Perspectives d’avenir4.3.1 Objectifs
Les objectifs poursuivis sont les suivants :
- Profiter du retour d’expériences
de la part de personnes ayant récemment participé à
des projets de construction ou de rénovation hospitalière,
- Connaître les grands
principes organisationnels qui régissent les services d’imagerie,
de médecine nucléaire et les blocs opératoires modernes,
- Recueillir des informations
sur les futures évolutions technologiques et sur leur impact au
niveau de la conception d’un plateau technique.
4.3.2 Mise en œuvre
Comme nous l’avons vu précédemment,
il est important pour un projet de cette ampleur de se projeter dans l’avenir
afin que les locaux de ce futur hôpital soient fonctionnels et modulables
dans le temps. Cependant, il est difficile d’avoir une vision d’avenir
en visitant les anciens bâtiments de l’hôpital, bâtiments
voués à la démolition dans les années futures.
C’est pourquoi j’ai décidé
de contacter les cadres responsables de certaines unités récemment
construites, afin de visiter leur service et de recueillir leur avis, même
s’il s’agit de spécialités n’ayant rien à voir avec
le projet en question.
Sur le site de Purpan, l’hôpital
de la mère (hôpital Paule de Viguier) et l’hôpital des
enfants ont été inaugurés l’année dernière
; à Rangueil, le service central d’imagerie a récemment rouvert
ses portes dans de nouveaux locaux et la médecine nucléaire
dispose également d’un service de conception très récente.
J’ai également visité le service de médecine nucléaire
du Centre de Lutte Contre le Cancer (CLCC) Claudius Régaud qui dispose
d’un tout nouveau Tomographe à Emission de Positons couplé
à un scanner (TEP/TDM ou PET/CT).
Ces visites m’ont permis
de me familiariser avec les concepts de flux au bloc opératoire
(flux patients, flux matériels, flux personnels), le principe de
la marche en avant (bloc opératoire, médecine nucléaire)
mais aussi de recueillir un retour d’expériences de la part des
personnes qui ont suivi les phases de travaux et d’implantation de ces
dispositifs et matériels.
D’autre part, dans le but
de partager des informations sur ce que sera l’hôpital de demain
et sur les dispositifs médicaux avenirs, M. André, responsable
de la filière GBM au CHU de Toulouse a organisé un séminaire
regroupant les différents acteurs hospitaliers d’une part (hygiénistes,
biomédicaux, services techniques, chefs de service…) et les industriels
d’autre part (sociétés Dräger, Maquet, Storz, Siemens,
Philips, Hitachi, BrainLab, DEIO).
Ce séminaire, intitulé
: « L’évolution des technologies biomédicales et leur
impact sur la conception d’un plateau technique » s’est déroulé
pendant deux jours (28 et 29 juin 2004) à l’Hôtel Dieu Saint-Jacques
de Toulouse (programme en Annexe 2). Les différentes interventions
nous ont apporté de nombreuses informations sur les futures avancées
technologiques au bloc opératoire d’une part et dans le domaine
de l’imagerie et de la transmission des données d’autre part.
A l’issue de ce séminaire,
nous avons rédigé un compte-rendu résumant chacune
des interventions. Ce compte-rendu, associé aux présentations
PowerPoint des intervenants, est accessible à l’ensemble du personnel
des hôpitaux de Toulouse, via le site Intranet du CHU.
Il s’agit de regrouper les informations collectées pendant les trois premières phases (documents papiers ou informatiques, témoignages) afin de rédiger un « guide » de conception de locaux hospitaliers. Ce document servira ensuite de base à la préparation des fiches d’espace qui synthétisent ces informations sur des fiches pratiques, et donc plus facilement exploitables. L’ensemble de ces informations (guide pratique et fiches d’espace) est disponible dans le fascicule intitulé « Plateau technique de Purpan : Conception architecturale et implantation de dispositifs médicaux » joint au présent rapport.
4.5 Modélisation du processusL’ensemble de ce processus peut être modélisé par un diagramme en arêtes de poissons ou diagramme d’Ichikawa :
Figure 6 : Modélisation
de la méthodologie par un diagramme d’Ichikawa
5 BLOC OPÉRATOIRE ET IMAGERIE MÉDICALE : LES TENDANCES
Le séminaire nous a apporté de nombreuses informations en ce qui concerne les évolutions en matière d’architecture hospitalière, d’organisation et d’exploitation d’un plateau technique.
5.1.1 Recherche d’asepsie et d’ergonomie
L’évolution des blocs
opératoires traduit une double volonté : la recherche d’une
asepsie toujours meilleure d’une part et le besoin d’ergonomie et de confort
d’utilisation d’autre part.
La première tendance
observable depuis déjà quelques années est la disparition
des tuyaux et câbles au sol ; pour ce faire, les dispositifs médicaux
et les arrivées (électricité, fluides, prises réseau)
sont suspendus sur des bras plafonniers. La salle d’opérations s’en
trouve plus fonctionnelle et l’asepsie favorisée (désinfection
plus efficace).
Pour pouvoir ainsi suspendre
tout ou partie du matériel médical, il faut disposer d’une
architecture adéquate, avec notamment une hauteur sous plafond suffisante
pour permettre l’installation et la manipulation de plusieurs bras suspendus.
D’autre part, la structure elle-même doit pouvoir supporter une charge
conséquente (microscope opératoire, ventilateur d’anesthésie),
ce qui implique de disposer de résistances plafonnières importantes.
Le développement de
la chirurgie mini-invasive qui passe par la généralisation
des techniques d’endoscopie et de coelioscopie est également une
tendance forte depuis quelques années. La majorité des salles
d’opérations de demain devront donc être équipées
de colonne d’endoscopie, l’idéal étant que ces colonnes soient
montées sur un bras plafonnier. Il faut aussi prévoir des
arrivées de CO2 médical au niveau des bras et de la gaine
technique des salles d’opérations afin de s’affranchir des contraintes
liées à l’utilisation de bouteilles de CO2 pour la coelioscopie.
De plus, ces techniques,
pour être toujours plus efficaces, nécessitent l’installation
de systèmes vidéo performants de report de l’image endoscopique,
ce qui implique la présence d’un ou plusieurs écrans plats
également montés sur une suspension plafonnière ;
les fabricants d’éclairages opératoires proposent aujourd’hui
la possibilité d’installer sur la même base, une suspension
pour accueillir un ou plusieurs écrans plats. Les dernières
générations de bras permettent le passage de câbles
vidéo de diamètre important afin de restituer les signaux
vidéo complexes issus des images endoscopiques.
La communication vers l’extérieur
de la salle d’opération tend également à se généraliser
dans les années futures.
Les concepts de salle d’opérations
intégrée ou bloc opératoire clés en main se
multiplient à l’heure actuelle (illustrations : Annexe 3). Ces salles
permettent pour la plupart la configuration automatique des paramètres
des dispositifs médicaux de la salle d’opérations en pré-opératoire
(en fonction de l’intervention ou de l’équipe chirurgicale), un
contrôle à distance de certains dispositifs (éclairage
opératoire, table d’opérations), la centralisation des données
des différents dispositifs sur un écran plat tactile ou encore
la communication et l’envoi d’images ou de vidéo à l’extérieur
du bloc vers une salle de documentation, une autre salle d’opérations
ou encore vers un établissement de santé distant.
Ce système peut ainsi
permettre à un chirurgien d’envoyer instantanément une image
à un confrère pour demander un avis mais il peut aussi être
utilisé dans un but pédagogique pour la formation des personnels
hospitaliers.
Ainsi, en permettant à
des personnes de suivre l’intervention depuis une salle déportée
et en limitant les manipulations de la panseuse sur les dispositifs médicaux,
ce système favorise l’asepsie au bloc opératoire, en réduisant
les allées venues en salle d’opérations.
Il ouvre également
la voie à de nouvelles techniques opératoires telle que la
télé-assistance chirurgicale par exemple.
5.1.2 Aide au chirurgien
De nouveaux dispositifs médicaux
devraient également faire leur apparition au bloc opératoire
; il s’agit notamment des dispositifs couramment appelés «
robots chirurgicaux ». Ce sont en fait des appareils qui vont aider
le chirurgien dans son acte opératoire, le décideur restant
bien entendu le chirurgien ; il faut voir ces dispositifs comme des outils
chirurgicaux supplémentaires dans la panoplie de l’opérateur.
Il existe différents
robots chirurgicaux : robots porte-outils, robots télémanipulateurs,
robots porte-optique, systèmes haptiques et dispositifs de télé-assistance
chirurgicale.
L’implantation de ces dispositifs
impose de nouvelles contraintes au bloc opératoire ; la solution
la meilleure est, une fois de plus, de disposer ces appareils sur une suspension
plafonnière. Il faudra donc prévoir une résistance
de dalle importante ainsi qu’une très grande stabilité afin
que ces dispositifs ne soient pas perturbés par d’éventuelles
vibrations (mêmes contraintes que pour les microscopes opératoires).
Ces nouveaux dispositifs,
ainsi que l’ouverture des blocs opératoires vers l’extérieur
(transferts de données mentionnés au 5.1.1) sont autant de
systèmes au service du chirurgien, lui permettant de rompre avec
l’habituelle « solitude » à laquelle il est confronté.
5.1.3 Mutualisation et modularité
Dans un souci de rentabilité, les salles d’opérations devront être multidisciplinaires. Or nous avons vu que la recherche d’asepsie et d’ergonomie au bloc opératoire se traduisait notamment par la suspension des équipements médicaux, qui deviennent alors fixes et donc affectés à la salle d’opérations dans laquelle ils sont installés. D’autre part, certaines chirurgies spécifiques imposent un placement particulier du patient ou de l’équipe chirurgicale, ce qui peut s’avérer incompatible avec la position des bras anesthésistes ou chirurgiens par exemple. Certains dispositifs médicaux, très spécifiques à une pratique donnée (robot chirurgical, microscope opératoire…) peuvent être soit mobiles et donc déplaçables (permettant une certaine multidisciplinarité au détriment de l’asepsie et de l’ergonomie), soit fixes et suspendus au plafond (ce qui cantonne la salle à un type de chirurgie donné mais favorise asepsie et confort d’utilisation).
La multidisciplinarité
trouve donc ici ses limites ; elle n’est possible que pour un nombre restreint
de pratiques chirurgicales mais on ne peut pas concevoir, avec les standards
actuels d’architecture hospitalière, de salle d’opérations
permettant la prie en charge de l’intégralité des actes opératoires.
Il faut donc faire un compromis entre multidisciplinarité d’une
part et ergonomie et asepsie d’autre part.
De même, les projets de constructions actuels se doivent d’être modulaires afin de permettre une mutation dans le temps sans avoir à subir de lourds travaux qui obligent à fermer tout ou partie du bloc opératoire. C’est pour répondre à ce souci que les constructeurs ont développé différents concepts plus ou moins innovants.
Il existe déjà une structure de bloc opératoire modulaire et évolutive constituée d’un système de cloisons étanches en acier inoxydable, d’un système de plafond métallique étanche et d’un système de traitement d’air (plafond soufflant à flux unidirectionnel) ; le tout est monté sur une structure porteuse. Cette structure est entièrement démontable et remontable ce qui permet la modification de la configuration du bloc opératoire à volonté. Elle est commercialisée par une société spécialisée dans les équipements de bloc opératoire (Annexe 4).
Une autre société
a développé un concept assez curieux de bloc opératoire
multi-postes ; il s’agit d’installer, dans une grande salle d’opérations,
jusqu’à six plafonds soufflants délimitant autant de «
postes » opératoires. Les alimentations (fluides, électricité,
réseau) sont assurées par un portique propre à chaque
poste et un système de panneaux mobiles et repliables permet de
réaliser une séparation physique entre deux postes opératoires
(Annexe 4).
Ce système permet
des réductions des coûts d’étude et de fonctionnement,
une optimisation des volumes mais soulève de nombreuses interrogations
en matière d’hygiène d’une part et de perception par les
équipes médicales et par les patients d’autre part.
5.2.1 Médecine nucléaire
Aujourd’hui un plateau technique
de médecine nucléaire où sont pratiqués des
disciplines de neurosciences ne peut se passer d’un PET/CT (TEP/TDM), matériel
performant à la fois en cancérologie mais aussi en imagerie
fonctionnelle. Il faut y ajouter une à deux gamma-caméras
dont une couplée à un TDM.
Enfin, si des activités
de recherche sont pratiquées (études animales), un micro-PET/CT
ou micro-gamma-caméra peuvent éventuellement compléter
un laboratoire de neurosciences.
5.2.2 IRM
En IRM, un appareil très haut champ d'au moins 3T devrait être envisagé, soit pour le corps entier, soit dédié au crâne ; parallèlement, un deuxième appareil 1,5T standard complètera le plateau.
L'imagerie de haute résolution,
l'imagerie fonctionnelle ainsi que la spectrométrie imposeront la
tendance vers les hauts champs ; c’est pourquoi certains fabricants annoncent
des IRM 7T (fonctionnels en recherche) d’une centaine de tonnes, avec des
contraintes d’implantation toujours plus importantes.
D’autres misent plutôt
sur des imageurs dédiés, plus léger et adaptés
à une partie spécifique du corps.
Enfin, on peut envisager
le développement de l’IRM champ ouvert, à champ magnétique
modéré (0,5 ou 0,7 T), deux fois moins cher (achat, travaux,
maintenance) et beaucoup plus facile à implanter (pas de circuit
de refroidissement, pas de plancher technique, aucun élément
mécanique en mouvement…) ; de plus, l’IRM à champ ouvert
offre des avantages certains tant pour le patient (confort, pas de claustrophobie)
que pour les médecins (accès au patient facilité pour
faire de l’interventionnel, ensemble des séquences « classiques
» disponibles…).
5.2.3 Détecteurs plans
La radiologie dite conventionnelle
sera, d’ici 2008/2010, vraisemblablement complètement numérisée
y compris les générateurs mobiles, équipés
de détecteurs plans avec écran de lecture et transmetteur
wifi ou autres bornes de connexion vers le RIS / PACS.
Les équipements couramment
appelés « ampli de bloc » verront la partie
ampli remplacée par des FD (flat detectors), avec pour certains
des moyens de reconstruction et navigation 3D multiplanaire.
L'angiographie sera également
équipée de FD, et en fonction des orientations du service,
par un module de neuronavigation interventionnelle.
La difficulté du projet
de conception d’un plateau technique est l’effort de projection dans le
futur qu’il faut opérer pour que les espaces soient à la
fois polyvalents, modulaires et évolutifs. Dans ce cadre, le séminaire
du mois de juin aura été très instructif et atteint
ses objectifs.
Les évolutions majeures
concernent les blocs opératoires avec des concepts de salle d’opérations
« clés en main », le principe du « tout vide »
et du « tout suspendu », la généralisation de
la vidéo et de la communication au bloc opératoire.
En imagerie médicale,
on attend surtout un important développement des capteurs plans
pour la radiologie, le développement des méthodes de correction
d’atténuation et de localisation par scanner en médecine
nucléaire.
J’ai eu la chance durant ces six mois de stage de travailler sur un projet ambitieux de création d’un plateau technique mutualisé et polyvalent. La confiance de mon maître de stage et l’autonomie qu’il m’a accordée m’ont permis de prendre des initiatives et de développer des qualités relationnelles qui me seront utiles pour l’avenir.
D’un point de vue « technique », ce stage m’aura permis d’approfondir mes connaissances en matière d’architecture hospitalière, d’implantation de dispositifs médicaux et de conception de locaux hospitaliers. Les diverses discussions avec le personnel de l’hôpital (personnel soignant, technique, administratif) et les différents visites sur sites ont été très enrichissantes et m’auront montré à quel point l’expérience est importante dans la vie professionnelle.
D’autre part, l’encadrement de deux stagiaires pendant les mois de mai et de juin constitue également une expérience importante et formatrice, aussi bien professionnellement qu’humainement.
Sur un plan personnel, mes objectifs étaient différents ; j’attendais de ce stage qu’il me conforte dans mon projet professionnel et qu’il réponde aux nombreuses questions que je me posais sur le métier d’ingénieur biomédical hospitalier. Je peux dire aujourd’hui que cet objectif est atteint et que je suis plus que jamais déterminé à mener une carrière en établissement de santé.
Ouvrages et documentations :
Conception architecturale, B Vigneron, cours DESS "TBH", UTC, 2004
Hygiène et architecture dans les établissements de santé - aide à la conception et à la rénovation des unités de soins, DRASS Rhône-Alpes, avril 1997
Anatomie et physiologie du bloc opératoire, M Kitzis, Tirésias, 1998
Architecture et hygiène hospitalière, JJ Haxhe, M Zunofen, Université de Louvain, juin 2003
L'impact des nouvelles technologies sur la conception architecturale, Guy Benfeld, techniques hospitalières n°668, juillet-aout 2002
Guide pour la conception et la rénovation des blocs opératoires, L FAGOT, Stage DESS "TBH", UTC, 2000
Vade-mecum pour l'implantation d'un IRM 3T, D Grand, M Evenas, projet DESS "TBH", UTC, 2004
Implantation des dispositifs médicaux du futur hôpital de Purpan, M Castex, S Hautdidier, rapport de stage Licence IUP TMM, juin 2004
Stratégie hospitalière et plateau technique - L'exemple de l'hôpital Edouard Herriot, ITBM-RBM 25 (2004) 54-59
Le bloc opératoire
endoscopique OR1, JB Dubuisson, C Chapron, Gynécologie Obstétrique
& Fertilité 31 (2003) 382–387
Documentations techniques, sites Internet et CD ROM de présentation des différents constructeurs :
ALM, BrainLab, Dräger,
General Electric Medical System, Hitachi, Maquet, Philips Systèmes
Médicaux, Siemens, Storz, Stryker, Trumpf.
Documentations internes :
Prestation de conseil de la SANESCO sur l’organisation et le contenu du plateau technique du CHU de Toulouse, décembre 2003
Les prescriptions techniques générales, DPMOST, mars 2004
Aide à la définition des fiches d’espace, DPMOST, mars 2004
Radioprotection en radiodiagnostic et en médecine nucléaire, J. André
Compte-rendu du séminaire
« L’évolution des technologies biomédicales et leur
impact sur la conception d’un plateau technique », juillet 2004
Sites Internet :
Association française
des ingénieurs biomédicaux : www.afib.asso.fr
Société française
de radiologie : www.sfr-radiologie.asso.fr
Société française
des Anesthésistes et Réanimateurs : www.sfar.org
Ministère de la santé
: www.sante.gouv.fr
Site du génie biomédical
: www.utc.fr/~farges
Liste des annexes :
• Annexe 1 : organigramme du CHU de Toulouse
• Annexe 2 : programme du séminaire « L’évolution des technologies biomédicales et leur impact sur la conception d’un plateau technique »
télécharger le programme (format .doc)
• Annexe 3 : illustrations des concepts de salle d’opérations intégrées
• Annexe
4 : illustrations des concepts de bloc opératoire
modulaire
ANNEXE 3 : illustrations des concepts de salle d’opérations intégrées
Visions d’une salle
d’opérations moderne par les sociétés Maquet et Stryker
Le concept OR1 de
la société Storz
Exemple de salle d’endoscopie,
concept EndoSuite Olympus
Les différentes
salles d’opérations intégrées dédiées
de la société Stryker
Le concept Variop,
société Maquet
Le bloc opératoire multi-postes et le plafond soufflant Admeco, société Becker Medical