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Si vous arrivez directement sur cette page, sachez que ce travail est un rapport d'étudiants et doit être pris comme tel. Il peut donc comporter des imperfections ou des imprécisions que le lecteur doit admettre et donc supporter. Il a été réalisé pendant la période de formation et constitue avant-tout un travail de compilation bibliographique, d'initiation et d'analyse sur des thématiques associées aux technologies biomédicales. Nous ne faisons aucun usage commercial et la duplication est libre. Si vous avez des raisons de contester ce droit d'usage, merci de nous en faire part . L'objectif de la présentation sur le Web est de permettre l'accès à l'information et d'augmenter ainsi les échanges professionnels. En cas d'usage du document, n'oubliez pas de le citer comme source bibliographique. Bonne lecture... |
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Stratégie d'achat en matière d'équipements et matériels lourds, L. Tamames, DESS "TBH", 2003-2004 URL : https://www.utc.fr/~farges/dess_tbh/ STRATEGIE D’ACHAT en MATIERE D’EQUIPEMENTS et MATERIELS LOURDS
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Laurent TAMAMES |
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier :
- Jean-Marie GREGOIRE Ingénieur Biomédical au Centre Hospitalier de Saint Brieuc pour m’avoir accueilli au sein de son service, m’avoir conseillé et surtout m’avoir fait partager son expérience et sa vision du métier d'ingénieur biomédical au travers des différentes études et situations abordées durant ces six mois de stage.
- L'ensemble des techniciens biomédicaux pour leur accueil et leur disponibilité. Je tiens à souligner ici leur professionnalisme, qui va bien au-delà d’un simple savoir-faire technique, toujours dans un souci permanent de qualité et de sécurité.
- Enfin l'ensemble du personnel du service
économique et logistique pour la qualité de l’accueil qui
m’a été réservé et leur disponibilité
ainsi que les multiples interlocuteurs internes et externes de l’établissement
qui ont pu participer aux différents travaux.
1 - PRESENTATION DU SITE
DE STAGE
1.1 - PRESENTATION DU CENTRE HOSPITALIER YVES LE FOLL
1.1.1 - Historique
1.1.2 - Les capacités de l’établissement
1.1.3 - L’activité de l’année 2003
1.1.4 - Les ressources humaines
1.1.5 - Les moyens financiers
1.1.6 - Le plateau technique
1.2 - PRESENTATION
DU SERVICE BIOMEDICAL
1.2.1 - L’organisation2 - MISE EN ŒUVRE D’UNE AUTO-EVALUATION
1.2.2 - Le personnel
1.2.3 - Les moyens financiers
1.2.4 - Les missions
1.2.5 - Objectifs du service
3.1.1 - La médecine nucléaire
3.1.2 - La réanimation polyvalente
3.2 - LA VEILLE
TECHNOLOGIQUE ET REGLEMENTAIRE
3.2.1 - La médecine nucléaire
3.2.2 - La réanimation
3.5 - LES CONTRAINTES D'INSTALLATION
3.5.1 - La médecine nucléaire
3.5.2 - La réanimation
3.6 - LE DOSSIER
D’EQUIPEMENT LOURD
3.6.1 - Rappel réglementaire
3.6.2 - Synthèse de l’état existant
3.6.3 - Composition du dossier
3.6.4 - Cheminement du dossier d’équipement lourd
3.6.5 - La constitution du dossier d’equipement lourd
3.7.1 - La médecine nucléaire
3.7.2 - La réanimation
3.8.1 - La médecine nucléaire
3.8.2 - La réanimation
Les ingénieurs biomédicaux « hospitaliers généralistes » s’accordent à dire que parmi leurs multiples activités, c’est la fonction achat qui occupe la majorité de leur temps de travail.
Une des étapes du processus d’acquisition des dispositifs médicaux située très en amont, et souvent mal connue car moins courante, est la phase "stratégique" d’étude et de préparation préalable à l’acte d’achat proprement dit.
Le décret n° 91-868 du 5 septembre 1991 [1] définit pourtant cette phase stratégique comme étant du domaine de compétences des ingénieurs :
« Les ingénieurs…dans les
domaines de leurs compétences, ils coordonnent les activités
qui concourent à la réalisation des objectifs arrêtés
par le directeur de l’établissement.
A ce titre, ils réalisent les études
préalables et mettent au point les projets, élaborent et
gèrent les programmes dont ils conduisent la réalisation…
»
Cette phase stratégique, qui joue un rôle important dans la qualité du déroulement des projets à venir, est constituée de multiples contraintes et obligations réglementaires ou non.
Dans les années à venir cette stratégie d’achat risque de prendre de l'importance du fait de l’intégration des nouveaux modes de calcul budgétaire, de la disparition de la carte sanitaire au profit du Schéma Régional d’Organisation Sanitaire et de l’obligation de rendre compte de la pertinence des choix techniques et médicaux, effectués vis à vis du besoin en soins de la population.
Ce stage au Centre Hospitalier de Saint
Brieuc a été l’occasion de s’intéresser à ce
domaine de compétence de l'ingénieur biomédical concernant
principalement deux projets :
- l’un concernant la préparation
à l’achat de deux gamma caméras à scintillation conventionnelles
qui rentrent dans le champ réglementaire des demandes d’autorisation
d’équipements et matériels lourds,
- l’autre concernant l’équipement
d’un service de réanimation polyvalente en monitoring de surveillance
et en outils d’informatisation de la feuille de soins.
Je tente à travers ce document d’expliciter les éléments importants qui rentrent en ligne de compte dans la phase stratégique de préparation à l'achat d'équipements médicaux lourds et coûteux. Les études menées pour le service de médecine nucléaire et le service de réanimation polyvalente sont abordées successivement pour chacune de ces étapes.
1 - PRESENTATION DU SITE DE STAGE1.1 - PRESENTATION DU CENTRE HOSPITALIER
YVES LE FOLL
1.1.1 - HISTORIQUE
La plus ancienne trace des hôpitaux de Saint-Brieuc est un parchemin, daté de 1433, conservé aux archives Départementales des Côtes d'Armor. Ce parchemin concerne un legs fait par Jean GOURIS à l'hôpital de Saint-Gilles, qui était situé en centre ville.
L’histoire de l’hôpital de Saint-Brieuc
ressemble à celle de beaucoup de ses homologues:
- Gestion par une congrégation
féminine
- Lettres patentes données par
le Roi en 1751
- Hôpital militaire puis établissement
chargé de recevoir les vénériens, les aliénés,
les indigents…
Il faut préciser que l'importance
de l'hôpital de Saint-Brieuc, sous la Royauté comme sous l'Empire,
vient du fait de ce que la ville de Saint-Brieuc, siège d'une garnison
intermédiaire entre Rennes et Brest, devait recevoir des troupes
militaires.
L’histoire moderne de l’Hôpital de Saint-Brieuc commence après la première guerre mondiale. Les services médico-techniques (laboratoire, radiologie, en particulier) sont installés dans les locaux de l’Hôpital de la rue des Capucins.
L’établissement devra faire face à l’accroissement de son activité et construira de multiples bâtiments.
La nécessité de devoir offrir à la population Briochine et Costarmoricaine un hôpital moderne, conduira à l’ouverture de l’Hôpital de La Beauchée en 1979.
Dès lors, s’ouvre l’ère contemporaine
du Centre Hospitalier de Saint-Brieuc, caractérisée par la
spécialisation des services médicaux et chirurgicaux, le
recrutement des Médecins spécialistes, l’acquisition d’équipements
biomédicaux, le regroupement des services de court séjour
à La Beauchée et l’affectation de l’Hôpital de la rue
des Capucins à l’hébergement des personnes âgées.
De grands évènements ont
marqué la dernière décennie :
- L’acquisition d’un équipement
d’Imagerie par Résonance Magnétique 0.5 T (1994) et son renouvellement
(1.5 T en 2003)
- L’ouverture du pavillon de la Femme
et de l’Enfant (1995)
- La mise en service du bâtiment
abritant les Urgences, le S.A.M.U. et l’Hémodialyse (1999)
- La rénovation de la résidence
Daoulas (1998 / 2001)
Le 1er juillet 2000, en présence de la Directrice de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation (ARH) de Bretagne et du Préfet des Côtes d’Armor, l’Hôpital de La Beauchée est devenu L'Hôpital Yves Le Foll, du nom de l’ancien député-maire de Saint-Brieuc qui s’était très fortement engagé dans la construction de l’établissement.
Aujourd'hui le Centre Hospitalier de Saint Brieuc, pôle de référence du secteur sanitaire n° 7, est considéré comme le troisième établissement de la région Bretagne après les Centres Hospitaliers Universitaires de Rennes et de Brest, à la fois de part sa capacité et pour son activité médicale. Il regroupe l’ensemble des spécialités médicales de routine et assure l'accueil et le traitement de tous les types d'urgences, soit directement soit en lien avec les Centres Hospitaliers Universitaires de proximité. Il est surtout à l'origine d'une activité importante sur la Bretagne, car le seul établissement de sa catégorie dans les Côtes d'Armor, contrairement aux autres départements de la région.
Courant de l’année 1998, un Projet
d’Etablissement a été élaboré, suivi d’un Contrat
d'Objectifs et de Moyens qui a été signé en octobre
2001 entre l’Agence Régionale d'Hospitalisation et le Centre Hospitalier
de Saint Brieuc. Ce contrat définit les moyens alloués sur
cinq ans, pour la réalisation du Projet d'Etablissement actuellement
en cours qui comprend entre autre :
- Le développement de l'activité
d'angioplastie coronaire
- La mise en place d'un hôpital
de jour (10 lits)
- La création d'un plateau technique
de médecine physique et de rééducation fonctionnelle
- La restructuration et l'extension du
plateau technique (blocs opératoires, réanimation, médecine
nucléaire, laboratoire, stérilisation…)
- La promotion d'une filière gériatrique
- Une démarche d'amélioration
de la qualité (auto-évaluations, sécurité des
soins, gestion des risques…)
- La poursuite de la mise en œuvre des
réseaux de soins
Le plan Hôpital 2007 ainsi que le
plan Cancer 2003/2007 provoquent actuellement l’accélération
d’un certain nombre de ces projets, notamment l’ouverture des nouveaux
services de réanimation et de médecine nucléaire
abordée au cours de cette étude.
1.1.2 - LES CAPACITES DE L’ETABLISSEMENT
L’établissement comprend 1 243 lits
et places autorisés, répartis sur trois sites géographiques
:
- Le site Yves Le Foll situé en
périphérie de Saint Brieuc : services médicaux, plateau
technique et service administratif
- Le site des Capucins situé en
centre ville de Saint Brieuc : maison de retraite, EHPAD et médecine
nucléaire
- La salle verte située sur la
commune de Quintin : établissement de convalescence d’une capacité
de 50 lits
Equipement en lits et places autorisés ( au 9 juin 2004 )
Le Centre Hospitalier de Saint-Brieuc dispose
de 14 lits de réanimation polyvalente, et 6 lits de réanimation
néonatale.
1.1.3 - L’ACTIVITE DE L’ANNEE 2003
Le Centre Hospitalier de Saint Brieuc, unique établissement de cette taille dans le département, est à l’origine d’une activité importante et concernant une grande diversité de pathologie, puisque plus de 95 % des GHM (Groupes Homogènes de Malades) sont représentés. Ceci lui confère une autonomie diagnostic et thérapeutique relativement importante.
L’activité est évaluée par l’intermédiaire des standards statistiques désormais couramment utilisés par les établissements de santé.
1.1.4 - LES RESSOURCES HUMAINES
Le Centre Hospitalier de Saint Brieuc avec environ 2 700 agents représente le premier employeur du département. Le personnel se répartie comme suit (19% d’homme, 81% de femme) :
1.1.5 - LES MOYENS FINANCIERS
Le financement du Centre Hospitalier de Saint Brieuc comme tous les hôpitaux intègre désormais les nouveaux modes de calcul budgétaire définis par la mise en œuvre progressive (sur 10 ans ou moins suivant les dernières prévisions) de la Tarification à l'Activité (T2A) . Ce nouveau mode de calcul a déjà produit des effets positifs pour l’établissement de Saint Brieuc (nouvelle tarification des séjours) traduisant une activité plutôt efficiente comparativement à certains autres établissements de la région.
Dépenses d’exploitation
1.1.6 - LE PLATEAU TECHNIQUE
Le Centre Hospitalier de Saint Brieuc dispose d'un plateau médico-technique étendu et s'est doté d’équipements modernes pour répondre aux besoins diagnostic et thérapeutique d’un bassin de population de proximité d’environ 100 000 habitants et d’un secteur sanitaire d’environ 383 000 habitants.
Blocs opératoires :
- 16 salles d’opération (8 de bloc
central, 3 de spécialité, 3 de gynécologie / obstétrique)
- 22 ventilateurs d’anesthésie
- 2 échographes équipés
de sondes de cœlioscopie et per-opératoire
- 6 colonnes de cœlioscopie
Imagerie médicale :
- 1 équipement d’Imagerie par Résonance
Magnétique 1.5 Tesla (achat 2003)
- 1 scanner à rotation continue
16 barrettes
- 2 caméras à scintillation
conventionnelles
- 2 salles d’angio-coronarographie
- 10 salles de radiologie conventionnelle
(salles os poumon et télécommandées)
- 1 panoramique dentaire
- 1 mammographe
- 3 échographes
Exploration fonctionnelle (pneumologie,
gastro-entérologie, ORL, neurologie…) :
- 43 endoscopes et vidéo-endoscopes
souples
- 3 machines de lavage / désinfection
- 12 échographes
- 3 électroencéphalographes
- 1 électromyographe
Suppléance fonctionnelle :
- 22 postes de dialyse
- 4 postes de dialyse à Lannion
fonctionnant durant la saison estivale sous surveillance technique et médicale
en télé-médecine à partir du Centre Hospitalier
de Saint Brieuc
- 220 poses de stimulateurs cardiaques
implantables
Un laboratoire d’analyse médicale
équipé d’une vingtaine d'automates (hématologie, biochimie,
toxicologie, immunologie, enzymologie…)
Le Centre Hospitalier de St Brieuc c'est
aussi en quelques chiffres, pour l’année 2003 :
- 450 sorties aériennes
- 986 600 repas servis
- 1 630 tonnes de linge lavé
- 147 000 m3 d’eau consommée
- 10 837 000 KWh d’électricité
consommée
- 1 155 tonnes de déchets traités
- 250 élèves infirmiers
et 31 élèves aides-soignants formés
Les autres établissements de saint Brieuc :
- La Clinique Armoricaine de Radiologie
est un établissement spécialisé dans le diagnostic
et le traitement des cancers (radiodiagnostic, radiothérapie, oncologie).
Cet établissement dispose de 3 accélérateurs
de particules.
- La Polyclinique du Littoral à
l’origine du regroupement de deux établissements privés assure
les soins de la femme et de l’enfant (maternité, gynécologie,
chirurgie du sein, pédiatrie, néonatologie…) ainsi que de
la chirurgie orthopédique, rachis, urologique, vasculaire et thoracique,
digestive, ORL, ophtalmologique…
- La Clinique Jeanne d’Arc spécialisé
en chirurgie : urologique, orthopédique, vasculaire, gynécologique,
stomatologie…)
Depuis 1975, le Centre Hospitalier de Saint
Brieuc dispose d’un personnel biomédical dédié à
la maintenance des générateurs de dialyse.
A partir de 1977, la sous-traitance de
la maintenance biomédicale à une société privée
débute par les ventilateurs de réanimation, puis est progressivement
généralisée à la majorité du parc de
dispositifs biomédicaux.
En 1987, le recrutement d’un Ingénieur
Biomédical va provoquer le phénomène inverse pour
aller jusqu'à recruter, de façon contractuelle dans un premier
temps, les techniciens intervenants au nom des sociétés privées.
Ceux-ci seront titularisés en 1995 et composent actuellement encore
une partie du personnel du service biomédical.
Aujourd’hui le Centre Hospitalier de Saint-Brieuc
dispose d’un service biomédical à part entière composé
d’un ingénieur et de neufs techniciens qui assurent les acquisitions,
la gestion et la maintenance des dispositifs médicaux.
1.2.1 - L’ORGANISATION
Le service biomédical est rattaché
à la Direction des Services Economiques et Logistiques dirigée
par un directeur adjoint.
Le service biomédical est placé sous la responsabilité de l’ingénieur pour la totalité des activités.
L’historique du service biomédical
de Saint Brieuc est à l’origine de la création de deux ateliers,
l'un dédié à l'hémodialyse, l'autre au biomédical
"général".
Ces deux ateliers fonctionnaient encore
jusqu'en 2003 de façon dissociée, à la fois du point
de vue des locaux et du personnel. La fusion de ces deux entités
envisagée depuis plusieurs mois, est actuellement en cours de réalisation
depuis le début de l'année 2004.
Cette réorganisation nécessite la formation des techniciens pour une meilleure polyvalence. Celle-ci est réalisée par l’intermédiaire de formation constructeur pour certains équipements (générateur de dialyse, ventilateurs…) ou par l’auto-formation entre techniciens pour les dispositifs les plus simples.
Elle doit permettre :
- Des économies, par l’intermédiaire
d’une astreinte commune (hémodialyse et biomédical général)
- Un meilleur fonctionnement avec une
présence de tous les techniciens plus fréquemment (suppression
des récupérations d’une astreinte)
- Des conditions de travail plus agréables
avec un roulement d’astreinte moins fréquent
- Un fonctionnement de service plus souple
(du fait de la polyvalence du personnel)
- Une polyvalence technique du personnel
rendant le travail plus intéressant
Le service fonctionne de 8 h à 18 h du lundi au vendredi. Les agents d’astreinte assurent une présence sur site le samedi toute la journée et un dimanche par trimestre pour la désinfection du circuit de traitement d’eau d’hémodialyse.
L’ingénieur biomédical est
situé dans les locaux du service économique, au plus près
des interlocuteurs administratifs, mais de ce fait un peu éloigné
du plateau technique et des ateliers. Ceci nécessite de sa part
des déplacements fréquents afin de maintenir une présence
sur le terrain indispensable au bon suivi des dossiers.
L’atelier de dialyse est localisé
au sein même du service d’hémodialyse et à proximité
des installations de traitement d’eau, améliorant ainsi les prestations
(délais d’intervention) auprès de ce service.
L’atelier biomédical "général"
est situé au rez-de-chaussée du bâtiment principal.
L’emplacement et la distribution des locaux actuels sont parfaitement adaptés
à l’activité biomédicale et particulièrement
agréables mais déjà insuffisants en terme de surface
(notamment de stockage) malgré leur aménagement récent
(1998). Ce besoin de surface de stockage apparaît dans les résultats
de l’audit réalisé en référence au Guide des
Bonnes Pratiques Biomédicales en Etablissement de santé (présenté
au chapitre 2).
La gestion de la maintenance de la totalité
du parc de dispositifs médicaux est assurée par le service
biomédical, en dehors des dispositifs pris en charge par le
service technique (tables d’opérations, éclairages opératoires,
autoclaves…). Certains de ces dispositifs tels que les autoclaves sont
sous la double responsabilité du service technique pour la partie
exploitation et de l’ingénieur biomédical pour la partie
acquisition.
Des secteurs spécifiques tels que
les équipements d’imagerie, les automates de laboratoire, sont entièrement
sous traités aux constructeurs, plus rarement à des sociétés
de tierce maintenance. Il s’agit là de choix réalisés
essentiellement en fonction des moyens disponibles en personnel.
Dans tous les cas, la gestion des contrats
de maintenance et le suivi des interventions sont à la charge du
service biomédical.
La politique de maintenance mise en œuvre
au Centre Hospitalier privilégie désormais la polyvalence
du personnel (chaque technicien devant être à même d’intervenir
sur tout type de dispositifs notamment durant les astreintes) sans pour
autant s’interdire une certaine spécialisation pour les interventions
les plus complexes notamment en maintenance préventive.
1.2.2 - LE PERSONNEL
Le personnel du service biomédical
est constitué de :
- Un ingénieur en chef responsable
du service
- Un technicien supérieur chargé
de la gestion des contrats d'imagerie et de laboratoire
- Un technicien supérieur responsable
de l'atelier biomédical
- Trois techniciens supérieurs
- Un maître ouvrier
- Un technicien supérieur responsable
de l'atelier d’hémodialyse
- Un maître ouvrier principal
- Un maître ouvrier
Dans les mois à venir, plusieurs
agents, qui ont fait valoir leurs droits à la retraite, vont quitter
le service biomédical. Afin de palier à ces départs
et dans une logique de bonne gestion prévisionnelle des effectifs
et des compétences, le recrutement d'un technicien supplémentaire
a déjà été effectué au deuxième
trimestre de l’année 2004.
1.2.3 - LES MOYENS FINANCIERS
Le service biomédical dispose d’un budget d'investissement annuel d’environ 1 million € pour la réalisation des achats de dispositifs médicaux inscrit au plan d'équipement. A cette enveloppe s'ajoute des enveloppes spécifiques nécessaires aux gros projets représentants en moyenne annuelle, 1 million € pour les acquisition d'équipements d’imagerie et 300 000 € pour les achats de dispositifs médicaux liés à une "opération spéciale" (équipement et aménagement de service neuf…)
Le budget nécessaire à l'exploitation représente moins de 1.5 millions € pour un parc d’environ 3 850 dispositifs médicaux. Le budget est ventilé sur les différents comptes de la façon suivante :
Dépenses d’exploitation biomédicale
Le service biomédical dispose par
ailleurs d'une enveloppe de 10 000 € par an pour l'acquisition et
le renouvellement de l'outillage, des équipements informatiques,
des ECME , du mobilier… nécessaires à ses activités.
On lui attribue également un budget
formation du personnel représentant 4 500 € par an. Cette somme
est insuffisante au regard des besoins nécessaires au maintient
des connaissances techniques du personnel. Une partie des formations est
donc négociée lors des phases d'achat des dispositifs médicaux.
1.2.4 - LES MISSIONS
Les missions du service biomédical
sont vastes et entières. Elles se déclinent en plusieurs
activités :
La fonction achats qui inclus :
- La veille technologique et réglementaire
- Le recensement des besoins des utilisateurs
- La participation au projet d’établissement
et projets médicaux
- L’élaboration des plans pluriannuels
d’investissements en tenant compte des projets de l’établissement,
des COM , des autorisations d’équipements matériels lourds…
- La réalisation des achats suivant
les règles du Code des marchés publics
- L’analyse « médico-technico-économique
» des offres
- La réalisation des dossiers d’équipements
matériels lourds
- Le conseil en organisation et le partage
du plateau technique
- La participation à l’achat des
consommables et accessoires de dispositifs médicaux
La fonction gestion technique et maintenance
:
- La réception et mise en service
des équipements
- La gestion du parc de dispositifs médicaux
assisté de la GMAO (réforme…)
- Le conseil et l’assistance technique
aux utilisateurs
- La réalisation de la maintenance
curative et préventive, des contrôles de sécurité
et de performance
- La gestion des dossiers de matériovigilance
Des actions annexes font également
partie de l’activité du service :
- Action de formation auprès de
l’Ecole Nationale de la Santé publique de Rennes, l’Université
de Technologie de Compiègne, l’Institut de Formation en Soins Infirmiers
de St Brieuc
- Travaux de recherche dans le domaine
de la dialyse
- Travaux d’amélioration continue
de la qualité et de la sécurité des soins
- Démarche qualité dans
le cadre d’une certification de type ISO
1.2.5 - OBJECTIFS DU SERVICE
Le principal objectif, considéré
comme prioritaire, concerne l’obligation de maintenance et de contrôle
qualité des équipements conformément à la réglementation
en vigueur [2]. Une partie de ces dispositifs est déjà maintenue
et entretenue en raison des orientations prises précédemment
par le service dans ce domaine. Il est toutefois nécessaire d’étendre
ce programme à l’ensemble du parc désigné par la réglementation
et de renforcer le niveau de prestation déjà réalisé.
Les moyens nécessaires à
la mise en œuvre de ces nouvelles dispositions ont été évalués
et valorisés. En fonction des choix réalisés, sous-traitance
ou prise en charge en interne, les moyens nécessaires oscillent
pour :
- Le personnel, entre 2 à 3 postes
supplémentaires
- Les moyens financiers entre 180 000
et plus de 300 000 €
- Les locaux, une extension de l’atelier
actuel est nécessaire
Les autres objectifs concernent :
- L’analyse des risques et la mise en
œuvre de solutions de contournement pour les dispositifs médicaux
et les services les plus à risques. Ce travail est en grande partie
réalisé.
- L’évolution du service en tenant
compte des départs en retraite, de la fusion des deux ateliers et
de l’organisation d’une astreinte commune est en cours de réalisation.
- L’amélioration de la prestation
d’assistance et de conseil à l’achat pour les accessoires et consommables
reste à consolider.
Une campagne de test du Guide des Bonnes
Pratiques Biomédicales et de sa grille d'évaluation et d'auto-évaluation
a été initiée en mai 2004 par l'Université
de Technologie de Compiègne. Cette phase de test avait pour but
d'entamer la procédure de validation de cet outil par les professionnels.
Il était particulièrement
intéressant de mettre en œuvre cette grille d'évaluation
et d'auto-évaluation au service biomédical du Centre Hospitalier
de St Brieuc étant donné le travail déjà réalisé
en amont durant la démarche de « pré-certification
» ISO 9002.
De plus ce travail rejoignait l'un des
Projets d'Etablissement en matière d'amélioration de la qualité
: "mise en œuvre d'auto-évaluation dans la perspective d'une visite
d'accréditation prévue en septembre 2005".
Cet exercice a donc été
réalisé avec la participation du service qualité de
l'établissement.
Le principe retenu et mis en œuvre par
le service qualité est l’audit interne.
Les principales étapes ont été
:
- La constitution de l’équipe d’audit
(ingénieur qualité, ingénieur biomédical, responsables
d’ateliers…)
- La prise de connaissance préalable
par l’ensemble des intervenants des documents de référence
(Guide des Bonnes Pratiques Biomédicales en Etablissement de Santé,
la grille d’évaluation)
- L’arrêt d’une date pour la réalisation
de l’audit sans information particulière auprès du personnel
biomédical afin de ne pas provoquer de changement par rapport au
fonctionnement habituel.
- La phase d’évaluation par l’équipe
d’audit, qui a consisté à compléter la grille, contrôler
la véracité des réponses et noter les points sur les
lesquels il était nécessaire d’interroger le personnel.
- La phase de visite des locaux et d’interrogation
des différents agents du service en fonction du besoin.
- Le rendu des résultats devant
l’ensemble du service grâce à l’informatique qui a permis
une lecture immédiate.
Les résultats obtenus par le service biomédical de Saint Brieuc sont positifs avec une note totale de 82.88 %, située très au-dessus de la moyenne nationale de 62.18 % (moyenne calculée sur un échantillon de vingt établissements Français).
Les points forts sont :
- L’activité maintenance dans sa
globalité
- La gestion du personnel
- La gestion des achats et de la qualité
- La gestion des interfaces avec les utilisateurs
L’audit à mis en évidence
des points à améliorer tel que :
- Le stockage des dispositifs médicaux
- La définition des objectifs et
leurs suivi, notamment l’évaluation de l’efficacité des actions
menées
- Le suivi de la formation professionnelle
détail des résultats de
l'audit présentés en annexe 1
Un certain nombre d’améliorations
sont apparues nécessaires lors de l’utilisation de la grille :
- La rédaction de quelques affirmations
a été jugée insuffisamment précise. Il a donc
été nécessaire de revenir au guide des bonnes pratiques.
- La nécessité d’élaborer
un « rapport » type de présentation des conditions de
réalisation de l’audit et des résultats (exemplaire proposé
en annexe 2).
Le guide des Bonnes Pratiques Biomédicales
en Etablissement de Santé et sa grille d’évaluation s'avèrent
être en plus d'un outil d'évaluation et d'auto-évaluation,
des outils de management et de motivation du personnel puissants et efficaces
dans l’optique de l’amélioration continue.
Ces résultats ont été
obtenus grâce à une mise en œuvre participative des outils
et des méthodes.
La qualité des résultats
obtenus au Centre Hospitalier de Saint Brieuc reflète tout le travail
fournit par le service biomédical lors de la préparation
à la certification ISO 9002. La mise en œuvre du guide des bonnes
pratiques biomédicales peu donc être envisagée comme
une alternative ou une préparation judicieuse en vue d'une éventuelle
certification de type ISO.
La stratégie d’achat consiste essentiellement à élaborer en amont de l’acte d’achat (le plus souvent sous forme de marché public), une série d’actions qui doivent permettre d’optimiser le traitement de l’offre à la demande. Ces actions concernent tous les aspects du dossier : définition du besoin technique, réponse à la demande sanitaire de la population ainsi que la conformité réglementaire du dossier.
3.1 - LES PROJETSL’extension et la restructuration du plateau
technique prévues au projet d’établissement inclues :
- le transfert du service de médecine
nucléaire du site des Capucins vers le plateau technique d’imagerie
médicale du centre Yves Le Foll au sein d’un nouveau service actuellement
en cours de construction.
- la construction d’un nouveau service
de réanimation polyvalente d’une capacité de 14 lits pour
permettre l’ouverture d’un service de soins continus dans les locaux libérés.
Les projets de constructions neuves dans
les hôpitaux Français, étant historiquement source
de financement convenable, sont également l’occasion d’investir
dans des équipements neufs.
3.1.1 - LA MEDECINE NUCLEAIRE
Ce déménagement de service
est l’occasion de renouveler les deux gamma caméras à scintillation
conventionnelles existantes (1 double et 1 simple tête respectivement
de 8 et 9 ans d’age) ainsi que quelques dispositifs médicaux (parmis
les plus vétustes) pour le nouveau service. Ce changement de gamma
caméra évite :
- des coûts de déménagements
onéreux pour des équipements qui auraient nécessité
un changement dans un futur proche vu leurs anciennetés
- des arrêts d’activité importants
pour le service lors du déménagement des deux gamma caméras
(1 semaine minimum par équipement)
3.1.2 - LA REANIMATION POLYVALENTE
La création de ce nouveau service
intègre le changement des moniteurs de surveillance multi-paramétriques
actuels de marque Philips installés depuis 8 ans. Ces moniteurs
encore récents et en bon état équiperont le futur
service de soins continus à moindre coût.
Par ailleurs, un projet d’informatisation
de la feuille de soins, non prévu initialement est apparu nécessaire
au personnel soignant lors des visites de site réalisées
pour la préparation du projet architectural du service de réanimation.
La veille technologique et réglementaire
fait partie des attributions de l’ingénieur biomédical. Il
dispose de nombreuses sources d’informations : revues spécialisées,
sites Internet, journal officiel, salons…
Cette activité est particulièrement
importante pour les gros équipements et demande de suivre l’évolution
technologique pour discuter d’égal à égal avec le
corps médical et réglementaire pour une bonne gestion des
projets. Les erreurs qui pourraient être commises dans la gestion
de ce type de projet sont lourdes de conséquences pour l'activité
de l'établissement et peuvent avoir des répercussions par
effet "ricochet" sur d'autre projet.
Les principales difficultés rencontrées
concernent :
- La nécessité de consacrer
un temps à cette activité pour aller chercher l’information
- La disponibilité des fournisseurs
qui ne se mobilisent pas toujours facilement sans projet concret
- Le suivi de l’évolution de différentes
applications pour évaluer les éventuels transferts d’examens
d’une application sur l’autre (ex : angiographie et scanner)
- La rencontre avec un interlocuteur adapté
à sa demande (ingénieur d’application, chef produit…)
- La distinction à faire entre
le discours commercial et les informations prouvées
- Le suivi des rachats de sociétés
et les répercutions qu’ils peuvent engendrer sur les gammes de produits
3.2.1 - LA MEDECINE NUCLEAIRE
L'acquisition de gamma caméra ne
se présentant pas régulièrement et la commercialisation
depuis quelques mois de nouveaux modèles de gamma caméras
a nécessité une mise à jour des connaissances de l'ensemble
des intervenants (ingénieur biomédical, médecin, cadre,
manipulateur). Les différents concurrents ont donc été
invités à réaliser une présentation de leur
gamme de produits suivie d'un échange questions / réponses
et d'une présentation du projet du CH de St Brieuc. Cette
étape sera suivie de contact avec différents services de
médecine nucléaire publiques ou privés et dans le
cadre du processus d'achat de visite sur site et de manipulation des équipements.
La principale interrogation porte sur
le volume des examens de médecine nucléaire qui sera réalisé
dans les 10 années à venir (durée de vie d’une caméra)
en fonction de l’évolution de certaines applications :
- IRM
- Echographie de stress
- PET Scan
Cet aspect de la veille technologique
ne remet pas en cause le présent projet mais rentre en ligne de
compte pour une éventuelle 3e gamma caméra.
La réglementation concerne essentiellement
la protection des personnels et des patients vis à vis des rayonnements
induits par les radioéléments utilisés pour les examens
[3] ainsi que la gestion des déchets [4]. Il est primordial de définir
les radioéléments employés et la nature de l'utilisation
qui en est fait (diagnostic et thérapeutique). Ces informations
sont disponibles sur l'autorisation (nominative) de détenir et d'utiliser
des radioéléments. Pour le service de médecine nucléaire
de St Brieuc : utilisation à but diagnostic et thérapie limitée
à 740 MBq par application pour les Radio-isotopes suivants : Technétium,
Gallium, Iode 131 (dans la limite des 20 m Curie : pas de thérapie
à base d'Iode 131).
3.2.2 - LA REANIMATION
La partie monitoring de surveillance ne
pose aucune difficulté particulière car il s’agit de dispositifs
connus du service biomédical et technologiquement éprouvés.
L'informatisation de la feuille de soins
est beaucoup plus complexe puisque à ce jour très peu de
services de réanimation en sont pourvus. Par ailleurs ces dispositifs
ont été le plus généralement commercialisés
par des sociétés biomédicales à l'occasion
d'installation de monitoring de surveillance.
La demande d'informatisation de la feuille
soins en réanimation a été initialement faite par
le personnel du service de réanimation. L'ingénieur biomédical,
en soutenant ce projet, a là aussi assuré la fonction de
veille technologique en permettant d'initier au sein de l'établissement
une réflexion sur ce thème. Ce soutient s'est réalisé
en complète coopération avec le service informatique, pleinement
concerné par le projet. La présence du service informatique
est importante car elle induit automatiquement d'autres filières
d'information et par conséquent des fournisseurs potentiels très
différents des importateurs biomédicaux.
Le projet médical est une composante
du projet d’établissement. Il est un élément
de part les informations le constituant, qui vient nourrir le COM (Contractualisation
des Objectifs et des Moyens) signé avec la tutelle. Cet élément
est indispensable à prendre en compte dans la perspective d’un achat
ou d’un renouvellement d’autorisation d’équipement matériel
lourd puisqu’il définit l’activité médicale et les
perspectives d’évolution attendues.
Le renouvellement des deux gamma caméras
est une opportunité pour répondre à certaines remarques
du précédent projet médical du service de médecine
nucléaire. Le cahier des charges prévoira donc l’acquisition
de caméras double tête pour permettre une plus grande rapidité
d’examen, ainsi que des stations d’acquisition et de relecture adaptées
en nombre et en performance.
Par ailleurs l’établissement de
Saint Brieuc a lancé en juin 2004 l’étude d’un nouveau projet
médical en constituant des groupes de travail par secteur d'activité.
L’ingénieur biomédical est sollicité pour le projet
médical en raison de sa connaissance du plateau technique.
Ceci a été l’occasion de
s’intéresser au groupe de travail Imagerie, médecine nucléaire
en participant à la rédaction du descriptif de l’existant
: volet quantitatif et volet qualitatif. Ces éléments serviront
de base au débat intra-hospitalier qui suivra.
Pour le service de médecine nucléaire,
il a paru important de souligner les difficultés rencontrées
pour prendre en charge la totalité des demandes d’examen issue du
secteur sanitaire n° 7, en soulignant les équipements vieillissant
et le manque de personnel.
En l’absence de données précises
une note basée sur un calcul estimatif a été rajoutée
afin d’estimer la "fuite" de patients du secteur sanitaire n° 7 nécessitant
un examen de médecine nucléaire et qui le réalisent
sur un autre centre que celui de St Brieuc. Le résultat fait apparaître
une fuite d’environ 2 600 patients du secteur sanitaire n°7 vers le
CRLCC de Rennes. Ce calcul vient renforcer la priorité d’implantation
d’une 3e gamma caméra sur le secteur de St Brieuc déjà
souligné dans le précédent SROSS. projet médical
de médecine nucléaire présenté en annexe 3
Les investissements en matière d’équipements
médicaux étant de plus en plus coûteux à l'achat
et en exploitation il est indispensable de posséder une bonne connaissance
des partenaires éventuels au niveau local (cliniques, centres médicaux,
hôpitaux de proximité…) et des solutions d'association possible
(GIE, GCS, convention…). Cet aspect très "politique" doit également
tenir compte des orientations de la direction générale et
du contexte relationnel des professionnels médicaux souvent
issus de milieu concurrent publique / privé.
La mise en œuvre de projet d’équipements
lourds quelque soit l’application concernée nécessite une
vision globale de la situation :
- Besoins sanitaires du secteur (SROSS)
- Capacité de l’établissement
à mener et faire vivre un projet en prenant en compte l ‘ensemble
des paramètres (personnel, coût d'exploitation, compétences
techniques et médicales…)
- Partenaires éventuels (cliniques,
cabinet de radiologie, centres médicaux, hôpitaux de proximité…)
- Pérennité des équipements
considérés
- Les sites d’installation potentiels
(terrain, locaux, proximité de service d’hospitalisation…)
Cette problématique ne se pose
pas pour le projet du service de réanimation étant donné
sa nature purement hospitalière.
Concernant la médecine nucléaire
la demande de renouvellement d’autorisation pour les 2 gamma caméras
a été sollicitée pour un fonctionnement identique
à l’existant (hospitalier pur). Mais un débat a été
engagé en interne par rapport à l’éventuel 3e gamma
caméra qui pourrait faire l’objet d’une demande d’autorisation avec
ouverture au secteur privé. Dans cette hypothèse l’idéal
serait l’implantation de cet équipement supplémentaire sur
le site de l’hôpital afin d’économiser les coûts d’infrastructure
(locaux, équipements, personnels…). Mais ceci est sujet à
débat au sein de l’établissement, car faire côtoyer
du personnel médical publique et privé est souvent source
de conflit particulièrement pour une discipline comme la médecine
nucléaire qui, contrairement à l’imagerie IRM ou scanner,
n’implique pas pour le personnel extérieur la nécessité
d’une structure annexe (cabinet de ville).
La construction du nouveau service en
cours est dotée d’une 3e salle (non aménagée) susceptible
de recevoir cet équipement dans les années à venir.
Cet espace pourrait également servir pour l’installation éventuelle
d’un PET Scan.
3.5.1 - LA MEDECINE NUCLEAIRE
Pour l’implantation des équipements
d’imagerie les contraintes sont essentiellement liées à la
structure du bâtiment. La relation avec l’équipe chargée
de la construction (ingénieur, bureau de contrôle, bureau
d’étude…) est primordiale et rend nécessaire une présence
suivie de l’ingénieur biomédical aux réunions de chantier.
Il doit disposer d’un minimum de renseignement
sur les équipements à installer :
- La masse d’une gamma caméra de
2 à 3 tonnes pour définir la résistance de la dalle
béton (850 Kg/m²)
- La protection contre les rayonnements
(à adapter selon la nature des matériaux employés
: béton plein, dalle alvéolée, béton Baryté…)
- La connexion avec le système
informatique de gestion de rendez-vous ou de gestion de la traçabilité
des injections et des générateurs
- La nature du revêtement de sol
qui doit être suffisamment rigide pour éviter les dysfonctionnements
lors des chargements de collimateurs notamment pour les modes tout automatique
- La masse d’une cellule blindée,
pour la préparation en laboratoire "chaud" des injections, de 1.5
à plus de 2 tonnes en fonction des options retenues (ex : hauteur
variable..)
- La ventilation des locaux, le respect
des surpressions et circuits de ventilation séparés
Mais aussi sur la réglementation
applicable au traitement des déchets :
- Solides : qui nécessite un local
de décroissance pour le stockage des déchets associés
à une traçabilité précise (informatisé
ou non)
- Liquides : qui nécessite un local
de décroissance équipé de 2 cuves de stockage (en
fonctionnement alterné stockage / décroissance)
3.5.2 - LA REANIMATION
Les principales difficultés rencontrées
pour l’implantation des moniteurs de surveillance concernent le réseau.
Les moniteurs Philips existants sont utilisés sur un réseau
propriétaire incompatible avec le réseau TCP/IP (prise RJ
45) du nouveau service. En attendant la livraison des moniteurs neufs,
les moniteurs actuels seront connectés au réseau neuf par
l’intermédiaire de "bretelles" fabriquées et installées
par la société PHILIPS afin de conserver la fonction réseau.
Ces moniteurs seront installés
dans le nouveau service sur des bras plafonnier articulés. Pour
se prémunir des éventuelles surprises lors du déménagement,
une chambre "témoin" a été réalisée
permettant de positionner l’ensemble des équipements médicaux
et de faire valider par l’équipe soignante les solutions retenues.
Les contraintes d’implantation concernant
le logiciel d’informatisation de la feuille de soins sont importantes et
jugées à juste titre prioritaires au CH de St Brieuc puisque
l’établissement dispose d’un Dossier Médical Commun très
avancé. Ces contraintes sont essentiellement liées à
la communication avec les logiciels et systèmes informatiques déjà
existants dans l’établissement. Considérant l’importance
de cet aspect du dossier et la fréquence avec laquelle ces difficultés
de communication se présentent à l’occasion des achats de
dispositifs médicaux de plus en plus informatisés et communicants,
un document de présentation du SIH informatisé du CH de St
Brieuc a été rédigé à destination des
futurs fournisseurs biomédicaux.
Ce document, intitulé "impacts
sur le SIH, contraintes et fonctionnalités" passe en revu toutes
les contraintes informatiques (réseau, logiciel, sauvegarde, sécurité,
protocole de communication…) ainsi que les exigences incontournables pour
une future implantation, notamment la complète compatibilité
avec la sous couche Citrix Meta Frame développée à
St Brieuc. Il fournit donc tous les renseignements nécessaires pour
obtenir de la part du futur fournisseur de logiciel la garantie d’une communication
totale avec l’ensemble des applications mise en œuvre (laboratoire, service
des entrées, dispositifs médicaux, serveurs…)
sommaire du document "impacts sur le SIH,
contraintes et fonctionnalités" présenté en annexe
4
En l’absence de normes quant à
l’hygiène des outils informatiques dans les locaux aseptiques à
usage médical, il est exigé des Unités Centrales non
ventilés, des claviers étanches et des accessoires garantissant
une hygiène maximale (souris optique, track ball, trim knob…).
3.6.1 - RAPPEL REGLEMENTAIRE
Des demandes d’autorisation ou de renouvellement
d’autorisation sont requises pour les équipements lourds, les activités
de soins ainsi que pour la détention et l’utilisation de radioéléments
(autorisation attribuée nominativement à un médecin
Isotopiste)
Depuis quelques années de nombreuses
modifications sont intervenues dans la réglementation applicable
au traitement des dossiers d’autorisation d’équipements lourds.
Il s’agit de façon générale de décentralisation
des décisions du ministère de la santé vers les Agences
Régionales d’Hospitalisation.
Les indices de besoins
Article R.712-7 du code de la santé
publique [5]
Les indices de besoins en matière
d’équipements lourds sont fixés par arrêtés
pour un nombre d’habitants donné. Pour la Bretagne les indices de
besoin concernant les gamma caméras sont des indices régionaux.
Les périodes de dépôts
des dossiers :
Article R.712-39 du code de la santé
publique
Les dossiers de demande ou de renouvellement
d’autorisation doivent être déposés selon les périodes
définies par la nature de l’équipement et de l’autorité
compétente. Les périodes de dépôt pour les gamma
caméras conventionnelles sont du 1er janvier au 28-29 février
et du 1er juillet au 31 août de chaque année. Ceci nécessite
une programmation précise du déroulement de l’étude
du dossier afin de ne pas rater la fenêtre de dépôt.
La liste des équipements soumis
à autorisation :
Article D.712-15 et R.712-2 du code de
la santé publique
La dialyse est soumise à autorisation d’activité de soins et non plus d’équipement matériel lourd depuis le 23 septembre 2002 [6].
La visite de conformité :
Article D.712-14 du code de la santé
publique
Obligatoire lors de la mise en service
des équipements elle est sollicitée par l’établissement
auprès de la DDASS (médecin inspecteur). Elle a pour but
de vérifier sur site les conditions d’installation et de fonctionnement
de l’équipement autorisé.
3.6.2 - SYNTHESE DE L’ETAT EXISTANT
Activité au niveau national :
Aucune donnée statistique au niveau
national n’est disponible auprès du ministère de la santé
concernant l’activité que représentent les demandes d’autorisation
d’équipements matériels lourds, étant donné
la déconcentration régionale des procédures d’attribution.
L'évolution du volume de dossier traité suit logiquement
celle des indices de besoins. Ceux-ci ont évolué essentiellement
pour les équipements d’IRM (1 appareil pour 500 000 habitants en
1993 à 1 pour 140 à 190 000 en 2003) [7] et pour les TEP
Scan qui constitue une nouvelle application d’imagerie. Les indices de
besoins pour les gamma caméras n’ont pas évolué entre
1993 et 2004 (1 appareil pour 140 000 habitants).
La responsabilité des ingénieurs
biomédicaux :
Les demandes d’autorisation d'activités
de soins sont toujours dépendantes d’une direction de l’établissement
et placées sous la responsabilité directe d’un directeur.
Concernant les autorisations d’équipements lourds, ceci est moins
vrai car les ingénieurs biomédicaux sont sollicités
pour leur connaissance du plateau technique et des activités qui
s'y déroule.
Selon une enquête réalisée
en 1999 [8] auprès de 48 professionnels :
- la participation des ingénieurs
biomédicaux à l’élaboration des dossiers d’équipements
lourds est importante pour 75% d’entre eux
- Leurs participations est plus globale
dans les établissements de petites tailles où ils sont impliqués
à tous les niveaux du dossier (récolte des données,
rédaction, suivi administratif…)
- La rédaction d’un chapitre consacré
au dossier d’évaluation était (en 1999) réalisé
dans moins de 40% des dossiers d’équipements lourds
Ces données n’ont de toute évidence
que très peu évoluées hors mis pour le dossier d’évaluation
désormais connu à la fois des établissements hospitaliers
et des tutelles et qui fait aujourd'hui partie des éléments
incontournables.
3.6.3 - COMPOSITION DU DOSSIER
La composition du dossier de demande d’autorisation
(ou de renouvellement d’autorisation) d’équipement matériel
lourd est réglementaire [5]. Ce dossier comporte 4 chapitres :
A) Le dossier administratif
Il comporte l’identification du demandeur,
la capacité de l’établissement, la liste des activités
et équipements lourds autorisés au CH de St Brieuc.
Il contient une présentation de
l’installation et la motivation de la demande d’autorisation. Cette présentation
fait référence :
- au dernier projet médical du
CH de St Brieuc (renforcement de la cardiologie et de la cancérologie)
- à la carte sanitaire pour la
prise en compte de l’aspect quantitatif compte tenu de l’indice des besoins
(un appareil par tranche de 140 000 habitants) sur la région Bretagne.
On souligne ici le déficit du secteur sanitaire n° 7 en matière
de gamma caméra par rapport aux équipements en service.
- au volet complémentaire du SROSS
de Bretagne "imagerie médicale et radiothérapie" pour la
prise en compte de l’aspect qualitatif. On précise que le SROSS
définit comme prioritaire sur la région Bretagne la localisation
d’une troisième gamma caméra sur le secteur sanitaire n°
7.
Il précise le planning prévisible
de l’opération et la procédure d’acquisition retenue pour
les gamma caméras tenant compte des seuils de marchés publics
(> 250 000 € appel d’offres ouvert).
Il fournit l’engagement de l’établissement
de St Brieuc à respecter les caractéristiques du projet notamment
en matière de dépense générée par l’activité.
Le CH de St Brieuc assurant seul le financement
et le fonctionnement des équipements, le volet "conventions de coopération"
n’est pas abordé. Il s’agit pour autant d’un chapitre important
notamment dans le cas de groupement (GIE , GCS …)
B) Le dossier relatif au personnel médical et non médical
Il précise l’aspect quantitatif
et les formations et spécialités des personnels médicaux
et paramédicaux. Une copie de l’autorisation de détention
de radioéléments artificiels, délivrée par
le ministre chargé de la santé ou le directeur de l’agence
du médicament et après avis de la CIREA , est jointe au dossier
pour assurer de la conformité à la réglementation.
L’activité de médecine nucléaire
nécessite l’intervention d’un radiophysicien à temps partiel.
La pénurie actuelle de radiophysicien a rendu obligatoire la signature
d’une convention de mise à disposition avec la Clinique Armoricaine
de Radiologie de Saint Brieuc. Ce document est joint au dossier.
C) Le dossier technique et financier
Il précise les caractéristiques
d’installation et la localisation précise des 2 gamma caméras.
Un plan du futur service de médecine nucléaire est joint
ainsi qu’un plan général pour souligner la proximité
du futur service et du plateau technique d’imagerie.
La partie financière définie
le coût estimé des deux équipements (755 530 €)
et de leurs périphériques ainsi que le mode de financement
(emprunt 90% et autofinancement 10%). S’agissant de renouvellement d’équipements
aux caractéristiques identiques à l’existant sans modification
d’activité, la présentation du budget prévisionnel
d’exploitation n’est pas abordée.
D) Le dossier d’évaluation
Ce dossier requis depuis la parution du
décret n° 97-1165 du 16 décembre 1997 [9] est l’évolution
la plus importante concernant les dossiers d’autorisation d’équipements
matériels lourds. La démarche d’évaluation s’est aujourd’hui
imposée dans les établissements de soins et il devient nécessaire
de rendre compte de la pertinence de la demande d’autorisation, de l’efficience
du projet envisagé et de la qualité de la prestation fournie
auprès de la population de patients pris en charge.
A ce jour et en l’absence de référentiel
précis (en attente de publication par l’ANAES ), l’ensemble des
acteurs : tutelles, hôpitaux…ignorent les méthodes et les
indicateurs précis à prendre en compte pour la constitution
de ce dossier.
Le dossier d’évaluation à
donc été réalisé en prenant en compte :
- Les objectifs du SROSS sur le secteur
sanitaire n° 7 (cité au dossier administratif)
- Les critères retenus pour l’évaluation
de l’activité du service qui sont :
• L’activité globale du service de Médecine Nucléaire;Dossier d'évaluation de médecine nucléaire présenté en annexe 5
• La répartition des principaux prescripteurs des examens de médecine nucléaire ( en nombre d’actes en Z) ;
• L’origine géographique des patients ( par secteur sanitaire ) ;
• La répartition des actes réalisés par tranche d’âge ;
• La répartition des actes par nature ou territoire anatomique exploré ;
• L ‘évaluation de la satisfaction des patients (résultat de l’enquête réalisée pour la période du 1er et 2e trimestre 2003) ;
3.6.4 - CHEMINEMENT DU DOSSIER D’EQUIPEMENT LOURD
Le dossier de renouvellement d’autorisation
des deux gamma caméras a été transmis à la
DDASS à l’attention de la directrice de l’ARH où il a subit
un premier contrôle afin de vérifier qu'il soit complet. Il
sera ensuite transmis au CROSS ou un rapporteur sera désigné
pour instruire le dossier auprès de la commission exécutive
de l'ARH.
3.6.5 - LA CONSTITUTION DU DOSSIER D’EQUIPEMENT LOURD
Avant la constitution du dossier d’équipement
lourd il est nécessaire d’avoir pris les dispositions suivantes
:
- Dans le cas d'une acquisition définir
au préalable dans le PPI, une estimation du montant approximatif
de l’opération
- Mettre en place une procédure
d’évaluation de la satisfaction des patients (pour les demandes
de renouvellement d’autorisation) avec une certaine antériorité
- Programmer le dépôt de
la demande de renouvellement d’autorisation auprès de la DDASS un
an avant son échéance
- Prendre en compte la fenêtre de
dépôt du dossier pour une bonne planification
- Estimer le temps nécessaire à
la récupération des données pour la constitution du
dossier (en fonction de l’habitude et de la réactivité des
directions de l’établissement)
- Présenter l’opération
aux instances consultatives de l’établissement (CA , CME , CTE )
pour avis
- Affiner le coût d’investissement
par l’intermédiaire d’une étude comparative de l’offre industrielle
- Sur le plan pratique, tenir à
jour un document récapitulatif du planning des autorisations d'équipements
matériels lourds de l'établissement
Exemple sous forme de tableau :
La constitution du dossier nécessite
l’obtention de données importantes auprès de nombreux interlocuteurs
(la quasi-totalité des directions de l’établissement sont
sollicitées). Le délai nécessaire à la récupération
de toutes ces données est un élément à prendre
en compte dans le planning de réalisation.
Interlocuteurs sollicités pour le dossier de renouvellement d’autorisation des gamma caméras :
La constitution du dossier de demande d’autorisation d’équipement lourd doit être réalisée en ayant à l’esprit la volonté d’être le plus clair et le plus synthétique possible. Le dossier doit comporter les informations utiles uniquement, afin d’en faciliter la lecture par les futurs rapporteurs.
3.7 - L’OFFRE INDUSTRIELLEAfin de préparer la définition
des besoins, une étude de l’offre industrielle a été
réalisée. Pour chacun des projets, les différents
fournisseurs potentiels ont été invités à réaliser
des présentations de leur offre ainsi que des visites de sites destinées
au personnel soignant, informaticien et biomédical. Cette étape
permet à l’ingénieur biomédical de prendre conscience
des produits disponibles sur le marché mais aussi de prendre connaissance
de la mobilisation et de l’implication des différents personnels
(médecins, cadres…) concernés à l’intérieur
de l’établissement.
3.7.1 - LA MEDECINE NUCLEAIRE
Le nombre de fournisseurs potentiels de
gamma caméra s’est considérablement réduit ces dernières
années avec le rachat de nombreuses sociétés concurrentes.
Ce phénomène de concentration
provoque actuellement une relance de l’activité avec la production
de nouvelles gammes d’équipements.
Les trois sociétés qui commercialisent
ces produits sont : GE Health Care, Siemens, Philips, tous leaders dans
le domaine de l’imagerie médicale. En France, la présence
de la société SEGAMI reste marginale avec la commercialisation
de stations d’acquisition et de lecture, connectables sur les gamma caméras
distribuées par les fournisseurs cités ci-dessus et pose
le problème de la recherche de responsabilité en cas de dysfonctionnement
éventuel.
La technique d’imagerie des gamma caméras
est la même depuis de nombreuses années. L’informatique a
permis d’améliorer la rapidité de traitement. L’évolution
majeure consiste en l’association d’une gamma caméra et d’un scanner
à l’image du TEP Scan. L’association de ces deux applications est
toute récente (salon de Philadelphie de juillet 2004) et à
ce jour plutôt destinée au marché Américain.
La France ne semble pas prête à l’utilisation de ces nouveaux
systèmes ni du point de vue financier ni du point de vue médical.
Les performances des scanners utilisés sont très disparates
(du mono-détecteur au 16 barrettes) et les coûts très
élevés (jusqu'à 2 fois le prix d’une gamma caméra).
Il n’est pas certain que cette approche encore toute récente, est
le même intérêt médical que pour le TEP Scan.
Les fournisseurs eux même en fonction des performances de leurs équipements
les présentent pour des applications très différentes
(correction d’atténuation, localisation, imagerie de perfusion…).
L’étude comparative des différents
équipements a aussi permis au personnel médical de prendre
conscience des réalités tout particulièrement en ce
qui concerne les coûts et de leurs faire revoir leurs exigences dans
un contexte plus proche de la réalité.
étude comparative de l’offre industrielle
présentée en annexe confidentielle
3.7.2 - LA REANIMATION
Les moniteurs de surveillance :
Le rachat récent de nombreuses
sociétés concurrentes a réduit le nombre de marques
de moniteurs disponibles.
Les principales sociétés
susceptibles de fournir des moniteurs de surveillance adaptés
à la réanimation sont : Dräger (moniteur Siemens), Philips,
Spacelabs, GE Médical System (moniteur Marquette).
Les moniteurs sont des dispositifs dorénavant
très aboutis et fiables. L’évolution principale concerne
les paramètres de bases ECG, PNI, SpO2, T° qui sont désormais
chez la plupart des fournisseurs regroupés sur un module unique.
Tous les concurrents proposent des modules individuels pour le CO2, les
pressions invasives…ainsi que des paramètres plus "exotiques" et
qui à ce jour ne sont pas exploités en routine dans les services
de réanimation polyvalente EEG continu 2/4 canaux, BIS (surveillance
de la profondeur d’anesthésie), débit cardiaque non invasif…
Les performances en matière de
communication, de stockage des données et de gestion des alarmes
sont satisfaisantes chez tous les concurrents.
L’informatisation de la feuille de soins
:
A ce jour très peu de service de
réanimation dispose de logiciel d’informatisation de la feuille
de soins. La mise en place de dossier patient informatisé, l’évaluation
et la nécessité de traçabilité dans la production
de soins sont des aspects qui font évoluer la demande.
Le marché à l’écoute
du besoin est en pleine évolution avec de nouveaux produits.
Les fournisseurs sont donc nombreux et
dissociés en deux catégories :
- Les fabricants de moniteurs de surveillance
qui commercialisent des logiciels : GE Medical System, Dräger, Philips
- Les sociétés dont la seule
activité est le développement d’outils informatique : XR
Partner, iMD Soft, Bow Medical…
La quasi totalité des systèmes
approchés au cours de ces visites sont tous très puissants
et performants sur la récupération de données, les
possibilités de paramétrage, l'exploitation par des requêtes,
... Les différences sont plus sensibles sur la qualité de
l'interface, l'intégration des données plus textuelles (transmissions,
prescriptions, observations médicales, ...), les relations avec
la société (paramétrage, formation, installation,
évolution, maintenance, ...). Des différences majeures apparaissent
en ce qui concerne l’expérience de ces sociétés, de
toute évidence très disparate.
La visite de plusieurs sites a permis
de se rendre compte que les résultats atteints avec l’informatisation
sont très variables d’un service à l’autre. Parmis ceux-ci
le service du CHSF d’Evry qui fonctionne en zéro papier et le CHV
de Lausanne qui utilise l’informatique comme banque de stockage des données
de surveillance. Le niveau d’exploitation atteint par les différents
services ne semble pas nécessairement dépendre de l’outil
informatique choisi, mais plutôt de la capacité organisationnelle
de l’équipe soignante et de la volonté de l’ensemble des
participants (informaticien, laboratoire, biomédical..) à
participer au projet.
Les coûts d’investissement sont
particulièrement élevés et les dépenses d’exploitation
(garantie, maintenance, évolutivité) sont importantes mais
pourtant indispensables pour assurer la pérennité du service
rendu par le logiciel.
étude comparative de l’offre industrielle
présentée en annexe confidentielle
La définition des besoins est une
étape fondamentale dans la préparation à l’achat.
La rédaction du cahier des charges, passage obligé pour la
réalisation de la consultation, impose une réflexion des
différents acteurs sur l’intérêt de telle ou telle
prestation.
Cette définition des besoins s’est
réalisée avec la participation des médecins, cadres
et personnel infirmier ou médico-technique de façon tout
à fait conventionnelle. Seul le projet d’informatisation de la feuille
de soins a nécessité la participation active du chef de projet
informatique et la constitution d’une équipe de référents
infirmiers afin de s’appuyer sur un même groupe pour la réalisation
des visites de sites.
3.8.1 - LA MEDECINE NUCLEAIRE
Le marché passé sous forme
d’appel d’offre ouvert est constitué d’un seul lot. Ce choix impose
l’achat de 2 gamma caméras de même marque mais offre tous
les avantages liés à un fournisseur unique (prix réduit,
formation et utilisation des équipements facilités, interlocuteur
unique…). La dépose des équipements existants est incluse
sous forme d’option ainsi que l’éventuelle fourniture d’un dispositif
de correction d’atténuation. Cette dernière option permettra
dans le meilleur des cas de disposer d’une offre et de la garantie de la
faisabilité technique mais ne sera pas retenue pour les nombreuses
raisons évoquées au chapitre 3-7-1.
Le Cahier des Clauses Techniques Particulières
inclus :
- Une présentation sommaire de
l’activité du service de médecine nucléaire afin de
renseigner les futurs candidats sur le contexte local
- Une présentation des attentes
médicales
- Une offre de maintenance complète
pour une durée de 6 ans
configuration de base souhaitée
extrait du CCTP présentée en annexe 6
Les critères de choix qui sont
apparus importants au cours de la définition des besoins sont :
- Des gamma caméras double tête
pour réduire la durée d’examen
- La polyvalence des gamma caméras
pour une plus grande souplesse d'utilisation dans le fonctionnement du
service au quotidien
- La facilité d'utilisation et
la fonctionnalité de l'ensemble (caméras, stations, réseau…)
- La capacité des stations d'acquisition
à permettre un pré traitement des images par les manipulateurs
avant la lecture par les médecins
- Un mode de changement des collimateurs
rapide et facile à mettre en œuvre par les MER
Par ailleurs l’ensemble du "petit matériel"
du service qu’il était initialement prévu de renouveler sous
forme de consultation informelle sera inséré sous la forme
de lots séparés dans l’appel d’offres gamma caméras
en raison des prix annoncés très élevés pour
la cellule blindée et au nom de l’unicité du projet. Le cahier
des charges sommaire fournit dans ce cas les caractéristiques minimales
à respecter. Cahier des charges présenté en Annexe
7
3.8.2 - LA REANIMATION
Le marché sera passé sous
forme d’appel d’offres ouvert et constitué d’un ou de deux lots
selon la concrétisation ou non du projet d’informatisation de la
feuille de soins.
Les moniteurs de surveillance :
La définition des besoins prévoit
la fourniture de 14 moniteurs de réanimations sans particularités
majeures. Plusieurs équipements ou accessoires sont définis
en options obligatoires pour permettre un choix définitif après
les essais ou en options libres tout particulièrement pour les modules
"exotiques" qui ne présentent pas un grand intérêt
pour le service mais qu’il est utile de faire chiffrer lors de l’appel
d’offres afin de se prémunir d’éventuelles hausses de prix.
Les fournisseurs proposent en fonction
de leur partenariat avec tel ou tel fournisseur différentes technologies
pour la surveillance de l’oxymétrie (Massimo, Nellcor, Novametrix…)
ou de la Pression Non Invasive.
La maintenance des moniteurs de surveillance
sera prise en charge en interne par le service biomédical mais il
est demandé aux candidats de chiffrer cette prestation afin d’obtenir
des renseignements précis sur les conditions et les coûts
de maintenance.
configuration de base souhaitée
extrait du CCTP présentée en annexe 8
Les critères de choix qui sont
apparus importants au cours de la définition des besoins sont :
- L’efficacité de la surveillance
(absence de fausses alarmes...)
- Les performances du fournisseur en matière
d’assistance et de maintenance
- La qualité de la récupération
des données de surveillance après un transport
L’informatisation de la feuille de soins
:
Le projet d’informatisation de la feuille
de soins est le moins abouti de tous les dossiers d'achats traités.
Il est encore soumis à de nombreuses contraintes et interrogations
pour certaines importantes :
- L'apparition du projet sans réelle
programmation
- L’absence d’interlocuteur "moteur" et
organisationnel au sein de l'équipe médicale du service de
réanimation
- Le financement partiel du projet (coût
plus élevé qu’il n’y paraissait)
- Un projet dépendant majoritairement
des compétences et de la responsabilité du service informatique
et non du service biomédical
- La disponibilité très
partielle du personnel du service de réanimation pour ce projet
durant l'année 2004 en raison des nombreuses sollicitations : construction
du nouveau service de réanimation, déménagement, renouvellement
des moniteurs…
La consultation initialement prévue
sous forme de lot complémentaire au marché des moniteurs
de surveillance pourra de toute évidence se réaliser dans
un second temps de façon individuelle, la récupération
des données de surveillance issues des moniteurs étant parfaitement
fonctionnelle chez tous les fournisseurs.
Quelque soit son devenir le cahier des
charges sera constitué :
- D'une définition des besoins
de l'équipe soignante
- D'une présentation de l'activité
du service de réanimation (taux de passage, durée moyenne
de séjour…) afin de dimensionner le système informatique
(capacité de sauvegarde,…)
- Du dossier de présentation du
SIH : "impacts sur le SIH contraintes et fonctionnalités"
- D'un questionnaire technique rédigé
par le service informatique
- Du descriptif de l'interfaçage
souhaité avec les dispositifs médicaux de surveillance
Descriptif du lot présenté
en annexe 9
Les critères de choix qui sont
apparus importants au cours de la définition des besoins sont :
- La capacité du logiciel à
s'adapter au SIH informatisé existant (sous couche Citrix Meta Frame)
- Le prix d'achat (élevé
selon les premières estimations obtenues au cours de l’étude
comparative)
- Le coût de revient (durée
de garantie, maintenance, évolutivité...)
- La sécurité (accès,
maintient du secret médical, signature informatisée, sauvegarde…)
- La finition du produit (configuration
avant mise en service réduite au minimum)
- L'expérience du fournisseur dans
la mise en oeuvre de ce type de projet (programmation, installation, formation,…)
- La pérennité du fournisseur
La stratégie d'achat dans le domaine
biomédical n'a pas été jusqu'à ce jour un véritable
sujet de préoccupation dans les établissements publics de
santé. La modification des modes de calcul budgétaire (T2A),
l'évaluation de l'activité par l'intermédiaire de
standard d'activité…risquent de faire évoluer le contexte,
en fournissant à ces établissements une autonomie décisionnelle
plus importante.
Le dossier de demande d'autorisation
d'équipements matériels lourds est souvent perçu comme
une obligation administrative fastidieuse. La mise en œuvre du dossier
d'équipements lourds pour des acquisitions de dispositifs médicaux
autres que ceux purement réglementaires peut pourtant s'avérer,
dans ce contexte stratégique, être un outil intéressant
puisqu'il permet de passer en revue l’ensemble des paramètres à
prendre en compte et de définir ses besoins de façon rigoureuse
pour un bon déroulement du projet.
Ceci est vrai pour les dossiers d'équipements
coûteux et technologiquement complexe, tel que les outils d'informatisation.
En effet l'informatisation est de plus en plus structurante pour l'organisation
des services utilisateurs et la protection des informations médicales.
Ceci rend ces projets particulièrement difficiles à diriger
car ils induisent des changements d'organisation nécessitant une
remise en cause à tous les niveaux hiérarchiques ; Mais menés
sur le mode participatif du personnel ils peuvent s'avérer être
des projets mobilisateurs et des mécanismes de management et de
motivations particulièrement intéressants.
Je n'ai pas retenu le service biomédical
du Centre Hospitalier de St Brieuc, comme site de stage, par hasard. L'intérêt
du service biomédical, la qualité de son organisation, la
compétence de son personnel technique et la création d'un
poste d'ingénieur biomédical depuis près de 17 ans
dans cet établissement m'ont permis d'observer une équipe
rodée et structurée.
Les sujets que j'ai eu l'occasion de suivre
m'ont fourni une vision plus globale de l'environnement sanitaire d'un
établissement hospitalier et des liens administratifs avec la tutelle.
Les projets traités ont évolués
au cours de la période d'étude, pour certains plus difficilement,
comme celui de l’informatisation de la feuille de soins en réanimation
et selon des critères parfois indépendants du biomédical.
Cette variable fait partie intégrante du déroulement de projet
d’achat aussi lourd et difficile à mettre en œuvre. Il était
intéressant d'observer ces transformations et de percevoir le rôle
et l'influence de l'ingénieur biomédical dans ce contexte.
Ce stage aura aussi été
l'occasion de prendre conscience de l'importance des restructurations actuellement
en cours dans le domaine de la santé, en observant un établissement
en avance sur des dossiers importants tel que le dossier médical
commun ou les nouveaux modes de calculs budgétaires. La réflexion
des différents services autour de ces sujets permet de percevoir
les répercutions provoquées sur la fonction achat des dispositifs
médicaux.
Cette expérience professionnelle,
les contacts noués à l'occasion de ce stage et surtout le
compagnonnage auprès de Jean-Marie GREGOIRE ainsi que sa vision
du métier, vont à n'en pas douter, me permettre d'appréhender
plus sereinement ma future activité d'ingénieur biomédical
hospitalier.
Textes réglementaires
[1] Décret n° 91-868 du 5 septembre
1991 portant statuts particuliers des personnels techniques de la fonction
publique hospitalière
[2] Décret n° 2001-1154 du
5 décembre 2001 relatif à l’obligation de maintenance et
au contrôle de qualité des dispositifs médicaux prévus
à l’article L.5212-1 du code de la santé publique
[3] Arrêté du 30 octobre
1981 relatif aux conditions d’emploi des radioéléments artificiels
utilisés en sources non scellées à des fins médicales
[4] Circulaire DGS/SD 7D/DHOS/E4 n°
2001-323 du 9 juillet 2001 relative à la gestion des effluents et
des déchets d’activités de soins contaminés par des
radio-nucléides
[5] Code de la santé publique,
livre 7, titre 1, chapitre 2 : l’organisation et l’équipement sanitaires
[6] Décret n° 2002-1197 du
23 septembre 2002 relatif à l’activité de traitement de l’insuffisance
rénale chronique par la pratique de l’épuration extra-rénale
et modifiant le code de la santé publique
[9] Décret n° 97-1165 du 16
décembre 1997 relatif aux conditions de réalisation de l’évaluation
prévue à l’article L.712-12-1 du code de la santé
publique
Ouvrages / Revues
Le plateau technique médical à
l’hôpital, éditions ESKA, ISBN 274720329-8
Interconnexion en réseau des dispositifs
médicaux aux systèmes informatiques de l’hôpital, DESS
"TBH", 2003/2004, Vincent CARRIERE, Didace FORO
[7] Bulletin de la Société
Française de Radiologie, février 2002, n° 15, ISSN 0761-0874
[8] L’évaluation des équipements
lourds soumis à autorisation, Mastère « équipements
biomédicaux », 1999, Stéphanie SALOU-PERON,
Les chiffres clés 2003, Centre
Hospitalier de saint Brieuc, édition 2004
De l’achat à la stratégie
d’achat, Décision santé n° 110, 31 mars 1997, Alain CANAULT
Site Internet
http://www.arh-bretagne.fr
http://www.bowmedical.com
http://www.drager.com
http://www.imd-soft.com
http://www.gemedicalsystemseurope.com
http://www.siemens.com
http://www.medical.philips.com
http://www.xrpartner.com
SIH : Système d'Information
Hospitalier
RHUM : Résumé Hospitalier
Unité Médical
COM : Contrat d’Objectifs et de
Moyens
T2A : Tarification des Actes à
l'Activité
ISA : Indice Synthétique
d’Activité
DMC : Dossier Médical Commun
MCO : Médecine Chirurgie Obstétrique
EHPAD : Etablissement d’Hospitalisation
pour Personnes Agées et Dépendantes
DSEL : Direction des Services Economiques
et Logistiques
GMAO : Gestion de la Maintenance
Assistée par Ordinateur
ISO : International Organization
for Standardization
ECME : Equipement de Contrôle de
Mesure et d’Essais
CRLCC : Centre de Recherche et de Lutte
Contre le Cancer
MER : Manipulateur en Electro-Radiologie
TEP : Tomographe à Emission de
Positons