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Si vous arrivez directement sur cette page sachez que ce travail est un rapport d'étudiant(e)s et doit être pris comme tel. Il peut donc comporter des imperfections ou des imprécisions que le lecteur doit admettre et donc supporter. Il a été réalisé lors du semestre d'enseignement théorique à l'UTC et constitue avant-tout un travail de compilation bibliographique, d'initiation et d'analyses sur des thématiques associées aux technologies biomédicales. Nous ne faisons aucun usage commercial et la duplication est libre. Si vous avez des raisons de contester ce droit d'usage, merci de nous en faire part. L'objectif de la présentation sur le Web est de permettre l'accès à l'information et d'augmenter ainsi les échanges professionnels. En cas d'usage du document, n'oubliez pas de le citer comme source bibliographique. Bonne lecture... |
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Les Problèmes actuels en Imagerie
Interventionnelle, A. Isnard, C. Pioche, Projet DESS "TBH",
UTC, 1997, pp 37, |
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LES PROBLEMES ACTUELS DE L'IMAGERIE INTERVENTIONNELLE |
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REMERCIEMENTS
Tout d'abord, nous tenons à remercier le Dr A. Laurent,
Directeur du Centre de Recherche en Imagerie Interventionnelle, pour
son aide précieuse et la patience dont il a fait preuve tout
au long de notre projet.
Nous souhaitons également remercier Monsieur G. Chevallier,
Directeur du DESS "Technologies Biomédicales
Hospitalières" pour la confiance qu'il nous a
exprimée.
Nous n'oublions pas les médecins, ingénieurs
biomédicaux et chercheurs, qui ont toujours été
disponibles pour répondre à nos questions.
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INTRODUCTION
OBJECTIFS
GENERALITES
Historique
Différents types d'imagerie médicale
Différents types de matériels
Domaines d'applications
Déroulement d'une intervention : exemple de l'angioplastie d'une artère coronaire
Y a-t-il concurrence entre l'imagerie interventionnelle et la chirurgie ?
Intérêt de l'imagerie interventionnelle
PROBLEMES ACTUELS DE L'IMAGERIE
INTERVENTIONNELLE
A. Aspects techniques
1. Installation d'un bloc interventionnel1.1. Choix d'implantation d'une salle
1.2. Ergonomie
1.3. Hygiène
1.4. Les critères de choix sur le type d'architecture
1. Les interventionnistes1.1. Habilitation
1.2. La formation
1.3. Dose reçue par l'interventionniste1.1. L'ingénieur biomédical hospitalier
1.2. L'ingénieur biomatériau
C. Matériels
médico-chirurgicaux
1. La réglementation
2. La matériovigilance2.1. Domaines d'application
2.2. La législation
2.3. L'organisation mise en place3.1. La recherche préclinique
3.2. La recherche clinique
CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE GLOSSAIRE
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L'imagerie a évolué du stade diagnostique au stade
interventionnel. L'imagerie d'intervention, ainsi nommée peut
se définir comme " le domaine d'activité
médicale regroupant toutes les procédures diagnostiques
et thérapeutiques effectuées sous contrôle
d'imagerie : échographie, angiographie, scanner, RM,
isotopes ". C'est une discipline mettant en synergie l'imagerie,
le matériel d'instrumentation de guidage (cathéters) et
l'opérateur. Elle évolue continuellement.
Les actes effectués grâce aux méthodes de guidage
offrent des possibilités immenses: d'un guidage banal par
cathéter sous scanner (ou sous échographie ou sous
amplificateur de brillance) à un traitement in situ difficile
d'une lésion hémorragique ou d'une sténose d'une
artère coronaire ou encore d'un angiome du cerveau ou de la
moelle épinière.
L'imagerie interventionnelle prépare, complète ou
remplace la chirurgie. Elle devient de plus en plus une
spécialité. Elle suppose une approche clinique du
malade, qui est différente de celle de l'imagerie
diagnostique. Il y a intégration de l'imagerie au sein des
consultations médicales et chirurgicales, on tend à une
stratégie multidisciplinaire.
(Retour Sommaire)
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L'imagerie interventionnelle est donc une discipline prometteuse.
Son essor dépend de l'essor de l'imagerie médicale, des
radiologues d'intervention et de la performance des matériels
utilisés par les médecins (cathéters, implants,
etc..).
Comme toute technique adolescente, elle fait face à des
problèmes persistants. Ils n'existent pas au niveau
médical où l'expérience (types d'actes) et
l'entraînement (nombre d'actes) sont sensiblement
arrivés à maturité. Mais ils concernent des
aspects plus techniques.
L'objectif de ce projet est, après avoir
présenté l'imagerie interventionnelle, de recenser et
de comprendre les problèmes existants.
Devant la diversité de ces problèmes, nous avons
sélectionné ceux qui nous semblaient les plus
importants et qui étaient rencontrés par les
médecins ou les ingénieurs biomédicaux. Nous
avons souhaité que cette étude soit qualitative et
proche de la problématique de l'interventionniste.
L'étude de ces problèmes a été
divisée en quatre points :
les aspects techniques
les aspects humains (opérateurs et ingénieurs biomédicaux)
les matériels médico-chirurgicaux
les coûts de l'imagerie interventionnelle
Ce projet n'a pas la prétention d'exposer, de façon
exhaustive, l'ensemble des limites rencontrées par toute
l'imagerie interventionnelle, domaine très vaste. Il vise
juste à sensibiliser médecins, ingénieurs
biomédicaux, chercheurs ou toute autre personne aux
problèmes pratiques devant être résolus pour que
l'imagerie interventionnelle devienne mature à part
entière.
(Retour Sommaire)
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Historique
Le terme " Interventional Radiology " a été
inventé par le Professeur Margulis aux Etats-Unis en 1967.
D'autres termes sont utilisés dans la littérature tels
que radiologie opératoire, radiologie interventionniste,
radiologie d'intervention, imagerie interventionnelle ou radiologie
thérapeutique. La radiologie interventionnelle évoque
une méthode de repérage par imagerie associée
à un acte opératoire médico-chirurgical.
Après l'avènement de la découverte des RX et de
la radiologie, les radiologues ont progressivement cherché
à exploiter les RX par des applications diagnostiques
(hystérographie). Puis la radioscopie fut utilisée pour
le guidage en profondeur des vaisseaux (Seldinger 1953), pour le
guidage des bronches (Hattori 1964). Au fur et à mesure, le
développement de la radiologie vasculaire a permis aux
radiologues de se familiariser à la chirurgie et à
l'abord direct du patient. L'étude des voies non vasculaires
(biliaires, urinaires, médiastin, etc..) et l'importance
croissante du rôle thérapeutique ont fait naître
véritablement les actes d'imagerie d'intervention :
introduction par voie percutanée d'aiguilles de ponction
à visée biopsique ou de drainage, cathéters pour
hémostase, pour dévascularisation tumorale, pour fermer
une fistule artério-veineuse, pour dilatation de vaisseaux
sténosés, pour instiller des médicaments,
etc...
Il faut souligner qu'initialement ces actes ont été
effectués discrètement et de façon
disséminée sur l'ensemble du territoire.
En prenant en exemple la neurochirurgie, on voit apparaître
successivement :
- Technique d'embolisation en 1968/70
- Ballonnets largables et microcathéters souples en 1970
- Traitement d'anévrismes en 1980.
Enfin, depuis la dernière décennie, l'imagerie a
vraiment pris une part incontournable dans le monde
médico-chirurgical. " Le radiologue ne soigne pas. "
affirmait un jeune médecin. Maintenant, la radiologie
interventionnelle corrige ces limitations, le radiologue accompagne
le malade jusqu'au traitement ou même parfois à la
guérison.
La radiologie est un domaine très vaste, regroupant l'ensemble
des types d'imagerie médicale et la diversité des
méthodes de guidage. Le choix de la qualité d'imagerie
et du matériel adapté est fait en fonction du type
d'acte interventionnel.
(Retour
Sommaire)
Les différents types d'imagerie
médicale
Il faut différencier l'imagerie utilisée couramment
à l'hôpital lors d'actes opératoires telle que
l'angiographie, l'échographie, le scanner interventionnel
(CT), les isotopes, de celle plus innovatrice restant encore à
l'étude comme l'IRM interventionnelle.
L'angiographie consiste en une radiographie après
injection de produit de contraste. Elle est utilisée pour
toutes les interventions vasculaires (périphérique,
coronaire, neurologique...). Elle s'effectue grâce à un
tube à RX en arceau classique, qui permet ainsi de voir les
vaisseaux sous de nombreuses incidences.
Remarque : Une salle biplan est installée à
la Fondation Rothschild sous la direction du professeur Morêt.
Elle permet de visualiser en même temps deux incidences, gain
de temps utile en neuroradiologie interventionnelle.
(Retour Sommaire)
L'échographie et le scanner sont employés pour
les biopsies et ponctions percutanées, examens
fréquents et relativement banals en imagerie
interventionnelle, sans aucun problème de
réalisation.
Les US ont l'avantage de donner une image en temps réel. Ils
caractérisent le 3D par des plans de coupe successifs 2D. Mais
la résolution est limitée.
Le scanner interventionnel caractérise mieux les tissus mous. Il apporte une grande précision dans les reconstructions. C'est un outil idéal pour les localisations stéréotaxiques en 3D. Bien qu'il n'offre pas la possibilité d'images en temps réel pour l'instant, on peut avoir 6 images par seconde, ce qui correspond approximativement à la scopie. De plus, l'utilisation du scanner spiralé est croissante. Le lit, en avançant pendant les coupes, permet d'obtenir des coupes jointives en un temps court (temps d'apnée). Les variations dues à la respiration du patient n'existent plus.
(Retour Sommaire)
Les isotopes sont des traceurs radioactifs utilisés en
médecine nucléaire, qui servent surtout au diagnostic.
Ils offrent une exploration morphologique et fonctionnelle.
L'IRM interventionnelle n'est pas une technique encore
éprouvée à l'hôpital. La recherche est
cependant en plein développement. L'IRM interventionnelle a un
potentiel en temps réel. Elle caractérise très
bien les tissus et permet des images volumétriques et selon
n'importe quel angle de coupe. Son usage semble intéressant
surtout en neurologie et pour la détection de variation de
température dans le but d'une élimination tumorale,
ceci grâce au laser, aux US, aux RF ou à la
cryothérapie. De nombreuses recherches sont
réalisées dans ce domaine et particulièrement
aux Etats-Unis où des appareils ont été
installés au sein des hôpitaux à titre
expérimental. La France hospitalière reste plus
réservée.
Après avoir fait un rapide tour de l'imagerie
médicale existante en radiologie interventionnelle, il faut
présenter l'ensemble des matériels de guidage.
(Retour
Sommaire)
Les différents types de matériels
Le guidage peut s'effectuer de trois façons :
- sous amplificateur de brillance (RX)
- sous échographie (US)
- sous tomodensitométrie (CT).
Les aiguilles et les trocarts facilitent l'abord initial. Ils
sont utilisés pour le prélèvement tissulaire
(ponctions et biopsies) :
Les introducteurs et les dilatateurs dilatent le trou de ponction et diminuent ainsi le traumatisme causé par les allers et retours des sondes. Ils facilitent le changement de cathéters :
(Retour Sommaire)
Les guides (macrocathéters ou cathéters
porteurs), comme leur nom l'indique, ils aident au glissement de la
sonde. Ils sont employés également pour l'injection de
l'embole lors du contrôle angiographique :
Les sondes (cathéters) sont des tubes en matière plastique travaillés pour correspondre aux exigences de la navigation endovasculaire. Ils doivent répondre à des propriétés mécaniques (torsion, poussabilité, souplesse), physiques (radio-opacité, thermodéformabilité), biologiques (hémocompatibilité). Ils permettent l'acte interventionnel comme l'embolisation vasculaire, la dilatation artérielle, l'extraction d'un corps étranger, etc... :
Les drains évacuent un liquide (pus, sang, urine, bile) grâce aux trous situés sur le tube. Les interventions sur les voies biliaires ou urinaires en ont recours :
(Retour Sommaire)
Les endoprothèses généralisent l'ensemble
des types d'implants de radiologie interventionnelle. Les
endoprothèses vasculaires repoussent les limites de
l'angioplastie artérielle : des lésions trop complexes
à dilater, des resténoses survenants dans 30 à
40 % des cas traités d'artères coronaires. Elles
peuvent avoir la forme arrondie d'un ressort (coils) ou d'un tube
à parois grillagées (stents). Les
endoprothèses non vasculaires sont utilisées
pour la dilatation des voies biliaires ou urinaires, des bronches.
Certains implants servent à la consolidation ou la
reconstruction osseuse, d'autres à la fermeture de
communications cardiaques anormales. Les filtres
endocaves représentent 6000 implantations par an en
France. Leur but est de prévenir l'embolie pulmonaire due
à la migration de thromboses venant des veines des membres
inférieurs.
Domaines d'application
Plus de 350 actes différents ont été
référencés (cf annexe 1)(3). Ils ont tous en
commun une hospitalisation courte, un accès mini-invasif
(point de ponction de 1 à 3 mm de diamètre), une
anesthésie fréquemment locale. On estime
l'activité de la radiologie interventionnelle à plus
d'un million d'actes par an, 50 000 à 100 000 angioplasties et
30 000 à 50 000 embolisations.
Le nombre d'actes et leur diversité semblent importants.
Cependant, leur répartition reste très inégale
en fonction de la région ou de l'hôpital (nombre de
lits, renommée de l'interventionniste, etc...).
Les actes sont classés en fonction de leur complexité
:
- Pratique courante comme les ponctions-biopsies sous imagerie
- Actes plus élaborés avec une radiologie adaptée et des médecins compétents en imagerie opératoire comme l'angioplastie périphérique, l'embolisation, le drainage biliaire ou veineux
- Unités d'interventions spécialisées comme un bloc opératoire avec les appareils d'imagerie et les médecins dédiés à cette activité comme pour le traitement neuroradiologique d'un anévrisme géant.
Quel que soit leur complexité, ces actes touchent l'ensemble des spécialités médicales :
- La radiologie vasculaire (sténose, lésions hémorragique ou tumorale, angiome, anévrisme)
- La neuroradiologie (vaisseaux cérébraux et médullaires, angiome, anévrisme)
- La radiologie ostéo-articulaire (ponctions, hernies, consolidations des os)
- La radiologie viscérale, digestive, thoracique, urologique, gynécologique, obstétrique, pédiatrique; etc...
Déroulement d'une intervention : Exemple de
l'angioplastie d'une artère coronaire
Afin d'avoir une approche pratique de l'acte d'imagerie
interventionnelle, voici une brève description d'une
intervention effectuée au service de Radiologie Vasculaire du
professeur Gaux de l'hôpital Broussais.
Après une préparation de la salle et du malade
(anesthésie locale), un guide fin souple est introduit
à travers le cathéter porteur par voie fémorale
sous contrôle angiographique sous amplificateur de brillance.
Le guide, toujours sous contrôle angiographique, est
dirigé jusqu'au franchissement de la sténose passant
par la veine cave inférieure et atteignant la coronaire
droite. Sur ce guide coulisse une sonde (cathéter) comportant
un ballonnet gonflable, que l'on gonfle progressivement une fois la
sténose franchie. Le ballonnet rompt l'endothélium en
tassant les plaques d'athéromes dans l'épaisseur de la
paroi du vaisseau, puis il est retiré.
(Retour Sommaire)
Il y a 90 à 97% de succès primaire d'une telle
opération mais également 40% de chance de
resténose. Pour éviter cela, en plus du ballonnet, on
pose ensuite, à l'aide d'une nouvelle sonde, une
endoprothèse coronaire, le " stent ", qui va
maintenir le diamètre du vaisseau plus efficacement et
empêcher la resténose.
La photo ci-dessous montre une intervention angiographique.
Y-a-il concurrence entre l'imagerie interventionnelle et
la chirurgie ?
La radiologie d'intervention prépare, complète ou
remplace la chirurgie. Il peut être intéressant de se
demander si ces deux disciplines ne sont pas en concurrence (1).
Leurs différences proviennent des voies d'abord :
- Le chirurgien voit directement par incision large et protège les organes fragiles.
- Le radiologue, avec la même précision, surveille le trajet par imagerie 2D (RX ou US) avec un point de ponction réduit. Il peut aussi repérer les structures fragiles.
Il n'y a pas véritablement d'opposition entre ces deux techniques. Le choix dépendra des critères de décision :
- objectif diagnostique ou thérapeutique, traitement palliatif ou curatif, lésions localisées ou étendues
- gestes associés, voie d'abord unique ou multiple
- complexité technologique, disponibilité du matériel
- contre-indications
- gêne pour le patient
- coût.
L'intérêt de l'imagerie
interventionnelle
Elle a de multiples intérêts :
Progrès pour le malade : La technique traite sous anesthésie locale (ou vigile pour la neuroradiologie), le contrôle chimique et physiologique est permanent, les procédures sont plus simples, plus rapides, moins gênantes pour le malade, moins risquées, elles peuvent être itératives ou progressives.
Progrès thérapeutique : La technique prépare, complète ou remplace l'acte opératoire, elle propose de nouveaux traitements inaccessibles à la chirurgie (ponction de sang foetal, prélèvement d'ovocytes, embolisation des territoires méningo-médullaires ou des méningiomes ou encore d'anévrismes géants).
Progrès pour l'hôpital : La prise en charge est plus légère (temps de séjour réduit, coût moins élevé).
De plus, l'imagerie interventionnelle permet une remise en cause
de l'acquis au niveau des médecins et favorise le dialogue
entre disciplines : radiologie, médecine et chirurgie.
(Retour
Sommaire)
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A. Aspects techniques
Les problèmes techniques abordés ne traitent pas des
limites de la technologie, ni des futures perspectives mais
plutôt des problèmes actuels pratiques de la radiologie
interventionnelle à l'hôpital.
En premier lieu, se pose le problème de l'installation de la
salle. Quel type de bloc choisir ? Quels sont les critères qui
influent sur cette installation ?
Ensuite, nous verrons le cas particulier de l'installation d'une
salle réservée à l'IRM interventionnelle.
L'installation d'une salle spécifique au scanner
interventionnel ne sera pas abordée. En effet, elle reste
très proche d'une installation de scanner conventionnel.
1. Installation d'un bloc interventionnel
Cette partie sera abordée sous quatre points :
- le choix d'implantation d'une salle,
- l'ergonomie,
- l'hygiène,
- les critères de choix sur le type d'architecture.
1.1. Choix d'implantation d'une salle dans la spécialité cathétérisme et angiographie
Les raisons qui nous poussent à décrire le cas de l'angiographie et du cathétérisme en particulier sont dues au fait que les techniques thérapeutiques endovasculaires pratiquées dans les salles d'angiographie sont en développement constant. La création d'unité d'imagerie de ce type est de fait grandement préconisée et, très répandue, dans grands nombres de centres hospitaliers. Les praticiens concernés sont essentiellement le cardiologue et le radiologue.
Il importe que les critères d'implantation soient différents selon le type de centre hospitalier et du nombre d'interventions effectuées dans la spécialité.
Pour des raisons économiques et technologiques, une telle salle devra reprendre les modalités d'implantation des matériels propres à la fois à l'angiographie et au cathétérisme.
Les radiologues et cardiologues pourront ainsi exercer leur activité en symbiose dans l'intérêt même des patients.
CHG de 300 à 500 lits dont l'exploration angiographique est de 8 à 12 examens / semaine :
La salle interventionnelle devrait pouvoir accepter des actes diagnostiques simples comme une artériographie des membres inférieurs, et / ou des actes nécessitant l'urgence, par exemple lors de l'angiographie pulmonaire.
Un ensemble multifonctions c'est-à-dire une table à plateau flottant avec un tube et un amplificateur de luminance est conseillé. Il permettrait de numériser à faibles coûts.
CHG de plus de 500 lits dont l'exploration angiographique est de 25 à 30 examens / semaine :
Une salle polyvalente mais avec du matériel à destinée spécifiquement angiographique et obligatoirement numérique semble envisageable. Elle pourrait réaliser à la fois des actes d'angiographie et de coronographie.
CHU et les grands CHR :
On devrait y créer des unités d'interventionnel d'importance variable, deux à six salles plus ou moins spécialisées en fonction du nombre de lits et des disciplines médicales et chirurgicales présentes dans l'établissement. Ces unités auraient un objectif, bien entendu diagnostique mais surtout thérapeutique.
Dans ces salles, tous les actes d'angioplastie et tous les actes de techniques instrumentales endovasculaires seraient réalisés.
Un CHU installé de la sorte pourrait représenter un pôle d'attraction pour des établissements environnants qui ne possèdent pas les moyens en matériels ni en personnel de s'adapter rapidement aux innovations technologiques. Ou bien, un tel CHU permettrait à ces centres bénéficiants de moins de moyens, d'accueillir leurs patients pour des thérapies dans les compétences du CHU.
(Retour Sommaire)
1.2. L'ergonomie
Nous venons de voir que l'installation d'une salle était fonction du nombre d'interventions. D'autres critères spécifiques à l'activité interventionnelle influencent l'ergonomie de la salle, comme :
- le type d'imagerie, de guidage utilisé,
- la zone d'intérêt anatomique,
- l'ensemble des appareils de réanimation et soins d'urgence,
- le positionnement de l'opérateur vis -à - vis des voies d'abords anatomiques du malade,
- le nombre de personnes nécessaires pour la réalisation de l'acte.
En effet, selon le type d'imagerie employé dans les différentes procédures la surface à consacrer à l'appareil d'imagerie est non négligeable.
Mais, dans le cas que nous avons décrit précédemment, l'angiographie, la zone d'intérêt anatomique prend une place plus importante : les déplacements du statif et des paravents plombés suspendus ou à roulettes doivent être absolument compatibles avec les différentes zones anatomiques concernées c'est-à-dire le thorax, l'abdomen et / ou le pelvis.
De plus, l'ensemble des appareils de réanimation et soins d'urgence sont à prendre en compte dans l'ergonomie puisqu'ils comprennent : un défibrillateur, un stimulateur externe, des fluides médicaux, une console de réanimation avec différents médicaments, le matériel d'intubation, un ventilateur artificiel et une surveillance électrocardiographe. Ces appareils sont disposés dans la salle pour le monitoring (ECG) et pour faire face à tout type de complication. Nous avons pu constater que tous ces appareils étaient placés au même endroit pour les salles d'interventions que nous avions visitées.
Le positionnement de l'opérateur vis-à-vis des voies d'abords anatomiques du malade rentre aussi en considération dans le concept de l'ergonomie. Par exemple, si la voie d'abord est au niveau de l'artère fémorale, le patient sera dans une position dite " décubitus dorsal" et le positionnement de l'opérateur sera à droite ou à gauche du patient. Selon le type de déplacement que doit faire l'interventionniste, l'espace de mouvement suffisant est à prévoir.
Enfin, connaître le nombre approximatif de personnes nécessaires pour la réalisation d'un acte influe sur la conception de l'aire de déplacement.
(Retour Sommaire)
1.3. L'hygiène
La radiologie n'est pas habituée à respecter certaines règles contre les différents risques possibles d'infection. Dans l'équipe interventionnelle, l'asepsie est une conception qui a toute son importance. L'utilisation par voie percutanée d'endoprothèses, d'implants ou bien de techniques de cathétérisme prolongés comme les embolisations, doit obliger la mise en place de conditions adéquates contre les risques d'infections. Les infections doivent être réduites le plus possible, par des règles rigoureuses mises en oeuvre aussi bien au niveau du personnel, du patient, du matériel, que des structures.
Au niveau du personnel :
Les germes pathogènes sont essentiellement transmis par voies de contacts, (la transmission manuportée représentent 90 % de l'infection nosocomiale ). Le personnel est la source principale de contamination. De ce fait, l'équipe interventionnelle devrait revêtir des surchausses, une tenue hospitalière propre, une coiffe et un masque. Pour les opérateurs, en supplément à ce que nous venons de décrire, il s'agit d'un habillement de type chirurgical c'est-à-dire : des gants stériles et un champ stérile par-dessus le tablier plombé.
Dans la pratique, nous avons pu constater que les règles concernant la coiffe, les surchausses et le masque n'étaient pas toujours suivies dans la majorité des interventions compte tenu de l'invasivité minime des opérations.
Au niveau du patient :
Le patient sera plus sensible aux différents types d'infections, s'il est immunodéprimé, s'il a subi des traitements invasifs ou s'il est porteur de corps étrangers tels que les ballonnets, l'embole ...
C'est pourquoi l'asepsie devra être assurée chez le patient au travers de moyens de protections spécifiques concernant la voie d'abord vasculaire : le rasage de la zone, une désinfection cutanée par une solution colorée ( alcool iodé à 2 % ) permettant de distinguer la zone stérile, et la mise en place d'un champ stérile adhésif.
Au niveau des matériels :
Des champs stériles de protection doivent être placés sur les commandes de table de radiologie et sur l'amplificateur de luminance. Sur la table de service stérile, doivent se trouver des champs stériles de protection larges, pour supporter les divers sondes et guides une fois déployés. Ils sont en plastique résistant pour prévenir la traversée d'une aiguille ou l'absorption de liquide. Les champs mouillés sont à éviter car ils entraînent une recontamination.
Le respect de la stérilité et de l'usage unique des petits matériels comme les cathéters, les guides est primordiale.
Ces règles sont généralement suivies dans la pratique.
Au niveau de la structure du bloc interventionnel :
Les critères à respecter sont identiques à ceux de l'architecture d'une salle d'opération conventionnelle pour actes de petites chirurgies. (18)
Il sera indispensable de prévoir deux zones nettement séparées : une zone technique où l'on trouvera la circulation médicale et une zone patient pour les malades et le personnel administratif.
(Retour Sommaire)
1.4. Les critères de choix sur le type d'architecture
La détermination de l'architecture et de l'importance de l'unité d'angiocathétérisme dépend de plusieurs critères :
- Le nombre de patient et du type d'actes nécessitants de l'imagerie pour pouvoir regrouper en deux ou quatre salles de spécialités,
- La durée de fonctionnement,
- L'existence ou non d'urgences.
Ainsi, un programme de besoins peut être réalisés sur trois objectifs structurants :
Adapter les surfaces aux normes de l'activité, non pas actuelle mais, celle prévisible dans les cinq prochaines années;
Améliorer les conditionnements de fonctionnement pour assurer les examens à moindre risque pour les patients et une meilleure fonctionnalité pour les personnels médicaux et para-médicaux;
Prévoir la possibilité de développement de technologies nouvelles et les moyens d'y parvenir.
L'installation et l'architecture d'une salle d'imagerie interventionnelle mettent en oeuvre une organisation qui permet d'identifier cette activité comme de l'interventionnel, - et non pas de l'imagerie diagnostique qui est très différente. Cette organisation permet d'associer la compétence spécifique d'un surveillant, de gérer l'hygiène, de gérer de façon équilibrée l'activité sur les différentes salles, de gérer en un seul site les urgences , d'associer ou rapprocher les compétences complémentaires des opérateurs.
(Retour Sommaire)
Comme il a été dit précédemment (cf
Chapitre Généralités\différents types
d'imagerie médicale), l'IRM interventionnelle n'est pas encore
une technique utilisée dans les hôpitaux
français. Cependant, l'évolution de la recherche est
enthousiaste (RSNA 96)et présente l'IRM interventionnelle
comme une technique très prometteuse dans cette discipline
(7).
En effet, L'IRM conventionnelle donne un meilleur contraste entre de
petites différences de tissus. Elle permet le 3D et une
orientation multiplane. L'IRM interventionnelle offre de nombreuses
perspectives telles que l'ablation focalisée de tumeurs par
laser, l'endoscopie, la microthérapie, les US
focalisés, etc...
De nombreux appareils de différents fournisseurs sont à
l'essai, citons :
IntraOperative MRI (IO/MRI) de GEMS, IRM ouvert avec un aimant
supraconducteur de 0.5T, testé à Boston, Zurich, Oslo,
Leipzig (photo), en tout 16 IRM interventionnelles
implantées.
IRM " Open " de SIEMENS à champs résistif de 0.2T, testé à Lille.
IRM " Out look " de PICKER à aimant résistif de 0.23T, installé au CR2i à Jouy en Josas.
IRM " AIRIS " de HITACHI ouvert sur 280 à aimant permanent de 0.3T.
Dans le cadre des problèmes d'installation, on peut se demander quels seront ceux rencontrés par l'utilisation de l'IRM interventionnelle :
. L'IRM doit être ouvert pour pouvoir avoir accès au patient avant, pendant et après l'intervention. Les résultats cliniques présentés au RSNA semblent optimistes à ce sujet.
. Les matériels utilisés (cathéters, implants, emboles) doivent être compatibles, c'est à dire amagnétiques et repérables sous imagerie. Les progrès de l'instrumentation et des produits de contrastes sont encore attendus.
. Le suivi de l'intervention doit pouvoir s'effectuer en temps réel, ce qui nécessite de réaliser des séquences rapides de l'ordre de la seconde induisant une perte en résolution. PICKER propose un système de repérage temps réel d'instrumentation intégré sur l'IRM " Out Look " (RSNA 96).
L'utilisation de l'IRM interventionnelle se concrétise
progressivement. Il reste cependant certains problèmes
à résoudre comme l'instrumentation à mettre au
point et l'amélioration de la résolution d'images.
Il est à noter que l'instrumentation est une des
préoccupations du CR2i, qui tente de mettre au point des
matériels d'accès et de traitement mini-invasifs
pouvant être évalués par des modèles
spécifiques chez l'animal.
L'imagerie interventionnelle ne pourrait avancer sans
l'expérience des hommes comme les interventionnistes ou les
ingénieurs biomédicaux. Il reste cependant quelques
problèmes à approfondir dans ce domaine.
Ce sont eux, qui avec leur connaissance, leur expérience et
leur volonté ont fait de la radiologie interventionnelle ce
qu'elle est actuellement.
Le radiologue d'intervention, qu'il soit radiologue, chirurgien,
cardiologue, a dû acquérir une double formation au point
de vue de l'imagerie médicale et de l'acte opératoire
(anatomie, physiopathologie, thérapie, instrumentation
interventionnel). L'acte de radiologie interventionnelle demeure un
geste " artisanal " transmis plus par la pratique que par
la théorie. La double compétence du radiologue lui
confère un statut particulier et inhabituel au sein de la
société des médecins.
A cause de cela, il est difficile d'évaluer les
compétences d'un radiologiste interventionnel et encore plus
de donner corps à une formation spécifique
située entre deux spécialités : radiologie et
chirurgie.
Le Collège de Radiologie Interventionnelle (CRI),
créé par J.J. Merland et présidé
actuellement par L. Picard, tente de remédier à ces
problèmes en réfléchissant à une
habilitation ainsi qu'à l'enseignement et la formation
envisageables.
1.1. Habilitation
Avec la rapidité de l'évolution de la radiologie interventionnelle, les médecins exercent, sans avoir acquis l'enseignement théorique des nouvelles techniques. Le choix d'une technique d'intervention se fait en fonction de l'apprentissage et de l'expérience entraînant une " hyperspécialisation " de l'interventionniste. Chaque méthode devenant propre au médecin qui l'utilise, il devient pratiquement impossible de rendre compte de la compétence de celui-ci.
L'habilitation montre là tout son intérêt. Pour se faire, elle nécessite des éléments de bases d'appréciation, c'est à dire la connaissance d'un acte de qualité, le nombre d'actes, le cursus de l'interventionniste, le type d'installation, l'environnement (matériels, personnel).
La procédure d'évaluation doit être contrôlée par un comité de surveillance et un comité d'éthique. Ces derniers doivent rester en étroite collaboration avec plusieurs équipes afin de suivre l'évolution des techniques et arriver à une accréditation convenable.
L'habilitation est essentielle pour le radiologue d'intervention qui a une équipe pluridisciplinaire, pour exercer et continuer à le faire, pour diriger son équipe et pour obtenir des fonds.
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1.2. Formation
Actuellement, il n'existe pas de formation officielle reconnue par les radiologues d'intervention, qui font leur apprentissage au sein d'une équipe hospitalière.
Quelques cours sont dispensés aux manipulateurs de radiologie. Plusieurs diplômes inter-universitaires (DIU) permettent aux médecins d'obtenir uniquement une justification médico-légale par rapport aux autres spécialités (cf annexe 2). De plus, l'internat classique de spécialité s'adapte mal à cette discipline campée à la fois sur la radiologie et la chirurgie. Enfin une compétition s'est instituée entre certains radiologues et certains chirurgiens :- le radiologue connaît l'imagerie et les techniques d'interventions mais peu l'approche du patient et l'acte opératoire.
- le médecin a le profil inverse.
Face à cela, il convient de remédier rapidement à ces problèmes et de poser au moins les bases d'un enseignement. Le CRI a tenté de répondre a ces attentes. Il propose :Une formation de base autant au niveau radiologique que médico-chirurgical (imagerie médicale, techniques d'interventions, physiopathologie, accueil et préparation du patient, etc...)
Une expérience progressive dans l'exercice d'une activité de qualité avec un matériel dont les critères techniques assurent une sécurité maximale au patient et à l'utilisateur. Cumuler des types d'actes variés et nombreux afin de constituer une étude qualitative et quantitative.
Une formation continue attenante à l'évolution des techniques (IRM interventionnelle par exemple) mais aussi par le suivi des patients.
D'autres propositions d'enseignement ont été présentées, citons les recommandations de J.P. Morassier du service de Cardiologie de Colmar au sein du travail de groupe d'Angiographie et de Cardiologie interventionnelle de la Société Française de Cardiologie (cf annexe 3).
Quoi qu'il en soit, il appartient de trouver au plus vite une formation adéquate aux radiologues interventionnels.
Remarque : Ces problèmes touchent l'ensemble du monde de l'imagerie médicale. Aux Etats-Unis, le RRRC (Radiology Residency Review Committee) a accrédité un ensemble de programmes de formation de la radiologie interventionnelle et vasculaire. Un diplôme, le CAQ (Certificate of Added Qualifications) est également délivré par l'ABR depuis février 1995 (Americain Board of Radiology) à l'obtention de l'examen. Après beaucoup de travail, la radiologie interventionnelle commence à être reconnue en tant que spécialité. Cependant les implications du diplôme restent inconnues et ses issues incertaines.
Une politique de travail de groupe doit être mise en place afin de faciliter la concertation et l'exploration de nouvelles perspectives autant pour l'accréditation que pour la formation.
Le partenariat (médecins, ingénieurs, chercheurs) peut également être mis à profit pour la recherche de nouveaux outils ou de structures plus adaptées. La pluridisciplinarité s'exprime également de cette façon.
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1.3. Dose reçue par l'interventionniste
C'est un autre problème, à part entière, intervenant dans les aspects humains de l'imagerie interventionnelle. Il est tout aussi important que l'accréditation et la formation. L'imagerie progresse depuis plus de trente ans, mais la méconnaissance des doses reçues, de leurs effets potentiels et des moyens de protection est toujours grande.
a/ Afin de pallier à ce handicap, un ensemble de mesures de protection est présenté :=> Protections générales : ALARA (As low as reasonably achievable) insiste sur la délivrance d'une dose aussi faible que possible compte tenu du but recherché. Chaque cliché, chaque seconde de scopie doit apporter une information supplémentaire à l'examen.
=> Protections individuelles : un habillement spécifique est recommandé protégeant les parties considérées les plus à risques en radiologie interventionnelle.
=> Protections appliquées aux matériels : des mesures sont prises quant à l'utilisation du tube, de la scopie. De plus, un contrôle qualité régulier des appareils doit être effectué par un physicien d'hôpital pour la dose et par l'ingénieur biomédical hospitalier pour la sécurité et fiabilité des systèmes.Une surveillance est réalisée par le port de dosimètres au poignet et au doigt (seul moyen réglementaire et reconnu).
Une sensibilisation du personnel doit être faite par l'ingénieur biomédical, par exemple, par des campagnes d'informations sur la radioprotection.
Remarque : Les règles propres à la construction sont évidemment prises en compte (murs et portes plombés).
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b/ Qu'en est-il de la réglementation ?
L'exposition professionnelle est définie selon la législation telle que : " C'est celle à laquelle sont soumis les travailleurs des centrales nucléaires ou encore dans le cas qui nous intéresse, les radiologues, manipulateurs radio ou toute autre personne amenée à utiliser une source de rayonnements ionisants " (30).
En France, le retard par rapport aux autres pays européens ou même aux Etats-Unis, pour la réglementation et les campagnes de mesures de dose, n'est pas négligeable.
Les textes demeurent anciens :- Décret du 2/10/86 concernant la radioprotection des travailleurs lors d'installation nucléaire modifié par le décret du 19/09/91.
- Décret du 18/04/88 expliquant les principes de la radioprotection.
- Arrêté du 28/08/91 détaillant la radiation des travailleurs.
Est apparue la Directive 96/26/Euratom du 13/05/96 où sont regroupées des normes de base relatives à la radioprotection des travailleurs. Les états membres doivent se trouver en conformité avec celles-ci pour le 13/05/2000.
Rappels : Doses autorisées par les personnes professionnelles en radiation
(ICRP 1977).c/ Evaluation de la dose en radiologie interventionnelle (28, 29)
Il est nécessaire de protéger des RX le patient et surtout le radiologue, qui est le plus exposé.
Le temps d'exposition lors d'actes interventionnels est généralement court, soumettant le patient à de faibles doses d'irradiation. La dosimétrie du patient doit tout de même être évaluée.
La dose reçue par l'interventionniste demeurant problématique, une étude de poste a été effectuée au sein du service de Radiologie Cardio-vasculaire de l'hôpital Broussais en collaboration avec le service de Radiologie Interventionnelle de l'IGR (Institut Gustave Roussy).
Les dangers liés aux gestes du radiologue dépendent du type d'examens :Examens éloignés comme en vasculaire périphérique ou en neuroradiologie : le rayonnement est loin de l'accès par voie fémorale. Le danger d'exposition peut être limité par des écrans plombés.
Examens rapprochés comme en viscéral ou en hépatique : les mains du radiologue sont proches du rayonnement primaire et peuvent même entrer accidentellement dans le champ.
Face à ces risques, il importe de :
. Trouver rapidement de nouvelles technologies de radioprotection efficaces.
. Respecter les règles de protection et recommandations précédemment citées.
. Evaluer le nombre d'actes par an pour connaître la dose annuelle reçue par l'interventionniste.
Remarque : Il est à noter que de nouveaux systèmes de dosimétrie se développent (CIS-BIO, RADOS) qui assurent la mesure en temps réel de doses journalières, de débits de doses instantanées et de doses absorbées dans une zone déterminée.
2. Les ingénieurs biomédicaux
2.1. L'ingénieur biomédical hospitalier
Face à l'imagerie interventionnelle, le rôle de l'ingénieur est de gérer les impacts de l'imagerie thérapeutique sur l'organisation de l'hôpital, telle que :- L'implantation des appareils d'imagerie exigeant des contraintes particulières dans l'architecture et l'ergonomie d'une salle de radiologie interventionnelle se rapprochant plus d'un bloc opératoire que d'une salle de radiologie conventionnelle(cf Chapitre Aspects techniques).
- La localisation des équipements d'imagerie devant intégrer des exigences telles que la concentration des appareils de monitoring et d'anesthésie, la proximité et la disponibilité d'une salle de réveil et d'un service d'urgences en cas d'incidents.
- La recherche d'informations concernant l'évolution des techniques en imagerie interventionnelle et de ses perspectives (IRM interventionnelle) dans le but de prévoir les futures salles d'intervention.
- La matériovigilance des appareils devant être effectuée par un comité spécifique auquel doit participer l'ingénieur biomédical.
Comme il a été dit précédemment, l'imagerie interventionnelle a une fonction pluridisciplinaire entraînant de lourdes modifications autant au point de vue technique que dans le comportement humain. L'ingénieur biomédical hospitalier a en charge la mise en pratique cet aspect pluridisciplinaire.
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2.2. L'ingénieur biomatériau de l'industrie
Ses domaines regroupent tous les matériels médicaux comme les endoprothèses, les cathéters, etc... Ses compétences sont axées sur la biologie, la biomécanique et les sciences des matériaux.
Alors que l'ingénieur biomédical hospitalier évolue au sein de l'hôpital, l'ingénieur biomatériaux se place en amont dans l'imagerie interventionnelle au niveau de la recherche.
Son rôle n'en est pas moins important, car il essaie de trouver des solutions face aux nombreux problèmes des implants :- conception,
- biocompatibilité,
- repérage avec l'imagerie existante,
- matériaux amagnétiques pour l'IRM.
C. MATERIELS MEDICO-CHIRURGICAUX
Après avoir décrit sommairement l'ensemble des
matériels médico-chirurgicaux (cf Chapitre
Généralités/Différents types de
matériels), examinons les problèmes auxquels ils sont
sujets.
En matière de réglementation, y a-t-il des
spécificités en imagerie interventionnelle et plus
particulièrement pour les matériels ?
En ce qui concerne la radiologie interventionnelle, il n'y a ni
norme, ni marquage CE particuliers. Il faut savoir que
l'élaboration d'une nouvelle norme prend 3 à 10 ans et
qu'elle ne s'applique pas à un dispositif particulier (ex: les
cathéters). Quant au marquage CE, le G-MED, organisme
notifié français, effectue pour la radiologie
interventionnelle une évaluation comparable à tout type
de dispositif. Considérant une salle de radiologie
interventionnelle, il notifie, successivement et
séparément, l'appareil d'imagerie et le matériel
de guidage de façon classique et selon les procédures
exigées (cf directive 93/42).
En exemple, le G-MED a appliqué le marquage CE sur l'IRM
interventionnelle de GEMS mais en tant qu'IRM conventionnelle.
Il appartient au fabricant, et non pas à l'organisme
notifié, de revendiquer l'usage de son dispositif
médical et donc de mettre en avant l'aspect interventionnel
par :
- L'analyse de risques en tenant compte des particularités de tel dispositif.
- L'identification des dangers par rapport à l'utilisation.
- L'écart éventuel de classification du produit (radiologie Classe IIb, dispositif invasif comme le cathéter Classe III).
Le besoin du radiologue est de disposer de matériels
adaptés à des procédures mini-invasives
existantes ou de créer de nouvelles procédures de
traitement de certaines pathologies grâce à des
dispositifs spécifiques (technique d'embolisation
neurovasculaire utilisée contre les anévrismes
géants, microcathéters sélectifs, microguides,
emboles avec nouveaux systèmes de largage ,etc...).
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L'industriel doit pouvoir répondre aux attentes du radiologue
tout en faisant face à des contraintes réglementaires
de plus en plus fortes. En effet, tout produit devant être mis
sur le marché doit être en conformité avec toutes
les directives dont il relève. Ceci devient obligatoire
à partir du 14/06/98 avec une période transitoire entre
le 1/01/95 et le 13/06/98.
- Le produit doit satisfaire aux exigences essentielles du marquage CE.
- Le produit ayant obtenu le marquage CE peut circuler librement dans l'ensemble de la CEE.
- Le produit doit être en conformité avec les normes :. La norme EN 540 assure la protection des personnes et la validation des dispositifs médicaux par des essais cliniques normalisés répondant aux critères de qualité.
. La norme EN 46 000 s'applique dès 1998 en mettant en conformité les dispositifs médicaux aux exigences essentielles de sécurité.
Les exigences essentielles sont les suivantes :
- Ne pas compromettre la sécurité des patients et des utilisateurs.
- Etre conforme à l'état de l'art (standard de développement).
- Satisfaire aux performances désirées (efficacité).
- Ne pas être affecté par les conditions normales d'utilisation (biocompatibilité).
- Avoir un conditionnement protégé pendant le transport (stérilité).
Ceci sans oublier que, depuis 1988, la loi Huriet
réglemente les essais cliniques des dispositifs
médicaux pour la protection des personnes. Les essais
cliniques ont pour objet de vérifier les performances,
déterminer les effets secondaires et identifier un risque
éventuel en site clinique.
La procédure apparaît longue et complexe. C'est pourquoi
un partenariat est indispensable entre médecins, industriels
et pouvoir public pour développer les produits visant à
l'amélioration des techniques médicales
thérapeutiques. La réussite de la conception d'un
matériel dépend de l'industriel et de
l'interventionniste. Ils peuvent ensemble mieux formuler les besoins,
les solutions techniques, avancer en fonction des mises au point
effectuées.
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Sommaire)
2. La matériovigilance
Comment intervient la matériovigilance au sein de
l'imagerie interventionnelle ?
La matériovigilance peut se traduire comme étant le
suivi des dispositifs médicaux après leur mise sur le
marché. Ce suivi consiste à une
traçabilité de l'ensemble des dispositifs
médicaux pour chaque intervention et à recenser et
répertorier les incidents pouvant survenir sur ces dispositifs
avant et lors de l'utilisation, afin de déterminer la ou les
causes éventuelles et aussi prévenir toute
récidive.
Cette procédure a pour but d'améliorer la
qualité du produit, mais surtout de garantir la
sécurité des patients et des utilisateurs. Cette
activité doit s'inscrire dans une démarche
qualité à l'hôpital.
Actuellement, les procédures de matériovigilance ne
sont pas mises en place dans la plupart des hôpitaux. Seuls
quelques groupes sont à l'essai (Lariboisière,
Nantes).
2.1. Domaines d'application
La matériovigilance en imagerie interventionnelle s'applique autant aux appareils d'imagerie qu'aux petits matériaux d'endoprothèses.
- Article L. 665 (Loi n 94-43 du 18 janvier 1994, art. 28) :
Tout instrument, appareil, équipement, matière, produit, à l'exception des produits d'origine humaine, ou autre article utilisé seul ou en association, y compris les accessoires et les logiciels intervenant dans son fonctionnement, destiné par le fabricant à être utilisé chez l'homme à des fins médicales et dont l'action principale voulue n'est pas obtenue par des moyens pharmacologiques ou immunologiques ni par métabolisme, mais dont la fonction peut être assistée par de tels moyens.
Dispositifs médicaux implantables actifs :Conçus pour être implantés en totalité ou en partie dans le corps humain ou placés dans un orifice naturel, et qui dépendent pour leur bon fonctionnement d'une source d'énergie électrique ou de toute source d'énergie propre autre que celle qui est générée directement par le corps humain ou la pesanteur.
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2.2. La législation
Deux directives imposent la mise en place d'un système de vigilance que chaque pays membre doit respecter :- l'une du 20 juin 1990 relative aux dispositifs médicaux implantables actifs (directive
n 90/385/CEE)
- l'autre du 14 juin 1993 relative aux dispositifs médicaux (directive n 93/42/CEE)
La législation française par la loi n 94-43 du 18 janvier 1994, déclare que les utilisateurs, au même titre que les fabricants et tiers doivent obligatoirement : " signaler à l'autorité administrative tout incident ou risque d'incident mettant en jeu un dispositif médical "
La circulaire DH/EM1 n 952498 du 10 mai 1995 relative à l'organisation de la matériovigilance a été publiée dans l'attente du décret.
Enfin, le décret du 15 janvier 1996, n 96-32, mentionne le caractère obligatoire de signaler sans délai à l'autorité administrative concernée tout type d'incident. De plus, il décrit l'organisation du réseau national de matériovigilance en précisant le rôle des établissements de santé. Cette notion d'organisation est importante et mérite d'être quelque peu développée.
(Retour Sommaire)
2.3. L'organisation mise en place
Il existe une organisation sur deux niveaux, une au niveau national et l'autre au niveau de l'établissement de santé.
2.3.1 Au niveau national
Une " cellule de matériovigilance " a pour rôle de recueillir toutes les notifications d'incidents et de les analyser. Elle a un pouvoir de décision sur la diffusion de l'information. Cette cellule se substitue en deux parties : la commission nationale de matériovigilance et la sous-commission technique qui ont un rôle de réflexion.
2.3.2. Au niveau de l'établissement de santéLes acteurs hospitaliers de cette activité de matériovigilance sont généralement :
- l'ingénieur biomédical hospitalier pour tous les dispositifs médicaux gérés par la structure biomédicale ;
- le pharmacien hospitalier pour les dispositifs médicaux stériles, comme le prévoit la loi n 92-1279 du 8 décembre 1992. Cette loi mentionne la responsabilité du pharmacien en matière de matériovigilance.
Cette distribution des rôles a pu être vérifiée au sein de l'hôpital Lariboisière.
Le rôle de ces acteurs consiste à la mise à sa place d'actes en faveur de la matériovigilance. La matériovigilance est avant tout de la prévention.
a/ La prévention
- Elle passe tout d'abord par l'assurance de qualité d'un produit : le marquage CE et les normes Afnor;
- Elle est fonction des contrôles au laboratoire des performances d'un produit ( les petits matériels stériles )
- Le suivi permanent de chaque intervention, du matériel utilisé, du patient et des actes effectués rentre également dans le cadre de la prévention (cf annexe 5)
- La prévention, c'est aussi la formation du personnel, la sensibilisation aux incidents réguliers pouvant être facilement évités. D'où la rédaction de recommandations d'utilisation, à leur usage.
Cependant, la connaissance d'incidents réguliers ne peut se faire que lorsque le personnel et/ou les utilisateurs sont conscients de l'importance de transmettre l'information aux responsables de la matériovigilance dans l'établissement.
b/ Fiches de matériovigilance
Appelées aussi fiches de traçabilité dans le cadre des dispositifs médicaux stériles (cf annexe 5). Ces fiches doivent être à la disposition des utilisateurs dans les services. Elles reprennent les éléments essentiels concernant l'incident rapporté. Elles contribuent ainsi à l'amélioration de la qualité des soins.
c/ La notification des incidents
Un classement des incidents en fonction de leur gravité est décrit par la directive 93/42 et est repris par le décret du 15/01/96.
La notification d'incidents graves est transmise à l'échelon national (direction des hôpitaux bureau EM1). Le fabricant est prévenu, la personne en charge est généralement le responsable assurance qualité. On attendra de lui des informations et des explications concernant les actions correctives prises. Le décret inclut une sanction en cas de manquement à l'obligation de déclaration. Il faut savoir que les déclarations transmises à l'échelon national sont anonymes.
La notification d'incidents mineurs est recueillie par les responsables de la matériovigilance dans l'établissement à partir de la fiche de matériovigilance dûment remplie. L'exploration de l'incident sera effectuée, cela aboutira à une prise de décision qui sera diffusée dans le service déclarant.
Remarque : Etudions le cas de la réutilisation du matériel à usage unique (sondes).
La circulaire n° 51 du 29/12/94 réaffirme le principe de la non-réutilisation des dispositifs à usage unique dans les établissements de soins. En effet, pour des raisons économiques, la réutilisation du matériel à usage unique est ressentie comme une quasi-obligation. Elle entraîne de nombreux risques :
- Les risques infectieux dus à un nettoyage insuffisant;
- Les risques de toxicité des matériels dus au contact des produits de stérilisation;
- Les risques liés à la biocompatibilité;
- Les risques pour le personnel nettoyant le matériel.
Pourtant à l'hôpital Lariboisière, tout en respectant la circulaire précédemment citée, on pense la réutilisation possible sans risques importants pour deux types de matériels : sondes creuses et pleines.
L'hôpital se base sur deux faits :
1) Même si le matériel porte la mention usage unique du fabricant, la composition du matériel concerné permet la réutilisation.
2) Certains fabricants engagent leur responsabilité pour la " réutilisation limitée " de leurs produits à usage unique.
- La mise en oeuvre de ce concept est en cours de réflexion.
3. Problèmes des implants
Depuis la loi Huriet, la norme EN 540 sur les essais cliniques et la directive 93/42 sue les dispositifs médicaux, la recherche concernant les implants doit se diviser en deux parties :
- La recherche préclinique
- La recherche clinique.
3.1. La recherche préclinique
Elle est inacceptable sur le corps humain. C'est pourquoi, des études sur animaux, comme au CR2i, sont proposées. Elles doivent tout d'abord vérifier la sécurité et la fonctionnalité du dispositif, ensuite la tolérance et éventuellement l'efficacité primaire évaluée à partir des modèles pathologies.
a/ Sécurité et fonctionnalité
L'implant doit pouvoir se mettre en place correctement dans le corps (dans le cas du filtre cave, il doit s'ouvrir convenablement). Sa stabilité mécanique et sa perméabilité à long terme doivent assurer une bonne utilisation. Les risques de perforation et de migration doivent être minimes. L'implant nécessite d'être repéré précisément non seulement dans la structure tissulaire (position, longueur) mais surtout lors de la mise en place de celui-ci.
Il doit être détectable et compatible avec l'imagerie utilisée.
Sous RX, l'opacité de l'implant constitue une aide précieuse à son positionnement. Cependant, elle gêne l'appréciation du résultat. Il y a superposition avec le contraste angiographique opacifiant la lumière artérielle.
Nous avons pu constater lors d'une intervention neuroradiologique, que cette caractéristique peut même être handicapante pour l'opérateur, si la zone à traiter est proche de zones déjà soignées.
Sous US, l'aiguille de ponction doit avoir un design particulier. Elle doit comporter des rayures afin d'être repérée par la sonde échographique. De plus, les cathéters plastiques sont très mal détectés. Certains chercheurs sont préoccupés particulièrement par ces problèmes, l'échographie étant une technique facile et peu onéreuse. La résolution de ces inconvénients serait un avantage en faveur de l'utilisation des US.
Sous IRM interventionnelle, se pose essentiellement le problème des clips, matériels posés par voie neurochirurgicale. Une fois les clips posés, le patient ne peut plus subir d'examens d'IRM. C'est également un pôle de recherche scientifique.
Pour de nombreux implants, les risques ne sont pas encore négligeables et la recherche est en cours.
b/ Tolérance
La biocompatibilité joue un rôle prépondérant dans la tolérance. Elle est définie comme étant " la capacité d'un matériau à être utilisé avec une réponse appropriée de l'hôte pour une application spécifique ". Cette définition montre bien l'interaction qu'il existe, entre le matériau et les tissus hôtes.
En effet, les principales conséquences de cette interface tissu-matériau sont :
- concernant le tissu hôte :
. une adsorption des protéines provenant des fluides biologiques par la surface des matériaux modifiant ainsi leur qualité de surface
. des réactions chimiques de corrosion et/ou de dégradation, des réactions mécaniques de frottement et d'usure engendrant une réaction inflammatoire plus ou moins important au niveau des tissus
- concernant le matériau :
. des phénomènes mécaniques et chimiques différents créés par la diversité d'origine des matériaux (biologiques ou synthétiques, métaux ou alliages).
. des réactions biologiques différentes causées par la diversité d'utilisation (implants, instruments d'investigation, etc...) impliquants des sites et des durées d'implantation variables.
A l'heure actuelle, ces problèmes sont plus ou moins maîtrisés. La recherche dans ce domaine est axée essentiellement sur l'implantation à long terme et la réalisation de matériaux dont la surface serait capable de mimer les fonctions biologiques.
c/ Efficacité primaire face aux modèles pathologiques
Brièvement, avant d'effectuer des tests d'efficacité véritable sur le corps humain, on injecte aux animaux des pseudo-pathologies, qui permettent de voir le comportement des implants en situation réelle.
(Retour Sommaire)3.2. La recherche clinique
Après la validation des tests techniques effectués sur animaux, on doit observer l'efficacité des implants sur le corps humain en réponse à une pathologie spécifique. La réglementation des essais cliniques est ainsi respectée.
L'implant doit montrer tout son intérêt thérapeutique. En exemple, l'efficacité des filtres caves est reconnue entre 96 et 98% de réussite contre l'embolisation.
Remarque sur les matériels en IRM interventionnelle : Afin d'éviter les artefacts et les effets de projection, tout matériel médico-chirurgical (cathéters, implants, instrumentation, endoscopie) doit être fabriquée en une matière amagnétiques (titane, platine, acier inoxydable, plastiques spéciaux).
De part, l'équipement, les personnes et les matériels
qui constituent l'imagerie interventionnelle, il existe un coût
qu'il est important de prendre en considération.
Voici, en exemple, quelques chiffres concernant les deux salles de
neuroradiologie interventionnelle pour le vasculaire à
l'hôpital Lariboisière à Paris, dans
l'année 1996.
Il nous a été demandé de ne faire
apparaître aucun chiffre mais seulement des pourcentages. Mais
il est évident qu'un ordre de budget est nécessaire
pour rendre compte des résultats, on estime ce budget global
annuel de plusieurs millions de francs.
On se rend compte que l'un des coûts les plus importants est
imputé au personnel. Le coût influant le plus dans le
budget, reste celui du fonctionnement, et ceci dû aux
consommables (43.3%).
Donc, il faut en tenir nécessairement compte dans
l'évaluation des résultats.
Il est à noter que le coût d'acquisition et
d'installation de la salle n'entre pas en compte dans les coûts
annuels mais a été évalué entre de 6
à 7 millions par salle.
Les coûts ainsi décrits sont ceux de l'activité
en bloc, et ne prennent pas en compte les coûts de
l'activité hors bloc directement liés à
l'intervention, comme, par exemple, le coût du temps
d'immobilisation (de l'endormissement du patient au réveil qui
doit être cependant court lors de l'anesthésie locale)
et bien d'autres.
Ce coût de l'intervention " bloc + hors bloc " n'est
exprimé de façon exhaustive dans aucun institut ou
hôpital pour le moment. C'est un élément
informatif non négligeable à connaître car il
pourrait différer de beaucoup le coût établi
habituellement.
Remarque : Une nomenclature officielle de l'acte
interventionnel est parue pour la cotation des interventions,
expliquée dans le J.O. du 8/02/97 mais elle ne prend toujours
pas en compte l'activité hors bloc.
(Retour Sommaire)
|
Ce projet nous a permis de comprendre et de s'intégrer au
sein du milieu de la Radiologie Interventionnelle pour mieux en
évaluer les problèmes pratiques persistants. Nous avons
souhaité que cette étude soit qualitative et proche du
radiologue d'intervention, plutôt qu'un bilan,
déjà existant et surfait, sur l'Imagerie
Interventionnelle en général.
La Radiologie Interventionnelle est une discipline, qui a des
fondements bien réels au niveau médical. Elle offre une
nouvelle vision multidisciplinaire de l'acte médical obligeant
les mentalités à évoluer.
Bien qu'elle n'ait pas encore résolu l'ensemble de ses
problèmes d'adaptation, cette technique peut être
considérée comme mature car elle a pris conscience de
ses faiblesses.
Ils restent donc aux hommes, radiologues, ingénieurs,
industriels, chercheurs, pouvoir public, à pallier ensemble
à ces manques, progressivement, par des structures
appropriées.
(Retour
Sommaire)
|
1. " Radiologie et échographie
interventionnnelles ", R. Duvauferrier/ A. Ramee/ J.L. Guibert,
tomes 1 et 2.
2. " Radiologie interventionnelle ", Ph. Soyer/ S. Derhy/
F. Breittmayer, Abrégés.
3. " L'imagerie d'intervention : Une nouvelle
spécialité entre radiologie et chirurgie ", J.J.
Merland, Technologies Hospitalières, n 569, p 47-52
(février 1993).
4. " Angioplastie des artères coronaires : ballon ou
nouveaux gadgets ? ", F. Cherrier, Technologies
Hospitalières, n 579 (décembre 1993).
5. " Image-Guided Therapies and Minimally Invasive Therapy : One
Man's Perspective ", S.L. Dawson, Seminars in interventional
radiology, vol. 13, n 1, p 79-82 (1996).
6. " A short history of non-vascular interventional
radiology ", R.F. Dondelinger, Special articles on occasion of
belgian radiology centennial, JBR-BTR, 78, p363-369 (1995).
7. " MRI-Guided Interventions ", F.A. Jolesz, The Coolidge
scientific review, GE Medical Systems, n 2 (novembre 1994).
8. Documentation sur le Centre de Recherche en Imagerie
Interventionnelle, INRA.
9. " Imagerie interventionnelle en CT et IRM + Angio
CT/MR ", F. Langevin, AFIB (1996).
10. Documentation sur l'IRM " AIRIS " de HITACHI.
11. Documentation sur l'IRM "IO/MRI " de GE Medical Systems
(1996).
12. " Image-guided access enhances microtherapy ", Dr.
Grönemeyer, Interactive Guidance, IR2-IR5 (novembre 1996).
13. " Echographie interventionnelle ", R. Duvauferrier,
Manuel d'ultrasonologie générale de l'adulte, p
37-44.
14. " La robotisation dans l'acte chirugical ; état des
lieux et perspectives ", J. Valmorin/ F. Jockum / J.M. Ginesta,
rapport de projet DESS TBH, p 25-28 (1994-1995).
15. " Needle guidance techniques ", W.Norman / Mc Dicken p
79-86.
16. " Exploration a visée diagnostique ", J.C. Gaux
/ A. Raynaud / C.Y. Angel p 13-16.
17. " La prise en compte de l'hygiène hospitalière
dans la conception d'une unité de radiologie
interventionnelle ", Technologies Biomédicales, n
585-586, p 67-69 (juin -juillet 1994).
18. " Architecture des blocs opératoires ",
Technologies Biomédicales, n 579 (décembre 1993).
19. " Installation strategies for multipurpose rooms ", T.
Mc Cowan, Functionnality, IR21-IR22 (novembre 1996).
20. " Multipurpose rooms expand imaging options ", G.
Freiherr, IR6-IR8 (Novembre 1996).
21. " L'installation de radiologie interventionnelle en
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35. " Mise en application de la directive européenne 9342
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38. " Les biomatériaux utilisés en imagerie
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nouveaux ", MF Sigot-Luizard, RBM 17, 5, p 152-154 (1995).
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42. " Computer Assisted Radiology ", H.U. Lemke, CAR'95,
CAR'96.
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|
Anévrisme : Dilatation localisée
d'une artère risquant la rupture.
Angiome : Malformation vasculaire consistant
à une agglomération circonscrite des vaisseaux sanguins
ou lymphatiques.
Athérome : Lésion de la tunique
interne des artères, constituée de dépôts
lipidiques et calcaires.
Coils : Spires d'occlusions utilisées pour
obturer un anévrisme.
CR2i : Centre de Recherche en imagerie
interventionnelle.
Filtre cave : Filtre positionné dans la veine
cave inférieure pour retenir les emboles remontant des veines
placées en amont.
Fistule : Voie anormale (congénitale ou
accidentelle), suivie par un liquide (physiologique ou pathologique)
et entretenue par l'écoulement de celui-ci.
Hystérographie : Examen radiologique de
l'utérus.
Laparotomie : Incision chirurgicale de la paroi
abdominale et du péritoine.
Méningiome : Tumeur bénigne se
développant à partir des méninges internes.
Sténose : Rétrécissement
pathologique d'un conduit, d'un orifice ou d'un organe.
Stents : Prothèses de dilatation vasculaire
de forme cylindre à parois grillagées.
Stéréotaxie : Méthode de
localisation dans l'espace d'une structure nerveuse
cérébrale à partir de repères osseux du
crâne.
Thrombose : Formation d'un caillot dans un vaisseau
sanguin ou une cavité cardiaque.
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