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Si vous arrivez directement sur cette page sachez que ce travail est un rapport d'étudiant(e)s et doit être pris comme tel. Il peut donc comporter des imperfections ou des imprécisions que le lecteur doit admettre et donc supporter. Il a été réalisé pendant la période de formation et constitue avant-tout un travail de compilation bibliographique, d'initiation et d'analyses sur des thématiques associées aux technologies biomédicales. Nous ne faisons aucun usage commercial et la duplication est libre. Si vous avez des raisons de contester ce droit d'usage, merci de nous en faire part. L'objectif de la présentation sur le Web est de permettre l'accès à l'information et d'augmenter ainsi les échanges professionnels. En cas d'usage du document, n'oubliez pas de le citer comme source bibliographique. Bonne lecture... |
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URL : https://www.utc.fr/~farges/DESS_TBH/98-99/UV/OMQM/achat.htm |
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L'analyse du chapitre 4.6 de la norme ISO 9002 pour un Service Biomédical dans un Etablissement Public de Santé |
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Résumé : A l'interface entre les services cliniques et médico-techniques et les industriels, le Service Biomédical soit s'assurer de la qualité de la réponse aux besoins de son client afin de concourrir à la qualité des soins. Elle est conditionnée dès l'achat car une mauvaise maîtrise de l'achat engendrera une moindre qualité des soins. La mise en place d'une démarche qualité de type ISO 9002, s'appuyant sur les chapitres 4.6(achats), 4.3 (revue de contrat) et 4.16 (enregistrement relatif à la qualité), permet de répondre à la maîtrise du processus d'achat ainsi qu'à la sélection et l'évaluation des sous-contractants. Mots-clefs : ISO 9002,qualité, achat, processus, selection, évaluation, sous-contractant, biomédical Keywords : ISO 9002, quality, ,processing, selectioon, evaluation, biomedical engeneering |
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2.
L'organisation des relations " client-fournisseur
"
3. L'organisation des interfaces selon la norme ISO 9002
1. La fonction " achat " dans un service biomédical
4. Les outils d'évaluation des sous-contractants du service biomédical
1. L'achat d'un dispositif médical neuf
4. Le suivi de l'évaluation des sous-contractants
Bibliographie
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Le monde hospitalier voit le jeu d'au moins 4 acteurs : le patient, les services cliniques ou médico-techniques, le service biomédical et les divers industriels. Le service biomédical est à l'interface entre les industriels (sous-contractants)et les clients (le service de soins). Il offre des réponses techniques aux besoins, afin de permettre au corps médical d'assurer la qualité des soins au patient. Par conséquent, ce dernier devient un client indirect du service biomédical. Face aux enjeux économiques et depuis peu aux exigences du marquage CE, les sous-contractants ont mis en place des systèmes qualité qui tendent à fournir des prestations de qualité en réponse aux besoins de leurs clients (le service biomédical). Mais, il doit s'assurer que cette réponse est en adéquation avec les besoins de son propre client. L'accréditation s'ajoutant à ce problème de la qualité des soins, le service biomédical doit se préparer à répondre à ces exigences. La démarche qualité semble être une solution. Il y aurait alors une relation d'égal à égal, car le sous-contractant ne devra pas nuire au système qualité du service biomédical. Pour cela, il est nécessaire de le maîtriser et de l'évaluer afin que pour le client, le recourt à un sous-contractant, reste complètement transparent. La relation avec le sous-contractant se met en place dès le processus d'achat. C'est pourquoi, nous nous intéresserons dans cette étude à l'achat des dispositifs médicaux neufs, des accessoires, des consommables, des prestations de maintenance et de formation. Nous nous appuierons sur la norme ISO 9002, plus particulièrement sur le chapitre 4.6 (achats) et par extension aux chapitres 4.3 (revue de contrat) et 4.16 (maîtrise des enregistrements relatifs à la qualité). Certes, les autres chapitres sont importants pour la mise en place d'un système qualité et ils devront être pris en compte pour une démarche qualité basée sur une structure bien définie, mais ce n'est pas le but de cette étude.
Essentiellement pour les néophytes et afin que tout le monde parle le même langage, nous ferons quelques rappels concernant la qualité, et nous détaillerons les chapitres de la norme ISO 9002 nous intéressant. Avant tout achat fait selon les règles précises du Code des Marchés Publics, il est nécessaire de recueillir et d'analyser le besoin afin de pouvoir le formaliser (données d'achat) et entrer dans l'achat à proprement dit. A partir de ce moment, le sous-contractant peut influer sur le système qualité. La maîtrise de celui-ci passe alors par des moyens d'évaluation (audit, essais). L'interprétation débutera par la prise en compte du besoin pour finir par le suivi du sous-contractant en passant par l'agrément de celui-ci avant l'achat.
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1.1 Définitions relatives à la qualité
Les définitions en italiques sont extraites de la norme ISO 8402, définissant le vocabulaire dans le cadre du management de la qualité et l'assurance de la qualité. QUALITE : "ensemble des caractéristiques d'une entité qui lui confèrent l'aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites"
De cette définition, il ressort que la qualité contrairement à son usage courant, " manière d'être caractéristique et qui donne une valeur plus ou moins grande ", n'est pas une notion d'évaluation de performance. Mais, elle s'articule autour de quatre notions essentielles : les besoins, leur expression, la satisfaction de ceux-ci (qualité) et les composantes particulières d'une entité permettant d'aboutir à cette satisfaction (réponse).
Une entité peut être une activité ou un processus, un produit, un organisme, un système ou une personne ou une combinaison de l'ensemble.
1 : non conformité. Le besoin est exprimé mais n'est pas pris en compte, ce qui entraîne le mécontentement du client.
2 : sur-qualité. L'expression n'est pas forcément un besoin, malgré tout on y répond.
3 : qualité supplémentaire. Il existe un besoin auquel on répond, mais il n'est pas exprimé.
MANAGEMENT DE LA QUALITE : "ensemble des activités de la fonction générale de management qui détermine la politique qualité, les objectifs et les responsabilités, et les mettent en úuvre par des moyens tels que la planification de la qualité, la maîtrise de la qualité, l'assurance de la qualité et l'amélioration de la qualité dans le cadre du système qualité" Le management de la qualité est de la responsabilité de la Direction. Mais elle ne peut être menée à bien que si tous les acteurs de la structure sont concernés (implication et motivation) puisqu'elle est présente tout au long du cycle de vie d'un produit ou service.
SYSTEME QUALITE : "ensemble de l'organisation, des procédures, des processus et des moyens nécessaires pour mettre en úuvre le management de la qualité"
Il s'agit donc de la structure organisationnelle permettant de mettre en place la qualité et ce tout au long du cycle de vie d'un produit.
MAITRISE DE LA QUALITE : "techniques et activités à caractère opérationnel utilisées pour satisfaire aux exigences pour la qualité"
Il est à retenir que ce sont les moyens mis en place pour satisfaire les besoins par rapport à la qualité. Elle passe par la rédaction de procédures qui doivent être le plus proche possible du processus et de l'organisation. Cette démarche passe par l'enregistrement des différentes étapes (traçabilité) et la systématisation des pratiques. Figure 2 : La maîtrise de la qualité source : gestion de la qualité ILIS
ASSURANCE DE LA QUALITE : "ensemble des activités préétablies et systématiques mises en úuvre dans le cadre du système qualité, et démontrées en tant que de besoin, pour donner la confiance appropriée en ce qu'une entité satisfera aux exigences pour la qualité"Il s'agit ici des moyens mis en place pour donner confiance en interne à la Direction et en externe au client.Cette notion est intéressante, car elle permet au système de s'autocontrôler et ce grâce à la vérification périodique (audit interne) du système et aux actions correctives ou préventives que l'on met en place suite à des dérives réelles ou potentielles. Le cadre, ci-après, précise ce mécanisme. Au fil du temps, l'assurance de la qualité doit permettre à l'entité d'augmenter sa qualité. C'est la phase d'amélioration de la qualité.
Figure 3 : Concepts de la qualité source : AFNOR
Les normes ISO ne sont que des modèles, elles ne peuvent être assimilées à une obligation. La mise en úuvre d'une telle démarche ne peut venir que d'un acte volontaire. Elles sont un guide pour la mise en place d'un système qualité en vue d'une certification. Leur application ne sera qu'une interprétation du référentiel.
Deux situations sont
envisageables lorsque l'on désire mettre en place un
système qualité. L'une non contractuelle, la
structure applique le référentiel ISO 9004 mais elle
ne recherchera pas de certification. L'autre est contractuelle, la
structure a le choix entre trois modèles ISO 9001, ISO 9002
et ISO 9003. Elle cherchera à faire certifier son
système par un organisme tiers et
indépendant.
L'année 2000 devrait voir paraître une adaptation des normes ISO avec l'émergence d'une seule et unique norme l'ISO 9001. Cette simplification clarifiera les incompréhensions entre les ISO 9001, 9002 et 9003.
Figure 4 : Structure des normes relatives à la qualité source : AFNOR
2 L'organisation des relations " client-fournisseur "
Le schéma ci-après met en évidence les différents acteurs ainsi que leurs interrelations. Il montre les interfaces des chapitres de la norme ISO lorsque les 3 acteurs sont certifiés. On retrouve ici les deux chapitres interfaces de la norme : la revue de contrat (4.3) et les achats (4.6) ainsi que l'évaluation des sous-contractants (4.6.2). La relation " client-fournisseur " est une relation qui va du client au fournisseur, c'est à dire que le client " impose " ses exigences à son fournisseur.
Figure 5 : Organisation des relations " client, fournisseur, sous-contractant "
Les relations
3 L'organisation des interfaces selon la norme ISO 9002
Les paragraphes 4.3
(revue de contrat), 4.6 (achats) et 4.16 (maîtrise des
enregistrements relatifs à la qualité) donnent des
indications quant à l'évaluation des sous
contractants et définissent les différentes
relations entre les acteurs.
La revue de contrat est définie selon la norme ISO 8402 comme les "actions systématiques effectuées par le fournisseur avant la signature du contrat pour s'assurer que les exigences pour la qualité sont définies de façon adéquate, sans ambiguïté, exprimées par des documents et réalisables par le fournisseur"
Le fournisseur doit établir et tenir à jour des procédures écrites de revue de contrat et de coordination de ces activités.
La revue (4.3.2) consiste en une relecture de l'offre par rapport à la commande permettant de vérifier que :
En cas de différences entre le contrat et la demande, il doit être établi une solution qui pourra consister en un compromis, les retirer du contrat, négocier, accepter.
Le paragraphe 4.3.3 (avenant) stipule que l'on doit prévoir :
le mode de transmission de l'information
Toute revue de contrat doit faire l'objet d'un enregistrement (4.3.4) et d'une conservation.
Des procédures écrites permettront d'assurer qu'un produit est conforme aux besoins c'est à dire que le produit ne va pas à l'encontre des exigences.
Pour effectuer l'évaluation des sous contractant, le fournisseur doit :
Définir le type et l'étendue de la maîtrise du fournisseur sur le sous-contractant. Le fournisseur doit être en mesure de superviser et d'intervenir. Cette maîtrise écrite et formalisée (audits, procédures, questionnaires) pourra être totale ou partielle. La maîtrise sera établie en fonction du type de produit (technicité, quantité...), de l'incidence sur la qualité du produit final soit sa capacité à modifier ou non la qualité, l'intégrité ou la disponibilité. cela peut être résumé ainsi "produit modifié = produit initial". De plus, si cela est possible, on fournira un rapport d'audit (après l'achat ou avant lors d'essais) et les enregistrements par rapport à l'adéquation aux besoins. Ces deux derniers critères doivent tenir compte de l'aptitude et de la performance démontrées lors de la sélection du sous-contractant.
Effectuer des enregistrements relatifs à la qualité des sous-contractants acceptables (sélectionnés)
établir : base
tenir à jour : évaluation en continu
conservation : archivage papier ou informatique
Pour tout achat il est nécessaire d'établir des données d'achats (4.6.3)
Ces documents d'achats sont une description claire du produit à commander. Elles sont utiles au sous-contractant pour répondre au besoin.
Lorsque cela est possible, il faut préciser :
le titre ou l'identification formelle ; tous les documents concernant l'utilisation, l'entretien, la maintenance ; tous les documents permettant de montrer qu'il y a toujours qualité
la norme à laquelle doit correspondre l'offre
Avant la diffusion des documents d'achat, il est important d'effectuer une relecture afin de vérifier que les données correspondent bien au besoin.
La vérification du produit acheté (4.6.4) peut se faire par le fournisseur chez le sous-contractant (4.6.4.1) et/ou par le client du produit sous-contracté (4.6.4.2).
Dans le premier
cas, on stipule dans les données d'achats les
dispositions à prendre pour la vérification
(personnes présentes, durée), ainsi que les
modalités de mise à disposition (essais seul ou
avec sous-contractant, essai sur site). Dans le deuxième
cas, la possibilité de vérification doit
être spécifiée dans le contrat. Elle peut
s'effectuer chez le fournisseur, ou chez le sous-contractant.
Toutefois cette vérification ne remplace pas celle du
fournisseur chez le sous-contractant. Le client ne s'engage pas
à acheter obligatoirement le produit.
Il doit être établi des procédures allant de l'établissement des enregistrements jusqu'à leur élimination. La conservation de ces enregistrements permettra de démontrer la conformité aux exigences et le fonctionnement correct du système qualité. Elle concerne aussi tous les enregistrements sur le sous-contractant.
Les
enregistrements doivent être facilement accessibles et
être conservés dans de bonnes conditions. Il faut
définir la durée de conservation. De plus, si
cela est spécifié dans le contrat, ils pourront
faire l'objet d'évaluation par le client pendant une
durée donnée.
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1 La fonction " achat " dans un service biomédical
La fonction "
achat " n'a pas la même signification d'un
établissement à l'autre, même si tout le monde
est d'accord sur le fait qu'il achète des produits, des
services, des dispositifs médicaux neufs. Cependant, les
organisations et l'historique du service biomédical font
que la fonction " achat " n'est jamais organisée de
la même manière et n'a pas les mêmes
prérogatives. Pourtant, elle n'est pas neutre pour
l'organisation du service biomédical afin de
réaliser ses activités de maintenance.
Tous les établissements publics doivent respecter le Code des Marchés Publics lorsqu'ils réalisent des achats. L'acheteur public ne peut en aucun cas acheter comme il le veut.
Le marché public doit respecter le livre II du CMP (marchés de l'état et de ses établissements publics) pour la réalisation de ses achats. Un marché public est une forme contractuelle d'échange entre deux personnes (morale ou physique). A lui seul le marché public permet de faire un état des lieux du besoin, de mettre en concurrence plusieurs offres, de faire un choix, de passer le contrat de vente.
Un marché public est constitué à son élaboration de plusieurs documents que l'on nomme cahier des clauses qui permettent à l'acheteur de définir les règles et les besoins :
Le Cahier des Clauses Administratives Particulières (CCAP)
Le Cahier des Clauses Techniques Générales (CCTG)
Le Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP). C'est dans ce dernier document que l'acheteur public formalise les données techniques du besoin si elles existent.
Les procédures d'achats publics et leur type sont déclenchés en fonction du montant de l'achat. Si le montant dépasse 300000F pour un sous-contractant, il faut mettre en place une consultation. Si le montant ne dépasse pas cette limite, l'achat est réalisé sur un simple bon de commande.
Par ailleurs, la réalité est un peu plus complexe. La limite des 300000 F ne s'applique pas uniquement au seul service biomédical. On doit prendre en compte les achats chez un même sous-contractant des différents acteurs de l'Hôpital. Cette exigence n'est pas neutre pour le service biomédical, car il achète les pièces détachées, les consommables ou les dispositifs médicaux chez les mêmes sous-contractants que la pharmacie de l'établissement. La limite est rapidement dépassée, ce qui impose de mettre en úuvre des marchés de maintenance ou de fourniture de pièces ou consommables utiles au maintien des performances et de la sécurité des dispositifs médicaux pris en charge par le service biomédical.
Cette information essentielle pour rester en règle avec le Code des Marchés Publics, est donnée généralement par les services financiers ou économiques des établissements qui gèrent l'ensemble des commandes grâce à des systèmes informatiques centraux.
On distingue deux grandes familles d'achat liées à l'activité de maintenance et à l'ingénierie-conseil.
Les achats de l'ingénierie-conseil sont principalement liés à l'investissement de l'établissement à savoir l'acquisition de nouveaux dispositifs médicaux. L'achat d'un dispositif ne s'arrête pas uniquement au produit, mais on y intègre de plus en plus la formation des utilisateurs, des techniciens biomédicaux, la maintenance du dispositif sur plusieurs années et le respect du système qualité.
L'activité maintenance génère des achats qui lui permettent le maintien des performances et de la sécurité des dispositifs à savoir :
- Des prestations
de maintenance en interne (dans l'établissement) ou en externe (chez le sous-contractant)
de formation technique ou utilisateur
Ces commandes
pouvant être faites au coup par coup ou après
l'élaboration d'un marché (sous la forme d'un
contrat de maintenance).
- De pièces détachées pour la maintenance réalisée en interne
- De consommables, des accessoires utiles au bon fonctionnement des dispositifs médicaux
- D'appareils de mesure pour la réalisation des contrôles et essais avant la remise en service d'un dispositif médical.
D'un
établissement de santé à l'autre le
processus d'achat est très différent tout en
respectant le CMP. Cette différence apparaît dans
le nombre des interfaces donc des acteurs qui prennent part
à la procédure d'achat. La notion de "
Client-Fournisseur " prend ici toute son importance. Le
délai entre l'émission du besoin et la commande
est lui aussi fonction de ce processus (si l'on fait
abstraction des procédures longues appliquées
pour le respect des marchés publics).
L'acheteur du service biomédical est à l'interface entre deux mondes, celui des industriels, et celui des médicaux. Il doit s'assurer que ce qu'il achète permette à ses clients (les services cliniques et médico-techniques) d'assurer la qualité des soins au niveau du patient en toute sécurité et avec le maximum de performance pour les dispositifs médicaux. En interne, le service biomédical coordonne cette activité d'achat avec d'autres services de l'établissement comme les services financiers ou économiques.
On peut
idéaliser ou simplifier le processus d'achat en posant
uniquement deux acteurs en interne à savoir le service
biomédical et le service économique. Le partage
des tâches amenant le service biomédical à
une entière autonomie sur la gestion au quotidien de ses
achats. Le service économique est maître
d'úuvre de tous les aspects réglementaires
liés aux achats publics.
- Figure 6 : Les acteurs de l'activité d'achat biomédical
La création d'une cellule achat permet de mieux maîtriser la procédure et les sous-contractants. La petite taille des structures biomédicales semble être à première vue un obstacle à la définition d'un poste d'acheteur mais la somme du temps passé par tous les acteurs peut facilement être attribuée à une " fonction " qui traitera tous les achats. Cette ou ces personnes peuvent garder une activité technique réduite. On commence à voir l'impact du système qualité sur l'organisation et la rationalisation de la structure. Ceci a pour conséquence de recentrer le travail du technicien biomédical sur les seuls aspects techniques.
Comme nous l'avons
vu dans les paragraphes précédents, lorsque le
service biomédical recherche la conformité dans un
référentiel de type ISO, il met en place une
relation de type " Client ñ Fournisseur ". Le rôle du
service biomédical dans un établissement de
santé est celui d'interface entre le monde industriel et le
monde médical. Le service biomédical doit dans la
mesure du possible satisfaire ses clients (les services cliniques
et médico-techniques). Par conséquent, lorsqu'il
fait appel à de la maintenance externe. L'analyse des
besoins, surtout lors de l'achat d'un dispositif médical
neuf, est une phase importante de la procédure d'achat car
elle va influencer les achats liés à ce dispositif
tout au long de son utilisation.
Dans ce cadre, les
besoins des services cliniques ou médico-techniques
doivent faire l'objet d'une attention particulière.
Cette procédure doit permettre de formaliser les
besoins et de les traiter avant que la procédure d'achat
soit véritablement lancée. Cette phase est
essentielle, elle doit être menée de concert entre
les " médicaux " et les " administratifs "
(l'administration et le service biomédical).
La formalisation du besoin (expression du besoin) se doit d'être énoncée clairement. Le service clinique ou médico-technique est le seul à pouvoir l'exprimer. Plusieurs informations sont importantes en vue du choix entre tous les besoins de l'établissement. Pour ce faire, les besoins doivent être argumentés : objet du remplacement, mise en place d'une nouvelle technique, remplacement d'un appareil usagé. Il faut remarquer que l'apparition d'une nouvelle technique ne vient jamais en remplacement d'une technique plus ancienne mais en complément de celle-ci. Cet état de fait pose des problèmes lorsque l'on s'intéresse aux budgets de maintenance qui subissent une inflation continue. La hiérarchisation des demandes par le service doit figurer dans l'expression du besoin. A ce stade, le rôle du service biomédical est celui de conseil. Il peut reformuler les besoins mais surtout il apporte des compléments d'information quant à la dégradation des performances d'un équipement, de sa sécurité ou de sa vétusté.
Le traitement du besoin se heurte systématiquement à un coût des demandes supérieur au budget d'investissement de l'établissement. Cependant l'aspect financier de l'analyse des besoins se fait en intégrant différents aspects comme le projet d'établissement (qui intègre entre autre le projet médical), la réglementation, la priorité du serviceÖ Cette étape " terminale " doit être réalisée en relation entre les médicaux (lors de la CME) et le service biomédical.
Au quotidien, les
besoins sont liés à l'activité même
du service biomédical qui doit assurer la performance et
la sécurité des dispositifs médicaux dont
il a la charge. Il n'y a pas à proprement parlé
d'analyse des besoins, mais plutôt une réponse
conditionnée par l'achat du dispositif neuf. En
effet, le marché dans lequel évolue le service
biomédical est pour une grande part captif, à
titre d'exemple, il est " presque impossible " de faire
réparer un échographe chez un autre prestataire
que celui d'origine. Il est vrai qu'aujourd'hui ceci tend
à ne plus être valable si l'on regarde le
développement de la tierce maintenance.
Lorsque le
service biomédical n'a pas les compétences
techniques ou les moyens humains, il a recourt à la
maintenance externe. Pour anticiper les besoins futurs du
client, il redéfinit des besoins de maintenance et de
prestation. Dans ce cas de figure, on retrouve les
mêmes exigences que dans le cas de l'achat d'un
dispositif médical neuf à savoir la
définition des besoins. La maintenance externe se doit
d'être transparente pour le client du service
biomédical. Pour cela la définition du besoin est
fondamentale.
Une fois le besoin défini, la commande peut être éditée. Elle fait l'objet d'une attention particulière, car elle doit comporter toutes les informations utiles au sous-contractant pour qu'il puisse vérifier qu'il est capable de satisfaire à nos besoins, nos exigences (revue de contrat pour un sous-contractant certifié).
Même dans le cadre d'un contrat de prestation de maintenance, il est préférable de faire un bon de commande (même si le montant est à zéro franc) rappelant les exigences principales du contrat ou des exigences spécifiques sur des délais d'intervention par exemple. Le premier objectif est de garder la trace de la demande et le second de suivre la prestation du sous-contractant afin de l'évaluer (noter les écarts entre ce qui était prévu dans le contrat et ce qui a été réalisé)
Quelques exemples
:
Dans le cadre de l'achat d'une prestation de maintenance externe (hors contrat et chez le sous-contractant)
Dans le cadre de l'achat d'un consommable
4 Les outils d'évaluation des sous-contractants du service biomédical
Les techniques
d'évaluation des sous-contractants peuvent être
mises en place avant ou après l'achat. Elles sont
diverses et peuvent être simples ou complexes. La technique
est choisie précisément en fonction de
critères comme le montant de l'achat, l'impact de
l'équipement sur l'organisation, sur la qualité des
soins, sur la sécurité, sur la gêne
occasionnée Ö et la liste n'est pas
exhaustive.
Cet outil n'est que
très rarement utilisé par les services
biomédicaux certifiés pour l'évaluation
d'un sous-contractant. À ce jour, le service
biomédical d'un petit établissement n'ira pas
auditer de grandes firmes internationales. Cependant, on
assiste à l'inverse où le " sous-contractant "
vient auditer son " client " pour lui proposer des contrats de
maintenance " avantageux "Ö
L'objectif premier de l'audit est de vérifier que le sous-contractant est capable de fournir des produits répondant aux exigences de la commande.
Dans le cadre d'une prestation de maintenance, au sein même du centre hospitalier, on peut concevoir qu'une personne du service biomédical formée à l'audit, interview le technicien du sous-contractant pour évaluer la qualité de la prestation. L'auditeur jugera moins le geste technique que l'organisation mise en place pour que le technicien puisse répondre aux besoins à savoir que l'équipement retrouve ses caractéristiques premières. On s'intéressera à des aspects comme la traçabilité, les contrôles et essais, les ECME, la qualité de la documentation, le respect des procédures de maintenance définies par le fabricant.
Dans le cadre de
l'achat d'un dispositif médical neuf, on peut concevoir
que le service biomédical audite chez le
sous-contractant des aspects de son organisation qui ont un
impact sur la qualité du produit qu'il va acheter.
La figure 7 ci-après présente les grandes
fonctions qui peuvent intéresser un auditeur.
- Figure 7 : Organisation des différentes fonctions auditables chez un sous-contractant
D'une manière naturelle, tout système évolue en bien ou en mal. L'audit est un outil qui permet à la structure de bénéficier d'un regard neuf, neutre.
Le mot "audit" vient du verbe latin "AUDIRE" qui signifie "ECOUTER". L'ISO le définit comme étant l'examen méthodique et indépendant en vue de déterminer si les activités et les résultats relatifs à la qualité satisfont aux dispositions préétablies, et si ces dispositions sont mises en úuvre de façon effective et sont aptes à atteindre les objectifs.
L'ISO fait
mention de plusieurs notes sur cette définition. Deux
d'entre elles sont essentielles. L'auditeur se doit
d'être indépendant et sans responsabilité
au regard du secteur audité. Le but de l'audit est
d'évaluer le besoin d'amélioration ou
d'action corrective. En aucun cas, il ne peut être
utilisé comme moyen de surveillance ou de
contrôle. La figure 8 illustre cet état de
fait.
- Figure 8 : Organisation d'un audit source : AFNOR
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L'auditeur analyse les documents et note ce qui a été écrit. |
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Phase d'entretien avec les acteurs de la structure à auditer, l'auditeur constate ce qui se fait. |
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L'audit mesure les écarts entre ce qui est écrit et ce qui est fait. |
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Lors de la rédaction du rapport, l'auditeur fait état des écarts. |
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Cette phase n'est pas réalisée lors de l'audit. Le plan d'action corrective est défini par l'audité. |
4.2 Outil de recueil d'informations
Pour les autres cas, on pourra rédiger des questionnaires. Ils pourront permettre de recueillir des informations générales ou spécifiques (organisation SAV, système qualitéÖ) sur un sous-contractant en dehors de l'achat d'un dispositif neuf. Les résultats alimenteront la base de référence d'évaluation du sous-contractant.
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L'interprétation
de la norme qui va suivre est basée sur une organisation
théorique de la fonction achat d'un service
biomédical. On admettra que le service biomédical
est libre d'acheter (dans la limite des 300 000 F) des
consommables, prestations et dispositifs médicaux neufs
sans intervention d'un autre acteur. Dans le cas contraire, toute
la gestion administrative du marché public est
réalisée par le service économique de
l'établissement alors que la gestion technique est faite
par le service biomédical. Nous nous
intéresserons à l'achat du dispositif médical
neuf et aux achats à réaliser pour le maintenir en
état de fonctionnement.
1 L'achat d'un dispositif médical neuf
La figure 9 présente un processus d'achat d'un dispositif médical depuis la définition du besoin du client jusqu'à la mise en service de cet équipement. Plusieurs points sont essentiels au bon déroulement de cette procédure. La traçabilité est le plus important. On peut considérer trois étapes que l'on observera de plus près :
La mise en place d'un document formulaire (informatique ou papier) va permettre de suivre l'évolution du processus. Ce document est le support de gestion du besoin des services cliniques ou médico-techniques. La planification du processus est un aspect fondamental que l'on doit maîtriser le plus possible.
Dans la relation entre un client et un fournisseur, le retour d'information est un moyen simple d'améliorer la satisfaction de son client. Dans un processus long où interviennent des choix qui peuvent être à l'encontre de ceux du service client, il est important de porter une attention particulière à ce point. Le document présenté en annexe 1 permet la maîtrise et le suivi de l'étape 1 du schéma présenté précédemment.
Le document est
rempli par le service de soins, passe au service
biomédical pour chiffrer l'ensemble des besoins. Lorsque
la CME a fait le choix du programme d'investissement, ce
formulaire retourne au service biomédical afin que
l'investissement soit planifié.
Cette étape
est la plus complexe à formaliser car elle fait appel
à des notions qui ne sont pas systématiques
à tous les achats publics. Certes la
réglementation est rigoureuse, mais le choix final ne
l'est pas toujours. Il faut donc assurer un minimum de
traçabilité dans la procédure sans pour
autant l'alourdir.
La constitution d'un dossier type où l'on intègre l'ensemble des documents utiles à la procédure semble une solution adaptée.
Ce dossier reprend :
Le cahier clauses techniques particulières (cahier des charges)
Les documents de l'achat public
Les rapports d'essais
L'argumentaire de proposition de choix et le choix final
Tous les comptes-rendus de réunions entre le service biomédical et le service de soins
La formation des techniciens (mode, durée, lieu)
L'assurance de la fourniture de pièce détachée de consommable ou de prestation de maintenance
La mise en place du matériel dans le service
Les extensions de garantie
Un contrat de maintenance sur une ou plusieurs années
La liste de ces
exigences n'est pas finie, mais elle permettra à la
réception de l'appareil de savoir qui fait quoi, comment
et quand.
Un formulaire spécifique permet à tout moment de suivre l'évolution de la procédure et indique toutes les pièces à incorporer au dossier. (cf. annexe 2)
1.3 Le choix d'un sous-contractant
Il est le plus difficile a mettre en úuvre, car il doit tenir compte de plusieurs paramètres et du jugement de plusieurs personnes : des médecins, du personnel soignant ou des techniciens.
L'agrément du nouveau sous-contractant se fait dès que le choix de la commission d'appel d'offre est connu.
Lors d'un achat
public avant le choix final, les différentes offres
proposées font l'objet d'une analyse. Nous proposons de
baser l'agrément du sous-contractant sur ses
résultats. La figure 10 montre une procédure
possible :
- Figure 10 : Procédure d'agrément d'un sous-contractant
L'enregistrement de toutes ces informations se fait sur des formulaires prédéfinis. On retrouve ces 3 formulaires en annexes 3, 4 et 5. Ils ne comportent pas de critères d'évaluation. En effet, ils sont propres à chaque établissement. Cependant, pour le formulaire utilisateur, on pourra s'intéresser à l'ergonomie, l'interface homme/machine, la fiabilité des résultats, la facilité d'utilisationÖ En ce qui concerne le formulaire technique, on se concentrera sur le protocole de réglage et d'entretien, la maintenabilité, la fréquence des contrôles. L'utilisation de ces formulaires se fait selon une procédure non définie dans ce rapport car elle est fonction de l'organisation de chaque service biomédical. Pour le formulaire de synthèse de l'offre, les critères doivent reprendre les aspects essentiels du CCTP permettant le choix du sous-contractant.
A ce stade le choix du sous-contractant est effectué. Il s'agit de passer la commande et de gérer la réception et l'installation. La mise en place du formulaire (cf.annexe 6) permet d'assurer la traçabilité des différentes actions au niveau du service biomédical et au niveau du service clinique ou médico-technique. Dans une première partie, on rappelle toutes les informations nécessaires à la commande et celles négociées avec le sous-contractant (installation, formation technique et utilisateur). Au terme de cette partie, l'ingénieur biomédical valide ces informations.
Une deuxième partie permet de suivre la réception, on vérifie que toutes les informations de la partie 1 ont été fournies.
Le formulaire donné en annexe 6 est un exemple de fiche du service biomédical utilisé au CHU d'Angers.
Le formulaire de l'annexe 7 permet au service de vérifier que le besoin du client (service de soins) a bien été pris en compte , l'acceptation du service de soins de la prestation réalisée (installation, contrôle et formation)
Nous allons traiter
deux cas. Le premier pour les achats quotidiens de prestations de
maintenance, de pièces détachées, de
consommables, d'accessoires du service biomédical et le
second pour les achats anticipés de maintenance. Cette
distinction vient du fait que le besoin est exprimé, dans
le premier cas, directement par le client (les services cliniques
ou médico-techniques) alors que dans le second, il l'est
par le service biomédical.
Le schéma
ci-après présente le processus de prise en compte
du besoin des services de soins de l'établissement. La
première des étapes est la prise en charge de la
demande et la vérification qu'elle rentre dans le champ
d'application du service biomédical. Cette recherche
d'adéquation entre l'offre et la demande est
réalisée lors de la revue de contrat (chapitre
4.3 de la norme).
Ensuite, le
traitement de la demande suit des chemins différents en
fonction de la nature de celle-ci. Trois cas sont ici
possibles, on définira une activité de
maintenance, de formation ou d'achat. Dans chacune de ces
activités, on regarde si un achat chez un
sous-contractant doit être fait pour réaliser le
besoin du client. Dans cette situation, la procédure
d'achat est lancée sur un simple bon de
commande.
- Figure 11 : Processus d'achat déclenché en interne
L'achat de
prestations de maintenance par anticipation répond
à un besoin qui n'a pas pour origine le client mais le
service biomédical. Cette situation est
particulière car l'achat se fait par anticipation des
besoins du client. Le service biomédical met en place ce
type de prestation par un contrat avec un sous-contractant. Le
déroulement de cet achat ressemble au processus
décrit pour l'achat d'un dispositif neuf. Les essais
sont difficilement intégrables dans ce type d'achat.
Cependant, on peut concevoir qu'avant de lancer cette
procédure, le service biomédical ait
évalué le sous-contractant en lui faisant
réaliser des prestations au coup par coup dans le cadre
de l'achat décrit par la figure 10
[1.3].
Le schéma
suivant présente le processus d'achat d'un contrat de
maintenance. On remarque que le service biomédical
déclenche le besoin, analyse et choisit le prestataire.
Les services administratifs assurent tout le processus
réglementaire de l'achat. La gestion technique du
contrat revient au final au service
biomédical.
- Figure 12 : Processus d'achat anticipé
Une fois le sous-contractant agréé, il faut suivre son niveau de performance au fur et à mesure de la livraison des produits ou de la réalisation des prestations. L'enregistrement et le traitement de ces litiges sont indispensables. Il montre l'efficacité de la maîtrise des sous-contractants. Rappel, un sous-contractant ne doit en aucun cas pénaliser la prestation du service biomédical, sinon le taux de satisfaction des clients chute.
Les gênes ou litiges détectés avant ou lors de la réception de la commande sont déclenchés par exemple sur :
- Des non respects des délais de livraison (matériel neuf, pièces détachéesÖ)
Des problèmes de référence
Des problèmes de quantité
De la non présence de la documentation utilisateur ou technique
Des dispositifs médicaux revenant de réparation avec un problème de fonctionnement
Ö
La phase de contrôle et essais à la réception de tous les colis qui entrent dans le processus est fondamentale et assure au final la qualité de la prestation du service biomédical.
La maîtrise
des litiges peut être décomposée comme le
montre la figure 13 :
- Figure 13 : Maîtrise des litiges
Le suivi des sous-contractants est une activité que l'on doit réaliser au jour le jour. La centralisation et le traitement de toutes ces informations sont à réaliser par une personne que l'on nommera responsable des achats dans l'organigramme des fonctions qualité du système que l'on met en place. Le traitement d'un litige demande :
Le document
présenté en annexe
8 permet de suivre les
informations essentielles au traitement du litiges. On remarque
qu'il fait la distinction entre les litiges causés par la
commande d'un dispositif neuf et les autres. Elle est importante
car elle offrira la possibilité de réaliser deux
types de classification des sous-contractants (voir chapitre 4).
La procédure de gestion des litiges doit être
propre à chaque service biomédical. La personne
qui détecte un litige le traite du début à la
fin. Ensuite, l'enregistrement de cette procédure est
transmis au responsable " achat " du service.
4 Le suivi de l'évaluation des sous-contractants
Nous regarderons
comment l'on peut suivre l'évaluation des sous-contractants
en nous intéressant à deux cas fonction de l'achat
réalisé. L'évaluation doit se faire à
période fixe et doit permettre au service biomédical
de les classer selon des indices
prédéterminés. La norme ISO 9002 ne donne pas
de règles quant au calcul de l'indice. Le service
biomédical est donc libre de se fixer les règles qui
lui semble le mieux correspondre à ses objectifs et aux
informations collectées.
On dispose pour
l'évaluation des sous-contractants de plusieurs sources
d'information , le résultat de l'analyse des
réponses au CCTP, le résultat des essais, le
résultat de l'audit et le résultat du choix
final, le nombre de réponses à des appels
d'offres, le nombre de litiges suite à une commande de
dispositif neuf. Deux points sembles intéressants
à regarder.
Le premier est le
rapport entre le nombre des litiges et le nombre des commandes.
Souvent, on oublie que l'achat ne s'arrête pas uniquement
à l'envoi d'une commande. Dans le champ d'application du
service biomédical , la réception, l'installation
et la formation des techniciens comme des utilisateurs font
partie intégrante de la commande. Cet indicateur
permettra de visualiser cette phase de l'achat souvent
occultée.
Le second est lié aux informations qui ont permis au final le choix du sous-contractant. On reporte sur un graphique, comme celui ci-dessous, le résultat des différentes points analysés que le sous-contractant ait été retenu ou non. On indiquera en entourant le numéro de l'offre celle qui aura été retenue. Ce tableau permet de mettre en place un indicateur intéressant. Il donne une idée précise sur la prise en compte de nos besoins par le sous-contractant. On calcule le rapport entre le nombre des réponses aux offres que l'on a retenues et le nombre des réponses que le sous-contractant nous a fait parvenir. Le résultat est à l'image de notre non satisfaction au regard des produits présentés. On peut cumuler plusieurs années pour un même sous-contractant sur un même graphique ce qui a pour avantage de montrer ses éventuelles évolutions dans la prise en compte des besoins en terme d'équipement.
- Figure 14 : Principe d'évaluation des sous-contractants pour un dispositif neuf
4.2 Dans le cadre des achats quotidiens
La base d'information utilisée pour faire ce calcul est l'ensemble des données collectées tout au long de la réalisation des prestations du sous-contractant (livraison, pièce, dispositif neuf Ö.). Dans un premier temps, un indice simple à trois niveaux (A, B, C par exemple) peut permettre l'évaluation. Au fur et à mesure de l'évolution du système qualité, ces indices peuvent prendre en compte des informations comme la nature des litiges. Pour ce faire, il faut un recueil donc un volume d'information important et significatif. Le suivi au jour le jour est essentiel pour réaliser l'évaluation.Nous proposons une évaluation simple des sous-contractants basée sur le nombre des commandes passées sur un exercice et le nombre de litiges collectés sur la même période. L'indice a trois niveaux A, B, C. Le calcul de l'indice est le rapport entre le nombre de litiges et le nombre de commandes (exprimé en %). On considère le classement comme suit :
- Indice A si résultat entre 0% et 10%
Indice B si le résultat entre 11% et 20%
Indice C si le résultat est supérieur à 20%
Lorsque ce classement est réalisé, il est intéressant d'informer le sous-contractant de son indice. S'il est certifié, il mettra en place des actions correctives pour améliorer son indice de classement mais aussi la satisfaction de son client : le service biomédical.Il est primordial pour le service biomédical d'avertir ses sous-contractants de la démarche qu'il a mis en place pour réaliser leur évaluation. Lorsque le classement est établi, le sous-contractant doit être averti de son classement. L'outil le plus adapté est la lettre circulaire personnalisée avec les données du sous-contractant concerné. Il n'est pas rare qu'un sous-contractant se manifeste pour savoir quels ont été ses problèmes durant la période d'évaluation. S'il est certifié, on peut supposer que sa démarche qualité n'est pas une façade et qu'il y a intégré le traitement de la non satisfaction de son client.
La démarche qualité au sein d'un service biomédical semble être une bonne réponse aux besoins des services médicaux pour leur permettre d'assurer la qualité des soins. Celle-ci ne dépend pas uniquement du service biomédical car un autre acteur intervient : le sous-contractant. Mais le service biomédical reste le responsable. C'est pourquoi dès son premier contact avec le sous-contractant, c'est à dire dès l'achat, il doit maîtriser les relations. Pour cela une démarche qualité orientée sur l'achat montre toute son importance.
L'interprétation qui a été faite reste des idées à exploiter, à développer et à adapter en fonction de chaque organisation du service biomédical concerné.
Le formulaire de
suivi des besoins ainsi que celui des matériels neufs
permettront de répondre au besoin de
traçabilité. La méthode d'agrément
d'un sous-contractant basée sur le CCTP, les essais et
l'audit permettront de sélectionner le sous-contractant.
Les méthodes d'évaluation à l'achat d'un
dispositif médical neuf ou de prestation de maintenance et
lors du suivi du sous-contractant au quotidien sera une garantie
pour le service biomédical et son client, et une preuve en
cas de désaccord avec le sous-contractant. Mais aussi on
pourra développer un partenariat entre le sous-contractant
et le service biomédical afin d'améliorer les
prestations du sous-contractant et celles du service
biomédical.
B. FROMAN, Le manuel qualité outil stratégique d'une démarche qualité, AFNOR, 1994, 181p
AFAQ, Guide de lecture des normes ISO 9001, 9002, 9003 à l'usage des PME-PMI, AFAQ, 1995
Dr P. MARTIN ; C.BUGEON, La certification qualité à l'usage des établissements de santé, Guides de lectures AFAQ
AFIB, L'assurance qualité appliquée au domaine biomédical hospitalier, AFIB INFO N°41 SPECIAL, 1996
F. FAURE, Comprendre et mettre en úuvre la certification ISO 9000 dans un service biomédical, THESE mastère IBMH, UTC ñ ENSP, 1994
NORMES EDITEES PAR AFNOR
DOCUMENTS QUALITE
FORMULAIRES :
Figure 2 : La maîtrise de la qualité source : gestion de la qualité ILIS
Figure 3 : Concepts de la qualité source : AFNOR
Figure 4 : Structure des normes relatives à la qualité source : AFNOR
Figure 5 : Organisation des relations " client, fournisseur, sous-contractant "
Figure 6 : Les acteurs de l'activité d'achat biomédical
Figure 7 : Organisation des différentes fonctions auditables chez un sous-contractant
Figure 8 : Organisation d'un audit source : AFNOR
Figure 9 : Processus d'achat d'un dispositif médical
Figure 10 : Procédure d'agrément d'un sous-contractant
Figure 11 : Processus d'achat déclenché en interne
Figure 12 : Processus d'achat anticipé
Figure 13 : Maîtrise des litiges
Figure 14 : Principe
d'évaluation des sous-contractants pour un dispositif
neuf
ANNEXE 2 : Dossier d'achat d'un dispositif médical
ANNEXE 3 : Rapport de synthèse de l'offre
ANNEXE 4 : Rapport d'essai d'un dispositif médical utilisateur
ANNEXE 5 : Rapport d'essai d'un dispositif médical technique
ANNEXE 6 : Fiche de suivi du matériel neuf
ANNEXE 7 : Procès verbal de mise en service d'un dispositif neuf
ANNEXE 8 : Litige