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Université de Technologie de Compiègne

DESS "Technologies Biomédicales Hospitalières"

Liste des Travaux


 
 
L'analyse du chapitre 4.6 de la norme ISO 9002 pour un Service biomédical dans un Etablissement public de santé, Graça Fernandes, Yannick Rochais, DESS "TBH", UV OMQM, UTC, 1998, pp 30
URL : https://www.utc.fr/~farges/DESS_TBH/98-99/UV/OMQM/achat.htm

L'analyse du chapitre 4.6 de la norme ISO 9002 

   pour un Service Biomédical
dans un Etablissement Public de Santé


Graça Fernandes
Yannick Rochais

Résumé : A l'interface entre les services cliniques et médico-techniques et les industriels, le Service Biomédical soit s'assurer de la qualité de la réponse aux besoins de son client afin de concourrir à la qualité des soins. Elle est conditionnée dès l'achat car une mauvaise maîtrise de l'achat engendrera une moindre qualité des soins. La mise en place d'une démarche qualité de type ISO 9002, s'appuyant sur les chapitres 4.6(achats), 4.3 (revue de contrat) et 4.16 (enregistrement relatif à la qualité), permet de répondre à la maîtrise du processus d'achat ainsi qu'à la sélection et l'évaluation des sous-contractants.

Mots-clefs : ISO 9002,qualité, achat, processus, selection, évaluation, sous-contractant, biomédical 

Keywords : ISO 9002, quality, ,processing, selectioon, evaluation, biomedical engeneering

REMERCIEMENTS

SOMMAIRE

Introduction

  • Les achats et l'évaluation selon la norme ISO 9002

    1. Rappels sur la qualité
     

  • 1.1 Définitions relatives à la qualité
    1.2 Les différentes normes modèle ISO

  • 2. L'organisation des relations " client-fournisseur "

    3. L'organisation des interfaces selon la norme ISO 9002

  •  
    3.1 Chapitre 4.3 : la revue de contrat
    3.2 Chapitre 4.6 : les achats
    3.3 Chapitre 4.16 : maîtrise des enregistrements relatifs à la qualité

  • Analyse de la norme pour le service biomédical

    1. La fonction " achat " dans un service biomédical

  •  
    1.1 Les marchés publics (pour les établissements publics de santé)
    1.2 Les différents " achats " d'un service biomédical
    1.3 Le processus d'achat

  • 2. L'analyse des besoins

  •  
    2.1 L'analyse des besoins lors de l'achat d'un dispositif neuf
    2.2 L'analyse des besoins au quotidien

  • 3. Les données d'achats

    4. Les outils d'évaluation des sous-contractants du service biomédical

  •  
    4.1 L'audit fournisseur
    4.2 Outil de recueil d'informations
    4.3 Les essais
  • Une Application concrète de la norme

    1. L'achat d'un dispositif médical neuf

  •  
    1.1 la prise en compte du besoin
    1.2 L'achat public et le choix d'un dispositif médical
    1.3 Le choix d'un sous-contractant
    1.4 La réception et installation d'un dispositif neuf

  • 2. L'achat au quotidien

  •  
    2.1 L'achat de maintenance au coup par coup, de consommables, d'accessoires et de formation
    2.2 L'achat de prestations de maintenance par anticipation

  • 3. Le recueil des litiges

    4. Le suivi de l'évaluation des sous-contractants

  •  
    4.1 Dans le cadre de l'achat d'un dispositif neuf
    4.2 Dans le cadre des achats quotidiens
  • Conclusion

  • Bibliographie

    Table des figures

    Annexes

  • Introduction

  •     Le monde hospitalier voit le jeu d'au moins 4 acteurs : le patient, les services cliniques ou médico-techniques, le service biomédical et les divers industriels. Le service biomédical est à l'interface entre les industriels (sous-contractants)et les clients (le service de soins). Il offre des réponses techniques aux besoins, afin de permettre au corps médical d'assurer la qualité des soins au patient. Par conséquent, ce dernier devient un client indirect du service biomédical. Face aux enjeux économiques et depuis peu aux exigences du marquage CE, les sous-contractants ont mis en place des systèmes qualité qui tendent à fournir des prestations de qualité en réponse aux besoins de leurs clients (le service biomédical). Mais, il doit s'assurer que cette réponse est en adéquation avec les besoins de son propre client. L'accréditation s'ajoutant à ce problème de la qualité des soins, le service biomédical doit se préparer à répondre à ces exigences. La démarche qualité semble être une solution. Il y aurait alors une relation d'égal à égal, car le sous-contractant ne devra pas nuire au système qualité du service biomédical. Pour cela, il est nécessaire de le maîtriser et de l'évaluer afin que pour le client, le recourt à un sous-contractant, reste complètement transparent.

        La relation avec le sous-contractant se met en place dès le processus d'achat. C'est pourquoi, nous nous intéresserons dans cette étude à l'achat des dispositifs médicaux neufs, des accessoires, des consommables, des prestations de maintenance et de formation. Nous nous appuierons sur la norme ISO 9002, plus particulièrement sur le chapitre 4.6 (achats) et par extension aux chapitres 4.3 (revue de contrat) et 4.16 (maîtrise des enregistrements relatifs à la qualité). Certes, les autres chapitres sont importants pour la mise en place d'un système qualité et ils devront être pris en compte pour une démarche qualité basée sur une structure bien définie, mais ce n'est pas le but de cette étude.

        Essentiellement pour les néophytes et afin que tout le monde parle le même langage, nous ferons quelques rappels concernant la qualité, et nous détaillerons les chapitres de la norme ISO 9002 nous intéressant. Avant tout achat fait selon les règles précises du Code des Marchés Publics, il est nécessaire de recueillir et d'analyser le besoin afin de pouvoir le formaliser (données d'achat) et entrer dans l'achat à proprement dit. A partir de ce moment, le sous-contractant peut influer sur le système qualité. La maîtrise de celui-ci passe alors par des moyens d'évaluation (audit, essais). L'interprétation débutera par la prise en compte du besoin pour finir par le suivi du sous-contractant en passant par l'agrément de celui-ci avant l'achat.

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    I ) Les achats et l'évaluation selon la norme ISO 9002

    1 Rappels sur la qualité

    1.1 Définitions relatives à la qualité

  • Les définitions en italiques sont extraites de la norme ISO 8402, définissant le vocabulaire dans le cadre du management de la qualité et l'assurance de la qualité.
  •  
  • QUALITE : "ensemble des caractéristiques d'une entité qui lui confèrent l'aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites"
     

  •     De cette définition, il ressort que la qualité contrairement à son usage courant, " manière d'être caractéristique et qui donne une valeur plus ou moins grande ", n'est pas une notion d'évaluation de performance. Mais, elle s'articule autour de quatre notions essentielles : les besoins, leur expression, la satisfaction de ceux-ci (qualité) et les composantes particulières d'une entité permettant d'aboutir à cette satisfaction (réponse).
        Une entité peut être une activité ou un processus, un produit, un organisme, un système ou une personne ou une combinaison de l'ensemble.

    Figure 1 : Les notions essentielles de la qualité

  • 1 : non conformité. Le besoin est exprimé mais n'est pas pris en compte, ce qui entraîne le mécontentement du client.
    2 : sur-qualité. L'expression n'est pas forcément un besoin, malgré tout on y répond.
    3 : qualité supplémentaire. Il existe un besoin auquel on répond, mais il n'est pas exprimé.
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  • MANAGEMENT DE LA QUALITE : "ensemble des activités de la fonction générale de management qui détermine la politique qualité, les objectifs et les responsabilités, et les mettent en úuvre par des moyens tels que la planification de la qualité, la maîtrise de la qualité, l'assurance de la qualité et l'amélioration de la qualité dans le cadre du système qualité"
  •     Le management de la qualité est de la responsabilité de la Direction. Mais elle ne peut être menée à bien que si tous les acteurs de la structure sont concernés (implication et motivation) puisqu'elle est présente tout au long du cycle de vie d'un produit ou service.
  •  
    SYSTEME QUALITE : "ensemble de l'organisation, des procédures, des processus et des moyens nécessaires pour mettre en úuvre le management de la qualité"
     

  •     Il s'agit donc de la structure organisationnelle permettant de mettre en place la qualité et ce tout au long du cycle de vie d'un produit.
  •  
    MAITRISE DE LA QUALITE : "techniques et activités à caractère opérationnel utilisées pour satisfaire aux exigences pour la qualité"
     

  •     Il est à retenir que ce sont les moyens mis en place pour satisfaire les besoins par rapport à la qualité. Elle passe par la rédaction de procédures qui doivent être le plus proche possible du processus et de l'organisation. Cette démarche passe par l'enregistrement des différentes étapes (traçabilité) et la systématisation des pratiques.

    Figure 2 : La maîtrise de la qualité source : gestion de la qualité ILIS

  •  
    ASSURANCE DE LA QUALITE : "ensemble des activités préétablies et systématiques mises en úuvre dans le cadre du système qualité, et démontrées en tant que de besoin, pour donner la confiance appropriée en ce qu'une entité satisfera aux exigences pour la qualité"
        Il s'agit ici des moyens mis en place pour donner confiance en interne à la Direction et en externe au client.

         Cette notion est intéressante, car elle permet au système de s'autocontrôler et ce grâce à la vérification périodique (audit interne) du système et aux actions correctives ou préventives que l'on met en place suite à des dérives réelles ou potentielles. Le cadre, ci-après, précise ce mécanisme. Au fil du temps, l'assurance de la qualité doit permettre à l'entité d'augmenter sa qualité. C'est la phase d'amélioration de la qualité.

    Figure 3 : Concepts de la qualité source : AFNOR

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  • 1.2 Les différentes normes modèle ISO

        Les normes ISO ne sont que des modèles, elles ne peuvent être assimilées à une obligation. La mise en úuvre d'une telle démarche ne peut venir que d'un acte volontaire. Elles sont un guide pour la mise en place d'un système qualité en vue d'une certification. Leur application ne sera qu'une interprétation du référentiel.

        Deux situations sont envisageables lorsque l'on désire mettre en place un système qualité. L'une non contractuelle, la structure applique le référentiel ISO 9004 mais elle ne recherchera pas de certification. L'autre est contractuelle, la structure a le choix entre trois modèles ISO 9001, ISO 9002 et ISO 9003. Elle cherchera à faire certifier son système par un organisme tiers et indépendant.
     

        L'année 2000 devrait voir paraître une adaptation des normes ISO avec l'émergence d'une seule et unique norme l'ISO 9001. Cette simplification clarifiera les incompréhensions entre les ISO 9001, 9002 et 9003.

    Figure 4 : Structure des normes relatives à la qualité source : AFNOR
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    2 L'organisation des relations " client-fournisseur "

        Le schéma ci-après met en évidence les différents acteurs ainsi que leurs interrelations. Il montre les interfaces des chapitres de la norme ISO lorsque les 3 acteurs sont certifiés. On retrouve ici les deux chapitres interfaces de la norme : la revue de contrat (4.3) et les achats (4.6) ainsi que l'évaluation des sous-contractants (4.6.2). La relation " client-fournisseur " est une relation qui va du client au fournisseur, c'est à dire que le client " impose " ses exigences à son fournisseur.

    Figure 5 : Organisation des relations " client, fournisseur, sous-contractant "
  •  
    • Les acteurs
      • Sous-contractant : organisme (fournisseur, sous-traitant) qui fournit un produit (service) au fournisseur.
      • fournisseur : organisme qui fournit un produit (service) au client2.
      • client : destinataire d'un produit fourni par le fournisseur2.

      Les relations

      • offre : une offre est faite par le fournisseur en réponse à un appel d'offre en vue de l'attribution d'un contrat de fourniture d'un produit.
      • contrat : exigences ayant fait l'objet d'un accord entre un fournisseur et un client, et transmises par un moyen écrit.
      • besoin : demande exprimée par le client (service ou matériel).


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    3 L'organisation des interfaces selon la norme ISO 9002

        Les paragraphes 4.3 (revue de contrat), 4.6 (achats) et 4.16 (maîtrise des enregistrements relatifs à la qualité) donnent des indications quant à l'évaluation des sous contractants et définissent les différentes relations entre les acteurs.
     
     

    3.1 Chapitre 4.3 : la revue de contrat

        La revue de contrat est définie selon la norme ISO 8402 comme les "actions systématiques effectuées par le fournisseur avant la signature du contrat pour s'assurer que les exigences pour la qualité sont définies de façon adéquate, sans ambiguïté, exprimées par des documents et réalisables par le fournisseur"

        Le fournisseur doit établir et tenir à jour des procédures écrites de revue de contrat et de coordination de ces activités.

        La revue (4.3.2) consiste en une relecture de l'offre par rapport à la commande permettant de vérifier que :

    L'exigence est conforme à ce qui était demandé d'un point de vue formulation. Pour des exigences verbales, il est nécessaire d'établir un accord écrit.

        En cas de différences entre le contrat et la demande, il doit être établi une solution qui pourra consister en un compromis, les retirer du contrat, négocier, accepter.

    Le fournisseur est en mesure de répondre au besoin

        Le paragraphe 4.3.3 (avenant) stipule que l'on doit prévoir :

    l'organisation d'une modification de contrat

    le mode de transmission de l'information

        Toute revue de contrat doit faire l'objet d'un enregistrement (4.3.4) et d'une conservation.


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    3.2 Chapitre 4.6 : les achats

        Des procédures écrites permettront d'assurer qu'un produit est conforme aux besoins c'est à dire que le produit ne va pas à l'encontre des exigences.

    Pour effectuer l'évaluation des sous contractant, le fournisseur doit :

    Evaluer et sélectionner sur l'adéquation entre la sous commande et les besoins exprimés, et la satisfaction des exigences du système qualité. Il s'agit de la capacité de l'entreprise (du sous-contractant) à se fondre dans le système qualité et non l'inverse. Il doit prendre en compte les exigences spécifiques de l'assurance qualité comme la traçabilité et l'audit.

    Définir le type et l'étendue de la maîtrise du fournisseur sur le sous-contractant. Le fournisseur doit être en mesure de superviser et d'intervenir. Cette maîtrise écrite et formalisée (audits, procédures, questionnaires) pourra être totale ou partielle. La maîtrise sera établie en fonction du type de produit (technicité, quantité...), de l'incidence sur la qualité du produit final soit sa capacité à modifier ou non la qualité, l'intégrité ou la disponibilité. cela peut être résumé ainsi "produit modifié = produit initial". De plus, si cela est possible, on fournira un rapport d'audit (après l'achat ou avant lors d'essais) et les enregistrements par rapport à l'adéquation aux besoins. Ces deux derniers critères doivent tenir compte de l'aptitude et de la performance démontrées lors de la sélection du sous-contractant.

    Effectuer des enregistrements relatifs à la qualité des sous-contractants acceptables (sélectionnés)

    établir : base

    tenir à jour : évaluation en continu

    conservation : archivage papier ou informatique

    Pour tout achat il est nécessaire d'établir des données d'achats (4.6.3)

        Ces documents d'achats sont une description claire du produit à commander. Elles sont utiles au sous-contractant pour répondre au besoin.

    Lorsque cela est possible, il faut préciser :

    le type, la catégorie, la classe et tout autre renseignement utile

    le titre ou l'identification formelle ; tous les documents concernant l'utilisation, l'entretien, la maintenance ; tous les documents permettant de montrer qu'il y a toujours qualité

    la norme à laquelle doit correspondre l'offre

        Avant la diffusion des documents d'achat, il est important d'effectuer une relecture afin de vérifier que les données correspondent bien au besoin.

        La vérification du produit acheté (4.6.4) peut se faire par le fournisseur chez le sous-contractant (4.6.4.1) et/ou par le client du produit sous-contracté (4.6.4.2).

        Dans le premier cas, on stipule dans les données d'achats les dispositions à prendre pour la vérification (personnes présentes, durée), ainsi que les modalités de mise à disposition (essais seul ou avec sous-contractant, essai sur site). Dans le deuxième cas, la possibilité de vérification doit être spécifiée dans le contrat. Elle peut s'effectuer chez le fournisseur, ou chez le sous-contractant. Toutefois cette vérification ne remplace pas celle du fournisseur chez le sous-contractant. Le client ne s'engage pas à acheter obligatoirement le produit.
     

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    3.4 Chapitre 4.16 : maîtrise des enregistrements relatifs à la qualité

        Il doit être établi des procédures allant de l'établissement des enregistrements jusqu'à leur élimination. La conservation de ces enregistrements permettra de démontrer la conformité aux exigences et le fonctionnement correct du système qualité. Elle concerne aussi tous les enregistrements sur le sous-contractant.

        Les enregistrements doivent être facilement accessibles et être conservés dans de bonnes conditions. Il faut définir la durée de conservation. De plus, si cela est spécifié dans le contrat, ils pourront faire l'objet d'évaluation par le client pendant une durée donnée.
     

    II ) Analyse de la norme pour le service biomédical

    1 La fonction " achat " dans un service biomédical

        La fonction " achat " n'a pas la même signification d'un établissement à l'autre, même si tout le monde est d'accord sur le fait qu'il achète des produits, des services, des dispositifs médicaux neufs. Cependant, les organisations et l'historique du service biomédical font que la fonction " achat " n'est jamais organisée de la même manière et n'a pas les mêmes prérogatives. Pourtant, elle n'est pas neutre pour l'organisation du service biomédical afin de réaliser ses activités de maintenance.
     

    1.1 Les marchés publics (pour les établissements publics de santé)

        Tous les établissements publics doivent respecter le Code des Marchés Publics lorsqu'ils réalisent des achats. L'acheteur public ne peut en aucun cas acheter comme il le veut.

        Le marché public doit respecter le livre II du CMP (marchés de l'état et de ses établissements publics) pour la réalisation de ses achats. Un marché public est une forme contractuelle d'échange entre deux personnes (morale ou physique). A lui seul le marché public permet de faire un état des lieux du besoin, de mettre en concurrence plusieurs offres, de faire un choix, de passer le contrat de vente.

        Un marché public est constitué à son élaboration de plusieurs documents que l'on nomme cahier des clauses qui permettent à l'acheteur de définir les règles et les besoins :

    Le Cahier des Clauses Administratives Générales (CCAG)

    Le Cahier des Clauses Administratives Particulières (CCAP)

    Le Cahier des Clauses Techniques Générales (CCTG)

    Le Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP). C'est dans ce dernier document que l'acheteur public formalise les données techniques du besoin si elles existent.

        Les procédures d'achats publics et leur type sont déclenchés en fonction du montant de l'achat. Si le montant dépasse 300000F pour un sous-contractant, il faut mettre en place une consultation. Si le montant ne dépasse pas cette limite, l'achat est réalisé sur un simple bon de commande.

        Par ailleurs, la réalité est un peu plus complexe. La limite des 300000 F ne s'applique pas uniquement au seul service biomédical. On doit prendre en compte les achats chez un même sous-contractant des différents acteurs de l'Hôpital. Cette exigence n'est pas neutre pour le service biomédical, car il achète les pièces détachées, les consommables ou les dispositifs médicaux chez les mêmes sous-contractants que la pharmacie de l'établissement. La limite est rapidement dépassée, ce qui impose de mettre en úuvre des marchés de maintenance ou de fourniture de pièces ou consommables utiles au maintien des performances et de la sécurité des dispositifs médicaux pris en charge par le service biomédical.

        Cette information essentielle pour rester en règle avec le Code des Marchés Publics, est donnée généralement par les services financiers ou économiques des établissements qui gèrent l'ensemble des commandes grâce à des systèmes informatiques centraux.

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    1.2 Les différents " achats " d'un service biomédical

        On distingue deux grandes familles d'achat liées à l'activité de maintenance et à l'ingénierie-conseil.

        Les achats de l'ingénierie-conseil sont principalement liés à l'investissement de l'établissement à savoir l'acquisition de nouveaux dispositifs médicaux. L'achat d'un dispositif ne s'arrête pas uniquement au produit, mais on y intègre de plus en plus la formation des utilisateurs, des techniciens biomédicaux, la maintenance du dispositif sur plusieurs années et le respect du système qualité.

        L'activité maintenance génère des achats qui lui permettent le maintien des performances et de la sécurité des dispositifs à savoir :

    Des prestations

    de maintenance en interne (dans l'établissement) ou en externe (chez le sous-contractant)

    de formation technique ou utilisateur


        Ces commandes pouvant être faites au coup par coup ou après l'élaboration d'un marché (sous la forme d'un contrat de maintenance).

    • De pièces détachées pour la maintenance réalisée en interne
    • De consommables, des accessoires utiles au bon fonctionnement des dispositifs médicaux
    • D'appareils de mesure pour la réalisation des contrôles et essais avant la remise en service d'un dispositif médical.


    1.3 Le processus d'achat

     
        D'un établissement de santé à l'autre le processus d'achat est très différent tout en respectant le CMP. Cette différence apparaît dans le nombre des interfaces donc des acteurs qui prennent part à la procédure d'achat. La notion de " Client-Fournisseur " prend ici toute son importance. Le délai entre l'émission du besoin et la commande est lui aussi fonction de ce processus (si l'on fait abstraction des procédures longues appliquées pour le respect des marchés publics).

        L'acheteur du service biomédical est à l'interface entre deux mondes, celui des industriels, et celui des médicaux. Il doit s'assurer que ce qu'il achète permette à ses clients (les services cliniques et médico-techniques) d'assurer la qualité des soins au niveau du patient en toute sécurité et avec le maximum de performance pour les dispositifs médicaux. En interne, le service biomédical coordonne cette activité d'achat avec d'autres services de l'établissement comme les services financiers ou économiques.

        On peut idéaliser ou simplifier le processus d'achat en posant uniquement deux acteurs en interne à savoir le service biomédical et le service économique. Le partage des tâches amenant le service biomédical à une entière autonomie sur la gestion au quotidien de ses achats. Le service économique est maître d'úuvre de tous les aspects réglementaires liés aux achats publics.
     

    Figure 6  : Les acteurs de l'activité d'achat biomédical

  •  

  •     L'organisation interne du service biomédical a une importance essentielle dans le processus d'achat. Plus le nombre des acteurs participants à la procédure d'achat est grand, plus il sera difficile de mettre en place une procédure respectée de tous. La centralisation ou le fait de confier cette tâche à une ou deux personnes est, à très court terme, un gage de qualité et d'efficacité pour le service biomédical. L'achat est une des composantes clés de l'activité du service biomédical. Elle va influencer la qualité de la prestation de maintenance. Une mauvaise maîtrise entraînera de la non-qualité, la non-satisfaction des clients ou des réflexes négatifs comme le stockage de pièces détachées pour palier à d'éventuels dysfonctionnements ou pour éviter d'être pris de court.

        La création d'une cellule achat permet de mieux maîtriser la procédure et les sous-contractants. La petite taille des structures biomédicales semble être à première vue un obstacle à la définition d'un poste d'acheteur mais la somme du temps passé par tous les acteurs peut facilement être attribuée à une " fonction " qui traitera tous les achats. Cette ou ces personnes peuvent garder une activité technique réduite. On commence à voir l'impact du système qualité sur l'organisation et la rationalisation de la structure. Ceci a pour conséquence de recentrer le travail du technicien biomédical sur les seuls aspects techniques.

     
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    2 L'analyse des besoins

        Comme nous l'avons vu dans les paragraphes précédents, lorsque le service biomédical recherche la conformité dans un référentiel de type ISO, il met en place une relation de type " Client ñ Fournisseur ". Le rôle du service biomédical dans un établissement de santé est celui d'interface entre le monde industriel et le monde médical. Le service biomédical doit dans la mesure du possible satisfaire ses clients (les services cliniques et médico-techniques). Par conséquent, lorsqu'il fait appel à de la maintenance externe. L'analyse des besoins, surtout lors de l'achat d'un dispositif médical neuf, est une phase importante de la procédure d'achat car elle va influencer les achats liés à ce dispositif tout au long de son utilisation.
     

    2.1 L'analyse des besoins lors de l'achat d'un dispositif neuf

     
        Dans ce cadre, les besoins des services cliniques ou médico-techniques doivent faire l'objet d'une attention particulière. Cette procédure doit permettre de formaliser les besoins et de les traiter avant que la procédure d'achat soit véritablement lancée. Cette phase est essentielle, elle doit être menée de concert entre les " médicaux " et les " administratifs " (l'administration et le service biomédical).

        La formalisation du besoin (expression du besoin) se doit d'être énoncée clairement. Le service clinique ou médico-technique est le seul à pouvoir l'exprimer. Plusieurs informations sont importantes en vue du choix entre tous les besoins de l'établissement. Pour ce faire, les besoins doivent être argumentés : objet du remplacement, mise en place d'une nouvelle technique, remplacement d'un appareil usagé. Il faut remarquer que l'apparition d'une nouvelle technique ne vient jamais en remplacement d'une technique plus ancienne mais en complément de celle-ci. Cet état de fait pose des problèmes lorsque l'on s'intéresse aux budgets de maintenance qui subissent une inflation continue. La hiérarchisation des demandes par le service doit figurer dans l'expression du besoin. A ce stade, le rôle du service biomédical est celui de conseil. Il peut reformuler les besoins mais surtout il apporte des compléments d'information quant à la dégradation des performances d'un équipement, de sa sécurité ou de sa vétusté.

        Le traitement du besoin se heurte systématiquement à un coût des demandes supérieur au budget d'investissement de l'établissement. Cependant l'aspect financier de l'analyse des besoins se fait en intégrant différents aspects comme le projet d'établissement (qui intègre entre autre le projet médical), la réglementation, la priorité du serviceÖ Cette étape " terminale " doit être réalisée en relation entre les médicaux (lors de la CME) et le service biomédical.

     

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    2.2 L'analyse des besoins au quotidien

     
        Au quotidien, les besoins sont liés à l'activité même du service biomédical qui doit assurer la performance et la sécurité des dispositifs médicaux dont il a la charge. Il n'y a pas à proprement parlé d'analyse des besoins, mais plutôt une réponse conditionnée par l'achat du dispositif neuf. En effet, le marché dans lequel évolue le service biomédical est pour une grande part captif, à titre d'exemple, il est " presque impossible " de faire réparer un échographe chez un autre prestataire que celui d'origine. Il est vrai qu'aujourd'hui ceci tend à ne plus être valable si l'on regarde le développement de la tierce maintenance.

        Lorsque le service biomédical n'a pas les compétences techniques ou les moyens humains, il a recourt à la maintenance externe. Pour anticiper les besoins futurs du client, il redéfinit des besoins de maintenance et de prestation. Dans ce cas de figure, on retrouve les mêmes exigences que dans le cas de l'achat d'un dispositif médical neuf à savoir la définition des besoins. La maintenance externe se doit d'être transparente pour le client du service biomédical. Pour cela la définition du besoin est fondamentale.
     
     

    3 Les données d'achats

        Une fois le besoin défini, la commande peut être éditée. Elle fait l'objet d'une attention particulière, car elle doit comporter toutes les informations utiles au sous-contractant pour qu'il puisse vérifier qu'il est capable de satisfaire à nos besoins, nos exigences (revue de contrat pour un sous-contractant certifié).

        Même dans le cadre d'un contrat de prestation de maintenance, il est préférable de faire un bon de commande (même si le montant est à zéro franc) rappelant les exigences principales du contrat ou des exigences spécifiques sur des délais d'intervention par exemple. Le premier objectif est de garder la trace de la demande et le second de suivre la prestation du sous-contractant afin de l'évaluer (noter les écarts entre ce qui était prévu dans le contrat et ce qui a été réalisé)

        Quelques exemples :
     

    • Dans le cadre d'un achat de matériel neuf
      • les conditions de l'appel d'offre
      • les références du devis
      • les informations orales que l'on doit transcrire
      • Ö

      Dans le cadre de l'achat d'une prestation de maintenance externe (hors contrat et chez le sous-contractant)

      • le numéro de l'appareil
      • la cause du problème
      • les délais de réparation
      • la demande d'un devis si la réparation dépasse un montant
      • la certification du contrôle suite à la réparation
      • Ö

      Dans le cadre de l'achat d'un consommable

      • la référence du produit
      • les délais de livraison
      • Le prix
      • Ö

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    •  

    4 Les outils d'évaluation des sous-contractants du service biomédical

        Les techniques d'évaluation des sous-contractants peuvent être mises en place avant ou après l'achat. Elles sont diverses et peuvent être simples ou complexes. La technique est choisie précisément en fonction de critères comme le montant de l'achat, l'impact de l'équipement sur l'organisation, sur la qualité des soins, sur la sécurité, sur la gêne occasionnée Ö et la liste n'est pas exhaustive.
     

    4.1 L'audit fournisseur

     
        Cet outil n'est que très rarement utilisé par les services biomédicaux certifiés pour l'évaluation d'un sous-contractant. À ce jour, le service biomédical d'un petit établissement n'ira pas auditer de grandes firmes internationales. Cependant, on assiste à l'inverse où le " sous-contractant " vient auditer son " client " pour lui proposer des contrats de maintenance " avantageux "Ö

        L'objectif premier de l'audit est de vérifier que le sous-contractant est capable de fournir des produits répondant aux exigences de la commande.

        Dans le cadre d'une prestation de maintenance, au sein même du centre hospitalier, on peut concevoir qu'une personne du service biomédical formée à l'audit, interview le technicien du sous-contractant pour évaluer la qualité de la prestation. L'auditeur jugera moins le geste technique que l'organisation mise en place pour que le technicien puisse répondre aux besoins à savoir que l'équipement retrouve ses caractéristiques premières. On s'intéressera à des aspects comme la traçabilité, les contrôles et essais, les ECME, la qualité de la documentation, le respect des procédures de maintenance définies par le fabricant.

        Dans le cadre de l'achat d'un dispositif médical neuf, on peut concevoir que le service biomédical audite chez le sous-contractant des aspects de son organisation qui ont un impact sur la qualité du produit qu'il va acheter. La figure 7 ci-après présente les grandes fonctions qui peuvent intéresser un auditeur.
     

    Figure 7  : Organisation des différentes fonctions auditables chez un sous-contractant
  •  
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  •  
        Il va de soi que dans ces deux cas le sous-contractant doit être averti de la procédure avant sa réalisation.

        D'une manière naturelle, tout système évolue en bien ou en mal. L'audit est un outil qui permet à la structure de bénéficier d'un regard neuf, neutre.

        Le mot "audit" vient du verbe latin "AUDIRE" qui signifie "ECOUTER". L'ISO le définit comme étant l'examen méthodique et indépendant en vue de déterminer si les activités et les résultats relatifs à la qualité satisfont aux dispositions préétablies, et si ces dispositions sont mises en úuvre de façon effective et sont aptes à atteindre les objectifs.

        L'ISO fait mention de plusieurs notes sur cette définition. Deux d'entre elles sont essentielles. L'auditeur se doit d'être indépendant et sans responsabilité au regard du secteur audité. Le but de l'audit est d'évaluer le besoin d'amélioration ou d'action corrective. En aucun cas, il ne peut être utilisé comme moyen de surveillance ou de contrôle. La figure 8 illustre cet état de fait.
     

  • Figure 8  : Organisation d'un audit source : AFNOR

  •  

    Etape
    Contenu
    1

    L'auditeur analyse les documents et note ce qui a été écrit.

    2

    Phase d'entretien avec les acteurs de la structure à auditer, l'auditeur constate ce qui se fait.

    3

    L'audit mesure les écarts entre ce qui est écrit et ce qui est fait.

    4

    Lors de la rédaction du rapport, l'auditeur fait état des écarts.

    5

    Cette phase n'est pas réalisée lors de l'audit. Le plan d'action corrective est défini par l'audité.

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    4.2 Outil de recueil d'informations

  •     Dans le cadre de l'achat d'un dispositif médical neuf et lors la rédaction du CCTP, le service biomédical définit les différents critères caractérisant le besoin de son client et ses exigences. Les critères peuvent être la description de l'équipement, l'engagement de garantie, la livraison et la réception, la formation du personnel, un questionnaire technique. La réponse à ces documents feront l'objet d'une analyse au moment du choix. La même chose est réalisée pour l'élaboration d'un marché de maintenance (d'un contrat) même si le marché est captif (un seul et unique fournisseur).

        Pour les autres cas, on pourra rédiger des questionnaires. Ils pourront permettre de recueillir des informations générales ou spécifiques (organisation SAV, système qualitéÖ) sur un sous-contractant en dehors de l'achat d'un dispositif neuf. Les résultats alimenteront la base de référence d'évaluation du sous-contractant.

    4.3 Les essais

  •  
        La mise en place d'essais lors des achats est principalement liée à l'achat de dispositifs neufs. Ils viennent compléter l'analyse de l'offre qui a été faite en réponse au CCTP. Pour les pièces et consommables, il est pratiquement impossible de mettre en úuvre ce type de dispositions car le volume des pièces achetées est trop faible. Toutefois, il est possible de faire des essais pour des consommables comme le papier d'enregistrement que l'on achète chez plusieurs sous-contractants. Dans tous les cas, les essais doivent faire l'objet d'un rapport pour assurer la traçabilité et le choix final.

     

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    III) Une application concrète de la norme

     

        L'interprétation de la norme qui va suivre est basée sur une organisation théorique de la fonction achat d'un service biomédical. On admettra que le service biomédical est libre d'acheter (dans la limite des 300 000 F) des consommables, prestations et dispositifs médicaux neufs sans intervention d'un autre acteur. Dans le cas contraire, toute la gestion administrative du marché public est réalisée par le service économique de l'établissement alors que la gestion technique est faite par le service biomédical. Nous nous intéresserons à l'achat du dispositif médical neuf et aux achats à réaliser pour le maintenir en état de fonctionnement.
     

    1 L'achat d'un dispositif médical neuf

        La figure 9 présente un processus d'achat d'un dispositif médical depuis la définition du besoin du client jusqu'à la mise en service de cet équipement. Plusieurs points sont essentiels au bon déroulement de cette procédure. La traçabilité est le plus important. On peut considérer trois étapes que l'on observera de plus près :

    • La prise en compte du besoin (étape 1)
    • L'achat du dispositif (étape 2)
    • La réception et installation (étape 3)
      Figure 9 : Processus d'achat d'un dispositif médical
     

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  •  
  • 1.1 La prise en compte du besoin

        La mise en place d'un document formulaire (informatique ou papier) va permettre de suivre l'évolution du processus. Ce document est le support de gestion du besoin des services cliniques ou médico-techniques. La planification du processus est un aspect fondamental que l'on doit maîtriser le plus possible.

        Dans la relation entre un client et un fournisseur, le retour d'information est un moyen simple d'améliorer la satisfaction de son client. Dans un processus long où interviennent des choix qui peuvent être à l'encontre de ceux du service client, il est important de porter une attention particulière à ce point. Le document présenté en annexe 1 permet la maîtrise et le suivi de l'étape 1 du schéma présenté précédemment.

        Le document est rempli par le service de soins, passe au service biomédical pour chiffrer l'ensemble des besoins. Lorsque la CME a fait le choix du programme d'investissement, ce formulaire retourne au service biomédical afin que l'investissement soit planifié.
     

  • 1.2 L'achat public et le choix d'un dispositif médical

     
        Cette étape est la plus complexe à formaliser car elle fait appel à des notions qui ne sont pas systématiques à tous les achats publics. Certes la réglementation est rigoureuse, mais le choix final ne l'est pas toujours. Il faut donc assurer un minimum de traçabilité dans la procédure sans pour autant l'alourdir.

        La constitution d'un dossier type où l'on intègre l'ensemble des documents utiles à la procédure semble une solution adaptée.

    Ce dossier reprend :

    La définition du besoin

    Le cahier clauses techniques particulières (cahier des charges)

    Les documents de l'achat public

    Les rapports d'essais

    L'argumentaire de proposition de choix et le choix final

    Tous les comptes-rendus de réunions entre le service biomédical et le service de soins

     

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        Le Cahier des Clauses Techniques est une pièce essentielle dans l'achat d'un dispositif médical neuf. La bonne intégration d'un nouvel équipement dans un service de soins comme le suivi des performances et de la sécurité par le service biomédical se jouent dès l'élaboration de celui-ci. Des informations et des exigences incontournables doivent être précisées et demandées au sous-contractant comme :
    La formation des utilisateurs (mode, durée, lieu)

    La formation des techniciens (mode, durée, lieu)

    L'assurance de la fourniture de pièce détachée de consommable ou de prestation de maintenance

    La mise en place du matériel dans le service

    Les extensions de garantie

    Un contrat de maintenance sur une ou plusieurs années


        La liste de ces exigences n'est pas finie, mais elle permettra à la réception de l'appareil de savoir qui fait quoi, comment et quand.

        Un formulaire spécifique permet à tout moment de suivre l'évolution de la procédure et indique toutes les pièces à incorporer au dossier. (cf. annexe 2)

    1.3 Le choix d'un sous-contractant

        Il est le plus difficile a mettre en úuvre, car il doit tenir compte de plusieurs paramètres et du jugement de plusieurs personnes : des médecins, du personnel soignant ou des techniciens.

        L'agrément du nouveau sous-contractant se fait dès que le choix de la commission d'appel d'offre est connu.

        Lors d'un achat public avant le choix final, les différentes offres proposées font l'objet d'une analyse. Nous proposons de baser l'agrément du sous-contractant sur ses résultats. La figure 10 montre une procédure possible :
     

    Figure 10 : Procédure d'agrément d'un sous-contractant
     

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  •  
        Trois éléments peuvent être associés pour au final faire le choix d'un sous-contractant. L'analyse des réponses au CCTP est l'élément de base. Elle fait l'objet d'un rapport sous la forme d'un formulaire récapitulatif de plusieurs aspects essentiels permettant de juger la qualité de l'offre. Les essais sont de deux types. L'utilisateur comme le mainteneur ont des avis souvent différents sur la qualité du dispositif. Certes l'intérêt médical est primordial, mais la maintenabilité du dispositif (les aspects techniques en règle générale) prend une place de plus en plus importante. Le troisième élément est plus difficile à mettre en place, l'audit sous-contractant n'est pas courant. Et pourtant cet outil peut avoir son importance pour apprécier ce qui se passera une fois le dispositif acheté ou installé.

        L'enregistrement de toutes ces informations se fait sur des formulaires prédéfinis. On retrouve ces 3 formulaires en annexes 34 et 5. Ils ne comportent pas de critères d'évaluation. En effet, ils sont propres à chaque établissement. Cependant, pour le formulaire utilisateur, on pourra s'intéresser à l'ergonomie, l'interface homme/machine, la fiabilité des résultats, la facilité d'utilisationÖ En ce qui concerne le formulaire technique, on se concentrera sur le protocole de réglage et d'entretien, la maintenabilité, la fréquence des contrôles.    L'utilisation de ces formulaires se fait selon une procédure non définie dans ce rapport car elle est fonction de l'organisation de chaque service biomédical. Pour le formulaire de synthèse de l'offre, les critères doivent reprendre les aspects essentiels du CCTP permettant le choix du sous-contractant.

  •  
    1.4 La réception et installation d'un dispositif neuf

        A ce stade le choix du sous-contractant est effectué. Il s'agit de passer la commande et de gérer la réception et l'installation. La mise en place du formulaire (cf.annexe 6) permet d'assurer la traçabilité des différentes actions au niveau du service biomédical et au niveau du service clinique ou médico-technique. Dans une première partie, on rappelle toutes les informations nécessaires à la commande et celles négociées avec le sous-contractant (installation, formation technique et utilisateur). Au terme de cette partie, l'ingénieur biomédical valide ces informations.

        Une deuxième partie permet de suivre la réception, on vérifie que toutes les informations de la partie 1 ont été fournies.

        Le formulaire donné en annexe 6 est un exemple de fiche du service biomédical utilisé au CHU d'Angers.

        Le formulaire de l'annexe 7 permet au service de vérifier que le besoin du client (service de soins) a bien été pris en compte , l'acceptation du service de soins de la prestation réalisée (installation, contrôle et formation)

     

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    2 L'achat au quotidien

     

        Nous allons traiter deux cas. Le premier pour les achats quotidiens de prestations de maintenance, de pièces détachées, de consommables, d'accessoires du service biomédical et le second pour les achats anticipés de maintenance. Cette distinction vient du fait que le besoin est exprimé, dans le premier cas, directement par le client (les services cliniques ou médico-techniques) alors que dans le second, il l'est par le service biomédical.
     

    2.1 L'achat de maintenance au coup par coup, de consommables, d'accessoires et de formation

     
        Le schéma ci-après présente le processus de prise en compte du besoin des services de soins de l'établissement. La première des étapes est la prise en charge de la demande et la vérification qu'elle rentre dans le champ d'application du service biomédical. Cette recherche d'adéquation entre l'offre et la demande est réalisée lors de la revue de contrat (chapitre 4.3 de la norme).

        Ensuite, le traitement de la demande suit des chemins différents en fonction de la nature de celle-ci. Trois cas sont ici possibles, on définira une activité de maintenance, de formation ou d'achat. Dans chacune de ces activités, on regarde si un achat chez un sous-contractant doit être fait pour réaliser le besoin du client. Dans cette situation, la procédure d'achat est lancée sur un simple bon de commande.
     

    Figure 11 : Processus d'achat déclenché en interne
  •  

  •     L'achat au quotidien de pièces détachées, prestations de maintenance, de formation, d'accessoires ou de consommables est la conséquence du choix réalisé lors de l'achat du dispositif neuf. Lorsqu'un nouveau sous-contractant doit intégrer la base de référence, il est classé arbitrairement à un indice " B " (voir chapitre sur le recueil des litiges).
     
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    2.2 L'achat de prestations de maintenance par anticipation

     
        L'achat de prestations de maintenance par anticipation répond à un besoin qui n'a pas pour origine le client mais le service biomédical. Cette situation est particulière car l'achat se fait par anticipation des besoins du client. Le service biomédical met en place ce type de prestation par un contrat avec un sous-contractant. Le déroulement de cet achat ressemble au processus décrit pour l'achat d'un dispositif neuf. Les essais sont difficilement intégrables dans ce type d'achat. Cependant, on peut concevoir qu'avant de lancer cette procédure, le service biomédical ait évalué le sous-contractant en lui faisant réaliser des prestations au coup par coup dans le cadre de l'achat décrit par la figure 10 [1.3].

        Le schéma suivant présente le processus d'achat d'un contrat de maintenance. On remarque que le service biomédical déclenche le besoin, analyse et choisit le prestataire. Les services administratifs assurent tout le processus réglementaire de l'achat. La gestion technique du contrat revient au final au service biomédical.
     

    Figure 12 : Processus d'achat anticipé
  •  
  •     L'agrément du sous-contractant se fait uniquement sur l'analyse du CCTP. Il est à remarquer que la DDCP demande d'intégrer dès l'achat du dispositif neuf, l'achat de la maintenance sous contrat afin que le choix du sous-contractant se fasse sur les deux aspects suivants : avoir le meilleur produit et la meilleur maintenance au meilleur prix. On peut toutefois l'attribuer au fournisseur du dispositif sans mise en concurrence grâce à l'article 104.II. L'arrivée de la tierce maintenance change elle aussi les données.
     
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  •  
  • 3 Le recueil des litiges

        Une fois le sous-contractant agréé, il faut suivre son niveau de performance au fur et à mesure de la livraison des produits ou de la réalisation des prestations. L'enregistrement et le traitement de ces litiges sont indispensables. Il montre l'efficacité de la maîtrise des sous-contractants. Rappel, un sous-contractant ne doit en aucun cas pénaliser la prestation du service biomédical, sinon le taux de satisfaction des clients chute.

        Les gênes ou litiges détectés avant ou lors de la réception de la commande sont déclenchés par exemple sur :

    Des non respects des délais de livraison (matériel neuf, pièces détachéesÖ)

    Des problèmes de référence

    Des problèmes de quantité

    De la non présence de la documentation utilisateur ou technique

    Des dispositifs médicaux revenant de réparation avec un problème de fonctionnement

    Ö

        La phase de contrôle et essais à la réception de tous les colis qui entrent dans le processus est fondamentale et assure au final la qualité de la prestation du service biomédical.

        La maîtrise des litiges peut être décomposée comme le montre la figure 13 :
     

    Figure 13 : Maîtrise des litiges
  •  
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        Le suivi des sous-contractants est une activité que l'on doit réaliser au jour le jour. La centralisation et le traitement de toutes ces informations sont à réaliser par une personne que l'on nommera responsable des achats dans l'organigramme des fonctions qualité du système que l'on met en place. Le traitement d'un litige demande :

    • Des informations d'identification
    • Une présentation du problème
    • Une recherche de solutions
    • Le choix d'une solution
    • Une évaluation du résultat


        Le document présenté en annexe 8 permet de suivre les informations essentielles au traitement du litiges. On remarque qu'il fait la distinction entre les litiges causés par la commande d'un dispositif neuf et les autres. Elle est importante car elle offrira la possibilité de réaliser deux types de classification des sous-contractants (voir chapitre 4). La procédure de gestion des litiges doit être propre à chaque service biomédical. La personne qui détecte un litige le traite du début à la fin. Ensuite, l'enregistrement de cette procédure est transmis au responsable " achat " du service.
     

    4 Le suivi de l'évaluation des sous-contractants

        Nous regarderons comment l'on peut suivre l'évaluation des sous-contractants en nous intéressant à deux cas fonction de l'achat réalisé. L'évaluation doit se faire à période fixe et doit permettre au service biomédical de les classer selon des indices prédéterminés. La norme ISO 9002 ne donne pas de règles quant au calcul de l'indice. Le service biomédical est donc libre de se fixer les règles qui lui semble le mieux correspondre à ses objectifs et aux informations collectées.
     

    4.1 Dans le cadre de l'achat d'un dispositif neuf

     
        On dispose pour l'évaluation des sous-contractants de plusieurs sources d'information , le résultat de l'analyse des réponses au CCTP, le résultat des essais, le résultat de l'audit et le résultat du choix final, le nombre de réponses à des appels d'offres, le nombre de litiges suite à une commande de dispositif neuf. Deux points sembles intéressants à regarder.

        Le premier est le rapport entre le nombre des litiges et le nombre des commandes. Souvent, on oublie que l'achat ne s'arrête pas uniquement à l'envoi d'une commande. Dans le champ d'application du service biomédical , la réception, l'installation et la formation des techniciens comme des utilisateurs font partie intégrante de la commande. Cet indicateur permettra de visualiser cette phase de l'achat souvent occultée.
     
     






        Le second est lié aux informations qui ont permis au final le choix du sous-contractant. On reporte sur un graphique, comme celui ci-dessous, le résultat des différentes points analysés que le sous-contractant ait été retenu ou non. On indiquera en entourant le numéro de l'offre celle qui aura été retenue. Ce tableau permet de mettre en place un indicateur intéressant. Il donne une idée précise sur la prise en compte de nos besoins par le sous-contractant. On calcule le rapport entre le nombre des réponses aux offres que l'on a retenues et le nombre des réponses que le sous-contractant nous a fait parvenir. Le résultat est à l'image de notre non satisfaction au regard des produits présentés. On peut cumuler plusieurs années pour un même sous-contractant sur un même graphique ce qui a pour avantage de montrer ses éventuelles évolutions dans la prise en compte des besoins en terme d'équipement.

  • Figure 14 : Principe d'évaluation des sous-contractants pour un dispositif neuf
     
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  •  
  • 4.2 Dans le cadre des achats quotidiens

     
        La base d'information utilisée pour faire ce calcul est l'ensemble des données collectées tout au long de la réalisation des prestations du sous-contractant (livraison, pièce, dispositif neuf Ö.). Dans un premier temps, un indice simple à trois niveaux (A, B, C par exemple) peut permettre l'évaluation. Au fur et à mesure de l'évolution du système qualité, ces indices peuvent prendre en compte des informations comme la nature des litiges. Pour ce faire, il faut un recueil donc un volume d'information important et significatif. Le suivi au jour le jour est essentiel pour réaliser l'évaluation.

        Nous proposons une évaluation simple des sous-contractants basée sur le nombre des commandes passées sur un exercice et le nombre de litiges collectés sur la même période. L'indice a trois niveaux A, B, C. Le calcul de l'indice est le rapport entre le nombre de litiges et le nombre de commandes (exprimé en %). On considère le classement comme suit :

    Indice A si résultat entre 0% et 10%

    Indice B si le résultat entre 11% et 20%

    Indice C si le résultat est supérieur à 20%


        Lorsque ce classement est réalisé, il est intéressant d'informer le sous-contractant de son indice. S'il est certifié, il mettra en place des     actions correctives pour améliorer son indice de classement mais aussi la satisfaction de son client : le service biomédical.

        Il est primordial pour le service biomédical d'avertir ses sous-contractants de la démarche qu'il a mis en place pour réaliser leur évaluation. Lorsque le classement est établi, le sous-contractant doit être averti de son classement. L'outil le plus adapté est la lettre circulaire personnalisée avec les données du sous-contractant concerné. Il n'est pas rare qu'un sous-contractant se manifeste pour savoir quels ont été ses problèmes durant la période d'évaluation. S'il est certifié, on peut supposer que sa démarche qualité n'est pas une façade et qu'il y a intégré le traitement de la non satisfaction de son client.
     

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    Conclusion

        La démarche qualité au sein d'un service biomédical semble être une bonne réponse aux besoins des services médicaux pour leur permettre d'assurer la qualité des soins. Celle-ci ne dépend pas uniquement du service biomédical car un autre acteur intervient : le sous-contractant. Mais le service biomédical reste le responsable. C'est pourquoi dès son premier contact avec le sous-contractant, c'est à dire dès l'achat, il doit maîtriser les relations. Pour cela une démarche qualité orientée sur l'achat montre toute son importance.

        L'interprétation qui a été faite reste des idées à exploiter, à développer et à adapter en fonction de chaque organisation du service biomédical concerné.

        Le formulaire de suivi des besoins ainsi que celui des matériels neufs permettront de répondre au besoin de traçabilité. La méthode d'agrément d'un sous-contractant basée sur le CCTP, les essais et l'audit permettront de sélectionner le sous-contractant. Les méthodes d'évaluation à l'achat d'un dispositif médical neuf ou de prestation de maintenance et lors du suivi du sous-contractant au quotidien sera une garantie pour le service biomédical et son client, et une preuve en cas de désaccord avec le sous-contractant. Mais aussi on pourra développer un partenariat entre le sous-contractant et le service biomédical afin d'améliorer les prestations du sous-contractant et celles du service biomédical.
     

    Bibliographie
     

    P. BUCH JENSEN, Guide d'interprétation des normes ISO 9000, AFNOR, 1994, 154 p

    B. FROMAN, Le manuel qualité outil stratégique d'une démarche qualité, AFNOR, 1994, 181p

    AFAQ, Guide de lecture des normes ISO 9001, 9002, 9003 à l'usage des PME-PMI, AFAQ, 1995

    Dr P. MARTIN ; C.BUGEON, La certification qualité à l'usage des établissements de santé, Guides de lectures AFAQ

    AFIB, L'assurance qualité appliquée au domaine biomédical hospitalier, AFIB INFO N°41 SPECIAL, 1996

    F. FAURE, Comprendre et mettre en úuvre la certification ISO 9000 dans un service biomédical, THESE mastère IBMH, UTC ñ ENSP, 1994

     

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    NORMES EDITEES PAR AFNOR
     

    ISO 9002 Systèmes qualité - Modèles pour l'assurance de la qualité en production, installation et prestations associées
    ISO 8402 Management de la qualité et assurance de la qualité ñ vocabulaire


    DOCUMENTS QUALITE
     

    PROCEDURES QUALITE :
    Gestion des sous-contractants, PR024, CHU ANGERS
    La gestion des litiges, PR022, CHU ANGERS
    La commande de dispositif médical ou équipement neuf, PR022, CHU ANGERS

    FORMULAIRES :

    Litiges, FO14, CHU ANGERS
    Procès verbal de mise en service d'un dispositif neuf, FO18, CHU ANGERS
    Fiche de suivi du matériel neuf, FO25, CHU ANGERS

    Table des figures
     

    Figure 1 : Les notions essentielles de la qualité

    Figure 2 : La maîtrise de la qualité source : gestion de la qualité ILIS

    Figure 3 : Concepts de la qualité source : AFNOR

    Figure 4 : Structure des normes relatives à la qualité source : AFNOR

    Figure 5 : Organisation des relations " client, fournisseur, sous-contractant "

    Figure 6  : Les acteurs de l'activité d'achat biomédical

    Figure 7  : Organisation des différentes fonctions auditables chez un sous-contractant

    Figure 8  : Organisation d'un audit source : AFNOR

  •  
  • Figure 9 : Processus d'achat d'un dispositif médical

    Figure 10 : Procédure d'agrément d'un sous-contractant

    Figure 11 : Processus d'achat déclenché en interne

    Figure 12 : Processus d'achat anticipé

    Figure 13 : Maîtrise des litiges

    Figure 14 : Principe d'évaluation des sous-contractants pour un dispositif neuf
     

     

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    Annexes
     
     

    ANNEXE 1 : Fiche de suivi des besoins

    ANNEXE 2 : Dossier d'achat d'un dispositif médical

    ANNEXE 3 : Rapport de synthèse de l'offre

    ANNEXE 4 : Rapport d'essai d'un dispositif médical utilisateur

    ANNEXE 5 : Rapport d'essai d'un dispositif médical technique

    ANNEXE 6 : Fiche de suivi du matériel neuf

    ANNEXE 7 : Procès verbal de mise en service d'un dispositif neuf

    ANNEXE 8 : Litige


     

    Annexe 1

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    Annexe 2


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    Annexe 3


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    Annexe 4


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    Annexe 5


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    Annexe 6


     
     


     
     


     
     


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    Annexe 7


     
     


     
     


     
     


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    Annexe 8


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