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ABLATHERM
TRAITEMENT PAR ULTRASONSFOCALISES


Maher FAWZI

David BOYER
Ablatherm, traitement du cancer de la prostate par ultrasons focalisé, Maher FAWZI, David BOYER, Najib HANNOUCH, Projet d'Intégration, MASTER Management des Technologies en Santé (MTS), UTC, 2005-2006
URL : https://www.utc.fr/formations/master/professionnelle/technologie_sante.html ; Université de Technologie de Compiègne

Résumé

 

L’Ablatherm est un équipement médical destiné à traiter le cancer localisé de la prostate par voie endorectale. Les sondes de l’Ablatherm utilisent la technologie des ultrasons focalisés à haute intensité HIFU pour détruire les tissus cancéreux. C’est une thérapie non invasive, rapide, non douloureuse et sans anesthésie générale.

La nouvelle sonde à imagerie intégrée produit les ultrasons focalisés à l’aide de son transducteur de thérapie tout en permettant la visualisation de la prostate en temps réel. Ce nouveau concept permet la localisation précise de la prostate et offre un vrai confort pour les urologues pendant le traitement. Le traitement par HIFU est efficace pour les patients qui sont atteints d’un cancer de la prostate de stade T1 et T2. Les résultats cliniques ont montré le succès, l'efficacité et la faible morbidité associée à l'HIFU. Cette thérapie présente une option de traitement efficace pour les patients qui ne veulent pas subir les effets secondaires d'une opération.

Le coût du traitement par Ablatherm n’est pas fixe dans tous les hôpitaux et les cliniques. En moyenne, il est un peu plus cher que le coût du traitement par radiothérapie qui présente des effets secondaires sur le patient. Pour cela, l’Ablatherm représente le mode thérapeutique le moins invasif avec un coût raisonnable.

L’accroissement considérable du nombre de cancer prostatique, qui est sans aucun doute lié à l’augmentation de l’espérance de vie, va faire émerger l’utilisation fréquente de la technologie HIFU dans divers domaines d’application.



Mots clés:
Ablatherm, Technologie HIFU, Cancer de la prostate, Sonde à imagerie intégrée, Normes.

Abstract

 

Ablatherm is a medical device intended to treat localized prostate cancer via an endorectale probe. The Ablatherm probes use the High Intensity Focalized Ultrasound technology HIFU to destroy cancerous tissues. It is a non invasive, fast, non painful therapy and without general anesthesia.

The new probe with integrated imagery produces focalized ultrasounds via its transducer allowing the visualization of the prostate in real time. This new concept allows the precise localization of prostate and offers comfort for urologists during the treatment.The treatment by HIFU is effective for patients who have prostate cancer in stages T1 and T2. The clinical results show the efficiency and the low morbidity associated to the HIFU. It presents an effective treatment option for patients who don’t want to have secondary effects of an operation.

The cost of treatment using Ablatherm varies in different hospitals and clinics. It is a little more expensive than radiotherapy treatment which presents side effects on the patient. Because of that, Ablatherm represent the most non invasive therapeutic mode with a suitable price.

The considerable increase of prostate cancer number which is related without any doubt with the augmentation of life expectancy will raise the usage of HIFU technology in various domains of application.



Key words: Ablatherm, HIFU technology, Prostate cancer, integrated imagery probe, Standards.


Glossaire

 


ANAES: A
gence National d’Accréditation des Etablissements de Santé.

 

Apex : Partie inférieure de la prostate opposée à la base de la prostate qui se trouve au niveau de la vessie.

 

Bladder neck : La partie inférieure de la vessie liée à la partie supérieure de la prostate.

 

CCAM: Classification Commune des Actes Médicaux.

 

Effet Peltier : L’effet Peltier repose sur le passage d’un courant électrique continu entre deux plaques semi-conductrices, ce qui a pour effet de créer une plaque froide d’un coté qui absorbe la chaleur et une plaque chaude de l’autre qui dissipe l’énergie thermique.

 

Glaucome : Affection oculaire caractérisée par une élévation de la tension intra oculaire au dessus de 20 mm de mercure.

 

HIFU: High Intensity Focused Ultrasound

 

INSERM: Institut National de la Santé et de la Recherche Médical

 

PSA: Prostate Specific Antigen (antigènes spécifiques de la prostate)

 


Tables Des Matières

 

Résumé

Abstract

Glossaire



Introduction. 7

I.      Cancer de la Prostate. 8

I.1.       La Prostate. 8

I.2.       Le Cancer. 8

I.3.       Symptômes et diagnostics du cancer de la prostate. 9

I.4.       Les traitements. 10

I.4.1.      L'attente sous surveillance. 10

I.4.2.      La chirurgie. 11

I.4.3.      La radiothérapie. 11

I.4.4.      Le traitement hormonal 12

I.4.5.      La chimiothérapie. 12

II.        La Technologie HIFU.. 13

II.1.     Historique. 13

II.2.     Ultrason et effet piézo-électrique. 14

II.2.1.         L’ultrason. 14

II.2.2.         L’effet piézo-électrique. 14

II.3.     Principe de la technologie HIFU.. 15

III.       La Machine Ablatherm.. 16

III.1.    Description générale. 16

III.2.    Les sondes Ablatherm.. 18

III.2.1.        Les sondes Maxis. 18

III.2.2.        Les sondes à imagerie intégrée. 21

III.2.3.        Comparaison entre les deux sondes. 23

III.3.    Environnement de la sonde. 24

III.3.1.        L’Ablapak. 24

III.3.2.        Le mode A.. 25

III.3.3.        Capteur de température. 26

IV.       Les étapes du traitement 27

IV.1.    Préparation. 27

IV.2.    Phases du traitement 27

IV.2.1.        Installation du patient 27

IV.2.2.        Préparation de la machine. 27

IV.2.3.        Repérage. 28

IV.2.4.        Tirs. 29

IV.2.5.        Durée du traitement 29

IV.3.    Suivi du patient 30

V.    Résultats cliniques et complications. 30

VI.       Normes. 33

VII.     Aspects économique et financier. 34

VII.1.       Le coût de l’Ablatherm.. 34

VII.2.       Le coût du traitement 34

VII.3.       Coût des autres modalités thérapeutiques. 35

VII.4.       Financement de la technique Ablatherm.. 35

VII.5.       Tarification à l’activité T2A.. 35

VIII.        Parcs installés et Concurrence. 36

VIII.1.     Parcs installés. 36

VIII.2.     Les principaux concurrents 36

IX.       Prospectives et Perspectives. 39

Conclusion. 40

Références bibliographiques

 


Tables Des Figures

Fig.1: La prostate [1] 8

Fig.2: Traitement par radiothérapie externe [11] 11

Fig.3: Traitement par radiothérapie interne [12] 12

Fig.4: Pierre Curie [13] 13

Fig.5: Paul Langevin [14] 13

Fig.6: William Fry [15] 14

Fig.7: Principe de la technologie HIFU [19] 15

Fig.8: Formation de la lésion [20] 15

Fig.9: Présentation de l’Ablatherm [21] 16

Fig.10: Module de commande [21] 17

Fig.11: Module de traitement [21] 17

Fig.12: Sonde en position image [23] 19

Fig.13: Sonde en position tir [23] 19

Fig.14: Forme d’une lésion réalisée par les ultrasons focalisés [21] 20

Fig.15: L’absorption acoustique des ultrasons [22] 20

Fig.16: Transducteur de la sonde à imagerie intégrée [24] 21

Fig.17: Déplacement de la sonde à imagerie intégrée [25] 21

Fig.18: Ajustement de la sonde à imagerie intégrée [25] 22

Fig.19: Les sous ensembles de la sonde à imagerie intégrée [24] 23

Fig.20: L’ensemble Ablapak [25] 25

Fig.21: Fonctionnement du Mode A durant le traitement [28] 26

Fig.22: Traitement dans un bloc opératoire [30] 28

Fig.23: Repérage échographique [29] 28

Fig.24: Formation des lésions par balayage [31] 29

Fig.25: Visualisation des tirs [29] 29

Fig.26: Répartition de la population de l’étude européenne [33] 30

Fig.27: Pourcentage des biopsies négatives [33] 31

Fig.28: Stabilité du taux du PSA après un suivi de 22 mois [34] 31

Fig.29: Stabilité du taux de biopsies négatives [34] 32

Fig.30: Sonde Sonoblate 500 [37] 37

Fig.31: Sonoblate 500 [37] 37

Fig.32: Traitement par voie externe de la tumeur [38] 37

Fig.33: ExAblate 2000 [39] 38

Fig.34: Le Système FUS De Haifu [40] 38

 


Introduction

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Le cancer de la prostate représente le premier cancer de l’homme en France devant le cancer des poumons. Il est le plus répandu chez les hommes âgés entre 60 et 90 ans. Les ultrasons sont fréquemment utilisés dans le domaine médical pour fragmenter les calculs des voies urinaires. Depuis 1993, les médecins ont de plus en plus recours à la technologie HIFU pour traiter le cancer de la prostate. La machine Ablatherm utilise la technologie des ultrasons focalisés pour brûler la prostate.

 

L’objectif de cette étude est d’expliquer la technologie des ultrasons focalisés à haute intensité de la théorie à la pratique, tout en développant la prise en charge et le suivi des patients, son coût ainsi que les résultats cliniques et leurs complications.

 

En premier lieu, un rappel d’anatomie et de physiopathologie de la prostate est évoqué. Cette partie permet de comprendre pour quels stades du cancer, le traitement par Ablatherm est efficace.

 

En deuxième lieu, l’équipement Ablatherm sera décrit dans son ensemble ainsi que les sondes qui constituent la composante clé de cette machine. De plus, l’environnement de la sonde vis-à-vis de la sécurité du patient sera élaboré dans cette partie.

 

Les étapes du traitement et le suivi du patient ainsi que les résultats cliniques et leurs complications seront expliquées en troisième lieu.

 

Enfin, la dernière partie donnera une idée précise des normes appliquées sur l’Ablatherm, de son aspect économique et financier et de ses principaux concurrents.


I.         Cancer de la Prostate

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Un bref rappel d’anatomie du cancer de la prostate ainsi que les différentes méthodes de diagnostic et de traitement sont expliqués dans cette partie.
 

I.1.                La Prostate

 
La prostate est une glande de la grosseur d'une châtaigne qui produit une partie du liquide qui transporte le sperme (cf. fig.1).

Illustration of the anatomy of the male reproductive tract

Fig.1: La prostate [1]

 

La prostate est un organe situé dans le pelvis, sous la vessie, à grand axe oblique et en avant. Il existe 4 zones prostatiques : une zone périphérique, postéro-latérale, entourant en haut la zone centrale et s’étendant jusqu’à l’apex ; une zone centrale conique, située en arrière de l’urètre proximal ; une zone de transition constituée de 2 lobes bordant les faces postéro-latérales de l’urètre proximal et entourée par les zones centrales et périphériques. Cette division anatomique n’est pas totalement visualisée en imagerie. Au fur et à mesure que l'homme vieillit, la prostate grossit. Si elle devient assez grosse, elle peut exercer une pression sur l'urètre, tube qui transporte l'urine provenant de la vessie [2].
 

I.2.                Le Cancer
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Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l'homme. En France, c'est la deuxième cause de décès due à un cancer. Il a été observé chez 15 à 30% des hommes âgés de 50 ans et chez 60 à 70% des hommes âgés de 80 ans. Un homme sur dix est atteint par cette maladie [3].

Ce type de cancer a une croissance très lente, une tumeur double sa taille en 400 jours environ. D'autres types de cancer évoluent beaucoup plus rapidement.

Le cancer de la prostate peut s'étendre principalement à deux parties du corps, les nœuds lymphatiques drainant la prostate, puis les os et habituellement la colonne vertébrales et les côtes.

Il existe trois groupes de cancers de la prostate : cliniquement localisé, localement avancé et métastasé [4] [5].

 

Cliniquement localisé

Localement avancé

Métastasé

T1 : non palpable

 

T1a :< 5% des copeaux de résection

T1b : > 5% des copeaux résection

T1c : biopsie

N0 : absence de métastase ganglionnaire

M0 : absence de métastase à distance.

T2 : palpable limité à la prostate

T2a : atteinte d’un lobe < 50%

T2b : atteinte d’un lobe > 50%

T2c : atteinte des deux lobes

N1 : atteinte ganglionnaire régionale.

M1 : métastase à distance.

T3 : extension au delà de la capsule

T3a : extracapsulaire

T3b : vésicules sémilaires.

-

-

T4 : extension aux organes adjacents ou tumeur fixé

-

-

-

Tableau 1: Les groupes du cancer de la prostate

 

A un stade très avancé, le cancer peut continuer à s'étendre au foie, aux poumons et à la peau.

 

I.3.                Symptômes et diagnostics du cancer de la prostate

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A un stade précoce, le cancer de la prostate ne produit aucun symptôme, cependant la tumeur grossit.

 

Les symptômes pouvant apparaître sont les suivants [6] [3]:

 

Ø      Difficulté à uriner

Ø      Besoin d'uriner fréquemment, en particulier la nuit

Ø      Douleurs fréquentes dans le bas du dos, les hanches et le haut des cuisses

 

Ils n'indiquent pas nécessairement un cancer car ils sont aussi les indicateurs d'autres problèmes de la prostate. Mais, s'ils existent, il faut consulter impérativement un médecin.

 

Il est conseillé aux hommes âgés de plus de 50 ans de subir un examen de contrôle une fois par an, surtout s'il existe des antécédents familiaux de cancer de la prostate ou du sein.

 

Le diagnostic du cancer de la prostate se fait de différentes façons. Les plus courantes sont [7] [8]:

 

 

Le médecin vérifie que la prostate ne présente pas de nodules ou d'irrégularités. Pour détecter une tumeur par ce moyen, il faut que la tumeur ait une taille suffisamment importante.

 

 

L'échographie utilise des ultrasons pour produire une image de la prostate, ces ultrasons sont produits par une sonde introduite dans l'anus.

 

 

Il s'agit d'un test sanguin qui mesure une substance produite par la prostate appelée antigène prostatique spécifique. Cette molécule est un marqueur de l’activité de la prostate. Le taux de PSA dans le sang est exprimé en nanogrammes par millilitres et il est considéré comme normal si le taux est inférieur à 4 ng/ml. Plus le taux de PSA est élevé en cas du cancer de la prostate, plus le risque d'une extension à distance est élevé. Cela signifie habituellement une diminution des chances de guérison ou de survie à long terme.

 

 

La biopsie est en fait le seul test permettant d'identifier clairement un cancer de la prostate. Elle consiste à prélever un échantillon de tissu prostatique grâce à une aiguille traversant la paroi rectale.

S'il existe une tumeur, l'analyse de cet échantillon permettra de déterminer si elle est maligne et le stade d’avancement du cancer.

La biopsie se fait sous contrôle échographique.

 

I.4.                Les traitements

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Les traitements à visée curative sont habituellement envisagés seulement si le cancer est localisé c'est-à-dire les stades T1 ou T2 avec N0 et M0 (cf. tableau 1).

Les traitements ou suivis des patients les plus répandus sont la surveillance, la chirurgie et la radiothérapie. Une thérapie par hormones ou une chimiothérapie pouvant venir s'ajouter au traitement utilisé [9] [4] [5] [10].


I.4.1.   L'attente sous surveillance

 
Dans certains cas, il est préférable de ne rien faire mais simplement surveiller la progression du cancer dans le cas des stades T1 et T2 (cf. tableau 1). Cette surveillance est appliquée lorsque :

 

Ø      Le patient est âgé, un traitement agressif ne lui serait pas bénéfique mais plutôt néfaste.

Ø      Le cancer est à un stade précoce, les symptômes ne sont pas évidents.

Ø      Le patient à d'autres problèmes de santé, un traitement agressif pourrait les aggraver.

I.4.2.   La chirurgie

 
La chirurgie dans le cas du cancer de la prostate signifie l'ablation complète de la prostate. Elle est habituellement appliquée aux patients les plus jeunes dont les tumeurs sont encore à un stade précoce. Mais ce traitement a des conséquences importantes.

La prostatectomie radicale est donc un procédé chirurgical qui consiste à enlever toute la glande prostatique, les vésicules séminales et une partie de l'urètre.

Elle peut entraîner une impuissance et une incontinence dont le degré de gravité varie d'un patient à l'autre.


I.4.3.   La radiothérapie
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Ce traitement agressif utilise les rayons X ou g pour détruire les cellules cancéreuses. Les rayonnements sont aussi utilisés pour soulager les douleurs du patient lorsque le cancer de stade T1, T2 ou T3 et N0, M0 (cf. tableau 1) s'est étendu aux os ou simplement pour réduire les tumeurs les plus avancées.

 

Il existe deux types de radiothérapie, les radiothérapies externes et internes.

 

 

Ce traitement consiste à focaliser un faisceau de rayons X ou g sur la tumeur pendant 3 minutes tous les jours. Les périodes de ce traitement peuvent varier de six à sept semaines.


Fig.2: Traitement par radiothérapie externe [11]

 

La radiothérapie externe est indolore mais elle entraîne les mêmes conséquences que la chirurgie avec en plus, des diarrhées et éventuellement des inflammations temporaires du rectum et de la vessie.

 

 

Cette méthode consiste à implanter directement dans la prostate des implants radioactifs qui ont la taille et la forme d'un grain de riz.


Fig.3: Traitement par radiothérapie interne [12]

 

Ils émettent des rayonnements pendant plusieurs mois et ne créent aucun inconfort. Bien que la brachythérapie soit considérée comme le traitement le plus bénéfique car elle entraîne peu d'effets secondaires, les problèmes d'impuissance et les difficultés à uriner sont toujours présents.

I.4.4.    Le traitement hormonal 

 

Le but du traitement hormonal est de s'opposer à l'action des hormones mâles qui stimulent la prostate. Ainsi, la diminution du taux de testostérone, principale hormone masculine, bloque la prolifération des cellules cancéreuses et diminue le volume de la prostate. Le traitement hormonal n'a qu'un effet transitoire, il bloque la prolifération du cancer sans le guérir.


I.4.5.   La chimiothérapie

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La chimiothérapie est utilisée pour le cancer de la prostate quand celui-ci a évolué avec une extension extra prostatique et qu'il ne répond plus au traitement hormonal. La chimiothérapie diminue la croissance tumorale et peut diminuer les douleurs liées au cancer.

Un nouveau traitement, toujours considéré comme expérimental, est la cryothérapie.

De l'azote liquide est injecté à travers le périnée, dans la prostate. Dès que les cellules sont mortes, elles sont absorbées et éliminées par l'organisme. Une courte hospitalisation est nécessaire pour effectuer le traitement. Cette méthode paraît efficace mais des études doivent encore être effectuées pour mieux connaître les résultats à long terme. 80% des hommes traités deviendraient impuissants et des irritations de la vessie et du rectum apparaîtraient.

 

Tous les traitements présentés précédemment sont certes efficaces et permettent la guérison de cancers détectés assez tôt. Cependant, ils sont agressifs et causent beaucoup de dégâts irrémédiables. Des nouvelles techniques thérapeutiques non invasive utilisent des ondes ultrasonores focalisées, c’est l’Ablatherm qui sera développé en détails dans les chapitres suivants.


II.       La Technologie HIFU

 

La technologie HIFU est basée sur les Ultrasons Focalisés de Haute Intensité. Cette partie décrira l’historique depuis la découverte de la piézoélectricité jusqu'à l’application de la technologie HIFU.

 

II.1.            Historique

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En 1880 Pierre Curie travaille avec son frère Jacques qui prépare une thèse au laboratoire de minéralogie au laboratoire de Charles Friedel à la Sorbonne. Ils découvrent la piézoélectricité, propriété du quartz de développer une polarisation électrique sous l’effet d’une pression mécanique.


Fig.4: Pierre Curie [13]

 

Le développement des ultrasons commença réellement avec les travaux de Paul Langevin, qui utilisa, au début du XXème siècle, les propriétés piézo-électriques du cristal de quartz pour construire le premier sonar sous marin. Il fut également le premier à constater lors d’une expérience que la main placée dans un faisceau d’ultrasons d’un Kilowatts, subissait une vive douleur semblable à une brûlure.


Fig.5: Paul Langevin [14]

 

Il faudra attendre les années 50, pour que les frères Fry, Francis et William, imagine la première application médicale des ondes ultrasonores. Leurs travaux portaient sur le traitement par voie externe de troubles neurologiques, et notamment pour la maladie de parkinson.

En utilisant un jeu de transducteurs d’ultrasons qu’ils dirigèrent sur la zone à traiter, ils s’aperçurent de l’apparition de minuscules lésions biologiques localisées en profondeur dans le cortex cérébral.

Néanmoins, l’absence d’un dispositif de visualisation suffisamment performant et précis interrompit le développement de ce type de thérapies.

 


Fig.6: William Fry [15]

 

Dans les années 80, Lizzi, grâce à une technologie plus avancée, créa un dispositif pour le traitement du glaucome et des tumeurs intraoculaires. Cette possibilité fut rapidement remplacée par le laser.

A la fin des années 80, l’INSERM, les Hospices civil de Lyon et Edap Technomed, initièrent un programme de recherche sur l’interaction des Ultrasons Focalisés de Haute Intensité sur les tissus.

L’objectif principal de leurs travaux était le développement d’applications pour traiter les tumeurs malignes. C’est ainsi que naquit le prototype de l’Ablatherm.

 

II.2.            Ultrason et effet piézo-électrique

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Les ultrasons et l’effet piézo-électricité sont définis dans le paragraphe suivant.

II.2.1.     L’ultrason

 

A la différence de la lumière qui est une onde électromagnétique, le son est une onde mécanique qui nécessite un support matériel de propagation.

 Les ultrasons sont des vibrations mécaniques de la matière et possèdent des fréquences supérieures à 20 000 Hz inaudibles par l'oreille humaine. Ils se propagent à une vitesse qui sera fonction de la nature du milieu, indépendamment de la fréquence de l'onde. Dans l'organisme humain par exemple, les ultrasons vont se propager à une vitesse proche de 1500 m/s selon la nature des organes qu'ils traversent [16].

Dans la pratique, l’effet piézo-électrique est utilisé pour générer des ondes ultrasonores.


II.2.2.     L’effet piézo-électrique

 

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Le principe de l’effet piézoélectrique est basé sur les propriétés de certains matériaux, comme les cristaux de quartz. Ces derniers peuvent se charger lorsqu'ils sont comprimés et se comprimer lorsqu'ils sont chargés.

En appliquant un courant alternatif sur un cristal piézoélectrique, il se comprime et se décomprime alternativement en émettant un son. Grâce à une impulsion électrique utilisée, ce cristal entre en résonance et émet des ultrasons à des fréquences qui dépendent de l’épaisseur de ce dernier [17].

 

II.3.            Principe de la technologie HIFU

 

La technologie HIFU utilise un faisceau d’ultrasons convergeant de haute intensité. Elle se repose sur l'absorption acoustique des ultrasons par les tissus du corps humain. L’émission d’ondes ultrasonores est basée sur la vibration d’un transducteur qui produit des variations de la pression acoustique. Cette dernière génère la contraction et la dilatation tissulaire dont l’amplitude est directement liée au niveau de pression. Comme la réponse du tissu n’est pas parfaitement élastique, l’énergie perdue est convertie en chaleur [18].


Fig.7: Principe de la technologie HIFU [19]

 

Lorsqu’un transducteur sphérique est utilisé, le courant d’ultrasons se concentre sur le point focal du transducteur. Ceci conduit à une concentration maximale de la pression sur ce point. Comme l’échauffement du tissu est directement lié au maximum de pression, la nécrose se produit au point focal du transducteur.


Fig.8: Formation de la lésion [20]


La température du tissu augmente dans la zone focale, provoquant une nécrose. La lésion s’étend approximativement à 3/4 devant le foyer du transducteur et à 1/4 derrière. La hauteur de la lésion est fonction de la durée de l’exposition. La lésion commence dans le foyer du transducteur et progresse vers le transducteur pendant l’exposition.

 

III.    La Machine Ablatherm

 

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Les deux modules de l’équipement Ablatherm seront décrits par la suite ainsi que les sondes de thérapie et leur environnement.

 

III.1.         Description générale

 

En 2000, le groupe EDAP TECHNOMED a mis sur le marché : l'Ablatherm. Cet équipement est conçu pour traiter les tumeurs malignes au niveau de la prostate par voie endorectale en utilisant les Ultrasons Focalisés à Haute Intensité.

 

Les ultrasons focalisés permettent, par une combinaison d'effets mécaniques et thermiques, d'obtenir une nécrose de la tumeur visée, sans endommager les tissus traversés. C'est donc une technologie non invasive qui devrait permettre un traitement ambulatoire et sans effet secondaire. [21]

 

Fig.9: Présentation de l’Ablatherm [21]


 

Cette machine est constituée de deux éléments :

- un module de traitement

- un module de commande

 


  Il est commun à l’ensemble des produits intégrés à la plate forme urologique. Il permet à l’opérateur de piloter à distance les différents traitements.


Fig.10: Module de commande [21]

 

Il est composé d’un PC qui reçoit les images de la sonde échographique introduite dans le rectum du patient. Le médecin dispose d’une vue 3D de la prostate puisqu’il peut faire appel à une image transversale et longitudinale. Dans la vue longitudinale il va indiquer les deux extrémités de la prostate : apex et « bladder neck ». Ceci permettra à l’ordinateur de diviser la prostate en tranches de 2mm d’épaisseur. Dans la vue transversale, il va reprendre chacune de ces tranches et faire apparaître les zones à nécroser. En effet, la chaleur part du point focal de la sonde et se disperse en formant une lésion de 16mm à 20mm de haut et de 2mm de diamètre. Les volumes de tissus à nécroser peuvent être aussi définis.

C’est également à partir du module de commande que les différents paramètres de tir sont gérés tels que: la durée, la puissance acoustique [21].

 

 

Le module de traitement assure les fonctions de support et de maintien du patient pendant le traitement. Il reçoit des différents équipements électrotechniques nécessaires au contrôle du traitement. Il comprend :

 

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Fig.11: Module de traitement [21]

 

-         toute la partie mécanique de mise en position de la sonde,

-         le système de puissance telle que l’amplificateur, le générateur de fréquence et le wattmètre,

-         l’alimentation tels que le transformateur, l’alimentation 24V,

-         un ordinateur «esclave » du module de commande

-         une carte mode A qui mesure la distance entre le transducteur et la paroi rectale.

Son rôle est de guider convenablement la sonde, lésions après lésions et tranches par tranches, afin que les ondes focalisent sur les points que le médecin a déterminés sur le module de commande.

 

Les sondes endorectales de la machine Ablatherm seront décrites par la suite. En effet, elles sont considérées comme l’élément critique de l’équipement puisqu’elles assurent la production des ultrasons par leur transducteur de thérapie. [21]

 

III.2.         Les sondes Ablatherm

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Il existe deux types de sondes pour l’Ablatherm. Les anciennes sondes nommées sondes Maxis et les nouvelles appelées sondes à imagerie intégrée.


III.2.1.
  
Les sondes Maxis


Les sondes Maxis comportent un transducteur de thérapie et une sonde échographique. Le transducteur permet de générer un faisceau ultrasonore focalisé de forte intensité pour tuer les cellules cancéreuses. La sonde échographique permet la localisation de la prostate. [22]

Principe

 

La technique consiste à faire converger des ondes acoustiques hautes fréquences de 3Mhz au point focal. Ce dernier est situé à 40 mm du transducteur de thérapie dans le cas des sondes Maxis. La variation de pression au point focal entraînera une vibration des structures moléculaires. Par conséquent, il y aura une augmentation de la température du tissu prostatique. Les cellules cancéreuses portées à une température d’environ 80°C se nécrosent et disparaissent par voies naturelles. [22]

Fonctionnement

 

La sonde est positionnée dans le patient par voie rectale. Ensuite, le médecin cherche à visualiser la prostate. Pour cela, la sonde échographique sort de son logement en émettant des ultrasons par son transducteur mono élément (cf. fig. 12). [22]


Fig.12: Sonde en position image [23]

 

Une fois que la prostate est visualisée, la sonde échographique se retire et le transducteur effectue une rotation de 90º (cf. fig.13) et émet des tirs d’ultrasons focalisés. Les tirs sont émis de façon discontinue afin d’éviter l’échauffement du transducteur et de brûler la prostate. Le temps d’émission dure cinq secondes. Cette durée est le temps nécessaire pour que le tissu atteigne la température 80°C. [22]

 


Fig.13: Sonde en position tir [23]

 

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Ces ultrasons focalisés forment une lésion (cf. figure 14) dans la prostate de 22 mm de longueur et de 2 mm de diamètre.


Fig.14: Forme d’une lésion réalisée par les ultrasons focalisés [21]

 

Le transducteur ultrasonore se présente sous la forme d'un élément en forme de calotte sphérique. Il est composé d'un matériau piézo-électrique de puissance. Le transducteur est soumis à une excitation sinusoïdale de fréquence 2,5 ± 0,5 Mhz. L’énergie électrique requise par le transducteur se transforme en énergie acoustique. Il doit pouvoir délivrer une puissance acoustique supérieure à 50 W, puissance efficace pour le traitement. [21]

 

L’empreinte focale est petite par rapport au volume de la prostate. Pour pouvoir traiter toute la cible, le transducteur se déplace. C’est dans ce but qu’intervient la focalisation dynamique. Elle permet en changeant le point focal de la sonde de traiter plus en avant ou plus en profondeur. De plus, le transducteur de thérapie peut pivoter afin de balayer l’ensemble de la prostate. [22]


Fig.15: L’absorption acoustique des ultrasons [22]

 

La figure précédente (cf. figure 15) montre l’action de l’absorption acoustique des ultrasons. En effet, Lors de l’absorption acoustique des petites cavitations en forme de bulles d’air se produisent. La cavitation avec l’absorption cellulaire provoquent un échauffement du tissu et ainsi sa destruction. Ce traitement n’endommage pas les tissus traversés tel que le rectum.

 

III.2.2.   Les sondes à imagerie intégrée

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La nouvelle version de la sonde endorectale appelée sonde à imagerie intégrée fonctionne de la même façon que les sondes Maxis. Par contre, elle permet grâce à la cellule imagerie située au centre du transducteur (cf. figure 16) de visualiser la prostate en temps réel. [24]


Fig.16: Transducteur de la sonde à imagerie intégrée [24]

 

La cellule imagerie donne une image 2D de la prostate lors du traitement des cellules cancéreuses. Elle est composée de 128 éléments piézo-électriques pilotés électroniquement. Le balayage de ces éléments le long de la cellule imagerie permet la construction 2D de l’image sur l’écran de l’échographe. [24]


Fig.17: Déplacement de la sonde à imagerie intégrée [25]

 

En pratique, la sonde peut se déplacer suivant les trois axes X, Y et Z (cf. figure 17). La cellule imagerie scanne toute la hauteur prostatique à l’aide du mouvement longitudinal X. [24]

 


Fig.18: Ajustement de la sonde à imagerie intégrée [25]

 

Une mesure en temps réel de la distance transducteur paroi rectale associé à un réajustement automatique de la position de la position du point focal permet un positionnement sûr et précis du transducteur.

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En ce qui concerne le transducteur de thérapie, ses caractéristiques sont identiques à celles du transducteur de la sonde Maxis. La seule différence est dans la distance focale qui est de 45 mm au lieu de 40 mm pour les sondes Maxis. Le transducteur de thérapie et la cellule imagerie sont deux éléments indissociables. [24]


Description de la sonde à imagerie intégrée

 


Fig.19: Les sous ensembles de la sonde à imagerie intégrée [24]

 

La sonde à imagerie intégrée est composée de six principaux sous ensembles :

 

§         Le transducteur de thérapie

§         La cellule imagerie.

§         Le capteur de température PT 100 situé dans la partie manche de la sonde donne la température interne de la sonde.

§         La partie électronique est composée de la carte d’identification, la carte d’adaptation et les connecteurs. La carte d’identification stocke les paramètres de la sonde. Tandis que la carte d’adaptation sert à adapter l’impédance de sortie du transducteur à 50 Ohms.

§         La partie mécanique est constituée du châssis interne, la partie avant cuillère et le manche qui sont en Inox.

§         L’ensemble hydraulique est composé des connecteurs qui assure la circulation de l’ablasonic dans la sonde. Ce dernier est un liquide utilisé lors du traitement pour refroidir le transducteur de thérapie. [24]

 

Il est important de comparer les deux sondes afin de synthétiser la différence entre elles.

 

III.2.3.   Comparaison entre les deux sondes

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Le tableau suivant résume les différences entre les sondes Maxis et les sondes à imagerie intégrée [22] [24].


 

Caractéristiques

Sonde Maxis

Sonde à imagerie intégrée

Distance focale

40 mm

45 mm

Transducteur de thérapie

Mono élément piézoélectrique

Mono élément piézoélectrique

Mode imagerie

- Sonde échographique

- Visualisation par basculement tir/image

- Cellule imagerie

- Visualisation en temps réel

Puissance acoustique

Puissance

Moins de 10 % de la puissance de la sonde Maxis

Identification de la sonde

Identification par numéro gravé sur de châssis. Aucune mémorisation dans la sonde

Identification de la sonde et mémorisation du nombre de tirs effectués

Réglage de l’écart entre la position du point focal du transducteur et celle de  l’image échographique

Réglage manuel lors du contrôle de la sonde

Compensation par le software de la machine Ablatherm

Tableau 2 : Comparaison entre la sonde Maxis et la sonde à imagerie intégrée

 

Ces deux types de sondes sont contrôlés et calibrées avec un banc de test afin de vérifier leur bon fonctionnement [26] (cf. Annexes 1).

 

III.3.         Environnement de la sonde

 

Plusieurs mesures de sécurité entourent la sonde ABLATERM afin d’assurer son bon fonctionnement et surtout la sécurité du patient.

 

III.3.1.   L’Ablapak

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L’ensemble Ablapak est constitué d’un ballonnet, d’une ligature et d’une pochette appelée l’Ablasonic. Cet ensemble est à usage unique, et ne doit être réutilisé sous aucune circonstance. Le principal rôle de l’Ablapak est de refroidir la paroi rectale et le transducteur de thérapie lors du traitement. En effet, le gonflement du ballonnet va éliminer la présence d’air entre la paroi rectale et le ballonnet. Ceci est très important lors du traitement afin d’assurer la transmission totale des ultrasons vers la prostate [24].


Fig.20: L’ensemble Ablapak [25]

 

Le liquide Ablasonic est refroidi par effet Peltier puis renvoyé vers la sonde afin d’absorber la chaleur. Ensuite, l’Ablasonic chaud est aspiré par une pompe afin de le refroidir. C’est un cycle continu tout au long du traitement.

Le ballonnet doit être rempli avec 150 ou 200 ml de liquide Ablasonic fourni dans l’ensemble Ablapak. La ligature permet la fermeture du ballonnet pour empêcher la sortie du liquide Ablasonic. Le ballonnet livré avec l’Ablapak contient du Latex c’est à dire du caoutchouc naturel. Il faut savoir que des réactions allergiques graves aux matériaux contenant du Latex ont été signalées. Il est conseillé aux professionnels des soins de santé d’identifier les patients allergiques au latex et, si l’indication de traitement Ablatherm est maintenue, d’être prêts à traiter rapidement les éventuelles réactions allergiques. [25]

 

Il est impératif aussi de contrôler, au moment de la définition de la position de la paroi rectale, qu’il y a un bon contact entre le ballonnet et la paroi rectal. Si le ballonnet n’est pas en contact avec le rectum, il est impératif d’interrompre la localisation et le traitement.

III.3.2.   Le mode A
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Un des risques majeurs d'un traitement Ablatherm est la destruction de la paroi rectale suite à un défaut de positionnement du point focal du transducteur ce qui peut provoquer des fistules et de graves infections.

Le mode A est un élément de sécurité qui mesure la distance entre la paroi rectale et le transducteur de thérapie. En effet, ce mode facilite au médecin le positionnement optimal du transducteur de thérapie vis-à-vis de la paroi rectale afin d’éviter sa blessure ou sa brûlure [27].

 


Fig.21: Fonctionnement du Mode A durant le traitement [28]

 

Afin d’éviter ce risque, il faut mesurer par échographie Mode A, avant chaque tir, la distance séparant le transducteur d'émission ultrasonore de la paroi rectale du patient. Pour effectuer une mesure de distance, la carte Mode A envoie un signal électrique de faible puissance sur l’élément central du transducteur de thérapie. Ce signal excite l’élément piézo-électrique de la sonde, générant ainsi une onde ultrasonore. Celle-ci se réfléchit sur la paroi rectale et revient alors vers le transducteur. La carte mode A reçoit une impulsion électrique qui permet de déterminer le temps aller-retour du signal. L’information que donne la carte Mode A est donc la mesure du temps de vol de l’onde ultrasonore [28].

 

L’unité centrale convertit ensuite ce temps de vol, mesuré par échographie, en une distance en se basant sur la vitesse de l’onde dans son milieu de propagation. Lorsque la distance mesurée est en dehors de l’intervalle situé entre 15 mm et 25 mm, le logiciel de thérapie suspend le traitement [28].


III.3.3.  
Capteur de température

 

Pour mesurer la température à l’intérieur de la sonde, un capteur de température PT 100 est positionné dans la partie Manche (cf. figure 19) de la sonde à imagerie intégrée.

L’objectif est de suivre l’évolution de la température dans la sonde et d’arrêter le traitement lors d’une surchauffe ou lors d’une très basse température. [24]

 

Le capteur Pt 100 est une sonde en platine qui délivre une tension en fonction de la température mesurée. Cette dernière est enregistrée dans le logiciel puis affichée en degré centigrade sur l’écran de l’ordinateur.

La température à l’intérieur de la sonde doit être comprise entre 15 et 20 degré, sinon le traitement sera tout de suite arrêté.

Chacun de ces trois contrôles de sécurité sont associés à des alarmes gérées par le software de la machine. Toute alarme déclenchée introduit l’arrêt immédiat du traitement. [24]


IV.   Les étapes du traitement

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Le traitement par Ablatherm se déroule sur trois jours. Le patient est préparé à l’hospitalisation la veille du traitement et sortira le lendemain [29].

 

IV.1.         Préparation 

 

Une préparation digestive analogue à celle réalisée pour une coloscopie est effectuée. Deux heures environ avant le traitement, un lavement est réalisé pour une préparation colorectale.

Depuis mars 2000, il est réalisé une résection endoscopique du tissu adénomateux en début d’anesthésie. Ce geste associé réduit la durée du sondage post-opératoire et a quasiment fait disparaître les phénomènes d’obstruction par élimination de débris nécrotiques observé avant cette modification technique [29].

 

IV.2.         Phases du traitement

 

Le traitement s’effectue sur plusieurs étapes.

IV.2.1.  Installation du patient

 

Le traitement se déroule dans l’environnement du bloc opératoire ou à proximité de ce dernier. Il se déroule sous une rachi anesthésie par l’administration d’un tranquillisant afin d’obtenir l’immobilisation strict du patient. Le traitement par ultrasons est ensuite effectué en décubitus latéral droit.

Une stricte mobilité est nécessaire pendant le traitement [29].


IV.2.2.  Préparation de la machine

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En parallèle, le personnel soignant met en route l’Ablatherm en suivant les instructions d’installation suivantes [25] :

 

Après ces étapes, l’Ablatherm est prête pour le traitement.


IV.2.3.  Repérage

 
Le chirurgien urologue intervient généralement durant cette phase. Il introduit le transducteur de thérapie dans le rectum.

 


Fig.22: Traitement dans un bloc opératoire [30]

 

La prostate est visualisée à l’aide de la sonde échographique de l’Ablatherm. Le chirurgien repère les limites de la prostate dans le plan sagittale, et défini sur l’écran de contrôle la zone qu’il souhaite traiter.

Le traitement se déroule environ entre deux et cinq séquences selon le volume de la prostate.


Fig.23: Repérage échographique [29]

 

Pour chaque tranche de prostate, l’opérateur défini à l’aide de la souris de l’ordinateur la zone à traiter en marquant la limite droite et gauche de la zone ciblée. Les liaisons programmées apparaissent sur l’écran de contrôle comme une rangé d’ellipses [29].


IV.2.4.  Tirs
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A l’issue de la phase de repérage la phase de tir débute. Le logiciel de l’appareil détecte la paroi rectale et aligne automatiquement les tirs de la capsule postérieurs de la prostate en laissant une marge de sécurité par rapport à la paroi rectale.

La position de la sonde, la puissance d’émission et la température à l’intérieur de la sonde sont toujours vérifiées avant chaque tir.

En cas d’anomalies, le processus de traitement est interrompu et l’utilisateur peut intervenir.

IV.2.5.  Durée du traitement

 

La procédure de traitement dure environ 2h30 dont 1h 30 pour la phase de tirs elle-même.


Fig.24: Formation des lésions par balayage [31]

 

L’émission ultrasonore entraîne un échauffement localisé et une nécrose irréversible du tissu prostatique. L’ensemble de la prostate est traité par répétition et juxtaposition des tirs. (cf. figure 24)

 


Fig.25: Visualisation des tirs [29]

 

La zone traitée par chaque tir est de forme ovale et mesure jusqu’à 24 mm de long, pour un diamètre inférieur à 2 mm. En répétant les tirs et en déplaçant le point focal entre chaque tir, il est possible de détruire un volume comprenant toute la tumeur. Un traitement complet nécessite environ entre 400 et 600 tirs.

En fin du traitement, la sonde endorectale est retirée. Une sonde de Foley est mise en place et le patient peut regagner sa chambre [32].

 

IV.3.         Suivi du patient

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Les suites du traitement sont simples. Le patient peut se déplacer dans les heures qui suivent le traitement et reprendre son alimentation. Une antibiothérapie prophylactique peut être prescrite pour éviter la survenue d’une infection urinaire.

Il n’est habituellement pas nécessaire d’administrer de traitement antalgique ou anti-inflammatoire, même dans les suites immédiates du traitement d’Ablatherm. La sonde de Foley est généralement retirée 3 à 4 jours après le traitement et le patient peut regagner son domicile [29] [32].

 

V.     Résultats cliniques et complications

 

De 1995 à 1999, 559 patients ont été inclus dans une étude européenne multicentrique (cf. fig.26). 402 patients étaient des patients stade T1 ou T2 traités avec l’Ablatherm en première intention.


Fig.26: Répartition de la population de l’étude européenne [33]

 

Dans cette population T1 et T2, des biopsies négatives ont été observées chez 87,2% des patients. Au moins 50% des patients présentaient un taux de PSA inférieur ou égal à 0,1 après un traitement complet.


Fig.27: Pourcentage des biopsies négatives [33]

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À noter que les résultats des biopsies en fonction du niveau de maladie avec risque initial similaire montrent que 92.1 % des patients à faible risque présentèrent des biopsies négatives au cours de leur suivi.

 


Fig.28: Stabilité du taux du PSA après un suivi de 22 mois [34]

 

L'équipe du Caritas Saint Joseph en Allemagne rapporte 5 ans d'expérience depuis d'octobre 1997 jusqu’à novembre 2002 avec un série de 146 patients de stade T1 ou T2, N0 et M0, ayant un PSA inférieur à 15 ng/ml. Le PSA est de 0,07 ng/ml, observé 3 mois après traitement. Après un suivi moyen de 22 mois, le PSA est à 0,15 ng/ml, avec 93,4% des patients présentant des biopsies de contrôle négatives. Pas d'incontinence d'effort sévère n'a été observée. Les érections étaient préservées pour 47,3% des patients, et l'indice de qualité de vie ne changeait pas avant et après le traitement [4] [34].

 

Les résultats obtenus montrent l'efficacité et la faible morbidité associée à l'HIFU. La technologie HIFU semble être une option de traitement efficace pour les patients qui ne sont pas candidats à la prostatectomie ou qui ne veulent pas subir les effets secondaires d'une opération.

 


Fig.29: Stabilité du taux de biopsies négatives [34]

 

Le professeur Albert Gelet et l'équipe du service d'urologie de l'Hôpital Edouard Herriot à Lyon, ont été les pionniers du traitement des récidives locales après radiothérapie. Le récent article du Docteur Gelet et du Docteur Guy Vallancien publié dans la revue Urology décrit une série de 71 patients traités dans cette indication. Le résultat local est très satisfaisant avec 80% de biopsies de contrôle négatives pour une morbidité acceptable dans cette population et un suivi à plus de 7 ans [4].

Les complications observées dans les différents hôpitaux européens utilisant l'Ablatherm sont relativement homogènes. Ci-dessous vous trouverez un tableau présentant les principaux effets secondaires liés au traitement du cancer de la prostate par Ablatherm. Il est important de souligner que l'indice mesurant la qualité de vie des patients ne varie pas avant et après le traitement [4].

 

 

Mort

Complication digestive

Infection urinaire

Incontinence

Impuissance

Suivi à 5 ans

0%

0,7%

5,8%

5,8%

52,7%

HIFU

0%

0%

11,4%

6,9%

31,8%

Tableau 3 : Les principaux effets secondaires du traitement Ablatherm

 

Les complications digestives avec le traitement Ablatherm sont représentées par le risque de brûler le rectum. Ce risque concerne principalement les patients qui ont été soumis à des traitements locaux répétés, et dont le rectum a été fragilisé.

Presque tous les cas d'incontinence sont légers. L'incontinence peut être traitée généralement avec des médicaments et/ou entraînement musculaire, et dure en moyenne un mois [4].

Lorsqu'un cancer est localisé de stade T2a ou T2b dans un seul des lobes de la prostate, le risque d'impuissance est réduit après le traitement en se limitant à la région de la prostate affectée par la tumeur. Dans ce cas, une deuxième séance de traitement est plus fréquemment nécessaire qu'après un traitement complet.

 


VI.   Normes

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Plusieurs normes sont appliquées à la machine Ablatherm, le tableau suivant reprend toutes les normes ainsi que leur domaine d’application [35] [36].

 

Normes

Domaines d’application

IEC 601-1 1998

Equipement électrique – chap. 1- conditions générales sur la sécurité

IEC 60601-1-1 2000

Chap.1-1 : conditions générales sur la sûreté électrique de l’équipement médical

IEC 60601-1-2 2001

Chap.1-2 : Compatibilité électromagnétique, tests et conditions

IEC 60601-1-4- 2000

Chap.1-2 : conditions générales sur la sécurité de la programmation électrique de l’équipement médical

IEC 60601-2-37- 2004

Chap.2-37 : conditions générales sur la sécurité du diagnostic médical par ultrasons et le monitorage.

ISO 14971 : 2000

+ A1 : 2003

Equipements médicaux- management du risque.

ISO 10993- 1 : 2003

Evaluation biologique des équipements médicaux –chap.1 : test et évaluation

ISO 10993- 5 : 1999

Evaluation biologique des équipements médicaux –chap.5 : test in vitro

ISO 10993- 10 : 2003

Evaluation biologique des équipements médicaux –chap.1 : test

EN 540 : 1993

Investigation clinique des équipements médicaux sur des sujets humains

ISO 14155-1 :2003

Investigation clinique des équipements médicaux sur des sujets humains – chap.1 : conditions générales

ISO 14155-2 :2003

Investigation clinique des équipements médicaux sur des sujets humains – chap.2 : plans cliniques d’investigation.

EN 980 : 2003

Symboles graphiques utilisés sur l’équipement médical.

IEC 60905-1 :2001

Information technologique sur la sécurité de l’équipement- conditions générales.

IEC 61508- 1 à 7

Sécurité fonctionnelle du système électrique, électronique et l’électronique programmable.

IEC 61157- 1992

Conditions pour la déclaration du rendement acoustique de l’équipement utilisant les ultrasons.

Tableau 4 : Liste des normes appliquées à l’Ablatherm

 

A noter que selon la réglementation européenne, l’Ablatherm est classé en IIb.


Après avoir étudié les résultats cliniques et les normes de l’Ablatherm, il est nécessaire de connaître ses aspects économiques financiers. Cette partie va traiter les coûts de traitement du cancer de la prostate et celles des autres modalités thérapeutique.


VII.Aspects économique et financier


Le coût de la machine Ablatherm ainsi que le coût du traitement comparé à d’autres modalités thérapeutiques sont expliqués dans ce paragraphe [4].

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 VII.1.      Le coût de l’Ablatherm

 

Le prix de marché du système fixe est de 500 000 €, le coût de la maintenance est de 42 000 € par an et celui du Kit Ablapak consommable est de 500 € par traitement.

L’acquisition d’un système mobile, qui pourrait être partagé entre plusieurs hôpitaux ou cliniques, engendre un surcoût par rapport au système fixe [4]:

 

Ø      Surcoût en termes d’investissement de l’ordre de 15 %

Ø      Surcoût en termes de contrat de maintenance annuelle de plus de 55 %.

Ø      Coût de transport incluant le déplacement, l’installation du matériel et l’assistance technique sont estimés à 6 200 € par déplacement et par semaine.

 

VII.2.      Le coût du traitement

 

En général, le coût du traitement n’est pas fixe dans tous les hôpitaux et les cliniques. La tarification dans les hôpitaux de Caen, de Lyon et de Marseille sera évoquée par la suite.

Le coût du traitement à Caen

Le coût moyen du séjour pour un patient hospitalisé par ce traitement a été estimé à 4 720 €. Ce coût prend en compte les phases pré- opératoires, opératoires et post- opératoires sur une durée moyenne de quatre jours.

Le coût total du traitement est réparti en quatre proportions. Plus de 32 % pour l’Ablatherm et sa maintenance, 30 % pour la phase opératoire, 20 % pour le service de restauration et logistique et 10 % pour le Kit Ablapak [4].

 

Le coût du traitement à Lyon

Le coût du traitement à Lyon est de 15 % plus élevé qu’à Caen estimé à 5 500 €. Cette différence s’explique principalement par la durée d’hospitalisation qui est plus longue et le mode de calcul utilisé par l’hôpital.

La phase opératoire représente plus de 60 % du coût total, incluant le consommable spécifique de l’appareil et de 20 % pour la machine et sa maintenance [4].

 

Le coût du traitement à Marseille

Le coût du traitement à Marseille est estimé de 6 450 €. La phase opératoire représente 67 % du coût total, la phase post- opératoire 23 % et la phase pré- opératoire 10 %

En résumé, le coût hospitalier d’un traitement par Ablatherm est entre 4 720 € et 6 450 €. La phase opératoire représente plus de 60 % des coûts totaux, la phase pré- opératoire entre 5 et 10 % et la phase post- opératoire entre 20 et 30 % [4].

 

VII.3.      Coût des autres modalités thérapeutiques

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Le tableau suivant indique le coût moyen des principales modalités thérapeutiques afin de comparer le coût du traitement Ablatherm avec celui des autres types du traitement [4].

 

Les types de traitements

Les coûts moyens de prise en charge hospitalière pendant la première année de traitements

 

La prostatectomie

 

6 900 €

 

La curiethérapie prostatique

 

7 200 €

 

La radiothérapie

 

3 200 €

 

L’Ablatherm

 

5 585 €

Tableau 5 : Les coûts de différentes thérapies

 

D’après ce tableau, la radiothérapie est le traitement le plus économique. Mais vu les effets secondaires produits par cette dernière, l’Ablatherm représente le mode thérapeutique le moins invasif avec un prix convenable.

 

VII.4.      Financement de la technique Ablatherm


L’acte de la technique HIFU a fait l’objet d’une évaluation par l’ANAES en vue d’une inscription à la CCAM. Suite au rapport d’évaluation, l’ANAES a classé l’acte en recherche clinique, et ne peut donc être prise en charge par la CCAM.

 

Par conséquence, les Agences Régionales de l’Hospitalisations ont pris en charge les coûts des traitements par Ablatherm de patients atteints de cancer localisé de la prostate des hôpitaux de Caen et de Lyon.

 

Ces demandes de financement du traitement des patients par Ablatherm ont été motivées par des analyses économiques effectuées à Caen et à Lyon [4].

 

VII.5.      Tarification à l’activité T2A

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Le coût moyen d’un séjour pour le patient qui rentre dans les groupes homogènes de séjour GHS prostatectomie est fixé entre 3390 € et 4514 € selon les complications majeures associées. D’autre part, le GHS nº 6451 qui concerne la curiethérapie et autres irradiations internes est facturé 2606 € [4].

 

Un mode de financement dérogatoire à la tarification permet de financer des activités à fort impact technologique dont l’Ablatherm fait partie et correspond a des missions d’intérêt général, qui ne sont pas prises en compte par les modalités classique prévue par la reforme de la tarification.

VIII.       Parcs installés et Concurrence

Ce paragraphe évoque les différents parcs installés dans le monde entier et les principaux concurrents du groupe Edap-Technomed.

 

VIII.1.  Parcs installés

En France :

 

Trente centres utilisent l’Ablatherm. Six centres disposent d’un système fixe, les autres se partagent deux systèmes mobiles, dont un à l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris dans le cadre d’un Programme Hospitalier de Recherche Clinique, partagé entres les sites de la Pitié, Saint Louis, Tenon et Bicha. Le second est partagé entre les CHU de Reims, Lille, Amiens, Rouen, Nice, Toulouse Strasbourg, Montpellier, Tours, La Rochelle.

En Europe :

 

En Allemagne, trois centres sont équipés d’une machine fixe et sept autres se partagent une machine mobile ; quatre centres en Italie ; six centres en Suisse partagent un équipement mobile.

Dans le monde :

 

Quatre centres sont équipés, en Arabie Saoudite, Corée, Liban et Philippines.

 

Le nombre de traitement a dépassé les 6000 en Août 2005. Le nombre de traitements  estimé en France était de 1000 pour l’année 2004 [4].

 

VIII.2.  Les principaux concurrents :

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Plusieurs sociétés développent des applications de l’HIFU dans différentes indications. Le Sonoblate 500, développe en collaboration avec la société Focus Surgery et fabriqué par la société Misonix Incorporation, a été surtout utilisé pour le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Il n’est pas distribué en France mais il a le marquage CE [37].


 


Fig.30: Sonde Sonoblate 500 [37]

 

 


Fig.31: Sonoblate 500 [37]

 

La société Insightec, une société israélienne associée à General Electric Medical Systems commercialisent le système ExAblate 2000 qui permet de traiter sous guidage IRM et par HIFU externe, les fibromes utérins, les cancers du sein, les fibroadénomes et certains cancers de la prostate. Ce système a été marqué CE en 2002 et approuvé par la FDA en 2004

 


Fig.32: Traitement par voie externe de la tumeur [38]

 

 


Fig.33: ExAblate 2000 [39]

 

La société chinoise Chongqing Haifu développe la technologie HIFU sur des machines externes pour le traitement de différents cancers.


Fig.34: Le Système FUS De Haifu [40]

 

Le principe de fonctionnement est identique à celle utilisé par l’ExAblate. A ce jour des essais cliniques sont en cours pour le traitement du cancer de la prostate.


IX.  Prospectives et Perspectives

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Le service Recherche et développement du groupe Edap-Technomed travaille sur la seconde génération d’Ablatherm ; C’est un module compact qui intègre une image 3D de la prostate.

 

Créée en Août 2004 par deux anciens collaborateurs d’Edap-Technomed, la nouvelle société Theraclion a obtenu une licence exclusive et mondiale des brevets pour les applications « tête et cou » par HIFU, dont le traitement des nodules de la thyroïde.

Après un premier essai clinique en cours avec des résultats encourageants, la société entend lancer, dès 2006, un essai multicentrique international en incluant notamment des sites américains.

Parallèlement, et en étroite collaboration avec l’Inserm, un deuxième développement a été initié, pour un traitement conservateur des veines variqueuses par HIFU et un premier brevet a été déposé.


Conclusion

 

La technologie HIFU est l’une des méthodes thérapeutiques la plus efficace pour le cancer localisé de la prostate. De plus, elle est simple, peu douloureuse et rapide.

 

Tous les patients qui souffrent d’un cancer de la prostate de stade T1 ou T2 peuvent être traités par Ablatherm.

 

La sonde de thérapie est l’élément critique de l’Ablatherm puisqu’elle assure la production des ultrasons focalisés par son transducteur de thérapie. Pour cela, plusieurs mesures de précaution sont mises en place afin d’assurer la sécurité du patient et la bonne utilisation de la sonde.

 

Le traitement par Ablatherm se déroule sur trois jours. Le patient est préparé à l’hospitalisation la veille du traitement et sortira le lendemain. Les résultats cliniques sont satisfaisants, aucun cas de mort n’a été signalé jusqu'à présent. Quelques complications apparaissent, selon les cas traités, comme l’infection urinaire.

 

Plusieurs normes sont appliquées en fabrication et en conception de l’Ablatherm afin de garantir la sécurité des patients et des personnels soignants.

Le coût du traitement par Ablatherm est classé en deuxième rang après le coût de la radiothérapie. Mais vu les effets secondaires produits par cette dernière, l’Ablatherm représente le mode thérapeutique le moins invasif avec coût raisonnable.

 

Il est difficile d’imaginer l’évolution de la technologie HIFU dans les dix ans à venir, mais certainement ses domaines d’application seront prometteurs.


Références bibliographiques

 

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[1] Anatomie de la prostate

http://medicalcenter.osu.edu/patientcare/healthinformation/otherhealthtopics/ProstateHealth/AnatomyoftheProstateGland4948/

 

[2] Anatomie prostatique descriptive et fonctionnelle

http://www.anamacap.fr/anatomie_prostatique01.php

 

[3] Cancer de la prostate et test PSA

http://www.malecare.org/toppage3.htm

 

[4] VERDEAUX S., BAFFERT S. & Coll., Centre d’Evaluation et de Diffusion des Innovations Technologiques, traitement du cancer localisé de la prostate par le dispositif Ablatherm, octobre 2004.

 

[5] information sur le cancer de la prostate

 http://www.edap-hifu.com/fr/patients/cancer_de_la_prostate/1e_info_classification.htm

 

[6] le cancer de la prostate : ce que tout homme doit savoir

http://www.health.state.ny.us/nysdoh/cancer/prostatebook/fr/prostate.htm

 

[7] Le cancer

http://www.mag-pluspharmacie.com/cancer.html

 

[8] Dépistage précoce du cancer de la prostate : Efficacité de 97%

http://www.scom.ulaval.ca/Au.fil.des.evenements/1996/04.11/prostate.html

 

[9] le cancer de la prostate

http://www.caducee.net/DossierSpecialises/cancerologie/cancer-prostate.asp

 

[10] effets secondaires du traitement du cancer de la prostate

http://www.uropage.com/ART_malpros2a.htm

 

[11] image de radiothérapie

http://www.ottawahospital.on.ca/sc/cancer/career-f.asp

 

[12] image brachythérapie

http://www.klinikum-neumarkt.de/images/prostata/

 

[13] pierre curie physicien français 1859-1906 source bibliographique http://isimabomba.free.fr/biographies/chimistes/curie1.htm

 

[14] Paul Langevin physicien français 1872-1946 souque bibliographique http://scienceworld.wolfram.com/biography/Langevin.html

 

[15] William Fry physicien américain

www.aium.org/aboutAIUM/presidents/presBio.asp?id=5

[16] L'Image Ultrasonore Bases Techniques et Matériel

http://www.vet-lyon.fr/ens/imagerie/D1/11.Echo1/E1-notes.html

 

[17] Introduction au phénomène de piézo-électricité

http://www.cert.fr/dcsd/THESES/vincent/manuscrit_vincent/node175.html

 

[18] Les ultrasons focalisés de haute intensité (UFHI) en urologie

 http://www.urofrance.org/pdf/TEXTF-PU-00-0010-1108.PDF

 

[19] A propos de l’HIFU, quel sont les principes physiques

http://www.edap.fr/fr/medecins/hifu/2c_hifu_principes_physiques.htm

 

[20] comment l’HIFU produit ils une lésion ?

http://www.edap.fr/fr/medecins/hifu/2d_hifu_lesion.htm

 

[21] DESCHIZEAU Magali, Université Joseph Fourier- Grenoble 1, DESS techniques et applications de la physique, Méthodologie de caractérisation acoustique des transducteurs ABLATHERM, rapport stage fin d’études, Grenoble, Septembre 1998

 

[22] EDAP TECHNOMED, Dossier de conception ABLATHERM TMS 507 136, Vaulx-en-Velin, février 2000

 

[23] comment se réalise le traitement Ablatherm ?

http://www.edap.fr/fr/medecins/hifu/3c_traitement_description.htm

 

[24] TMS EDAP, Sonde HIFU dédiée prostate TMS 508339 B, Cahier de charges, Vaulx-en-Velin, Novembre 2004

 

[25] EDAP TECHNOMED, Guide d’utilisation de l’Ablatherm, Vaulx-en-Velin, Avril 2005

 

[26] LESSAULT Thierry, Université Joseph Fourier- Grenoble 1, DESS techniques et applications de la physique, Méthodologie de caractérisation acoustique des transducteurs ultrasonore à usage de thérapie, rapport stage fin d’études, Grenoble, Septembre 1997.

 

[27] DONADEY Alain, Ingénieur de Recherche Université de Technologie de Compiègne, Support de cours sur l’acquisition et la construction des images échographiques, Octobre 2005.

 

[28] EDAP TECHNOMED, étude d’un nouveau banc d’essai avec mode A, Vaulx-en-Velin, Septembre 2002.

 

[29] déroulement d’un traitement Ablatherm

http://www.hifu-thyroid.com/images/UST_FR_3.pdf

 

[30] traitement dans un bloc opératoire

http://www.urofrance.org/lienbiblio.php?ref=PU-2003-00130060&type=HTML&lang=fra

[31] Formation des lésions par balayage

http://www.edap-hifu.com/fr/medecins/hifu/3c_traitement_description.htm

 

[32] Résultats du traitement par ultrasons focalisés transrectaux du cancer localisé de la prostate

http://www.urofrance.org/BaseUrofrance/PU-2003-00130060/TEXF-PU-2003-00130060.PDF

 

[33] Répartition de la population de l’étude européenne

http://www.edap-hifu.com/fr/medecins/hifu/5a_resultats_standard.htm

 

[34] résultat clinique a long terme

 http://www.edap-hifu.com/fr/medecins/hifu/5b_resultats_long_terme.htm

 

[35] PAGES Bruno, Manufacturer’s Declaration of Compliance To Regulation and Quality Systems Requirements, EDAP TECHNOMED October 2005

 

[36] MOREL Claude & PAGES Bruno, Manufacturer’s Declaration of Compliance To Technical and Safety Standards Requirements, EDAP TECHNOMED October 2005

 

[37] Sonde Sonoblate 500

http://www.prostate-cancer.org/education/novelthr/Chinn_TransrectalHIFU.html

 

[38] Société Insightec

http://www.insightec.com/

 

[39] ExAblate 2000

http://www.uterine-fibroids.org/mr_guided.html

 

[40] ExAblate 2000

http://www.gehealthcare.com/usen/mr/products/gfus.html

 

[41] Le Système FUS De Haifu

www.hifutech.com

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