Si vous arrivez directement sur cette
page, sachez que ce travail est un rapport d'étudiants et
doit être pris comme tel. Il peut donc comporter des
imperfections ou des imprécisions que le lecteur doit
admettre et donc supporter. Il a été réalisé pendant la
période de formation et constitue avant-tout un travail de
compilation bibliographique, d'initiation et d'analyse sur
des thématiques associées aux concepts, méthodes, outils
et expériences sur les démarches qualité dans les
organisations. Nous ne faisons aucun usage commercial et
la duplication est libre. Si,
malgré nos précautions, vous avez des raisons de
contester ce droit d'usage, merci de nous en
faire part, nous nous efforcerons d'y apporter
une réponse rapide. L'objectif de la présentation
sur le Web est de permettre l'accès à l'information et
d'augmenter ainsi les échanges professionnels. En cas
d'usage du document, n'oubliez pas de le citer
comme source bibliographique. Bonne
lecture..
Mise en place des
Bonnes Pratiques de Fabrication Cosmétiques au sein de
l'usine MATIS
Référence bibliographique à
rappeler pour tout usage :
Mise en place des Bonnes Pratiques de Fabrication Cosmétiques au
sein de l'usine MATIS, EL AZIZ Sarah, Stage professionnel
de fin d'études, MASTER Management de la Qualité (MQ-M2),
UTC,
2011-2012, https://www.utc.fr/master-qualite, puis
"Travaux" "Qualité-Management", réf n°223
RESUME
Le marché mondial de la
cosmétique est un environnement très concurrentiel
qui a connu une progression moyenne annuelle de
+4,5% sur les quinze dernières années. Depuis 1976,
la Directive Européenne 76/768/CEE relative aux
produits cosmétiques réglemente ce secteur. Afin de
protéger les consommateurs au mieux, des lignes
directrices relatives aux Bonnes Pratiques de
Fabrication des produits cosmétiques ont été éditées
au niveau mondial : la Norme ISO 22716. En 2007, le
parlement européen l’a rendu obligatoire à partir de
Juillet 2013 pour tous les produits vendus sur le
marché européen.
La société MATIS, marque reconnue dans le monde
entier depuis 30 ans et destinée aux professionnels
de la cosmétique devra répondre aux exigences de la
norme NF EN ISO 22716 comme toutes les entreprises
européennes. L’objectif est de garantir la sécurité
et la qualité des produits aux consommateurs.
Une étude des exigences de la norme et un audit de
l’entreprise ont permis d’identifier des écarts
principalement aux niveaux de l’identification des
zones, des flux et de la documentation. Il a fallu
mettre à jour la documentation, proposer des actions
(travaux, investissements…) et apporter des
changements (flux, comportement). Le personnel, sur
qui repose la mise en place les Bonnes Pratiques de
Fabrication Cosmétiques par leurs activités
quotidiennes, ont suivi une formation rappelant les
points essentiels de l’hygiène, des flux et des
tenues de travail ainsi que des comportements. Un
travail collaboratif et transversal a permis de
progresser et d’aboutir à des propositions
cohérentes et réalisables pour et par tous dans le
respect des Bonne Pratiques de Fabrication
Cosmétiques afin de garantir aux consommateurs un
produit MATIS de qualité.
Mot clés
: Bonnes Pratiques de Fabrication - Cosmétique –
ISO 22716 – Service conditionnement.
ABSTRACT
The global market of
cosmetics is a very competitive area that has annually
and averagely grown at a rate of 4.5%¨ over the last
fifteen years. Since 1976, the European Directive
76/768/EEC concerning cosmetic products regulates the
sector. To protect consumers, guidelines on Good
Manufacturing Practices for cosmetics products have been
published worldwide: Standard ISO 22716.
In 2007, the European Parliament made this standard
mandatory for all the products sold in the European
market from July 2013.
The MATIS society, a professional cosmetics maker and a
worldwide known brand for the last 30 years, must now
meet the requirements of NF EN ISO 22716 as all European
companies. The objective is to ensure the safety and
product quality to consumers.
A study of the requirements of the standard and an audit
of the company helped to identify prior gaps concerning
areas identification, streams and documentation. It was
necessary to update the documentation, propose actions
(construction, investment ...) and suggest changes (flow
behavior). The personnel, mainstay of the implementation
of the Good Manufacturing Practice for Cosmetics, were
trained recalling the basics of hygiene, flows, security
uniforms and behaviors that shall be applied in their
daily activities.
Team work allowed the establishment of feasible
proposals and the achievement of goals to be in
compliance with Good Manufacturing Practice for
Cosmetics to ensure consumers a high quality MATIS
product.
Key words :
Good Manufacturing Practices - Cosmetic - ISO 22716 -
Packaging service.
Tout d’abord, je tiens à remercier Monsieur Thierry KUNTZ,
Directeur Général, ainsi que Monsieur Bruno DE BEAUFORT,
Directeur des Opérations, pour m’avoir permise de réaliser mon
stage de fin d’études au sein de la société MATIS.
Je remercie également Monsieur Jean-Pierre HANOUN, Directeur
Recherche & Développement, pour son accueil au sein du
Laboratoire.
Un grand remerciement à Madame Delphine LENOGUE, ma maître de
stage et Responsable Qualité, pour m’avoir donnée l’opportunité
de réaliser mon stage au sein de son service et surtout pour son
accueil, ses conseils, nos nombreux échanges enrichissants et
pour toute la confiance qu’elle a bien voulu m’accorder tout au
long du stage.
Je remercie également Madame Catherine FICHEUX, Responsable
Conditionnement, Monsieur Toufik BELDJILALI, Responsable Magasin
et Monsieur Philippe MECHAIN, Responsable Maintenance et les
membres de leurs services pour leur disponibilité et leur
implication.
Tous mes remerciements à l’équipe du Laboratoire Contrôle
Qualité, Guillaume, Vincent, Cécile, Isabelle et Marine pour
leur accueil et leur gentillesse.
Enfin, je remercie ma tutrice de l’UTC, Madame Sophie SOUMARE,
pour le suivi de mon stage, sa disponibilité et ses nombreux
conseils.
Figure 1 : Historique de la société
MATIS Figure 2 : Définition de la
problématique - QQOQCP Figure 3 : Planification
Dynamique Stratégique Figure 4 : Les activités
concernées par les BPF Cosmétiques Figure 5 : Cartographie des
processus Figure 6 : Présentation des
missions du stage Figure 7 : Le cycle CAPD :
Une approche d’auto-évaluation Figure 8 : Planification du
projet Figure 9 : Analyse des
risques liés au projet Tableau 1 : L'échelle de
criticité de l'AMDEC Figure 10 : Cycle de vie
des documents
Assurance Qualité :
« Ensemble des activités préétablies et systématiques
nécessaires pour donner confiance en ce qu’un produit satisfait
aux critères d’acceptation déterminés. » [2]
Audit Interne
:
« Examen systématique et indépendant, réalisé par le personnel
compétent au sein de la société, qui a pour objectif de
déterminer si les activités couvertes par des lignes directrices
et leurs résultats satisfont aux dispositions préétablies et si
ces dispositions sont mises en œuvre de façon efficace et sont
aptes à atteindre les objectifs. »[2]
Norme :
« Document établi par consensus et approuvé par un organisme
reconnu, qui fournit, pour des usages communs et répétés, des
règles, des lignes directrices ou des caractéristiques, pour des
activités ou leurs résultats, garantissant un niveau d'ordre
optimal dans un contexte donné. » [15]
Opération de Conditionnement
:
« Ensemble des étapes de conditionnement, y compris le
remplissage et l’étiquetage, que doit subir un produit vrac en
vue de devenir un produit fini. »[2]
Opération de Fabrication
:
« Ensemble des opération de la pesée des matières premières à la
fabrication du produit vrac. »[2]
Procédure :
Description des opérations à effectuer, des précautions ou des
mesures à prendre lors d’une activité.
Produit cosmétique
:
« Un produit cosmétique est une substance ou une préparation
destinée à être mise en contact avec les diverses parties
superficielles du corps humain, notamment l'épiderme, les
systèmes pileux et capillaire, les ongles, les lèvres et les
organes génitaux externes, ou avec les dents et les muqueuses
buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les
nettoyer, de les parfumer, d'en modifier l'aspect, de les
protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs
corporelles. » [9]
AFSSAPS : Agence
Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé AMDEC :
Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur
Criticité. BPF :
Bonnes Pratiques de Fabrication CE :
Communauté Européenne CEE :
Communauté Economique Européenne EN : Norme
Européenne ISO :
International Organization for Standardization (Organisation
Internationale de Normalisation) NF : Norme
Française PDCA : Plan
Do Check Act PDS :
Planification Dynamique Stratégique QQOQCP :
Qui, Quoi, Où, Quand, Comment, Pourquoi
Le marché mondial de la cosmétique est un environnement très
concurrentiel qui a connu une progression moyenne annuelle de +4,5% sur les quinze dernières
années[1]. Le marché européen est au
premier rang mondial suivi par les Etats-Unis. En 2009, il
représentait environ 69,5
milliards d'euros[1]. Garantir la sécurité et la
qualité des produits aux consommateurs est
un facteur important pour ce secteur. De plus, en assurant ces
deux aspects, les entreprises peuvent maintenir leurs parts de
marchés en gardant leurs clients.
En 1976, une Directive Européenne 76/768/CEE relative aux
produits cosmétiques a été adoptée et plusieurs fois modifiée au
cours des années suivantes. Mais le secteur cosmétique restait
peu réglementé en comparaison du secteur des médicaments.
Afin de protéger les consommateurs au mieux, des lignes directrices relatives aux
Bonnes Pratiques de Fabrication des produits cosmétiques
ont été éditées au niveau mondial : la Norme ISO 22716[2].
D’autres secteurs comme les médicaments ou l’agroalimentaire
appliquent déjà des Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF).
Ainsi, le suivi de ces BPF cosmétiques sera un gage de qualité
des produits pour les consommateurs. En 2007, l’Europe a repris
entièrement cette norme et le parlement européen l’a rendu obligatoire à partir de Juillet
2013 pour tous les produits vendus sur le marché
européen. [3] [4]
Cette obligation va permettre une protection des consommateurs
européens mais aussi une protection des entreprises européennes
du secteur contre les nouveaux acteurs du marché.
La société MATIS
est une marque destinée aux professionnels de la cosmétique qui
est reconnue dans le monde entier depuis 30 ans. A partir de
Juillet 2013, elle devra répondre aux exigences des Bonnes
Pratiques de Fabrication Cosmétiques comme toutes les
entreprises européennes. [5]
En premier lieux, une étude de la situation actuelle de l’usine
au regard des BPF Cosmétiques sera réalisée afin d’analyser les
écarts et de trouver des solutions pour répondre à chacune des
exigences de la norme. Un plan d’action sera alors déterminé et
mis en place. Afin de sensibiliser le personnel aux BPF et aux
changements à adopter, des cessions de communication et de
formation seront réalisées. Pour finir, une évaluation du
système nouvellement mis en place sera réalisée pour s’assurer
de son bon fonctionnement et de sa cohérence. Cette évaluation
permettra de faire une revue du système qualité et d’y apporter
d’éventuelles améliorations.
MATIS est une marque
d’Institut, prestigieuse et reconnue dans le monde entier depuis
30 ans. Ces produits sont des soins
professionnels de beauté innovants et performants.
Les valeurs de MATIS sont la connaissance et la maîtrise
des soins en Institut, l’expertise du développement de produit
grâce à un laboratoire intégré, la rigueur en matière de qualité
des produits et des services, et la garantie de sécurité des
consommateurs. [5]
En 1936, un laboratoire
de formulation est créé par Monsieur Mavromati, chimiste
grec spécialisé dans la formulation cosmétique. [5]
En 1977, ce laboratoire
intègre le groupe DELALANDE grâce à Madame Delalande -
Camboulive et Monsieur Camboulive. [5]
En 1981, la société
MATIS est fondée en tant que marque de soins professionnels. [5]
En 2009, MATIS est
racheté par Monsieur Christian Moreau, intégrant ainsi le groupe
LEBBER FINANCE. [7]
L’activité de MATIS est la création, la production et la mise
sur le marché de produits cosmétiques. Ces produits sont
destinés principalement aux instituts de beauté qui vendent
également une partie des produits de la marque.
MATIS est reconnue dans plus de 70 pays[8]
et réalise environ 80% de son
chiffre d’affaire à l’export.
MATIS possède une large gamme de produit destiné au soin du
visage et du corps ainsi que des produits de protection solaire.
La marque possède actuellement plus de 150 formules actives
réparties en produits de vente, échantillons et produits
destinés aux cabines de soins professionnels [5]. Les différentes gammes
sont réparties sous forme de onze lignes Réponses et d’une ligne
de maquillage, à savoir (Annexe 1) [8]:
L’Usine de production située au sein de la zone
industrielle des Beaux Soleils d’Osny.
Le site d’Osny représente 4400m² au sol soit 7700m² en surface
développée. Ainsi l’entreprise compte aujourd’hui 50 salariés
sur le site d’Osny où sont fabriqués et distribués environ 6
millions d’unités par an.
L’usine d’Osny regroupe les activités suivantes ( Annexe 2) :
Achat,
Conditionnement,
Contrôle Qualité,
Fabrication,
Ordonnancement,
Réception et Expédition,
Recherche et Développement,
Réglementation.
En revanche pour les activités de stockage des produits finis et
de préparation des commandes, MATIS fait appel à une société
extérieure.
Selon le code de la santé publique (article L5135-1), « on
entend par produit cosmétique toute substance ou mélange destiné
à être mis en contact avec les diverses parties superficielles
du corps humain, notamment l'épiderme, les systèmes pileux et
capillaire, les ongles, les lèvres et les organes génitaux
externes, ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue,
exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les
parfumer, d'en modifier l'aspect, de les protéger, de les
maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles. »[9]
En 2009, le marché mondial des parfums et des cosmétiques était
estimé à 251,5 milliards d’euros [1].
Le marché européen représentait à lui seul environ 69,5
milliards d'euros [1], ce qui dresse l’Europe au premier rang mondiale
de ce secteur, suivi par les Etats Unis avec 42,3 milliards
d’euros [1].
En Europe, il y a plus de 3000 fabricants de cosmétiques dont un
grand nombre de PME [1], réalisant environ 9
milliards d’euros d’exportations chaque année hors des
frontières européennes [10].
Au niveau européen, le premier pays producteur de produits cosmétiques est la
France avec un chiffre d’affaire de plus de 16
milliards d’euros dont plus de la moitié est issue de
l’exportation. Il y a en France environ 450 établissements
répartis sur tout le territoire, ce qui représente plus de 40
000 salariés [1].
La Directive Européenne
76/768/CEE du Conseil du 27 juillet 1976 concernant le
rapprochement des législations des États membres relatives aux
produits cosmétiques est en vigueur depuis 1976. Elle est aussi
connue sous le nom de directive « Cosmétiques ». Elle a été
créée pour assurer la libre circulation des produits cosmétiques
sur le marché européen et garantir leur sécurité aux
consommateurs. Cette directive a été plusieurs fois
modifiée afin de s’adapter aux nouvelles tendances, techniques
et technologies (Exemple : Interdiction des tests sur animaux).
[11]
La directive « Cosmétiques » était le principal cadre
réglementaire régissant la mise sur le marché des produits
cosmétiques [12]. En 1993, elle
fait référence pour la première fois aux Bonnes Pratiques de
Fabrication.
Les Bonnes
Pratiques de Fabrication sont un gage de qualité déjà
mis en place dans de nombreux secteurs industriels tels que les
médicaments à usage humain ou vétérinaire, l’agroalimentaire…
Le 15 Novembre 2007, des lignes
directrices relatives aux Bonnes Pratiques de Fabrication des
produits cosmétiques ont été établies par le comité
technique ISO TC 217 « cosmétiques ». Elles ont été publiées
sous la forme d’une norme : l’ISO
22716[2].
Cette norme vise à :
1- Garantir la sécurité et la qualité des produits
cosmétiques aux consommateurs,
2- Diminuer les risques
prévisibles (confusions, erreurs, contaminations…) [13].
Ces Bonnes Pratiques concernent la production, le contrôle,
le stockage et l’expédition des produits
cosmétiques. Cependant, elles ne prennent pas en compte les
aspects de sécurité du personnel, ni les aspects de protection
de l’environnement et elles ne s’appliquent pas aux activités de
recherche et développement, ni aux activités de distribution. [2]
Cette norme a été reprise intégralement au niveau Européen et
Français en Janvier 2008 : On parle de la norme NF EN ISO 22716[2]. Le 30 novembre 2009, un nouveau règlement CE n°1223/2009 relatif
aux produits cosmétiques a été adopté : il remplace la
directive « Cosmétiques » [14]. Ce nouveau
règlement rend obligatoire l’application des Bonnes Pratiques de
Fabrication Cosmétiques au sein de l’Europe. Ainsi cela permet
d’établir un référentiel international et reconnu en renforçant
la sécurité des produits cosmétiques fabriqués et vendus en
Europe. Les dispositions de ce nouveau règlement seront applicables à partir du 11 juillet
2013 pour tous les produits cosmétiques présents sur le
marché européen. [3]
Le secteur des cosmétiques est très concurrentiel au sein de
l’Europe mais aussi au niveau mondiale avec l’arrivée de pays
émergents (Chine, Inde...) sur le marché des cosmétiques [1].
La mise en place de la norme ISO 22716 va permettre aux
entreprises Françaises et Européennes de prouver la qualité et
la sécurité de leurs produits et ainsi garder leurs statuts de
leader sur le marché des cosmétiques.
L’application de la norme va permettre principalement de
maîtriser la qualité
des produits afin de pouvoir la
garantir aux consommateurs et préserver leur satisfaction.
Par ailleurs, une meilleure compréhension de chaque processus de
l’entreprise va faciliter l’organisation et la réalisation des
différentes activités, et ainsi diminuer tous les risques liés
(erreurs, confusions, contaminations …) avec toujours pour
objectif principal la qualité du produit [11].
Le respect de cette réglementation étant opposable à partir de
Juillet 2013, à tout moment l’Afssaps (Agence Française de
Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) peut réaliser un
contrôle de l’usine vis-à-vis des BPF Cosmétiques.
L’Afssaps ne certifie pas le respect de la norme NF EN ISO
22716 mais donne un agrément des autorités. Ainsi elle autorise,
d’un point de vue légal, la mise sur le marché des produits
MATIS par le respect du règlement CE n°1223/2009.
En revanche, une certification
peut être obtenue par des sociétés spécialisées. La
certification a un impact commercial important. En effet, elle
permet par son obtention, de prouver que l’entreprise
travaille selon les BPF Cosmétiques aux yeux des clients
internationaux, ce qui est fondamentale dans le cas de la
société MATIS qui réalise 80% de son chiffre d’affaire grâce à
l’exportation. Cette certification représente pour les clients
un gage de Qualité du produit et de Sécurité pour le
consommateur.
Une telle démarche de mise en place des BPF Cosmétiques peut
impliquer de nombreux et
importants changements au sein de l’usine (travaux…),
dans l’organisation des processus, dans la réalisation des
activités…
Ce type de démarche est principalement basé sur l’ implication et la motivation du
personnel, sur qui repose les différentes activités de
l’entreprise. Il faut donc communiquer et former le personnel
sur l’importance des BPF Cosmétiques et sur les changements à
adopter [11].
De plus, il faut nécessairement une implication de la hiérarchie
afin de les intégrer dans le projet et de pouvoir posséder un
budget correspondant aux changements nécessaires.
Au sein de la société MATIS, la Responsable Qualité et son
adjoint gèrent le Contrôle Qualité avec l’aide de techniciens (
Annexe 2). Mais ils s’occupent
également de l’Assurance Qualité. Pour ce projet de grande
envergure, ils ont donc proposé un stage au sein du laboratoire
de Contrôle Qualité.
Après avoir bien explicité le contexte et les enjeux du
secteur de la cosmétique et des Bonnes Pratiques de Fabrication
Cosmétiques, la problématique peut être clairement définit.
Pour cela, un « outil qualité » de résolution de problème peut
être utilisé : le QQOQCP.
C’est une technique permettant, par la réponse aux questions :
Qui, Quoi, Où, Quand, Comment, Pourquoi, de collecter et de structurer des informations
afin de cerner un problème.
Figure 2 : Définition de
la problématique - QQOQCP (Qui, Quoi, Où, Comment, Pourquoi)[6]
L’objectif est donc de définir une stratégie permettant de
mettre en place des actions pour répondre à chacune des
exigences des BPF Cosmétiques avant Juillet 2013.
Grâce à la définition du contexte, des enjeux et de la
problématique, une stratégie sur le projet de mise en place des
BPF Cosmétiques peut être formalisée.
Pour cela, un « outil qualité » permet de représenter
visuellement l’environnement stratégique du projet : le
PDS (Planification
Dynamique Stratégique). Cet outil permet de clarifier la situation en
explicitant le sens du projet, les enjeux, les priorités ainsi
que les livrables attendues.
La norme ISO 22716
fournit des lignes directrices relatives aux Bonnes Pratiques de
Fabrication des produits cosmétiques.
Elle se compose de 15
chapitres décrivant les grandes activités des
entreprises cosmétiques [2] :
Le personnel,
Les locaux,
Les équipements,
Les matières premières et les articles de
conditionnement,
La production : fabrication et conditionnement,
Le produit fini,
Le laboratoire de contrôle qualité,
Le traitement des produits hors spécifications,
Les déchets,
La sous-traitance,
Les déviations,
Les réclamations et rappels,
La gestion des modifications,
Les audits internes,
La documentation.
Les BPF Cosmétiques concernent l’ensemble des activités de l’achat des matières premières à
l’expédition des produits finis.
Figure 4 : Les activités
concernées par les BPF Cosmétiques[6]
Cependant, les BPF Cosmétiques ne couvrent pas les aspects liés
à la sécurité du personnel et à la protection de
l’environnement. De plus, elles ne s’appliquent pas aux
activités de Recherche & Développement et de Distribution.
Cette norme développe le concept d’assurance qualité à travers
la description des activités de l’usine. En respectant cette
norme, le but est d’obtenir un produit correspondant aux
caractéristiques définies. [2]
L’ISO 22716 décrit les objectifs à atteindre, pour chaque
chapitre, mais n’indique et n’impose pas les moyens pour y
parvenir. Ces moyens sont à définir et à adapter en fonction de
l’environnement économique et social de l’entreprise.
La représentation sous forme d’une cartographie des processus
permet de comprendre le
fonctionnement de l’entreprise dans le processus de
fabrication des produits cosmétiques ainsi que l’impact des
différents chapitres de la norme sur ses différentes activités.
Trois types de processus complémentaires au sein de l’usine
permettent de répondre de façon satisfaisante à un besoin client
(c'est-à-dire un produit cosmétique de qualité) :
Les processus Métiers
: qui permettent la réalisation propre du produit
cosmétique. Ils décrivent les activités opérationnelles.
Les processus
Managements : qui permettent de gérer et
d’améliorer l’organisation, la qualité produit ainsi que la
satisfaction client.
Les processus
Supports : qui garantissent le bon déroulement de
la production en apportant les ressources et les moyens
nécessaires.
Depuis 2009, la démarche de respect des BPF Cosmétiques a
été initiée au sein de l’usine de production de MATIS.
Une étude des écarts a été réalisée et au fur et à mesure des
années, un système documentaire a été créé et des actions ont
été définit afin de répondre aux exigences. Néanmoins, ces
différents points n’ont pas toujours fait l’objet d’un
suivi régulier et d’une mise en application. De plus,
certains points n’ont pas été abordés.
La démarche de mise en conformité a déjà été bien avancée, mais
l’application des BPF Cosmétiques étant pour Juillet 2013, il
reste à finaliser tout le travail déjà initié (Plan
d’investissement, système documentaire…).
Ce projet, destiné à mettre en place les BPF Cosmétiques au sein
de l’ensemble de l’usine, a été réalisé avec une autre
stagiaire. Une répartition du travail a été établit ainsi qu’un
travail en collaboration pour les aspects touchant l’ensemble de
l’usine (exemple : gestion des flux de personnel, de matière et
de matériel…). Pour ma part, j’ai eu l’opportunité de travailler
avec le service conditionnement.
Une méthodologie a été établie afin de répondre aux
différentes missions. Celle-ci peut être formalisée sous la
forme d’un cycle de Deming
PDCA (Plan, Do, Check, Act). C’est une démarche cyclique d’amélioration
continue qui consiste à la fin de chaque cycle à
recommencer pour tendre vers
un fonctionnement optimum.
Dans le cadre de ce projet, l’objectif est d’ améliorer les activités de
l’entreprise afin de respecter les BPF Cosmétiques. Il
est possible d’appliquer la méthodologie du PDCA sous la forme
d’un cycle CAPD afin
d’avoir une approche
d’auto-évaluation.
Figure 7 : Le cycle CAPD
: Une approche d’auto-évaluation [6]
1- Check : Mesure de l’existant pour
progresser.
Etats des lieux par rapport à la norme ISO 22716 (Audit
des services),
Etude du système documentaire existant.
2- Act : Imagination des
améliorations pour ajuster les écarts.
Identifier clairement le problème,
Analyse des causes des écarts,
Recherche de solutions.
3- Plan : Planification et
préparation du travail à réaliser.
Planification des actions,
Définitions des acteurs, ressources et moyens.
4- Do : Mise en œuvre et
coordination des actions identifiées.
Mise en place des actions planifiées,
Création et mise en application du système
documentaire : rédaction de documents qualité
(modification, amélioration et renfort du système
documentaire existant),
Communication et formation du personnel : mise en
place et rédaction d’un support de formation interne aux
BPF propre à chaque activité.
La démarche PDCA étant une démarche d’amélioration continue, à
la suite de ce premier cycle CAPD, un second cycle pourra être
réalisé afin de vérifier les actions mises en place et
l’atteinte des objectifs fixés au préalable :
5- Check : Vérification que les
résultats obtenus correspondent à ce qui a été planifié.
Les mois de Juillet et d’Août seront consacrés au processus de
validation et d’approbation des documents du conditionnement
ainsi que l’avancement des autres services (magasin,
maintenance…) et les projets communs (nettoyage de l’usine,
gestion des modifications…)
Tout au long de ce stage, un suivi de l’avancement du projet au
service conditionnement a été réalisé par des réunions
régulières avec la Responsable Qualité. De plus des réunions
communes ont permis de suivre l’avancement des projets communs.
Réaliser une analyse de
risque sur les actions principales à mener permet d’anticiper les risques
possibles qui pourront être rencontrés sur ce projet ainsi que
de prévoir les alternatives.
Le principal risque est le peu de motivation du personnel
(opérateurs, chefs de services et hiérarchie). La démarche de
respect des BPF Cosmétiques repose principalement sur le
personnel, qui par son implication et sa motivation va respecter
les nouveaux changements, mettre en place les actions définies
et donner les ressources nécessaires.
Pour diminuer ce risque, un rappel des enjeux des BPF
Cosmétiques ainsi que l’importance de la participation de chacun
est primordiale. Il faut montrer que le but de ces changements
est de faciliter l’organisation de l’activité et de garantir la
satisfaction client à travers un produit de qualité.
Dans le premier chapitre, la définition du contexte et des
enjeux a permis de comprendre l’importance de ce projet de mise
en place des BPF Cosmétiques au sein de l’usine MATIS.
Dans ce second chapitre, l’étude de la norme ISO 22716 a permis
de définir les points essentiels des BPF Cosmétiques à
respecter. Ainsi, une démarche, suivant un cycle d’amélioration
continue (roue de Deming dans le sens CADP - figure 7), a été établie afin de pouvoir
répondre à chacune des exigences de la norme.
Au sein de chaque service de l’usine MATIS, cette méthodologie a
été suivie, tout en réalisant cette même démarche à l’échelle de
l’usine afin de créer une cohérence du système qualité et une
cohésion entre chaque activité de l’usine.
Pour ce projet, la première mission est de faire un état des lieux au regard de la
norme ISO 22716.
Cet état des lieux permet de prendre connaissance des activités
de l’entreprise ainsi que d’identifier les points à traiter.
Pour cela, une grille
d’audit a été utilisée, elle a été mise en place lors
de l’initiation du projet de mise en place des BPF Cosmétiques
en 2009. Il a été décidé de réutiliser cette grille sans
modification pour réaliser au plus vite les audits. Par la
suite, cette grille sera adaptée à chaque service afin de
permettre un suivi des actions mises en place et de faire
apparaitre des voies d’améliorations.
Cette grille regroupe chaque exigence de la norme, classée par
chapitre.
L’audit est réalisé lors d’une réunion avec le responsable du
service concerné et la responsable qualité. En passant en revue
chaque exigence, une liste des points existants et non existants
est dressée.
Une immersion sur le terrain et une étude de la documentation
liée à chaque service permet de comprendre leur fonctionnement
et d’appréhender les points manquants.
A la suite de l’état des lieux, les écarts sont identifiés.
Sur la base de la grille d’audit, les écarts sont hiérarchisés
selon les principes de l’AMDEC.
Une AMDEC est une Analyse des
Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur Criticité.
Le principe est de mettre en évidence les défaillances
potentielles d’un système en analysant les risques potentiels de
manière préventive.
Sur ce projet, l’AMDEC va mettre en évidence les risques liés
au non-respect des exigences des BPF Cosmétiques ainsi
que permettre de hiérarchiser
les écarts afin d’organiser la planification de la mise
en place des actions d’amélioration.
Pour chaque exigence non respectée (C'est-à-dire pour chaque
cause de défaillance), il faut:
1- Identifier les risques (ou
effets) associés :
Pour chaque cause, les risques liés sont
identifiés, afin de comprendre l’impact du non-respect de cette
exigence.
Les principaux risques dans l’industrie cosmétique sont : les
confusions, les erreurs humaines, les oublis, les contaminations
et les mélanges.
2- Réaliser une échelle de cotation
:
Une échelle de cotation permet de coter les risques
identifiés par une criticité. Cette échelle de criticité est
réalisée à partir de 3 critères : La fréquence d’apparition, la
gravité et la probabilité de non-détection. L’objectif principal
de l’industrie cosmétique est de garantir aux consommateurs un
produit de qualité. L’échelle de criticité a donc été construite
en lien avec l’impact du risque sur la qualité du produit.
Pour chaque risque, une fréquence, une gravité et une probabilité de
non-détection seront attribuées. La criticité est
obtenue en multipliant la cotation de ces 3 critères.
Exemple : Pour un risque X,
soit F=2, G=4 et PND=1, la criticité de ce risque est alors de
8 (Criticité= F x G x PND = 2 x 4 x 1 = 8). Les criticités vont donc se
situer entre 1 (pour F=G=PND=1) et 64 (pour F=G=PND=4).
3- Evaluer et hiérarchiser les
risques :
Cette étape permet de visualiser les exigences à respecter
en priorité. Elle facilitera la définition des priorités sur les
actions d’amélioration à mettre en place ainsi que leur
planification.
4- Définir un plan d’action pour
diminuer ou éradiquer ces risques :
Cette étape est la recherche de solution, la définition des
actions et leurs planifications (Paragraphe 3.1.3 de
ce rapport [6]).
Suite à l’audit réalisé au début du projet (Février 2012) au
sein du service conditionnement, un état des lieux a été établit
afin de définir les exigences non respectées.
Il a donc fallu par la suite trouver des solutions pour les
points non respectés afin de répondre aux mieux à chacune de ces
exigences.
Pour chaque service, suite à l’audit des écarts sont
apparus. Afin d’éliminer ces écarts plusieurs actions ont été
définies. Une concertation avec les chefs de service et la
responsable Qualité a permis de proposer des solutions et de
choisir des propositions appropriées à l’usine MATIS selon un
budget définit avec l’accord de chaque participant.
Les principales actions d’amélioration à mettre en place sont :
1- L’identification et le marquage
des zones :
D’après les BPF Cosmétiques, il faut définir et identifier
les différentes zones d’activités afin de diminuer les risques
de contamination et de confusions (chapitre 4.2 [2]).
Cela permet également de séparer les différentes zones de
matériels et de matières (stockage) afin d’éviter les risques de
confusions et d’erreurs.
Au conditionnement, il faudra par exemple définir et identifier
les zones de matériels sales et propres afin de diminuer les
risques de confusions dans le matériel et les risques de
contamination pouvant en découler.
2- L’amélioration des flux du
personnel, du matériel et des matières :
Définir et organiser les flux permet d’éviter les flux
croisés et donc de diminuer les risques de confusions, de
mélanges (chapitre 4.4 [2]). Cela va également
réduire les déplacements entre les zones et ainsi diminuer les
risques de contaminations.
Par exemple, il faudra définir un flux du personnel clair afin
de limiter leur déplacement entre les zones. Le flux des déchets
devra également être amélioré afin de limiter leur stockage dans
les zones de production et de faciliter leur traitement
(chapitre 11 [2]).
3- L’amélioration du système
documentaire :
La documentation permet de formaliser ce qui est réalisé
dans chaque activité. Elle va également permettre de diminuer
les risques d’oublis (chapitre 17 [2]).
Le système
documentaire est basé sur 4 principes :
Ecrire ce
qu’il faut faire : Rédiger des procédures,
protocoles, instructions de travail …
Faire ce qui
est écrit : Respecter les procédures …
Ecrire ce qui
a été fait : Remplir les enregistrements.
Améliorer
l’existant : Faire une revue documentaire
périodique.
Les écarts observés peuvent avoir un impact sur le client (qualité du produit,
sécurité du client) mais leur résolution pourra avoir également
un impact économique
sur la société (nécessité de réaliser des travaux et donc
d’avoir un budget). Il a donc fallu trouver des solutions
permettant un compromis entre
le coût de la solution et le risque de l’écart. MATIS
étant une petite entreprise, le choix a été de trouver des
solutions correspondant au budget alloué aux BPF Cosmétiques
tout en minimisant les risques au maximum. Certains écarts ne
seront donc pas entièrement résolus, faute de solutions
adaptées, mais les risques pouvant en résulter seront analysés
et justifiés.
A la suite de la recherche de solutions des actions ont été
définies et validées par les chefs de service concernés.
Une planification et une définition des acteurs ont permis
d’organiser leur mise en place. Pour les travaux à réaliser au
sein de l’usine MATIS ainsi que pour l’achat de matériel
d’identification, un plan d’investissement a été établi.
La refonte du système
documentaire a été initiée afin de mettre
à jour et créer tous les documents nécessaires au fonctionnement
de l’usine MATIS.
La documentation est basée principalement sur :
- Des
procédures
- Des protocoles
- Des instructions de travail
- Des enregistrements…
La documentation est une part importante des BPF Cosmétiques
(chapitre 17 [2]), elle va permettre de garantir une traçabilité sur
les opérations réalisées lors de la fabrication d’un produit.
La documentation au sein de l’usine doit être maitrisé afin que
seules les versions actives soit disponible et en circulation.
Pour cela, il existe un cycle de vie des documents qui doit être
respecté afin d’éviter les risques d’erreurs ( figure 10).
Chaque document sera vérifié, d’approuvé et de diffusé (chapitre
17.3 [2]) afin d’être mis en application au
sein de l’usine.
Le respect des BPF Cosmétiques repose essentiellement sur le
personnel. Cette démarche dépend de leur implication et de leur motivation. Il faut
donc communiquer sur
les BPF Cosmétiques et sur les modifications liées à leur mise
en place.
Dans la norme ISO 22716, un chapitre est dédié à la formation (chapitre 3.4 [2]).
Afin de respecter les exigences de ce chapitre, une procédure de
formation a été créée ainsi qu’une formation générale aux BPF
Cosmétiques. Cette formation a déjà été dispensée aux personnels
du magasin, de la fabrication, du conditionnement et du
laboratoire de contrôle qualité.
La procédure de formation devra être mise à jour afin
d’améliorer le processus de formation des membres de l’usine
MATIS.
Le personnel doit recevoir des formations de façon périodique,
pour cela une nouvelle formation sera créée et leur sera
dispensée.
3.1.6. Évaluation de la démarche et des
améliorations apportées
La mise en place des actions d’amélioration doit faire
l’objet d’un suivi afin de vérifier que les actions choisit
répondent aux objectifs fixés. Cette évaluation permettra de
faire apparaitre d’éventuels dysfonctionnements liés à ces
actions et de développer d’autres propositions d’amélioration.
(Chapitre 16 [2])
Pour cela, des audits
de surveillance seront réalisés à partir de nouvelles
grilles d’audit adaptées à chaque service. Pour chaque exigence,
les documents et preuves attendus seront mentionnées afin de
vérifier le bon fonctionnement des services au regard de la
norme ISO22716.
Le système qualité pourra également être évalué par le biais du
suivi d’indicateur
qualité tel que le nombre de déviation par année
pouvant faire apparaitre des dysfonctionnements au niveau de la
documentation (procédure, protocole…) ou au niveau de la
formation du personnel.
Cette partie traite des résultats obtenus lors de ce stage
et des perspectives sur la suite du projet. Seuls quelques
exemples de résultat seront présentés. Il s’agit des résultats
qui ont été les plus importants dans l’avancement du projet.
3.2.1. Amélioration des flux du personnel,
des matières et du matériel
L’amélioration des flux
au sein de l’usine permet de faciliter
l’organisation des activités ainsi que de prévenir les risques de confusions
(chapitre 4.2 et 4.4 [2]). Ainsi une réflexion
sur les différents flux entre les différents services a été
menée avec tous les services concernés. L’objectif était
d’établir des flux du personnel, du matériel et des matières
cohérents entre chaque service de l’usine en se basant sur la
disposition des locaux déjà existante.
La difficulté principale était de s’adapter aux locaux
préexistants tout en proposant des solutions cohérentes. Cette
réflexion a aboutit à la nécessité de réaliser des travaux dans
certain service afin de bien séparer les différentes zones et de
protéger les zones dites « critiques » des autres zones. Par
exemple, il faudra séparer la zone de fabrication qui est une «
zone critique » pour le produit de la zone magasin qui est une
zone dite « sale ».
De plus, afin d’éviter les risques de confusion et d’erreur, des
affichages ont été mis ainsi que des marquages au sol afin de
bien définir les différentes zones de stockage (du matériel, des
matières et des déchets).
Afin d’informer le personnel sur les différents changements dans
les flux dans l’usine ainsi que dans les comportements à
adopter, la documentation a été mise à jour ou créée et
diffusée.
La documentation est
un point essentiel des BPF Cosmétiques (chapitre 17 [2]). Elle a pour but de décrire les différentes activités
de l’usine afin d’éviter les
risques d’interprétations, de pertes d’informations, de
confusions ou d’erreurs. L’objectif était de créer un système documentaire cohérent
au sein de MATIS et accessible à tout le personnel de l’usine.
Au niveau de l’usine, il a fallu tout d’abord rédiger et mettre
en place la procédure de gestion et de traitement des
déviations. Les déviations sont un point essentiel des BPF
Cosmétiques, peu détaillé, mais ayant un impact fondamental dans
le suivi qualité des activités de l’entreprise (Chapitre 13
[2]).
Une déviation est un écart
observé par rapport à un processus, un procédé, à une façon de
réaliser ses activités. Elles peuvent
venir d’un écart par rapport à de la documentation (procédure,
instruction, protocole…), mais aussi de l’environnement, du
matériel (appareil défectueux), de l’Homme (erreurs). La
difficulté était de définir le terme de déviation afin que
chacun puisse le comprendre sur le terrain. L’objectif est de
pouvoir les repérer, identifier les causes, les enregistrer et
réaliser leur suivi.
Pour cela, un enregistrement a été crée afin que toute personne
de l’usine observant une déviation dans le fonctionnement de
l’usine puisse la décrire précisément et en informer son
responsable. Ce dernier devra alors prendre une décision si cela
est nécessaire, si il y a un impact sur le produit (exemple :
arrêt de la produit, mise à l’écart des produits concernés...)
puis il transmettra la déviation au responsable qualité qui la
traitera. Une enquête sur les causes, la criticité de la
déviation, l’identification des produits impactés permettra de
définir des actions correctives et/ou préventives à mettre en
place. Enfin, le responsable qualité pourra prendre une décision
quant aux devenir des produits impactés (libération,
retraitement ou destruction).
Les déviations peuvent être planifié ou non. Dans le cas d’une
déviation planifiée, le responsable qualité doit donner son
accord au préalable.
Toutes les déviations doivent être enregistrées afin de
permettre une revue des déviations. En effet, grâce à ces
enregistrements des indicateurs qualités permettront de voir la
récurrence de certains écarts et ainsi d’améliorer les activités
de l’usine par des modifications selon le principe de
l’amélioration continue.
Au niveau du service conditionnement de nombreuses procédures
ont été rédigées concernant : les opérations de conditionnement,
le nettoyage de la zone et du matériel, les flux de matières, la
gestion des déchets… ainsi que leurs enregistrements associés et
les protocoles.
La principale procédure de ce service est celle décrivant les
opérations de conditionnement. Elle permet d’expliquer
principalement le choix du protocole a utilisé selon le type
produit, les opérations de vide de ligne ainsi que les étapes de
remplissage du dossier de lot. Elle permet donc de répondre aux
exigences du chapitre 7.3 de la norme [2].
L’enregistrement primordial pour les produits conditionnés est
le dossier de lot. Il permet d’avoir une traçabilité sur toutes
les opérations qu’ils ont subit et dans quelles conditions (qui,
quoi, où, quand et comment). Ainsi en cas de problématique sur
un produit (réclamation), toutes les informations sont
répertoriées dans ce dossier de lot qui est conservé pendant
toute la durée de vie du produit à laquelle on ajoute une année
(soit quatre ans).
La documentation doit être
maîtrisée , pour cela le cycle de vie des
documents doit être respecté (figure 10).
Après la rédaction des documents les chefs de services concernés
doivent vérifier les documents (relecture). La documentation
suivra le circuit de validation et d’approbation afin de pouvoir
les diffuser et les mettre en application. Les précédentes
versions des documents sont retirées des différents services et
remplacés par les nouveaux documents. Un exemplaire des
anciennes versions est archivé et les copies sont détruites.
Ainsi le système documentaire est maîtrisé, seules les versions
en application sont présentes sur le terrain.
La mise en place des BPF Cosmétiques repose principalement
sur le personnel lors
de ses activités quotidiennes. Afin de les impliquer dans cette
démarche et de leur montrer
leur impact sur la qualité du produit, une formation
leur a été délivrée.
Plusieurs sessions de maximum 10 personnes ont été organisées
pendant le mois de Mai. Seul les services travaillant dans les
zones de production (fabrication, conditionnement et magasin) ou
dans le laboratoire (formulation et contrôle qualité) ont été
formés jusqu’à présent. Par la suite les autres services seront
intégrés à cette formation.
Cette formation
avait pour objectif de présenter les BPF Cosmétiques, de faire
un point sur l'hygiène, en particulier sur la contamination
microbiologique afin de pouvoir présenter les actions à mettre
en place pour la protection des produits. Cette formation a
également permis de présenter les changements concernant les
flux ou les activités.
Voici plus en détail les points clés de la formation :
Les Bonnes Pratiques
de Fabrication Cosmétiques : Présentation succincte
du contexte réglementaire et des objectifs de la norme.
La contamination
microbiologique : Présentation des principaux
contaminants microbiologiques en cosmétiques et des
exigences réglementaires associées, présentation des sources
de contamination et des moyens de protection.
Les flux au sein de
l’usine : Explication des flux du personnel à
respecter dans chaque zone.
Les tenues
vestimentaires : Rappel des tenues de travail à
respecter dans chaque zone.
L’hygiène du personnel
: Rappel sur le lavage des mains et sur les zones de
consommation de nourriture, boisson et autres.
Le comportement :
Rappel sur le comportement en zone de travail.
La sécurité :
Présentation des risques chimiques présents sur le site
(Rappel des pictogrammes).
La documentation
: Rappel des instructions de remplissage d’un enregistrement
qualité.
En fin de formation, le personnel a été évalué afin de vérifier
leurs acquis suite à la formation (Chapitre 3.4 [2]).
Cette évaluation s’est faite par le biais d’un questionnaire à
choix multiples pour lequel un taux de réussite minimum a été
définit afin de valider les acquis du personnel.
Tout le processus de formation du personnel a été notifié dans
une procédure afin de faire un suivi des formations qui devra
être périodique (chapitre 3.4 [2]).
A cours terme (c'est-à-dire avant la fin de ce stage, Août
2012), l’objectif est de continuer l’amélioration du système documentaire et de
terminer le circuit d’approbation afin de permettre sa mise en
application en suivant l’évolution des changements au sein de
l’usine. De plus, il faudra après leur mise en application
suivre leur fonctionnement afin de vérifier leur applicabilité
auprès des différentes personnes les utilisant. Cela permettra
de les modifier dans le cas où des incohérentes persisteraient.
Il faudra également travailler sur les autres chapitres de la
norme tels que le nettoyage des locaux ou les activités de
réception et stockage du service magasin. Les exigences
restantes seront traitées de la même manière que précédemment
décrit dans la partie méthodologie de ce rapport ( Paragraphe 2 de ce rapport [6]).
L’objectif à moyen terme est de
respecter toutes les exigences pour Juillet 2013
ou d’avoir des écarts mineurs pour lesquelles une
justification permet de faire l’arbitrage sur les risques
engendrés par cet écart.
L’entreprise MATIS souhaite obtenir une certification pour la
norme NF EN ISO 22716 afin de pouvoir garantir un produit de qualité à
ses clients et une sécurité pour ses consommateurs.
Cette certification permettra à la société MATIS de faire
reconnaitre à l’échelle internationale son respect des BPF
Cosmétiques, ce qui devrait lui garantir une stabilité sur le
marché de l’exportation à l’internationale.
Au cours de ce stage j’ai rencontré quelques difficultés que
j’ai pu résoudre grâce à mes compétences et au travail
collaboratif.
Tout d’abord au début du projet, j’avais peu de connaissance sur le milieu
des cosmétiques et sur l’application des BPF
Cosmétiques. Mais par l’étude de la norme NF EN ISO 22716 j’ai
pu accroitre mon savoir
sur ce sujet. De plus, de part la formation généraliste du
Master Management de la Qualité de l’UTC, j’ai pu adapter mes connaissances
acquise au cours de l’année à ce projet.
Lors de la rédaction documentaire ou sur des points particuliers
de la norme (tel que la gestion des déviations), j’ai pu
profiter de l’expérience de la deuxième stagiaire avec qui je
travaillais ainsi que de l’aide de ma tutrice de l’UTC, Madame
Soumaré.
Ce stage s’est déroulé sur la base d’un échange entre les attentes de la
société MATIS et les miennes. En effet le travail collaboratif que
j’ai pu réaliser au sein de l’usine m’a permis de répondre aux
objectifs fixés ainsi que d’accroître
mes connaissances et compétences sur le monde la cosmétique et
de la qualité.
En effet, j’ai pu mettre à jour le système documentaire au sein
du service conditionnement ainsi que la documentation générale à
l’ensemble de l’usine. Les objectifs fixés ont été bien avancés
et seront réalisés à la fin de mon stage (Août 2012). J’ai
également pu prendre part à l’amélioration des flux au sein de
l’usine et ce travail en collaboration avec les différentes
parties prenantes a permis de trouver des compromis entre le
respect des BPF Cosmétiques, les coûts et modifications
engendrées au sein de l’usine. De plus, je pense que ma
participation et mon engagement dans ce projet ont permis de
relancer la mise en place d’un système qualité cohérent qui
pourra être suivi et amélioré au cours du temps.
Grâce à ce stage, j’ai pu acquérir de l’expérience dans le
domaine de la qualité en appliquant et en adaptant ce que
j’avais appris lors de ma formation à l’UTC tout en découvrant
le monde de la cosmétique. Au cours de ce projet, j’ai constaté
que des responsabilités et de la confiance m’étaient accordés
pour réaliser mon travail. J’ai ainsi pu améliorer mes
connaissances et compétences dans l’analyse normative, l’audit,
la rédaction documentaire, la formation, l’organisation des flux
et le suivi des actions. J’ai également eu l’opportunité de
travailler en collaboration avec différentes personnes au sein
de l’usine lors de réunions ou des formations du personnel ce
qui m’a permis d’améliorer ma capacité de communication, de
diplomatie, et de pragmatisme.
Ce stage m’a permis de confirmer mon souhait de travailler dans
le domaine de la qualité et plus particulièrement dans la
démarche de mise en place et le suivi du respect d’exigences
réglementaires et normatifs.
MATIS est une société de cosmétique reconnue dans le monde
entier depuis 30 ans. Comme toutes les entreprises sur le marché
européen des cosmétiques, MATIS devra respect le règlement
n°1223/2009 du parlement européen qui en citant les Bonnes
Pratiques de Fabrication Cosmétiques rend obligatoire
l’application de la norme NF EN ISO 22716 en Juillet 2013.
Dans cet objectif un audit a été réalisé au sein du service
conditionnement afin d’identifier les écarts par rapport à la
norme. Pour chaque écart des solutions ont été proposées et
acceptées notamment sur la mise à jour documentaire,
l’identification des zones (marquage au sol et affichage),
l’amélioration des flux de personnel, matériel, matière et
déchets.
La difficulté principale est d’apporter des changements au
service conditionnement tout en sachant qu’ils auront également
un impact sur tous les autres services. En effet, le projet
implique une interaction constante entre les différents services
afin d’aboutir à un système cohérent.
Dans ce type de démarche, l’important est de garder en tête
l’objectif, c'est-à-dire de garantir la sécurité et la qualité
du produit aux consommateurs, mais également de rester en
permanence en contact avec les services opérationnels afin de
mettre en place des solutions cohérentes et réalisables pour et
par tous.
[4] Développement d'un outil
d'autodiagnostic - Norme ISO 22716 relative aux Bonnes Pratiques
de Fabrication des cosmétiques, ABDOUH Sanaa, BERRIOT Flavien,
HOU Jiachuan, PITHAN Frank, SCHAMBERGER Marine, Projet
d'Intégration, MASTER Management de la Qualité (MQ) et Mastère
Spécialisé Normalisation, Qualité, Certification, Essai (NQCE),
UTC, 2011-2012, https://www.utc.fr/master-qualite,
puis "Travaux", "Qualité-Management", réf n° 198. Consulté
en Février 2012.
[6] Mise en place des Bonnes
Pratiques de Fabrication Cosmétiques au sein de l’usine MATIS,
EL AZIZ Sarah, Stage professionnel de fin d’études, MASTER
Management de la Qualité (MQ-M2), UTC, 2011-2012, https://www.utc.fr/master-qualite,
puis "Travaux" "Qualité-Management", réf n° 223.
[14] Règlement (CE) n°1223/2009 du
parlement européen et du conseil du 30 novembre 2009 relatif aux
produits cosmétiques, Parlement européen, Publié dans le Journal
Officiel de l’Union Européenne du 22 décembre 2009 (L342/59 à
L342/209).Consulté en Avril 2012
[15] Norme NF EN 45020 -
Vocabulaire de la normalisation, AFNOR, de 2007. Consulté en
février 2012