Master Qualité - Communication publique des résultats d'un stage de fin d'études
Master Qualité - UTC - rue du docteur Schweitzer - CS 60319 - 60203 COMPIEGNE Cedex - France - master-qualite@utc.fr - Téll : +33 (0)3 44 23 44 23

logo UTC

Avertissement : Si vous arrivez directement sur cette page, sachez que ce travail est un rapport d'étudiants et doit être pris comme tel. Il peut donc comporter des imperfections ou des imprécisions que le lecteur doit admettre et donc supporter. Il a été réalisé pendant la période de formation et constitue avant-tout un travail de compilation bibliographique, d'initiation et d'analyse sur des thématiques associées aux concepts, méthodes, outils et expériences sur les démarches qualité dans les organisations. Nous ne faisons aucun usage commercial et la duplication est libre. Si, malgré nos précautions, vous avez des raisons de contester ce droit d'usage, merci de nous en faire part, nous nous efforcerons d'y apporter une réponse rapide. L'objectif de la présentation sur le Web est de permettre l'accès à l'information et d'augmenter ainsi les échanges professionnels. En cas d'usage du document, n'oubliez pas de le citer comme source bibliographique. Bonne lecture...

Implémentation d’une démarche d’amélioration continue
&
Accompagnement du changement

Ones MANSOUR
Référence bibliographique à rappeler pour tout usage :
Implémentation d’une démarche d’amélioration continue & accompagnement du changement, MANSOUR Ones
Université de Technologie de Compiègne, Master Qualité et Performance dans les Organisations (QPO)

Mémoire d'Intelligence Méthodologique du projet d'intégration, juin 2016, www.utc.fr/master-qualite, puis "Travaux", "Qualité-Management", réf n° 365
RESUME

Les entreprises rencontrent une concurrence de plus en plus difficile. Elles se trouvent donc dans l’obligation d’améliorer leurs performances afin de rester compétitives, survivre et se développer. C’est ainsi que, la démarche d’amélioration continue, outil  de changement et de progrès, est apparue dans le monde de l’entreprise.

Il existe plusieurs démarches d’amélioration continue (ISO 9001, Kaizen, Lean et Six sigma). Cependant, il est important de choisir celle qui s’adapte le mieux à l’entreprise (culture, contexte, taille, objectifs, etc.).  Quel que soit l’approche, afin garantir son succès, elle doit s'appuyer sur au moins deux facteurs clés qui sont: la participation et l’accompagnement au changement.   

Ce mémoire propose une démarche d’amélioration continue participative et progressive, dont les principes reposent sur la PDCA. Il met à disposition un exemple d’application de la démarche ainsi que la méthodologie d'accompagnement.

Mots clés : Amélioration continue, Démarche, Accompagnement, Implémentation, Outils, Performance, Participative.

ABSTRACT

Companies are increasingly facing tough competition. They must improve their performances to be competitive, to survive and to grow. Thus, the continuous improvement approach, a tool of change and advancement, appeared in the world of business.

There are several continuous improvement processes (ISO 9001, Kaizen, Lean, and Six Sigma). However, it is important to choose one that best suits the business (culture, context, size, goals, etc.). Regardless of what approach is chosen, to achieve its success, it must be based on at least two key principles: the involvement of the stakeholders and the change management process.

This thesis proposes a participatory and progressive continuous improvement approach which is based on the PDCA. It also provides applications of the approach and the change management methodology.

Keywords: Continuous Improvement, Approach, Change management, Implementation, Tools, Performance, Participatory.

Remerciements

Ce travail a été réalisé au sein du Centre d’Etudes et de Recherches en Cosmétologie (C.E.R.CO) dirigé par Madame Virginie COUTURAUD. Je souhaite lui exprimer mes remerciements de m’avoir accueillie.

J’adresse ma reconnaissance à Madame Pascale BARLIER, ma tutrice d’entreprise, Directeur opérationnel, pour m’avoir permis d’effectuer ce stage et confié des missions à enjeux importants.

Je remercie également Madame Elise DERKSEN, Responsable Qualité pour sa collaboration et pour son soutien dans les moments délicats.

Je tiens à remercier toute l’équipe du C.E.RCO (Angèle, Audrey, Chantal, Charlotte, Daphné, Elodie, Elsa, Myriam, Olivia, Stéphanie) pour leur accueil, le temps partagé ensemble et avoir été disponible et coopérative tout au long de ma période de stage.

Je souhaite remercier Monsieur Jean Matthieu PROT, mon suiveur à l’UTC, pour ses conseils pour accomplir mes travaux.

Je remercie également les membres du jury d’avoir accepté d’assister à la présentation de cette étude.

Enfin, je tiens à remercier tous les enseignants du Master Qualité et Performance dans les Organisations de leur soutien et disponibilité ainsi d’avoir dispensé les savoir-faire pour devenir une qualiticienne. 

Sommaire

retour sommaire



Table des figures


retour sommaire

Liste des tableaux


retour sommaire



Liste des abréviations


retour sommaire


Introduction

Dans un contexte économique de plus en plus difficile, les possibilités d’amélioration sont infinies et doivent être mises en place de façon continue, car outre le souhait de s’améliorer l’autre moteur est la pression concurrentielle [1] : Comment une entreprise améliore-t-elle ses performances pour rester compétitive ?

La démarche d’amélioration continue est un outil créant une dynamique de progrès continu dans le fonctionnement des entreprises [2]. Elle doit être intégrée à la stratégie et à la politique de gouvernance de l’entreprise et inscrite pleinement dans son fonctionnement régulier. Elle contribue à l’amélioration de la qualité interne par la maîtrise des processus et l’accroissement de la qualité externe en répondant parfaitement aux besoins et attentes des clients [3].

Cette démarche, est de plus en plus encrée dans les pratiques des entreprises, est généralement déployée sur le long terme afin de réduire le dysfonctionnement, de diminuer les gaspillages et d'améliorer la productivité globale de l'entreprise [4]. Cependant, consacrer du temps à l’amélioration continue se limite généralement au responsable. Pourquoi alors une entreprise a-t-elle intérêt à se lancer dans une démarche participative?

Un levier important de la logique d’amélioration continue consiste à associer largement le personnel en mettent en place une démarche participative. Pour que cette démarche réussisse, elle doit passer obligatoirement par l’implication de toutes les parties prenantes et elle nécessite un investissement en temps et en moyens pour arriver efficacement aux objectifs escomptés [5].

Pour lancer une telle démarche, le recours à une personne externe pourrait être avantageux. Avec sa vision neutre, elle identifie les dysfonctionnements auxquels se sont habitués les personnels de l'entreprise. Elle joue également le rôle de transferts d’expertise. Elle stimule et rythme la démarche en apportant de la rigueur dans la conduite du changement et le respect du planning [6].

Le changement suscite, dans la majorité des cas, la peur car il est généralement associé à un événement clivant, qui oblige chacun à se repositionner et à se projeter dans une nouvelle phase. Cela n’est jamais anodin, ni au plan individuel ni au plan collectif [7]. L’accompagnement du changement modifie donc profondément la façon de percevoir le changement dans l’entreprise et de sa nouvelle organisation [8].

C’est dans cette optique, que cette mission a été menée au sein du Centre d’Etude et de Recherche en Cosmétologie (C.E.R.CO) pour l’implémentation d’une démarche d’amélioration continue participative. La conduite du changement a été conçue sous la forme de chantiers de progrès, orientée vers le personnel, avec un double objectif matériel (améliorer la performance) et pédagogique (renforcer la communication en interne).

Ce mémoire est subdivisé en trois parties :


retour sommaire


Chapitre 1. Contexte, enjeux et objectifs

1.    Secteur d’activité de l’entreprise

Le marché des produits cosmétiques est dynamique et en constante croissance grâce à des tendances de consommation toujours en mouvement notamment avec les nouveaux marchés qui s'ouvrent (hommes, animaux de compagnie, etc.). Le secteur poursuit son évolution pour atteindre une progression supérieure à 4% en 2014 [9]. L’industrie cosmétique propose des produits toujours plus spécifiques, innovants et révolutionnaires pour satisfaire la demande des consommateurs. Selon la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA), en 2015, la balance commerciale du secteur cosmétique a dépassé la barre des 9 milliards d’euros [10].

Les produits cosmétiques sont soumis à une réglementation de plus en plus stricte. Ils doivent faire l'objet d'une évaluation rigoureuse avant leur commercialisation. Selon le code de la santé publique, un produit cosmétique mis sur le marché ne doit pas nuire à la santé humaine lorsqu’il est utilisé dans des conditions normales d’emploi ou raisonnablement prévisibles. La responsabilité de la sécurité d’un produit cosmétique incombe aux fabricants, importateurs ou responsables de la mise sur le marché des produits [11]. Les autorités compétentes doivent ainsi avoir accès, à des fins de contrôle, à un dossier comportant entre autres, l’évaluation de la sécurité pour la santé humaine du produit fini [12].

L’évaluation globale du produit passe par une ou plusieurs phases dites cliniques, situations expérimentales au cours desquelles on teste chez le sujet la véracité ou non d'hypothèses, afin d’évaluer et de confirmer la tolérance, l’acceptabilité et l’efficacité cosmétique des produits finis.

La justification des revendications d’un produit cosmétique par le biais d’études cliniques fait partie intégrante de sa conception. Les études doivent être pertinentes et basées sur des méthodologies fiables et scientifiquement bien établies et ceci conformément aux bonnes pratiques du secteur. Les critères utilisés pour l’évaluation des performances du produit doivent être définis avec précision et choisis en conformité avec l’objectif de l’étude.

La mise en place d’un test clinique est complexe et demande une expertise particulière, qui justifie la sous-traitance de ce service et, de ce fait, l’existence de centres spécialisés. Le fabricant devient alors le promoteur de l’étude et sollicite un investigateur pour la mise en place de l’essai. Ce dernier devient alors le responsable de la rigueur scientifique de la méthodologie d’essai dans son intégralité et du respect éthique de l’étude.

Le C.E.R.CO est l’un des centres investigateurs d’essais cliniques sur les produits cosmétiques en France.

retour sommaire
2.    Présentation du Centre et de son activité

Le C.E.R.CO, créé 1987, est constitué d’environ 12 personnes. Il est agréé par le Ministère de la Santé et possède une autorisation de lieu pour la réalisation des tests in vivo sur des produits cosmétiques et des compléments alimentaires. Il collabore avec différents acteurs de l'industrie cosmétique.

Il est spécialisé dans l'évaluation de l'efficacité des produits cosmétiques ainsi que leur tolérance sous contrôle médical (dermatologique, ophtalmologique, allergologique, etc.). Ces tests permettent également d’évaluer la satisfaction des volontaires quant à l'utilisation du produit à travers un questionnaire d’auto-évaluation. Cette étape permet d’appuyer les revendications des produits (pourcentage d’individus satisfaits ou ayant perçu l’effet revendiqué) et de confirmer l'adéquation du produit avec les besoins et les souhaits des futurs consommateurs.

Le C.E.R.CO est composé de 3 pôles :

Les tests cliniques sont réalisés sur des personnes volontaires. Avant d'être testés, les produits subissent préalablement des tests d'innocuité pour s’assurer de la non-toxicité de leurs formules. Malgré que les produits ne représentent donc pas de danger pour la santé, l'agrément de ce laboratoire exige de ne prendre que des volontaires sains.

Il possède un plateau technique permettant une évaluation scientifique rigoureuse et innovante des produits cosmétiques et environ 50 méthodes d’analyse. Le C.E.R.CO réalise près de 400 tests par an sur un panel représentant toutes les tranches d’âge (18 -75 ans) répartie selon la Figure 1 et tous les types de peaux.
 


Figure 1 : Répartition du panel en Île-de-France [source auteure]

 


Figure 2 : Activité principale du CERCO [source auteure]

retour sommaire
L’activité principale du C.E.R.CO peut être représentée sous forme d’un processus global conformément à la Figure 2.


retour sommaire

3.    Pourquoi une démarche d’amélioration continue


3.1.    Raison d’être de la mission
Sur toute la France, il existe 18 centres d’essais cliniques sur les produits cosmétiques, dont 7 sont en Île-de-France [13]. L’augmentation de la concurrence, l’accroissement des exigences des clients et la nécessité de réduire les coûts et les délais poussent de plus en plus les entreprises, dont le C.E.R.CO à inclure l’amélioration continue dans leur mode de fonctionnement.
La démarche d’amélioration a été intégrée à la politique du C.E.R.CO depuis 2012. Elle vise essentiellement à augmenter la performance à travers l’amélioration de l’efficacité de l’organisation et ses processus. Depuis le début de cette démarche, qu’on peut qualifier de top-down, la Direction a sollicité les services d’une société de conseil pour son expertise. Cette collaboration a permis l’optimisation des flux et la réorganisation du travail. Cependant, le recours à cette approche n’était toutefois pas sans incidences éventuelles sur les salariés. Cela est dû au fait que tout était, d’une part, pensé et planifié par la Direction Générale sans implication suffisante du personnel et d’autre part, déployé sans accompagnement au changement. De plus, un manque de communication a été révélé suite à une enquête réalisée à ce sujet.

Suite à ces constats, la Direction a décidé d’adopter une démarche d’amélioration continue participative, qui pour être mise en œuvre et pérennisée, nécessite que chaque salarié de l’entreprise s’y implique et y tienne un rôle actif. Cette approche progressive présente entre autres l’avantage de réduire la résistance au changement.
3.2.    Contexte général
Pour mieux cerner le contexte de la mission, une matrice SWOT (Figure 3) a été établie :
 

Figure 3 : Matrice SWOT de la mission [source auteure]

retour sommaire
4.    Enjeux

La mission a une multitude d’enjeux matériels et immatériels :

retour sommaire
5.    Objectifs

Cette mission s’articule autour de trois objectifs essentiels suivants:

retour sommaire
6.    Analyse des risques de la démarche d’amélioration

Quelques-unes des questions que doit se poser toute entreprise avant d'entreprendre une démarche d'amélioration est de savoir si elle lui permettra d’atteindre les objectifs fixés et si elle la conduira au succès. La réponse à ces questions passera par une étude des risques qui peuvent conduire à une réussite partielle et au pire des cas à l’échec (Figure 4).
 

Figure 4 : Risques de la démarche d'amélioration continue [source auteure]


Dans le contexte actuel du Centre, les risques essentiels à anticiper, sont classés en 5 familles :

retour sommaire


Chapitre 2. Méthodologie de la démarche d’amélioration continue

1.    Démarche d’amélioration continue

Comme évoqué dans le chapitre précédent, la démarche d’amélioration continue a été initiée par la Direction Générale qui a fait appel à un consultant stagiaire, pour implémenter la démarche d’amélioration continue et accompagner le changement.

Pour ce faire et afin de s'inscrire assurément dans une logique d'amélioration continue et traiter les problèmes, une démarche fondée sur quelques principes simples et clairement définis a été choisie. Il s’agit de la PDCA. Elle tire son origine des premières lettres des mots qui la composent : Plan-Do-Check-Act. Sans vouloir prétendre à l’universalité de cette méthode, elle a démontré son efficacité en cas de problèmes, même les plus  complexes. Elle est composée de 8 étapes (Figure 5).


Figure 5 : La démarche adoptée pour l'amélioration continue collaborative [source auteure]


L’objectif de cette démarche est d’améliorer de manière pérenne et continue le fonctionnement du Centre en mettant en œuvre une démarche à la fois :

retour sommaire
2.    Organisation de la démarche d’amélioration continue

Dans le but de bien structurer cette démarche participative, une organisation a été mise en place et présentée dans le schéma ci-après (Figure 6).
 

Figure 6 : Schéma général de l'organisation de la démarche d'amélioration continue [source auteure]

2.1.    Comité de l’amélioration continue
Ce comité est constitué lors de la réunion de lancement de la démarche. Il regroupe les membres de la Direction Générale du Centre qui évaluent l'adéquation des actions à entreprendre avec les objectifs et la stratégie de l’entreprise.
2.2.    Groupes de travail
Les groupes de travail sont constitués de 4 à 5 membres. Leur rôle est triple: ils sont tenus, dans un premier temps, de soumettre au Comité d’amélioration continue des propositions de solutions dimensionnés, puis de suivre la mise en place des solutions retenues, et enfin de mesurer l’amélioration apportée par les solutions. Ils sont accompagnés dans cette démarche par le comité de soutien.
2.3.    Comité de soutien
Ce comité a pour mission d’accompagner l’entreprise dans la déclinaison opérationnelle de cette démarche. Il est constitué d’un consultant stagiaire et d’un consultant senior. Son rôle est de :
  • Formaliser la démarche ;

  • Animer les groupes de travail et les aider à structurer leurs actions ;

  • Capitaliser sur les travaux des groupes ;

  • Veiller à respecter l’adéquation des travaux menés avec la note de cadrage élaborée avec le comité de l’amélioration continue ;

  • Sensibiliser les acteurs et diffuser une culture de l’amélioration continue.
retour sommaire
3.    Fonctionnement de la démarche d’amélioration continue

Le fonctionnement de la démarche abordée peut être illustré sous la forme d’un processus itératif présenté dans la Figure 7.
 

Figure 7 : Schéma général du fonctionnement de la démarche d'amélioration continue [source auteure]

3.1.    Lancement
Pour marquer le démarrage de la démarche, une réunion (d’une demi-journée) a été organisée en présence de toutes les personnes travaillant au Centre. Elle s’est déroulée en 4 temps :
  • Sensibilisation aux enjeux de la mise place de cette démarche ;

  • Présentation de la démarche prévue ;

  • Identification des points à améliorer ;

  • Constitution des groupes de travail.
3.2.    Choix des projets d’amélioration
3.2.1.    Identification des sujets prioritaires
Lors de la réunion de lancement, l’identification des priorités a été faite par l’hybridation de trois méthodes :
  • Un brainstorming faisant émerger spontanément les problèmes récurrents qui préoccupent les parties prenantes.

  • Un regroupement des idées semblables mais exprimées différemment à l’aide d’un diagramme d’affinité à 2 niveaux.

  • Un classement des résultats obtenus du brainstorming à l’aide d’un vote pondéré.
Cette hybridation permet de prendre en compte les préoccupations premières du Centre et des différentes parties investies dans la démarche et de créer une culture d’amélioration continue.
A l’issue de cette première étape, une liste de plusieurs dizaines de points à améliorer a été établie. Chaque membre dispose d’un capital de 8 points répartis sur 3 votes comme suit : 5 points,
3 points et 1 point. Il choisit parmi une liste, les 3 éléments les plus importants à ses yeux en leurs attribuant les points. Les points de tous les membres sont additionnés. Les deux premiers sont retenus et feront, chacun, l’objet d’un chantier d’amélioration.
La réunion se termine par la constitution de deux groupes transverses et interdisciplinaires (5 membres maximum par équipe) selon la volonté et la disponibilité de chacun. Lors de cette étape, une contrainte s’est imposée : assurer l’activité au quotidien quand un groupe est en réunion.
La transversalité des groupes permet de mettre en commun des compétences et des expériences de plusieurs personnes pour traiter efficacement des problèmes et élaborer une vision partagée.
Lors des ateliers de travail en groupe, le comité d’amélioration continue ne sera pas présent, offrant ainsi aux membres un certain degré de liberté.
3.2.2.    Note de cadrage
Une note de cadrage est rédigée pour chaque projet. Elle sert de point de départ à la réflexion du groupe de travail. Elle a été réalisée avec l’aide du comité de soutien et validée par le comité d’amélioration continue. Elle décrit le contexte et la problématique, limite le périmètre, fixe l’objectif, rappelle la composition du groupe de travail et énonce des indicateurs de mesure du succès.
retour sommaire
4.    Chantiers de progrès pour la démarche d’amélioration continue

La démarche d’amélioration continue sera déployée sous forme de chantiers en faisant intervenir tout le personnel. Avec ce nouveau type d’organisation, la Direction espère avoir des résultats tangibles en moins de trois mois. La Figure 8 donne un aperçu sur l’agenda prévu d’un chantier d’amélioration continue.
 

Figure 8 : Agenda type d'un chantier d'amélioration continue [source auteure]


Les avantages des chantiers sont les suivants :
Les chantiers sont menés simultanément afin de permettre un retour d'expérience collectif.

4.1.    Préparation des chantiers
Des règles ont été fixées pour chaque groupe. Elles serviront à travailler dans la bonne humeur et instaurer un climat de confiance entre les membres du groupe. Chaque participant choisi son rôle dans le groupe de travail dont les détails sont donnés dans le Tableau 1.

Tableau 1 : Rôles et tâches dans chaque groupe [source auteure]

Rôle

Tâche relative au rôle

Pilote du projet

C’est un porte-parole du groupe. Il présentera la progression du travail et les résultats obtenus lors des réunions trimestrielles.

Secrétaire

Ecrit ce qui est a été évoqué et décidé par le groupe. Son travail doit être compréhensible par toutes les parties. Elle envoie le compte rendu à toutes les parties concernées avant la prochaine réunion.

Gardien du temps

Veille à ce que les temps préalablement fixés pour chaque étape de la réunion ne soient dépassés.

Gardien de la parole

Veille à bien répartir le temps de parole et freine les plus bavards.


Un planning des ateliers est construit en prenant en considération les congés et la charge de travail prévisionnelle de chacun. La planification est faite aux mieux des différentes contraintes pour assurer l’activité quotidienne du Centre avec le nombre réduit du personnel. Le véritable enjeu se situe donc dans la capacité à anticiper et gérer les aléas de manière à optimiser les prévisions des plannings.
4.2.    Mise en place des chantiers
Chaque chantier nécessite une préparation en amont (objectifs bien définis, points à évoquer, chronométrage, support, etc.). Lors des ateliers, les différents collaborateurs mènent de façon collective un travail pratique sur chaque projet. Chacun apporte son savoir-faire, son expérience, son opinion, qu'il partage avec l'ensemble du groupe. A la fin de chaque réunion, un plan d’action hebdomadaire clairement défini (qui fait quoi, comment et quand) est élaboré et un compte-rendu est envoyé aux différentes parties concernées.

L’animateur a trois fonctions principales :
  • Fonction de production : Il doit diriger le groupe vers les résultats attendus (produire des  propositions de solutions, prendre des décisions, etc.) ;

  • Fonction d’organisation : Il favorise l’expression de tous les membres dans le cadre structuré et formule ce qui a été dit de façon à recentrer les échanges sur les objectifs.

  • Fonction de gestion : L’animateur gère les individus et favorise les interactions entre les participants. Il doit être attentif aux expressions verbales et non verbales (la gestuelle, le regard ailleurs, etc.).

A la fin de chaque réunion de groupe, un plan d’action hebdomadaire clairement défini (qui fait quoi, comment et quand) est élaboré. Il permettra de recenser les actions à entreprendre.

4.3.    Suivi des chantiers
Une revue régulière a été programmée pour suivre l’ensemble des actions contribuant à l’avancement des projets. En se basant sur le retour d’expériences des différentes personnes directement concernées par les changements, des adaptations et des modifications sont envisagées afin d’élaborer le standard le plus adéquat aux besoins explicités.

4.4.    Coordination des démarches
Un système régulier de réunion a été mis en place :
  • Des réunions trimestrielles (d’une durée de 3 heures) : regroupant toutes les parties intéressées. La première est réservée au lancement de la démarche d’amélioration continue. La deuxième est prévue 3 mois après la phase de lancement et lors de laquelle le porte-parole expose le déroulement de chaque projet, les résultats, les difficultés auxquelles il a été confronté, les solutions développées pour y répondre, et les perspectives du projet.
  • Des réunions hebdomadaires (d’une durée d’une heure) : Elle fait l’objet d’ateliers pour travailler en groupe sur un projet. Il s’agit d’animation à intervalle court. Cette régularité permet de faire avancer rapidement les projets.
retour sommaire
5.    Méthodologie d’accompagnement

L’accompagnement du changement comporte plusieurs phases réalisées de façon collective ou individuelle. Le rôle de l’accompagnateur est d’aider et de faciliter la mise en œuvre de la démarche tout en prenant en compte le contexte et la spécificité de l’entreprise. Sa position de tiers permet de libérer la parole et fluidifier les échanges.

La principale difficulté à laquelle l’accompagnateur est confronté est bien évidemment la résistance aux changements. Ses missions quotidiennes sont de comprendre la crainte de chacun face au changement, motiver les équipes et convaincre les collaborateurs des avantages d’une telle démarche.

La démarche de conduite du changement tourne autour des quatre piliers qui sont illustrés par la Figure 9 :
 

Figure 9 : Les piliers de l'accompagnement du changement [source auteure]


retour sommaire


Chapitre 3. Résultats de l’implémentation de la démarche d’amélioration continue

1.    Lancement et cadrage en amont des chantiers d’amélioration

Lors de la réunion de lancement de la démarche d’amélioration continue, 56 idées d’amélioration (post-it) ont été dégagées par tous les participants. Après reformulation pour mieux clarifier les idées, elles ont été classées en 5 grandes catégories : Test ; Organisation ; Panel ; Indemnisation des volontaires ; Communication.

A l’aide d’un vote pondéré, les deux premiers projets ont été retenus :
  • Projet n°1 : Optimisation du processus d’inclusion des panelistes de l’Île-de-France

  • Projet n°2 : Elaboration d’un cahier des charges du logiciel de la gestion du panel

Il est à noter que le premier sujet s’est dégagé nettement parmi les autres (8 personnes sur 13 l’ont jugé de première priorité). C’est le projet le plus critique de la structure. Il correspond à la stratégie du Centre. Ceci démontre une convergence et une vision partagée entre la direction et les salariés.

Théoriquement ces outils sont censés favoriser la créativité collective. Cependant, d’après l’expérience, lors de cette première réunion, certains points d’attention ont émergé:
  • Prendre son temps pour bien expliquer les outils et leurs règles ;

  • Eviter les interruptions et les questions qui cassent le rythme ;

  • Motiver et donner confiance aux participants de sorte à les pousser à mieux appréhender les outils ;

  • Veiller au respect des règles du jeu pour garder l’efficacité de l’exercice.

Lors de l’étape de constitution des équipes, la transversalité est un point à surveiller. De manière générale, la valeur ajoutée de la mise en place de groupes transversaux induit l’étendue des connaissances accessibles, la qualité de la transmission d'information et la capacité à travailler ensemble.

Le fait que les supérieurs hiérarchiques ne participent pas aux chantiers d’amélioration est le signe d’une nouvelle culture en cours d’implémentation. La direction a confié les deux projets au personnel pour les amener au succès. C’est ainsi que la culture d’amélioration continue est fondée et partagée.

Les notes de cadrage (Annexe 1) ont servi comme support pour le démarrage des travaux en groupe. Elles ont permis de communiquer en interne et d'être utilisées comme premier référentiel avant de commencer les chantiers.

retour sommaire
2.    Déroulement des chantiers d’amélioration continue
La démarche d’amélioration continue exposée dans le précédent chapitre a été déployée sous forme de chantier de progrès. Les travaux en groupe ont été initiés et menés en même temps. Des réunions hebdomadaires, lors desquelles tous les participants étaient présents, montrent leur implication et leur volonté. En revanche, la régularité des réunions n’a pas été maintenue en raison des congés ou d’une charge importante du travail (départ d’un personnel, nouvelles tâches qui s’ajoutent suite à la mise en œuvre de l’un des deux projets, planification des études cliniques en permanent évolution,…).

Les deux sujets sont de natures différentes :
  • Le premier vise l’optimisation d’un processus déjà existant. Le but est de créer un nouveau et de le mettre en place.

  • Le deuxième, demande au groupe de travail d’élaborer un cahier de charge pour un nouveau logiciel de gestion de panel.

Le point commun entre les deux projets est la quête de l’efficacité du personnel et la réduction des gaspillages.

Etant donné la différence de l’incidence des résultats des deux projets sur l’organisation du travail et donc sur le personnel, l’ambiance générale des réunions est clairement différente. Avec le premier groupe, les tensions étaient réelles et c’était le rôle de l’animateur de désamorcer ces tensions en écoutant les participants et en les incitant à faire preuve d’ouverture. Le processus, en latence depuis plusieurs années, est devenu critique. Le comité d’amélioration continue a clairement évoqué l’urgence à aboutir à un processus optimal et veut avoir des résultats le plus rapidement possible.

L’ambiance dans le deuxième groupe était plutôt conviviale. Ce groupe a réuni des personnes qui travaillent dans des métiers différents. La transversalité a permis d’apporter un œil externe. De ce croisement de regards et de l’écoute, des idées simples et même innovantes sont nées. Le travail en groupe a créé une cohésion et une vision partagée.

retour sommaire
3.    Mise en application de la démarche d’amélioration continue

Les deux projets ont été menés de la même façon : en partant de l’existant pour évoluer vers un standard plus adéquat. Le premier, concernant  le processus d’inclusion des panelistes, est pris comme exemple d’application de la démarche d’amélioration continue.

3.1.    Projet 1 : Optimisation du processus d’inclusion des panelistes
Etape n°1.    Clarification du problème
Cette étape est importante car un problème ne peut être résolu que s’il est bien posé. Un QQOQCP a été utilisé. En répondant simplement à ces questions, le problème sera rapidement cerné et formalisé (Tableau 2).

Tableau 2 : Clarification de la problématique [source auteure]

QQOQCP : Cadrer le problème

Rechercher et partager les enjeux

 

Groupe : OPIP

Réf : QQOQCP_GR-OPIP_010416

Date : 01/04/2016              
Lieu : Salle_Focus_Groupe_CERCO

Donnée d'entrée :
Idée générale, problématique diffuse, absconse

Difficulté à planifier des RDVs d’inclusion des panelistes préinscrites sur internet

Qui ?

Qui est concerné par le problème?

Directs

Indirects (éventuels)

Emetteurs : Processus d’inclusion

Récepteurs : C.E.R.CO

Emetteurs : Volontaires préinscrites Récepteurs : Clients – Volontaires (qui se découragent à cause de la non inclusion)

Quoi ?

C'est quoi le problème ?

-   Processus historique d’inclusion inadapté au contexte actuel de l’entreprise induisant un non recrutement de nouveau paneliste

-   Diminution du nombre de panelistes et non remplacement des sortants

Où ?

Où apparaît le problème ?

C.E.R.CO

Quand ?

Quand apparaît le problème ?

A partir de la préinscription sur internet

Comment ?

Comment mesurer le problème ?

Comment mesurer ses solutions?

Nombre de panelistes en attente d’inclusion

Nombre de panelistes dans la base de données : Effectif cumulé

Pourquoi ?

Pourquoi résoudre ce problème ?

Quels enjeux quantifiés ?

-    Améliorer le travail au quotidien ;

-     Satisfaire les volontaires en attente d’inclusion ;

-    Avoir un panel en phase avec les demandes clients ;

-     Pérenniser l’activité 

Donnée de sortie :
Question explicite, compréhensible et pertinente à résoudre

Mise en place d’un processus d’inclusion des volontaires préinscrites pour rattraper le retard et garantir un flux régulier sur le long terme


L'expression du problème peut sembler simple mais les participants ont eu du mal à mettre en mot les problèmes qu’ils rencontrent. Le rôle de l’animateur était de favoriser l’expression et de reformuler ce qui dit pour pouvoir répondre aux questions.
Etape n°2.    Analyse du processus dans son fonctionnement actuel
Avant de se lancer dans le projet, il est important de collecter des informations sur les pratiques déployées sur terrain et d’identifier les acteurs concernés. Les données nécessaires à l’analyse du problème étaient éparpillées auprès de différentes personnes et certaines ne sont pas enregistrées. Avec le groupe de travail, le processus de départ a été bien identifié comme le montre la Figure 10.



Figure 10 : Description du processus de départ d'inclusion des volontaires (SIPOC) [source auteure]

Depuis avril 2015, le Centre a mis à disposition pour les volontaires qui désirent faire partie du panel, un espace sur internet où il exprime son souhait en remplissant un questionnaire de préinscription. A partir de ce moment, et selon la disponibilité des dermatologues, le volontaire est contacté par téléphone pour convenir d’un rendez-vous. Une fois venue, la personne est prise en charge par l’accueil pour la démarche administrative. Ensuite, elle sera examinée par un dermatologue pour déterminer ses caractéristiques cutanées et vérifier si son état de santé est compatible avec les essais cliniques. Si aucune condition de non inclusion n’est identifiée, le volontaire est accepté dans le panel.
Des entrevues avec différents interlocuteurs, des enregistrements et des preuves ont été recueillies sous forme d’une fiche de relevé qui a permis de mieux comprendre le processus de départ et faire ressortir ses avantages et ses inconvénients (Tableau 3)

Tableau 3 : Fiche de relevé [source auteure]

Quand

Quoi

Qui

Avantages

Inconvénients

Depuis avril 2015 jusqu’au changement de processus

Préinscription sur Internet

Volontaire

- Préinscriptions  même en dehors des horaires d’ouverture du centre

- Allégement de l’examen (Questionnaire rempli par le volontaire en ligne)

- Libération du standard téléphonique

- Incohérence  entre le questionnaire en ligne et  celui du logiciel de gestion du panel

Fixation de RDV par téléphone

Standard

Contact direct

-   Occupation du standard téléphonique

-   Paneliste en attente

Prise en charge  à l’accueil pour la démarche administrative

Chargé d’accueil

Avoir le volontaire en direct et l’impliquer dans le processus

NA

Identification des caractéristiques cutanées et examen médical

Dermatologue en vacation

-   Vérifier d’état de santé du volontaire

-   Identifier  les caractéristiques cutanées pour mieux cibler les volontaires

-   Peu de disponibilité

-   Durée d’examen court

-   RDV proposé uniquement pour combler les créneaux libres des dermatologues présents pour les tests cliniques

-   Système non rentable si le dermatologue ne vient que pour l’inclusion (taux d’absence et d’annulation de RDV élevé)

Décision d’inclusion ou non du paneliste dans le panel

Dermatologue en vacation

-   Protéger le volontaire

-   Etre en conformité avec l’agrément du ministère de la santé

NA


Comme montre la Figure 11, sur l’année 2015, il n’y a aucune régularité dans l’inclusion. Le nombre de paneliste s’est accru de seulement 110 volontaires. Etant donné que le coût de la prestation d’un dermatologue, seulement quelques jours sur l’année sont réservés à l’inclusion. Le système de demande de pré inclusion sur internet montre que  503 volontaires sont en attente d’inclusion (chiffre calculé pour la période avril 2015 - avril 2016).



Figure 11 : Nombre de nouveaux panélistes sur l'année 2015 [source auteure]


Etape n°3.    Analyse des causes
En exploitant les données collectées dans l’étape précédente, une liste des causes potentielles des problèmes est générée. Pour effectuer l’analyse des causes, un brainstorming suivi d’un diagramme Causes-Effets (Figure 12) ont été utilisés. Le premier outil a stimulé la synergie du groupe : en exprimant une idée, les autres membres sont inspirés et ont proposé des idées nouvelles. Le deuxième a donné une meilleure visualisation des idées émergées par une classification en 5 catégories de cause.
 
Figure 12 : Diagramme de causes-effets [source auteure]


Etape n°4.    Solutions proposées
Seules les causes qu’il faudra résoudre en premier temps sont retenues. Des solutions censées éliminer les causes principales, et qui répondent au mieux aux critères d’évaluation, sont choisies. Pour déterminer des solutions et les critères d’évaluation un brainstorming a été utilisé. Les critères retenus sont l’efficacité, le coût, la rapidité et la facilité de mise en œuvre (Tableau 4).
Tableau 4 : Solution choisies en fonction des critères d'évaluation [source auteure]

Causes principales

Solutions proposées

Efficacité

Coût

Rapidité

Facilité de mise en œuvre

Solution choisie

Prestation médicale trop chère et peu rentable

L’inclusion se fait par le personnel du C.E.R.CO

+++

+++

+++

++

ü    

Faire appel au soutien d’un médecin avec un meilleur prix

++

-

++

+++

ü    

Faire appel à un dermatologue

+++

--

-

-

X

Faire appel à un dermatologue stagiaire

++

++

-

-

X

-   Processus méconnu par le personnel

-   Qui fait Quoi non identifié

Formaliser un nouveau processus (en fixant le qui fait quoi) et le communiquer en interne

+++

+++

++

+++

ü    

Absence d’outil de gestion des Rdv d’inclusion

Utiliser un calendrier de gestion des RDVs

+++

++

++

++

ü    

Non régularité des Rdvs

Planifier les rendez-vous à l’avance

+++

+++

++

++

ü    

Paneliste découragée à cause de la lenteur du processus

Proposer des RDVs de façon plus rapide  

+++

++

++

+

ü    

 

Légende :

(+) Avantageux 

(-) Désavantageux 

 

ü : Solution choisie

X : Solution abandonnée




Etape n°5.    Mise en œuvre des améliorations
De la ou les solutions retenues découlent des actions. Ces dernières ont été planifiées et résumées, dans un tableau pour faciliter le suivi. Des plans d’action hebdomadaires ont été établis à la fin des réunions de groupe. Chaque participant est responsable d’une action avec une date butoir.  Après la planification vient la phase de la réalisation des actions. Ainsi on a abouti au nouveau processus d’inclusion comme le montre la Figure 13. L’Annexe 2 donne le détail de chaque étape, ses avantages ainsi que ses éléments d’entrée et de sortie.
 
Figure 13 : Processus d'inclusion des nouveaux volontaires [source auteure]


Etape n°6.    Suivi et évaluation des résultats
Avant de passer aux étapes suivantes, l’efficacité des actions mises en œuvre a été vérifiée. Un système d’indicateur a été instauré pour le suivi. Les résultats obtenus ont été communiqués afin de maintenir la motivation des participants. L’application de ce nouveau processus d’inclusion de panelistes a débuté en mai 2016 dont voici les résultats obtenus.

Comme montre la Figure 14, au mois de mai, le C.E.R.CO a pu inclure dans son panel 103 personnes. C’est le fruit des efforts dépensés par de toutes les parties prenantes. La répartition de ce nombre sur les semaines de ce mois est représentée dans la Figure 15.


Figure 14 : Nombre de nouveaux panelistes inclus au mois de mai 2016 [source auteure]



Figure 15 : Répartition des nouvelles inclusions par semaine [source auteure]


Dans la note de cadrage, le comité d’amélioration continue a précisé que le nouveau processus doit assurer la régularité des inclusions. Cette dernière a été suivie à l’aide d’un indicateur qui évalue le nombre de jours prévus pour l’inclusion par semaine (Figure 16).


Figure 16 : Répartition des jours d'inclusion pour le mois de mai 2016 [source auteure]


Etape n°7.    Etablir des ajustements
Toute solution testée est documentée et accessible à toutes les parties intéressées. Le but recherché est de capitaliser sur chaque expérience. Cela servira comme une base pour faire émerger, plus tard, des solutions plus adaptées. En s’appuyant sur le retour d’expérience, des ajustements et des améliorations sont mis ou à mettre en place. Quelques-uns sont illustrés dans le Tableau 5.
Tableau 5 : Les ajustements réalisés et prévus [source auteure]

Point d’amélioration

Action réalisée

Réduire le temps d’attente entre la demande d’inclusion et la proposition de RDV

Inclure les nouvelles demandes d’inclusion dans la liste des volontaires en attentes

Minimiser le désistement des volontaires de dernière minute

Appeler les volontaires par téléphone la veille de son RDV

La prise de rendez-vous est gérée pas Doodle, ce qui demande un suivi journalier (mail de confirmation et de rappel de RDVs, relance, traitement au cas par cas…)

Essayer la version gratuite des calendriers de prise de RDVs en ligne afin d’en choisir un

Point d’amélioration

Action prévue

Envoyer des SMS de rappel de RDVs

Former l’agent de l’accueil sur la procédure d’envoi des SMS à partir du logiciel de gestion de RDV

Mettre à jour le planning prévisionnel des inclusions

Avant l’envoie du calendrier des RDV, s’assurer de la disponibilité de personnel et du médecin généraliste




Etape n°8.    Généraliser l’amélioration
Pour la pérennité de l’action les solutions satisfaisantes sont à généraliser. Le processus sera documenté de façon à ce qu’il soit intégré et appliqué de façon systématique.


3.2.    Projet 2 : Elaboration d’un cahier des charges du logiciel de la gestion du panel
Afin d’élaborer un cahier des charges, en collaboration avec groupe de travail, les actions suivantes ont été réalisées :
  • Analyse du logiciel existant : consiste à identifier les fonctionnalités principales et secondaires du logiciel de gestion de panel ainsi que les causes de dysfonctionnement.

  • Recueil des besoins des utilisateurs : pour s’assurer de l’adéquation du nouveau logiciel avec les  différents besoins et attentes des utilisateurs, des entrevues avec ces derniers ont été réalisées afin de formaliser les fonctionnalités exigées et souhaitées.

  • Priorisation des fonctionnalités du logiciel : revient à ordonnancer les fonctionnalités à développer par le concepteur selon l’urgence et la criticité des besoins des utilisateurs.

  • Rédaction des spécifications fonctionnelles : un « mini » cahier des charges a été rédigé comportant les spécifications des besoins et des attentes.

Ce « mini » cahier des charges servira comme base lors de la rencontre fixée pour le 16 juin 2016 avec une société de développement de logiciels.
retour sommaire
4.    De la résistance à l’acceptation progressive du changement

L’accompagnement vise à faciliter l'acceptation des changements induits par la mise en œuvre d'une nouvelle démarche (nouveau processus, nouvelle culture, nouvelle organisation) et à réduire les facteurs de résistance. En amont, il a fallu bien connaître l’entreprise : son histoire, sa culture, son organisation et son personnel. Dès le départ, il a été prévu de faire des entretiens individuels afin de prendre connaissance des tâches effectuées par chacun et d’observer les flux des interactions. Ceci a aussi permis de s’approcher du personnel et de cerner les personnalités.

Le changement, tel qu’il est dans le contexte de cette mission, est modélisé en deux phases :
  • Une phase qui s’accompagne d’une attitude négative et tournée vers le refus.
  • Une phase où l’attitude est plutôt positive et tournée vers l’avenir.

Le passage de la première phase à la deuxième a été différent d’une personne à une autre. Pour faciliter la transition, le rôle de l’accompagnateur du changement était donc de supprimer les freins et les résistances en stimulant le dialogue et les échanges, désamorcer les conflits et rythmer les projets tout en respectant le planning. Ainsi, plus le temps avance, plus les craintes s’estompent et plus le changement est accepté.

Le changement a même permis de créer des opportunités pour certaines personnes, dont voici quelques-unes :
  • Développement de nouvelles compétences (gestion de projet ; prise en main des logiciels,…)

  • Découverte de nouveau corps de métier ;

  • Initiation à des nouvelles méthodes et outils de travail ;

  • Communication (prise de parole en publique) ;

  • Confiance en soi ;

retour sommaire


Conclusion

La démarche d’amélioration continue a été conceptualisée sous forme d’un processus dynamique qui a sollicité l’engagement de tout le Centre. Avant de lancer une telle démarche il est fondamentale de s’interroger sur la culture, la structure organisationnelle, le mode de gestion et les ressources humaines. La démarche d’amélioration continue a été fondée sur l’implication et la transdisciplinarité qui a favorisé son efficacité et sa cohérence.

A l'issue de la phase de lancement, deux points d’amélioration ont été traité sous forme de projet. Pour chacun, un groupe de travail a été constitué (le projet est partagé par les participants et constitue un moyen d’atteindre des objectifs). Leur mise en place a permis de faire vivre la démarche et lui donner du sens.

 Au début de la mise en application de la démarche, les résistances étaient nombreuses et elles ont constitué une source d’inertie. Le rôle de l'accompagnateur était d’aider les collaborateurs à accepter le changement et d'adapter son mode d'intervention ainsi que les actions à mettre en place selon le contexte. Ainsi, plus le temps avance, plus le changement est accepté et a créé des opportunités pour certaines personnes.

Pour la pérennité de la démarche et de l’entreprise, une telle démarche ne doit pas être ponctuelle et doit pas être transitoire. Elle doit faire l’objet d’une politique managériale et  s’applique d’une façon continue.

retour sommaire


Références bibliographiques

[1] Qualité performance « Avis d’expert croisé : L’excellence opérationnelle, un état d’esprit pour gagner en compétitivité », www.qualiteperformance, déc-2014

[2] DGE, « Conduire une démarche d’amélioation continue de la qualité ? ». [En ligne]. Disponible sur https://www.ressources-pro-sap.entreprises.gouv.fr/etapes/conduire-une-demarche-damelioration-continue-de-la-qualite. [Consulté le: 15-Juin-2016]

[3] Bessaidi, « La mise en place d’une démarche Qualité selon le référentiel ISO 9001v2008 et son impact sur la satistaftion de la clientèle », 2013.

[4] HOHMANN Christian. Kaizen amélioration continue [en ligne].Disponible à l’adresse : http://christian.hohmann.free.fr/index.php/lean-entreprise/lean-management/289-kaizen-amelioration-continue. [Consulté le 17/04/2016]

[5] Domonique Doudin, « Les facteurs clés du succès d’une démarche qualité », 2001

[6] Alter and Go, « Le livre blanc de l’accompagnement du changement en entreprise », 2013

[7] Vincent Bourdarias, « Conduite du changement dans l’entreprise et le role des ressources humaines ? Le rôle du DRH », Avr-2010

[8] Sergueï Dabur, « Les 7 clefs de la conduite du chnagement : Manuel pour les petit Manager », www. www.agoravox.fr, juil-2014

[9] FEBEA, « L’industrie des cosmétiques peut être fière de ce qu’elle représente, » Patrick O’Quin». [En ligne]. Disponible sur: http://www.premiumbeautynews.com/fr/france-l-industrie-cosmetique,8011. [Consulté le: 09-Mars-2016]

[10] L’observatoire du cosmétique «  2015 : année record pour la balance commerciale cosmétique ». [En ligne]. Disponible sur : http://www.observatoiredescosmetiques.com/pro/actualite/lactualite-des-cosmetiques/2015-annee-record-pour-la-balance-commerciale-cosmetique-3627 [Consulté le: 13-Mars-2016]

[11] République française : Article L.5131-4 du Code de la Santé Publique, Journal Officiel du 18 novembre 2004

[12] République française : Article R.5131-2 du Code de la Santé Publique, Journal Officiel du 18 novembre 2004

[13] Tous les centres de recherche en France qui réalisent des essais cliniques. Disponible sur: http://www.test-clinique.fr/essai-clinique-france-categorie-essai-cosmetique.html [Consulté le: 09-Mars-2016]


retour sommaire


Annexe 1. Notes de cadrage



Figure 17 : Note de cadrage : Projet 1 - Optimisation du processus d'inclusion des panelistes [source auteure]



 Figure 18 : Note de cadrage : Projet 2 - Elaboration d'un cahier des charges du logiciel de la gestion du panel [source auteure]

retour sommaire


Annexe 2. Processus d’inclusion des panelistes