Master Qualité - Communication
publique des résultats d'un stage de fin d'études Master Qualité
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Accueillir
de nouveaux arrivants dans un service qualité en
maintenant la performance de l'entreprise
Référence
bibliographique à rappeler pour tout usage : Accueillir
de nouveaux arrivants dans un service qualité en
maintenant la performance de l'entreprise,
RENOUX Laura, Université de Technologie de Compiègne,
Master Qualité et Performance dans les Organisations
(QPO), Mémoire d'Intelligence Méthodologique du stage
professionnel de fin d'études, juin 2016, www.utc.fr/master-qualite, puis
"Travaux", "Qualité-Management", réf n°405, https://doi.org/10.34746/s5ze-w950
RÉSUMÉ
L’évolution de la
grande distribution et le développement progressif des
produits à marque de distributeur représente un enjeu
majeur pour les distributeurs qui se partagent le marché
français. La différenciation grandissante de ces
produits de grande consommation pousse les enseignes à
proposer sans cesse des nouveautés. Le défi consiste à
accroître leurs parts de marché tout en maintenant un
seuil de qualité suffisant pour fidéliser leurs clients.
De ce fait, les missions des responsables qualité se
placent au cœur de la stratégie des distributeurs.
Dans ses activités, le responsable
qualité allie expertise et savoir-être au quotidien. La
formation des nouveaux arrivants à ce poste comporte
donc des enjeux importants pour maintenir la qualité des
produits et conserver la confiance des clients. La
méthode « CARRS » accompagne le manager dans
l’amélioration du parcours de formation qu’il propose
aux nouveaux arrivants, dans le but de maintenir, voire
augmenter, la performance de l’entreprise.
Mots clés : nouveaux arrivants, formation,
responsable qualité, performance
ABSTRACT
The development of the large scale retail sector and the
gradual expansion of the retailer’s brand products
represent a major issue for the French distributors. The
growing differentiation of these convenience goods
constantly pushes retailers to offer more innovative
products. Their challenge is to increase their personal
market shares while keeping an adequate level of quality
in order to retain their customers. Therefore, the tasks
entrusted to the retailer’s quality managers are a core
element of the corporate strategy.
A quality manager combines expertise
and self-management on a daily basis. The newcomers
training includes important issues to maintain the
products quality and preserve the customer confidence.
The « UARAS » approach supports the manager in the
enhancement of the training path he offers to the
newcomers. This way, he aims to maintain, even raise,
the company’s performance.
Je remercie vivement l’entreprise qui m’a
accueillie en stage et plus particulièrement ma tutrice, Sophie
Enée, pour sa bienveillance et le soutien apportés lors de cette
période.
Je remercie également Messieurs Gilbert Farges et Arnaud Derathé,
ainsi que l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’Université de
Technologie de Compiègne pour leurs conseils et leur
accompagnement dans mon parcours de Master Qualité et Performance
dans les Organisations.
Merci enfin à toutes les personnes qui ont participé à cette
réflexion et à celles qui ont contribué à l’élaboration et à la
correction de ces travaux.
Sigles et abréviations
BRC : Global Standards : British Retail Consortium Global
Standards IFS : International Featured Standards MDD : Marque De Distributeur QPO : Qualité et Performance dans les Organisations
Après un parcours initial
centré sur la diététique et la nutrition humaine, j’ai entrepris
une spécialisation en hygiène grâce à une licence en prévention du
risque alimentaire en industrie. J’ai alors bénéficié d’une
initiation aux méthodes d’assurance et de management de la
qualité. Essentielle dans la vie de toute entreprise, la qualité
s’applique au quotidien, pas seulement par les qualiticiens mais
comme une philosophie de travail pour chacun. Enthousiasmée par
cette discipline, j’ai choisi de compléter ma formation en
réalisant le Master Qualité et Performance dans les Organisations
de l’Université de Technologie de Compiègne.
Rassemblant des étudiants de profils variés, le
Master QPO propose à chacun d’effectuer un
stage professionnel de fin d’études dans l’entreprise de son
choix. Ce stage, d’une durée de 6 mois, s’inscrit dans la
continuité du projet pédagogique initié avec les enseignements
proposés à l’automne : développement des compétences et mise en
pratique des connaissances acquises. En cohérence avec mes choix
précédents, j’ai choisi le secteur agro-alimentaire chez un acteur
majeur de la distribution. Au siège de cette enseigne, j’ai ainsi
intégré le service qualité des produits frais et surgelés à marque
de distributeur. J’ai été missionnée plus spécifiquement pour
assister la responsable qualité en charge du traiteur frais ainsi
que des apéritifs et entrées surgelés.
En parallèle des missions traditionnelles de
responsable qualité produit – développement et suivi des produits,
veille documentaire, gestion des cahiers des charges et
étiquetages, gestion des non-conformités et suivi des actions
correctrices – j’ai travaillé sur la problématique de formation
des nouveaux arrivants et la nécessité de proposer un parcours
cohérent permettant l’acquisition des savoir-faire et savoir-être
propres au responsable qualité. Intéressée à la fois par la
qualité produit et le management de la qualité, cette opportunité
de stage me paraissait enrichissante avec l’accès à des
problématiques différentes ainsi qu’à un service qualité de grande
ampleur.
Chapitre 1. Le service qualité chez un distributeur
Le concept de qualité a
évolué au cours des dernières décennies. Après la seconde guerre
mondiale et jusque dans les années 1990, qualité rimait simplement
avec conformité aux spécifications contractuelles
demandées. Depuis, les attentes ont grandi et le concept implique
désormais une maîtrise des procédés – le zéro défaut, «
bon du premier coup » – et la satisfaction du client, du
besoin exprimé et parfois au delà de ses attentes initiales [1].
Comme toute entreprise, le distributeur met le client au cœur de
sa stratégie et emploie un service qualité pour répondre aux
besoins de l’entreprise et aux attentes de ses clients.
Derrière le mot «
distribution » se cache un terme marketing comprenant « l’ensemble
des activités et des opérations mettant des biens et services à la
disposition des consommateurs » [2]. La grande distribution n’en
est qu’une fraction, complétée par le commerce en ligne, la
distribution spécialisée et le commerce de détail. Bien souvent,
la grande distribution est associée aux grandes surfaces de vente
mais le développement récent de surfaces plus restreintes,
notamment dans les zones urbaines via les commerces de proximité,
tend à faire évoluer cette image [3]. Elle s’oppose à la notion de
petit commerce indépendant.
Comme tout commerce, la grande distribution
joue le rôle d’interface entre producteurs et consommateurs. Ses concepts,
désormais incontournables, tranchent avec le commerce traditionnel
opéré largement jusque dans les années 1950. Ils sont repris par
tous les acteurs du marché :
« Tout sous le même toit » : des produits de
différents secteurs que le client peut acheter sur une même
surface de vente ;
Produits en libre service : le client se sert
lui-même dans la majorité des rayons ;
Prix attractifs et un marketing affuté avec
publicité et promotions ;
Grandes surfaces essentiellement en périphérie urbaine, parking
gratuit
En 2016, le marché de la grande distribution en
France pesait environ 110 milliards d’euros de chiffre d’affaire
et comptait plus de 2.000 hypermarchés et 10.000 supermarchés [4].
Les parts de marché font l’objet d’un suivi assidu de la part des
groupes mis en compétition. En France, E.Leclerc et Carrefour se
disputent la place de leader, suivis par quatre groupes
intermédiaires : Intermarché, Casino, Auchan et Système U (figure
1). Ils sont complétés par les Allemands Lidl et Aldi ainsi que
par le Belge L.Delhaize (Cora, Truffaut…). Les autres
distributeurs représentent 0,3% de parts de marché (Groupe
Schiever, Colruyt, Norma…). Aujourd’hui, deux tiers des ventes de
produits alimentaires s’opèrent en grandes surfaces alimentaires
[2].
Figure 1 : Parts de marché de la grande
distribution en France du 20 février au 19 mars 2017 [5]
- Retour table des
figures
Historiquement, la marque a
toujours servi de repère pour le consommateur, distinguant un
produit de son environnement concurrentiel [1]. Le client choisit
ainsi ce produit mais pas un autre : mis en avant par les
publicités, le produit à marque est la garantie d’un niveau de
qualité constant et fidèle aux attentes du client. En France,
l’apparition de la première marque est attribuée à l’entreprise de
Jean-Louis Félix Potin et ses produits d’épiceries, distribués
dans un vaste réseau propre à la société au début du XXe siècle
[6]. Carrefour impose un tournant dans l’histoire de la grande
distribution en lançant la première MDD
sous l’appellation « produits libres » en 1976 [7].
Les autres distributeurs suivront par la
suite. Aujourd’hui, les marques de distributeur ont envahi les
rayons et, malgré des prix généralement inférieurs à ceux des
grandes marques, leur part de marché s’élève à environ 50% [8].
Conçues dans les années 1980 pour copier les
produits de marques nationales, les marques de distributeurs
proposent au consommateur une alternative comparable au niveau des
caractéristiques mais plus compétitive grâce à des coûts de
production et de distribution restreints [7]. D’abord conçue pour
répondre au « cœur de marché », l’offre des marques de
distributeurs s’est depuis enrichie avec des gammes discount et
premium, assurant ainsi de couvrir un maximum de références. Plus
récemment, dans les années 2000, des gammes spécifiques sont
apparues pour répondre à des demandes particulières telles que le
bio, le halal ou les produits régionaux par exemple[7].
Aujourd’hui, les marques de distributeurs poussent la
différenciation au maximum en proposant certains produits
innovants, au delà des copies de grandes marques [9]. Les marques
de distributeurs s’adressent ainsi à de nombreux consommateurs,
répondant à leurs besoins en de multiples occasions [7].
3.
La création du produit : organisation
pluridisciplinaire
Sauf exception, le distributeur ne gère pas de
site de production. Il n’est pas fabricant mais fait appel à des
fournisseurs qui produisent à sa demande.
Pour développer ses produits, le distributeur spécifie ses
exigences au travers de fiches techniques. Un appel d’offre peut
être lancé auprès de divers industriels qui y répondent en
soumettant des propositions conformes aux fiches techniques. Le
processus de développement met donc en jeu plusieurs acteurs du
côté du fournisseur comme du distributeur (figure 3).
Figure 3 : Les différents acteurs en
interaction permettent d'obtenir un produit conforme aux
attentes (source : auteure) - Retour table des figures
Le fournisseur est en lien avec le distributeur
à deux niveaux : avec le service des achats pour la partie
commerciale et avec le service qualité pour la partie technique.
Côté distributeur, achats, packaging, qualité et prestataires
s’organisent pour créer les produits attendus par les clients.
Voué à la gestion commerciale et
financière du développement, le service achat du distributeur
comprend une équipe de taille variable. Chaque chef de produit se
voit attribuer une catégorie pour laquelle il doit assurer le
suivi des produits existants et le développement de nouvelles
gammes. Il connaît le marché concurrentiel d’un point de vue
commercial et assure la coordination entre fournisseur, qualité et
packaging tout au long du processus de création des produits.
3.2. Le service packaging
Les équipes du packaging sont en charge de
l’application des différentes chartes graphiques et de la mise en
valeur du produit au travers d’un emballage attirant. Leur travail
est soumis à l’œil du chef de produit, qui valide si le produit
emballé correspond à ses attentes, et au responsable qualité, qui
vérifie que l’emballage est conforme au niveau réglementaire et
respecte la charte qualité fixée dans l’entreprise.
D’autres acteurs sont impliqués dans le
développement produit et, selon l’entreprise et ses ressources,
certaines prestations peuvent être externalisées. C’est
généralement le cas pour les laboratoires d’analyses, les cabinets
d’audits et organismes certificateurs ou encore les centres de
traduction par exemple. Ces prestataires, au même titre que les
services internes à l’entreprise, contribuent à garantir un
produit conforme aux exigences internes et réglementaires.
3.4.1.
Laboratoires d’analyses
Les laboratoires proposent au
distributeur un ensemble de prestations telles que des analyses
microbiologiques et physico-chimiques pour garantir la sécurité
sanitaire des produits ou leur conformité aux spécifications du
cahier des charges. Certains laboratoires proposent également des
analyses sensorielles grâce à l’organisation de panels de
consommateurs qui testent le produit en aveugle face à un ou
plusieurs produits concurrents.
3.4.2.
Cabinets d’audits et organismes certificateurs
Les distributeurs exigent auprès de leurs
fournisseurs des garanties en terme de sécurité alimentaire.
Plusieurs référentiels sont ainsi utilisés en grande distribution,
parmi lesquels IFS [10], BRC
Global Standards [11] et ISO 22000 [12] sont les plus
fréquemment rencontrés [13]. Dans certains cas, le distributeur
peut mandater un organisme certificateur pour vérifier la
conformité avec un référentiel interne dont les exigences se
rapprochent des référentiels classiques.
Par ailleurs, le distributeur peut faire appel
à un cabinet d’audit pour vérifier si le fournisseur répond de
manière satisfaisante à des exigences internes. Par exemple, il
peut vouloir, à l’aide d’un audit social, contrôler les conditions
de travail proposées par des fournisseurs étrangers non certifiés.
3.4.3.
Centres de traduction
Pour assurer la traduction de certains
emballages destinés à des pays étrangers, le distributeur peut
faire appel à des centres de traduction. Ces centres sont ainsi
garants de la conformité des étiquetages avec la législation en
vigueur dans le pays de commercialisation.
4. Le
service qualité pour la marque de distributeur
Le distributeur est responsable des produits
qu’il met sur le marché : il répond à la fois à une obligation
générale de conformité [14] et à une obligation générale de
sécurité vis à vis de ses consommateurs [15]. Comme tout
producteur, le distributeur doit ainsi garantir la conformité de
ses produits au regard de la réglementation en vigueur et mener
des actions adéquates en cas d’infraction à la réglementation ou
de mise en danger de son client.
Les produits à marque de distributeur sont
gérés par un service qualité dédié. Ce dernier rassemble
généralement plusieurs responsables qualité, regroupés en pôles de
familles de produits. Chaque responsable qualité se voit attribuer
la gestion d’un portefeuille de produits. Pour une répartition
optimale de la charge de travail, la taille du portefeuille de
produits varie en fonction de la complexité des produits et du
volume de références.
Nombreuses sont les missions confiées au
responsable qualité. En interaction permanente avec les chefs
produits, les fournisseurs et les prestataires, chaque responsable
qualité gère plusieurs composantes qualité (figure 4). Parmi
elles, la connaissance et l’application des différentes normes et
législations en vigueur dans le pays de commercialisation ainsi
que les exigences internes supplémentaires. Celles-ci peuvent par
exemple concerner des seuils de tolérance plus stricts que ceux de
la réglementation ou encore des engagements publics pris par la
direction, comme sur l’origine des produits carnés notamment.
Figure 4 : La conservation ou
l'augmentation de la confiance des clients passe par
l'obtention d'un produit / service conforme aux attentes et
donc
par la maîtrise des composantes "qualité" en amont
(source : auteure) - Retour table des figures
En parallèle de l’expertise qui garantit la
sécurité sanitaire des produits et emballages ainsi que la
sécurité réglementaire des produits et étiquetages, le responsable
qualité assure plusieurs missions qui font appel à ses compétences
relationnelles. Il doit notamment favoriser la communication des
points positifs de ses produits en interne (auprès des chefs de
produit par exemple) comme en externe (les magasins de l’enseigne
et les clients). Il a également à cœur de favoriser l’innovation
et la différenciation au sein de sa famille de produits via
l’engagement de certains produits dans des signes de qualité et
d’origine officiels [16] ou encore dans le choix des recettes
proposées. Le responsable qualité doit ainsi allier expertise
et savoir-être au quotidien afin d’obtenir un produit
sain, sûr et bon. Son rôle est essentiel pour conserver et
accroître la confiance des clients.
5. Bien
former les nouveaux arrivants : une nécessité
Compte-tenu de la dimension du service qualité
chez un distributeur, la probabilité de départs temporaires ou
définitifs est augmentée par rapport à une entreprise plus petite.
Peu importe les raisons du turn-over qui s’opère dans ces
entreprises, la formation des nouveaux arrivants dans le service
qualité constitue un enjeu majeur pour garantir la continuité de
son activité. À travers elle, c’est la performance et donc la
pérennité de l’entreprise qui est en jeu.
Le parcours de formation doit donc être pensé
de telle manière qu’il satisfasse dans l’immédiat les attentes des
nouveaux arrivants, c’est-à-dire devenir opérationnel au plus vite
malgré la complexité des missions. Cependant, avec un peu de
recul, il apparaît que le parcours de formation doit également
permettre d’obtenir la satisfaction des attentes des consommateurs
pour lesquels les nouveaux arrivants vont indirectement
travailler. Ainsi, le manager en charge de l’accueil et de la
formation des nouveaux arrivants doit agir en pleine conscience de
ce double niveau d’inférence.
Figure 5 : Un service qualité
défaillant menace l'entreprise à court, moyen et long terme
(source : auteure) - Retour table des figures
Les conséquences d’actions qualité
inappropriées peuvent se répercuter à différents niveaux (figure
5). En cas de parcours de formation défaillant, le futur
responsable d’une action qualité peut ainsi mettre en péril la
performance de l’entreprise à long terme. Par conséquent, il
semble nécessaire de construire un parcours de formation des
nouveaux arrivants adaptés à leurs attentes, à celles de
l’entreprise et, au-delà, à celles des clients de l’entreprise.
Chapitre 2. Elaborer un nouveau parcours de formation
avec la méthode « CARRS »
Le processus d’intégration
des nouveaux arrivants doit être fiable et opérationnel. Proposer
un parcours de formation adéquat représente donc un enjeu majeur
pour l’entreprise qui les accueille. La démarche proposée ici
permet d’élaborer un nouveau parcours de formation ou de repenser
le parcours existant. Elle comporte 3 objectifs :
Proposer un diagnostic du parcours de formation existant ;
Formuler des recommandations pour l’optimisation du système
de formation et les mettre en œuvre ;
Elaborer des documents de référence et des outils
pertinents pour chacune des personnes concernées par le
parcours.
La méthodologie « CARRS » pour «
Comprendre – Analyser – Réagir & Réaliser – Standardiser » en
4 grandes étapes propose d’accompagner le manager en charge de
l’accueil et de la formation des nouveaux arrivants. Il s’agit
d’initier une démarche qualité dans le service et de guider le
manager dans la préparation et la mise en œuvre d’un parcours de
formation répondant aux attentes du service et de l’entreprise.
Figure 6 : Améliorer le parcours de formation
existant grâce à la méthode "CARRS" (source :
auteure) - Retour table des figures
La méthode « CARRS »
s’inspire d’autres matrices d’amélioration continue parmi lesquels
figurent la « roue de Deming » [17] et le modèle « DMAIC » [18].
Elle intègre une forme de conception à l’écoute du marché, ce qui
en fait une approche souple d’amélioration. Cette méthode exige du
nouvel arrivant qu’il explicite directement ses besoins et, de
cette manière, participe activement à la construction de son
parcours de formation.
L’ensemble des points présentés ci-après a été
testé au sein du service qualité d’un distributeur français. Le
manager qui souhaiterait appliquer la méthode doit prendre du
recul vis à vis des propositions formulées ici et adapter avec
agilité le sens des propos au contexte qui est le sien.
Dans cette approche, le manager se pose en tant
qu’animateur qualité. L’implication du personnel concerné par la
formation des nouveaux arrivants fait partie des éléments clés
pour la bonne conduite du projet [19]. Il doit donc, avant toute
chose, s’assurer de leur adhésion à la démarche.
2. «
C » comme Comprendre
Dans un premier temps, il est nécessaire pour
l’animateur qualité de fonder sa démarche sur des bases solides et
des informations fiables. Pour cela, il lui faut bien comprendre
le contexte du service et les interactions qui s’opèrent entre les
différents acteurs du parcours de formation. Cette étape,
indispensable pour la suite des événements, doit permettre de connaître
le processus existant et de récolter des avis sur
le parcours actuel de formation.
La première phase d’observation doit aboutir à
l’obtention de données fiables sur l’organisation du service et de
l’entreprise. Elle permet de garantir par la suite une réflexion
efficace et ancrée dans le réel. Pour cela, il est important de
rencontrer les différentes parties prenantes du parcours de
formation, voire d’y assister partiellement, afin de comprendre au
mieux le système tel qu’il est. Les formateurs, anciens et
actuels, les managers qui accueillent de nouveaux arrivants, des
équipes déjà formées et des personnes récemment intégrées dans le
service sont des interlocuteurs à rencontrer en priorité.
Divers outils qualité peuvent être utilisés
ici, parmi lesquels le « QQOQCP » (Qui, Quoi, Où, Quand, Comment,
Pourquoi) [20] et la « Cartographie des processus » [21] du
parcours proposé. La diffusion de la note de clarification du
projet d’amélioration du parcours de formation peut également
faciliter la compréhension de la ou des finalités du processus.
Les confusions et quiproquos sont ainsi évités, ce qui rend la
démarche totalement transparente et donc plus facile à mener pour
l’animateur qualité.
Il s’agit de récolter les différentes attentes
du « client » de la formation, c’est-à-dire le nouvel arrivant
pour pouvoir construire le parcours de formation en fonction de
ses besoins. Dans cette optique, l’animateur qualité interroge le
client directement et de manière ouverte (voir figure 7) en
suivant les principes de Kawakita [22] :
Adopter une vision à 360°, examiner la situation
sous tous ses angles et sans préjugés envers ce qui est énoncé
par l’interviewé ;
Progresser en pratiquant le « pas japonais », c’est
à dire en rebondissant sur ce qui vient d’être dit ;
Profiter du hasard et de la chance et saisir les
opportunités qui se présentent dans la conversation ;
Se fier à son intuition pour repérer des
informations importantes par la suite ;
Recueillir des données qualitatives pour obtenir
des témoignages fiables.
Idéalement, les nouveaux arrivants expriment leur ressenti sur le
parcours de formation et l’animateur enregistre tous les retours
spontanés qu’il obtient. Il s’agit d’obtenir du matériel
permettant ensuite de faire émerger toutes les attentes du nouvel
arrivant, qu’elles soient explicites, implicites ou
latentes.
Figure 7 : Faire émerger les attentes
des nouveaux arrivants grâce à des entretiens
(source : auteure) - Retour table des figures
En amont de l’entretien,
l’animateur qualité peut préparer un questionnaire qui lui servira
de support (annexe 1). Celui-ci comporte
une trame de questions ouvertes pour anticiper un oubli lors de
l’échange et garantir une homogénéité des contenus obtenus. Si
l’animateur le souhaite, le questionnaire peut également comporter
des éléments d’évaluation du parcours de formation existant. Il
pourra ensuite réutiliser ces critères pour apprécier le nouveau
parcours une fois la méthode achevée et le comparer à l’ancien.
L’animateur prépare ensuite la liste des
personnes qu’il souhaite rencontrer et leur propose des interviews
individuelles de courte durée. Lors de ces entretiens, l’animateur
parle peu, ne cherche pas à orienter les propos de son
interlocuteur et garantit la confidentialité des échanges. De
cette façon, il l’encourage à s’exprimer au maximum, de manière
libérée, sans crainte de se voir pénalisé par ses propos. Il est
important de rappeler que l’objectif de la démarche n’est pas de
remettre en cause une personne ou un service mais plutôt de
récolter de manière anonyme et factuelle des éléments du parcours
de formation, qu’ils soient positifs ou négatifs. Il ne s’agit pas
de « chasse à la faute » mais d’une boucle positive
d’amélioration. Celle-ci s’obtient grâce à l’observation de bonnes
pratiques et à la correction de comportements à impact négatif.
L’enregistrement des entretiens peut permettre
de réduire la prise de note et de favoriser le contact avec
l’interviewé. Les documents audio ou vidéo obtenus pourront
ensuite être réécoutés par l’animateur autant de fois que
nécessaire et ainsi participer à diminuer le risque
d’interprétation erronée lors de l’analyse. En revanche, cette
technique ne doit pas faire l’objet d’une quelconque diffusion
afin de maximiser les chances d’obtenir des témoignages francs et
concrets. Pour respecter les règles de déontologie, l’animateur
qualité doit informer son interlocuteur du traitement des données
et du devenir des enregistrements.
Dans cette étape, il peut être difficile de
rencontrer les futurs employés et stagiaires car ils ne sont
peut-être pas encore connus lors du démarrage de la démarche. En
alternative, il est donc recommandé de faire appel aux personnes
récemment arrivées dans l’entreprise. Ces « anciens » nouveaux
arrivants ont vécu le parcours de formation et il est raisonnable
de penser qu’ils exprimeront, à poste égal, des attentes
similaires à celles des prochains nouveaux arrivants. D’autre
part, leur activité ayant déjà démarré à la suite des formations,
ils bénéficient d’un certain recul pour apprécier le parcours de
formation au regard de leur quotidien. Les informations qu’ils
transmettent s’avèrent ainsi plus pertinentes encore pour
l’animateur de la démarche.
Cette seconde étape consiste à exploiter
les données obtenues précédemment. Il s’agit d’abord de
relever les dysfonctionnements au sein du parcours de formation
puis d’identifier si possible des causes racines. Enfin, des
propositions concrètes sont formulées et soumises à l’avis des
nouveaux arrivants afin de déterminer si elles répondent
effectivement à leurs attentes. En effet, dans l’esprit de la
conception à l’écoute du marché, les propositions sont classées en
fonction du retour fait par les clients grâce à un questionnaire
spécifique.
Dans cette partie, il peut être intéressant de
faire appel à une petite équipe de volontaires pour étudier les
verbatims. Le traitement des données peut faire l’objet d’un
diagramme d’Ishikawa [24] ou suivre le principe du diagramme KJ
[25], avec l’utilisation de post-it. Il s’agit d’un véritable
atout pour l’animateur puisque la réflexion menée en groupe
augmente les chances d’aboutir à des résultats pertinents. De
plus, l’implication des équipes dans la démarche de changement
garantit une meilleure adhésion future.
Il est fréquent de constater que plusieurs
difficultés sont en réalité le fruit d’un seul et même élément-clé
défaillant. Le processus de formation s’en trouve alors impacté à
différents niveaux et parfois de manière importante. Afin d’agir
sur la source plutôt que de traiter les symptômes, il est
nécessaire de remonter au fondement des problèmes identifiés
précédemment.
La mise en œuvre de la méthode des « 5 pourquoi
» [26] issue du Lean Management [27] permet de faciliter la
recherche des causes racines. Le nombre de 5 doit être adapté en
fonction des situations mais il permet à l’animateur qualité de
s’interroger sur l’origine profonde d’un dysfonctionnement,
explorant au delà des apparences immédiates et lui évitant de
tirer des conclusions hâtives, voire erronées. Cette méthode doit
bien sûr s’appuyer sur la bonne connaissance de l’environnement de
travail acquise au début de la démarche. Néanmoins, il arrive que
certains problèmes soient parfois l’un à l’origine de l’autre,
mutuellement, créant un cercle « vicieux » sans qu’une réelle
cause racine soit identifiable [28]. Les problèmes impliqués
doivent alors être pris en charge sans exception dans le but de
rompre cet enchaînement négatif.
Il s’agit de soumettre les nouvelles
fonctionnalités envisagées à la critique des personnes concernées
par le parcours de formation. Les principes du modèle de KANO [29]
et de la conception à l’écoute du marché sont ici repris : les
personnes ayant participé aux entretiens ouverts menés à l’étape 1
« Comprendre – Recueillir la voix du client » sont de nouveau
sollicitées pour donner leur avis.
La première phase consiste à générer diverses
solutions aux problèmes soulevés à l’aide d’un brainstorming
réalisé en équipe. Plusieurs variantes existent pour accroître la
créativité de l’équipe de travail [30], [31]. Parmi elles figurent
le brainstorming silencieux et le brainstorming créatif, ce
dernier reprenant certaines idées de la méthode TRIZ [32] de
résolution de problème pour l’industrie.
Lors de la phase suivante, les propositions de solutions sont
reformulées pour élaborer un questionnaire. Chaque solution fait
l’objet de deux affirmations : la première exprime la présence de
la fonctionnalité et la seconde son absence dans le système
envisagé (figure 8). Il est également possible de mettre en
concurrence plusieurs fonctionnalités et de fixer le choix sur la
meilleure d’entre elles. Lorsque l’interrogation porte sur
l’absence d’une fonctionnalité, celle-ci doit toujours être
formulée de manière positive afin d’éviter l’introduction d’un
biais d’interprétation chez l’interviewé. L’ensemble des
affirmations obtenues sont ensuite mélangées et compilées dans un
questionnaire.
Figure 8 : Exemple de reformulation pour
exprimer la présence et l'absence d'une fonctionnalité
(source : auteure) - Retour table des figures
Les différents choix de réponse proposés sont
toujours les mêmes d’une question à l’autre et permettent à la
personne interrogée de nuancer son ressenti (figure 9). Il ne peut
cocher qu’un seul choix de réponse. Pour l’animateur qualité, il
s’agit d’obtenir la réaction de l’interviewé vis à vis des
fonctionnalités qui permettraient d’améliorer le parcours de
formation.
Figure 9 : Obtenir la réaction de
l'interviewé face à la fonctionnalité envisagée
(source : auteure)
- Retour table des
figures
Grâce aux tableaux issus du
modèle KANO, l’exploitation des réponses de ce questionnaire
classe les fonctionnalités en catégorie [33]:
Proportionnelle : la présence de la fonction plaît
et son absence déplaît ;
Obligatoire : la présence de la fonction est
normale, égale ou l’interviewé s’en contente mais son absence
déplaît ;
Attractive : la présence de la fonction plaît et
son absence est normale, égale ou l’interviewé s’en contente ;
Sont également mis en évidence l’indifférence de l’interviewé
quant à certaines propositions ainsi que les contradictions et
résultats douteux (par exemple lorsque la présence et l’absence de
fonction font le même effet à l’interviewé). Ces deux derniers
indiquent à l’animateur qualité un défaut dans la formulation des
propositions.
L’ensemble de ce travail fait émerger les
attentes implicites, explicites et latentes vis à vis du parcours
de formation. L’animateur peut ensuite définir quelles
fonctionnalités il va mettre en œuvre et celles qu’il laisse de
côté.
L’animateur qualité est désormais en possession
d’une série de fonctionnalités nouvelles et d’améliorations
des dispositifs existants. Il doit maintenant les installer dans
le service ou l’entreprise.
4.1. Concevoir un plan
d’actions
La mise en œuvre de cette étape dépend de
plusieurs facteurs. D’abord, du contexte initial de la formation
et du degré d’implication des personnes concernées par le parcours
de formation. Ensuite, de la nature et de la complexité des
modifications à apporter et de leur impact sur le système
existant.
L’animateur qualité suit la mise en place des
nouveautés grâce à des éléments typiques de la gestion de projet
tels que l’établissement d’un rétro-planning et l’utilisation
d’indicateurs de suivi [34]. Il doit identifier au plus juste les
ressources nécessaires et les faire approuver par la hiérarchie
ainsi que les parties prenantes pertinentes. Afin de préciser les
acteurs et ressources du projet, l’animateur qualité peut diffuser
à tous une note de clarification, quel que soit leur degré
d’implication.
À chaque instant et particulièrement dans cette
étape, l’animateur qualité doit prendre en compte la culture de
l’entreprise. Il doit ainsi composer avec les différents éléments
déjà en place afin d’éviter une rupture trop importante qui
provoquerait l’échec de la démarche. Il peut notamment utiliser
les procédures de communication habituelles et prêter attention
aux pratiques d’entreprise qui ont lieu autour de lui. La mise en
avant des bénéfices et apports des nouveautés permet d’encourager
leur application et leur utilisation. Observation et sens du
contact sont des atouts indéniables pour l’animateur qualité afin
de garantir la bonne conduite du projet.
Révélée au cours des années 1990, la conduite
du changement est petit à petit devenue une approche de management
à elle seule [35]. En effet, de nombreux projets se sont trouvés
ralentis ou mis en échec en raison d’une défaillance dans
l’accompagnement humain. Pour augmenter ses chances de réussite,
le projet doit donc prendre en compte les équipes qui œuvrent
chaque jour dans l’entreprise. Les managers, les formateurs et
l’ensemble des personnes impliquées dans le parcours de formation
sont ainsi concernés par cette problématique. Complexe à mener
pour l’animateur qualité, la conduite du changement s’avère donc
cruciale pour la réussite de son projet. Elle propose diverses
méthodes et outils que l’animateur qualité mettra en place pour
réduire la résistance au changement qui risque de s’opérer dans le
service [36], [37].
Il est primordial d’adopter une attitude
ouverte, sereine et de ne pas remettre en cause le parcours actuel
à travers les personnes qui l’ont construit. Parmi les
incontournables de la conduite du changement figurent notamment
l’intégration des équipes dans la démarche et le fait de rester
factuel, en adoptant des formulations positives.
4.2.1.
Intégrer les équipes dans la démarche
L’association du personnel concerné par le
parcours de formation à la démarche d’amélioration peut nécessiter
un peu d’investissement pour l’animateur qualité mais les
bénéfices sont importants. En effet, cela provoque un sentiment
profond d’intégration et favorise l’acceptation des nouveautés à
venir dans l’entreprise. De cette façon, le changement n’est plus
perçu en « top-down », imposé par le management, mais plutôt en «
bottom-up », construit directement par la base des personnes
concernées, dans une vision partagée. Il s’agit de favoriser
l’implication des équipes dans la réflexion, par exemple au moyen
de groupes de travail. La réussite de la conduite du changement se
trouve ainsi facilitée par l’adhésion naturelle des acteurs.
4.2.2.
Rester factuel et positif dans son discours
Chaque personne dans l’entreprise doit bien
comprendre l’objectif global de la démarche et se l’approprier,
c’est pourquoi elle peut faire l’objet d’une communication
interne. Il est important de rappeler à tous que les nouveautés
apportées visent à améliorer le parcours existant, pour un profit
général et partagé. Cette campagne de communication peut expliquer
les pertes occasionnées par le manque de performance du parcours
existant et les gains attendus avec le changement d’organisation.
Il s’agit de mettre en avant les bienfaits espérés à l’égard des
formateurs, nouveaux arrivants et managers, donc la performance de
l’entreprise à long terme.
Les habitudes correspondent, par définition, à
une manière ordinaire d’agir ou à un usage répété. S’en défaire
requiert donc un effort particulier. Ce phénomène s’accentue
lorsque l’habitude concerne un groupe : en effet, modifier les
habitudes de plusieurs personnes à la fois est plus complexe que
pour un seul individu. L’animateur qualité doit donc prendre
conscience des difficultés qu’il risque de rencontrer dans la mise
en place de son projet.
Un élément-clé pour la réussite de sa démarche
consiste à rester factuel et à dissocier « le sujet » de « l’acte
» lorsqu’il remet en question un comportement. Il doit expliquer
que sa volonté réside dans le changement d’une méthode ou d’une
pratique mais ne concerne pas directement l’individu à qui il
s’adresse. Il peut être utile de verbaliser ce propos ou de le
reformuler en cas de confusion. En effet, au sein d’une structure
telle qu’un service où les collaborateurs se connaissent bien, un
seul petit malentendu peut générer des conséquences à plus grande
échelle et mettre en péril le projet.
L’apport de données concrètes lors de l’échange
permet à l’interlocuteur de descendre son échelle d’inférence
[38]. Dans ce processus, les jugements de valeur et idées reçues
sont laissées de côté. La discussion se base alors sur le réel,
chacun se défaisant des croyances et interprétations qu’il a pu
construire. Une dynamique positive se crée ainsi rapidement et
permet à l’animateur qualité de gagner l’adhésion des personnes
concernées par le processus de changement.
À ce stade de la démarche, l’animateur a obtenu
l’accord des équipes à propos des nouveautés et a mis en place son
plan d’actions. Il lui faut pérenniser les efforts
entrepris afin d’éviter un retour en arrière par la suite. Pour
cela, il est recommandé de généraliser les bonnes pratiques
observées et de proposer des documents repères aux acteurs du
parcours de formation.
Cette étape consiste également à capitaliser
le déroulement de la démarche à l’attention de son successeur,
pour la prochaine boucle d’amélioration envisagée.
5.1. Généraliser les
bonnes pratiques
Depuis le début de la démarche d’amélioration,
l’animateur qualité a été témoin de la génération d’un grand
nombre d’idées mais il a également pu observer différentes
pratiques au sein du service. Chacun pense que son fonctionnement
lui convient mais il peut arriver qu’une organisation ou une
méthode mérite qu’on lui prête une attention particulière.
Proposée au collectif, elle pourrait permettre de généraliser la
performance spécifique observée. Ici, il est donc recommandé de
valoriser ces comportements isolés en proposant de les appliquer
de manière systématique, sous forme de bonnes pratiques
applicables par l’ensemble des personnes concernées. Loin
d’imposer une méthode unique de travail, il s’agit plus
précisément de donner :
Un guide de conduite pour harmoniser les pratiques d’un bout
à l’autre du service ;
Des astuces permettant de faciliter le travail de tous et
donc d’augmenter la performance globale du processus de
formation.
De nouveau, ces bonnes pratiques doivent s’inscrire dans une
démarche positive d’amélioration et non pas dans une accumulation
de procédures qui ne seraient pas nécessairement appliquées de
manière uniforme dans l’entreprise.
Appliquée aux méthodes et aux supports de
travail, la standardisation participe à la performance en
apportant une meilleure clarté dans le quotidien des équipes.
Consulter un support de formation ou trouver les coordonnées d’un
formateur ne devrait pas faire perdre du temps aux managers ou aux
nouveaux arrivants. C’est pourquoi il est recommandé d’appliquer
les principes du « Lean Management » au sein du parcours de
formation, plus spécifiquement celui du « 5S » [39]. Cette méthode
d’organisation d’origine japonaise se décline en 5 étapes :
Seiri (trier, débarrasser) : opérer un tri
dans les fournitures de bureau, par exemple en jetant les
feutres qui ne fonctionnent plus dans la salle de formation.
Cela s’applique également aux éléments immatériels, notamment
dans les documents informatisés en ne gardant que ceux qui
sont utiles et à jour.
Seiton (ranger) : organiser l’environnement
de travail, réel et numérique, pour que l’utilisateur retrouve
facilement ce qu’il cherche. Cela implique d’attribuer une
place pour chaque chose pour repérer en un coup d’œil où se
trouve ce que l’on cherche. L’inverse est également possible,
il est aisé de repérer si un dossier ou du matériel est
manquant grâce au vide qu’il laisse apparaître.
Seiso (tenir propre) : plus facile à
réaliser dans l’espace de bureau que de manière informatique,
il s’agit là de nettoyer l’environnement de travail. Cela
concerne par exemple la bonne mise à jour des logiciels
utilisés et le changement d’un matériel trop ancien.
Seiketsu (maintenir en ordre) : pérenniser
les résultats obtenus après ces premiers efforts et obtenir
des standards dans l’organisation, pour lesquels chaque
individu s’engage. Cela implique aussi de signaler tout
dysfonctionnement ou erreur survenu lors d’une opération.
Shitsuke (instaurer la rigueur) : développer
de nouvelles habitudes, destinées à respecter les engagements
pris. Cette étape ne s’achève jamais réellement puisqu’elle
consiste à tenir dans la durée le résultat du processus
effectué ici. Or, la nature humaine aime le désordre et il
arrive fréquemment que les bonnes résolutions s’effacent au
bout d’un certain temps.
L’homogénéisation des supports de travail
facilite le quotidien des utilisateurs et leur permet de détecter
plus rapidement des anomalies. Le rangement du poste de travail de
chaque collaborateur doit suivre ce principe simple : les objets
et documents qui sont utilisés le plus souvent doivent être
accessibles le plus rapidement. Il s’agit donc d’optimiser le
bureau et l’ordinateur pour qu’ils permettent d’aller à
l’essentiel : nomenclature documentaire, en-têtes reconnaissables,
titres autoporteurs de sens, contenus épurés, etc. L’ordre dans le
bureau comme dans la documentation permet de gagner du temps à
chaque instant, pour les formateurs comme pour les formés.
Testée au sein du service
qualité d’un distributeur, la méthode « CARRS » a
permis d’obtenir les résultats suivants (figure 10) :
La valise du nouvel arrivant
Des documents repères
Des bonnes pratiques
Dans l’entreprise, ils font l’objet d’un dossier numérique à
part entière, réunissant les supports nécessaires lors de
l’intégration de nouveaux arrivants.
Figure 10 : Des outils adaptés pour assurer
la formation des nouveaux arrivants (source :
auteure) - Retour table des figures
Pas nécessairement sous la forme d’une
mallette réelle, la valise est offerte à tout nouvel arrivant
dans l’entreprise. Elle comprend divers documents et matériels
utiles, voire indispensables, dans les premières semaines de son
intégration. Elle vise à faciliter son quotidien dans
l’appropriation de son environnement de travail et dans le
développement de son autonomie. Dans le cas présent, elle
comporte :
Un plan de l’établissement, indiquant les différents lieux
de vie tels que le bureau du nouvel arrivant, la cantine
d’entreprise, l’infirmerie, etc.
Une liste comportant les numéros de téléphone et mails
utiles tels que le service d’assistance informatique,
l’interlocuteur des ressources humaines dédié au nouvel
arrivant, etc.
Le catalogue des formations et des précisions sur les
modalités d’inscription
Un agenda papier et une série de fournitures utiles
Un planning prévisionnel du déroulement de ses premières
semaines dans l’entreprise
L’espace de travail attribué au nouvel
arrivant doit être propre et fonctionnel dès son arrivée. Son
matériel de travail doit être opérationnel le plus rapidement
possible pour permettre le démarrage de son activité dans les
meilleures conditions possibles : ordinateur, ligne
téléphonique, accès aux logiciels doivent être configurés en
amont de son arrivée.
Il est important de garder à l’esprit qu’une
impression positive ressentie à l’arrivée permet d’augmenter les
chances de réussite du parcours de formation. L’importance
qu’accorde l’entreprise à accueillir correctement ses nouveaux
arrivants aura un impact sur leur motivation et leur engagement,
à court, moyen et possiblement long terme. Afin d’accélérer leur
intégration dans l’entreprise, il est également recommandé
d’attribuer un « parrain » à chaque nouvel arrivant. Différente
du manager, cette personne est chargée de l’accompagner dans la
découverte de la vie de l’entreprise et de répondre à ses
interrogations informelles.
Sans modèle spécifique proposé, chaque
formateur propose son support, sa nomenclature et fonctionne
selon sa propre organisation. L’utilisation du planning de
formation reflète lui aussi les pratiques disparates. Comme la
méthode « CARRS » l’explique, la standardisation des documents
permet d’améliorer la performance d’un processus. Dans le cas de
la formation des nouveaux arrivants dans le service qualité, la
création d’un catalogue des formations et l’élaboration d’un
planning clair ont permis de répondre aux attentes de
l’entreprise testée.
2.1. Un
catalogue des formations
D’une part, l’entreprise souhaitait rendre
les nouveaux arrivants plus autonomes quant à la consultation
des formations. D’autre part, les managers désiraient obtenir
une vision plus claire des contenus du parcours de formation.
La création d’un catalogue de formation a répondu à cette
demande grâce au listing des différentes formations proposées,
classées en plusieurs catégories :
Les formations « Entreprise » (présentation de
l’entreprise, du fonctionnement interne, sujets
intéressants mais qui concernent le nouvel arrivant de
manière indirecte, etc.),
Les formations « techniques », spécifiques au
poste que le nouvel arrivant va occuper (connaissance des
procédures, protocoles et usages qui ont cours dans le
service),
Les formations « pratiques », destinées à
maîtriser les logiciels employés et à comprendre le
système d’information en place.
Le catalogue se compose d’un sommaire et
d’un ensemble de « fiches techniques de formation » (annexe 2) reprenant des informations
essentielles sur chaque formation. Le détail de ces
informations peut varier selon les besoins de l’entreprise. À
titre d’exemple, il est possible de retrouver les éléments
suivants : titre de la formation, nom, photo et coordonnées du
formateur, support(s) fourni(s) et prérequis, objectifs et
synthèse des thèmes abordés.
En version numérique, disponible dans le
système d’information du service, ou en version papier, le
catalogue permet aux nouveaux arrivants de mieux comprendre le
parcours de formation qui leur est proposé (figure 11).
Figure 11 : Un parcours de formation plus
clair grâce au catalogue (source : auteure)
- Retour table des
figures
Néanmoins, il est
recommandé d’utiliser la version numérique, dont les contenus
sont plus faciles à maintenir à jour. C’est pourquoi les
versions imprimées nécessitent d’être renouvelées régulièrement
et consultées avec précaution. En outre, les entreprises
sensibilisées à la protection de l’environnement seront
attentives à réduire leur consommation de documents papiers et
préféreront envisager l’option numérique.
La gestion efficace de l’offre de formation
passe notamment par la tenue d’un planning clair. Il est à la
disposition des formateurs pour renseigner les détails de leur
formation et des nouveaux arrivants pour s’inscrire.
Au vu du nombre de formateurs et de leurs
disponibilités réciproques parfois incompatibles, il est
raisonnable de penser qu’ils ne se consultent pas tous au moment
de proposer une date pour leur formation. Il est donc important
de pouvoir fixer une date sans risquer de télescoper une autre
formation sur le créneau choisi. Par ailleurs, il est nécessaire
de respecter un rythme de formation supportable pour les
nouveaux arrivants. Le temps laissé libre leur permet notamment
d’assimiler correctement les contenus et de démarrer leur
activité avec des travaux adaptés à leur niveau d’expérience.
Pour cela, le planning doit permettre de visualiser rapidement
l’ensemble des plages horaires libres et celles déjà occupées.
La bienveillance collective engendre
généralement un climat de travail agréable. Au-delà des règles
de vie en communauté, certaines bonnes pratiques peuvent ainsi
être rappelées afin que le parcours de formation soit vécu en
tout sérénité. Certains des conseils donnés dans le service
testé sont rapportés ci-après, à titre d’exemple, mais doivent
bien sûr faire l’objet d’une adaptation au contexte de chaque
entreprise. Dans certaines entreprises, les bonnes pratiques
font l’objet d’un engagement réciproque signées par les parties.
3.1. Pour le formateur
Responsable des données qu’il communique aux nouveaux
arrivants, le formateur doit tenir à jour la fiche de
formation et les supports dont il a la charge.
Il consulte le planning pour prendre en compte les autres
formations avant de planifier la sienne et respecte le taux
horaire maximal fixé pour limiter la surcharge des nouveaux
arrivants.
En fonction des éléments qui sont à sa disposition, il
estime le nombre de participants et réserve une salle dont
la capacité d’accueil est adaptée à la situation.
Il pense à confirmer, par mail par exemple, à l’ensemble
de ses inscrits la date, l’horaire et le lieu de la
formation au plus tard 24h avant celle-ci.
Il propose un format interactif et adapte le contenu de
sa formation à son public, en fonction des connaissances et
des besoins exprimés.
Référent attitré sur le champ d’application présenté, le
formateur reste disponible pour répondre aux questions après
la formation et assure ainsi un « service après-vente »
toujours apprécié par les nouveaux arrivants.
Chaque nouvel arrivant prend connaissance du catalogue de
formation et du planning associé.
Lors de son inscription à une formation, il prête
attention au seuil maximal de participants fixé par le
formateur.
En cas d’empêchement, le nouvel arrivant prévient le
formateur de son absence au plus tôt.
Avant de se rendre à la session de formation, il prépare
les documents préconisés dans la fiche technique de
formation et prépare ses éventuelles questions.
Il vérifie sa boîte mail pour s’assurer d’un éventuel
changement de dernière minute et se présente à l’horaire
prévu pour démarrer la formation.
Pendant les sessions de formation, les nouveaux arrivants
respectent le formateur et le reste de l’audience. Ils
participent à la formation de manière active et font preuve
de tolérance à tout instant au regard des difficultés que
certains d’entre eux pourraient rencontrer.
S’il est amené à contacter le formateur par la suite, il
s’identifie correctement auprès de son interlocuteur.
3.3. Pour le manager des
nouveaux arrivants
Il s’assure que le planning et le catalogue sont bien à
jour et que les nouveaux arrivants y ont accès. Il les
accompagne en cas de difficulté.
Il propose aux nouveaux arrivants de suivre une certaine
chronologie des formations, en cohérence avec sa vision
managériale.
Il coordonne les formateurs entre eux si besoin et
s’assure que les contenus proposés sont conformes à ce qui
est indiqué sur les fiches techniques de formation.
Les nouveautés apportées au parcours de
formation grâce à la méthode « CARRS » ont été proposées dans
l’entreprise testée. Toutefois, l’amélioration continue est une
boucle sans fin et il est essentiel de reconsidérer
régulièrement le travail effectué afin de vérifier qu’il réponde
toujours aux besoins de l’entreprise et des nouveaux arrivants.
Des améliorations sont d’ores et déjà envisageables et pourront
être proposées lors d’une prochaine vague d’arrivées. Les
propositions exprimées ci-après sont propres à l’entreprise
testée et figurent ici à titre d’exemple.
4.1. Des contenus plus
accessibles
Dans le service où la démarche a été
expérimentée, seule la modalité « présentielle » est disponible
pour suivre les formations. Les formations sont planifiées de
façon à regrouper les nouveaux arrivants et à limiter le nombre
de séances. Pour les premiers arrivés, cela se traduit par un
délai d’attente parfois conséquent. Quant aux derniers de la
vague d’arrivées, il est fort probable qu’ils ratent certains
contenus. Afin d’éviter de telles situations, il est recommandé
de proposer certaines formations en apprentissage autonome grâce
à l’emploi de vidéos de présentation et de tutoriels pour les
logiciels. Ces vidéos pourraient par ailleurs rester à la
disposition de l’ensemble du service. Les personnes qui
souhaitent ainsi découvrir ou redécouvrir les contenus
pourraient les consulter en toute liberté et autant de fois que
nécessaire. Le parcours de formation devient ainsi plus « agile
» en s’adaptant au plus près des besoins de ses clients.
À leur arrivée dans l’entreprise, il est
fréquent que les nouveaux arrivants s’interrogent sur la vie du
service et divers aspects de leur quotidien. Dans le but de
simplifier le partage d’informations, un forum interne à
l’entreprise peut être mis en place. Il permettrait la diffusion
d’astuces et de conseils, proposant également une partie « foire
aux questions » destinée à répondre aux interrogations les plus
couramment rencontrées. L’installation d’un réseau social
d’entreprise pourrait être envisagée afin d’augmenter la
communication et le partage d’expériences entre nouveaux et
anciens.
Par ailleurs, l’intégration des nouveaux
arrivants facilitant leur progression dans l’appropriation des
compétences requises à leur poste, des activités de «
team-building » peuvent être organisées. Ces activités
consistent à faire sortir les collaborateurs de leur
environnement de travail habituel pour leur faire vivre des
animations ou leur faire relever des challenges [40]. Les
objectifs principaux de ce type de démarche sont :
Intégrer de nouveaux collaborateurs
Améliorer la cohésion d’équipe
Développer l’intelligence collective
Communiquer autrement et désamorcer des conflits
Il s’agit d’un vecteur supplémentaire pour favoriser les
échanges au sein d’une équipe.
L’ensemble des résultats produits avec la
méthode « CARRS » sont compilés de manière informatique dans un
dossier dédié sur le réseau de l’entreprise. De cette manière,
les différentes personnes concernées par le parcours de
formation y ont accès facilement. Cependant, une utilisation
plus étendue des contenus serait envisageable avec l’extension
du système d’information au moyen, par exemple, d’un dispositif
mobile. Collaborateurs et nouveaux arrivants pourraient ainsi
emporter partout avec eux les documents dont ils ont besoin. Les
fonctionnalités offertes aux utilisateurs seraient multiples,
parmi lesquelles pourraient figurer :
Une interface d’accès au planning personnel des
collaborateurs et au planning des formations ;
La possibilité de recevoir des rappels et des
notifications pour se tenir informé des éventuelles
modifications ;
Un plan interactif avec géolocalisation de l’utilisateur
pour le guider jusqu’à la salle de formation ou un autre
lieu de son choix.
La mise en œuvre de cette plateforme requiert néanmoins la
sollicitation d’un ou plusieurs développeurs, débutants ou
confirmés, pour concevoir une application pour smartphone et
tablette spécifique à l’entreprise.
L’immersion
au sein du service qualité d’un distributeur de grande ampleur
représente une expérience enthousiasmante, me permettant
une vision à deux niveaux. D’une part, un aperçu du domaine de la
« qualité produit », en relation directe avec les fournisseurs et
les clients de l’enseigne, d’autre part avec la mise en pratique
du management de la qualité avec une mission plus transverse. Au
cours de ce stage, j’ai ainsi appréhendé les différentes fonctions
du métier de responsable qualité et les compétences nécessaires à
sa pratique. J’ai surtout apprécié découvrir un environnement
de travail répondant à mes attentes professionnelles : du
dynamisme et de la nouveauté au quotidien.
L’amélioration du parcours de formation des
nouveaux arrivants compte parmi les projets transversaux du
service qualité. À cette occasion, j’ai eu l’opportunité de mettre
en œuvre certaines des capacités acquises grâce au Master QPO telles que la gestion de projet innovant.
La méthode « CARRS » comporte de nombreux éléments mettant en jeu
des interactions avec des personnes de parcours différents et avec
des niveaux d’expérience hétérogènes. À leur contact, j’ai ainsi
pu accroître mes compétences relationnelles.
Créée pour repenser la formation des nouveaux
arrivants, la méthode « CARRS » a abouti à des résultats répondant
aux besoins immédiats de l’entreprise. Des perspectives
d’amélioration sont cependant envisageables, comme toujours en
qualité : l’amélioration continue se vit chaque jour ! Pour
résumer : ces 6 mois en entreprise, faits d’échanges
pluridisciplinaires, de challenges quotidiens et de projets
concrets, ont confirmé le grand intérêt que je porte aux
métiers de la qualité.
[1] I. Aviet et Y. Mougin, Les services à la
personne - amour et management - le secret de la qualité. 2011 -
extrait paru dans la boutique
AFNOR.
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10 chiffres », RegionsJob, 10-mars-2016. [En ligne]. Disponible sur:
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Définitions marketing - l’encyclopédie illustrée du marketing,
31-janv-2016. [En ligne]. Disponible sur: https://www.definitions-marketing.com/definition/grande-distribution/.
[Consulté le: 23-mai-2017].
[4] G. Chevalier, « Expliquez-nous ... la grande
distribution en France », Franceinfo, 09-févr-2016. [En ligne].
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[5] G. Le Floch, « Kantar - Grande distribution »,
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Distributeur (MDD). - DISTRIPEDIE : l’encyclopédie de la
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[Consulté le: 02-juin-2017].
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Management de la qualité et de la performance - Construire un cadre
de référence pour de nouvelles pratiques de management. Paris:
Lexitis Editions, www.lexitiseditions.fr,
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éradiquer vos problèmes ! », Qualiblog - Le blog du manager QSE,
19-janv-2013. [En ligne]. Disponible sur: http://www.qualiblog.fr/outils-et-methodes/la-methode-des-5-pourquoi-pour-eradiquer-vos-problemes/.
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