Le sevrage
Le sevrage est une succession d'étapes mises en œuvre par le praticien avec l'aide du personnel soignant.
Le protocole s'appuie sur les travaux d'Ely et Coll [21][22] il a été clairement établi que l'utilisation d'un protocole de service simple applicable quotidiennement par les infirmières/Kinés pour établir la sevrabilité du patient réduisait à la fois la durée de ventilation, mais aussi les complications respiratoires liées à la ventilation mécanique.
Les etapes du sevrage
Etape 1 : Les conditions requises.
Les paramètres pris en compte pour pouvoir passer la première étape :
• Absence d'hypoxémie : SpO2 > 92% avec une FiO2 ≤ 0,5, et une PEP ≤ 5 cmH2O
• Absence de sédation
• Une force de toux suffisante
• Absence d'amines garantissant hémodynamique stable
Si ces paramètres sont positifs on peut alors passer à l'étape 2.
Etape 2 : Le test de la ventilation spontanée.
Il existe deux façons de faire ce test, le choix de l'une ou l'autre méthode est à l'appréciation du praticien. Il durera entre 60 et 120 minutes selon la pathologie du patient.
• Le tube en T
Utilisation d'une pièce en T pour éviter une ré-inhalation de CO2.
La pièce en T comprend un espace mort qui reproduit la respiration physiologique.
L'air administré est humidifié et enrichi en oxygène ; un dispositif évitant la ré-inspiration de l'air expiré doit être utilisé.
• L'aide inspiratoire à niveau faible (5 à 10 cmH2O avec ou sans PEP 4 cmH2O), méthode ayant tendance à prendre le dessus par rapport à la pièce en T car ne nécessite pas de surveillance rapprochée pendant le test. [23]
L'étape suivante consiste en la conclusion de ce test de ventilation spontanée.
Etape 3 : Résultat de l'épreuve de ventilation spontanée.
Recherche de signes de mauvaise tolérance :
• Fréquence respiratoire>35/mn
• SPO2<90%
• Variation de +20% de la fréquence cardiaque
• Sueurs, agitations, troubles
Si les indicateurs sont au vert on peut passer à l'extubation du patient.
Etape 4 : L'extubation.
L'extubation du patient sera considérée comme réussie si elle est supportée pendant plus de 48 heures consécutives. Si tel n'est pas le cas il sera à nouveau placé sous ventilation non invasive à l'aide par exemple d'un masque appliqué sur le visage, voir ré-intubé.