Projets de recherche
Accueil Réunions Membres Projets de recherche

 




A - RECAPITULATIF DE LA PROPOSITION

1- Titre de la proposition :

Formats de l’expression citoyenne dans les procédures locales de concertation sur les problématiques environnementales : Une comparaison européenne.

2- Thématiques de l’Appel à Proposition de Recherche

Thème 1 : Techniques de la concertation, formation, professionnalisation

Thème 3 : Approche européenne et internationale de la concertation

3- Résumé de la proposition

Abstract 

Framing citizen’s expression in participative procedures at the local level in environment: a European comparison

Our project aims to analyze the varying levels of competence and skills shown by the citizens when expressing their opinions, by conducting a European comparison of both online and offline participative devices set up by public authorities at the local level.

We assume that the setting up of technical devices using the information and communication technologies (ICT) leads to broaden the participants but also to devise new forms of mediation between elected representatives and citizens, therefore renewing the conceptions of representation and participation in politics. This can in particular be observed in the environmental field where many local authorities implement various kinds of consultation such as “agendas 21” or town planning workshops.

How does the procedures of concertation contribute to frame the expression of citizens is the main theoretical question of our project. It leads to establishing a link between the participative devices and the formats of the citizens’ expression, i.e. how their express their views, their sociological profile and the nature of collective involvement in the debate.

Several questions underpin our research: how do the formats of citizen expression fit with the devices set up by public authorities? Under what conditions can such devices allow us to reconfigure power relations amongst the various players and participants? How can online and offline devices be linked together to allow a broader inclusion of the public? To what extent does taking part in such devices influence the acquisition of knowledge (in politics and more specifically in environmental issues) and know-how, the political and civic engagement of the citizens, whether they speak or not?

This study covers a range of disciplines (information and communication studies, political science, social psychology and anthropology). Our methodology operates at the cutting edge in both quantitative and qualitative methods since interviews with project managers, local politicians and participants, observations on the spot (for public meetings), data collection (from official documents to personal notes), participants surveys, content analysis of web sites and conversational analysis of face-to-face discussions are mixed in order to better understand citizen participation and its constraints.

We plan to work on three levels of governement (local, supra-local, regional) in France and Great-Britain. We will analyze the participative devices dealing with climate change proposed by one local authority in Nord-Pas-de-Calais, by the city of Bristol and the “Virtual Town Meeting” implemented in the Poitou-Charentes area.

 Résumé de la proposition

 Le projet vise à analyser les nouveaux formats d’expression citoyenne qui se manifestent lors de procédures de concertation qui se développent aux différents échelons des collectivités locales dans le domaine de l’environnement, dans une perspective comparatiste à l’échelle européenne.

Le projet veut, à travers cette approche, faire le lien entre les dispositifs de la concertation (et en particulier l’hybridation technologique des concertations en ligne et hors ligne) et les formats de l’expression de citoyens, c'est-à-dire les modalités de leur prise de parole, le profil sociologique des participants et la nature des collectifs impliqués dans le débat. Il interroge ainsi fondamentalement la dimension du pouvoir « incarnée » et « matérialisée » dans les dispositifs de concertation. Comment ceux-ci participent à la configuration de l’expression citoyenne constitue le cœur de l’interrogation théorique de ce projet.

La recherche contemporaine, à travers de nombreuses analyses de terrain, a mis en évidence d’importantes limites aux dispositifs de concertation (compris ici dans un sens générique recouvrant différentes formes de débat public). En particulier, une difficulté importante réside dans la mobilisation et l’inclusion de populations « profanes » dans ces dispositifs de sorte que leur mise en œuvre ne se réduise pas finalement au seul échange entre institutions et associations déjà constituées. La prise en considération de la parole citoyenne est pourtant un objectif recherché par de nombreux dispositifs participatifs, ne serait-ce que pour des considérations relativement instrumentales de légitimité de la prise de décision. Nombreuses sont ainsi les collectivités publiques qui s’ouvrent à ces dispositifs, notamment dans le cadre des agendas 21 ou des consultations urbaines, pour faire émerger de nouveaux acteurs de la participation.

Dans ce contexte, la mise en place de dispositifs techniques utilisant les TIC a ainsi pour ambition non seulement d’élargir le public participant, mais également d’inventer des médiations nouvelles entre élus et citoyens, dont une des conséquences est sans doute de faire évoluer les conceptions contemporaines de la représentation et de la participation en politique.  

 Ce contexte posé, le travail voudrait tester plusieurs hypothèses :

1° Une hypothèse d’inscription culturelle et politique des dispositifs de concertation.

Que nous disent ces dispositifs sur les formes et les évolutions de la représentation ? Qu’y mettent les concepteurs, qu’y trouvent les participants ? Les formats d’expression choisis entrent-ils en congruence ou non avec les dispositifs imaginés et promus par les collectivités locales ? Peut-on y lire des spécificités locales, voire nationales ?

2° Une hypothèse d’irritation du pouvoir par les formats nouveaux de la concertation. Peut-on estimer que les formats d’expression, utilisant les TIC notamment, permettent d’interroger les configurations actuelles de pouvoir et leur matérialisation ? Quelles sont les conditions de réalisation d’une reconfiguration des relations de pouvoir et de leur distribution dans les collectifs ? Peut-on y déceler l’émergence d’une redistribution de prérogatives politiques, économiques ou sociales ? Dans quelle mesure la médiation numérique vient « travailler » la relation entre les acteurs ?

3° Une hypothèse de lien entre formes de la médiation et formats d’expression. Comment les procédures de concertation actuelles intègrent-elles des formats d’expression variés dans leurs modalités de fonctionnement ? Les TIC constituent-elles un outil intéressant pour favoriser cette ouverture ? Comment s’articulent les formats d’expression en ligne et hors ligne pour permettre une plus grande inclusion des citoyens dans les débats ?

4° Une hypothèse d’évolution de la compétence politique. Peut-on constater des phénomènes d’apprentissage liés à la participation des citoyens aux procédures de concertation concernant : leur faculté d’expression, leur maîtrise des codes de la concertation, leur intégration dans le tissu politique ou associatif local, leur ouverture aux sujets environnementaux sur lesquels portent les dispositifs ?

 4- Terrain et Méthodologie

 Choix des terrains

Le projet assume et revendique sa composition pluridisciplinaire. La nature des problématiques traitées relève ainsi autant de la science politique, des sciences de l’information et de la communication, que de la linguistique et de l’analyse anthropologique. Les chercheurs qui composent l’équipe de travail appartiennent ainsi à ces diverses disciplines, ce qui explique la pluralité des méthodologies qui sont exploitées pour tester les hypothèses présentées.

Nous avons opté pour trois terrains correspondant à des échelles institutionnelles différentes de mise en œuvre de la concertation : local, supra-local, régional. Ces trois terrains sont choisis en France et en Grande-Bretagne en vue de procéder à une analyse comparée des dispositifs dont la configuration est significative des conceptions de la citoyenneté et de la représentation dans ces deux pays. De plus, notre accord de partenariat avec le projet européen Ideal-EU nous donne accès aux données liées aux expérimentations similaires réalisées en Italie.

Ces terrains sont :

-          Une collectivité locale du département Nord-Pas-de-Calais choisie en partenariat avec les responsables du programme DREAM+ de la Région (en cours de définition).

-          Les procédures de consultation sur le changement climatique de la ville de Bristol, étudiée en partenariat avec le Pr. Lawrence Pratchett, Directeur de la Local Governance Research Unit  à la De Montfort University, et directeur de la recherche au sein de l’International Center for Excellence in E-democracy.

-          La région Poitou-Charentes qui, dans le cadre du programme européen Ideal-EU organise en novembre prochain un « Virtual Town Meeting » sur le changement climatique.

La mise en œuvre des partenariats et les assurances mutuelles de collaboration ont précédé la détermination exacte des collectivités locales dans le Nord de la France. Celles-ci sont toutefois en cours de sélection.

 Méthodologies d’analyse :

Plusieurs méthodologies distinctes sont envisagées dans ce projet :

- Une approche ethnométhodologique des publics fondée sur l’observation directe des dispositifs de concertation en ligne et hors ligne (Hypothèses 1 et 2, 4) ;

- Des analyses de contenus des discussions, en ligne et en face-à-face, auxquelles donnent lieu les diverses procédures de concertation (Hypothèse 1, 2, 4) ;

- Une analyse conversationnelle réalisée à partir de films réalisés par notre équipe lors des débats (Hypothèses 1,2 et 4) ;

- Une analyse sémiotique des sites Internet concernés par les dispositifs (Hypothèses 1, 2 et 3)

- Des entretiens qualitatifs avec les concepteurs de démarches de concertation et les participants (Hypothèses 1, 3 et 4).

- Un questionnaire passé auprès d’un panel de participants aux procédures et administré à trois reprises pendant la durée du présent contrat (Hypothèse 4).

 5- Responsable scientifique

Laurence Monnoyer-Smith

Maître de Conférences en Sciences de l’Information et de la Communication, HDR.

UTC, Costech, ASSUN

laurence.monnoyer-smith@utc.fr

Tél. : 03 44 23 52 12

Secrétariat : 03 44 21 43 46

Tél. pers. : 03 44 21 89 19

Mob. : 06 63 10 10 51

 6- L’équipe

Lawrence Pratchett

Professor of Local Democracy

De Montfort University

Dir. Local Governance Research Unit

lap@dmu.ac.uk

 

Serge Bouchardon

Maître de Conférences en Sciences de l’Information et de la Communication

UTC, Costech, ASSUN

Serge.bouchardon@utc.fr

 

Virginie Julliard

ATER, Sciences de l’Information et de la Communication

UTC, Costech, ASSUN

Paris II, CARISM-IFP (EA2293)

Virginie.julliard@utc.fr

 

Emmanuelle Savarit

Docteur en Psychologie

Chercheuse associée, UTC, Costech, ASSUN

Consultante, Analyse-Concept

e.savarit@analyse-concept.fr

 

Stéphanie Wojcik

Post-doctorante en science politique (programme Lavoisier du Ministère des Affaires Etrangères)

Maison Française d’Oxford

Department of Politics & IR, University of Oxford

Chercheuse associée, UTC, Costech, ASSUN

stephanie.wojcik@politics.ox.ac.uk

 

Julien Talpin

Docteur en science politique

ATER, Science politique

Université Paris 8/Saint-Denis - CSU

Julien.Talpin@IUE.it

 La coordination est assurée par l’équipe ASSUN. Ce travail est réalisé en collaboration avec le Projet DREAM+ de la Région Nord-Pas-de-Calais, le Projet européen Ideal-EU et la Local Governance Unit de la De Montfort University.

Tous ces partenaires ont une longue expérience de la gestion des contrats tant nationaux qu’européens. L’équipe ASSUN a fait partie des équipes financées par CDE et ses membres ont déjà participé tant à des contrats ANR, RIAM, ministériels qu’à des contrats européens.

 Intérêt du projet pour les politiques publiques

Le projet souhaite apporter des éléments précis en termes de « meilleurs pratiques » concernant la mise en œuvre concrète des procédures de concertation -en particulier les procédures hybrides[1]- dans toutes les politiques publiques ayant une dimension environnementale.

 Articulation avec d’autres programmes régionaux, nationaux et européens

Une coopération étroite est en cours de finalisation avec le programme DREAM+ : nous proposons de suivre une collectivité qui intègre le parcours d’accompagnement à la mise en œuvre de dispositifs de concertation et de faire un retour sur expérience aux services de la DRESTIC du Conseil Régional. (Cf. courrier joint).

http://www.nordpasdecalais.fr/tic/actions/democratie2.asp

 Lien(s) avec d'autres actions de recherche (Union Européenne, autres institutions).

Nous avons choisi de travailler en coopération avec le projet Ideal-EU (http://www.ideal-eu.net/) dont l’objectif est la mise en œuvre de procédures de concertation régionales et locales sur le changement climatique. Un de nos terrains correspond à l’une des expérimentations du projet. Nous avons d’ores et déjà envisagé un échange des résultats avec le coordinateur du projet, Angelo Marcotulli, de la  Région Toscane (cf. mail joint).  

Budget prévisionnel total (T.T.C.) : 148 235 €

Participation demandée au MEDAD (T.T.C.) : 148 235 €

Organisme(s) cofinanceur(s) et cofinancement(s) : UTC

Possibilité de demande de financement à la Région Nord-Pas-de-Calais.

Organisme gestionnaire des crédits : Divergent, UTC

Durée : 36 mois


[1] C'est-à-dire ayant recours à des modalités variées de participation en ligne et hors ligne