« Vous voyez, lecteur, que je suis en beau chemin, et qu'il ne tiendrait
qu'à moi de vous faire attendre un an, deux ans, trois ans, le récit
des amours de Jacques, en le séparant de son maître et en leur faisant
courir à chacun tous les hasards qu'il me plairait. Qu'est-ce qui
m'empêcherait de marier le maître et de le faire cocu ? d'embarquer
Jacques pour les îles ? d'y conduire son maître ? de les ramener
tous les deux en France sur le même vaisseau ? Qu'il est facile
de faire des contes ! Mais ils en seront quittes l'un et l'autre
pour une mauvaise nuit, et vous pour ce délai. »
Denis
Diderot, Jacques le fataliste et son maître, 1773. |
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