Printemps
1999

La téléportation de l'information

Sommaire
des projets



D'AVEZAC Roch - MARE Jérôme - ROUSSEAUX Alexandre


INTRODUCTION

I. LES PROBLÈMES PRATIQUES DE LA TÉLÉCOMMUNICATION ET LES ENJEUX DE LA TÉLÉPORTATION
    1. Les supports actuels de l'information et leurs inconvénients
    2. La téléportation de l'information
    3. Une nouvelle génération d'ordinateurs

II. TECHNIQUE PERMETTANT LA TÉLÉPORTATION DE L'INFORMATION
    1. L'expérience d'Innsbruck
    2. Repenser les réseaux informatiques
    3. Repenser l'ordinateur : L'ordinateur quantique

III. CONSÉQUENCES COGNITIVES
    1. Mutation anthropologique de la société : Tribu informatique
    2. Notion d'Universel
    3. Risques et dérives
    4. Limites liées à l'Homme

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE




INTRODUCTION



    La téléportation a toujours su frappait l'imagination des hommes. Ce qui est tout à fait normal, vu que c'est le moyen de transport le plus fabuleux qui soit : plus besoin de perdre du temps entre notre point de départ et notre destination, nous arriverions instantanément, de plus il n'y aurait plus de route, de voiture, bref plus de pollution. Les gens seraient tous à la même distance les uns des autres. L'homme maîtriserait alors les distances.

    Il y a peu de temps des chercheurs ont réussi à démontrer qu'il était possible de téléporter l'état quantique d'une particule. Ainsi le transport instantané de l'information serait possible.

    Dans notre exposé, nous nous sommes donc attachés à démontrer que la téléportation de l'information était possible, avec des moyens colossaux et certaines hypothèses. Ensuite nous avons cherché à comprendre en quoi la maîtrise de cette technique changera notre vision du monde et même sûrement notre façon de penser. Mais nous avons tout d'abord chercher en quoi cette téléportation nous serait utile.






I. LES PROBLÈMES PRATIQUES DE LA TÉLÉCOMMUNICATION ET LES ENJEUX DE LA TÉLÉPORTATION

1. Les supports actuels de l'information et leurs inconvénients.

      Bien qu'aujourd'hui, nous ayons le sentiment que le transfert de l'information soit extrêmement performant, il présente ses défauts.

a- Le hardware de la télécommunication

     Les moyens employés dans la télécommunication occupent beaucoup de place, que se soit à l'échelle de chaque individu avec la pollution visuelle des lignes téléphoniques ou avec plus de recul : l'encombrement de l'espace. Des satellites sont en orbite tout autour de la terre, ils y flottent parmi les débris de fusées et les détritus des missions spatiales. Le phénomène devient si important que les scientifiques prévoient aujourd'hui des orbites poubelles afin de limiter le risque de collision avec des satellites en activité.

     Du point de vue de la santé, les ondes émises par les téléphones portables sont prouvées néfastes pour la santé. Un verre d'eau posé près de l'antenne d'un téléphone mobile qui communique se réchauffe. Le corps étant composé essentiellement d'eau, notamment au niveau de la tête, les conséquences peuvent à long terme être malignes.


b- La vitesse de télécommunication

      Aujourd'hui, la vitesse de la télécommunication est limitée par la technologie. La vitesse de transfert la plus rapide est sans doute celle de la fibre optique. Cependant, elle ne transmet qu'à la vitesse de la lumière. Certains, comme Paul Virilio, trouvent que la technologie avance trop vite et que le réel en est transformé. Le réel se divise en virtuel et en actuel (du fait d'agir). L'évolution trop rapide de la technologie renforce la part de virtuel au détriment de l'actuel et la société en souffre.

      Nous communiquons si vite et il y a tant d'information disponible que nous ne savons déjà plus comment faire la part des choses. Il y a une pollution de l'information. Internet, par exemple est un énorme réseau informatif mais de part sa taille il devient moins performant. Si l'on recherche une information d'actualité, comme sur le conflit du Kosovo, les moteurs de recherche retournent de nombreux articles sans rapport avec le sujet.

      Pourtant dans une autre vision des choses, le transfert de l'information est trop lent. D'un point de vue technologique, la conquête de l'espace ne pourra se réaliser qu'avec la possibilité de communiquer beaucoup plus vite qu'on ne le peut actuellement, voire même instantanément ? Une mission éloignée dans l'espace n'a d'intérêt que si elle permet d'avoir de nouvelles informations. Avec la technologie d'aujourd'hui, l'information mettrait des années à arriver.






2. La téléportation de l'information

a- Qu'est-ce que la téléportation ?

      La téléportation serait un nouveau moyen de transférer de l'information. Son principal avantage tient au fait que le transfert serait instantané. Un émetteur télétransporterait l'information instantanément à un récepteur grâce à une technologie théorique que nous verrons par la suite.
      Le second avantage de la téléportation est qu'elle ne nécessite aucun support pour avoir lieu. Imaginons deux particules jumelles identiques séparées, si l'on en excite une, l'autre s'excite aussi instantanément.


b- Des solutions aux problèmes de la télécommunication

      Ce nouveau concept offre des solutions intéressantes aux problèmes de la télécommunication.

      Tout d'abord il n'y aurait plus de pollution visuelle, d'encombrement de l'espace, et de potentiels problèmes de santé. L'encombrement de l'espace diminuerait d'autant plus qu'il n'y aurait pas lieu d'avoir des satellites relais afin de minimiser les zones d'ombres et pour transmettre l'information.

      De plus, la transmission étant instantanée, il n'y aurait plus de problème de délais. L'information serait disponible à tout moment. De lointaines missions deviennent réalisables du point de vue de la communication.

      Bien entendu, cela n'arrangerait pas le problème mis en avant par Paul Virilio. La technologie s'emparerait encore un peu plus de la société et le réel deviendrait un peu plus virtuel. La pollution de l'information serait toujours aussi pénible, et sans doute pire. D'autant plus que des problèmes encore plus importants de choix de l'information se poseraient.

      En revanche, la sécurité de l'information effectuerait un grand pas en avant. Seules les particules jumelles, même plusieurs, peuvent être excitées ensembles. Ainsi, seuls les émetteurs-récepteurs possédant ces particules jumelles pourraient transmettre de l'information par ces dernières. Plus d'indiscrétions et d'espionnage, l'intimité serait toujours garantie.






3. Une nouvelle génération d'ordinateurs

      L'utilisation de la téléportation pourrait permettre la création d'une nouvelle génération d'ordinateurs.

a- L'ordinateur quantique

      L'ordinateur quantique ne serait plus un simple émetteur-récepteur de téléportation lié à un ordinateur tel que nous le connaissons. La téléportation et la quête d'une disponibilité toujours plus rapide de l'information nous pousserait à adopter la téléportation dans la conception de l'ordinateur en lui-même : l'ordinateur quantique.
      Les différents bus et à terme les composants électroniques seraient remplacés par des organisations de particules jumelles capable d'effectuer instantanément les tâches requises. Cette perspective devrait être alléchante, ne serait-ce que pour les places financières du monde entier.


b- La démocratisation du réseau de l'information

      Avec la mise en circulation d'ordinateurs quantiques, le réseau de l'information peut, avec le temps, devenir accessible à tous. Tout comme aujourd'hui Internet se répand dans le monde entier, l'informatique quantique permettrait à tous de disposer instantanément de toute l'information souhaitée. Seule la difficulté du choix d'une information de qualité demeurerait.

      Un autre scénario plus pessimiste voudrait que le fossé entre pays industrialisés et pays en voie de développement se creuse à l'occasion de la naissance de cette nouvelle technologie. La raison d'être de la téléportation trouverait tellement de force qu'une course à la technologie serait lancée et que toute éventualité de partage des découvertes serait improbable. L'hiatus entre les pays en voie de développement et pays industrialisés s'approfondirait toujours plus.

      Finalement, la téléportation promet des enjeux passionnant et il ne tient qu'à nous de l'exploiter avec sagesse et d'en mesurer les conséquences. Mais avant cela, voyons réellement comment ça marcherait ?








II. TECHNIQUE PERMETTANT LA TÉLÉPORTATION DE L'INFORMATION


La mécanique quantique a introduit la possibilité théorique d'une téléportation de l'information instantanée et sans médiateur. De plus, récemment des chercheurs de l'université d'Innsbruck ont réalisé une expérience vérifiant cette propriété. Nous allons voir de quelle façon ces résultats pourrait nous permettre de façon pratique de repenser le système de l'information actuelle.

1. L'expérience d'Innsbruck

a- Le paradoxe EPR

      Le paradoxe EPR tire son nom d'une expérience conçue par la pensée qui fut proposée en 1935 par Einstein, Podolsky et Rosen et qui était censé démontrer que la mécanique quantique était incomplète. Mais avant d'aller plus avant dans l'explication de cette expérience il faut expliquer deux principes physiques : le principe de Heisenberg et celui de causalité locale.
b- L'expérience d'Innsbruck

      Une équipe de chercheurs de l'université d'Innsbruck a réussi récemment (en décembre 1997) à reproduire l'expérience EPR, et en a tiré des conclusions extrêmement intéressantes.

      En effet, ils ont observé ce que Einstein, Rosen et Polanski croyaient impossible : la transformation de l'état d'une particule, ici un photon, lors du changement de polarisation de sa particule jumelle. Ainsi le principe de la causalité locale serait invalidé.

Voici le schéma de principe de l'expérience :

Le principe de base de cette expérience est simple :

Tout d'abord, on crée deux photons jumeaux (d'état neutre), puis on les dirige vers les deux stations : B pour Bob et A pour Alice.

Alice émet un photon de polarisation 45° qui interagit avec le photon A.

Bob détecte alors immédiatement un photon de polarisation 45°, qui n'est autre que le photon B.

Ceci n'est donc que la mise en place de l'expérience EPR, mais avec des conclusions bien différentes de celle de 1935.

      Cette expérience, réalisée fin 1997, a été vérifiée par d'autres centres de recherche. Ceux ci ont même réussi récemment à effectuer l'expérience non plus avec des photons, mais avec des particules de matière : des protons (soit un noyau d'hydrogène).


c- Conclusion

      Ainsi grâce à cette expérience, il a été démontré que le paradoxe EPR n'était pas un paradoxe, et donc que l'hypothèse de la causalité locale était fausse. De cette façon, si l'on crée deux particules jumelles et que l'on modifie l'énergie d'une d'entre elle (particule A), l'énergie de l'autre (particule B) est modifiée de la même façon instantanément et quelle que soit la distance qui les sépare. Une simple mesure de l'énergie de la particule B permet alors de connaître l'information donnée sous forme d'énergie à la particule A.

      Le problème de l'application pratique de ces résultats est alors la création des particules, ainsi que leur stabilité. En effet, elles se désintègrent pour la plupart en quelques millièmes de seconde.
      Mais si l'on imagine que l'on puisse un jour prochain, créer facilement des particules jumelles stables et qu'il soit possible de les manipuler, la téléportation de l'information est alors à portée de main.





2. Repenser les réseaux informatiques

a- Qu'est-ce qu'un réseau informatique ?

Le réseau le plus simple est celui qui se compose de deux ordinateurs :

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      De cette façon dans l'ordinateur A, il y a une carte qui code l'information que l'utilisateur veut envoyer à l'utilisateur B en série de bit (0 ou 1), cette information est ensuite envoyée de façon séquentielle par un câble électrique à l'ordinateur B, qui à l'aide d'une carte réseau similaire décode et récupère donc cette information.

      Exemple : Si l'on veut envoyer l'information " 2 " a l'ordinateur B, par l'ordinateur A, voici ce qu'il va se passer de façon schématique :
  1. " 2 " va être envoyer à la carte A
  2. La carte A va transformer " 2 " en binaire, soit 1.0
  3. Le câble va être alimenté : état 1 par la carte A.
  4. La carte B, va récupérer l'information 1.
  5. Le câble ne va plus être alimenté : état 0 par la carte A.
  6. La carte B, va récupérer l'information 0.
  7. La carte B, va transformer 1.0. (l'information reçue) en " 2 ".
  8. " 2 " va être envoyer à l'ordinateur B.
      Bien entendu des réseaux comme l e réseau Internet, entre autre utilise une architecture tout autre, ainsi un ensemble d'ordinateur est relié à un super ordinateur qui va gérer l'ensemble de ce sous réseau, ce super ordinateur faisant lui-même partie d'un ensemble dépendant d'un super super ordinateur, et ainsi de suite, de façon hiérarchique. (voir figure 1).

      On voit sur le schéma suivant qu'un réseau n'est en fait que plusieurs ordinateurs reliés à un autre qui fait partie d'un autre ensemble. Ainsi l'information peut être transmise d'un ordinateur à l'autre par des réseaux téléphoniques (via modem), hertzien ou encore par de simple câble (optique ou électrique). C'est moyen de transport sont comme nous l'avons vu relativement lent, nous allons donc voir comment remédier à cela.
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b- Mise en place de nouvelles cartes réseaux

      Ces caractéristiques seront mises en correspondance avec des états physiologiques précis, c'est pourquoi nous les rappelons.
Les rythmes électriques observables

      Les rythmes électriques présents dans le cerveau d'un adulte et d'un enfant à partir de 15 ans sont : a b q. On n'évoque pas ici le rythme d : celui-ci apparaît en état de sommeil profond. Il est normal chez les enfants éveillés. Cependant, les ondes d indiquent un dommage profond quand elles sont produites chez un adulte éveillé.





3. Choix du paramètre : l'électroencéphalogramme

Présentation de l'électroencéphalogramme

      L'électroencéphalogramme (EEG) est la trace électrique du cerveau : on l'obtient en enregistrant les différences de potentiel qui existent en permanence entre les cellules cérébrales.
      L'EEG représente l'état moyen d'un grand nombre de neurones, ces mêmes états électriques étant captés par une macro-électrode.
      On ne doit donc pas confondre l'EEG avec le potentiel d'action qui représente l'activité électrique d'un seul neurone. Dans ce cas, l'activité électrique est captée par une micro-électrode.
      L'EEG est un examen clinique pratiqué par un neurologue. Il n'est pas difficile à pratiquer, il est courant et non invasif pour l'individu. C'est un examen de surface : les électrodes sont placées en contact avec le cuir chevelu.


Caractéristiques des rythmes électriques

      Ces caractéristiques seront mises en correspondance avec des états physiologiques précis, c'est pourquoi nous les rappelons.
Les rythmes électriques observables

      Les rythmes électriques présents dans le cerveau d'un adulte et d'un enfant à partir de 15 ans sont : a b q. On n'évoque pas ici le rythme d : celui-ci apparaît en état de sommeil profond. Il est normal chez les enfants éveillés. Cependant, les ondes d indiquent un dommage profond quand elles sont produites chez un adulte éveillé.



4. Corrélation entre l'électroencéphalogramme et l'état psychologique de l'individu

D'une manière générale, le sommeil peut avoir une influence mais ce cas ne nous intéresse pas ici.

Influence de l'attention et de la connaissance de l'individu :

      Un rythme a ample, régulier correspond à un repos sensoriel et à une détente intellectuelle.
      Le rythme devient plus rapide et désynchronisé si l'attention de la personne se fixe sur quelque chose de précis.


Influence des faits affectifs et stressants :

      En soumettant le sujet à un état de tension affective, on remarque un blocage du rythme a. Plus l'intensité du stimulus est forte, plus le blocage dure. On peut remarquer que ce blocage aura lieu alors que l'individu a les yeux fermés.
      Les individus anxieux et stressés ont donc une désynchronisation totale du rythme a. En effet, les neurologues constatent fréquemment un blocage de ce rythme quand le patient est mis en contact avec l'appareillage électroencéphalographique. Une mise en confiance progressive peut faire apparaître le rythme mais le blocage peut durer plus longtemps que prévu.

      Par ailleurs, les sujets ayant des réactions émotionnelles excessives ont des bouffées q qui surviennent après le déblocage du rythme a : ainsi, les ondes a réapparaissent avec une amplitude plus importante que la normale.

      A présent, intervient le rôle du rythme q dans l'activité globale. Ce rythme est produit chez les enfants et les adultes en état de stress émotif. Aussi pouvons-nous mesurer ces pics d'onde q pour déterminer une période de stress chez l'individu.

      Conclusion :
      La désynchronisation a coïncide avec la période où se déclenchent les phénomènes physiologiques relatifs à l'émotion de l'individu. C'est une période d'excitation. Les réapparitions d'un rythme a synchronisé et des ondes q montrent que le comportement de l'individu s'est ajusté à l'événement stressant.





5. Le dispositif

Casque et montage d'électrodes associé

      Un montage en dérivation est possible sur le cuir chevelu car les pulsations des neurones trouvent des tissus conducteurs qui les transmettent jusqu'au scalp.
      Le seul obstacle serait le sébum présent naturellement aussi doit-il être dégraissé à l'alcool. De plus, on utilise une colle spéciale pour ne pas irriter la peau car les électrodes doivent tenir toute la journée.
      Nous avons imaginé un casque ergonomique constitué d'un montage classique et simple d'électroencéphalographe c'est à dire 8 électrodes (appartenant au montage) plus 4 électrodes de référence (le montage est différentiel). Les fils des électrodes peuvent être regroupés et maintenus par un élastique.
      Remarque : nous avons appris durant l'exposé oral qu'il existe aujourd'hui des électrodes sans fils ce qui simplifierait notre montage.

      Dans notre dispositif, l'individu porte le casque toute la journée : on considère alors que les événements stressants ne vont survenir que quand il va quitter son domicile. Nous ne nous intéressons pas a priori à examiner son EEG au cours des cycles de sommeil (sauf s'il présentait en plus de son état de stress des problèmes dans les rythmes de son sommeil).


Détection de la désynchronisation du rythme a et de l'apparition du rythme q

      Le dispositif permet de rassembler les faits stressants pour l'individu au cours de la journée.
      Ainsi, le casque est relié à un tiroir d'acquisition des données contenant un logiciel relevant le signal EEG au cours du temps.
      Aujourd'hui, les tiroirs de ce type qui existent ont la forme d'une carte bleue. Des montages neurologiques d'au moins deux cents électrodes existent à la date d'aujourd'hui c'est pourquoi notre montage à 12 électrodes ne pose pas de problèmes

      Cette carte de conversion numérique contient finalement 12 voies d'acquisition ce qui se présente sous la forme d'un boîtier portatif fixé à la ceinture de la personne.
      Le soir, l'individu connecte la carte d'acquisition des données à un PC.
      Ces données sont automatiquement enregistrées en parallèle avec le planning des activités de la personne.
      Le logiciel sort alors la courbe : " écart d'apparition du rythme q " en fonction du "temps ". Cet écart représente les variations entre les rythmes synchronisés et désynchronisés ainsi que les écarts entre les périodes de stress émotif et de calme émotif.

      Le niveau zéro de l'appareil (état synchronisé) est établi pour une situation de repos de l'individu, le matin, quand il est "calme ", de plus, il faut qu'il ait les yeux fermés.
      Un indicateur met en évidence les désynchronisations relevées au cours de la journée ainsi que les apparitions de rythme q. Un cadre peut aussi apparaître et résumer l'activité qui était en cours à ce moment-là.

      Remarque :
      Après des recherches ultérieures à l'exposé, nous nous sommes aperçus que la désynchronisation du rythme a témoignait d'un état de stress mais à condition que les yeux de l'individu soient fermés (c'est à dire pas de réception oculaire). Aussi ce codage est-il utile pour l'étude du stress de l'individu pendant des périodes de "pseudo-repos ", les yeux fermés. Notre mécanisme, qui fonctionne la journée, s'applique alors à l'apparition et à la disparition du rythme q.


Codage des activités de l'individu concerné

Schéma du dispositif











III. CONSÉQUENCES COGNITIVES


1. Le rapport de l'utilisateur à la machine

Retrouver l'origine du stress

      L'appareil n'est pas une thérapie en soi, mais un moyen pour l'utilisateur. Le but du dispositif est de permettre à celui-ci de recréer l'environnement facteur de stress :

      Le casque enregistre les différentes désynchronisations de fréquence des ondes téta du cerveau, significatives de stress chez l'individu. Lorsqu'il désire analyser les enregistrements effectués par la machine, l'utilisateur peut connecter le casque à un ordinateur, qui sera capable de sortir une courbe relatant des différents "pics " de stress qu'il a pu connaître pour une durée déterminée.

      Mais la machine n'a pas et ne saurait avoir un rôle d'analyse des données. Tout au plus pourra-t-elle effectuer des comparaisons et des rapprochements, selon des informations que l'utilisateur aura lui-même fournit (comme par exemple son emploi du temps pour la journée, voire sur la semaine).

      Lui seul peut se replacer dans la situation environnementale susceptible d'être la cause d'un des "pics " de stress. Les graphiques que la machine lui fournit vont l'aider dans son effort de "remise en conditions ".

      Nous avons de plus imaginé un boîtier électronique qui pourrait lui être utile pour noter les heures exactes des différentes phases de la journée qui lui sembleraient être des situations susceptibles d'être facteur de stress. (Nous pensons que cet exercice, malgré tout, ne focaliserait pas l'individu sur l'appareil au point de fausser les mesures).

            => L'utilisateur a donc un important travail mental à effectuer s'il veut retrouver les origines de son stress, afin d'utiliser l'appareil à bon escient.


Une démarche active et personnelle

      L'utilisation d'un tel appareil et sa nature même demande un gros travail de la part de la personne qui l'emploie. L'activité de la machine est dans sens limitée : en effet elle s'arrête à la simple élaboration du graphique du "taux de stress de l'individu " à partir de la variation de fréquences des ondes téta.

      C'est dans cette optique que le rapport de l'utilisateur à la machine acquiert une dimension bien particulière, car l'individu possède un rôle véritablement actif dans le maniement de l'appareil. L'analyse se fait par l'individu et la mise en situation ne peut-être faite que par lui car elle concerne des faits personnels voire intimes : on ne peut que très vaguement généraliser sur les circonstances qui peuvent stresser les êtres. Bien évidement, la mort d'un proche ou la perte d'un emploi sont toujours cause de stress. Néanmoins, nous nous intéressons ici tout particulièrement aux situations stressantes de la vie quotidienne de l'individu qui peuvent en apparence ne pas sembler significatives : leur mise en évidence dans le cadre de l'utilisation de l'appareil engendre une démarche personnelle. (Même si elles peuvent être également des situations dont l'individu n'a pas conscience de leur "potentiel" stressant).

       Il est d'autre part véritablement responsable de l 'évaluation du caractère stressant ou non des situations qu'il prend en compte au cours de la journée (notamment à travers le repérage des moments de la journée potentiellement stressant, mais aussi par l'utilisation de boîtier électronique).


Une réflexion de l'individu sur lui-même

      L'utilisateur doit effectuer une difficile activité réflexive : en interprétant les graphiques et les "pics " de stress, ce n'est rien d'autre que sa propre personne qu'il cherche à analyser.

      Le moins aisé est d'être très objectif dans ses interprétations : il est particulièrement difficile de partir d'une image de soi-même sans a priori et préjugés qui pourraient fausser les analyses, ce qui semble être des plus normal, nul n'étant sensé "s'ignorer " complètement. De mauvaises interprétations des situations pourraient être les conséquences de conclusions trop vite tirées. Dans ce cas on peut toujours avoir recours à l'aide d'un spécialiste : ses connaissances sur le stress et le recul qu'il a par rapport à la situation peuvent être d'un grand secours.

      Cette activité, à savoir une analyse personnelle des situations stressantes, est d'autant plus intéressante qu'elle permet à l'individu de prendre du recul par rapport à lui-même.

            => Comment dès lors mettre à profit ces commentaires et analyses effectués ?





2. Une prise de conscience qui ouvre la porte à d'éventuelles thérapies

      Les analyses effectuées par l'utilisateur doivent lui permettre, en cas de bonne utilisation de l'appareil, de tirer un certain nombre de conclusions personnelles concernant "son " stress : quand ? Pourquoi ? Quelles circonstances ? L'appareil permet une véritable prise de conscience de son stress, de manière individuelle.

      Le Schéma suivant représente un bilan des différentes thérapies à adopter une fois cette prise de conscience acquise.


Traitement seul : utilisation de l'appareil

      Apprendre à résister au stress :

      C'est probablement ce à quoi aspire l'appareil : faire prendre conscience à l'individu des conditions génitrices de stress chez lui, dans son cas particulier. Ceci sera possible par l'analyse des courbes fournies par le dispositif. Puis, dans un deuxième temps, il devra réaliser un processus d'introspection sur lui-même en vue d'accroître sa résistance au stress. (La résistance au stress se définit comme étant le niveau au-dessus duquel l'individu ressent une gêne).
      Il pourra enfin savoir ce qui a déclenché le stress, et quelles situations spécifiques à l'individu sont susceptibles d'être cause de stress. Mieux maîtriser ses réactions, être moins irritable et fatigué.

      La simple connaissance de son niveau de stress, même s'il ne constitue pas une gêne consciente, permettra à l'individu d'appréhender les situations, d'être conscient de l'évolution de ce niveau, de savoir s'il atteint le seuil de la souffrance due au stress en apprenant à le situer.

      L'appareil lui permettra également de cultiver sa confiance en soi, intimement liée au taux de stress d'un individu. En effet, un être plus confiant aura une résistance au stress plus élevée qu'un autre.
      Evidement augmenter sa confiance en soi n'est pas aisé et demande du temps et de la patience, néanmoins nous pensons que l'appareil y contribue, par le fait qu'il permet aux gens de mieux se connaître.

            => Si le sujet est trop faible pour "guérir " son stress de lui-même, il peut avoir recours à des médecins, généralistes ou plus spécialisés pour l'aider. Le dispositif apportera malgré tout des informations importantes pour la réussite de la thérapie.

Bilan des différentes stratégies thérapeutiques


NB : En cas de problèmes de personnalité au cours des différents traitements, ce qui est fréquent, il peut arriver que le sujet soit contraint à consulter un psychanalyste dans certains cas extrêmes.


Soigner le stress : les thérapies existantes

Le médecin généraliste :

      Il peut proposer des médicaments classiques (3 classes sont efficaces : les antidépresseurs, les tranquillisants, et les bbloquants) ou homéopathiques, qui s'accompagne d'une thérapie de soutien du patient.

Le spécialiste :

      Après avoir élaboré un projet thérapeutique avec le patient, il développe la thérapie sur plusieurs plans :

      L'absorption de médicaments et les thérapies de soutien sont conservées.
En revanche, le traitement s'accompagne d'importantes séances de psychothérapie (soin de l'esprit) englobant : Exercices physiques

      Il existe bien sûr les plus classiques mais souvent efficaces méthodes de relaxation : NB : la relaxation est le contrôle des réactions physiologiques et de l'anxiété qui permet de limiter le stress et de faire baisser la tension nerveuse.

            => Le dispositif peut toujours être d'une aide non négligeable dans l'ensemble de ces méthodes curatives : il se présente comme un complément qui permet une approche plus aisée du problème.





3. Les limites du dispositif

Gênes occasionnées par le port du casque

Justesse des valeurs








CONCLUSION


     Pour terminer, nous tenons d'abord à rappeler que ce dispositif ne constitue pas une thérapie : Il permet à l'individu qui le porte de prendre conscience des facteurs qui le stressent.

     La limite de notre dispositif n'est autre que l'individu lui-même puisqu'il doit "s'auto-évaluer " et comprendre les événements qui le stressent.

     Enfin, nous avons aussi envisagé l'utilisation de l'appareil dans le cas où la personne croit ne pas être stressée, dans des situations "normales " où le caractère stressant n'est pas évident.











BIBLIOGRAPHIE


La physiologie du système nerveux central :
      Auteur : G. Morin
      Edition Masson (1980)


Une introduction aux neurosciences cognitives :
      Auteur : Jean Delacour
      Edition De Boeck Université (1998)


Principes d'anatomie et de physiologie :
      Auteur : Tortora Grabowski
      Edition De Boeck Université (1994)


Web :
      Adresse Medline, sites " EEG et Stress "