D'octobre 1914 à mars 1917, le front se stabilisa sur une ligne passant par Lassigny, Ribécourt-Dreslincourt et Tracy-le-Mont. Pendant ces deux années d'occupation, l'armée ennemie vécut sur les villes et les villages du Noyonnais, préparant les offensives, organisant la défense. Les forces françaises, quant à elles, s'efforcèrent de contenir l'envahisseur. De nombreux vestiges subsistent de cette guerre de position (carrières aménagées, postes de commandement, blockhaus, observatoires, abris, mais aussi cimetières, hôpitaux).
 

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Le bunker allemand SZ247 de Dreslincourt. 
© Coll. Patrimoine de la Grande Guerre. 

En mars 1917, les Allemands se replièrent sur la ligne Hindenburg non sans avoir pratiqué de nombreuses destructions sur leur passage. Les Alliés occupèrent alors pendant un an les anciennes positions allemandes. Il reste de cette période de nombreux témoignages.
Le 21 mars 1918, l'Allemagne reprit l'offensive. La tragique agonie du Mont-Renaud (mars/avril 1918) et l terrible bataille du Matz (juin 1918) demeure présente dans les mémoires. De nombreux monuments glorifient le courage de nos soldats qui arrêtèrent l'armée allemande en marche sur Paris.

Les victoires alliées de l'été et de l'automne 1918 repoussèrent l'ennemi bien au-delà de la ligne Hindenburg.

Le 11 novembre suivant, l'armistice était signé à Compiègne.

Ribécourt-Dreslincourt garde la marque de ce terrible conflit. Aujourd’hui l’Association Patrimoine de la Grande Guerre s’efforce à mettre en valeur les vestiges de cette période tragique de notre histoire. Cet itinéraire retrace à travers des vestiges et des monuments, les événements de la Grande Guerre dans la commune.
 

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Ribécourt, la rue principale en 1918.
© Coll. Patrimoine de la Grande Guerre.

 
 
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Dreslincourt, le château en 1910.
© Coll. Patrimoine de la Grande Guerre.

L’église de Ribécourt.

 
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L’église St Rémi de Ribécourt avant la Grande Guerre
© Coll. Patrimoine de la Grande Guerre.

L’église fut consacrée le 22 mai 1887 par Monseigneur Péronne Evêque de Beauvais en remplacement de l’ancienne devenue vétuste. Cependant sa durée de vie fut éphémère puisque la dernière messe fut donnée en 1915, seulement vingt-huit ans après son baptême.

Le mardi 14 septembre 1914, alors que les Allemands battent en retraite, des cyclistes français partent en reconnaissance en direction de Noyon. Mais à peine sont ils arrivés en haut de la rue de Paris que des coups de fusils Mauser les couchent à terre. Les balles se perdent dans les piliers extérieurs de l’église, la marquant de ses premiers éclats.

Après trois jours de combat, les Français évacuent Ribécourt afin de préparer dans de meilleures conditions la prochaine offensive.

L'église est sans dessus-dessous, des équipements militaires et des vivres souillent le sol. Les bancs sont cassés et retournés. Les vitraux n’existent plus et les premières brèches dûes au bombardement de ces derniers jours font leurs apparitions.

Sous la pression française, les Allemands quittent Ribécourt puis établissent leur première ligne à Dreslincourt. Cette situation restera inchangée jusqu’en 1917, signant ainsi la destruction des deux villages.

Les bombardements de septembre et octobre 1914 anéantirent le clocher de l’église de Ribécourt, rendant ainsi impossible toute observation. Cependant les offices dominicaux continuèrent malgré le danger que représentait la charpente suspendue à la voûte. Une quinzaine d’habitants ainsi que de nombreux soldats y assistèrent régulièrement jusqu’au 26 avril 1915, date de la dernière messe avant l’évacuation des habitants.
 
 

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L’église de Ribécourt en 1915.
© Coll. Patrimoine de la Grande Guerre.

Pendant cette première période d’occupation, les Allemands sachant le bourg fortement occupé et fortifié par de nombreuses barricades, envoyèrent régulièrement plusieurs salves d’obus sur l’église et ses alentours. Les combats de 1918 achevèrent sa destruction.

Après la guerre, certaines personnes virent un miracle en la statue de St Rémi qui bien que mutilée des deux mains par un éclat d’obus, subsistait dans sa niche à six mètres de hauteur. (Celle-ci est d’ailleurs toujours visible).

En 1927, Il fut décidé que l’église serait reconstruite à l’identique.
 
 

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1914-1918, chronologie d’une destruction.
© Coll. Patrimoine de la Grande Guerre.

Après trois ans de travaux, l’église St-Rémi de Ribécourt fut remise au culte le 23 mars 1930 par Monseigneur Le Senne qui la consacra et procéda au baptême des trois nouvelles cloches.
 

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Les trois nouvelles cloches
© Coll. Patrimoine de la Grande Guerre.

Le château de Ribécourt.

 
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Le Château de Ribécourt vers 1910.
© Coll. Patrimoine de la Grande Guerre.

Edifié par le Comte Nonant de Raray au 18ème siècle sur les restes d’un ancien château, l’actuel Lycée Horticole fut successivement la propriété du Chevalier de Migieu, Marquis de Savigny, Etienne Gassot, chevalier Vicomte de la Vienne, François-Raymond Aimerie, Comte de Narbonne Pelet puis à leur fils Théodore qui mourut célibataire en 1901.

Ce dernier sans descendant direct, la propriété fut légué à sa nièce Melle Alyette Lareinty-Tholozan.

Bien que souvent pris pour cible par l’artillerie allemande, le château ne subit que peu de dommages pendant la Grande Guerre. Il servit à plusieurs reprises de Poste de Commandement au 38ème R.I. pendant la période 1914/1917, puis de camp de prisonniers en 1919.

Sa dernière propriétaire, Mademoiselle Alyette de Lareinty-Tholozan fut décorée de la Croix de Guerre puis de la Croix de la Légion d’honneur. En 1920, Elle fit don de la propriété au Ministère des Anciens Combattants pour la rééducation des mutilés.
 
 

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Mademoiselle Alyette de Lareinty-Tholozan
© Coll. Patrimoine de la Grande Guerre.

Unique héritière du domaine de Ribécourt, mademoiselle Alyette de Lareinty-Tholozan déjà décorée de la Croix de Guerre avec trois citations à l’ordre de l’armée, reçue en janvier 1921, la Croix de la Légion d’honneur pour son dévouement pendant le conflit, après avoir fait don de son château au Ministère des Anciens Combattants.
 

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Le village de Ribécourt fut détruit à 70% Si toutes les habitations et les commerces ont été touchées, beaucoup ont été reconstruits. Ainsi une nouvelle poste voit le jour, les cafés sont réouvert, l’usines de colle, de produits chimiques et les briquetteries reprennent leurs productions.
© Coll. Patrimoine de la Grande Guerre.