Glossaire

A-H

Algorithme

L'algorithme est une suite finie de règles formelles que l'on applique à un nombre fini de données, afin de résoudre des classes de problèmes semblables. L'algorithme est une opération itérative et répétable, qui s'enchaîne selon des règles précises sans place pour l'interprétation. Ex. Chercher un mot dans le dictionnaire, effectuer une addition, trouver le trajet le plus court sur une carte, tels sont des algorithmes.

L'algorithme désigne aujourd'hui un programme informatique (la liste d'instructions commune à tous les calculs d'un même type s'appelle précisément un algorithme, soit une série d'opérations élémentaires retranscrites par un code), mais le programme informatique n'est qu'un exemple d'algorithme. La programmation informatique n'épuise pas la question de l'algorithme, en ce sens que l'on ne programme que ce qui relève déjà du champ de l'algorithme, de l'automatisable ou du calculable. Ex. Dans les services téléphoniques, il est possible de remplacer un opérateur humain par une machine à condition qu'on ait programmé les questions/réponses, c'est-à-dire qu'on ait formalisé le script de la conversation.

Asynchrone

Des événements asynchrones se succèdent.

La communication asynchrone suppose que chaque participant intervient l'un après l'autre.

Exemple de technologies pour la communication asynchrone : le courrier électronique, le forum de discussion.

Discrétisation

On parle de discrétisation car le numérique est fondé sur des unités d'information délimitées et indépendantes.

Il n'y a donc pas de réelle continuité dans un ordinateur (hormis le temps) : une ligne numérique est une suite de points discontinus, discrets, comme lorsqu'on écrit des chiffres ; tandis que vous ne parviendrez pas à isoler ces points sur une ligne tracée sur un papier à l'aide d'un crayon...

Selon Bruno Bachimont, le premier niveau du numérique (niveau théorique) se caractérise par deux principes fondamentaux : la discrétisation et la manipulation.

Ecriture

Écrire c'est d'abord inscrire sur un support.

  • En grec, "γράφειν", traduit communément par notre verbe "écrire", signifie plus précisément écorcher, égratigner, tracer des signes, graver.

  • En latin, "scribere" a le même sens, c'est l'action de rayer avec un objet pointu, de tracer, de graver, de creuser avec un poinçon (le "scrupus" est la petite pierre pointue avec laquelle on raye la pierre, le bois ou la cire).

Le terme d'écriture désigne à la fois l'action d'écrire, ce qui est écrit, et le système dans lequel on écrit. Ce système n'est pas seulement symbolique, il est matériel, car l'écriture est technique. Toute écriture, en tant qu'elle est produite, dépend d'un système technique dont la maîtrise est requise et doit être apprise. Un contenu est la forme d'expression interprétable associée à un véhicule matériel ; une inscription est le contenu fixé sur un support ; et un document est l'inscription dans un contexte de production et de réception.

L'écriture dépend de son support (ex. argile, métal, tableau noir, tissu, mur, etc.) ; les différents supports ne définissent pas un même usage de l'écrit. Notre approche de l'écriture (et de la lecture) est issue d'une certaine philosophie qui, pour le dire vite, pense la connaissance à partir de son inscription technique. L'anthropologue Jack Goody qualifiait déjà l'écriture de « technologie intellectuelle », une technologie qui n'est pas seulement un moyen de la parole mais un mode de la pensée. L'écriture, à l'instar de toute technique, est ce qui, en nous plutôt que devant nous, supporte nos actions et nos connaissances.

Hypertexte

L'hypertexte désigne des nœuds d'information reliés par des liens. Les nœuds peuvent contenir du texte, des images, du son, de la vidéo aussi bien que des logiciels ou d'autres formes de données (on parle alors d'hypermedia).

Le Web a été conçu comme un réseau non centralisé d'hypertextes.

Le terme fut inventé en 1965 par Ted Nelson qui désignait par là une écriture non séquentielle, non linéaire.

I

Interconnexion

L'interconnexion désigne le fait qu'il soit possible de :

  • identifier des nœuds (adressabilité),

  • établir des liens entre eux (manipulabilité),

  • stocker et faire circuler de l'information (adressabilité, manipulabilité).

L'interconnexion de réseaux, au sens informatique, a comme conséquence :

  • ubiquité

  • accès simultané en lecture

  • écriture collaborative : accès simultané en écriture

  • intertextualité sans limite a priori

  • méta-discursivité (production à l'infini de discours sur les discours)

  • autopublication (pages personnelles, blogs...)

  • édition (revues, journaux en ligne),

  • etc.

Interface

Une interface définit la frontière de communication entre deux entités.

En informatique, on appelle aussi interfaces des dispositifs fournissant un moyen de traduction entre des entités qui n'utilisent pas le même langage, comme entre un être humain et un ordinateur.

IP'

L'Internet Procole (IP) est une norme qui permet de décrire l'adresse d'un ordinateur identifié sur un réseau.

L'IP est souvent cachée et remplacée par un nom de domaine. Exemple : l'IP 212.89.45.3 utilisable au lieu du nom de domaine www.monsiteweb.net

J-M

Logiciel libre

"L'expression « Logiciel libre » fait référence à la liberté pour les utilisateurs d'exécuter, de copier, de distribuer, d'étudier, de modifier et d'améliorer le logiciel. Plus précisément, cela signifie que les utilisateurs ont les quatre libertés essentielles :

  1. La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0).

  2. La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à vos besoins (liberté 1). Pour ceci l'accès au code source est une condition requise.

  3. La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin, (liberté 2).

  4. La liberté d'améliorer le programme et de publier vos améliorations, pour en faire profiter toute la communauté liberté 3). Pour ceci l'accès au code source est une condition requise."

Source : Free Software Fundation et GNU operating System, Définition d'un logiciel libre, http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.fr.html (consulté le 21/04/2011).

Logiciel libre

"L'expression « Logiciel libre » fait référence à la liberté pour les utilisateurs d'exécuter, de copier, de distribuer, d'étudier, de modifier et d'améliorer le logiciel. Plus précisément, cela signifie que les utilisateurs ont les quatre libertés essentielles suivantes :

  1. La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0).

  2. La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à ses besoins (liberté 1). Pour ceci l'accès au code source est une condition requise.

  3. La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider son voisin (liberté 2).

  4. La liberté d'améliorer le programme et de publier ses améliorations, pour en faire profiter toute la communauté (liberté 3). Pour ceci l'accès au code source est une condition requise."

Source : Free Software Fundation et GNU operating System, Définition d'un logiciel libre, http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.fr.html (consulté le 21/04/2011).

Manipulabilité.

Le numérique a automatisé et formalisé la manipulation. Les pièces du Lego sont devenus des blocs d'information.

La manipulabilité est une propriété fondamentale des technologies numériques. Elle nomme le calcul opéré sur des unités discrètes (la manipulation suppose la discrétisation). L'essence du numérique est celui de tout calcul : ne consister qu'en une pure manipulation de symboles. Entre le monde dit réel et le monde dit virtuel (ce que vous voyez sur votre écran), il y a toujours l'intermédiaire d'un codage arbitraire et d'un calcul qui ne veut rien dire. Cette médiation est une autre manière de dire, à la manière de Bruno Bachimont, que le numérique « ça a été manipulé ».

Dans notre modèle des 3 niveaux du numérique, la manipulabité théorique du numérique (niveau 1) se retrouve au niveau 2 (le programme ou le logiciel d'écriture et de lecture) et au niveau 3 (le document lu) sous la forme de manipulations effectives.

N

Niveau 2. Niveau techno-applicatif

Le deuxième niveau est un formatage technique du premier niveau, c'est le niveau de l'informaticien ou de la manifestation. Le code binaire est transformé par les calculs opérés sur lui en vue d'obtenir des contenus (textes, sons, images, etc.) et des fonctionnalités manipulables (applications logicielles). Il introduit donc une sémantique au sens où les applications offrent des fonctionnalités qui, d'emblée, proposent, voire imposent des choix quant à la manière de manipuler le matériau numérique (contenus) et d'interagir avec lui. Il s'agit de mobiliser le numérique sur des contenus via des formats ; le format correspond à la structuration sous forme calculable ou manipulable du contenu, il spécialise et concrétise l'idéalité du numérique en un espace de manipulation possible défini sur des unités élémentaires fixées par lui.

Niveau 3. Niveau sémio-rhétorique

C'est le niveau de l'interaction. Au-delà du contenu manifesté via des formats de codage, le numérique permet d'interagir avec le contenu et les fonctions du système qui le contiennent. À ce stade, on trouve des schémas d'interaction, des fonctionnalités proposées à l'interaction qui structurent la pratique de l'utilisateur, qui "programment" son usage. De la même manière que l'on a une combinatoire induite par le codage, on a une combinatoire des fonctions d'interaction. Cependant, les pratiques effectives et l'usage détournent ou du moins altèrent ces fonctions prévues à l'avance.

Numérique

Le numérique correspond avant tout à une réalité théorique et technique : il renvoie au codage - binaire - permettant de rendre manipulable des contenus. C'est cet aspect binarisé du contenu qui rend celui-ci transférable sur différents supports et sous différentes formes sémiotiques (texte linguistique, image, son, vidéo).

D'un point de vue théorique, le numérique repose sur deux propriétés fondamentales que sont la discrétisation et la manipulation (Bachimont, 2007). Le numérique se caractérise ainsi par le fait de manipuler un système d'unités discrètes (c'est-à-dire discontinues, séparées, distinctes) indépendantes les unes des autres par des règles formelles de type algorithmique. Des possibles, en termes de manipulation, s'ouvrent alors, notamment lorsque le numérique s'appuie sur la programmation informatique.

Bien sûr, le numérique désigne à présent une réalité à la fois technique et culturelle (Doueihi, 2008). Comme objet manipulable, le numérique renvoie à une constitution technique et fait l'objet de pratiques scientifiques et techniques. Comme contenu, le numérique prend une valeur sémantique, juridique, économique... Il est important de considérer dans leur articulation et leur interdépendance actuelles les aspects techniques et culturels du numérique.

O-S

Paratexte

Le paratexte est un texte de présentation d'une œuvre.

Gérard Genette, qui a créé la notion, distingue d'une part :

  • le paratexte éditorial (couverture, page de titre, commentaire en quatrième de couverture, etc.) ;

  • le paratexte auctorial (dédicace, épigraphe, préface, etc.).

Synchrone

La synchronie désigne le fait que deux événements se jouent en même temps. Exemple de technologies pour la communication synchrone : le téléphone, la visioconférence, le tableau blanc.

Synchrone/asynchrone

La synchronie désigne le fait que deux événements se jouent en même temps.

Exemples de technologies pour la communication synchrone : le tableau noir, le téléphone, la visioconférence.

A l'inverse deux événements sont dits asyncrhones lorsqu'ils ne se déroulent pas en même temps. On parle aussi de diachronie.

Ex. La télévision est asynchrone lorsqu'elle diffuse un vieux reportage, elle est synchrone lorsqu'elle est diffuse un match de foot en direct.

Lorsque deux milliards d'individus regardent un match en même temps, il y a alors synchronisation des consciences sur un seul et même objet temporel.

Derrière la synchronie spectaculaire (le rêve du direct), il y a toujours une médiation technique (et donc une diachronie).

T-Z

Théorie du support

La théorie du support est sujet à une approche historique, une approche anthropologique, une approche philosophique. Cette dernière a été développée par Bruno Bachimont : "La théorie du support s'articule autour de la thèse centrale suivante : les propriétés du substrat matériel d'inscription ainsi que le format physique de l'inscription, conditionnent l'intelligibilité de l'inscription" (Bruno Bachimont, 2010, pp. 122).

La théorie du support suppose au minimum de comprendre la dimension technique de l'écriture ; elle suppose une certaine approche de l'écriture non dérivable de l'oralité, non logo-centrée. Notre connaissance n'est pas le fruit d'une spéculation mentale indépendante du monde matériel, mais procède directement de notre milieu technique : le type matériel du support d'inscription et les propriétés de transformation et manipulation qui le caractérisent sont corrélés à un type particulier de rationalité et de manière de penser. Selon cette théorie, toute technologie procède à la fois des sciences de la nature et des sciences de la culture.

URI/URL

URI (Uniform Resource Identifier) : chaînes de caractères respectant une norme du Web afin d'identifier une ressource. Exemples (tirés de wikipédia, article URI) :

  • ftp://ftp.is.co.za/rfc/rfc1808.txt

  • http://example.org/URI/absolu/avec/chemin/absolu/vers/une/ressource

  • chemin/relatif/vers/une/ressource

L'URL (Uniform Resource Locator) est un type d'URI utilisé pour le Web.

Web 1, Web2, Web 3

...

Wiki

Un wiki est un site web dynamique dont les pages sont modifiables par les visiteurs.

Le wiki désigne donc le milieu numérique de l'écriture collaborative.