Jouer des modèles...

Téléchargez le fichier au format MS Powerpoint [ppt].

Vous avez déjà tous réalisé une présentation Powerpoint pour un exposé oral. Ici, cet outil logiciel n'est pas utilisé dans cette optique mais pour créer une œuvre poétique.

C'est en même temps une réflexion sur le rapport entre :

  • les possibles et contraintes techniques de l'architexte[1] ;

  • la créativité linguistique et poétique.

Une diapositive de "I know a powerpoint poem"

Question

Repérez dans l’œuvre différents effets que vous utilisez vous-mêmes dans vos présentations Powerpoint. Qu'apportent-ils ici ?

Solution

Effets

Plusieurs effets : répétition, apparition (progressive, brève), disparition, glissements, zooms, inclinaison, arrêt, etc.

L'unité du sens éclate, elle s'étale sur plusieurs diapositives (slides) dont la temporalité est variable ; la linéarité est rompue.

A vous de jouer !

Un bon moyen de comprendre ce que vous pouvez faire et ne pas faire sur PowerPoint consiste à créer votre propre poème avec ce logiciel.

Question

Est-ce que cette œuvre échappe aux contraintes du logiciel de présentation Powerpoint ?

Solution

Le caractère poétique de ce texte est très limité, mais c'est un exemple assez parlant d'un usage détourné d'un logiciel, pour produire des effets de sens différents. Cette création joue sur les contraintes simples de Powerpoint : centralité des messages, qui doivent être courts et concis, sobres, etc. Elle n'échappe pas au modèle (architexte), elle joue de ses contraintes.

When I was president.

Alan Bigelow a crée une œuvre dont voici la version française.

Cette création a été réalisée avec Flash / Sound Studio / Photoshop. Il s'agit d'une écriture contrainte, avec 9 sections construites sur le même modèle.

When I was president, page d'accueil

Question

Pourquoi peut-on dire que le travail d'Alan Bigelow repose sur un modèle de document ou d'écriture (bref, sur un architexte) ?

Solution

Car il repose sur la répétition d'un même modèle éditorial, d'une même architecture formelle.

  • une musique ;

  • un texte court qui apparaît mot après mot en très grandes lettres et décrit les prouesses réalisées par l'ex-président ;

  • une image de fond en plein écran ;

  • une image qui apparaît.

La répétition du modèle (forme du document) fait écho à la répétition du message (contenu du document).

L'artiste a transformé des contraintes en dispositif narratif.

Question

Pourquoi peut-on dire que le modèle est rompu  ?

Solution

L'œuvre n'impose pas un récit, puisque le lecteur peut choisir l'ordre des séquences qu'il visionne. Cependant, l'ordre du récit est suggéré, et il convient de finir par la dernière diapositive.

Or le message final, pourtant semblable aux neuf autres, semble la clé de voûte de l'ensemble, comme si le contenu voulait échapper au modèle dans lequel il est enfermé.