Glossaire

A

Adressabilité

L'adressabilité désigne d'abord le fait que toute unité d'information, tout document électronique a une adresse. Les entités qui composent un document numérique étant indépendantes et distinguables de manière univoque, il est possible de leur attribuer une adresse unique. Cette adresse ouvre la possibilité d'accéder directement n'importe où dans le contenu.

L'adressabilité s'actualise dans la fonction d'indexation qui permet d'associer des métadonnées (par exemple des commentaires dans un traitement de texte) à n'importe quelle partie d'un document numérique, y compris le mot d'un texte ou l'image d'une vidéo.

L'adressabilité du support numérique permet à la fois son hypertextualisation et son intégration dynamique.

Ex. Mashup qui permet de construire un contenu web composite par intégration de morceaux d'autres sites web ;

Ex. Netvibes qui permet de créer un portail donnant accès aux contenus de sites tiers ;

Ex. GoogleMap qui permet d'intégrer des ressources web distantes.

Algorithme

L'algorithme est une suite finie de règles formelles que l'on applique à un nombre fini de données, afin de résoudre des classes de problèmes semblables. L'algorithme est une opération itérative et répétable, qui s'enchaîne selon des règles précises sans place pour l'interprétation. Ex. Chercher un mot dans le dictionnaire, effectuer une addition, trouver le trajet le plus court sur une carte, tels sont des algorithmes.

L'algorithme désigne aujourd'hui un programme informatique (la liste d'instructions commune à tous les calculs d'un même type s'appelle précisément un algorithme, soit une série d'opérations élémentaires retranscrites par un code), mais le programme informatique n'est qu'un exemple d'algorithme. La programmation informatique n'épuise pas la question de l'algorithme, en ce sens que l'on ne programme que ce qui relève déjà du champ de l'algorithme, de l'automatisable ou du calculable. Ex. Dans les services téléphoniques, il est possible de remplacer un opérateur humain par une machine à condition qu'on ait programmé les questions/réponses, c'est-à-dire qu'on ait formalisé le script de la conversation.

Analogique/numérique

L'analogique et le numérique sont deux procédés pour transporter et stocker des données (audios, photos, vidéos...). Après un transport et un stockage en numérique, tout signal (vidéo ou audio) devra revenir à sa forme analogique de départ. Dans le domaine de l'audio et de la vidéo, le numérique ne sert donc qu'au transport, au stockage et au traitement des données. Pour mesurer, évaluer ou capter un phénomène, il est obligatoire de disposer d'une interface analogique.

  • Ex. Un microphone, le dispositif optique d'une caméra, d'un microscope, une unité de radiologie... sont autant de dispositifs analogiques.

  • Ex. Même sur un appareil photo numérique, l'analogique demeure pour capter l'information.

  • Ex. Un signal audio est toujours reconverti de numérique en analogique pour ensuite être amplifié. Nos oreilles ne peuvent pas entendre en numérique !

L'analogique est une technique qui utilise la variation d'une grandeur physique, par exemple la tension électrique ou les variations de pression acoustique, et la reproduit de manière analogue à la source.

Un système analogique convertit les informations en une autre valeur qui varie de façon analogue à la source, alors qu'un système numérique convertit les informations en une liste prédéfinie, échantillonnée, et donc limitée de valeurs. Une grandeur physique, telle qu'un signal électrique ou la hauteur du mercure dans un thermomètre, peut être représentée numériquement, par quantification et échantillonage.

Architexte

L'architexte est une écriture de l'écriture, une écriture des conditions de l'écriture, une mise en forme de celle-ci.

On doit le terme d'architexte à Gérard Genette qui signifiait par là des modèles généraux de production de textes. La notion fut réélaborée par Yves Jeanneret et Emmanuël Souchier à propos de logiciels informatiques.

« Du banal traitement de texte au logiciel d'écriture multimédia, on ne peut produire un texte à l'écran sans outils d'écriture situés en amont. Ainsi le texte est-il placé en abîme dans une autre structure textuelle, un "architexte", qui le régit et lui permet d'exister. Nous nommons architexte (de arkhè, origine et commandement), les outils qui permettent l'existence de l'écrit d'écran et qui, non contents de représenter la structure du texte, en commandent l'exécution et la réalisation. Autrement dit, le texte naît de l'architexte qui en balise l'écriture.

Structure hybride, héritée tout à la fois de l'informatique, de la logique et de la linguistique, l'architexte est un outil d'ingénierie textuelle qui jette un pont nécessaire entre la technique et les langages symboliques.

Un traitement de texte, qui intègre des outils d'écriture, des polices typographiques, des mises en page automatiques, ou des correcteurs de textes, un navigateur qui structure les modalités d'accès à des ressources documentaires, un "logiciel auteur" multimédia qui gère les rapports de l'image et du texte, les "cookies" qui enregistrent les choix du lecteur pour lui proposer préférentiellement certains textes... autant d'architextes qui régissent les niveaux les plus divers du circuit de l'écrit : rédaction, édition, documentation, lecture... » (Souchier, Jeanneret, Le Marec, 2003, pp. 23-24)

L'espace de mise en forme de l'écriture qu'est un architexte est à la fois technique, sémiotique et social.

B-C

Clonabilité

La clonabilité d'un document électronique, à la différence de la clonabilité d'un mammifère, est parfaite. La copie d'une information numérique est toujours soit parfaite (si la séquence binaire est identique) soit fausse (si le support présente un défaut physique par exemple, ou qu'un algorithme de copie n'a pas fonctionné). La validité d'une copie peut être vérifiée et, si une copie est bonne, rien ne permet de la distinguer de l'original. La notion même d'original n'a plus de sens autre que chronologique.

Cette clonabilité de l'écriture numérique permet de dupliquer/modifier, déplacer, de conserver la mémoire des étapes d'élaboration d'un document et éventuellement de les synchroniser ensuite (ex. des wikis). Le support numérique permet à un même contenu d'être présent à plusieurs endroits en même temps, il a le don d'ubiquité. On peut ainsi en permettre une diffusion multiple, sans perte et sans coûts, une écriture collaborative.

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D-E

Discrétisation

On parle de discrétisation car le numérique est fondé sur des unités d'information délimitées et indépendantes.

Il n'y a donc pas de réelle continuité dans un ordinateur (hormis le temps) : une ligne numérique est une suite de points discontinus, discrets, comme lorsqu'on écrit des chiffres ; tandis que vous ne parviendrez pas à isoler ces points sur une ligne tracée sur un papier à l'aide d'un crayon...

Selon Bruno Bachimont, le premier niveau du numérique (niveau théorique) se caractérise par deux principes fondamentaux : la discrétisation et la manipulation.

Dispositif

Un dispositif peut être défini de manière minimale comme une technique de spatialisation du temps ; il détermine, par sa configuration spatiale, un comportement temporel. En règle générale, un dispositif technique est reproductible, planifié, manipulable.

Les dispositifs techniques structurent et sont structurées par les usagers effectuant des stratégies d'appropriation qui sont autant de stratégies de déplacement et de détournement.

Un dispositif peut être également entendu comme un agencement socio-technique ;c'est une machine à faire voir, une machine à faire sens, une machine à faire dire. Le dispositif étant un écheveau de dits et de non-dits (Foucault), il s'oppose à la conception logocentrée de la communication et à la conception langagière de la délibération. Le concept de dispositif accompagne un attachement à la dimension technique des objets concrets matérialisant les processus communicationnels.

Données/métadonnées

Une métadonnée est une donnée sur un document (par exemple une fiche de bibliothèque). Avec le numérique les métadonnées ne sont pas seulement documentaires, mais aussi machiniques ou automatiques.

Le document et sa fiche sont liés par le même identifiant (par exemple le numéro d'inventaire d'un livre).

Sur internet : application centrale de la notion d'identifiant (ex. uri, code abstrait qui ne renvoie pas nécessairement à un url).

Les méta-données peuvent être détournées.

Ecriture

Écrire c'est d'abord inscrire sur un support.

  • En grec, "γράφειν", traduit communément par notre verbe "écrire", signifie plus précisément écorcher, égratigner, tracer des signes, graver.

  • En latin, "scribere" a le même sens, c'est l'action de rayer avec un objet pointu, de tracer, de graver, de creuser avec un poinçon (le "scrupus" est la petite pierre pointue avec laquelle on raye la pierre, le bois ou la cire).

Le terme d'écriture désigne à la fois l'action d'écrire, ce qui est écrit, et le système dans lequel on écrit. Ce système n'est pas seulement symbolique, il est matériel, car l'écriture est technique. Toute écriture, en tant qu'elle est produite, dépend d'un système technique dont la maîtrise est requise et doit être apprise. Un contenu est la forme d'expression interprétable associée à un véhicule matériel ; une inscription est le contenu fixé sur un support ; et un document est l'inscription dans un contexte de production et de réception.

L'écriture dépend de son support (ex. argile, métal, tableau noir, tissu, mur, etc.) ; les différents supports ne définissent pas un même usage de l'écrit. Notre approche de l'écriture (et de la lecture) est issue d'une certaine philosophie qui, pour le dire vite, pense la connaissance à partir de son inscription technique. L'anthropologue Jack Goody qualifiait déjà l'écriture de « technologie intellectuelle », une technologie qui n'est pas seulement un moyen de la parole mais un mode de la pensée. L'écriture, à l'instar de toute technique, est ce qui, en nous plutôt que devant nous, supporte nos actions et nos connaissances.

écriture de soi, technique de soi

...

F

Firewall

Le pare-feu (firewall en anglais) permet de filtrer les accès Internet à votre ordinateur, par exemple en empếchant l'utilisation de certains protocoles de communication.

Flux et stock

Le flux télévisuel se distinguait de l'archive télévisuelle, seule véritablement considérée comme une trace. Désormais, dans le numérique, le flux et le stock tendent à se confondre. Le stock est un agrégateur de flux et le flux un indexateur de stock. La quantité de traces est d'autant plus considérable que chacune d'elles peut être réindexée, redocumentarisée. Les traces n'engagent pas seulement le stock que vous laissez mais aussi le flux que vous parcourez.

Format

Les formes de l'écriture épousent les contraintes matérielles de leurs supports. Le livre ne formate pas de la même manière que le logiciel informatique. Il est plus que jamais évident que nous écrivons toujours dans des formes qui ont été écrites par d'autres.

Il existe une articulation forte entre format technique (tel ou tel logiciel) et forme sémiotique (mise en scène de contenus).

L'analyse techno-sémiotique sur la forme convoque l'analyse politique sur le formatage, ce pourquoi la question du format est une question sémio-politique. Le milieu de l'écriture est à penser dans le jeu du formatage et de la liberté avec ce formatage.

Ex. Le format technique qu'est PowerPoint donne forme à une certaine idée de la communication inventée par le monde commercial, mais qui a ensuite envahi les universités et formaté un nouveau mode d'enseignement.

G-I

Hadopi

Hadopi est le nom de plusieurs lois légiférant notamment le droit d'auteur sur Internet en autorisant notamment la surveillance des réseaux d'échange de fichiers entre postes individuels (peer-to-peer).

Hypertexte

L'hypertexte désigne des nœuds d'information reliés par des liens. Les nœuds peuvent contenir du texte, des images, du son, de la vidéo aussi bien que des logiciels ou d'autres formes de données (on parle alors d'hypermedia).

Le Web a été conçu comme un réseau non centralisé d'hypertextes.

Le terme fut inventé en 1965 par Ted Nelson qui désignait par là une écriture non séquentielle, non linéaire.

Indexation

Classiquement, un index (comme le doigt de la main) est "ce qui pointe vers". Un index est un élément d'information permettant de gérer des documents dans le cadre de tâches relevant de la recherche d'information. Dans le contexte de l'hypermédiatisation des contenus, on parle plus volontiers de métadonnées.

L'indexation nomme le processus de production d'informations sur un contenu dans le cadre d'une pratique donnée ; elle nomme aussi le résultat de ce processus. En contexte numérique, l'indexation n'est plus seulement une aide à la recherche d'informations, ses usages se diversifient.

En outre, l'indexation peut être manuelle, automatique, ou supervisée (mêlant les deux précédentes).

Interconnexion

L'interconnexion désigne le fait qu'il soit possible de :

  • identifier des nœuds (adressabilité),

  • établir des liens entre eux (manipulabilité),

  • stocker et faire circuler de l'information (adressabilité, manipulabilité).

L'interconnexion de réseaux, au sens informatique, a comme conséquence :

  • ubiquité

  • accès simultané en lecture

  • écriture collaborative : accès simultané en écriture

  • intertextualité sans limite a priori

  • méta-discursivité (production à l'infini de discours sur les discours)

  • autopublication (pages personnelles, blogs...)

  • édition (revues, journaux en ligne),

  • etc.

J-N

Métamoteur

Un méta-moteur ou méta-chercheur est un moteur de recherche qui se base sur les résultats fournis par les autres moteurs de recherche pour en extraire son propre résultat.

Le métamoteur seek affirme que "Chaque fois que vous soumettez une requête au métamoteur, ce dernier explore simultanément d'autres sites de recherche et de contenu afin de reformater les résultats par ordre de pertinence via un algorithme complexe. Bref, c'est comme si vous utilisiez plusieurs moteurs de recherche en même temps".

Il ne faudrait surtout pas croire que le métamoteur est un moteur de recherche absolu ou supérieur : c'est un algorithme, qui comme les autres algorithmes, a ses qualités et ses limites.

Niveau 1. Niveau théorético-idéal

Dans le "modèle des 3 niveaux" que nous avons élaboré, ce premier niveau est celui du numérique comme combinatoire aveugle de signes privés de sens, en l’occurrence des unités discrètes codées en binaire (les 0 et les 1). Ces unités vont ainsi pouvoir être manipulées selon des règles formelles indépendamment de toute sémantique. Le niveau théorético-idéal correspond donc au fait que tout contenu, dès lors qu'il est numérisé, peut être réduit à un code calculable, manipulable, dont la signification éventuelle est arbitraire. Tout algorithme de manipulation peut lui être appliqué y compris pour effectuer des opérations n'ayant aucun sens.

Le niveau 1 est donc un espace sans limite de représentations et de manipulations, c'est le niveau des machines de Turing abstraites. Il ne peut donc être exploité effectivement qu'à travers des concrétisations qui permettront d'avoir prise sur le code, par exemple sous la forme de lettres ou de nombres.

Niveau 2. Niveau techno-applicatif

Le deuxième niveau est un formatage technique du premier niveau, c'est le niveau de l'informaticien ou de la manifestation. Le code binaire est transformé par les calculs opérés sur lui en vue d'obtenir des contenus (textes, sons, images, etc.) et des fonctionnalités manipulables (applications logicielles). Il introduit donc une sémantique au sens où les applications offrent des fonctionnalités qui, d'emblée, proposent, voire imposent des choix quant à la manière de manipuler le matériau numérique (contenus) et d'interagir avec lui. Il s'agit de mobiliser le numérique sur des contenus via des formats ; le format correspond à la structuration sous forme calculable ou manipulable du contenu, il spécialise et concrétise l'idéalité du numérique en un espace de manipulation possible défini sur des unités élémentaires fixées par lui.

Niveau 3. Niveau sémio-rhétorique

C'est le niveau de l'interaction. Au-delà du contenu manifesté via des formats de codage, le numérique permet d'interagir avec le contenu et les fonctions du système qui le contiennent. À ce stade, on trouve des schémas d'interaction, des fonctionnalités proposées à l'interaction qui structurent la pratique de l'utilisateur, qui "programment" son usage. De la même manière que l'on a une combinatoire induite par le codage, on a une combinatoire des fonctions d'interaction. Cependant, les pratiques effectives et l'usage détournent ou du moins altèrent ces fonctions prévues à l'avance.

O-Z

Proxy

Un serveur mandataire (proxy) est un ordinateur qui relaie des requêtes entre un poste client (par exemple votre ordinateur) et un poste serveur (par exemple qui héberge un site web). Ces services de filtrage permettent d'accélérer la transmission de données (via une mémoire en cache), de restreindre l'entrée de données litigieuses (sécurité du réseau local, filtrage), mais aussi de journaliser les sites vus et donc l'activité des internautes ; les serveurs proxy permettent aussi de renforcer l'anonymat des utilisateurs car c'est le serveur qui signe ou crypte les demandes d'accès, lequel peut être situé à l'étranger.

Traçabilité

La traçabilité est une propriété de certains dispositifs numériques qui permet d'enregistrer les différentes interactions réalisées sur un contenu en les datant et en localisant leur source. Elle est, selon les choix de conception, plus ou moins à l'initiative de l'utilisateur, plus ou moins automatisée. La traçabilité suppose l'adressabilité de l'information et son indexation.

Avec le numérique, il est impossible de ne laisser aucune trace. Toutes les données relatives à une personne, même celles qui paraissent privées, comme l'historique de navigation, sont traçables. Toutes les informations déposées sur les profils, les posts, les traces de navigation constituent vos traces numériques. Un bon technicien du web est susceptible non seulement de vous suivre à la trace, mais de rendre visibles de vieilles traces que l'on pensait effacées. Toute activité sur les réseaux est enregistrée et va alimenter des bases de données. Nous sommes dans une économie de services dont nos données sont la monnaie.

Le problème de l'accès aux traces concerne aussi bien Google qu'Hadopi.

Il existe des techniques pour effacer ses traces ou éviter d'en produire, mais elles sont peu utilisées.

L'utilisateur peut faire un usage intéressant de ses propres traces, pour son propre apprentissage, mais cela suppose qu'il développe sa réflexivité technique.

Trois niveaux du numérique (modèle des)

Le numérique comme tel (calculabilité et combinatoire) prend une existence matérielle via l'implémentation et une consistance pratique via la manifestation d'un contenu sous une forme sémiotique perceptible et via l'interaction qu'il permet (Bachimont).

  1. Le niveau théorético-idéal se caractérise par deux principes : discrétisation et manipulation. Ce niveau est celui des machines logiques ou abstraites (machine de Turing). On libère le potentiel calculatoire d'un contenu symbolique au prix d'une coupure radicale avec le sens.

  2. Le niveau techno-applicatif mobilise le codage numérique sur des contenus via des formats et les fonctions qui leurs sont associées.

    Les formats sont des restrictions apportées à l'universalité du numérique pour proposer des fonctionnalités : ouvrir certains possibles tout en en fermant d'autres. Le format correspond à la structuration d'un contenu sous forme calculable ou manipulable, il spécialise et concrétise l'idéalité du numérique en un espace de manipulation possible défini sur des unités élémentaires fixées par lui.

    Ce niveau introduit une sémantique au sens où les applications logicielles offrent des fonctionnalités qui, d'emblée, proposent ou imposent des choix quant à la manière de manipuler le matériau numérique (contenus) et d'interagir avec lui. Cependant, nous ne sommes pas au niveau interprétatif définissant a posteriori les signes et leur sens, mais à un formatage a priori qui prescrit des unités et leur manipulation formelle.

  3. Le niveau sémio-rhétorique est celui où le contenu numérique fait sens pour un utilisateur : les manipulations rendues possibles, les parcours interprétatifs induits, etc.

Chaque niveau a sa tension propre :

  • Le niveau 1 connaît la tension entre le format formel idéal et le substrat physique sous-jacent, c'est la tension de l'implémentation.

  • Le niveau 2 connaît la tension entre le format de codage et la forme d'interprétation, c'est la tension de la manifestation.

  • Le niveau 3 connaît la tension entre les fonctions du système et la pratique d'usage, c'est la tension de l'interaction.