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réalisé pendant la période de formation et
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aux concepts, méthodes, outils et expériences sur les
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Initialisation de la démarche qualité au sein des Etablissements d’Hébergement pour les Personnes Agées Dépendantes (Ehpad) publics du Havre |
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Référence
bibliographique
à
rappeler
pour
tout
usage
:
Initialisation de la démarche qualité au sein des Etablissements d’Hébergement pour les Personnes Agées Dépendantes (Ehpad) publics du Havre. RONCIN Marie, Stage professionnel de fin d'études, MASTER Management de la Qualité (MQ-M2) Université de Technologie de Compiègne, 2009-2010, URL : https://www.utc.fr/master-qualite puis "Travaux", réf n° 133 |
Afin d’améliorer la prise en charge publique des personnes âgées dépendantes de l’agglomération havraise les pouvoirs publics ont décidé, en 2009 de fusionner les deux Ehpad (Etablissements d’Hébergement pour les Personnes Agées Dépendantes) publics de la ville pour ne former qu’une seule structure d’une capacité de 663 lits. Se projet implique un plan de changement avec de nouvelles organisations de travail et sera finalisé grâce à la construction de deux nouveaux locaux. Pour aider cette dynamique de changement, mais aussi pour répondre aux exigences législatives, la mise en place d’une démarche qualité commune est indispensable. La mission de stage qui m’a été confiée est d’initier cette démarche par la rédaction d’un projet de vie commun aux deux structures conformément aux recommandations de l’ANESM (Agence nationale pour l’évaluation et la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux). Mots clés : Ehpad –
ANESM – Démarche qualité – Projet de vie |
In order to improve the covering of old dependent people in le Havre, the authorities have decided to merge the two publics Ehpad (Accommodation institutions for old dependent people) in 2009 and constitute the only one public institution with a capacity of 663 beds/places. This project involved new job engineering and it will be finalized with the building of two new premises. To help this changing dynamic and to come up to legislative’s expectation, the Ehpad have to bring into focus a common quality approach. My training course goal is to
start this approach thanks to the common project life edition in
accordance with the ANESM (national agency for the evaluation and
quality of medical and social institutions) recommendations. Key words : Ehpad – ANESM – Quality Approach – Life project |
Je souhaite exprimer toute ma gratitude
à Madame Huguette
Meyer,
Directrice du pôle gériatrie du groupe hospitalier du
Havre et
directrice du centre gériatrique Desaint Jean, mon maître
de stage,
pour m’avoir accueillie au sein des deux structures en tant
qu’ingénieur qualité et m’avoir accordée toute sa
confiance ainsi
qu’une grande marge de liberté pour les diverses missions
confiées.
Je remercie également Madame Françoise Grèverie,
cadre supérieur de
santé, qui a su me conseiller et m’épauler tout le long
de mon stage.
Je souhaite remercier tous les participants à
l’élaboration du projet de vie pour leur implication dans les
groupes de travail.
Je remercie également tout le personnel du Groupe hospitalier de
Havre
et du centre gériatrique Desaint Jean que j’ai été
amenée à côtoyer.
Enfin, je tiens à remercier Madame Sophie Soumaré,
enseignante
chercheuse à l’Université de Technologie de
Compiègne mais aussi
tutrice de mon stage, pour les conseils qu’elle a pu m’apporter.
Liste des figures
GHH : Groupe Hospitalier du Havre
ANESM : Agence Nationale de l’évaluation et de la qualité des Etablissements et services Sociaux et Médico-sociaux
Ehpad : Etablissement d’Hébergement pour les Personnes Agées Dépendantes
SSIAD : Service de Soins Infirmiers A Domicile
SSR : Soin de Suite et de Réadaptation
USLD : Unité de Soin Longue Durée
CLIC : Centre Local d’Information et de Coordination
HAD : Hospitalisation A Domicile
ESMS : Etablissements Sociaux et Médico-Sociaux
Dans le domaine médico-social et plus précisément pour les Ehpad, les concepts de la Qualité ne sont une obligation que depuis janvier 2002 avec l’instauration de la loi 2002-2 rénovant l’action sociale et médico-sociale.
Au Havre l’offre publique de prise en charge des personnes
âgées dépendantes est en mutation pour mieux
s’adapter aux besoins de la population vieillissante.
En effet les Ehpad du GHH ainsi que celle du centre gériatrique Desaint Jean vont fusionner pour former une seule et même structure. Dans cet optique il a été décidé d’initier une démarche qualité commune dès aujourd’hui.
Ce rapport reprend la mission principale qui m’a été
confié pour lancer cette démarche qualité.
Dans un premier temps, pour mieux comprendre les enjeux propres à la ville du Havre et à ce secteur, le contexte est présenté. Puis dans un second temps la mission de stage est définie avec les étapes de sa résolution. Enfin les différents résultats qui ont été obtenus sont exposés dans la dernière partie.
Comme sur le territoire national, la population de Haute-Normandie vieillit. Les projections sur 30 ans, de 1999 à 2030 laisse prévoir une augmentation de 50% des effectifs de la tranche d’âge 60-79 ans et du double des effectifs des plus de 80 ans :
La prise en charge des personnes âgées représente un enjeu majeur de l’organisation sanitaire et médico-sociale future.
Cet enjeu se décline en deux axes principaux :
L’amélioration de la prise en charge des personnes âgées à l’hôpital, en institutions et à domicile,
La mise en place des réseaux territoriaux de soins aux personnes âgées et des filières gériatriques [2].
Le développement de filières de soins gériatriques
fonctionnelles permet d’offrir aux personnes âgées
l’intégralité des parcours de soins possibles en
réunissant les compétences de plusieurs
établissements et structures. En fonction des besoins de la
population, une ou plusieurs filières seront implantées
par territoire de santé.
La filière de soins gériatriques est composée d’un
établissement support, d’établissements membres et
d’établissements et structures partenaires (détails dans
le tableau 2). Afin d’établir l’organisation, le fonctionnement
et leurs obligations réciproques, l’établissement support
et les établissements membres sont liés par une
convention constitutive. Les établissements et structures
partenaires sont liés avec les établissements de la
filière de soins gériatriques par le biais de conventions
de coopération.
Ainsi on peut dénombrer 7 filières de soins gériatriques en Seine-Maritime réparties selon les territoires dits de soin [3].
Territoire Rouen - Elbeuf : 2 (Rouen, Elbeuf)
Territoire du Havre : 2 (Le Havre, Fécamp)
Territoire Dieppe : 1 (Dieppe)
Territoire Evreux - Vernon : 2 (Evreux, Gisors)
Un Ehpad se classe dans la catégorie des établissements médico-sociaux selon le code de l’action sociale [4].
C’est une structure constituée de chambres
médicalisées permettant la prise en charge de personnes
âgées nécessitant une assistance journalière
et permanente.
L’Ehpad est le nouveau domicile de la personne âgée. Ces établissements assurent un ensemble de prestations comprenant le logement, les repas, et divers services tels que la blanchisserie, les soins d’hygiène et médicaux (selon l’état de la personne), et l’animation.
Ces structures peuvent accueillir des personnes dépendantes,
parfois atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies
dégénératives ; elles doivent alors justifier
d’équipements adaptés et de personnels
spécialisés, selon le nombre de places disponibles.
Pour qu’une maison de retraite obtienne le statut d’Ehpad elle doit
remplir certaines conditions de fonctionnement :
La signature d'une convention tripartite. Ce document est signé pour 5 ans entre l'établissement, le Département et l’Etat. Il est établi à partir d’un cadre national et définit les conditions de fonctionnement de l’établissement sur le plan budgétaire et en matière de qualité de la prise en charge des personnes âgées.
Le respect de la législation en vigueur, soit la Loi du 2 janvier 2002, qui précise notamment les règles de sécurité, de personnels et de tarifs.
Cette loi a pour objet de recomposer le secteur très diversifié des ESMS, en s’inspirant largement des lois hospitalières et en particulier la loi 31 juillet 1991 portant réforme hospitalière.
La loi du 2 janvier 2002 rénove l’action sociale et médico-sociale en imposant une palette d’outils pour favoriser une prise en compte et en charge optimale de la personne accueillie. Elle exhorte ces établissements sociaux et médico-sociaux à « évaluer la qualité de leurs activités et des prestations qu’ils délivrent » [5].
Pour cela elle exige une série d’évaluation :
l’évaluation interne pratiquée par les membres de l’établissement et renouvelable tous les 5 ans,
et l’évaluation externe conduite tous les 7 ans par des organismes habilités.
Elle pose donc les bases d’une démarche qualité au sein
de ces établissements afin qu’ils répondent à des
exigences qualitatives garantissant la qualité de la prise en
charge globale du résident.
Créée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2007, l’Anesm est née de la volonté des pouvoirs publics d’accompagner les établissements et services sociaux et médico-sociaux dans la mise en œuvre de l’évaluation interne et externe, instituée par la loi du 2 janvier 2002.
Installée en mai 2007, l’Agence a succédé au Conseil national de l’évaluation sociale et médico-sociale.
L’ANESM a pour mission de développer, à travers la promotion des pratiques d’évaluation, une culture de la bientraitance au sein des établissements et services qui accueillent des personnes vulnérables – âgées, handicapées, enfants et adolescents en danger et personnes en situation d’exclusion.
Deux missions lui sont ainsi données par le législateur :
Valider, élaborer ou actualiser des procédures, des références et des recommandations de bonnes pratiques professionnelles et les diffuser. En revanche, elle ne valide pas de référentiels ;
Habiliter les organismes extérieurs qui procèdent à l’évaluation externe des activités et de la qualité des prestations des établissements ou services visés à l’article L.312-1 du code de l’Action sociale et des familles [6].
Dans l’agglomération du Havre deux structures publiques offrent une prise en charge relevant de l’Ehpad. Le GHH qui possède trois établissements d’une capacité totale de 413 lits. Le centre gériatrique de Desaint Jean avec trois pavillons a une capacité totale de 250 lits.
Ils sont réparti dans la ville du Havre comme illustré
dans la figure 1 ci-dessous.
Le GHH est un important établissement de santé par la diversité de son offre de soins proposé aux adultes, enfants et femmes enceintes. Il comprend 10 sites spécialisés avec une capacité d'hospitalisation de prêt de 2000 lits [8].
Les Ehpad du GHH peuvent accueillir 413 résidents ce qui représente 20% de la capacité globale des lits.
Trois établissements : Rouelles, Sanvic et Pasteur, sont
classés Ehpad au sein du GHH.
Pasteur : il accueille 124 résidents. Le public de cette résidence est plutôt très dépendant (1 UPG (30 lits) et 1 Unité Alzheimer (30 lits)).
Rouelles : d’une capacité de 169 lits. L’établissement de Rouelles a été construit dans les années 70. Le public accueilli relève d’un Ehpad dit classique.
Sanvic : le bâtiment de Sanvic est le plus récent (1998), sa capacité est de 120 lits. 24 places sont réservées pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.
A l’origine, l’hospice Desaint-Jean fut légué par Monsieur Jean Ferdinand Desaint-Jean, décédé le 28 janvier 1865. L’ouverture de l’hospice eut lieu en 1872.
Au vu de la loi hospitalière de 1970, l’hospice devient un centre hospitalier. En 1972 il accède à la location d’un pavillon, actuellement nommé les Iris. Le bâtiment initial, Jean Hauser, fut rénové en 1980.
En 2003 la structure rachète la résidence Guillaume le Conquérant (GLC) au GHH.
Le 1er janvier 2008 le centre hospitalier de Desaint Jean subit une
transformation juridique pour devenir Ehpad. Sa capacité
actuelle est de 250 lits (Jean Hauser : 57 lits, Iris : 93 lits et GLC
: 100 lits).
Et en 2009 un SSIAD de 30 places est créé. Ce Service de soins infirmiers à domicile permet à une personne âgée fatiguée ou malade de rester à son domicile avec les services d'un aide soignant le matin et/ou soir pour les soins d'hygiène, principalement toilette.
Au GHH les établissements d’accueil pour personnes âgées ont appliqué la reforme des USLD, conduisant à la diminution du capacitaire du long séjour. Et de ce fait le nombre de lit d’Ehpad a augmenté. C’est à partir du 1er janvier 2009 qu’on été installé les capacités actuelles. Ce changement de statut les différencie des autres établissements hospitaliers du GHH, la philosophie qui devient moins axée sur le médical. Ils dépendent désormais d’un autre organisme de contrôle qualité : l’ANESM. En effet les structures hospitalières sont soumises à la Haute Autorité de Santé alors que les Ehpad, structures médico-sociales, doivent répondre aux exigences de la loi 2002-2.
Sous l’impulsion de la DDASS de Seine Maritime, et en accord avec les
Conseil Général, les élus locaux et les
établissements directement concernés, des travaux de
rapprochement entre les structures EHPAD et le Centre
gériatrique Desaint Jean ont été entrepris
dès 2009, afin d’améliorer la prise en charge publique
des personnes âgées dépendantes de
l’agglomération havraise.
La figure 2 nous montre les modifications qui seront effectuées.
Pour mener à bien un programme aussi conséquent en terme de réhabilitation ou de construction des bâtiments publics hébergeant les personnes âgées dépendantes, le comité de pilotage décideur de cette opération a validé les conclusions du rapport Sanesco (Organisme chargé d’étude) et orienter les travaux de mise en œuvre.
L’échéancier, arrêté le 15 septembre 2009,
prévoit plusieurs étapes [9]:
Convention de partenariat du 1er janvier au 31 décembre 2010
travaux du comité de pilotage GHH - Desaint Jean pour préparer la création d’un nouvel établissement public EHPAD au plus tard le 1er janvier 2012
Réalisation de la résidence gérontologique sur le site de l’hôpital Flaubert (155 lits USLD faisant l’objet d’une convention spécifique) 2010-2012
Travaux d’étude pour la construction du premier site de 240 lits d’Ehpad 2010-2013
Ces deux structures, bien que encore dissociées, ont
actuellement en commun la direction et le cadre de santé
supérieur. L’organisation actuelle peut être
schématisée comme dans la figure 3 ci-dessous.
N.B : Pour les organigrammes détaillés par structures se référer à l'annexe 1 et à l'annexe 2.
Le futur organigramme à la suite du rapprochement est représenté en annexe 3.
Le projet, avant la construction des nouveaux locaux, est de commencer un travail d’uniformisation des méthodes et d’acquérir une philosophie sur les pratiques professionnelles commune.
Dans le cadre du rapprochement des deux Ehpad publiques la direction souhaite amorcer une démarche qualité commune.
Cette initiative a pour but d’uniformiser les méthodes de travail et aussi d’emprunter dès maintenant un mode de fonctionnement conforme aux exigences de la loi 2002-2.
La première étape de cette démarche qualité est la rédaction d’un projet de vie commun pour les deux structures.
L’élaboration de ce document a un double objectif, celui de construire un projet de vie conformément à la loi 2002-2, mais aussi celui d’amorcer le travail en commun des deux structures. Les plans d’actions qui en seront dégagés ne seront pas seulement des axes d’amélioration mais aussi des premières missions réalisées en collaborations entres les Ehpad du GHH et de Desaint Jean.
Ma mission de stage est donc de piloter les différentes
étapes pour construire ce projet de vie. Il s’agit d’organiser
le planning, d’établir les différents groupes de travail
nécessaires, de les encadrer en leur fournissant les outils
qualité adéquats, et de regrouper toutes les
réflexions pour rédiger le document final.
Ecrire un projet permet à une structure de baliser l’avenir, à partir de ses forces et faiblesses, les directions souhaitées, d’expliciter le développement de l’établissement en lui donnant cohésion et cohérence. Il s’agit donc de dire à quoi sert l’établissement et où il va, en un mot donner du sens à l’établissement et à l’action de ceux qui y travaillent [10].
Le projet de vie touche à tout ce qui permet aux résidents de vivre en conservant leur indépendance et leur autonomie le plus longtemps possible, dans un contexte de sécurité auquel tout un chacun est en droit de prétendre.
Les différents thèmes développés dans ce
document sont : L’accueil, l’animation et la vie sociale, les
prestations hôtelières, le respect et la
citoyenneté, l’accompagnement de fin de vie, et les cadre de vie
et la conception des nouveaux locaux.
Le projet de vie est rédigé pour construire la future
entité. Il est indispensable d’y associer toutes les parties
pour les intégrer dans cette dynamique de changement et qu’elle
soit acceptée.
Les différents acteurs de ce document sont donc :
La direction : l’élaboration du projet relève de sa responsabilité.
La qualité : son rôle est de piloter les différents groupes de travail et de rédiger le projet.
Le personnel : l’opinion des personnels est importante pour comprendre la dynamique de l’établissement et envisager ses potentialités et ses contraintes. De plus dans le contexte de regroupement il était primordial de faire se rencontrer les différents personnels des deux structures.
Les résidents : dans la mesure où ils sont capables d’exprimer leurs attentes et s’ils le souhaitent.
Les familles : l’avis des familles des résidents doit être pris en compte, dès lors qu’il est considéré comme élément d’appréciation supplémentaire et qu’il ne se substitue pas à la parole des bénéficiaires.
Les bénévoles : Ne pas oublier le regard extérieur des bénévoles.
Ecrire un projet de vie en commun ce n’est pas uniformiser les pratiques, mais plutôt acquérir une même philosophie de la prise en charge du résident. Cela passe par le constat des différences entre structures, la recherche d’axes d’amélioration et la mise en place de quelques plans d’actions simples pour amorcer le travail en commun.
La loi 2002-2 impose aux structures médico-sociales qu’elles :
Apprécient la nature, le niveau et l’évolution des besoins sociaux et médico-sociaux de la population,
Dressent le bilan quantitatif et qualitatif de l’offre sociale et médico-sociale,
Déterminent les perspectives et les objectifs de développement de l’offre sociale et médico-sociale,
Précisent le cadre de la coopération et de la coordination entre les établissements,
Définissent les critères d’évaluation des actions mises en œuvre dans le cadre de ces schémas [5].
Autrement dit les établissements sont censés
répondre aux questions : Quel sont les besoins ? Que fait-on ?
Qu’allons-nous faire ? Comment allons-nous le faire ? Comment
vérifier la mise en œuvre ?
Les Ehpad et autres ESMS doivent adopter un mode de fonctionnement d’écoute client (le résident) ainsi qu’une logique d’amélioration continue (Comment vérifier la mise en œuvre ?). Ces deux points répondent bien à une démarche qualité.
Ces concepts se retrouvent dans le projet de vie. En effet, le projet
de vie de part sont intitulé insinue l’idée
d’amélioration continue de la qualité. Comme tout projet
il n’est pas une fin en soi, c’est un projet en mouvement. C’est une
étape dans une réflexion qui ne peut être
qu’évolutive.
De plus il fait se rencontrer les professionnels et les usagers. Cela permet de faire le constat de la qualité délivrée et perçue et de travailler ensemble sur la qualité voulue et délivrée. Autrement dit c’est faire correspondre les deux parties pour réduire les écarts.
La première étape dans mon travail a été d’effectuer une cartographie de la mission (figure 4) afin d’identifier les processus du projet, les éléments d’entrées, de sorties, les ressources et supports, ainsi que les indicateurs de réussite.
Cette cartographie permet une meilleure compréhension du projet mais aussi de structurer sous la forme d’un PDCA les différentes étapes à mener pour réaliser le projet de vie.
A la suite de cette étape il a été nécessaire de trouver les principaux risques du projet et leurs alternatives. Ces risques sont représentés à l’aide de la figure 5.
A partir de la cartographie et des risques éventuels il a été possible de travailler sur les options d’intervention (Annexe 4).
Le schéma de déroulement choisi a été construit de manière à pallier les risques principaux. Il est composé de deux grandes parties.
Une première phase de travail en groupe distinct au GHH et à Desaint Jean. Les groupes s’approprient le travail à faire et font le constat de l’existant selon leur structure.
Puis la deuxième phase où les groupes des deux structures se rencontre pour travailler ensemble. Une fois les constats et les premières pistes dégagées, mise en commun des groupes pour se rencontrer et avancer sur les plans d’actions à construire ensemble.
Une fois cette étape de planification et d’anticipation des
risques terminée il a alors possible de mener à bien la
mission de stage.
En s’inspirant de l’option d’intervention retenue un logigramme d’actions a été construit et communiqué à tous les participants pour les informés du déroulement prévu.
La mission a commencée début mars 2010 avec la volonté de la direction que le travail soit terminé au plus tard le 30 juin 2010.
Phase 1 : Le lancement (du 1er mars 2010 au 20 avril 2010)
Création des groupes de travail et choix des référents
Avant mon arrivée les thèmes du projet de vie : Accueil, Animation et vie sociale, prestations hôtelières, respect et citoyenneté, accompagnement de fin de vie et Cadre de vie et conception des nouveaux locaux ; avaient été choisis.
Les groupes devant travailler sur chacun de ces thèmes et leur référent étaient déjà formés à Desaint Jean. Au GHH seul les appels à participation avaient été lancés.
Une fois les candidatures recueillies il a fallu s’assurer que les groupes étaient bien représentatifs. Lorsque ça n’était pas les cas je me suis occupée de compléter les groupes avec les personnes ressources.
Une fois les groupes formés un référent a été nommé, dans la majorité des groupes il s’agit d’un cadre de santé. Le rôle du référent est de déterminer les dates de réunions, d’en informer les membres de son groupe, d’animer les réunions et de rédiger les comptes-rendus avec l’aide du pilote qualité.
Définir les objectifs du Projet de vie
Avant de commencer les groupes de travail, une réunion avec les référents du GHH puis une autre avec ceux de Desaint Jean ont été réalisées afin de déterminer avec eux quels étaient les objectifs et les attentes du projet de vie, ainsi que le calendrier à suivre.
Amorcer les réflexions
Dans la mesure du possible j’ai assisté à toutes les premières réunions, ce qui m’a permis d’expliquer à tous les groupes les objectifs et lorsque cela était nécessaire de lancer ou de recadrer les réflexions.
Structurer le travail
Pour plus de clarté j’ai fait le choix de construire une trame de compte-rendu commune à tous les groupes. Cette trame, dont un extrait est représenté en figure 7, a permis à tous les groupes de suivre le même schéma de réflexion. En partant du constat de l’existant il a fallu trouver les améliorations souhaitées, puis les idées d’actions à mettre en œuvre, les acteurs et le calendrier. Cette trame est évolutive, à chaque réunion elle était reprise et complétée avec de nouveaux éléments.
Phase 2 : Dégager les plans d’action (du 20 avril 2010 au 20 mai 2010)
Réunir les deux structures
Une fois la phase 1 terminée il a été décidé de réunir les deux structures pour continuer la réflexion. Une réunion d’information a alors eu lieu pour faire le point, pour expliquer aux référents la suite du travail et aussi pour qu’ils fassent connaissance avec leur équivalant de l’autre structure. Lors de cette réunion les dates des prochains groupes de travail on été prises.
Structurer les réflexions
Afin de créer un compte-rendu unique par groupe j’ai repris groupe par groupe les comptes-rendus de la phase 1. A l’aide d’un code couleur j’ai facilement identifié les différences dans les réflexions et mis en relief les points communs (Annexe 5).
Grâce à une lecture du compte-rendu en groupe chacun a pu rapidement prendre connaissance des réflexions menées par l’autre structure.
Trouver les plans d’actions
Une fois la mise en commun des réflexions faite, chaque
groupe a identifié les actions prioritaires : les actions
d’amélioration pouvant être réalisées en
commun. Pour cette étape je me suis inspiré du QQOQCP
pour construire un tableau justifiant le choix de l’action et
déterminant le travail à faire.
Lorsque cela était nécessaire j’ai construis un logigramme d’actions pour mettre par écrit les différentes étapes à suivre de l’action choisie.
Phase 3 : Rédaction (du 20 mai 2010 au 1er juin 2010)
Rédaction du document à l’aide des comptes-rendus des
réunions et des documents support pour le choix des actions
prioritaires.
Phase 4 : Validation (du 1er juin 2010 au 11 juin 2010)
La validation s’est faite en deux temps :
Validation par les référents : pour vérifier que le contenu du projet de vie était bien conforme aux réflexions menées pendant les groupes de travail, chaque référent a validé sa partie respective.
Validation par la direction : Par la suite l’ensemble du document a été soumis à la direction pour validation.
Au 1er juin 2010, la phase de rédaction est terminée, le document est en cours de validation par la direction. Cette date respecte le planning qui prévoyait la fin des travaux au plus tard pour le 30 juin 2010.
Le projet de vie est un document d’une vingtaine de pages. Un extrait
de ce document se trouve en annexe 6.
Thème par thème le résultat de se document est :
Accueil : le groupe a construit 3 plans d’actions qui vont permettre de revoir la procédure d’accueil et fournir 2 nouveaux documents de travail.
Animation et vie sociale : le groupe s’est donné 4 grands axes de travail, pour que les animateurs de chaque établissement travaillent de plus en plus avec les mêmes outils et dans le même sens.
Prestations hôtelières : le groupe a établi 1 plan d’action pour revoir un document de travail sur la traçabilité du linge qui sera commun aux deux structures.
Respect et citoyenneté et Accompagnement de fin de vie : ces deux groupes ont réfléchi sur les bonnes pratiques à adopter au quotidien dans les méthodes de travail.
Cadre de vie et conception des nouveaux locaux : le groupe a identifié les grands points à respecter lors de la construction du projet architectural des nouvelles résidences.
Une fois le document validé par la direction le projet de vie est à soumettre à l’avis des Conseils de la vie sociale des deux structures. Ces avis seront transmis aux conseils d’administration chargés de valider le document.
De plus, le projet de vie est un élément qui viendra enrichir la convention tripartite.
Le projet de vie n’est pas un simple document. Les deux structures étant dans une démarche qualité, souhaitent qu’il rentre dans la logique d’un cycle d’amélioration continu.
Les groupes de travail formés à cette occasion continuent de mener des réflexions sur chaque thème. Cela permettra d’enrichir ce premier travail mais aussi de penser aux éléments indispensables pour la construction des futurs établissements.
Le projet de vie a été une première étape dans la construction d’une identité commune entre les deux structures. Il n’a pas uniquement fait se rencontrer les cadres mais aussi les équipes soignantes qui ont pu échanger et travailler ensemble pour cette future identité à construire.
Les groupes de travail formés pour l’occasion vont par la suite
rester actifs. Ils vont travailler dans les mois qui suivent sur les
plans d’actions qui ont été dégagés dans le
projet de vie. Les groupes vont aussi continuer de se réunir
pour penser ensemble aux futurs établissements qui devront
être construits. Le projet architectural s’appuiera sur ce projet
de vie et consultera les groupes de travail quand cela sera
nécessaire.
Cette mission marque le début d’une démarche
qualité conforme à la loi 2002-2 pour les deux
structures. Stratégiquement c’est une bonne introduction aux
concepts de la qualité. En effet, grâce à ce
travail qui a obtenu l’adhésion d’une grande majorité,
les équipes ont été familiarisées à
la démarche qualité.
Les travaux qui seront menés par la suite seront plus facilement acceptés car la qualité et ses outils ont été perçus, à cette occasion, comme une aide.
A l’issue de ce projet de vie, la direction souhaite continuer la
démarche qualité au sein de ses différents
établissements. La prochaine étape est la création
d’un service qualité et de gestion des risques commun au GHH et
à Desaint Jean et éventuellement étendu à
d’autres structures de l’agglomération havraise. Celui-ci devra
construire une démarche qualité aidant au rapprochement
des deux structures et conforme aux exigences de la loi 2002-2 et de
l’ANESM.
Ce stage m’a permis de découvrir le monde médico-social que je ne connaissais pas auparavant. La démarche qualité au sein de ces établissements est quelque peu différente de celle qui m’a été enseignée. Bien que les outils utilisés soient semblables elle ne traite pas de performance technique, mais elle est axée sur l’augmentation de la qualité de vie. Cette démarche qualité ne s’appuie pas non plus sur un référentiel bien précis mais sur les recommandations et bonnes pratiques de l’ANESM. Ce qui laisse une plus grande marge d’action dans les organisations à mettre en place.
Tout cela m’a appris à utiliser mes connaissances et à les adapter au cas par cas en fonction du besoin.
Cette mission de stage m’a donné la chance d’intégrer le
grand projet de regroupement des deux Ehpad publiques du Havre à
son commencement et d’être un acteur de ce changement. Construire
une démarche qualité dans se contexte est
réellement motivant.
La réalisation de ce projet de vie, en plus d’être un pré requis aux exigences législatives, a été un enrichissement. Il a permis la rencontre et le travail en commun des deux structures. Ainsi que l’introduction des concepts de la démarche qualité en Ehpad.
Parallèlement à cela des outils, tels que les fiches de
dysfonctionnement pour le personnel et un kit d'autoévaluation
de bonnes pratiques, ont été mis en place
pour développer la dynamique d’amélioration continue
insuffler grâce à ce projet.
Les étapes suivantes seront de poursuivre l’introduction des
outils qualité au quotidien pour rendre pérenne les
activités et les pratiques. Cela contribuera à la
construction de l’identité commune de la future structure.
Plusieurs schémas de déroulement étaient envisageables :
Option d’intervention n°1 :
Des réunions séparées GHH et Desaint Jean avec des
points réguliers entre les référents des deux
structures.
Option d’intervention n°2 : Des réunions communes entre le GHH et Desaint Jean dès le départ
Option d’intervention n°3 : Une phase de réunions séparées puis une phase de réunions communes.
La troisième option d’intervention est celle qui a été choisie. Elle reprend les avantages des deux options précédentes :