Master Qualité - Communication publique des résultats d'un stage de fin d'études
UTC - rue Roger Couttolenc - CS 60319 - 60203 Compiègne Cedex - France - master-qualite@utc.fr - Tél : +33 (0)3 44 23 44 23

logo UTC

Avertissement : Si vous arrivez directement sur cette page, sachez que ce travail est un rapport d'étudiants et doit être pris comme tel. Il peut donc comporter des imperfections ou des imprécisions que le lecteur doit admettre et donc supporter. Il a été réalisé pendant la période de formation et constitue avant-tout un travail de compilation bibliographique, d'initiation et d'analyse sur des thématiques associées aux concepts, méthodes, outils et expériences sur les démarches qualité dans les organisations. Nous ne faisons aucun usage commercial et la duplication est libre. Si, malgré nos précautions, vous avez des raisons de contester ce droit d'usage, merci de nous en faire part, nous nous efforcerons d'y apporter une réponse rapide. L'objectif de la présentation sur le Web est de permettre l'accès à l'information et d'augmenter ainsi les échanges professionnels. En cas d'usage du document, n'oubliez pas de le citer comme source bibliographique. Bonne lecture...

Référentiels qualité majeurs pour les entreprises biomédicales : outil d'auto-diagnostic
photo_auteur1.jpg
Wiame LAMKADEM
photo_auteur2.jpg
Hamza El MARSAOUI
Photo_auteur3
Claire MANCET
photo_auteur4.jpg
Lamjed MEKSI
Référence bibliographique à rappeler pour tout usage :
Référentiels qualité majeurs pour les entreprises biomédicales : outil d'auto-diagnostic, EL MARSAOUI Hamza, LAMKADEM Wiame, MANCET Claire, MEKSI Lamjed
Université de Technologie de Compiègne, Master Qualité et Performance dans les Organisations (QPO) ou Master Technologies et Territoires de Santé (TTS),
Mémoire d'Intelligence Méthodologique du projet d'intégration, janvier 2018, www.utc.fr/master-qualite, puis "Travaux", "Qualité-Management", réf n° 42, https://doi.org/10.34746/k7n3-sb47
RESUME


Ce Mémoire d’Intelligence Méthodologique décrit le projet d’un groupe d’étudiants des Masters Technologies et Territoires de Santé et Qualité et Performance dans les Organisations de l’Université Technologique de Compiègne (France).
L’objectif des travaux consiste à fournir aux entreprises biomédicales un outil d’autodiagnostic pour mesurer et améliorer leur système qualité et les accompagner, le cas échéant, dans une démarche de certification afin d’accélérer la mise sur le marché des dispositifs médicaux. L’outil d’autodiagnostic repose sur trois normes fondamentales pour ce type d’entreprises : ISO 9001 : 2015, ISO 13485 : 2016, ISO 14971 : 2013.

  • Mots clés : Entreprise biomédicale, innovation, enjeux de compétitivité, risques, sécurité, ISO 9001, ISO13485, ISO 14971, outil d’autodiagnostic.


ABSTRACT 

This Methodological Intelligence Memory deals with a project led by a group of students of the University of Technology of Compiègne (France) (Masters in Technologies and Territories of Health and Quality and Performance in Organization).
The scope of this work aims at providing biomedical companies with a self-diagnostic tool based on three fundamental standards for such a kind of companies: ISO 9001: 2015, ISO 13485: 2016, ISO 14971: 2013.

  • Keywords: Biomedical company, innovation, competitiveness concerns, risks, safety, ISO 9001, ISO13485, ISO 14971, self-assessment tool.


Remerciements

Nous tenons à remercier Monsieur Jean-Matthieu PROT Co-Responsable du Master Technologie et Territoires de Santé et Monsieur Gilbert FARGES, Responsable du Master Qualité et Performance dans les Organisations de l’UTC, pour leurs précieux conseils et leur accompagnement dans les divers jalons de notre projet.

Sommaire

 
. 28
Résumé
Abstract
Remerciements
Glossaire
Liste des abréviations
Introduction
I- Les entreprises biomédicales: normes et enjeux
1- Le contexte des entreprises biomédicales
2- IS0 9001 : 2015 Systèmes de management de la qualité-Exigences
3- ISO 13485 : 2016 Dispositifs médicaux - Systèmes de Management de la qualité- Exigences à des fins réglementaires- avril 2016
4- ISO 14971 : 2013 Dispositifs médicaux - Application de la gestion des risques aux dispositifs médicaux - janvier 2013
5- Les enjeux des entreprises biomédicales et les leviers de certification
II- Etude, mutualisation des exigences normatives et conception de l'outil d'autodiagnostic "3-DIAG"
1- Mutualisation des exigences
2- Conception de l'outil
3- Structure de l'outil "3-DIAG"
4- Système d'évaluation et de pondération
III-Edition et interprétation des résultats
1- Edition et analyse des résultats
2- Synthèse sur les apports de l'outil d'autodiagnostic
3- Perspectives d'évolution de l'outil
Conclusion


retour sommaire




Glossaire

▪    Cycle de vie du Dispositif Médical :
Toutes les phases de la vie d’un dispositif médical, depuis sa conception initiale jusqu’à sa mise hors service et sa mise au rebut finales.[1]

▪    Dispositif médical [2]:
Tout instrument, appareil, équipement, logiciel, implant, réactif, matière ou autre article, destiné par le fabricant à être utilisé, seul ou en association, chez l'homme pour l'une ou plusieurs des fins médicales précises suivantes:
— diagnostic, prévention, contrôle, prédiction, pronostic, traitement ou atténuation d'une maladie, diagnostic, contrôle, traitement, atténuation d'une blessure ou d'un handicap ou compensation de ceux-ci,
— investigation, remplacement ou modification d'une structure ou fonction anatomique ou d'un processus ou état physiologique ou pathologique,
— communication d'informations au moyen d'un examen in vitro d'échantillons
provenant du corps humain, y compris les dons d'organes, de sang et de tissus,
et dont l'action principale voulue dans ou sur le corps humain n'est pas obtenue par des moyens pharmacologiques ou immunologiques ni par métabolisme,
mais dont la fonction peut être assistée par de tels moyens.

▪    Dispositifs médicaux logiciels et applications mobiles en santé :
DM ou DMIV destiné à une utilisation à des fins médicales.
Il permet un diagnostic, une aide au diagnostic, un traitement ou une aide au traitement du patient. Il fournit une information médicale nouvelle contribuant par exemple au diagnostic ou au traitement du patient.[3]

▪    Entreprise biomédicale:
Toute entreprise (ETI, PME, TPE, start-up …) développant et commercialisant des dispositifs médicaux innovants (dispositif médicaux et dispositifs de diagnostic in vitro d’innovation parmi lesquels on trouvera notamment des logiciels et applications mobiles en santé).

▪    Fabricant:
Personne physique ou morale responsable de la conception et/ou de la fabrication d’un dispositif médical dans le but de le rendre disponible pour utilisation, en son nom, que ce dispositif médical soit ou non conçu et/ou fabriqué par cette personne ou en son nom par une ou plusieurs autres personnes.

 ▪ Norme:
La norme est un document élaboré par consensus au sein d’un organisme de normalisation par sollicitation des représentants de toutes les parties intéressées. Son adoption est précédée d’une enquête publique.

 ▪    Outil d’autodiagnostic :
Grille utilisée pour mesurer une activité complexe selon plusieurs dimensions.[4]


retour sommaire
Liste des abréviations

DM : Dispositif Médical
DMDIV : Dispositif Médical de Diagnostic In Vitro
EBI : Entreprise Biomédicale Innovante
ETI : Entreprise de Taille Intermédiaire
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMS : Post Market Surveillance
TPE : Très Petite Entreprise
TTS : Technologies et Territoires de Santé
QPO : Qualité et Performance dans les Organisations
R&D : Recherche et Développement
SCAC : Suivi Clinique après Commercialisation
SPAC : Suivi des performances après commercialisation
UDI : Identification unique du Dispositif Médical                                                                                                                                                                                                                                        

Liste des figures

Figure 1 : Chiffre d’Affaires réalisé sur le marché biomédical selon la typologie de DM
Figure 2 : Cycle de vie d’un DM (Directives Nouvelle Approche)
Figure 3 : Cycle de vie d’un DM (Nouveau Règlement Européen DM)
Figure 4: Cartographie de la norme ISO 9001 : 2015
Figure 5 : Cartographie de la norme ISO 13485 :2016
Figure 6 : Représentation schématique du processus de gestion des risques
Figure 7 : Cartographie de la norme ISO 14971 :2013
Figure 8 : Démarche de mutualisation des normes
Figure 9 : Etude comparative des trois normes selon les chapitres ISO 13485
Figure 10: Etude comparative des trois normes par thème
Figure 11 : Avantages et inconvénients des types d’outils et de leurs supports
Figure 12 : onglet du mode d’emploi de l’outil
Figure 13: onglet d’évaluation de l’outil d’auto-diagnostic.
Figure 14 : Tableau des couleurs associées à chaque exigence.
Figure 15 : Tableau des niveaux de véracité
Figure 16: Tableau des niveaux de conformité par chapitre
Figure 17: Présentation des résultats par articles et sous-articles
Figure 18 : Tableau de synthèse des résultats
Figure 19: Présentation des résultats de conformité pour chaque norme
Figure 20: Conseils pour atteindre le niveau de conformité
Figure 21 : Logigramme de synthèse des apports de l’outil d’autodiagnostic


                                                                                                                                                                                                                                                                                                          retour sommaire


Introduction

Les entreprises biomédicales doivent assurer la qualité des dispositifs médicaux qu’elles souhaitent mettre sur le marché, tout en respectant les exigences réglementaires pour garantir la sécurité des patients, en optimisant les temps de développement et de mise sur le marché des produits afin d’être compétitives et de préserver leur image de marque.

Elles doivent obtenir un marquage CE et donc mettre en place un système qualité efficace et efficient et répondant aux exigences réglementaires et normatives selon leur secteur d’activités, ce qui s’avère être un exercice complexe.
Les travaux menés ont donc eu pour objectif de:
Ce Mémoire d’Intelligence Méthodologique relate donc la démarche d’élaboration d’un outil de positionnement (ou outil d’auto-diagnostic) "3-DIAG" sur 3 référentiels d’importance pour l'activité de toute entreprise biomédicale:

✓    ISO 9001 : 2015 Système de Management de la Qualité-Exigences [5]
✓    ISO 13485 Dispositifs médicaux Systèmes de management de la qualité Exigences à des fins réglementaires-avril 2016 [6]
✓    ISO 14971 : 2013 Dispositifs médicaux - Application de la gestion des risques aux dispositifs médicaux [7]

Le présent document décrit les entreprises biomédicales, leur contexte socio-économique et réglementaire ainsi que les enjeux actuels de la filière biomédicale.
Il aborde en outre les objectifs des travaux et les critères rendant incontournables les normes précitées.
Il détaille, pour finir, l’approche méthodologique qui a été choisie pour élaborer l’outil d’auto-diagnostic "3-DIAG" ainsi que son exploitation.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                        retour sommaire


I.    Les entreprises biomédicales : normes et enjeux

1.    Le contexte des entreprises biomédicales


Les entreprise biomédicales conçoivent, fabriquent et/ ou commercialisent des DM qui doivent répondre aux exigences des professionnels de santé et aux besoins des patients.
Pour cela, elles investissent dans la R&D dans le domaine de santé et de la création de produits, procédés ou techniques qui répondent à des enjeux de santé publique majeurs.

D’après une étude du SNITEM [8], le secteur des dispositifs médicaux en France se caractérise par :
▪    1 343 entreprises recensées qui réalisent un chiffre d’affaires de 28 Mds d’euros avec une très forte dominante de PME (92 %).
▪    4% de croissance par an en moyenne
▪    85.000 emplois
▪    Plus de la moitié des entreprises ont une activité de R&D, près de 13% sont exclusivement actives en R&D (start-up), près de 60% ont une activité de production et plus de 80% une activité commerciale
Plus précisément la filière d’entreprises biomédicales regroupe :
▪    214 entreprises nouvellement créées (comprenant une large majorité de start-up)
▪    411 entreprises nouvellement visibles (entreprises préexistantes mais qui n’avaient pas positionné leurs activités dans le domaine du dispositif médical.
▪    361 entreprises ayant fait l’objet de rachats, de fusions, de repositionnement ou de liquidations.
 
 Fig01

Figure 1 : Chiffre d’Affaires réalisé sur le marché biomédical selon la typologie de DM [5]

retour sommaire


La filière biomédicale enregistre une croissance annuelle du secteur à l’export de 5%.
Le SNITEM précise dans sa conclusion de l’étude que « l’innovation reste un enjeu incontournable pour les entreprises » et qu’ «elle s’illustre par une volonté d’élaborer des offres de solutions intégrant de nouvelles fonctionnalités, issues notamment des technologies de e-santé ».

En 2015, on comptait 14445 brevets avec une majorité détenue par des entreprises américaines. (Source : QUESTEL).


Les entreprises biomédicales commercialisent plusieurs types de DM :
•    Les DM à usage unique,
•    Les DM de diagnostic in vitro,
•    Les DM implantables actifs,
•    Les équipements médicaux.
•   
Le cycle de vie d’un DM comprend les étapes suivantes :

 
Fig02

Figure 2 : Cycle de vie d’un DM (Source : Auteurs)
retour sommaire


En Europe, les fabricants doivent démontrer la conformité aux exigences essentielles pour obtenir un marquage CE et donc pour mettre leurs DM sur le marché, conformément aux Directives de la Nouvelle Approche 98/79/CE du 27/10/1998 (DM de diagnostic in vitro), 90/385/CEE du 20/06/1990 (DM implantables actifs) et 93/42/CEE du 14/06/1993 (Dispositif médicaux).
Un nouveau règlement européen sur les dispositifs médicaux [3] et sur les dispositifs médicaux in vitro [10] a été adopté en avril 2017 pour être en phase avec les innovations technologiques telles que les logiciels et nanomatériaux, pour garantir la sécurité des patients et pour harmoniser les exigences en termes d’évaluation clinique et de matériovigilance dans les différents pays de l’Union.
Ce règlement renforce les exigences essentielles et entrera en vigueur en 2020. Il remplacera donc les Directives.
Les principaux changements introduits par le Règlement sont les suivants :
Suite au nouveau règlement, les fabricants doivent vérifier la classe de leurs DM sur le marché ou en développement et mettre à niveau leurs systèmes de management de la qualité et de gestion des risques [2] sur les dispositifs médicaux qu'ils conçoivent, développent, industrialisent, maintiennent et suivent sur le marché.
 
Plus précisément, le fabricant doit vérifier que les produits sont conformes à leur usage, garantir la sécurité du patient et des utilisateurs, supprimer, réduire ou atténuer les risques identifiés et communiquer sur les risques résiduels. Il devra in fine démontrer que les risques résiduels sont acceptables en comparaison des bénéfices pour le patient. Pour cela le fabricant doit s’appuyer sur les normes existantes et sur l’état de l’art concernant le système de management de la qualité, la sécurité et la compatibilité.

La classe de risque d'un dispositif médical est définie selon sa dangerosité potentielle pour le patient. Le fabricant peut s'appuyer sur 22 règles et 80 critères figurant sur le nouveau règlement européen (contre 18 règles figurant sur la Directive 93/42/CEE) pour l'identification de la classe de son dispositif médical. Les dispositifs médicaux de classe I ne requièrent pas obligatoirement l'intervention d'un organisme notifié pour l'obtention de marquage CE. En revanche, pour les autres classes (IIa, IIb et III), les recours à un organisme notifié est obligatoire. Quelle que soit la classe du dispositif, les fabricants ont avantage à se conformer à l'ISO 9001 et l'ISO 13485 qui sont les deux principales normes relatives aux systèmes de management de la qualité et à la norme ISO 14971 qui décrit la méthodologie d'analyse de risque appliquée aux dispositifs médicaux.

La conformité aux normes harmonisées publiées au Journal Officiel de l’Union Européenne vaut présomption de conformité aux exigences essentielles du nouveau règlement européen. La norme ISO 13485 : 2012 et la norme ISO 14971 : 2012 figurent dans la liste des normes harmonisées et la norme ISO 13485 : 2016 est applicable et sera prochainement harmonisée.

 

Fig03
 
Figure 3 : Cycle de vie d’un DM avec le nouveau règlement DM (Source : Auteurs)
retour sommaire



Compte-tenu des spécificités et de la répartition des activités des entreprises biomédicales, de leurs enjeux, des principales zones de commercialisation et des exigences réglementaires internationales, il a paru pertinent de privilégier trois normes en particulier pour :
                                                                                                                                                                                                                                                                
                                                                                                                                                                                                                                                                               

2.    ISO 9001 : 2015 Systèmes de management de la qualité — Exigences

Un grand nombre d’entreprises choisissent cette norme car elle vise à fournir en continu des produits et des services conformes aux attentes des clients et aux exigences réglementaires et légales.
Ainsi, l’ISO 9001 ressort comme la certification la plus délivrée selon l’enquête 2015 d’ISO Survey, avec plus d’un million de détenteurs dans le monde. En France, 27 844 structures détenaient ce certificat de management de la qualité fin 2015 [13].
Cette norme explicite les exigences pour la mise en place d’un système de management de (par) la qualité :
retour sommaire
  Fig04

Figure 4 : Cartographie de la norme ISO 9001 : 2015 (Source : Auteurs)

                                                                                                                                                                                                                        retour sommaire


 3.    ISO 13485 Dispositifs médicaux Systèmes de management de la qualité Exigences à des fins réglementaires-avril 2016


Cette norme (constituée de 8 chapitres et 5 annexes) s’adresse aux entreprises impliquées dans les étapes du cycle de vie d’un dispositif médical ainsi qu’à leurs fournisseurs ou tierces parties et vise à la sécurité des patients, à satisfaire aux exigences des clients et aux exigences réglementaires, tout en incluant la gestion des risques.
Elle détaille les exigences :
•    réglementaires,
•    relatives à la conception, au développement et à l’industrialisation du dispositif médical,
•    relatives à la validation et à la documentation.

La gestion des risques tient une part importante en termes de maîtrise de processus, des fournisseurs, de validation des logiciels et maîtrise des non-conformités des dispositifs médicaux.
La période de transition pour la certification selon cette version court jusqu’à février 2019.
Durant cette période, les entreprises doivent donc étudier la norme et réaliser un bilan des écarts de leurs SMQ actuel par rapport aux nouvelles exigences de la norme. L’outil d’auto-diagnostic est donc un atout pour cette étape.

Les exigences de la norme en termes de documentation sont importantes :
-    1 dossier de conception du DM
-    24 documents
-    30 procédures
-    16 enregistrements

L’annexe A de la norme décrit les modifications apportées à la version 2016 par rapport à la version précédente de la norme (version 2003).
L’annexe B donne deux tableaux de correspondances entre les articles et paragraphes de l’ISO 13485 : 2016 et l’ISO 9001 :2015.
Les annexes ZZA, ZZB ZZC détaille relations avec les Directives Européennes et les exigences couvertes ou non par la norme.
 

Fig05

Figure 5 : Cartographie de la norme ISO 13485 :2016 (Source : Auteurs)

                                                                                                                                                                                                                                                retour sommaire

 4.    ISO 14971 Dispositifs médicaux - Application de la gestion des risques aux dispositifs médicaux- janvier 2013


Cette norme de 9 chapitres (et 13 annexes) s’adresse aux fabricants de dispositifs médicaux et vise à d'identifier les phénomènes et situations dangereuses associés aux DM ET DMDIV, à estimer et évaluer les risques, à maîtriser ces risques et à surveiller l'efficacité de cette maîtrise.

L’analyse des risques consiste à vérifier l’emploi prévu et à identifier les caractéristiques associées à la sécurité du DM, identifier les phénomènes dangereux et à estimer les risques pour chaque situation dangereuse.
La maîtrise du risque comprend la mise en œuvre des mesures, l’évaluation des risques résiduels et  les risques découlant des mesures.

La norme comprend un schéma descriptif résumant le processus de gestion des risques :

  Fig06

Figure 6 : Représentation schématique du processus de gestion du risque [7]
retour sommaire


La norme décrit également l’importance de l’implication de la Direction dans le processus de Gestion des Risques par le maintien des ressources adéquates et des revues périodiques.
La Direction doit également s’assurer que le personnel chargé d’effectuer les tâches de gestion des risques est qualifié et veiller à la mise en place d’un plan de gestion des risques et d’un dossier de gestion des risques pour le DM.
Le Plan de Gestion des Risques fait partie du Dossier de Gestion des Risques et permet d’identifier le domaine d’application du plan selon le DM et la phase du cycle de vie du DM concernée, l’attribution des responsabilités, la revue des activités , les critères d’acceptabilité des risques, la vérification et les activités de collecte et revue des informations de production et de post-production.
En établissant un rapport de gestion des risques, le fabricant apporte la preuve de mise en œuvre du plan de gestion des risques et que les objectifs ont été atteints.

L’annexe A de la norme présente une justification des différentes exigences.
L’annexe B donne un schéma récapitulatif du processus de gestion des risques.
L’annexe C décrit les questions que le fabricant doit se poser pour identifier les caractéristiques des DM.
L’annexe D décrit les concepts de risques appliqués aux DM.
L’annexe E cite des exemples de phénomènes dangereux, séquences d’événements prévisibles et situations dangereuses.
L’annexe F décrit le contenu du Plan de Gestion des Risques.
L’annexe G décrit les informations sur les techniques de gestion des risques.
L’annexe H comprend les lignes Directrices sur la gestion des risques liées aux DM in vitro.
L’annexe I décrit les lignes directrices relatives aux processus d’analyse des phénomènes dangereux.
L’annexe J décrit les informations relatives à la sécurité et au risque résiduel.

Les trois dernières annexes ZZA, ZZB et ZZC établissent les relations entre la norme et les Directives de la Nouvelle Approche.

Fig07  

Figure 7: Cartographie de la norme ISO 14971 :2013 (Source : Auteurs)

                                                                                                                                                                                                                                                                             retour sommaire
 5.    Les enjeux des entreprises biomédicales et les leviers de la certification

La mission d’une entreprise biomédicale est orientée par le progrès technique, scientifique en concertation avec les professionnels de santé (hôpitaux, ingénieurs biomédicaux, médecins, chercheurs, …) pour répondre aux besoins médicaux de la population.
Pour répondre à ce besoin, une entreprise biomédicale doit :
•    faire des études de marché afin d’évaluer la faisabilité technique du produit, d’écouter le besoin des clients (professionnels de santé, patients) et d’identifier les moyens/ ressources nécessaires.
•    proposer des solutions techniques et innovantes de réalisation du produit afin de se démarquer de la concurrence. 
•    répondre à un ensemble d’exigences réglementaires et normatives du domaine médical (classification du DM, obtention du marquage CE, certifications etc…);
•    offrir aux acteurs de santé des dispositifs médicaux de haute technologie qui permettent de faciliter et suivre le traitement du patient et le diagnostic médical.

Ils consistent à augmenter la motivation de leur personnel et assurer une veille technologique pour développer des dispositifs médicaux à la pointe de l’innovation et facile d’utilisation, encourager la créativité et instaurer une culture d’initiative.

L’entreprise doit :

•    s’adapter aux difficultés d’investissement, la recherche d’un fond de roulement restant le premier défi pour les entreprises biomédicales.
•    équilibrer son budget d’investissement sur les compétences techniques de leurs personnels, le cout, la qualité et le délai de la fabrication/commercialisation de leurs dispositifs médicaux ;
•    tenir compte des coûts inhérents au processus de certification aux normes (incluant des coûts directs tels que les coûts liés aux frais de dossier de l’organisme certificateur et à l’audit de certification et des coûts indirects liés à la gestion du personnel, à la formation, à la mise œuvre d’un plan d’action qualité.
•    mettre en place des essais cliniques indispensables pour démontrer la conformité des dispositifs médicaux aux exigences essentielles de la directive 93/42/CEE (dispositifs médicaux), et la directive 90/385/CEE (dispositifs médicaux implantables actifs) [14].


retour sommaire

Les normes sont des alliées pour faire face à ces enjeux car elles fournissent aux entreprises un support pour développer leurs systèmes de management de la qualité et de management du risque.
Le projet d’outil d’autodiagnostic mutualisé selon les trois normes ISO 9001:2015, ISO 13485: 2016 et ISO 14971:2013 permet aux entreprises de réduire leurs coûts de certification, puisqu’une seule procédure de certification pourra être suivie pour les trois normes simultanément.

La triple certification permettra aux entreprises biomédicales d’impliquer et de motiver leur personnel, d’améliorer leur image, de maîtriser leurs processus, d’obtenir et maintenir leurs marquages CE et donc de vendre leurs produits, d’améliorer la qualité de leurs produits et de leurs services et d’assurer la sécurité des patients et des utilisateurs des dispositifs médicaux.
                                                                                                                                                                                                                                                                                             


 II.    Etude, mutualisation des exigences normatives et conception de l’outil d’autodiagnostic "3-DIAG"

 1.    Mutualisation des exigences

Pour cette étape, la réflexion a été basée sur les travaux d’un groupe d’étudiants datés de 2016, portant sur « La nouvelle ISO 9001 (2015) et future ISO 13485 (2016) : Mutualisation des exigences et outil bi-diagnostic pour la performance des entreprises biomédicales » [4].
Les travaux consistent à analyser les exigences similaires entre les trois normes selon la démarche suivante :

Figure08
Figure 8: Démarche de mutualisation des normes (Source : Auteurs)
retour sommaire

A l’issue du travail de mutualisation des exigences, il est nécessaire de reformuler les exigences communes aux trois normes et celles spécifiques à chacune d’entre elles en phrases simples et compréhensibles par toute personne non familiarisée à la sémantique de la qualité.

A partir des 745 exigences des trois normes, le processus de mutualisation permet d'évaluer seulement 491 critères dont 227 spécifiques et 264 communs.

Etude comparative des normes

L’étude comparative des normes a été faite chapitre par chapitre. La comparaison a été faite également en se basant sur les chapitres de la norme ISO 13485 et en s’appuyant sur son annexe B.

Chapitres de la norme ISO 13485 :2016

Exigences ISO 13485 :2016

ISO 9001

ISO 14971 :2013

Système de Management de la Qualité

Contexte réglementaire

Politique Qualité

Manuel Qualité

Documentation de validation

Procédures

Dossier DM

Maîtrise des documents

Maîtrise des enregistrements

 

Contexte de l’organisme

 

Vérification du processus de gestion des risques à intervalles définis

Responsabilité de la Direction

(Reformulé en Gestion des responsabilités)

Engagement de la Direction

Orientation client

Politique Qualité,

Planification,

Responsabilité, autorité, communication, revue de direction

 

Leadership

 

Responsabilité de la Direction dans la Gestion du Risque

Politique de Gestion du Risque

Management des ressources

Mise à disposition des ressources,

 Ressources humaines

Infrastructures, environnement de travail et maîtrise de la contamination

 

Ressources

Ressources humaines

Compétences

Sensibilisation

Infrastructure

Environnement pour la mise en œuvre des processus.

 

Ressources Humaines : qualification du personnel

 

Ressources adéquates pour la gestion des risques

 

Réalisation du produit

Planification de la réalisation du produit

Exigences clients, exigences produits

Conception et développement, (planification, éléments d’entrée et de sortie, revue, vérification, validation, transfert, maîtrise), achats, production et prestation de service, identification, traçabilité

 

Réalisation des activités opérationnelles

 

Mesurage, analyse et amélioration

Retour d’information,

Traitement des réclamations,

Signalement aux autorités réglementaires, audit interne, surveillance et mesure des processus et des produits, maîtrise des non-conformités, amélioration

Evaluation des performances

Analyse du risque

Analyse des informations de production et de postproduction


Figure 9: Etude comparative des 3 normes selon les chapitres de l’ISO 13485 :2016 (Source : Auteurs)

retour sommaire

La comparaison a été également approfondie par thème :


Thème

ISO 13485 : 2016

ISO 9001 :2015

ISO14971 : 2013

Contexte de l’entreprise

Notion importante

Notion importante

 

Orientation client

Notion importante

Notion importante

 

Politique Qualité

Notion importante

Notion importante

 

Leadership

 

Notion importante

Notion importante(responsabilité de la Direction dans la Gestion du risque)

Planification

 

Notion importante

 

Réalisation des activités opérationnelles

 

Notion importante

 

Evaluation des performances

 

Notion importante

 

Amélioration

Notion importante

Notion importante

 

Matériovigilance

Notion importante

 

 

Validation, documentation, assurance qualité, traçabilité

Manuel qualité obligatoire

 

Plan de gestion du risque, Dossier de gestion des risques

Gestion du risque

 

Notion importante (approche fondée sur les risques associés aux processus)

Notion importante(Actions à mettre en œuvre face aux risques et opportunités)

Notion importante

Nombre d’exigences
dans l'outil

329

348

68

           
Figure 10 : Etude comparative des 3 normes par thème  (Source : Auteurs)

retour sommaire


Suite à ces comparaisons, il a été possible de définir les chapitres de l’outil tenant compte des exigences communes et spécifiques :
 2.    Conception de l’outil

La conception de "3-DIAG" a été faite en capitalisant sur le retour d’expérience des travaux antérieurs d’étudiants de l’UTC [4]:

Outil

Avantages

Inconvénients

Outil d’auto-diagnostic pour chacune des normes

Précis

Spécifique à chaque norme

Facile à mettre en place

Durée de réalisation relativement importante

Durée des évaluations élevée

Nombre d’exigences élevé

Outil d’auto-diagnostic compatible avec les deux normes

Nombre d’exigences réduites

Evaluation de conformité rapide et moins contraignante

Une seule évaluation, trois résultats

Nécessite la mutualisation des exigences des deux normes.

Difficulté de reformulation des exigences mutualisées.

Support de l’outil

Avantages

Inconvénients

Papier

Facile à mettre en place

Accessible à toute personne

Distribution facilitée

Perte ou désorganisation des feuilles possible

Nécessite des calculs et analyses manuels

Nuisible à l’environnement

Outil automatisé (type logiciel web)

Ergonomique

Facile d’utilisation

Calcul automatique

Analyse des résultats

Possibilité de modifier les variables du programme

Limité aux systèmes d’exploitation

Difficile à mettre en œuvre, nécessite des compétences en programmation.

Nécessite de mises à jour progressives

Nécessite un investissement important de l’entreprise

Fichier excel avec MACRO

Simple d’utilisation

Calcul automatique

Analyse des résultats

Accessible

Possibilité de modifier facilement le programme

Limité aux systèmes d’exploitation

Nécessite des compétences en programmation

Fichier excel, calcul simple

Simple d’utilisation

Calcul automatique

Analyse des résultats

Accessible

Pas de programmation

 

Moins ergonomique

Moins attractif

                                                                                
Figure 11 : Avantages et inconvénients des types d’outils et de leurs supports [4]
retour sommaire

L’outil d’autodiagnostic développé correspond donc à un fichier Excel ® contenant des formules de calcul simples, facile d’accès et d’utilisation.
Les chapitres des exigences sont basés sur la norme ISO 9001 : 2015 car cette norme décrit le système de management de la qualité propre aux dispositifs médicaux et donc aux entreprises biomédicales.


3.    Structure de l’outil "3-DIAG"


L’outil proposé est un fichier Excel® automatisé, simple autoporteur de sens, fonctionnel et ergonomique.
Il s’agit d’une solution efficace pour mesurer la conformité du SMQ aux exigences des normes et identifier les axes prioritaires d’amélioration, en une durée de 2 heures et 30 minutes maximum. (491 critères).
L’outil est constitué de 10 onglets :

{Menu} : Interface de navigation où l'utilisateur peut sélectionner l'onglet désiré.

{Page d'accueil} : Onglet interactif dans lequel l'utilisateur peut trouver les instructions d'utilisation de l'outil et les échelles d'évaluation :


Dès lors qu'un taux moyen de conformité de 60% est atteint pour tous les articles d'une norme, une déclaration de conformité aux exigences de cette norme est possible (déclaration établie selon les exigences de la norme ISO 17050 [15]-[16].
L'utilisateur renseigne les métadonnées nécessaires et celles-ci s'implémentent directement dans les autres onglets. Il peut également modifier les échelles d'évaluation si nécessaire.


fig12 

Figure 12 : onglet du mode d’emploi de l’outil (Source : Auteurs)
retour sommaire

{Evaluation des exigences} : L'utilisateur y trouve les 491 critères à évaluer à travers une grille simple d'utilisation, par un simple clic.

fig13 

Figure 13: onglet d’évaluation de l’outil d’auto-diagnostic (Source : Auteurs)


retour sommaire

{Résultats ISO 9001} / {Résultats ISO 13485} / {Résultats ISO 14971} : Les résultats des niveaux de conformité spécifiques aux exigences des normes sont représentés sous forme de diagrammes radar et d'histogrammes. Ces graphes montrent en un coup d’œil le niveau de conformité de chaque article et sous-article. Cette présentation permet aux entreprises de visualiser facilement les axes d'amélioration prioritaires.

{Résultats communs} : L'utilisateur y trouve les résultats des 264 critères communs aux trois normes.

{Auto-déclaration de conformité ISO 9001}, {Auto-déclaration de conformité ISO 13485}, {Auto-déclaration de conformité ISO 14971} : ces trois onglets correspondent aux déclarations de conformité du fournisseur faites selon les normes ISO 17050-1 et ISO 17050-2 [16]-[17].

Après avoir mesuré les niveaux de pratiques professionnelles au sein de leur établissement grâce à l'outil "3-DIAG", les utilisateurs peuvent éditer les "déclarations de conformité" correspondant à chacune des trois normes.
Ces déclarations dites de 1ère partie ne correspondent pas à une auto-certification aux normes mais elles donnent l'assurance que les critères spécifiés pour les trois normes ont été évalués et sont une première étape vers la certification. Les bonnes pratiques ISO 17050 recommandent que la personne validant les résultats de la déclaration et que celle responsable de la déclaration soient différentes et sans conflit d'intérêt.
Ces déclarations peuvent être utilisées par la Direction comme un outil interne de communication, mettant en valeur l'implication, l'adhésion et les efforts communs réalisés par les collaborateurs pour atteindre le niveau de conformité attendu.

{Sources de valeurs}: cet onglet utilitaire contient les valeurs permettant d'effectuer les calculs des taux de conformité.


retour sommaire


4.    Système d’évaluation et de pondération

Les exigences reformulées sont retranscrites dans le tableau Excel de l’onglet {Evaluation des exigences} et reliées aux chapitres et paragraphes des normes concernées.
On retrouve ainsi seulement 491 critères au lieu de 745 si l’on réalisait une évaluation individuelle selon chacune des normes.
Un code couleur est attribué en fonction du type d’exigence :


Type d’exigences Couleur associée
Exigences communes aux normes Bleu pâle
Exigences ISO 9001:2015   Rose clair
Exigences ISO 13485:2016 Vert clair
Exigences ISO 14971:2013   Orange

  Figure 14 : Tableau des couleurs associées à chaque exigence (Source : Auteurs)

Les articles et sous-articles de la norme ISO 13485:2016 sont mis en exergue en bleu foncé.
L’utilisateur doit alors évaluer le niveau de réalisation de chaque exigence. Pour cela, il utilisera l’échelle d’évaluation suivante :

Niveau de véracité Taux (%) Commentaire
Non-concerné
NA
L'action ne concerne pas l'établissement évalué.
Faux unanime
0
L'action n'est pas réalisée selon l'avis de tous les acteurs impliqués.
Faux 20 
L’action est rarement réalisée ou de manière aléatoire.
Plutôt faux
40
L'action est parfois réalisée mais de manière informelle.
Plutôt vrai 60 L'action est formalisée et réalisée de manière assez convaincante.
Vrai 80 L'action formalisée est toujours réalisée et améliorée.
Vrai prouvé 100
L'action réalisée est tracée et prouvée
        
Figure 15 : Tableau des niveaux de véracité [4]
retour sommaire

Une échelle de véracité à 6 niveaux a été privilégiée pour permettre à l’utilisateur de nuancer sa réponse a fortiori car certaines exigences ont été reformulées.
Chaque niveau de véracité des différentes exigences est ensuite exploité. Une moyenne arithmétique des niveaux de conformité est effectuée, de sorte à avoir une évaluation par grand chapitre.

Taux
   Niveau de conformité Commentaire
[0%-29%]  
Insuffisant Niveau 1 : Les activités doivent être formalisées davantage.
[30%-59%] Aléatoire
Niveau 2 : la bonne exécution des activités doit être pérennisée.
[60%-79%]
Convaincant
Niveau 3 : les activités doivent être tracées et améliorées.
[80%-100%] Conforme
Niveau 4 : Niveau optimum-il faut continuer à progresser et communiquer les résultats.
NA
Non Applicable
Non applicable: l'exigence n'est pas applicable.

Figure 16: Tableau des niveaux de conformité par chapitre [4]



III.    Edition et interprétation des résultats


1.    Edition et analyse des résultats


Une fois l’onglet 3 {Evaluation des exigences} dûment complété, il est possible d’obtenir plusieurs feuilles de résultats :

{Résultats communs} :
Le diagramme radar représente la conformité des articles communs aux 3 normes. Les valeurs des articles sont affichées à l’intérieur du graphe, formant ainsi un polygone. Un tel type de diagramme donne une vue d’ensemble générale du résultat. Il y a autant d’axes que d'articles. Les articles (ou sous-articles) sont indiqués autour du graphique. Les limites de conformité sont représentées par des polygones en traits interrompus.

Les résultats de l’ensemble des sous-articles et des critères sont représentés sous forme d’histogrammes. Le 1er histogramme représente le niveau de conformité des sous-articles en indiquant le nombre des sous-articles pour chaque niveau de conformité. Quant au 2ème, il représente la véracité des critères d’exigence.

Ces diagrammes donnent une bonne vue d’ensemble de la situation.

Dans le même onglet, la présentation des résultats est détaillée pour chaque sous article.
retour sommaire

Figure17

Figure 17: Présentation des résultats par articles et sous-articles (Source : Auteurs)
retour sommaire

La synthèse des résultats des articles et des sous-articles est présentée dans le même onglet sous la forme d’un tableau indiquant le taux ainsi que le niveau de conformité.

Figure18 
Figure 18 : Tableau de synthèse des résultats (Source : Auteurs)
retour sommaire

{Résultats ISO 9001} / {Résultats ISO 13485} / {Résultats ISO 14971} : Un onglet par norme pour décrire le niveau de conformité spécifique à chaque norme. 

 
image19
Figure 19 : Présentation des résultats de conformité pour chaque norme (Source : Auteurs)
retour sommaire

Pour aider l’utilisateur à bien respecter les exigences d’une telle norme, des conseils ont été donnés à la fin de chaque onglet de résultat. Ces conseils décrivent le contexte et la finalité de chaque article ainsi que la personne responsable.

fig20 
Figure 20 : Conseils pour atteindre le niveau de conformité (Source : Auteurs)

retour sommaire

{Auto-déclaration de conformité ISO 9001}, {Auto-déclaration de conformité ISO 13485}, {Auto-déclaration de conformité ISO 14971} : Ces trois derniers onglets correspondent aux évaluations de conformité – déclarations de conformité du fournisseur (NF EN ISO/CEI 17050-1) pour chaque norme.

L’objectif de la déclaration est l’estimation de niveau de conformité de chaque article aux exigences.
Un tel article est considéré "non-déclarable"  s’il a un niveau de conformité inférieur à 60%.


2.    Synthèse sur les apports de l’outil d’autodiagnostic



Fig22

Figure 21 : logigramme de synthèse des apports de l’outil d’auto-diagnostic (Source : Auteurs)

retour sommaire

3.    Perspectives


Le nouveau règlement européen des Dispositifs Médicaux qui entrera en application en 2020 a renforcé les exigences essentielles notamment en termes de gestion des risques, d’aspects cliniques et de plan de surveillance du marché. Les entreprises vont devoir s’adapter.
Elles devront pour cela s’appuyer sur la norme NF EN ISO 14155 Investigation clinique des Dispositifs Médicaux pour sujets humains (Bonnes Pratiques Cliniques).

Par ailleurs, ce règlement précise les règles applicables aux logiciels et renforce les exigences essentielles. Le développement des logiciels et des applications mobiles dans le domaine de santé est en pleine expansion. Ce développement peut varier d’un simple logiciel de collecte et d’affichage des données à une application à finalité complexe qui analyse, traite et affiche un certain nombre de résultats. Pour être qualifié de DM ou de DM DIV, un logiciel doit avoir une utilisation à des fins médicales [19].

Les fabricants doivent identifier la nature et la finalité médicale des produits conçus de sorte à évaluer si le logiciel ou l’application de santé relèvent du statut de DM ou de DM DIV. Pour ce faire, ils doivent se baser sur la réglementation qui classifie les applications et les logiciels selon leur destination d’usage :
•    Un logiciel est considéré comme un dispositif médical lorsqu’il permet de traiter des informations et des données médicales aidant au diagnostic médical.
•    Un dispositif de santé qui génère un résultat suite à une simple recherche dans une base de données sans les analyser ne répond pas à la définition du dispositif médical. Il est considéré comme étant un logiciel de santé qui correspond à des finalités médicales.
•    Tout dispositif de télécommunication qui a pour but d’échanger d’information médicale ou de réaliser des actes à distance est considéré comme étant un logiciel de santé mais il ne correspond pas à des finalités médicales, même s’il porte sur des informations médicales.
Les entreprises pourront donc s’appuyer sur la norme NF EN 62304 : Spécificité de la gestion du risque des logiciels DM ou DM DIV.

Les deux normes NF EN ISO 14155 Investigation clinique des Dispositifs Médicaux pour sujets humains (Bonnes Pratiques Cliniques) et NF EN 62304 : Spécificité de la gestion du risque des logiciels DM ou DM DIV pourraient être transposées dans des outils d'autodiagnostic, de sorte à pouvoir réaliser une évaluation du système qualité par rapport à ces deux autres normes.

 



Conclusion 

Les entreprises biomédicales doivent démontrer la conformité de leurs dispositifs médicaux aux exigences essentielles et doivent mettre en œuvre un système de management de la qualité et du risque. Celui-ci est étayé par les normes ISO 9001, ISO 13485 et ISO 14971 qui lui confère une présomption de conformité aux exigences essentielles telles qu’elles sont décrites par les Directives européennes de la Nouvelle Approche. La conformité à ces trois référentiels facilite l'obtention du marquage CE et améliore la compétitivité de ces entreprises.

Ces travaux ont donc consisté à mutualiser les exigences des trois normes et à concevoir l'outil "3-DIAG" pour permettre aux entreprises de mesurer leurs niveaux de conformité aux trois normes et de gagner du temps dans les processus de certification sur chacun des référentiels.

L'outil "3-DIAG" permet une évaluation partielle ou totale de 491 critères (3h pour une évaluation totale au lieu de 8 heures environ pour 745 exigences). Les résultats sont affichés sous forme de tableaux, histogrammes et diagrammes radar afin d'en faciliter l'interprétation visuelle et la compréhension rapide pour identifier les plans d'actions prioritaires.
L'utilisation de cet outil permet d'améliorer la qualité des produits et des services des entreprises biomédicales et d'assurer la sécurité des utilisateurs des dispositifs médicaux et des patients.



retour sommaire

Références bibliographiques

[1]        AFNOR, « NF EN 62304-Logiciels de dispositifs médicaux Processus du cycle de vie du logiciel ». Edition  Afnor, www.afnor.org, oct-2006.

[2]        « Règlement (UE) 2017/745 du Parlement européen et du Conseil du 5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux, modifiant la directive 2001/83/CE, le règlement (CE) n° 178/2002 et le règlement (CE) n° 1223/2009 et abrogeant les directives du Conseil 90/385/CEE et 93/42/CEE ». Journal officiel de l’Union Européenne, http://eur-lex.europa.eu, 05-mai-2017.

[3]        ANSM, « Logiciels et applications mobiles en santé - ANSM : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé ». [En ligne]. Disponible sur:http://ansm.sante.fr/Activites/Mise-sur-le-marche-des-dispositifs-medicaux-et-dispositifs-medicaux-de-diagnostic-in-vitro-DM-DMIA-DMDIV/Logiciels-et-applications-mobiles-en-sante/(offset)/1. [Consulté le: 30-sept-2017].

[4]        A. Kouiten, A. Harkani, H. B. Ben Charrada, S. Kambou, N. Noulaquape, et T. J. Tchinde, « Nouvelle ISO 9001 (2015) et future ISO 13485 (2016) : Mutualisation des exigences et outil bi-diagnostic pour la performance des entreprises biomédicales », Université de Technologie de Compiègne, Master Qualité et Performance dans les Organisations (QPO), Master Technologies et Territoires de Santé (TTS) et Mastère Spécialisé Normalisation, Qualité, Certification, Essai (NQCE), Mémoire d’Intelligence Méthodologique du projet d’intégration, https://www.utc.fr/master-qualite, puis « Travaux » « Qualité-Management » réf n°339, janv. 2016.

[5]        AFNOR, « NF EN ISO 9001- Systèmes de management de la qualité- Exigences ». Editions  Afnor, Paris, www.afnor.org, oct-2015.

[6]        AFNOR, « NF EN ISO 13485- Dispositifs médicaux - Systèmes de management de la qualité - Exigences à des fins réglementaires ». Edition  Afnor, www.afnor.org, sept-2012.

[7]        « NF EN ISO 14971 Dispositifs médicaux - Application de la gestion des risques aux dispositifs médicaux ». Editions  Afnor, Paris, www.afnor.org, 05-janv-2013.

[8]        Syndicat National de l’Industrie et des Technologies Médicales, « Panorama de la filière industrielle des dispositifs médicaux en France en 2017 ». Edition Snitem, Paris, www.snitem.fr, 2017.

[9]        SNITEM, « Marché du DM  2017 », snitem.fr, 24-août-2010. [En ligne]. Disponible sur: http://www.snitem.fr/le-marche-des-dm. [Consulté le: 21-sept-2017].

[10]      « RÈGLEMENT (UE) 2017/ 746 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL - du 5 avril 2017 - relatif aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro et abrogeant la directive 98/ 79/ CE et la décision 2010/ 227/ UE de la Commission ». [En ligne]. Disponible sur: http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32017R0746&from=EN. [Consulté le: 22-janv-2018].

[11]      FDA, « Quality System (QS) Regulation/Medical Device Good Manufacturing Practices », Food and Drug Administration. [En ligne]. Disponible sur:https://www.fda.gov/MedicalDevices/DeviceRegulationandGuidance/PostmarketRequirements/QualitySystemsRegulations/default.htm. [Consulté le: 01-oct-2017].

[12]      JPMA, « Revision of Japanese Medical Device QMS requirements | Pharmaceuticals and Medical Devices Agency », Japanese Pharmaceuticals and Medical devices Agency. [En ligne]. Disponible sur: https://www.pmda.go.jp/english/review-services/regulatory-info/0004.html. [Consulté le: 01-oct-2017].

[13]      AFNOR Certification, « La France, bonne élève de la certification », Le Mag Certification, 11-oct-2016. [En ligne]. Disponible sur:https://lemagcertification.afnor.org/blog/iso-survey-la-france-bonne-eleve-de-la-certification/. [Consulté le: 24-oct-2017].

[14]      ANSM, « Essais cliniques portant sur les dispositifs médicaux et dispositifs médicaux de diagnostic in vitro - ANSM : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé », ANSM. [En ligne]. Disponible sur:http://ansm.sante.fr/Activites/Dispositifs-medicaux-et-dispositifs-medicaux-de-diagnostic-in-vitro/Essais-cliniques-portant-sur-les-dispositifs-medicaux-et-dispositifs-medicaux-de-diagnostic-in-vitro/(offset)/0. [Consulté le: 01-oct-2017].

[15]      « NF EN ISO/CEI 17050-1: Evaluation de la conformité - Déclaration de conformité du fournisseur ». Editions  Afnor, Paris, www.afnor.org, 24-sept-2011.

[16]      « NF EN ISO/CEI 17050-2 - Évaluation de la conformité - Déclaration de conformité du fournisseur - Partie 2 : documentation d’appui ». Editions  Afnor, Paris, www.afnor.org, 01-avr-2005.

[17]      El Marsaoui, Lamkadem, Mancet, Meksi, « Référentiels qualité majeurs pour les entreprises biomédicales », Université de Technologie de Compiègne, Master Qualité et Performance dans les Organisations (QPO), Master Technologies et Territoires de Santé (TTS), Mémoire d’Intelligence Méthodologique du projet d’intégration, https://www.utc.fr/master-qualite, puis « Travaux » « Qualité-Management » réf n°424, janv. 2018.

[18]      G. PROME, « Logiciels médicaux et nouveau règlement sur les DM », Qualitiso - Le Blog des Dispositifs Médicaux, 24-juin-2016. [En ligne]. Disponible sur: http://www.qualitiso.com/applis-logiciel-reglement-dispositifs-medicaux/. [Consulté le: 01-oct-2017].

retour sommaire