I - 1. Présentation du CHRU de Lille
Historique
Voyage
à travers dix siècles d’histoire
hospitalière lilloise…
Hôpital
Ste Elisabeth
Soigner, recueillir, aider : telles
étaient les vocations des
premiers hospices lillois, bien avant le développement du
Centre Hospitalier Universitaire de Lille, aujourd’hui
établissement de référence pour le nord de la
France.
Remontons le temps pour comprendre l’histoire hospitalière
lilloise : bien avant les dimensions de médicalisation dans les
hôpitaux modernes, les hospices créés à
Lille à partir du XI ème siècle avaient
essentiellement pour vocation de recueillir les personnes pauvres,
infirmes, indigentes ou orphelines. Certain même, tel que
l’hôpital Sainte Elisabeth au XIII ème siècle
situé aujourd’hui à Roubaix, avait pour but d’abriter des
« jeunes filles de bonne famille » qui désiraient
vivre en chasteté, sans pour autant se soumettre aux vœux
monastiques.
La création de ces hospices était à
l’époque fortement liée à des principes religieux
que sont la charité, l’aumône et l’aide du prochain. C’est
donc un chanoine de la collégiale Saint Pierre, nommé
Jean Martin, qui inaugura vers 1215 un modeste asile pour les malades
pauvres, sous le nom de « Saint Jean l’Evangéliste
». Cet asile qui comptait alors six lits deviendra
l’hôpital Saint Sauveur.
Et c’est cette vocation d’aide aux plus faibles qui guidera des
bienfaiteurs tels que Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre, ou
encore Jean de la Cambe dit Gantois, dans la création et
l’entretien de l’hospice Comtesse, ou de l’hospice Gantois.
Jeanne de Constantinople
Hospice Comtesse
(1199-1200 † 1244)
Saint Sauveur
Une gestion privée
Jusqu’au XVIII ème
siècle, la logique de fonctionnement
des hôpitaux est une logique privée. Elle se base en effet
sur des « bienfaiteurs » qui investissent leurs biens dans
la création d’établissements pour soigner, et pour
accueillir les plus démunis.
Cette logique ne permet pas
forcément à ces établissements de survivre. C’est
le cas notamment pour l’Hôtel Dieu pour femmes,
créé en 1747 qui fonctionna seulement treize ans, faute
de ressources.
Un
système de santé qui s’organise…
Le besoin de consolider le
système de soins et de secours
apporté à la population se fait donc ressentir dès
le XV ème siècle, grâce à la création
à Lille d’un bureau central pour la distribution des secours.
En 1527, le magistrat de la ville éleva cette organisation au
rang d’institution communale sous le nom de « bourse commune des
pauvres ». Et c’est en 1531 que Charles Quint, adoptant
l’organisation lilloise, l’étendit aux hôpitaux et
hospices et l’imposa à tous les Pays Bas. De plus, les
établissements se regroupent peu à peu pour donner
naissance en 1743 au plus important établissement de la ville :
l’hôpital
général, qui reçut les biens des
nombreuses fondations qui y furent réunies.
LILLE –
Hôpital général
…et se développe
Le système de santé de
la métropole permet
d’accueillir et de soigner de plus en plus de personnes.
A partir du XIX ème siècle, l’hôpital devient un
service public, de plus en plus médicalisé. C’est en 1860
que l’agrandissement de Lille pose à l’administration publique
hospitalière, un problème d’organisation sanitaire. En
effet, puisqu’il ne pouvait être question d’agrandir ou de
surpeupler l’hôpital Saint Sauveur, la seule solution qui
s’imposa fût la création d’un nouvel hôpital.
Les hospices donnèrent un terrain de plus de six hectares,
situé Boulevard Montebello, prés de la porte des Postes,
et prirent à leur charge les dépenses de construction et
d’équipement.
A partir de 1923, le Professeur Oscar Lambret lancera l’idée
d’une cité hospitalière réunissant les soins,
l’enseignement, la biologie et la recherche.
Ce concept d’hôpital universitaire sera précurseur en
France, puisqu’il anticipera de trente ans la loi Debré qui
créé les Centres Hospitaliers Universitaires en 1958.
C’est cette idée qui donnera naissance à ce que le public
appellera la « cité hospitalière », puis le
CHRU d’aujourd’hui.
Chronologie
XI ème
► 1066 : Fondation du premier
hôpital lillois par
Adèle de France,
comtesse de Flandre, dans l’enceinte de la collégiale Saint
Pierre.
XII ème
► 1158 : Fondation de
l’hôpital Saint Nicaise par
Hella Destailleur. Fermeture en 1550. Fondation de l’hôpital
Saint Nicolas. Fermeture en 1550.
XIII ème
► 1215 : Création de
l’asile pour les malades
pauvres « Saint Jean l’Evangéliste » par Jean
Martin, chanoine de la collégiale, qui deviendra l’hôpital
Saint Sauveur.
Agrandi en 1219 par Jeanne de Constantinople, comtesse
de Flandre.
► 1231 : Fondation de
l’hôpital Saint Julien par Phane Denise.
Fermé en 1701.
► 1236 : Création de
l’hôpital Notre Dame par Jeanne de
Constantinople, comtesse de Flandre, qui deviendra l’hospice Comtesse,
et où seront réunis l’hospice des Bleuets et
l’hospice
des Vieux Hommes. Fondation par Jeanne de l’hôpital Sainte
Elisabeth ou du Béguinage, pour des jeunes filles de «
bonne famille » désirant vivre en chasteté.
► 1291 : Création de
l’hôpital de la trinité.
Fermeture en 1550.
XIV ème
► 1345 : Ouverture de
l’hôpital Notre-Dame, dit
des Grimarets grâce à Lotars Canars, Seigneur des
Grimarets et à son épouse, Marie de Pont-Rohart.
Fermeture en 1701.
► 1361 : Création de
l’hôpital des Marthes par Jean
de Tourcoing et Marie Duboz son épouse. Réuni à
l’hôpital Général en 1750.
XV ème
► Création de l’hôpital Saint Jacques,
à l’usage des pèlerins se rendant à Saint Jacques
de Compostelle en Espagne, par Isabelle de Portugal épouse de
Philippe le Bon, Duc de
Bourgogne et Comte de Flandre. Réuni
à l’hospice Gantois après la Révolution.
► 1466 : Fondation de
l’hôpital Saint Jean Baptiste par
Jean de la Cambe dit Gantois, qui deviendra l’hospice Gantois.
► 1477 : Création de la Maison
des Orphelines de la
Conception ou des bonnes filles. Création de l’hôpital des
Bleuets, tous deux destinés à recueillir les orphelins.
XVI ème
► 1541 : Fondation de
l’hôpital Sainte Catherine
de Sienne par Jean Barge et sa femme Marguerite Leroux.
XVII ème
►1622 : Création de
l’hôpital Saint
Charles Borromée ou des Vieux Hommes. Rattaché par la
suite à l’hospice Comtesse.
► 1633 : Création de
l’hôpital de la Charité
par François Hedelbaut. Réuni à l’hospice Gantois
sous la Révolution.
► 1646 : Ouverture de la Maison
des Orphelines de la
présentation Notre-Dame. Réunie à l’hospice
Stappaert en 1730.
► 1650 : Création de
l’hôpital du Saint Esprit par
Jérôme Segon, écuyer et sa sœur Françoise
Segon. Réuni par la suite à l’hospice Gantois.
Création de l’hospice de la Conception
ou des Bleuettes,
grâce à un legs de Jean Dubus, chanoine de St Pierre.
► 1656 : Ouverture de l’hôpital
Saint Joseph ou des
Incurables. Devint l’hôpital des Sans-culotte incurables et fut
réuni à l’hospice Comtesse. Fondation de l’hôpital
des Sept
Douleurs par Jehan Stappaert.
► 1668 : Fondation de l’hôpital
des Bons Fils pour recevoir
les aliénés. Transféré par la suite
à Armentières.
XVIII ème ► 1743 : Ouverture de l’hôpital
Général.
► 1747 : Création de
l’Hôtel-dieu pour femmes.
Transféré par la suite à l’hôpital Saint
Sauveur.
XIX ème
► 1953 : Ouverture de
l’hôpital Claude Huriez, du
nom d’un médecin dermatologue, qui fut le Vice-président
de la commission administrative du CHRU, Commandeur de palmes
Académiques et de la Santé publique et Officier de la
légion d’Honneur.
Aujourd’hui
Le C.H.R.U de Lille, ce sont…
Des équipements logistiques
• 1blanchisserie traitant 4 600 tonnes de linge par
an
• 1 unité centrale de production et 4 selfs
• 2 600 000 repas servis par an
• 1 standard téléphonique et 7 600
postes
• 1 réseau informatique et 3 000 terminaux
• 1 réseau vidéo câblé
Des grands travaux …
• modernisation de l'Hôpital Huriez
• regroupement des laboratoires
• centre cardio-pulmonaire
• transfert de la psychiatrie
Un budget…
• Exploitation : 675,67 Millions d’Euros dont 5,7
Millions d’Euros pour la maintenance des équipements
biomédicaux
• Investissements : 54,3 Millions d’Euros dont 10
Millions d’Euros pour les équipements médicaux
• Montant des mandatements aux fournisseurs : 2 12,17
Millions d’Euros
Une activité de soins …
• 2 677 lits dont 2 354 en court séjour
• 813 140 patients
• 264 places en hospitalisation de courte
durée
• 80 058 patients hospitalisés
• DMS (Durée Moyenne de Séjour) en
court séjour : 4,53j
• 858 682 consultations externes
• 60 000 interventions chirurgicales
• 4 606 accouchements
• 364 transplantations d'organes (rein, moelle, cœur,
foie, poumon, cornée)
• 68 393 passages aux urgences
• 12 730 sorties SMUR
• 7 325 282 actes de laboratoire
• 337 926 actes d'imagerie
Du personnel…
• 2 159 personnels médicaux et 9 444
personnels non médicaux
• 6 359 soignants
• 752 personnels médico-techniques
• 1 439 personnels techniques
• 1 169 personnels administratifs (dont 286
secrétaires médicales)
• 675 élèves en formation
Le parc Biomédical du
C.H.R.U de Lille, ce sont…
Répartition du nombre
d’équipements par discipline
(Nombre total d’équipements : 26700 dispositifs
pour
une valeur estimée à 119 Millions d’Euros en
2006)
• 20 laboratoires
• 96 salles d'opération
• 56 échographes
• 4 équipements d'imagerie par
résonance magnétique (IRM)
• 4 scanographes
• 3 salles de coronarographie numérisée
• 4 salles d'angiographie numérisée
• 6 gamma caméras
• 1 appareil de débitmètrie
cérébrale
• 1 lithotripteur
• 3 appareils de circulation extracorporelle
• 47 générateurs de dialyse
• 13 lasers chirurgicaux
• 4 caissons hyperbares
Dessiné
par l’architecte Jean Walter, construit à partir
de 1936, interrompue par la guerre et inauguré en 1953,
l’hôpital Claude Huriez fut un des premiers sites en France
à rassembler en un même lieu l’hôpital et la
Faculté de Médecine, avec une triple mission de Soins,
d’Enseignement et de Recherche.
Claude Huriez était un
dermatologue de renommée
internationale, qui a œuvré pour que l’hôpital de Lille
prenne toute sa dimension régionale et universitaire.
L’hôpital Claude Huriez
regroupe les activités :
• Aile
Est : les cliniques de chirurgie
générale et endocrinienne, de chirurgie digestive et
générale, de dermatologie, des maladies de l’appareil
digestif, des maladies du sang, d’urologie,
des explorations
fonctionnelles et digestives, l’urodynamique, l’hospitalisation du
centre médicochirurgical ambulatoire, l’hospitalisation de
l’andrologie, les consultations de médecine interne.
• Aile Ouest :
les cliniques d’ophtalmologie,
d’oto-rhino-laryngologie, la chirurgie générale et
vasculaire, la chirurgie digestive et transplantation,
l’hospitalisation de la médecine interne, la médecine
nucléaire, les explorations fonctionnelles vasculaires
périphériques, le plateau technique de dermatologie.
• Centre Sud :
l’accueil des patients à
mobilité réduite, l’imagerie médicale, le laser,
la réanimation chirurgicale, les soins intensifs de
gastro-entérologie.
• Centre Nord :
le département
d’anesthésie réanimation chirurgicale, les
transplantations d’organes, les soins intensifs péri
opératoires.
L’hôpital Claude Huriez est doté de 542 lits et a une
vocation chirurgicale à orientation viscérale et de
médecine (dermatologie, urologie, maladies du sang, …)
I - 2.
L’étude de poste
Enjeux
Les enjeux inhérents à l’étude de poste sont
définis et imposés par la réglementation relative
à la
protection des
travailleurs contre les dangers des
rayonnements ionisants, dont elle est l’un des
éléments
principaux.
La notion d’étude ou d’analyse de poste est
introduite dans le
code du travail, et notamment par l’
article R.
231-75 :
« I. - Les expositions
professionnelles individuelles et
collectives aux rayonnements ionisants doivent être maintenues en
deçà des limites prescrites par les dispositions de la
présente section au niveau le plus faible qu’il est
raisonnablement possible d’atteindre.
II. - A cet effet, le chef
d’établissement procède à une analyse des postes
de travail qui est renouvelée périodiquement et à
l’occasion de toute modification des conditions pouvant affecter la
santé et la sécurité des travailleurs. […} ».
L’étude de poste intervient pour définir la
délimitation des zones
(article
R. 231-81) et la classification
des travailleurs
(article R. 231-88).
Les choix faits permettent de
statuer sur le suivi individuel par dosimétrie passive (article
R.231-93), et sur le suivi par dosimétrie opérationnelle
(article R. 231-94).
L’arrêté du 30 décembre 2004
relatif à la carte individuelle de suivi médical et aux
informations individuelles de dosimétrie des travailleurs
exposés aux rayonnements ionisants [1], spécifie que les
dosimètres individuels mis en œuvre, qu’ils soient passifs ou
opérationnels,
« doivent permettre de mesurer
[…] les rayonnements ionisants
révélés par l’analyse des postes de travail et
doivent être compatibles avec les conditions de travail
envisagées ».
L’étude de poste permet en outre de définir le programme
des contrôles techniques d’ambiance comprenant les mesures
continues ou périodiques des débits de dose externe
(article R. 231-85).
L’étude de poste relève de la responsabilité du
chef d’établissement, qui en confie la réalisation
à la
personne compétente en radioprotection.
En outre,
conformément à l’
article
R. 231-106-1, la
personne
compétente en radioprotection est également
chargée de définir sur cette base
« les mesures de
protection adaptées qui doivent être mises en œuvre
» ainsi que
« les
moyens nécessaires requis en cas
de situation anormale ».
Enfin, les résultats de l’étude de poste interviennent
pour renseigner la fiche individuelle d’exposition établie par
le chef
d’établissement
(article R.
231-92) et utilisée par le
médecin du travail
(article
R.231-99) qui statue sur l’aptitude
médicale et les modalités de surveillance médicale
de chaque travailleur.
Problématique
La non-conformité à l’un des enjeux résultant de
l’étude des postes de travail tels que définis ci-dessus,
provoquerait légitimement l’
Autorité
de Sûreté Nucléaire à
sanctionner lors d’un
contrôle, les établissements ainsi
désignés.
Synthèse
QUOI ?
|
Etude dosimétrique
de poste de travail.
(article R. 231-75)
|
QUI ?
|
Les travailleurs
susceptibles d’être
exposés à des rayonnements ionisants.
(arrêté du 30 décembre 2004)
|
OÙ ?
|
Sur les lieux de travail
utilisant ces
sources de rayonnements ionisants.
|
QUAND ?
|
• Avant
la mise en service
de tout nouveau poste de travail.
• Périodiquement.
• A l’occasion de toute évolution
notable d’un
poste.
(article R. 231-75)
|
COMMENT ?
|
Pour réaliser
l’étude, le
chef d’établissement désigne la personne
compétente en radioprotection qui sera chargé
d’évaluer les doses de rayonnements susceptibles d’être
reçues au poste de travail.
• Ces évaluations peuvent être
réalisées à partir de mesures au poste de travail,
de calculs numériques ou, se référer
à des études réalisées à des postes
similaires.
• Evaluer au retour d’expérience sur la
dosimétrie au poste de travail, constitué de l’historique
des données dosimétriques individuelles externes,
d’ambiance, ou des résultats de contrôles
réglementaires.
|
POURQUOI ?
|
L’étude de poste est un
document
réglementaire exigible par les autorités de
contrôle de l’Autorité de Sûreté
Nucléaire et a pour objet :
• Les conditions de mise en œuvre de la
radioprotection collective et individuelle.
• La détermination du zonage radiologique.
(article R. 231-81)
• La classification des travailleurs.
(article R. 231-88)
• La fiche individuelle
d’exposition.
(articles
R.231-92 et R. 231-99)
|
I - 3 :
Rappels sur les grandeurs dosimétriques
La dose absorbée
La dose absorbée correspond à la quantité
d’énergie cédée par unité de masse de
matière exposée aux rayonnements.
L’unité internationale est le
gray (Gy). Sous multiples
les plus
courants : mGy, µGy.
La dose absorbée s’étend de quelques mGy en imagerie
à quelques Gy en thérapie.
Le débit de dose
C’est la dose absorbée par unité de temps (en Gy/h,
mGy/h, µGy/h…)
La dose équivalente
La probabilité d’apparition des effets biologiques dépend
de la dose absorbée et de la nature du rayonnement.
La dose équivalente rend compte du risque d’effets biologiques
en associant un facteur de pondération Wr, fonction du
rayonnement.
La dose équivalente « H » est obtenue
de la
façon suivante
:
H = D . Wr
Où D est la dose absorbée et Wr vaut :
• 1 pour les photons et les
électrons,
• 5 à 20 pour les neutrons,
• 20 pour le rayonnement alpha.
L’unité internationale de la dose équivalente est le
sievert (Sv).
La dose efficace
La dose efficace
« E » est la dose fictive qui,
administrée de
façon homogène au corps entier, entraînerait les
mêmes dommages tardifs que l’ensemble des doses reçues par
le même individu au niveau des différents organes et
à des moments différents.
Dans le cas d’une exposition
globale ce peut être une dose réelle.
Chaque organe ou tissu T a un facteur de pondération WT qui
prend en compte le risque d’effets tardifs radio-induits.
La dose efficace notée E est donc la somme des doses
équivalentes pondérées délivrées par
exposition interne et externe aux différents tissus et organes
du corps.
Elle est définie par la formule
:
E = ∑ HT . WT
E est la dose efficace,
H est la dose équivalente,
Facteur
de pondération WT (Référence CIPR 60* et
CIPR 103) |
ORGANE
|
CIPR
60*
|
CIPR 103 |
Gonades
|
0,2
|
0,08 |
Moelle
osseuse rouge
|
0,12
|
0,12 |
Côlon
|
0,12 |
0,12 |
Poumons |
0,12
|
0,12 |
Estomac |
0,12 |
0,12 |
Seins |
0,05
|
0,12 |
Peau
|
0,01
|
0,01 |
Reste de
l’organisme |
0,05 |
0,12 |
Vessie
|
0,05
|
0,04 |
Foie |
0,05 |
0,04 |
Œsophage
|
0,05 |
0,04 |
Thyroïde
|
0,05
|
0,04 |
Glandes
salivaires
|
-
|
0,01 |
Os |
0,01
|
0,01 |
Cerveau |
-
|
0,01 |
* A ce jour, les données de la CIPR 60 sont applicables
réglementairement. (∑ WT = 1)
Les données de la CIPR 103 sont indiquées à titre
informatif et ont vocation à être reprises à moyen
terme dans la législation. (∑ WT = 1)
Au commencement de cette
étude, une phase d’observation s’est
avérée primordiale pour identifier, dans des conditions
normales, la situation de chacun des intervenants correspondant
à l’espace typique occupé par le poste de travail, ainsi
que les points révélateurs à saisir pour
l’élaboration d’une méthodologie assez robuste pour
résoudre les objectifs que sont :
• informer sur
les besoins d’équipements de
radioprotection et consignes de sécurité,
•
délimiter les zones
réglementées ou les zones opératoires,
• renseigner la
fiche d’exposition associée au
poste de travail,
•
déterminer le classement du personnel (A, B,
non exposé),
• choisir la
dosimétrie la plus adaptée
aux conditions d’exposition décrites par l’étude.
Afin de construire cette méthodologie et de mettre en pratique
les outils qualité introduits par l’enseignement
théorique de la formation T.S.I.B.H, il est apparu opportun de
les utiliser pour franchir les étapes de la résolution de
problèmes inhérents à cette étude, et
assimilée à un processus.
Transposition de
l’étude de poste dans le modèle VVV
d’amélioration continue :
Modèle
VVV |
7
étapes |
Questions
|
Description
des activités |
Explorer
Formuler |
Sélection
du problème |
QUOI ?
LEQUEL ? |
Observer
les pratiques du personnel du Bloc
Opératoire |
Analyser
le problème |
Analyse
des faits
|
des
PREUVES ?
|
Récolter
les données
dosimétriques, les relevés d’activité, … |
Analyser
Les causes |
Analyse
des causes
|
POURQUOI
? |
Réaliser
des gestes chirurgicaux
à l’aide d’un appareil radioscopique |
Programmer
la solution
|
Préparation
des solutions
Prévision
des risques
|
LAQUELLE
?
SI…ALORS ?
|
Mesurer
et
Prévoir les doses encourues par les intervenants lors d’actes
sous X |
Réaliser
Les actions
|
Planification
Mise en oeuvre
|
QUAND ?
COMMENT ?
|
Donner
des éléments de
réponse concrets (zonage, dosimétrie d’ambiance, …) |
Evaluer
les effets |
Evaluation
des effets
|
QUEL
RÉSULTAT ? |
Effectuer
des mesures ponctuelles
et les confronter aux prévisions,
Evaluer l’intérêt porté à l’étude par
les personnels concernés, … |
Capitaliser |
Intégration
dans
les pratiques
quotidiennes |
CONSERVER
? |
Faire
de l’étude de poste, un
outil indispensable à la radioprotection des travailleurs
|
DIAGRAMME D’ISHIKAWA
(Vise à identifier les indicateurs d’une activité
à impact radiologique)
II - 2.
Mesures
Les difficultés liées à la planification et
à la prise de mesures « stériles » lors
d’interventions chirurgicales sous X, conduisent à adopter
une stratégie par laquelle le bilan dosimétrique sera
établi à partir de mesures effectuées sur
fantôme.
Les prévisions ainsi obtenues devront alors
être éprouvées en situation réelle à
l’occasion de mesures ponctuelles et planifiées.
Mesures sur fantôme
Les blocs communs disposant de trois amplificateurs de brillance de
même marque et même type « Stenoscope de General
Electric », une série de mesures sera
réalisé pour chaque appareil, de façon à
estimer le comportement global de ce type d’appareil en terme
d’irradiation et noter le cas échéant une
singularité de l’un par rapport aux autres.
Hormis quelques mesures ponctuelles visant à évaluer
l’impact dosimétrique pour des paramètres
s’éloignant des conditions normales et spécifiées
comme telles, l’ensemble des mesures est réalisé dans les
mêmes conditions de paramétrage et au plus proche de la
réalité.
Le fantôme de bassin utilisé représentera la
diffusion moyenne de toute partie de corps diffusant dans les
conditions réelles de chirurgie.
La hauteur de table H ts est mesurée et fixée à 95
cm.
Schéma
de principe :
Appareils utilisés
1.
radiamétre
: VICTOREEN 451 ; Fluke
Biomedical
Model : 451P-DE-SI-RYR
S/N : 0000001766 ; Error <=
10%
2.
fantôme : Section Corporelle
Anthropomorphique de Bassin
Modèle RS-113 ou RS-113T
3.
radiogène
: amplificateur de brillance
STENOSCOPE de General Electric
4.
babyline
: BABYLINE 81 ; SYSTEME CEA ; TYPE E 793
N°081; NARDEUX – LOCHES
5.
pied à
perfusion permettant le marquage des
hauteurs et le repère spatial pendant les phases de mesures.
Trois séries de mesures:
1ére série
CARTOGRAPHIE
DE L’ESPACE DE MESURES
«
APPAREIL NUMÉRO 2 DÉDIÉ AU VASCULAIRE
»
Mesures effectuées en salle 6 du 3éme étage, le
jeudi 7 mai 2009
→ voir
Annexe 1
→ voir
Annexe 2
→ voir
Annexe 3
NEUROSTIMULATION
« APPAREIL NUMÉRO 2
DÉDIÉ AU VASCULAIRE
»
Mesures effectuées en salle 6 du 3éme étage, le
jeudi 7 mai 2009
→ voir
Annexe 4
________________________________________
2éme
série
NEUROSTIMULATION
« APPAREIL NUMÉRO 1
»
Mesures effectuées en salle 2 du 3éme étage le
jeudi 14 mai 2009
→ voir
Annexe 10
CARTOGRAPHIE DE L’ESPACE DE
MESURES
« APPAREIL NUMÉRO 1
»
Mesures effectuées en salle 2 du 3éme étage, le
jeudi 14 mai 2009
→ voir
Annexe 5
→ voir
Annexe 6
→ voir
Annexe 7
→ voir
Annexe 8
→ voir
Annexe 9
3éme
série
CARTOGRAPHIE DE L’ESPACE DE
MESURES
« APPAREIL NUMÉRO 3
»
Mesures effectuées en salle 7 du 2éme étage, le
mardi 26 mai 2009
→ voir
Annexe 11
→ voir
Annexe 12
II – 3.
Interprétation
Logigramme
Légende :
Déterminer les
paramétres et indicateurs, faire des prévisions, …
Contrôler la
cohérence du modèle
prévisionnel à la réalité, …
Agir sur la base des
résultats obtenus, renseigner les documents
réglementaires, …
Planifier des mesures de
contrôles, dans le cadre d’une
étude de poste, …
Note : les
entrées E1, E2 et E3 montrent trois
possibilités d’entrer dans le processus de mesures dans lequel :
1. E1 peut être un
contrôle
qualité de l’amplificateur, réalisé à
l’aide d’un fantôme, et dont le résultat des mesures n’est
pas exploité à des fins prévisionnelles.
2. E2 peut symboliser une
entrée par laquelle
l’issue prévisionnelle est basée sur des calculs ou sur
l’historique dosimétrique d’un poste similaire.
3. E3 est l’entrée par
laquelle le
modèle prévisionnel doit être éprouvé.
La
feuille de relevés
permet de recueillir les données
nécessaires à une étude fiable.
La « BOITE » à PRÉVISIONS
Ci-dessous l’histogramme
correspondant aux valeurs maximales
signalés en gras dans les annexes, de débit de dose
rencontrées lors des mesures sur fantôme effectuées
sur les trois appareils radioscopiques disponibles aux blocs communs.
Ces valeurs de débit de dose sont considérées
comme établies en conditions normales, et ne prennent pas en
compte les mesures effectuées en position exceptionnelle de
neurostimulation ou autres mesures faites avec des paramètres
trop éloignés des sus dites conditions.
Sur la base des informations relatives à l’activité
nécessitant l’utilisation de la radioscopie aux blocs
opératoires, il apparaît clairement que le nombre de
neurostimulation représente une part infime sur l’ensemble des
autres gestes pour lesquels l’orientation du tube RX est
considéré standard et proche des conditions normales
telles qu’étudiées ici.
Le choix de ce modèle dosimétrique par rapport à
un autre modèle construit sur la base des mesures
effectuées en position de neurostimulation est ainsi
justifié.
Ci-dessous l’histogramme résultant du précédent
par choix des valeurs maximales de débit pour chaque distance
considéré.
On peut souligner la forme caractéristique de
décroissance du débit en fonction de la distance «
loi de l’inverse du carré de la distance, en 1/d² ».
On peut également noté au travers des
différents graphiques associés aux mesures, que le
débit est de plus en plus homogène quand la distance
augmente.
Des phénomènes complexes de diffusion ainsi qu’une
variabilité notable des mesures sont remarquables à
proximité du corps diffusant.
Sur cette base de travail et en conditions normales, le choix se porte
sur un débit de dose établi à 2mSv/h du plus
prés jusqu’à 50 cm, puis d’adopter des valeurs
supérieures ou égales à celles mesurées
car la décroissance du débit selon la loi en
1/d² décrite précédemment ne satisfait plus
la comparaison à partir de 1 mètre de distance.
Le
gabarit retenu est alors
le suivant :
CARTOGRAPHIE DE L'ESPACE DE TRAVAIL
Afin d’établir les positions de travail de chacun des
intervenants, l’observation initiale effectuée en situation
réelle a permis de constater les emplacements
caractéristiques de chacun.
Le schéma suivant traduit en conséquence les axes,
distances et acteurs, identifiés par un code couleur, retenus
tout au long de cette étude.
Pour un intervenant ayant deux ou
trois positions
caractéristiques, comme le symbolise les traits
pointillés, c’est la position présentant les conditions
d’exposition les plus défavorables qui sera retenu et
identifiée par un trait épais.
* A noter, la position latérale fréquente de
l’anesthésiste faisant face au respirateur.
POSITIONS
TYPIQUES
Arceau radiologique en position
verticale
« Conditions normales »
débit de dose
considéré sur le(s) poste(s)
situé(s) : |
au plus prés du
foyer |
à 50 cm du foyer |
à 1 m du foyer |
à 1,5 m du
foyer |
à 2 m du foyer |
à 3 m du foyer |
"Modèle
dosimétrique" ou gabarit
|
2
mGy/h |
2
mGy/h |
500
µGy/h
|
250
µGy/h |
130
µGy/h
|
55
µGy/h |
CHIRURGIEN
ou OPÉRATEUR |
OUI
« mains » |
OUI
« corps entier »
|
|
|
|
|
INTERNE
ou ASSISTANT |
OUI
« mains » |
OUI
« corps entier »
|
OUI
« corps entier » |
OUI
« corps entier
» |
|
|
MÉDECIN
ANESTHÉSISTE
|
|
OUI
« mains » |
|
|
OUI
« corps entier » |
|
MANIPULATEUR
RADIO |
|
|
OUI
« mains » |
OUI
« corps entier »
|
OUI
« corps entier » |
|
I.A.D.E
infirmier (ère) anesthésiste
diplôme d’état
|
|
OUI
« mains » |
|
|
OUI
« corps entier » |
|
I.B.O.D.E
infirmier (ère) de bloc opératoire diplôme
d’état |
|
|
|
|
OUI
« corps entier » |
OUI
« corps entier » |
I.D.E
infirmier (ère) diplôme d’état |
|
|
|
|
OUI
« corps entier » |
OUI
« corps entier » |
VISITEUR |
|
|
|
|
|
OUI
« corps entier » |
Ce tableau défini en gras, l’emplacement le plus probable
du
poste de travail considéré.
En grisé, quelques occurrences constatées.
Représentation à
l’aide d’un histogramme des doses
encourues par les différents acteurs :
* La somme des doses
représentée à droite rappelle
le principe de
Pareto dans
lequel l’opérateur se verrait
attribué prés de 80% du bilan dosimétrique !
TABLEAU D’INFORMATION
POSTE
|
Débit de
dose
|
Temps
∑ RX pour 1h d’intervention |
distance |
Ecrans
|
PROPOSITIONS |
Soit ∑RX=1h/n
n > 1 |
Exemple: 5mn de RX pour 1h
(n=12) |
Tablier |
Protége
Thyroïde |
Lunettes |
OPÉRATEUR |
2 mSv/h |
2 mSv/n |
167 µSv |
Mains au
plus
prés
Corps à 50cm |
OUI |
OUI |
CONSEILLÉ |
Un dosimètre Bague est
préconisé pour
l’amélioration continue de la
Radioprotection
par l’analyse de poste |
ASSISTANT |
500
µSv/h |
500
µSv/n |
41,67
µSv
|
Corps
à 1m |
OUI |
OUI |
CONSEILLÉ |
La
proximité et la mise
en route de bonnes
pratiques
invitent au port systématique de lunettes |
MANIPULATEUR
RADIO |
250 µSv/h |
250 µSv/n |
20,83 µSv |
Corps à 1m 50 |
OUI |
CONSEILLÉ |
CONSEILLÉ |
Acteur essentiel à la
diffusion de bonnes pratiques.
Il est aussi souhaitable d’allouer aux PCR
du temps
pour la Radioprotection du Personnel
|
ANESTHÉSIE |
130
µSv/h |
130
µSv/n |
10,83
µSv |
Corps
à 2m |
OUI |
CONSEILLÉ |
CONSEILLÉ |
Eviter
la formation de
collègues dans des
conditions d’exposition aux rayons X |
I.B.O.D.E |
55
µSv/h |
55
µSv/n |
4,58
µSv |
Corps
à 3m |
OUI |
CONSEILLÉ |
CONSEILLÉ |
Veillez au
respect des * Equipements
de
Protection Individuel (E.P.I) partagés par tous ! |
VALEURS NORMATIVES issues de la
réglementation et TEMPS DE
RAYONS X associé pour chaque poste (*E.P.I non pris
en compte)
Débit
d’équivalent de dose |
POSTE |
Dose
efficace ET |
Doses
mensuelles |
Doses
annuelles |
80 µSv
(mois) |
7,5 µSv
(1h) |
25 µSv
(1h) |
2 mSv
(1h) |
0,5 mSv
Cat. B |
1,67 mSv
Cat. A |
6 mSv
Cat. B |
20 mSv
Cat. A |
2 mSv/h |
OPÉRATEUR |
2mn
24s |
13,5s |
45s |
1h |
15mn |
50mn |
3h |
10h |
500
µSv/h |
ASSISTANT |
9mn36s |
54s |
3mn |
4h |
1h |
3h
20mn |
12h |
40h |
250
µSv/h |
MANIP. RX |
19mn
12s |
1mn 48s |
6mn |
8h
|
2h |
6h
40mn |
24h |
80h |
130
µSv/h |
ANESTHÉSIE |
36mn 55s |
3mn 28s |
11mn
32s |
> 15h |
3h
51mn |
12h 49mn |
≈
46h |
≈ 154h |
55
µSv/h |
I.B.O.D.E
|
≈
1h
30 |
8mn 11s |
27mn
16s |
> 36h
|
≈
9h |
≈ 30h
|
≈
109h |
≈
364h |
-
|
Non Exposé |
Limite
mensuelle fixé à 80 µSv et limite annuelle
fixé à 1 mSv (calculs effectués sur la base de 1h30 d’X/mois) |
III - 1 :
Délimitation des zones
réglementaires
Valeurs
réglementaires pour les installations fixes
Les mesures effectuées sur fantôme nous permettent
d’évaluer le débit horaire associé aux
différents postes et les distances retenues.
A l’exception du visiteur, les débits horaires
enregistrés sont compris entre 2 mSv/h au plus
élevé pour l’opérateur, et 55 µSv/h, valeur
la plus pénalisante retenue au poste d’infirmière
(I.B.O.D.E) situé à 3 métres.
Schéma
correspondant :
Dans le cas d’une irradiation
continue, les acteurs 1 à 5
seraient déclarés en
Zone Spécialement Réglementée jaune
sur l’échelle des valeurs
fixées pour les installations fixes, dont les seuils sont
: 2
mSv/h au maximum et 25 µSv/h au minimum.
Cette hypothèse atypique, correspondant à une utilisation
continue de rayons X pendant une heure d’intervention chirurgicale, est
volontairement soulignée pour bien se représenter la
nécessité de connaître le plus finement possible le
temps de rayons X à imputer par unité horaire de travail.
Comme ce ratio dépend d’informations non
déterminées pour le moment puisque non
enregistrées dans la pratique, ce sont les seuils
réglementaires qui seront utilisés pour calculer les
valeurs critiques de temps d’exposition ou de dosimétrie
à observer pour une radioprotection des travailleurs en accord
avec la législation.
Ainsi, la mesure d’un débit de 55 µGy/h à une
distance de 3 mètres du fantôme « corps diffusant
», une largeur de salle d’opération avoisinant les 6
mètres, associées au seuil de zone surveillée
fixé à 80 µSv/mois, permet de calculer sur la base
réglementaire de 160 heures de travail par mois, un débit
horaire correspondant de : 0,5 µSv/h.
Donc, pour inscrire pleinement le seuil de zone surveillée
dés l’entrée en salle d’opération, il faut
que le temps de rayons X soit de :
(0,5 µSv. 1h)/55 µSv ≈
33 secondes par heure de travail, soit (33 secondes x 160 heures)/60
secondes) = 88 minutes ou environ
1
heure et 30 minutes d’exposition
par mois.
Sur cette base mensuelle d’une
heure et trente minutes d’exposition
maximum par salle d’opération, la zone publique est
assurée dés la sortie de la salle.
Distances des seuils
réglementaires de zonage résultants
de 33 secondes d’exposition par heure de travail :
SEUILS |
DÉBIT
DE DOSE |
DISTANCE |
80 µSv (mois)
= 0,5 µSv (1h) |
55 µGy/h
|
3
mètres |
7,5 µSv
(1h)
|
825 µGy/h
(7,5µSv/33sec.) |
≈ 80 cm
(50cm x √(2000µSv/825µSv)) = 77,849…cm |
25 µSv
(1h) |
Non applicable
(> 2000 µGy.33 sec) |
Non
applicable |
Schéma
correspondant:
La
zone d’opération
La zone d’opération correspond à une
sphère
à l’extérieur de laquelle, l’opérateur, dans les
conditions décrites de travail est soumis à une
exposition inférieure à 2,5 µSv/h.
Sur le même principe que précédemment,
pour que le
seuil de zone d’opération, fixé à 2,5 µSv/h
pour les équipements mobiles soit contenu
dans la salle
d’opération,
il faut que le temps d’exposition aux rayons X par
heure de travail soit de:
2 minutes et 44
secondes.
Schéma correspondant:
Dans ce cas de figure, la
dose limite de zone publique fixée
à 80 µSv sur un mois est atteinte au terme de 32 heures de
travail.
En résumé:
L'information à propos de ces deux signalisations est
souhaitable sachant que le seuil de zone surveillée doit
être respecté dans les deux cas.
III – 2 :
La radioprotection
des travailleurs
L’exposition aux rayonnements en France*
* Estimation en 2005 Source : IRSN
La radioprotection se définit
comme
« l’ensemble des
règles, des procédures et des moyens de prévention
et de surveillance visant à empêcher ou à
réduire les effets nocifs des rayonnements ionisants produits
sur les personnes et les atteintes portées à
l’environnement ».
Les règles relatives à la protection contre les
Rayonnements
Ionisants
(RI) sont codifiées dans le
Code de la
Santé Publique et le code du Travail.
Le risque professionnel lié à l’utilisation des
rayonnements ionisants est intégré désormais au
même titre que les autres risques professionnels.
Le risque radiologique repose sur l’hypothèse de
précaution selon laquelle toute exposition, si infime soit-elle,
peut produire un effet.
Les expositions professionnelles dans un établissement de
santé sont liées aux explorations ou traitements des
patients et le principe
ALARA
« As Low As Reasonnably Achievable
», soit en français « Exposition aussi basse que
raisonnablement possible » représente la ligne de conduite
par laquelle la Commission Internationale de Protection Radiologique
(CIPR) objective la radioprotection, qu’elle articule autour de trois
axes fondamentaux que sont :
1.
La justification
La justification d’un acte utilisant les rayonnements
ionisants est de
la seule responsabilité médicale, aussi tout acte doit
faire l’objet d’une prescription écrite.
2.
L’optimisation
L’optimisation consiste à maintenir les expositions
professionnelles individuelles et collectives au niveau le plus faible
qu’il est raisonnablement possible d’atteindre en agissant sur :
-
Le temps, la distance et les écrans (moyens
de protection physiques)
- La mise en place des contrôles qualité
des installations (internes et externes)
- Les évaluations des pratiques
professionnelles et l’analyse des postes de travail
3.
La limitation
Le législateur a déterminé des
limites
d’exposition pour les travailleurs.
Les travailleurs soumis aux rayonnements ionisants sont
distingués en deux catégories suivant les doses
professionnelles qu’ils sont susceptibles de recevoir à
leurs postes de travail.
- Travailleurs de la catégorie A : 6 mSv
/ an < dose efficace < 20 mSv /
an
- Travailleurs de la catégorie B : 1 mSv
/ an < dose efficace < 6 mSv /
an
Dans les conditions habituelles de travail, seules les
catégories A et B sont soumises à une dosimétrie
réglementaire.
Des dispositions
particulières s’appliquent :
- Aux travailleurs de moins de 18 ans (article
D.4153-33 et article D.4153-34
du code du travail), qui ne peuvent
être affectés à des travaux requérant un
classement en catégorie A ;
- Aux femmes enceintes ou allaitant (article D.4152-5
à 7 du code du travail), qui ne peuvent être
affectés à des travaux requérant un classement en
catégorie A. En cas de grossesse, des dispositions sont prises
pour que l’exposition du fœtus ne dépasse pas 1 mSv entre la
date de déclaration de la grossesse au médecin du travail
et la date de l’accouchement ;
- Aux femmes allaitant (article
D.4152-5 à 7
du code du travail), qui ne peuvent être affectées
à un poste où existe un risque d’exposition interne ;
- Aux travailleurs intérimaires, qui ne
peuvent pas être employés dans des zones où le
débit horaire est supérieur à 2 mSv/h (article
D.4154-1 du code du travail).
Tableau récapitulatif
des limites annuelles d’exposition :
Tissu
ou
organes exposés
|
Travailleurs
exposés |
Autres personnels
ni A ni B
susceptibles d’être
exposés |
Catégorie
A |
Jeunes
travailleurs
< 18 ans |
Catégorie
B |
Organisme
entier |
20
mSv |
6
mSv |
6
mSv |
1
mSv |
Mains
Avant bras
Pieds
Chevilles |
500 mSv
|
150 mSv
|
150 mSv |
- |
Peau
(1cm²) |
500 mSv |
150 mSv |
150 mSv |
50 mSv |
Cristallin |
150 mSv
|
45
mSv |
50 mSv |
15 mSv
|
Confrontation des
prévisions avec les doses limites
réglementaires afin de proposer un classement cohérent
des travailleurs
Pour le calcul de zonage, un ratio de rayons X par heure de travail a
été calculé en fonction du seuil de zone
surveillée fixé à 80
µSv par mois.
Le résultat est de 33 secondes par heure de travail.
Pour 160 heures mensuelles de travail, le cumul de temps d’exposition
aux rayons X ne doit pas excéder 1 heure et 30 minutes par
salle, pour garantir la zone publique hors de celle-ci.
Si le seuil de 1 mSv par an est retenu comme étant le seuil d’un
travailleur non exposé, le seuil de 6 mSv par an d’un
travailleur de catégorie B est six fois supérieur tandis
que le seuil maximal autorisé d’un travailleur de
catégorie A est vingt fois supérieur.
Par souci d’équité en terme de temps d’exposition
mensuelle aux rayons X soit une
heure et trente minutes, les doses susceptibles
d’être
reçues aux différents postes sont alors :
POSTE |
Dose
intégrée
pour 1 heure et 30 minutes
d’exposition mensuelle |
Dose
mensuelle |
Dose
annuelle |
Catégorie B
|
Catégorie
A |
Catégorie
B |
Catégorie
A |
Opérateur |
3
mSv |
|
1,67 mSv |
|
20 mSv |
Assistant
|
750
µSv |
Manipulateur
radio |
375 µSv |
0,5 mSv |
|
6 mSv |
|
Anesthésiste |
195 µSv |
I.B.O.D.E |
82,5
µSv |
Non Exposé
-
Limite
mensuelle fixé à 80
µSv et limite annuelle
fixé à 1 mSv
|
Seuls les postes
d’opérateur et d’assistant dépasse le
seuil ramené au mois de 0,5 mSv, d’un travailleur de
catégorie B.
En conséquence, une justification est faite ici de classer
ces
deux postes en catégorie A, le port d’une dosimétrie
d’extrémité de type « bague » est fortement
préconisé à ces postes.
D’autres propositions sont formulées dans le tableau
d’information incluant les
VALEURS NORMATIVES issues de la
réglementation et TEMPS DE
RAYONS X associé pour chaque poste (E.P.I* non pris en
compte) et permettant
d’évaluer les doses encourues à chaque poste.
Ce travail devrait permettre au médecin du travail de
renseigner
de façon plus objective la feuille individuelle d’exposition et
procéder au classement du personnel.
III - 3 : Conclusion
L’étude de poste révèle des
éléments
indispensables, tels que le temps d’exposition et autres items
notés sur la feuille de relevés, à connaître
pour une évaluation juste des doses encourues.
Pour cela, le renseignement systématique de ces indicateurs
pourrait être facilement mis en œuvre grâce à
l’informatique déjà présente dans les salles
d’opération.
Ainsi, des éléments concrets de surveillance en termes
d’utilisation de ces appareils mobiles de radioscopie permettraient une
vision objective de l’activité associée.
Mieux que d’être achevée, l’étude de poste est un
vecteur incomparable à la radioprotection du personnel.
En effet, la démarche proposée d’amélioration
continue invite les différents intervenants à être
acteurs de la prévention des risques radiologiques.
Glossaire
ALARA: As Low As Reasonnably Achievable
ASN: Autorité de sûreté nucléaire
Cat. A : Catégorie A ( 20 mSv/an )
Cat. B : Catégorie B ( 6 mSv/an )
CIPR : Commission internationale de protection radiologique
ET : Dose efficace
HT : Dose équivalente
IADE : Infirmier (ère) anesthésiste
diplômé(e) d’état
IBODE : Infirmier (ère) de bloc opératoire
diplômé(e) d’état
IDE : Infirmier (ère) diplômé(e) d’état
IRSN : Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire
NE : Non exposé ( 1 mSv/an )
PCR : Personne compétente en radioprotection
RI : Rayonnements Ionisants
ZC : Zone contrôlée
ZS : Zone surveillée
ZSR : Zone spécialement réglementée
________________________________________
Références et bibliographie
► Site intranet du C.H.R.U de Lille
► Autorité de sûreté
nucléaire : http://www.asn.fr/
► Institut de radioprotection et de
sûreté nucléaire : http://www.irsn.org/
[1] Arrêté du 30 décembre 2004
relatif à la carte individuelle de suivi médical et aux
informations individuelles de dosimétrie des travailleurs
exposés aux rayonnements ionisants. Journal Officiel de la
République Française n° 304 du 31 décembre
2004.
► Mission nationale d’expertise et
d’audits hospitaliers : http://www.meah.sante.gouv.fr
POSTE
OPÉRATEUR
|
d
opérateur
« mains » |
d
opérateur
50 cm |
d
opérateur
1 m |
d
opérateur
2 m |
h
gonades
80 cm |
non
applicable |
520
µSv/h |
260
µSv/h |
61
µSv/h |
h
travail
110 cm |
1,62
mSv/h |
1,6
mSv/h |
340
µSv/h |
73
µSv/h |
h
poitrine
130 cm |
non
applicable
|
770
µSv/h |
350
µSv/h |
81
µSv/h |
h
yeux
160 cm |
non
applicable |
420
µSv/h |
270
µSv/h |
105
µSv/h |
Annexe 2
POSTE ANESTHÉSIE
|
d
anesthésiste
50 cm « mains » |
d
anesthésiste
1 m |
d
anesthésiste
2 m |
h gonades
80 cm |
non
applicable |
55
µSv/h |
60
µSv/h |
h travail
110 cm |
1,1
mSv/h |
340
µSv/h |
92
µSv/h |
h poitrine
130 cm |
non
applicable |
210
µSv/h |
80
µSv/h |
h yeux
160 cm |
non
applicable |
135
µSv/h |
60
µSv/h |
Annexe
3
POSTE MANIPULATEUR
|
d
manipulateur 2 m |
d
manipulateur
2 m |
h poitrine 130 cm |
115
µSv / h |
22
µSv / h |
Position Visiteur
|
d
visiteur 3 m |
h poitrine 130 cm |
1,90
µSv / h |
POSTE IBODE
|
d
ibode 3 m |
d
ibode 3 m |
h poitrine 130 cm |
48 µSv / h
|
38
µSv / h |
Annexe 4
POSTE MANIPULATEUR
+ Position Opposée
|
d
manipulateur 2 m |
d
opposée 2 m |
h travail 110 cm |
25
µSv /
h |
80
µSv / h |
h poitrine 130 cm |
30
µSv / h
|
82
µSv / h |
h yeux 160 cm |
310
µSv /
h |
78
µSv / h |
h
poitrine sous tablier |
3,8
µSv /
h |
***** |
La configuration spéciale de neurostimulation provoque ici un
accroissement significatif de débit susceptible d’être
rencontré à hauteur des yeux.
Proposition : Porter
des lunettes de protection lors de ce geste
NB : La babyline à distance de 3 m, a enregistrée
5,9
µGy pour l’ensemble de la procédure de mesures dont le
temps total de RX pourrait être d’environ (5,9 µGy x 1 h) /
40 µGy,
soit
≈ 9 minutes.
Annexe
5
POSTE OPÉRATEUR
76 kV ;
2,1 mA
Champ = 22 cm |
d
opérateur
« mains » |
d
opérateur
50 cm |
d
opérateur
1 m |
d
opérateur
2 m |
h gonades
80 cm |
Non
Applicable |
1,96
mSv/h |
210
µSv/h |
75
µSv/h |
h travail
110 cm |
1,71
mSv/h |
1,83
mSv/h |
460
µSv/h |
113
µSv/h |
h poitrine
130 cm |
Non
Applicable |
0,48
mSv/h |
390
µSv/h |
115
µSv/h |
h yeux
160 cm |
Non
Applicable |
0,31
mSv/h |
225
µSv/h |
98
µSv/h
|
Annexe
6
POSTE MANIPULATEUR
76 kV ; 2,1
mA
Champ = 22 cm |
d
manipulateur
50 cm |
d
manipulateur
1 m |
d
manipulateur
2 m |
h gonades
80 cm |
0,8 mSv/h |
175
µSv/h |
67
µSv/h |
h travail
110 cm |
1,56
mSv/h |
390
µSv/h |
100
µSv/h |
h poitrine
130 cm |
0,66 mSv/h |
340
µSv/h |
110
µSv/h |
h yeux
160 cm |
0,31 mSv/h |
240
µSv/h |
100
µSv/h |
Annexe
7
POSTE MANIPULATEUR
83 kV ;
2,1 mA
Champ = 22 cm |
d
manipulateur
2 m |
h gonades 80 cm |
96
µSv/h |
h travail 110 cm
|
146
µSv/h |
h poitrine 130 cm |
156
µSv/h |
h yeux 160 cm |
148
µSv/h |
Annexe 8
TUBE PROCHE DU FANTÔME
POSTE MANIPULATEUR
76 kV ;
2,1 mA
Champ = 22 cm |
d
manipulateur
50 cm |
d
manipulateur
1 m |
d
manipulateur
2 m |
h gonades 80 cm |
860
µSv/h |
290
µSv/h |
70
µSv/h |
h travail 110 cm |
610
µSv/h |
205
µSv/h |
65
µSv/h |
h poitrine 130 cm |
230
µSv/h |
182
µSv/h |
55
µSv/h |
h yeux 160 cm |
230
µSv/h
|
132
µSv/h
|
52
µSv/h |
Annexe
9
POSTE ANESTHÉSIE
76 kV ;
2,1 mA
Champ = 22 cm |
d
anesthésiste
2 m |
hauteur de mesure
120 cm |
29
µSv/h |
110 kV
; 4 mA
Champ = 22 cm |
d
anesthésiste
2 m |
hauteur de mesure
120 cm |
190
µSv/h |
A la fin de cette procédure de mesures face abdominale, la
babyline, située au poste d’anesthésie dans l’axe du pied
de table, à 2 m du foyer et à 1,2 m du sol a
enregistrée une dose de 3,4 µGy pour un temps de scopie de
6 minutes et 9 secondes, soit un débit horaire d’environ 33
µGy/h.
NB : Bruit de fond pour 40 kV
et 0,1 mA.
Annexe
10
NEUROSTIMULATION
POSTES OPÉRATEUR & MANIPULATEUR
99 kV ;
2,3 mA
champ = 22 cm |
d opérateur
1
m
|
d
opérateur
1 m |
d
manipulateur
1 m |
h gonades
80 cm |
1,89
mSv/h |
******* |
0,1
mSv/h |
h poitrine
130 cm |
3,8
mSv/h |
3,6
mSv/h |
0,53
mSv/h |
h yeux
160 cm |
2,4
mSv/h |
******* |
0,8
mSv/h |
NB : La babyline
à distance de 2 m, a enregistré 4,3
µGy pour l’ensemble de la procédure de mesures en position
de neurostimulation, dont le temps total de RX est de 1minute et 14
secondes, soit un débit horaire d’environ 209 µGy/h.
Annexe
11
POSTE MANIPULATEUR
81 kV;
2,1 mA
Champ = 22 cm |
d
manipulateur
50 cm |
d
manipulateur
1 m 50 |
d
manipulateur
2 m
|
d
manipulateur
3 m |
h gonades
80 cm |
1
mSv/h |
200
µSv/h |
105
µSv/h |
***** |
h travail
110 cm |
0,59
mSv/h |
240
µSv/h |
121
µSv/h |
***** |
h poitrine
130 cm |
0,64
mSv/h |
220
µSv/h |
129
µSv/h |
54
µSv/h |
h yeux
160 cm |
0,48
mSv/h |
180
µSv/h |
115
µSv/h |
***** |
Annexe
12
POSTE OPÉRATEUR
81 kV ;
2,1 mA
Champ = 22 cm |
d
opérateur
50 cm |
d
opérateur
1 m |
d
opérateur
2 m |
h gonades
80 cm |
0,84
mSv/h |
320
µSv/h |
89
µSv/h |
h travail
110 cm |
0,66
mSv/h |
375
µSv/h |
103
µSv/h |
h poitrine
130 cm |
0,66
mSv/h |
305
µSv/h |
101
µSv/h |
h yeux
160 cm |
460
µSv/h |
176
µSv/h |
87
µSv/h |
Annexe
13
POSTE ANESTHÉSIE
|
d
anesthésiste
50 cm « mains » |
d
anesthésiste
1 m |
d
anesthésiste
2 m |
h gonades
80 cm |
non
applicable |
125
µSv/h |
95
µSv/h |
h travail
110 cm |
0,66
mSv/h |
335
µSv/h |
97
µSv/h |
h poitrine
130 cm |
non
applicable |
220
µSv/h
|
82
µSv/h |
h yeux
160 cm |
non
applicable |
139
µSv/h |
58
µSv/h |
Annexe
14
POSTE IBODE
81 kV ;
2,1 mA
Champ = 22 cm |
d
ibode 3 m |
h gonades
80 cm |
40
µSv/h |
h travail
110 cm |
50
µSv/h |
h poitrine
130 cm |
49
µSv/h |
h yeux
160 cm |
50
µSv/h |