CONCLUSION


 



L'hôpital, conçu pour mieux soigner et guérir le malade, peut à tout moment devenir un danger pour celui qui vient y chercher un remède à ses maux. L'importance des infections nosocomiales en terme de mortalité, de morbidité, et de surcoût, qu'ils soient directs ou indirects, justifie les préoccupations des pouvoirs publics qui, depuis plusieurs années, tentent de mieux structurer leur contrôle sur ce phénomène.

Progressivement la lutte active contre ces infections et devenu une des priorités de santé publique, pour d'évidentes raisons d'éthique mais aussi pour sa dimension économique favorisant une meilleure maîtrise des dépenses de santé. L'objectif national fixé par le ministère de la santé de réduire de 30 % les infections nosocomiales permettrait une réduction des dépenses de 1,5 milliards de francs par an, rien que pour les coûts directs.

Dans ce domaine, comme pour la plupart des pathologies humaines, l'atout préventif reste le plus efficace à mettre en țuvre. C'est la raison pour laquelle, les efforts de l'État se concrétisent par une aide au développement des CLIN dans les hôpitaux par l'établissement de programmes de surveillance et de prévention coordonnés au plan national. Les efforts de prévention sont très importants en raison du développement insidieux et constant de micro-organismes multirésistants nés de la concentration hospitalière de malades graves et de la pression de sélection exercée par un traitement antibiotique inadapté.

C'est cette multirésistance de germes hospitaliers qui est l'actuel grand défi de la stratégie nationale d'organisation de la lutte contre les infections nosocomiales dans tout notre tissu hospitalier.

Lâingénieur biomédical, comme lâensemble des acteurs des établissements de soins est également concerné par cette question. Cependant, aujourdâhui, son action se cantonne dans bien des cas à assurer un rôle consultatif auprès du personnel soignant et du CLIN. Un des objectifs stratégiques de lâhôpital sera probablement de permettre à lâingénieur biomédical de développer et de valoriser cette action. En effet, cette démarche pourrait initier une nouvelle ère ou lâingénieur ne sera plus seulement gestionnaire d'un portefeuille.

Dans la perspective dâaccréditation qui fixe un contrat dâobjectif pour chaque établissement de santé dâici à lâan 2001, le taux dâinfections nosocomiales ne pourrait-il pas être considéré comme un véritable indicateur de la qualité des soins.
 

 

retour sommaire