Partie II: ETUDE


 
 
1 - Méthode de travail et Chronologie


1ère étape : Recherche documentaire.

- Ouvrages
- Sites Internet (Nosobase)
- Institut de Santé Publique (Institut Pasteur de Lille)
- Identification de la législation associée (décrets, arrêtés, circulaires, ·)
- Identification des normes associées.
2ème étape : Mise en relation avec les acteurs.
Entrevues ou correspondances avec les acteurs reconnus:
C.T.I.N. (échelon national)
C.C.L.I.N. (échelon inter-régional)
C.L.I.N. (échelon hospitalier)
Hygiénistes hospitaliers
But: connaître les éventuelles directives concernant les ingénieurs biomédicaux
Entrevues ou correspondances avec les partenaires potentiels:
A.F.I.B.


Fabricants de dispositifs médicaux.

Sociétés de services.
3ème étape : Enquête auprès des ingénieurs biomédicaux.
- Rédaction du questionnaire (Identification de l'implication existante et recensement des actions menées).
- Envoi des questionnaires par mail ou courrier (fin novembre)
- Retour des questionnaires (15 décembre)
- Etude statistique
- Envoi des résultats à la population sondée (début janvier)
4ème étape : Analyse des résultats et transmission des suggestions.
- Analyse des statistiques obtenues
- Etude comparative avec le système québécois (enquête via A.P.I.B.Q.)
- Rédaction du rapport de synthèse.
- Transmission des suggestions aux ingénieurs (et techniciens ?) biomédicaux en vue dâhomogénéiser les actions de lutte contre les infections nosocomiales :
Article dans RBM news
Mail aux personnes concernées
retour sommaire

 
2- Résultats de lâenquête « France » et analyse de la situation actuelle
 
Afin de connaître d'une manière la plus exhaustive possible la démarche actuelle de l'ingénieur biomédical français, nous avons procédé à l'envoi d'un questionnaire portant sur plusieurs thèmes dont:
- L'état des relations entre l'ingénieur biomédical et le CLIN.
- La gestion des risques infectieux à l'hôpital.
- L'action de l'ingénieur biomédical en ce qui concerne la lutte contre les infections nosocomiales.
Nous avons opté pour l'envoi d'un formulaire par mail, afin de garantir un taux de réponses optimal, car cette dernière était facilitée par le fait qu'elle ne nécessitait pas de procéder au cachetage d'un pli. En effet, après avoir répondu en ligne au formulaire, il était possible de le réexpédier de manière automatique. Cette enquête pouvait donc être ainsi menée sans apport financier particulier.
Un modèle d'enquête est consultable en annexe 11.
Les résultats exhaustifs de cette enquête sont consultables en annexe 12.
retour sommaire

 
a - Préambule :
 
Nous avons constaté un taux de participation à lâenquête de 24,28 % soit 17 retours sur 70 envois de formulaires.


Le spectre des établissements ayant répondu est le suivant :
5 Centres Hospitaliers Universitaires (C.H.U.)

12 Centres Hospitaliers (C.H.)
 
Compte tenu de la procédure d'envoi du formulaire que nous avons suivi, nous pouvons raisonnablement penser que les personnes qui n'ont pas répondu ne se sont pas senties concernées par le sujet. Nous avons par contre constaté que 100 % des ingénieurs biomédicaux ayant répondu se sentent concernés par la lutte contre les infections nosocomiales. De même, les trois quarts dâentre eux estiment avoir un rôle actif dans la prévention et la lutte contre les infections nosocomiales.
Cependant, paradoxalement, seuls 23,5 % ont une fiche de poste abordant cette question. Ces fiches de postes renseignent sur les actions du type : participation au CLIN, gestion des risques et choix de dispositifs médicaux·)
retour sommaire
 
b - Les relations de lâIngénieur Biomédical avec le CLIN :
 
Une importante majorité des ingénieurs biomédicaux sondés (82 %) collaborent avec le CLIN de chaque établissement respectif. De même, 82 % dâentre eux ont un rôle consultatif au sein du CLIN sur les sujets tels que la désinfection/stérilisation dâéquipements, formalisation, plan de différents services en réhabilitation ·
La disponibilité de chacun est assez hétérogène. La plupart du temps, cette disponibilité est occasionnelle. Le temps consacré au CLIN est compris entre 1 heure et 15 heures par mois, ceci, à lâoccasion de réunions, visites, groupes de travail·
La communication de directives et de conseils entre le CLIN et les ingénieurs se fait pour 46 % des cas par voie écrite. Ces directives et conseils sont émises dans les circonstances suivantes : suite à un problème de contamination, dans le cas de nouveaux équipements, au cours de réunions.
retour sommaire
 
c - Gestion des risques infectieux à lâhôpital :
 
Les dispositifs médicaux sont pour la plupart au sein de chaque établissement classés par niveaux de risques liés aux infections nosocomiales. Cette classification devrait impliquer tout particulièrement lâingénieur biomédical, cependant seul 26 % dâentre eux participent à lâélaboration de cette classification.
Il apparaît que lâingénieur est faiblement impliqué dans la mise en țuvre des actions de surveillance et de prévention liées aux infections nosocomiales. En effet, dans la plupart des cas, ces actions sont assurées par une équipe opérationnelle dâhygiène hospitalière dont seulement 6 % des ingénieurs biomédicaux font partie comme consultant ou conseiller.
retour sommaire
 
d - L'action de l'ingénieur biomédical au sein du CLIN :
 
Pour une grande majorité des cas, lâingénieur biomédical est consulté lors du choix dâun dispositif médical en ce qui concerne son mode de désinfection (facilité de mise en țuvre et efficacité).
Dans le cadre de la lutte contre les infections nosocomiales, le taux de communication entre les différents ingénieurs biomédicaux est de 36 %. Ne serait-il pas intéressant de développer cet aspect afin dâaméliorer lâefficacité de la lutte contre les infections nosocomiales. De telles actions peuvent prendre forme au sein des C.CLIN.
En parallèle, lâingénieur biomédical a visiblement un rôle à jouer (52 % des cas) dans lâinformation du personnel soignant utilisant les dispositifs médicaux dans le cadre de la lutte contre les infections nosocomiales. Cette information est effectuée ponctuellement pour 92 % des cas ou au cours de réunions de services pour 8 % des cas. Dâailleurs, plus de 80 % des ingénieurs biomédicaux estiment que leur intervention dans la formation du personnel soignant à la lutte contre les infections nosocomiales est utile, voir même très utile. Enfin, 59 % des ingénieurs biomédicaux estiment avoir été correctement formés sur la question des infections nosocomiales.
Lâingénieur biomédical ne peut pas gérer tous les problèmes, il faudrait insister sur le fait que les protocoles des constructeurs de dispositifs médicaux ne sont pas toujours effectués correctement car leur élaboration ne tient pas suffisamment compte de la réalité du terrain.

 
retour sommaire
3 - Aperçu de la situation hors de nos frontières
 
Une enquête similaire menée auprès des ingénieurs québécois a permis de mettre en évidence certains aspects instructifs de leur expérience de lutte contre les infections nosocomiales.
Il existe au Québec une structure de lutte contre les infections nosocomiales: Santé Canada. Cet organisme d'état dispose au sein d'une Direction des infections nosocomiales et du travail, d'un laboratoire de lutte contre la maladie.
Son mandat est d'améliorer les programmes de prévention et de lutte contre les infections dans les établissements de soins et les autres établissements au service de la collectivité par le recueil, l'analyse, l'interprétation et la diffusion de renseignements épidémiologiques sur les infections nosocomiales et professionnelles dans la population canadienne.
Ses objectifs sont de:
- Surveiller les infections nosocomiales et professionnelles d'intérêt national.
- Etre le chef de file en matière de gestion des problèmes d'infections nosocomiales.
- Etablir des normes nationales pour la prévention des infections nosocomiales et professionnelles par le développement, la publication et la mise à jour des "Guides de prévention des infections".
- Cerner et évaluer les problèmes des infections professionnelles causées par des pathogènes à diffusion hématogène.
Cet organisme a diffusé à l'heure actuelle deux recueils de recommandations en matière de prévention et de lutte contre les infections, dont un est en cours de validation. Il s'agit du "Guide de prévention des infections". Lavage des mains, nettoyage, désinfection et stérilisation dans les établissements de santé. Ce guide fait partie d'une série de lignes directrices publiées au fil des ans sous l'égide du comité directeur chargé de l'élaboration des guides de prévention des infections. Un tel guide veut faciliter l'élaboration de normes, tout en respectant l'autonomie de chaque établissement

Un autre ouvrage est en cours de préparation, il s'agit du "Guide de prévention des infections liées aux travaux de construction". Ce guide a pour but de permettre de limiter les infections nosocomiales liées aux travaux de construction : atténuer le risque dâaspergillose, de légionellose et dâautres infections chez des patients hospitalisés. Cette ébauche est un document de travail qui est diffusée uniquement pour examen et commentaires (6ème version).

A l'échelle de l'hôpital, il existe également une structure de lutte contre les infections nosocomiales: le département de prévention des infections (supervisé par le département de microbiologie) ou comité de lutte et de prévention des infections.

La disponibilité des ingénieurs biomédicaux vis à vis de cette structure est en majorité occasionnelle, sinon régulière. L'ingénieur biomédical au Québec joue un rôle actif dans la prévention des infections nosocomiales.

La sécurité est un point qui focalise tout particulièrement leur attention, spécialement en ce qui concerne les désinfections et/ou stérilisations des dispositifs médicaux entre deux patients. C'est la raison pour laquelle, au moment de l'achat d'un équipement, l'ingénieur prend tout particulièrement en compte la facilité de mise en țuvre des techniques de désinfection et de stérilisation du matériel.

Par ailleurs, les ingénieurs biomédicaux québécois jouent un rôle très important en ce qui concerne la formation du personnel soignant à la lutte contre les infections nosocomiales. Ils estiment par contre ne pas avoir été eux-mêmes convenablement formés sur la question des infections nosocomiales.
 
 

retour sommaire