Partie III: Identification des secteurs d'intervention
de l'ingénieur biomédical


 




1 - Evaluation du risque infectieux et du niveau de traitement requis

La maîtrise de la contamination dans les établissements hospitaliers est un vaste chantier, un programme immense dont on peut déjà parier qu'il faudra au moins une génération pour l'accomplir. Si la tâche n'est pas simple, c'est que le sujet comporte des problématiques multiples. En effet, la maîtrise de la contamination dans les établissements de santé passe par la formation et la sensibilisation d'une population aussi nombreuse qu'hétérogène: du médecin au patient, en passant par les infirmières, les familles, les intervenants extérieurs, ·

De plus, elle suppose la mise en place de moyens (équipements, formations, ·) qui représentent des investissements lourds, dans un secteur de notre économie sous haute surveillance financière. On compte en France 3 856 hôpitaux et cliniques, avec une moyenne de 3 000 dispositifs médicaux par établissement. Aujourd'hui, 50 % des structures hospitalières publiques bénéficient d'une équipe spécifiquement attachée à la gestion des dispositifs biomédicaux contre 20 % dans les cliniques. Seulement 20 à 30 % des établissements hospitaliers sont équipés de logiciels de Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur (GMAO). Ces chiffres sont éloquents et ne constituent, en plus, que des réponses partielles aux infections nosocomiales.

Nous allons essayer de définir, au cours des pages qui vont suivre, de quelle manière l'ingénieur biomédical peut participer, dans le respect du cadre réglementaire et normatif, à la réduction du risque encouru, tant par le patient que par le personnel hospitalier et le personnel de maintenance tous amenés à entrer en contact avec le dispositif médical.

Assurer la sécurité des patients et des personnels vis-à-vis du risque infectieux est une exigence essentielle pour toute structure de soins. Deux mécanismes peuvent être retenus pour montrer que les germes de l'environnement peuvent être à l'origine d'infections nosocomiales: les interactions constantes entre l'environnement inanimé et l'individu ainsi que la contamination fréquente des objets de l'environnement, parfois par des germes humains pathogènes.

Pour des raisons à la fois pratiques et économiques, la maîtrise de l'environnement microbien ne peut être qu'adaptée aux risques liés aux patients et/ou aux soins. Dans cette optique, il s'avère nécessaire d'identifier les facteurs de risque de biocontamination, d'évaluer les risques infectieux pour les patients et de maîtriser, en fonction de la vulnérabilité des patients, l'ensemble des sources potentielles de biocontamination de l'environnement.

En fonction de la nature du tissu avec lequel le dispositif médical est en contact lors de son utilisation, trois niveaux de risque infectieux peuvent être pris en considération. Face à ces niveaux de risque infectieux, il est possible de faire correspondre trois niveaux de traitement requis.

Tableau 1 : Classement des dispositifs médicaux et niveau de traitement requis

Destination du matériel
Classement

du matériel

Niveau de risque infectieux
Niveau de traitement requis
Introduction dans le système vasculaire ou dans une cavité ou tissu stérile quelle que soit la voie d'abord. 
Exemples: instruments chirurgicaux, implants, pinces à biopsie, arthroscopes, haut niveau*petite instrumentation pour pansement
Critique
Haut risque
Stérilisation ou usage unique stérile à défaut 
Désinfection de haut niveau(1)
En contact avec muqueuse, ou peau lésée superficiellement. 


Exemples: gastroscopes, colonoscopes, ·

Semi-critique
Risque médian
Désinfection de niveau intermédiaire
En contact avec la peau intacte du patient ou sans contact avec le patient.


Exemples: tensiomètres, lits, ·

Non critique
Risque bas
Désinfection de bas niveau

(1) La désinfection de haut niveau en cas d'impossibilité d'appliquer un procédé de stérilisation et s'il n'existe pas de dispositif à usage unique stérile.
Source: "Guide de bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux" édité par le CTIN.


 



Haut risque: ce niveau de risque correspond à l'utilisation de dispositifs médicaux qui pénètrent dans les tissus ou cavités stériles ainsi que dans le système vasculaire (cas des dispositifs médicaux invasifs de type chirurgical). Le traitement requis est la stérilisation ou l'utilisation de matériel à usage unique stérile. Si aucune des méthodes de stérilisation distante ne peut être appliquée, alors il faudra procéder à une désinfection de haut niveau qui devra permettre d'obtenir une bactéricidie, fongicidie, virucidie, ainsi qu'une sporicidie.

Risque médian: ce niveau de risque correspond à l'utilisation de dispositifs médicaux en contact avec les muqueuses ou une peau lésée superficiellement. Le traitement requis est une désinfection de niveau intermédiaire faisant appel à un produit ou procédé bactéricide, fongicide, virucide et tuberculocide (testée sur Mycobactérium tuberculosis ou M. terrae selon le projet de norme européenne EN XXXX/NF T 72-805).

Risque bas: ce niveau de risque correspond à l'utilisation de dispositifs médicaux qui sont en contact avec une peau saine ou qui ne sont pas en contact avec le patient. Le traitement requis est une désinfection de bas niveau concernant essentiellement les dispositifs non invasifs et les surfaces. Dans ce cadre, l'utilisation de produits détergents-désinfectants peut convenir.
 

Le Comité Technique national des Infections Nosocomiales (CTIN) préconise la prise en compte des paramètres suivants lors de la détermination du niveau d'exigences de traitement du matériel:

- Le site anatomique de destination du matériel.
- Le niveau d'asepsie de l'environnement où le matériel doit être utilisé.
- La probabilité de contamination du matériel par des liquides biologiques.
- La nature des matériaux composant le matériel.
- Les moyens technologiques disponibles pour le traitement du matériel.
Le lecteur peut consulter à ce titre le tableau présent en annexe 7 relatif aux niveaux de risques et de traitement par catégories de dispositifs médicaux proposé à titre d'orientation par le Comité Technique national des Infections Nosocomiales.
La multiplication des techniques exploratoires accompagnées d'une miniaturisation des dispositifs médicaux est sans conteste l'une des caractéristiques majeures de l'évolution des soins au cours de ces dernières années. Cette miniaturisation nécessite le recours à des matériaux nouveaux, le plus souvent thermosensibles. Par ailleurs la complexité actuelle des dispositifs, souvent non démontables, fait qu'ils sont malaisés à nettoyer et non stérilisables.
Il faut donc recourir, dans de nombreux cas, à des procédés de désinfection. Ces derniers n'offrent pas les mêmes garanties que la stérilisation et leur choix, propre à chaque dispositif, nécessite l'étude approfondie de la compatibilité entre les matériaux constituant le dispositif et les produits utilisés.
La procédure de désinfection ou de stérilisation doit être adaptée au niveau de risque. Il faut donc l'évaluer soigneusement, au cas par cas, et ne peut résulter que d'un partage du savoir entre les cliniciens qui assument la responsabilité de l'acte, les personnes chargées du nettoyage, de la désinfection et l'ingénieur biomédical responsable du dispositif.
En effet, les responsabilités s'exercent à différents niveaux:
- Le code de déontologie des médecins (décret n° 95-1000 du 6 septembre 1995) indique que le médecin, dans le cadre de son exercice professionnel, "doit veiller à la stérilisation et à la décontamination des dispositifs médicaux qu'il utilise".
- Les règles professionnelles des infirmiers (décret n° 93-221 du 16 février 1993) rappellent la nécessité "du respect des règles d'hygiène dans l'application des soins, dans l'utilisation du matériel, dans la tenue des locaux".
- L'arrêté du 7 janvier 1993, relatifs au secteur opératoire, précise dans son article 8, "qu'un document, établi par le responsable de lâétablissement, définit et précise (·) les procédures et les modalités de nettoyage, décontamination, désinfection et stérilisation".
- Enfin, l'article L. 665-5 de la loi du 1er juillet 1998 stipule que "pour les dispositifs médicaux dont la liste est fixée par le ministre chargé de la santé après avis de l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, l'exploitant est tenu de s'assurer du maintien de ces performances et de la maintenance du dispositif médical" ; rôle ici bien souvent assuré par l'ingénieur biomédical.
Par ailleurs, il ne faut jamais perdre de vue que le matériel dit "à usage unique" ne doit jamais être réutilisé (circulaire DGS/DH n° 51 du 29 décembre 1994). On pourra à ce sujet consulter quelques articles instructifs sur la question, en particulier ceux édités par Swiss-NOSO, " Réutilisation de matériel à usage unique dans les hôpitaux", volume 5, n°2, juin 1998 et " Réutilisation de dispositifs médicaux à usage unique: prise de position des centres nationaux de référence pour l'hygiène hospitalière en Allemagne", volume 6, n°2, juin 1999. Ces articles sont disponibles en ligne sur le site Web à l'adresse suivante: http://www.hospvd.ch/swiss-noso.
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2 - L'achat des dispositifs médicaux
 
Cette étape est primordiale car elle est la première à être mise en țuvre lors du cycle de vie d'un dispositif médical dans l'enceinte de l'établissement de santé. Plus cette étape sera réalisée avec minutie et réflexion, moins les mesures correctives qui découleront de cet achat seront importantes et complexes.
L'ingénieur biomédical a ici la possibilité d'intervenir en amont du processus de lutte contre les infections nosocomiales et d'anticiper la réalisation de procédures de désinfection fastidieuses et coûteuses, en choisissant le matériel de manière éclairée.
Il est conseillé de privilégier, lors de l'achat, les dispositifs médicaux dont la conception (forme, matériaux) permet d'éliminer les niches microbiologiques inaccessibles aux techniques de nettoyage usuelles et d'éviter la formation d'un biofilm.
Il sera également essentiel, lors du choix de nouveaux matériels, de tenir compte des procédés de traitement (stérilisation ou désinfection) préconisés par le fabricant afin de privilégier les dispositifs médicaux pouvant subir le niveau de traitement adapté au risque infectieux lié à leur utilisation. Ces exigences doivent figurer dans le cahier des charges rédigé lors de tout achat d'instruments.
Il faudra donc tenir compte:
- de la méthode de désinfection et de son efficacité.
- des produits supportés par le dispositif médical en veillant à ce que ces produits de désinfections n'induisent pas d'altération des surfaces, de changement de propriété des matériaux.
- de la thermorésistance du dispositif médical.
- des éventuelles restrictions ou contre-indications concernant le dispositif médical.
Il sera donc utile pour tout achat de dispositif médical d'obtenir auprès du fabricant une description très précise de la procédure de désinfection et/ou de stérilisation ainsi que des recommandations quant aux produits désinfectants à employer.
 

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3 - L'aménagement des locaux et les travaux de construction

Le Dr P. Botti estime, dans l'ouvrage collectif "Hygiène Hospitalière", que les hygiénistes et les architectes devraient țuvrer main dans la main. Or hygiène et architecture suivent chacune des chemins parallèles en essayant de se rencontrer de temps en temps, mais souvent trop tôt ou trop tard.

En effet, généralement l'hygiéniste à l'égard d'un projet de type hospitalier est conscient du but à atteindre, car il a un vécu, une pratique des lieux et un ensemble de connaissances qui viennent compléter cette pratique. Il est donc en position de recommander ou de proscrire les solutions techniques mises en jeu. A l'inverse, l'architecte, tout en sachant comment assurer la réalisation, ne peut en général se substituer au savoir et au vécu du médecin. Il ne se pose pas obligatoirement les questions qu'il ne soupçonne pas a priori. Certes, un cahier des charges peut servir de référence en ce qui concerne les résultats à atteindre ou les erreurs à éviter. Mais la réalité nous prouve le contraire, car la plupart du temps, quand l'hygiéniste visite des locaux, les jeux sont faits, les améliorations trop coûteuses, les responsabilités mal établies et les travaux faits sont entérinés.

Les projets de construction et de rénovation des hôpitaux peuvent être à lâorigine dâinfections chez certains groupes de patients, en particulier ceux qui sont immunodéprimés. De toute évidence, il faut adopter une approche proactive afin de prévenir dans la mesure du possible les infections nosocomiales liées aux travaux de construction, notamment la prévention de l'aspergillose.

Selon le décret du 6 mai 1988, parmi les missions attribuées au CLIN, se trouve mentionné un avis consultatif sur les aménagements des locaux à la demande des directeurs d'établissement. De plus, les "Cent Recommandations" éditées par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France, mentionnent clairement, dans le chapitre "Hygiène de l'environnement hospitalier", recommandation n°51, l'entretien des locaux, sols et surfaces, dont le corollaire est un choix judicieux des matériaux de revêtement.

À cette fin, il faut constituer une équipe pluridisciplinaire pour planifier et mettre en țuvre les mesures préventives pendant toute la durée du projet de construction. Les professionnels en prévention des infections devraient être appelés à participer activement à toutes les étapes du projet de construction et de rénovation. Ils jouent un rôle de premier plan en éduquant le personnel et en veillant à ce que les mesures préventives soient définies, appliquées et maintenues.

Si l'ingénieur biomédical n'est pas directement concerné par ces travaux, car il n'est ni l'architecte, ni le médecin hygiéniste, il n'en reste pas moins fortement impliqué lorsqu'il s'agit de locaux à usage spécifique (blocs opératoires, salles de réanimation, stérilisation centrale, ·). De ce fait, il se trouve généralement impliqué dans ce type d'ouvrage, ne serait-ce que pour effectuer quelques préconisations ou suivre les appels d'offres. S'il ne lui est pas demandé de remplacer les experts et spécialistes de tous bords, il peut par contre, grâce à sa double culture, médicale et technique, permettre que le dialogue soit établi au cours du processus d'élaboration du projet entre l'architecte et le CLIN.

Eléments à prendre en compte:

L'espace hospitalier est hiérarchisé en fonction de la population microbienne qu'il est susceptible d'héberger. il est possible de distinguer quatre zones :

Il est clair que les communications entre ces quatre zones doivent être contrôlées et réglementées afin d'éviter tout transfert de souillure. Ceci va générer deux types d'espace : les zones à accès libre et les zones à accès réglementé.
En ce qui concerne les circuits et les flux, on distinguera le circuit humain, qui concerne le personnel, les malades, les visiteurs et le circuit des matières inertes, qui concerne le matériel propre ou sale, le linge propre ou sale, les déchets, l'alimentation. Tous les circuits sont basés sur la notion de protection du "propre" et du "sale" ainsi que sur la notion de progression du propre vers le sale.
Deux types de circuits peuvent être envisagés à ce jour: le double circuit et la circulation unique.
 
Le double circuit:

Il comporte une individualisation de deux circuits : un circuit sale et un circuit propre. Deux variantes sont possibles:
- Le sens unique ou tout entre du côté propre et tout ressort du côté sale.
- Une circulation codifiée ou la circulation propre est réservée à l'entrée et à la sortie des malades et du personnel ainsi qu'à l'entrée du matériel propre. La circulation sale est alors réservée à la sortie du linge sale, du matériel souillé et des déchets.
L'inconvénient de ce type de circuit est qu'il concentre l'essentiel du trafic des personnes dans le couloir "propre", ce tend à donner aux utilisateurs un sentiment de sécurité pernicieux, alors que le couloir dit "sale", peu fréquenté, doté d'un personnel spécifique et faisant l'objet de soins particuliers, reste finalement propre. De plus, cette solution est coûteuse en surface et en personnel
 
La circulation unique:

Tout transite par le même couloir. Tout le matériel doit être protégé dans un conditionnement fermé et étanche. C'est la solution actuellement la plus avantageuse, qui permet un gain d'espace et nécessite moins de personnel. La qualité de la circulation est évaluée par la facilité de manțuvre, la possibilité de croisement et l'emplacement des issues. Tous les éléments gênants ou mal intégrés dans les circulations sont à proscrire


Rôle du personnel de maintenance et des ingénieurs hospitaliers:

Il importe de noter que câest le personnel de maintenance qui pourrait être appelé à faire le travail selon le type de travaux de construction qui sont effectués dans les établissements de soins de santé. De même, ce sont parfois des ingénieurs qui conçoivent le projet. Aussi, nous abordons leur rôle dans cette catégorie en même temps que celui des entrepreneurs.
Les ingénieurs, le personnel de maintenance et les entrepreneurs également doivent se conformer aux codes du bâtiment et de prévention des incendies ainsi quâà des normes professionnelles dans lâexécution de projets de construction. Leurs tâches consistaient à planifier et exécuter des travaux de construction ou de rénovation et à réparer les structures, lâéquipement et les services dans les établissements de soins de santé. De plus, ils doivent surveiller et évaluer le système de ventilation dans la zone où se déroulent les travaux et les aires adjacentes afin de sâassurer quâil fonctionne correctement, non seulement avant le début des travaux mais aussi pendant toute leur durée et à la fin de ceux-ci. Pour ce faire, ils doivent mesurer le débit dâair, la pression dâair et le nombre de renouvellements dâair à lâheure.

Ces tâches englobent lâévaluation, le nettoyage et la vérification de lâintégrité des filtres et des canalisations. Les ingénieurs, le personnel de maintenance et les entrepreneurs doivent également ériger un écran anti-poussière et prévenir les infiltrations de poussière dans les zones adjacentes pendant le projet de construction. Les entrepreneurs ont la responsabilité de veiller à ce que le chantier soit exempt de débris.

De plus, si la plomberie de lâhôpital est touchée par les travaux, câest à eux que revient la tâche dâen contrôler lâintégrité, de rechercher les fuites et de réduire au minimum le nombre de conduites en cul-de-sac. Les ingénieurs et le personnel dâentretien peuvent aider à enseigner aux entrepreneurs les pratiques de construction sécuritaires pendant quâils travaillent dans des établissements de soins de santé. Etant donné que ce sont ces professionnels qui exécutent les travaux de construction, les professionnels en prévention des infections devraient être en contact avec eux pendant les travaux. Ces derniers, en collaboration avec les gérants de projet, doivent veiller à ce que les mesures préventives soient appliquées et observées pendant toute la durée du projet. Ils peuvent donc donner des conseils aux ingénieurs, au personnel de maintenance et aux entrepreneurs quant aux mesures préventives indiquées pour les travaux en cours.

Une fois le projet terminé, ils devraient revoir et évaluer lâefficacité des mesures préventives avec les autres membres du comité de planification du projet de construction pour déterminer les résultats positifs et tout problème qui pourrait être survenu.

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4 - Méthode et organisation de la désinfection des dispositifs médicaux

Les utilisateurs de dispositifs médicaux doivent veiller à la désinfection des dispositifs qu'ils utilisent. Il importe donc que, dans le respect des recommandations nationales, chaque établissement de santé mette en place des procédures de désinfection, validées par le Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN), avec le soutien des différents partenaires de l'établissement et l'aide technique de l'équipe opérationnelle d'hygiène hospitalière, telles que définies pour leurs missions respectives par la circulaire n° 17 du 19 avril 1995.

Le nettoyage, la désinfection ou la stérilisation de lâéquipement servant aux soins des patients jouent un rôle important pour ce qui est de freiner la transmission des infections liées au traitement du matériel réutilisable. La grande variété de types et de compositions du matériel médical et la grande diversité de méthodes de nettoyage, de désinfection et de stérilisation et le nombre de combinaisons possibles font en sorte quâil est difficile de choisir les procédés, les méthodes ou les produits qui conviennent le mieux.

Le choix de la méthode de traitement dâun instrument est fonction de lâusage auquel il est destiné. "Le nettoyage doit toujours précéder la désinfection ou la stérilisation. Un article qui nâa pas été nettoyé ne peut être désinfecté ni stérilisé avec sûreté".

Un désinfectant est un produit capable d'éliminer ou de tuer, par action directe, les micro-organismes indésirables, ainsi que d'inactiver les virus. Sous le nom de désinfectants circulent encore dans le commerce trop de produits mal définis. L'éducation de l'utilisateur comme celle du fabricant n'est pas encore achevée, mais on commence à bien séparer l'action nettoyante, nécessaire avant la désinfection de l'action désinfectante proprement dite.

Action de nettoyage:

Elle est obtenue par l'eau, les savons, les détergents tensioactifs. Elle élimine physiquement une partie des micro-organismes à détruire, les rejetant vers les eaux usées. En langue française courante, ce nettoyage correspond à la propreté visible, et est de ce fait aisément vérifiable. En pratique, le nettoyage manuel doit toujours suivre la décontamination, même si certains produits détergents-contaminants sont censés combiner les deux actions.

Actions de désinfection :

Elle est obtenue par les désinfectants et s'exerce pour détruire les germes dangereux grâce à un pouvoir germicide répondant aux normes AFNOR NF T 72. La différence entre la désinfection et la décontamination réside dans la nécessité d'une action bactéricide pour la première, alors qu'une action bactériostatique peut être suffisante pour la deuxième.

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a - Choix des désinfectants et des dispositifs de désinfection
 
Les procédés, produits et appareils utilisés pour des infections par voie aérienne en cas de maladie à déclaration obligatoire sont soumis à un agrément par le Ministère de la Santé après avis du conseil supérieur d'hygiène publique de France (décret n°67-743 du 30 août 1967 et arrêté de 25 mars 1992). Cet agrément permet aux utilisateurs de disposer de procédés dont l'efficacité a été évaluée selon des méthodes d'études normalisées en rapport avec un cahier des charges qui précise leur efficacité sur les bactéries, spores bactériennes, champignons, virus.
Les produits désinfectants de dispositifs médicaux sont soumis à la législation européenne sur les dispositifs médicaux, obligatoire depuis le 14 juin 1998. En effet, la directive européenne 93/42/CEE, transposée en droit français par la loi n° 94-43 et le décret n° 95-292 relatifs aux dispositifs médicaux, indique que "les désinfectants de dispositifs médicaux sont des dispositifs médicaux".

Cette mesure a pour effet de fixer pour les désinfectants, les mêmes objectifs que pour l'ensemble des dispositifs médicaux, c'est à dire la levée des entraves à la libre circulation au sein de la communauté européenne. Dans ce but, le marquage CE des dispositifs médicaux est une uniformisation des modalités de mise sur le marché. Nous rappellerons ici que le marquage CE est une attestation indiquant que le dispositif médical est conforme aux exigences essentielles fixées par la directive européenne 93/42/CEE et énoncées dans le décret n° 95-292. Ces exigences essentielles, relatives à la conception, à la construction et à l'information (étiquetage et notice d'utilisation) fournie par le fabricant, ont pour objectif de garantir la sécurité des patients et des utilisateurs.

La stratégie du choix des produits désinfectants dans un établissement de soins fait intervenir différents partenaires : hygiéniste, pharmacien, médecin du travail, dermatologue, utilisateurs, directeur des services économiques, CLIN, ainsi que l'ingénieur biomédical. Elle doit être le résultat d'une démarche comportant plusieurs étapes :

le recensement des besoins
la rédaction d'un cahier des charges
la réalisation d'essais pratiques
l'analyse de la conformité au cahier de charges des produits présentés
enfin le choix des désinfectants retenus.
L'ingénieur biomédical pourra trouver plus particulièrement sa place dans l'examen des dossiers techniques. Plusieurs points doivent être vérifiés si pour lesquels il pourra apporter sa participation: la composition du produit, l'étude des normes et des conditions de leur réalisation, les éventuelles incompatibilités, les durées de conservation, l'étiquetage. Il est possible de consulter à cet effet le tableau en annexe 8 concernant les principales catégories de désinfectants ainsi que leurs avantages et inconvénients.
L'ingénieur biomédical doit pouvoir apporter ses connaissances lors de l'étude de la composition qualitative et quantitative des produits permettant ainsi de mieux évaluer les incompatibilités avec certains matériaux ou revêtements mais également les risques toxicologiques. Parfois le fabricant soulignera ces incompatibilités. Il sera donc nécessaire de vérifier la cohérence de l'étiquetage avec les données du dossier technique.
Eléments à prendre en compte:
Un désinfectant de l'environnement doit être compatible avec l'eau dure et sans danger pour le matériel. De ce point de vue, le chlore est corrosif pour les métaux; les phénols peuvent altérer le caoutchouc et les matières synthétiques. Bon nombre de désinfectants (chlore, aldéhydes, ammoniums quaternaires) sont activés par les protéines, donc par les résidus organiques. Les agents cationiques, tels que la chlorhexidrine et les ammoniums quaternaires précipitent en présence de dérivés anioniques (savons et plusieurs détergents) et perdent leur efficacité.
Des normes européennes ont été publiées ou sont en cours de rédaction. Elles permettront de disposer d'une base technique pour autoriser le marquage CE pour les désinfectants de dispositif médicaux dans le cadre de la directive 93/42. La disponibilité actuelle de l'état d'avancement des travaux de normalisation des essais relatifs aux antiseptiques et désinfectants est consultable dans le "guide de bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux" édité par le CTIN.
Le choix d'un produit désinfectant est l'aboutissement de toute une démarche pluridisciplinaire qui commence par l'élaboration d'un cahier des charges précis définissant les objectifs à atteindre et les critères d'efficacité exigés pour les produits faisant l'objet d'appels d'offres. L'étude attentive des dossiers techniques est indispensable pour dresser une liste de produits répondant aux critères du cahier des charges. Enfin, une étude sur le terrain peut compléter avantageusement l'étude des produits puisqu'elle permet d'évaluer d'autres paramètres comme la qualité du nettoyage et la tolérance par le personnel.
 

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b - Assurance Qualité et Désinfection
 
Les dernières réformes de santé (loi du 31 juillet 1991, ordonnance n°96-346 du 24 avril 1996) incitent au développement de démarches qualité au sein des établissements de santé.
La mise en țuvre d'une démarche qualité a pour objectif la satisfaction des patients, elle passe par l'optimisation des ressources disponibles, la maîtrise des coûts et des délais, la clarification des responsabilités, l'adaptation des formations aux objectifs fixés, l'écriture des savoir-faire. La prise en compte de la qualité s'appuie sur l'utilisation et l'adaptation, par des professionnels de santé, de concepts et méthodes définies dans le domaine industriel par les normes de la série ISO 9000.

En raison de l'actuelle évolution des normes ISO 9000, nous ne détaillerons pas ici l'ensemble des paramètres constituant une démarche qualité. En effet, les remarques et suggestions que nous pourrions formuler ici risqueraient de se trouver rapidement obsolètes.

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c - Recommandations spécifiques pour certains dispositifs médicaux
 
En ce qui concerne la désinfection des dispositifs médicaux, des recommandations ministérielles, diffusées sous forme de circulaires, ont été élaborées pour traiter de problèmes particuliers tels que la désinfection des endoscopes (circulaire DGS/DH n°236 du 2 avril 1996), les précautions à observer pour la prévention de la maladie de Creutzfeldt- Jacob (circulaire DGS/DH n°100 du 11 décembre 1995). Ces circulaires indiquent les étapes de traitement du matériel et sont destinées à servir de base pour l'élaboration, au niveau local, de protocoles spécifiques.
Désinfection des générateurs de dialyse.

Trois risques infectieux importants peuvent être identifiés en hémodialyse: le risque lié à la contamination microbiologique du dialysat, le risque de transmission virale, le risque d'infection à pyogènes.

Le fabricant doit indiquer la procédure de désinfection adaptée au générateur (norme AFNOR NF S 90-304). L'entretien du générateur nécessite la réalisation de trois étapes principales : le détartrage, la désinfection, le rinçage.
Désinfection des endoscopes.

La complexité du matériel endoscopique et le risque infectieux qui lui est lié, bien qu'imparfaitement évalué, sont à l'origine des nombreuses recommandations concernant l'entretien du matériel d'endoscopie.
La circulaire DGS/DH n°236 du 2 avril 1996 a précisé les modalités de désinfection de ces endoscopes dans les lieux de soins en donnant des éléments permettant de mettre en țuvre une procédure de désinfection. En ce qui concerne les endoscopes souples ou rigides destinés à pénétrer dans une cavité naturelle non stérile, il convient de se référer aux modalités de traitement décrites dans le guide de "Bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux" édité par le CTIN au chapitre 10. Pour les endoscopes destinés à pénétrer dans une cavité naturelle stérile, il convient de se référer aux modalités de traitement décrites dans le guide de "Bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux" édité par le CTIN au chapitre 11.
En ce qui concerne les automates de désinfection des endoscopes, considéré également comme des dispositifs médicaux, ces derniers doivent avoir le marquage CE depuis le 14 juin 1998. A l'heure actuelle, aucune méthodologie standardisée officielle n'existe permettant d'évaluer l'efficacité des machines automatiques d'entretien des endoscopes (nettoyage et désinfection). Un projet de norme verticale CEN est en cours d'élaboration. Par ailleurs, un certain nombre d'équipes ont déjà publié des travaux permettant de dégager quelques grandes orientations. L'ingénieur biomédical pourra s'y référer en consultant le guide de "bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux" édité par le CTIN au chapitre 10. De plus, dans le cadre de la matériovigilance, la lettre circulaire n°987262 du 15 juillet 1998 indique les points à examiner lors de l'achat et de l'utilisation en routine des machines pour le nettoyage et la désinfection des endoscopes.

Prévention des infections liées aux ventilateurs et accessoires.

Les infections respiratoires nosocomiales représentent, en fréquence, la deuxième localisation des infections nosocomiales et la première en réanimation. Toutefois, l'incidence de ces infections est extrêmement variable selon les études, allant de 10 % à plus de 60 % des patients ventilés, ce qui est en particulier lié à une grande variabilité dans les critères diagnostiques utilisés et au type de patients étudiés. Parmi ces infections, les pneumopathies nosocomiales représentent la forme la plus grave: elles concernent environ 20 % des patients ventilés plus de 48 heures.

Le matériel utilisé pour l'assistance ventilatoire doit faire l'objet d'une attention particulière afin de réduire les risques infectieux associés à son utilisation. L'ingénieur biomédical aura à charge de vérifier la compatibilité des dispositifs médicaux utilisés avec les techniques d'entretien et de désinfection. Il est recommandé d'utiliser des sondes d'intubation et des canules de trachéotomie stériles et à usage unique. Les ballons de ventilation manuelle (type AMBU) et les masques utilisés pour la ventilation devront être stérilisés ou soumis à une désinfection entre deux patients si la stérilisation n'est pas envisageable. Les tuyaux doivent également être stérilisés entre chaque utilisation.

Le Comité Technique national des Infections Nosocomiales, dans l'ouvrage "100 recommandations" précise que lorsqu'un humidificateur chauffant est utilisé, celui-ci doit être rempli avec de l'eau stérile. Le liquide stagnant dans les tuyaux et le piège à eau, doit être éliminé afin de ne jamais refouler vers le patient ou l'humidificateur. Les circuits des respirateurs sont classiquement changés de façon périodique chez un même patient. La fréquence idéale de changement n'est pas encore connue et il semble possible, en fonction de la littérature récente, de ne changer les circuits qu'entre chaque patient, ou bien en cas de souillure visible. Les blocs exploratoires doivent être stérilisés entre chaque patient. Un carnet de bord indiquant les dates de changement des circuits, ainsi que les cycles de stérilisation ou de désinfection et mis en place pour chaque ventilateur.

Prévention des infections liées aux cathéters

Du fait de la multiplication des traitements administrés par voie veineuse, centrale ou périphérique, de l'utilisation fréquentes de cathéters artériels et de la durée est souvent prolongée de ces traitements, des infections locales, des bactériémies ou septicémies à porte d'entrée vasculaire sont observées de plus en plus fréquemment.

L'ingénieur biomédical ne pourra ici avoir que très peu d'influence sur la prévention de ces infections. En effet, il apparaît que ces dernières sont essentiellement liées aux conditions d'asepsie pratiquées lors de la pose du cathéter ainsi que lors de sa surveillance. Les progrès pouvant être faits dans ce domaine dépendent donc essentiellement des pratiques soignantes et médicales.

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5 - La Stérilisation

La stérilisation est l'opération que doit subir un produit ou un objet pour devenir stérile, c'est-à-dire exempt de tous les micro-organismes qu'il contient ou supporte. Cependant, stériliser ne signifie pas seulement utiliser un stérilisateur. La production d'un objet stérile ne peut être mise en țuvre que dans le cadre d'un système qualité et doit être conçue dans son concept global (avant, pendant et après stérilisation).

L'ordonnance n° 96-346 du 24 avril 1996 portant sur la réforme de l'hospitalisation publique et privée stipule que les établissements de santé doivent développer une démarche continue de qualité et de sécurité des soins délivrés aux patients. Cette démarche trouve tout particulièrement son application dans la circulaire du 20 octobre 1997 où il est précisé que "le pharmacien, avec le soutien de la direction de l'établissement, met en place un système qualité pour l'ensemble des opérations de stérilisation concernant les dispositifs médicaux et ce, en travaillant avec l'ensemble des services ou instances concernées".

Cette volonté de faire évoluer les opérations de stérilisation dans un cadre réglementaire résolument marqué se trouve ainsi renforcé par la loi n° 98-535 du 1er juillet 1998 où il est mentionné à l'article 4 que les établissements de santé doivent: "mettre en place un système permettant dâassurer la qualité de la stérilisation des dispositifs médicaux répondant à des conditions définies par voie réglementaire".

L'ingénieur biomédical, souvent associé aux décideurs hospitaliers lors des propositions de choix d'acquisition, d'implantation et de maintenance du matériel de stérilisation se trouve ici naturellement placé en position dâinterlocuteur privilégié auprès du pharmacien de par sa maîtrise des référentiels normatifs et sa connaissance des systèmes qualité. Il lui appartiendra donc de savoir établir une synergie entre ses compétences et celle du pharmacien qui se trouvent ici complémentaires, afin de favoriser le développement d'un processus d'assurance qualité permettant ainsi de lutter efficacement contre les infections nosocomiales. Nous proposons au lecteur de consulter à ce sujet le tableau récapitulatif en annexe 10 se rapportant aux implications respectives du pharmacien et de l'ingénieur en stérilisation.

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a - Les principes
 
Il s'agit de la mise en țuvre d'un ensemble de méthodes et de moyens visant à éliminer par destruction tous les micro-organismes vivants de quelque nature et sous quelque forme que ce soit, porté par un objet parfaitement nettoyé. Contrairement à la désinfection et à la décontamination, ce résultat est durable dans la mesure où le matériel est conservé en état de stérilité.
La stérilisation appartient au domaine des probabilités. En effet, on ne peut jamais dire que l'on stérilise à 100 %. Il a donc été déterminé un niveau d'assurance de stérilité selon lequel un produit sera considéré comme stérile si on à une chance sur 106 de trouver un germe après l'opération de stérilisation.
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b - Les méthodes de mise en țuvre
 
Il existe différentes méthodes de stérilisation reconnues par la pharmacopée et utilisées de manière courante dans les établissements de soins.


La stérilisation à la vapeur d'eau:

C'est le procédé de référence pour la stérilisation en milieu hospitalier. Par l'association de la chaleur et de l'eau sous forme saturée, on réalise une dénaturation protéique par l'hydrolyse partielle des chaînes peptidiques. Deux types de charges peuvent être distingués:
- les charges à protection perméable où la vapeur d'eau apporte la chaleur et l'eau (matériel enveloppé en sachet papier).
- les charges à protection imperméable où la vapeur d'eau apporte uniquement les calories, le contenu du flacon apportant l'eau (soluté en flacons bouchés).
Les deux paramètres essentiels de mise en țuvre sont la température de la vapeur d'eau ainsi que la durée du cycle. La stérilisation est effectuée au moyen d'appareils à pression de vapeur d'eau appelés autoclaves. Ces appareils sont constitués d'une chambre en acier inoxydable simple ou double que l'on peut charger ou décharger par une ou deux portes opposées. Dans ce cas, l'autoclave est dit à double ouverture, il sert alors de barrière entre la zone de préparation du matériel et la zone de stockage des produits stériles. On ne peut que recommander ce circuit.

 
Etape
Elément à contrôler
Contrôle à effectuer
Périodiquement
Ambiance de travail
Contrôle de l'air
Contrôle des surfaces 
Contrôle de la contamination initiale
Autoclave
Avant la mise en service: validation selon la norme EN 554.
Contrôle de routine annuel par le fournisseur ou un organisme agréé.
Tous les 10 ans: épreuve de pression
Avant la stérilisation
Chargement de l'autoclave
Passage optimal de la vapeur par espacement des éléments de la charge 
(volume charge < 70 % volume enceinte)
Fuite
Sur stérilisateur froid:
Réalisation du premier vide 
Arrêt de la pompe à vide 
Surveillance de la pression sur 10 minutes 
Fuite max tolérée: 1,3 mbar/min
Pénétration de la vapeur
Test de BOWIE & DICK
Pendant la stérilisation
Cycle
Bon déroulement
Après la stérilisation
Témoin de passage
Virage effectif
Intégrateur physico-chimique
Virage effectif
Diagramme de Regnault
Durée et température de chaque phase du cycle
Stérilité
Prélèvement d'échantillons et ensemencement

La charge est libérée après vérification:

La stérilisation par la chaleur sèche:

L'agent stérilisant est l'oxygène de l'air porté à une température élevée et provoque la dénaturation des protéines bactériennes par coagulation.
Les deux paramètres essentiels de mise en țuvre sont la température de l'air ainsi que la durée du cycle. Simple et peu coûteux, l'appareillage n'est véritablement fiable que s'il est suffisamment perfectionné pour maintenir tous ses paramètres. En effet, l'air utilisé comme vecteur de l'agent stérilisant est un isolant, la température n'est alors homogène que s'il existe un système de ventilation. On préférera donc l'utilisation de l'autoclave à celui du poupinel.
Etape
Elément à contrôler
Contrôle à effectuer
Avant la stérilisation
Chargement du poupinel
Volume charge < 70 % volume enceinte
Pendant la stérilisation
Température
Stabilité, correspondance de la valeur programmée par rapport à la valeur mesurée
Minuterie
Absence de dérive
Après la stérilisation
Témoin de passage
Virage effectif
Intégrateur physico-chimique
Virage effectif
Indicateur biologique
Absence de germes

La stérilisation par l'oxyde d'éthylène:

L'agent stérilisant est un gaz: l'oxyde d'éthylène qui a la propriété d'être un puissant bactéricide, virucide et également sporicide qui agit par alkylation des macromolécules (ADN, ARN, protéines) des micro-organismes. C'est l'agent de stérilisation le plus utilisé à l'heure actuelle. Il comporte un phénomène d'adsorption important sur les matières plastiques d'où une législation très stricte, mais reste le seul moyen utilisable pour le matériel thermosensible.
 
 

Etape
Elément à contrôler
Contrôle à effectuer
Périodiquement
Ambiance de travail
Personnel qualifié et soumis à une surveillance médicale régulière
Locaux protégés contre les flammes et les étincelles
Présence d'une chambre de désorption
Appareil
Validation annuelle selon la norme EN 550
Matériel
Se référer à la norme ISO 10993-7 de janvier 1996 qui fixe les doses maximales admissibles d'oxyde d'éthylène en fonction des dispositifs médicaux
Avant la stérilisation
Chargement de l'appareil
Volume charge < 70 % volume enceinte
Pendant la stérilisation
Cycle
Bon déroulement
Après la stérilisation
Témoin de passage
Virage effectif
Intégrateur physico-chimique
Virage effectif
Diagramme d'enregistrement
Conformité avec le graphique type du fabricant
Indicateur biologique
Absence de germes
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c - La stérilisation centralisée
 
Le rôle de cette structure est de permettre de regrouper tous les sites de stérilisation sous le contrôle du pharmacien afin d'obtenir une homogénéité de fonctionnement avec la mise en place d'un système d'assurance qualité. Le but est d'assurer une rationalisation de l'utilisation du matériel en réalisant simultanément un gain financier ainsi qu'un gain de temps pour le personnel infirmier tout en obtenant une diminution du risque de faute d'asepsie.
La stérilisation centrale doit se trouver à proximité des blocs opératoires ou à défaut être relié aux blocs par l'intermédiaire de deux monte-charges distincts, l'un réservé au circuit propre et l'autre au circuit sale. Elle est constituée de deux zones:
- une zone sale dans laquelle s'effectuent les étapes de réception du matériel souillé, de nettoyage et de tri.
- une zone propre dans laquelle s'effectuent les trois étapes suivantes: conditionnement, stérilisation, et stockage.

La mise en place d'une traçabilité est indispensable. En effet, si une plainte est déposée lors d'une infection après intervention au bloc opératoire, le responsable de la stérilisation centrale doit pouvoir démontrer que le matériel utilisé pour intervention a bien été stérilisé selon les bonnes pratiques de stérilisation. Le bon fonctionnement du stérilisateur doit également pouvoir être prouvé. Tous les contrôles en stérilisation doivent ainsi être archivés pendant trente ans.

La stérilisation n'est donc pas simplement une méthode d'élimination des germes. C'est une science à part entière qui évolue sans cesse et qui possède sa propre philosophie. Progressivement, les contrôles a posteriori tendent à disparaître afin de laisser la place aux contrôles en amont de l'étape de stérilisation afin d'instaurer une véritable assurance qualité identique à celle de l'industrie pharmaceutique. Longtemps mal considéré, ce secteur a aujourd'hui toute l'attention des responsables hospitaliers et l'ingénieur biomédical ne peut se permettre de l'ignorer. Il lui appartient, ainsi qu'au pharmacien hospitalier, d'allier leurs compétences pour assurer la maîtrise de l'ensemble des éléments associés au processus de stérilisation et garantir ainsi le niveau d'assurance de stérilité optimale, condition indispensable pour la sécurité des malades.

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6 - Les interventions de maintenance

La protection du personnel doit être une des préoccupations principales de tout acteur hospitalier en général et de l'ingénieur biomédical en particulier. La circulaire DGS/DH n° 249 du 20 avril 1998 nous indique de façon précise les précautions à appliquer à l'heure actuelle pour la prévention des risques.

On pourra également se référer aux "100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales" éditées par le CTIN. En effet, selon les recommandations qui y sont promulguée, une formation initiale en hygiène hospitalière est un préalable indispensable pour tous les professionnels de santé travaillant dans un établissement hospitalier. Cette formation théorique et pratique doit prendre en compte pour chaque catégorie de personnels les risques encourus liés à leurs fonctions et à leurs pratiques professionnelles. Les personnels des services techniques doivent, comme tout autre personnel de l'établissement de soins, bénéficier d'une formation théorique et pratique prenant en compte les risques spécifiques liés à leur activité professionnelle.

Il convient donc de faire prendre conscience à chaque acteur des risques encourus pour lui-même mais aussi des conséquences résultant d'erreurs ou de négligence, pour la population et l'environnement. Les risques pour le personnel, hospitaliers mais également extra hospitalier, sont essentiellement les piqûres et les coupures, par aiguille, lames de bistouri,· Il est donc important de connaître la conduite à tenir en cas d'accidents du travail et d'appliquer le protocole sur les lieux du travail.

Il appartiendra à l'ingénieur biomédical et aux techniciens de maintenance de rédiger des protocoles précis et rigoureux en ce qui concerne les interventions de maintenance et de les faire appliquer. Ces protocoles seront à définir dans trois domaines distincts:

Pour chacun de ces domaines, il appartiendra au service biomédical, assisté par le CLIN, de définir les protocoles associés à ces interventions ainsi que les tenues vestimentaires, produits désinfectants, et précautions spécifiques à mettre en țuvre.
Chaque dispositif médical quittant son service d'affectation pour quelque raison que ce soit et en particulier lors des opérations de maintenance devrait être désinfecté afin d'éviter la propagation d'une éventuelle contamination au cours de son déplacement ainsi que lors de l'intervention effectuée par le technicien du service biomédical.

Recommandations spécifiques aux zones d'hygiène contrôlée:
 
Les interventions au sein des zones dites "propres" telles que le bloc opératoire, effectuées tant par les techniciens de maintenance internes à hôpital que par les personnes déléguées par les fabricants doit faire l'objet de mesures adéquates concernant les points suivants:
 
- La tenue vestimentaire hygiène de base:
- Le lavage antiseptique des mains sera toujours effectué avant d'entrer dans la salle d'opération.
Par ailleurs, l'équipe technique devrait disposer pour la maintenance des zones propres et des dispositifs médicaux qui sont associés, d'une trousse à outils spécifique stationnée en permanence dans cette zone afin qu'elle ne soit pas un vecteur de la contamination bactérienne.
 

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7 - Le traitement de l'eau

La consommation d'eau est particulièrement importante dans un établissement de soins. Elle est estimée à 750 litres en moyenne par lit et par jour avec des variations de 130 à 1300 litres, selon la taille de l'établissement.

L'eau du réseau de distribution est utilisée pour des usages très diversifiés, ce qui justifie de définir des objectifs de qualité adaptés à ces différents usages:

Les micro-organismes présents dans l'eau ou colonisant les installations techniques peuvent être directement responsables d'effets pathologiques à court ou à moyen terme et/ou participer à la contamination intra-hospitalière et à l'émergence d'infections nosocomiales. Il s'avère ainsi indispensable d'évaluer les risques liés à chacune des utilisations de l'eau et de maîtriser, de manière adaptée et cohérente, sa qualité en fonction de ses différents usages. Ceci suppose la connaissance de la structure du réseau, de sa protection, de la qualité microbiologique de l'eau du réseau, et surtout de la qualité des eaux effectivement distribuées dans l'établissement, en particulier pour les eaux à usage "médical" (piscine de rééducation, bains pour brûlés, lavage chirurgical des mains, eau pour hémodialyse·)
Ces risques associés à la contamination de tout ou partie du réseau par des légionelles sont évalués, notamment au niveau du réseau de distribution d'eau chaude conformément au guide pratique présenté en annexe de la circulaire DGS n°97-311 du 24 avril 1997 relative à la surveillance et à la prévention de la légionellose.
Dans sa tâche, l'ingénieur biomédical pourra s'appuyer sur la circulaire DGS n° 98-771 du 31 décembre 1998 relative à la mise en țuvre de bonnes pratiques d'entretien des réseaux d'eau dans les établissements de santé et aux moyens de prévention du risque lié aux légionelles dans les installations à risque et dans celles des bâtiments recevant du public.
Il pourra également trouver auprès de l'ouvrage collectif "Hygiène Hospitalière", un précieux support pour guider ses actions. Nous ne les détaillerons pas ici, car compte tenu de la variété des applications possibles, il semble délicat de faire une synthèse de l'ensemble des conseils et recommandations existantes en la matière.
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8 - Le traitement de l'air

Le risque infectieux mieux étudié concernant l'environnement est celui en relation avec l'aéro biocontamination. Malgré ce constat, le rôle de la contamination microbienne de l'air en tant que vecteur de transmission d'infection en milieu hospitalier, est soit surestimé soit au contraire ignoré ou contesté.

Une démarche pragmatique de maîtrise de l'environnement microbien est aujourd'hui proposé par la normalisation internationale portant sur les salles propres et environnements contrôlés associés, ISO/TC 209 (en cours d'approbation). Elles s'appliquent avec profit aux établissements de soins et de santé et sert de base de travail sur plusieurs points.

La diversité des profils de patients hospitalisés et des activités de soins pratiquées dans un établissement a rendu nécessaire, pour des raisons à la fois pratiques et économiques, la définition de zones correspondant au degré de risque de contamination microbienne pour le patient. Les locaux, les technologies et le niveau de formation du personnel nécessaire à la protection de l'environnement du malade seront ainsi adaptés aux exigences de qualité requise.

On détermine ainsi quatre zones à risque de biocontamination:

Zone 4: très haut risque.

Zone 3: haut risque.
Zone 2: risque modéré.
Zone 1: risque faible ou négligeable.
 
Au sein d'une zone risque, il est nécessaire de déterminer, pour chacun des paramètres de l'environnement (air, support, liquide, textile) les principaux points critiques qui influent directement sur la biocontamination du patient. Ces points critiques doivent être à la fois maîtrisables et contrôlables. Cette démarche se fonde sur le système HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point), système d'analyse des risques et des points critiques, déjà largement utilisé dans le domaine agro-alimentaire. Ce dernier est développé dans une norme internationale ISO/CD 14698-1 intitulée "Technologie des salles propres - maîtrise de la biocontamination".
 
Dans le cas d'une installation de traitement d'air, il sera nécessaire de distinguer:
 
Les principes de conception:
Niveau de filtration de l'air
Taux de renouvellement de l'air
Caractéristiques des flux d'air
Surpression ou dépression du local
Les recommandations sur le fonctionnement en tenant compte des différents composants de l'installation.
L'ingénieur biomédical pourra s'appuyer sur les ouvrages référencés en annexe tels que le "Traitement de l'air en milieu hospitalier" édité par UNICLIMA ou les "Contrôles de l'environnement dans les zones à haut et très haut risques infectieux" édité par l'ASPEC.
Les opérations de contrôle directement liées à la qualité hygiénique de l'air distribué dans les locaux pourront être les suivantes:
- Différence de pression avec les zones adjacentes
- Débits d'air soufflé et débits d'air neuf
- Vitesse d'air et laminarité dans le cas des flux unidir indispensable d'évaluer les risques liés à chacune des utilisations de l'eau et de maîtriser, de manière adaptée et cohérente, sa qualité en fonction de ses différents usages. Ceci suppose la connaissance de la structure du réseau, de sa protection, de la qualité microbiologique de l'eau du réseau, et surtout de la qualité des eaux effectivement distribuées dans l'établissement, en particulier pourLE="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm">- Temps de décontamination particulaire ou biologique (temps nécessaire pour qu'un niveau de contamination initialement introduit soit divisé par10).
 

La ventilation du Bloc Opératoire:


L'activité opératoire et les mouvements du personnel augmentent la quantité de micro-organismes en suspension dans l'air. Pour diminuer cet apport inévitable, il faut ventiler les salles dâinterventions conventionnelles avec de l'air filtré en associant l'air propre à l'air recyclé, en pression positive. Le minimum est de 15 volumes par heure dont trois volumes d'air frais. En ce qui concerne le cadre de la chirurgie orthopédique avec la mise en place de prothèses, des systèmes de ventilation plus performants sont recommandés. Ce sont des systèmes de plafond soufflant, voir des salles équipées d'un flux laminaire et/ou d'ultraviolets.
En matière d'aménagement, la conception des plans doit avoir pour ambition d'induire les comportements adéquats grâce aux aménagements architecturaux. La qualité de l'air pulsé dans les salles d'opération est essentielle. Mais il ne suffit pas de procéder à des installations répondant à tous les critères utiles, il faut en surveiller régulièrement les performances, entretenir les points délicats et remplacer à temps les éléments défaillants. Ces derniers points sont trop souvent négligés pour de prétendues raisons économiques. La lutte contre les infections postopératoires doit ainsi savoir prendre en compte les facteurs humains et matériels.
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9 - L'évacuation des déchets

Il existe divers types de déchets d'activités de soins : les déchets anatomiques, les déchets microbiologiques et de laboratoire, le sang et les liquides organiques ainsi que les instruments tranchants ou piquants et les déchets provenant des aires dâisolement. Les déchets infectieux représentent environ 15 % des déchets générés par les hôpitaux (source CTIN). Malgré cela, le terme "déchets infectieux" est souvent utilisé comme synonyme de déchets d'activités de soins.

 

a - Risque pour la santé publique

Les déchets d'activités de soins ne sont pas nécessairement infectieux. Les seuls déchets qui sont effectivement associés au risque de transmission de maladies sont les instruments tranchants ou piquants contaminés par du sang. La capacité dâautres déchets de causer des infections dépend de la virulence du micro-organisme, de la réceptivité de lâhôte et de lâexistence dâune porte dâentrée. Parce quâil nâexiste pas de méthode objective pour déterminer le risque infectieux associé aux déchets, il est devenu pratique courante de réglementer les déchets que lâon soupçonne de contenir des agents pathogènes capables d'être la cause de la maladie.

Les déchets produits par les établissements de santé ne sont pas plus dangereux que les déchets domestiques. Les données montrent que les déchets domestiques contiennent cent fois plus dâorganismes pathogènes que les déchets d'activités de soins (cf. Rutala WA. Disinfection, sterilization, and waste disposal. 2nd ed. Baltimore: Williams & Wilkins, 1993).Par ailleurs, les déchets des activités de soins représentent 700 000 tonnes en 1996, toutes catégories d'établissements confondues. Cette quantité est faible comparée aux 58 millions de tonnes annuelles de déchets urbains ménagers, mais son impact psychologique est majeur.

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b - Traitement et élimination des déchets
 
Conjointement avec le Ministère de la Santé chargé de l'Environnement, le Ministère de la Santé, et de la Protection sociale a publié en 1988 un ensemble de recommandations dans le "Guide sur l'élimination des déchets hospitaliers" actualisé le 1er septembre 1990.
Le circuit du traitement de ces déchets comporte les étapes suivantes:

- le tri: c'est un acte obligatoire imposé par la réglementation depuis 1978 qui précise que "tout déchet provenant d'un établissement hospitalier doit faire l'objet d'un tri en deux catégories principales au moins; les déchets contaminés et les déchets assimilables aux ordures ménagères".

- le conditionnement pour lequel il est précisé que "tout récipient servant à la collecte et au transport des déchets contaminés doit être identifié, étanche, nettoyé et désinfecté intérieurement et extérieurement après usage".

- la collecte et le transport intra-hospitalier.

- le stockage.

Le traitement proprement dit se fait soit par mise en décharge, procédé qui sera interdit à partir du 1er juillet 2002, ou par incinération en usine spécialisée (U.I.O.M.).

L'incinération est un procédé de conversion de matériaux combustibles en cendres non combustibles, ce qui permet dâobtenir une réduction de 90 % du volume et de 75 % de la masse des déchets. Les gaz sont libérés dans lâenvironnement et les résidus peuvent être enfouis dans une décharge.

Selon la législation en vigueur, le traitement des déchets produit par les établissements hospitaliers et assimilés doit s'effectuer par incinération. Or depuis les années 1988, est apparue une alternative à l'incinération. Le principe en est le suivant: après broyage de ces déchets, un traitement particulier de désinfection les rend assimilables à des déchets domestiques et leur permet alors de prendre la même filière d'élimination. Deux procédés existent actuellement, ils font appel soit à une désinfection chimique par trempage désinfectant, soit à une désinfection physique par vapeur d'eau à 150 °C et maintien en température par micro-ondes.

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c - Sécurité des personnes qui manipulent les déchets
 
Les personnes qui manipulent les déchets infectieux courent un risque dâêtre exposées à des pathogènes provenant des contenants dâinstruments tranchants ou piquants et de fuites de déchets infectieux. Il est nécessaire à ce titre d'établir des procédures écrites afin de promouvoir la sécurité des personnes qui sont appelées à manipuler les déchets et solliciter leur participation à lâélaboration de ces politiques et procédures.
On peut toutefois effectuer les recommandations suivantes en la matière:
- Les personnes qui manipulent les déchets devraient porter de lâéquipement protecteur adapté au risque (chaussures de sécurité et gants de travail épais).
- Il faut offrir lâimmunisation contre lâhépatite B aux personnes qui manipulent les déchets.
 

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10 - Conclusion

Nous avons, au cours des précédents chapitres, effectué une analyse transversale des différents domaines concernés par les infections nosocomiales. Nous avons essayé d'aborder les secteurs où cette question nous semblait prendre une importance cruciale. Nous espérons que l'ingénieur biomédical aura su trouver au cours de ces lignes les informations nécessaires pour mener à bien son travail quotidien et veiller ainsi au respect d'une démarche adaptée au risque infectieux, au dispositif, ainsi qu'à son environnement.

Il serait utile, que les fabricants puissent également y trouver matière à réflexion car ils ont aussi la responsabilité d'améliorer la conception de ces matériels, de permettre pour ceci un entretien compatible avec le type d'utilisation qui en est fait ainsi que les produits et méthodes adaptées à cet entretien. Il semble en effet difficile de trouver une solution acceptable tant pour le patient que pour le personnel hospitalier qui utilise les dispositifs médicaux ainsi que pour les techniciens de maintenance, tant que les fabricants n'intégreront pas pleinement cette question dès les phases de conception de leurs matériels.

L'ingénieur biomédical se place ici en interlocuteur privilégié de par sa position "charnière" entre le milieu médical et le milieu industriel, pour pouvoir valoriser cet aspect et permettre aux futurs dispositifs d'intégrer pleinement ces notions de sécurité tant pour le patient que pour les utilisateurs.
 

 

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