Ecriture des traces

Qui laisse des traces ?

Tout le monde. Vous ne pouvez pas ne pas laisser de traces.

ex. Vos empruntes digitales, votre génome dans un de vos cheveux, votre chambre et ses affaires, votre casier scolaire, etc.

Qui laisse des traces numériques ?

De plus en plus de monde. Mais, il ne suffit pas de ne pas utiliser le web pour ne pas laisser de traces numériques.

Quelles sont les traces numériques ?

Commençons par énumérer l'ensemble de vos traces numériques sur le web :

• tchats

• mails

• blogs ou sites personnels

• photos

• requêtes documentaires

• achats ou réservations en ligne, etc.

Mais les traces numériques ne concernent pas seulement votre usage personnel du web, puisqu'elles impliquent aussi :

• vidéosurveillance

• géolocalisation

• cartes à puces en tout genre (carte bleue, certaine carte de fidélité, etc.)

• cartes RFID (comme le pass Navigo par exemple, qui permet aux parisiens de prendre le métro).

Qu'est-ce que mes traces numériques disent de moi ?

Elles peuvent, selon les cas dire :

• Où je me trouve

• Ce que j'aime et ce que je n'aime pas

• Ce que je pense de ceci ou de cela

• Ce que fais et avec qui

• Ce que je consomme

• Ce que je cache parfois

• Etc.

Qui a accès à ces traces ?

• Des robots.

• Des personnes.

De nombreux acteurs utilisent des applications traçantes dans des buts variés (législatifs, politiques, économiques...) :

• les applications que vous installez (sondages et jeux sur Facebook, plugins pour vos navigateurs...) 

• les moteurs de recherche : Google, Orange...

• votre employeur qui vous fournit un accès à Internet 

• dans les accès publics (utilisation de proxys^[1] - filtres dans les universités, hôtels, gares, restaurants...) 

• la plus grande partie des sites web que vous visitez (cookies^[2] de session) 

• les fournisseurs d'accès à Internet (obligation de conserver toutes les URLs) 

• la police du web (dispositif Hadopi^[3], renseignements généraux...) 

• les dispositifs de vidéos surveillance (reconnaissance automatique des visages) 

• les systèmes commerciaux (publicités ciblées, géolocalisation à l'aide de votre mobile, prévisions des comportements d'achat...) 

• les banques 

• certains pirates : virus, voleurs de portables, voisins qui vous squattent le wifi, et tous les agents 007:)

• parfois le firewall^[4] de certains parents pour leurs enfants

• etc.

Est-ce que ces traces vous appartiennent ?

Il faudrait bien évidemment définir le mot « appartenir ». Mais sans rentrer dans les détails, la réponse est non.

La traçabilité de l'écriture numérique, rend votre écriture sur le réseau accessible et exploitable. Écrire dans un réseau social, c'est être face à une multitude de lecteurs de traces, humains et non-humains, aux attentes différentes.

En bref, qui sont les mouchards ?

Il y a différents types de mouchards^[5] sur Internet : les cookies^[6] publicitaires qui s'affichent ici et là ; les banques de données bien connues qui aiment savoir ce que vous aimez ; mais il y a aussi les mouchards que vous ne connaissez pas, que vous ne voyez pas.

• Les mouchards que vous voyez. Ils sont nombreux et bien connus.

  ex. Chaque "clic" sur un des logos ci-dessous est une information de taille pour les traqueurs de trace. Problème : même si on ne clique pas, Facebook ou Google est au courant de notre visite sur cette page et peut stocker l'information sur ses serveurs.

• Les mouchards que vous ne voyez pas. Ces codes cachés qui n'apparaissent pas sur l'écran et qui récoltent des informations sur le visiteur.

  ex. Outils de statistiques des visites faisant appel à des serveurs privés. Sans surprise, Google propose un tel service (Analytics).