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Référence à rappeler : Etat de l'art et apport de la Télémédecine en Hospitalisation
A Domicile, Magali CONTOUX et Fabrice PRODHOMME, Projet DESS "TBH", UTC, 2002,
Etat de l'art et apport de la
Télémédecine en Hospitalisation
A Domicile
Résumé
La maîtrise des dépenses de santé a favorisé ces dernières années l'émergence d'un
nouveau concept de la pratique médicale : "La Télémédecine". Cette pratique à distance,
relance entre autre, l'expansion de l'hospitalisation à domicile, longtemps marginalisée.
Devançant la demande, plusieurs sociétés novatrices étrangères proposent déjà une large
gamme de dispositifs miniaturisés permettant le recueil de paramètres physiologiques et leur
transmission.
Ce document se veut un recueil non exhaustif d'applications et d'expérimentations en
Télémédecine dont l'objectif premier est de faire voyager les informations plutôt que le
malade.
Mots clé:.Télémédecine, Hospitalisation à domicile, Réseaux, Télétransmission, Insuffisance
Cardiaque.
Abstract
The mastery of depenses of health favours these last years the emergence of a new
concept of the medical practice: " The Telemedecine ". This practice at distance, relaunches
the expansion of the hospitalization at home for a long time marginalized. Outstripping the
demand, several foreign innovative companies already propose a wide range of miniaturized
devices allowing the collection of physiological parameters and their transmission.
This document wants to be a not exhaustive collection of applications and experiments
in Telemedecine of whom first objective is to travel information rather than patient.
Keywords:Telemedecine, Homecare, Network, teletransmission, Cardiac Insufficiency
REMERCIEMENTS
Nous tenons à exprimer notre gratitude à Monsieur Bruno LECOINTE, consultant chez OMEDIS,
pour nous avoir donné l’opportunité de réfléchir sur un tel sujet dont les perspectives seront
l’une des préoccupations de notre métier d’ingénieur biomédical.
Nous remercions les professionnels qui ont bien voulu répondre à nos multiples questions comme
la société SHL, la société BIOTRONIK, l’association ADEP Assistance….et autres personnes
d’établissements de soins ayant participé de près ou de loin à la conception de ce travail.
Nous remercions également Monsieur Louis LARENG, directeur de l’Institut Européen de
Télémédecine et président de la Fédération nationale de Protection Civile pour avoir répondu à
nos questions lors d’une entrevue.
Nous souhaitons également remercier Monsieur Georges CHEVALLIER pour l’organisation de
l’entrevue et la mise à disposition de l’ensemble du matériel technique.
SOMMAIRE
I.
INTRODUCTION
Depuis l'application du plan Juppé (ordonnances n°96-344, n°96-345, n°96-346) du 24
avril 1996, relatif à l'organisation de la sécurité sociale, à la maîtrise médicalisée des dépenses
de soins et à la réforme de l'hospitalisation public/privé, les établissements de santé sont
confrontés à de nombreux bouleversements de leur fonctionnement incités par une politique
volontariste économiste des organismes de tutelle et une politique d'amélioration continue de la
qualité de soins et de prise en charge des malades.
La télémédecine, longtemps marginalisée et redécouverte dans la conception des réseaux
Ville-Hôpital favorise la coopération des professionnels de santé et permet l'émergence d'une
nouvelle forme d'hospitalisation : l'hospitalisation à domicile. Cette alternative à l'hospitalisation
classique fédère à la fois le souhait des patients d'un maintien à domicile, l'évolution
démographique actuelle de la France et le nouveau schéma organisationnel de la carte sanitaire :
faire voyager les informations plutôt que le malade.
Les acteurs de la santé (hôpitaux, industriels, associations de malades, patients, …)
commençent à s'interroger sur cette nouvelle pratique et activent pour son émergence et
expansion. Plusieurs projets de télémédecine, dans le cadre de traitements thérapeutiques
divers, ont été expérimentées et laissent déjà prévoir le bénéfice de ce concept dans
l'hospitalisation à domicile.
Ce rapport a pour but de recenser les projets expérimentés français et étrangers et
leurs évaluations afin de comprendre la problématique que suscite la nouvelle pratique médicale
qu'est "la télémédecine".
II.
DEFINITIONS
A.
La Télémédecine
1.
Introduction
Son histoire
Historiquement, le concept de télémédecine est né dans le
berceau de l’Amérique rurale (Texas et Georgie)
principalement et dans celui du nord de la Norvège dans les
années 50-60. Il était censé répondre à des problèmes
géographiques d’isolement de la population.
Plus tard, suite à la multiplication des difficultés d’accès des
patients à des centres de soins spécialisés, dans l'Amérique
du début des années 80, plusieurs expériences ont été
menées dans un souci de résoudre ces problèmes
d’organisation. Il s‘agissait d’expériences uniquement
nationales et isolées.
Il faut pourtant attendre le début des années 90 pour que les
sciences et technologies de l’information et de la
communication (STIC) commence à offrir les caractéristiques
de débit, fiabilité, interopérabilité, coût d’investissement
et de fonctionnement performants permettant l’utilisation
sociale intensive que nous connaissons aujourd’hui (exemple de
la Guerre du Golfe où plusieurs soldats de l’OTAN ont pu
recevoir des soins depuis un centre allemand, via un système
de visioconférence, de fax et de transfert de fichiers) dans
le domaine de la santé publique où d’ailleurs les milieux
hospitaliers ont largement contribué à leur essor (Les
hôpitaux, notamment les Centres Hospitaliers Régionaux
Universitaires, sont pilotes en matière de télémédecine.
C’est pourquoi la direction  des hôpitaux joue naturellement un
rôle moteur dans ce domaine)
De nombreuses définitions
C’est depuis cette période que la télémédecine fait l’objet
d’une forte expansion et est assujettie à de nombreuses
interprétations :
“ l’utilisation de tous les moyens de transmission à
distance d’informations utiles à la pratique médicale ”
(Société Européenne de Télémédecine, 1992)
“ l’utilisation d’un signal électronique pour transformer des
informations médicales d’un point A vers un point B ”
(Perednia et Brown, 1995)
“ l’utilisation de la technologie électronique de
communication et d’informations afin de fournir et de
maintenir des soins de santé lorsqu’une distance sépare les
participants ” (Field, 1995)
Son objectif
S’il y a encore quelques années, les concepts de télédiagnostic
et de soins procurés à distance appartenaient au domaine du
rêve, les progrès réalisés en informatique ainsi qu’en
télécommunications(*) ont permis de pouvoir s’affranchir des
limites technologiques.
(*) toute émission ou réception de signes, de signaux, d’écrits, d’images, de
sons ou de renseignement de toute nature, par fil, par radio-électricité, par
moyens optiques ou autres
Le Professeur Louis Lareng, référent national français, de
l'Institut Européen de Télémédecine au CHU de Toulouse,
travaille et collabore pour la promotion de la télémédecine
avec le gouvernement français et également au niveau
international grâce à sa participation au G8. Il définit la
télémédecine comme "l'utilisation des moyens et des
techniques qui permettent à distance la pratique médicale".
Par l’utilisation des technologies de communication et
d’information, la télémédecine établit une relation de
coopération à distance entre plusieurs acteurs
(médecin(s)/médecin(s) ; médecin(s)/patient(s)) soit dans le
but de fournir des services et de l’information nécessaire à la
pratique médicale soit dans le but de permettre le transfert
de connaissances sur les pratiques médicales.
Il s'avère alors nécessaire d'élaborer une structure capable
de fournir un produit répondant aux besoins de la santé dans
le cadre de la vie familiale. C’est la TELESURVEILLANCE
MEDICALE [#] qui est :
§
une alternative à l'hospitalisation et/ou un complément,
§
un moyen de prise en charge et d'amélioration de confort
du malade,
§
et sur le plan économique un moyen de limiter les
dépenses sociales.
2.
Son apport dans les alternatives à l'hospitalisation
Les alternatives à l'hospitalisation se développent aujourd'hui
progressivement. Elles permettent notamment le retour à
domicile de malades souffrant d'une affection
éventuellement grave mais ne justifiant pas
d'infrastructures hospitalières permanentes. Le cas des
thérapeutiques complexes peuvent cependant nécessiter un
suivi médical et technique étroit. C'est dans ce cadre
qu'intervient la TELESURVEILLANCE [24]MEDICALE,
chargée de garantir un bon fonctionnement et/ou une
utilisation efficace du matériel mis à la disposition du malade.
Aujourd'hui, cette technique de télésurveillance médicale est
en voie de développement pour le suivi :
§
des insuffisants respiratoires, cardiaques, rénaux,
§
des grossesses à risques.
Il est également possible d'étendre cette surveillance à une
clientèle moins fortement médicalisée telle que les personnes
âgées isolées ou en maisons de retraite.
B.
L'hospitalisation à domicile (HAD)
1.
Son histoire:
Fin du XVIIIe
Sur l’idée de la Rochefoucauld-Liancourt, l’assemblée
constituante crée pour des raisons économiques et sociales
les secours à domicile plutôt que hospitaliers.
L’entre deux-guerres
Trois médecins ont repris l’idée en l’appliquant cette fois
aux enfants. C’est un échec.
1945
Le homecare ” voit le jour. Le professeur Bluestone de
l’hôpital de Montefiore de New-York (USA) constate les
bienfaits du maintien à domicile et le rôle de l’entourage du
patient dans la guérison.
4 janvier 1957
Sur l’initiative du professeur Siguier de l’hôpital Tenon à
Paris, confronté au même problème de surpopulation, suit
l’exemple américain. Intégration de l’HAD dans l’Assistance
Publique. Premier malade admis
Objectif : “ désencombrer ” les services hospitaliers et
humaniser les soins.
La prescription du “ Home Health Care ” est réservé
uniquement au médecin hospitalier.
1958
Création de la deuxième structure d’HAD à Puteaux sous le
nom de “ Santé Service ” à l’initiative du Professeur
DENOIX, directeur de l’Institut Gustave Roussy de
Villejuif.
1961
Première officialisation de ce mode de prise en charge par
la signature d’une convention entre, d’une part, la Caisse
Primaire d’Assurance maladie de Paris et, d’autre part,
l’AP-HP et Santé Service.
1965
Naissance de l’HAD pédiatrique.
Années 80
Stagnation de l’évolution de l’HAD. Indécision concernant
son rôle et doute sur l’intérêt économique de la prestation
1992
Reconnaissance officielle de l’HAD par les décrets
d’octobre 1992
Juin 1999
68 structures pour un total de 3908 places autorisées.
Répartition inégale sur le territoire.
2000
Circulaire ministérielle relative à l’HAD du 30 mai 2000
2.
La circulaire ministérielle du 30 Mai 2000 relative à l’HAD [9]
Champ d’application 
Bénéfices directs 
Prise en charge
Limitation
L’hospitalisation à domicile (HAD) concerne des malades
atteints de pathologies graves, aigues ou chroniques,
évolutives et/ou instables qui, en l’absence d’un tel service,
seraient hospitalisés dans un établissement de soins.
L’HAD a pour objectif d’améliorer le confort du patient dans
de bonnes conditions de soins. Elle permet d’éviter ou de
raccourcir l’hospitalisation en service de soins aigus ou de
convalescence, lorsque la prise en charge à domicile est
possible.
Ces malades nécessitent des soins complexes, formalisés dans
un projet thérapeutique clinique et psychosocial, c’est à dire à
la fois :
§
Une coordination des soins (décret du 02 octobre 1992
codifié article R. 712-2-1 du code de la santé publique)
§
Une évaluation médicale au moins hebdomadaire qui
conditionne la fréquence de la surveillance médicale en
fonction de l’état clinique du patient
§
Des soins infirmiers, quasi-quotidiens (compétence
exclusive de l’infirmier) ou des soins infirmiers moins
fréquents, avec des interventions de kinésithérapie quasi-
quotidiens (auxquels peuvent s’ajouter des soins
d’orthophonie, une prise en charge psychologique, prise en
charge sociale..).
Ne sont pas admis en HAD les malades :
§
Qui relèvent uniquement de soins à l’acte, non
coordonnées.
§
Qui relèvent de soins infirmiers à domicile (SIAD).
§
Dont l’état justifie le maintien au sein d’une structure de
soins traditionnels en raison de la permanence et de la
haute technicité des soins dont ils relèvent.
§
Qui relèvent uniquement de nutrition entérale ou
parentérale, de moyens de suppléance à une insuffisance
respiratoire ou une insuffisance rénale (malades pris en
charge par des structures spécialisées dans ce type de
soins    et   des    structures   de    soins    alternatives
Types de soins délivrés
Critères d’admission
en HAD
Maladies prises
en charge
à l’hospitalisation en psychiatrie, conformément à l’article
R.712-2-2 du code de la santé publique.
Les personnes hospitalisées à domicile peuvent bénéficier de
différents modes de prise en charge, qui, selon l’état de
santé de la personne, peuvent être classés dans trois
catégories de soins :
§
Les soins ponctuels sont définis comme des soins
techniques et complexes, chez des patients ayant une
pathologie non stabilisée, pris en charge pour une durée
préalablement déterminée. Ils peuvent être
fréquemment réitérés (chimiothérapie par exemple).
§
Les soins continus associent, pour une durée non
déterminée préalablement, des soins techniques plus ou
moins complexes, des soins de nursing, de maintien et
d’entretien de la vie pouvant aller jusqu’à la phase ultime.
Ils concernent des patients ayant une pathologie
évolutive.
§
La réadaptation au domicile est destinée à des patients
pris en charge pour une durée déterminée, après la phase
aiguë d’une pathologie neurologique, orthopédique,
cardiologique ou d’une polypathologie.
Pour décrire les différents types de séjour en HAD, il existe
plusieurs indicateurs : la dépendance du patient (indice de
Karnofsky voir chapitre X), le temps de soins (incluant les
soins infirmiers, le nursing par aides soignants ou infirmiers
selon les structures et la coordination) et les temps
d’intervention des kinésithérapeutes. Cette typologie des
séjours met en évidence des différences de charge en soins
selon la nature des soins délivrés en HAD, en lien avec la
dépendance du patient et son état de santé.
Si les tumeurs représentent plus de la moitié des admissions
en HAD ( 53%), de très nombreuses autres maladies sont
prises en charge également (y compris celles représentant
moins de 1 % des admissions) :
§
Chimiothérapie, douleur, immunothérapie, radiothérapie,
§
Rééducation : orthopédique neurologique,
§
Maladies infectieuses parasitaires,
§
Maladies du système nerveux,
§
Maladies de l’appareil circulatoire,
§
Grossesse, accouchement et suites de couches
compliquées
§
Maladies endocriniennes, nutrition entérale et
parentérale
§
Maladies de l’appareil respiratoire,
§
Maladie de l’appareil digestif.
III.
LES ACTEURS INSTITUTIONNELS
A.
L'hospitalisation à domicile
1.
L' articulation des acteurs
Les structures
Localisation
La FNEHAD
Sigle de la FNEHAD
76 structures d’hospitalisation à domicile au 1
er
janvier 2001
de statut public, privé associatif ou privé à but lucratif. Cette
alternative à l’hospitalisation offre ainsi une capacité d’accueil
de 4000 places ; 58 % des places se trouvent dans le secteur
privé. Schématiquement, les services d’HAD sont gérés par
des structures hospitalières publiques ou par des
associations parapubliques à but non lucratif (Santé Service
à Puteaux par exemple) pouvant, le cas échéant, faire appel à
des intervenants libéraux comme le reconnaît la circulaire
ministérielle du 30 mai 2000 [1]. (intervention également du
secteur hospitalier privé).
Ces structures de petite taille se trouvent surtout
implantées dans les agglomérations. Ainsi, Paris et la région
parisienne  concentrent plus de 58% des moyens avec dix
services d’HAD.
A l’opposé, 48 départements n’offrent aujourd’hui aucune
place d’HAD. Parmi les régions les moins dotées, on peut citer
la Corse la région du Centre et la Franche Comté. En revanche
les Pays de Loire qui comptait il y a un an trois structures
d’HAD, regroupe aujourd’hui deux services supplémentaires,
créés récemment à Angers et au Mans.
Sa création remonte à l'année 1973
A ce jour une quarantaine de services d’HAD, éparses dans
toute la France adhérent à la FNEHAD (Fédération nationale
d’Etablissement d’HAD) regroupant ainsi plus de3500 places,
et représentant 90% de la capacité d’accueil [10,33].
2.
L'évolution actuelle
L'offre
Depuis plus de 10 ans, de nombreux secteurs se sont ouverts
aux structures privées : l’oxygénothérapie, la perfusion à
domicile… Ces prestataires sont à la fois fournisseurs de
matériel médical et acteur d’un service complet au patient et
au médecin prescripteur [1]. Parmi ces prestataires, les plus
connus sont :
§
LVL Médical (antennes locales),
§
Air Liquide Santé (regroupant Vitalair et Taema),
§
Orkyn,
§
Domisanté,
§

Le rôle des médecins
Certains hôpitaux font appel à des prestataires privés,
notamment pour la perfusion à domicile dans le cadre de
traitements de maladies chroniques lourdes.
Le médecin hospitalier peut avoir deux rôles distincts :
§
un rôle de soins personnalisé aux malades dont il a la
charge. Dans ce cadre : il transmet au médecin
coordonnateur du service d’HAD et au médecin traitant
les informations médicales concernant son patient. Il
élabore le projet thérapeutique en lien avec l’équipe
d’HAD. Il s’engage à suivre le patient au niveau hospitalier
et à le réhospitaliser si nécessaire.
§
Un rôle d’expert pour certaines pathologies, dont les
traitements complexes sont fréquents en HAD, comme la
cancérologie, la cardiologie et la neurologie, etc…
3.
Le financement
Le prix de journée
Continuité de la
prise en charge
Les structures d’HAD sont financées soit par prix de journée,
soit par dotation globale. Les prix de journée varient d’une
structure à l’autre (de 48 à 138 euros et plus). Le prix moyen
apparaît plus élevé dans le secteur public que dans le secteur
privé. Celui-ci englobe : la pharmacie, les examens de
laboratoire, les transports ambulatoires, les salaires et
honoraires médicaux, l’équipement paramédical, le petit
matériel médical, les examens radiologiques, les perfusions,
les transfusions, les actes de petite chirurgie cotés en K, les
actes de kinésithérapie, les frais administratifs et de
gestion.
Le tarif de prestation dans les structures d’HAD du secteur
public ou privé est un prix de journée réglementaire calculé à
l’intérieur du budget global de l’établissement. Seul le
secteur privé négocie son prix de journée avec la CRAM dont il
dépend, selon une convention uniquement régionale et aux vues
des comptes administratifs de chaque structure d’HAD.
Les prix de journée n’englobent pas les mêmes prestations
d’une structure à l’autre. Cependant le nombre et le type de
prestations ne semblent pas être des variables
déterminantes dans la fixation des prix de journée.
Quand les services d’HAD dépendent d’un établissement de
santé public ou privé participant au service public hospitalier
(PSPH), ils doivent être pris en compte dans les projets
d’établissements  au  même  titre  que  les  autres  services.
Economies réalisées
Quand il s’agit de services d’HAD gérés par des associations,
des conventions doivent être signées avec les établissements
qui adressent habituellement des patients aux services
d’HAD. Les liens entre les services qui utilisent l’HAD et la
structure d’HAD doivent être formalisés pour éviter les
ruptures de prise en charge. Les conventions liant les
structures d’HAD et les établissements de santé devront
prévoir l’élaboration de projets thérapeutiques, les modalités
de liaison avec le médecin traitant, les réhospitalisations et la
prise en charge des urgences.
Les systèmes de prise en charge à domicile, qu’ils soient
privés ou publics, représentent une économie réelle par
rapport à l’hospitalisation traditionnelle. Une étude a établi
que l’HAD (au sens traditionnelle du terme) avait permis
d’économiser plus de 64 millions d’euros en 1991 (le coût
moyen d’une journée HAD en 1991 était de 82 euros contre
250 euros pour une journée en hospitalisation classique). On
peut résumer les choses en disant que l’HAD coûte trois à dix
fois moins cher que l’hospitalisation traditionnelle. Sans parler
des économies induites par le fait que à partir du moment où
l'on soigne un patient chez lui, cela évite un ensemble de
dépenses périphériques à l’entourage (déplacements, frais
d’essence ou d’hôtel…). Le principe consiste donc à soigner les
gens chez eux avec un maximum de sécurité tout en
préservant une réelle qualité de soins et en diminuant les
dépenses.
Il subsiste tout de même un problème latent entre tous ces
acteurs : la répartition du budget de fonctionnement et le
transfert des budgets entre les différents secteurs (public,
privé, association).
B.
La télémédecine
Les acteurs, promoteurs de la télémédecine, sont quant à eux,
moins identifiables dans ce domaine que dans l’HAD. A ce
titre, on comprend tout à fait la marginalisation des
expérimentations en matière de télémédecine dans l'HAD et
donc la faiblesses des publications et diffusion des résultats.
Cependant, les acteurs les plus entreprenants restent sans
nul doute les C.H.U dont les capacités de financement et
d'infrastructures sont relativement importantes.
Certains industriels, à leur initiative, investissent beaucoup
d’argent en recherche et développement dans la mise au point
de dispositifs médicaux avec de grandes capacités
d’interfaçage, de communication et de transmission des
données vers des centres de surveillance et/ou de soins,
toujours pour répondre au mieux au confort et au souhait des
malades et aux objectifs politiques de la maîtrise des
dépenses du secteur de la santé.
En outre, la politique de volontarisme de l’état en matière de
télémédecine qui s’annonce, fait prendre conscience de l’enjeu
de la télémédecine en matière de limitation des dépenses de
santé et d’aménagement du territoire [4]. Un coup
d’accélérateur vient d’être donné dans le cadre de la
préparation des contrats de plan Etats-régions sur la
période 2000-2006.
Télémédecine: le patient au cœur du système
IV.
LA TELEMEDECINE : LES MOYENS D'ACTIONS A DISTANCE
A.
Les différentes catégories de transmission de données et leurs applications
La téléconsultation
Le télédiagnostic
Exemple d’application
La téléexpertise
La télémédecine permet d’apporter des services de soins, là
où la distance est un facteur critique, par des professionnels
utilisant les technologies de l’information et de la
communication, à des fins de diagnostic, de traitement et de
prévention, de recherche et d’évaluation, et de formation
continue.
Avec l'émergence de la télémédecine un nouveau vocabulaire
définissant les différentes catégories de transmissions de
données à distance à vu le jour [8,25]. Il se résume par les
trois définitions suivantes :
On distingue deux types de téléconsultation :
La téléconsultation de type I : un patient consulte un médecin
par un réseau de communication interposé. La transmission
peut se faire sur un mode synchrone (visioconférence) ou
asynchrone (messagerie).
La téléconsultation de type II : le médecin consulté sollicite
un avis diagnostic (télédiagnostic) et/ou thérapeutique
(téléexpertise) auprès d’un autre praticien à distance.
Il s’agit de l’évaluation d’un patient, ou des données
concernant un patient, sans interaction physique directe, via
un système de télécommunication.
Suite à un accident, un blessé est admis en urgence pour un
traumatisme crânien vers l'hôpital le plus proche, qui dispose
d'un scanner mais qui ne peut l'opérer… Sans télémédecine, le
blessé sera systématiquement transféré vers un service de
neurochirurgie dans un hôpital plus important, d'où le coût du
transfert et l'inconfort pour le patient et sa famille. Avec la
télémédecine, l'image du scanner sera transférée au
neuroradiologue. Dans 7 cas sur 10, on constate que
l'opération et donc le transfert physique du blessé n'est pas
nécessaire.
Aide à la décision médicale apportée à un médecin, c'est à dire
la demande d'un deuxième avis à un médecin de référence.
Exemple d’application
La télésurveillance
(télémonitoring) [#]
Exemple d’application
La téléformation
Exemple d’application
A l'occasion d'un traitement anti-cancéreux, un spécialiste
interroge un confrère sur les meilleurs soins à administrer,
en lui transmettant des résultats d'analyse et des données
sur le patient. Le diagnostic est alors amélioré par cette
deuxième consultation. L'expertise peut porter sur des
images visibles au microscope pour distinguer les types de
tumeurs (télé-pathologie), sur des images de la peau issues de
micro-caméras (télé-dermatologie), sur des radiographies,
échographies, images de scanners ou d'IRM (télé-radiologie),
etc
C'est la pratique à domicile ou dans un centre de soins
primaires d'une surveillance médicale à distance. Cette
surveillance demande un appareillage particulier permettant
l'enregistrement de paramètres physiologiques des patients
afin de les transmettre au (x) médecin (s) concerné (s).
La surveillance des grossesses à risque pratiquée à Paris
évite un séjour prolongé à l'hôpital. La technique consiste à
faire enregistrer les signes vitaux du foetus par la future
mère, à domicile, et de transmettre ces signes par téléphone.
On diminue ainsi les listes d'attentes et l'inconfort d'un
séjour à l'hôpital. Cette technique est aussi pratiquée pour les
maladies chroniques : insuffisances diverses, hypertension,
diabète, SIDA.
Service de formation s’adressant à des étudiants ou des
professionnels de santé et par lequel ils peuvent avoir accès à
un savoir-faire ou à des connaissances, quelle que soit leur
localisation.
On peut utiliser ce système pour réaliser une base de
données médicales consultable par tous et à tout moment sur
le web. Les internes en chirurgie peuvent assister à des
opérations sans être physiquement présents dans la salle
d'opération, ce qui résout certains problèmes d'hygiène et
d'organisation de l'espace opératoire.
Principe d'une télésurveillance (cas d'une pathologie respiratoire)
B.
Les réseaux
1.
Supports de l'information
La télémédecine est une forme de pratique médicale et
coopérative qui met en rapport à distance un patient et un
médecin ou plusieurs professionnels de la santé grâce aux
nouvelles possibilités technologiques d'information et de
communication.
Pour relier ces différents acteurs des supports physiques
(réseau informatique) et des protocoles de communication
doivent permettre des échanges de données fiables, rapides
et sécurisées.
Le réseau informatique utilisé peut être local (il relie, le plus
souvent grâce à des câbles, plusieurs ordinateurs et
périphériques à l'intérieur d'une entreprise) ou élargi (réseau
longue distance, utilisation de fibres optiques). Il permet la
transmission de tout type de données, échangées sous forme
numérique et exploitable par l'ensemble du système relié à ce
réseau.
Les liaisons permettant de véhiculer les données utiles à la
télémédecine ont vu le jour en France au milieu des années
60, ces liens de type point à point utilisaient alors le réseau
téléphonique commuté (RTC) le plus disponible, efficace et
facile d'installation (réseau existant) ; un seul défaut était le
faible flux de données pouvant y circuler.
Avec l'explosion de l'informatique et ordinateurs de plus en
plus rapide, des applications très gourmandes en débits et
donc en demande de transfert de données ont incité
l'apparition de liens de plus en plus rapide ; le système
développé par France Télécom avec le RNIS (Réseau
Numérique à Intégration de Services à 128kb/s) à permis
durant plusieurs années de répondre à cette demande.
Un protocole encore plus rapide a vu le jour ces dernières
années ; il s'agit de l'ATM (Mode de Transfert Asynchrone)
un système de transmission de signaux pour des réseaux de
télécommunications multiservices à grands débits.
2.
Le réseau "Mégalis"
Application du
haut débit
Visioconférence médecin-
patient
Un réseau innovant utilisant la technologie de l'ATM
(Asynchrone Transfert Mode) a vu le jour fin 2000 dans les
Régions de Bretagne et Pays de la Loire.
Cette application nommée "Mégalis" [35] est un réseau de
télécommunications haut débit (155Mb/s à 310Mb/s dans un
premier temps) qui s'appuie sur une infrastructure, qui assura
à terme, en tous points du territoire, des capacités de
transmission d'information, d'images statiques ou animées, 10
à 20 fois plus rapides que les systèmes précédents. Mégalis
aujourd'hui relie en un réseau primaire les 14 plus  grandes
villes de ces deux régions et se subdivise à partir de celles-ci
en un réseau secondaire irriguant 34 villes de plus petites
importances.
Une démonstration de la médecine de demain a été faite, à la
fin de l'année 2000, en Bretagne. En effet le Dr Jean-
François Heautot, praticien hospitalier au service de
radiologie du CHU de Rennes illustre concrètement le saut
technologique qui vient d'être réalisé : "un scanner d'aorte,
par exemple, représente environ 200 images, et avec les
nouveaux scanners multibarettes, c'est 400 images ou plus. A
0,5 Mo par image, la totalité de l'examen représente la
transmission d'au moins 200 Mo, ce qui serait démesurément
long, voire impossible, sans les hauts débits. Or il faut
transférer la totalité des images pour que le confrère
destinataire puisse faire les reconstructions et monter
"l'animation sur sa station" .
L’été dernier (juillet-aôut 2001) le service du Dr Pierre
Simon néphrologue à l’hôpital de St Brieuc a piloté une
expérience unique en France en mettant  en place un système
de téléassistance pour des insuffisants rénaux avec la
participation de l'association AUB (Aide aux Urémiques de
Ce système a permis à une trentaine de patients en vacances
de réaliser leurs trois dialyses hebdomadaires dans le centre
temporaire de Lannion distant de 75 km du lieu habituel de
traitement.
L'Agence Régionale de l'Hospitalisation a accordé une
dérogation en n'imposant pas la présence physique du médecin
dans ce centre de dialyse ambulatoire.
Cette expérience s’articule autour de 4 grandes lignes :
§
une surveillance médicale et technique à distance grâce au
logiciel Dialmaster (société HOSPAL).
Système de visioconférence
§
un contrôle permanent par  (une caméra fixe motorisée
dans les deux sites plus une caméra mobile sur le site de
dialyse).
§
téléconsultation des malades durant ces deux mois.
§
visite du site temporaire par un médecin au moins une fois
par semaine et convention avec le SMUR et les urgences
de LANNION en cas de problèmes.
En pratique un seul infirmier sur le site temporaire a suffit
pour gérer les séances journalières d’hémodialyse.
Dans le cas d’un problème ou d’une interrogation l’infirmier en
temps réel peut simplement par la parole demander un
diagnostic au médecin référent qui grâce à la liaison de
données numériques permanente de visioconférence et de
télésurveillance a en temps réel par l’image et le son (webcam
+ caméra mobile) une idée précise de l’état de ses patients
complétée par les données transmises par les générateurs de
dialyse (constantes médicales et techniques).
Cette avancée technologique peut réduire de façon
significative le prix d’un traitement (60980 Euros par an et
par patient en frais de transport, d’hospitalisation et de
personnel; c’est également le prix d’une installation de
téléassistance-télésurveillance).
3.
Les réseaux "Ville-Hôpital"
A l'origine, ils se sont constitués entre l'hôpital et la
médecine de ville, pour mieux organiser la prise en charge
de malades atteints de pathologies aux conséquences
importantes sur le plan social. C'est d'abord le sida, mais aussi
la grande pauvreté, les hépatites, la toxicomanie,
l'alcoolisme...
L’Etat a fait en sorte que les acteurs de la santé disposent,
pour communiquer entre eux et pour toutes leurs activités,
que ce soit au bénéfice direct des patients ou dans leurs
relations avec l’assurance maladie, d’outils universels,
fiables, efficaces et sûrs développés sur l’ensemble du
territoire français.
L’objectif de ces réseaux de soins est d’assurer des échanges
de données essentiellement asynchrones entre différents
acteurs du système de soins : l’information nécessaire doit
être disponible à une adresse donnée pour un acteur
spécifique et autorisé. Mais les acteurs n’ont pas besoin de se
trouver en même temps sur le réseau pour des échanges
synchronisés. Ces réseaux fonctionnent ainsi comme des
boîtes aux lettres multiples et sécurisées.
 
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