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4.
Le RSS
     Etablissements raccordés au
     Réseau santé social
    au 21/01/2002
Application du
réseau RSS
Le Réseau Santé Social (RSS) [38] concédé le 16 mars 1998,
après une mise en concurrence ouverte et conformément à
l’avis unanime d’un jury, a été ouvert en Bretagne dès le 2
avril de cette même année, de sorte à permettre le
lancement, sur ce réseau neutre et moderne de type intranet
alliant performance et sécuritée de communication,
d’échanges entre les acteurs du secteur sanitaire et social
(professionnels de santé , régimes d’assurance maladie
obligatoire et complémentaire, établissements de soins,
organismes concentrateur technique, administrations
compétentes, fournisseurs d’informations et de services…).
Le Réseau santé social contribue également au développement
du projet Sesam-Vitale qui vise à développer l’informatisation
du système de soins et la généralisation de la
télétransmission de feuille de soins.
Les services de bases offerts par cette infrastructure sont :
§
un raccordement sécurisé pour la Carte Professionnels de
Santé (CPS),
§
un service de messagerie sécurisée (chiffrement des
messages et signature),
§
via la carte SESAM-Vitale, le transfert des feuilles de
soins-électroniques vers les organismes d’assurance
maladie.
Le RSS utilise indifféremment tous les réseaux
précédemment cités pour effectuer l'acheminement de ses
données.
Le développement et l’exploitation de ce réseau sont assurés
par la société Cegetel.rss dans le cadre d’une concession de
service public jusqu'à la fin 2003.
Mer (C.H.A.M) [29] est un hôpital moderne (ouvert depuis
septembre 1995) et très informatisé. Il gère au total 836
lits répartis sur plusieurs sites distants.
L’idée directrice de la création d'un Réseau Ville / Hôpital (
RVH ) était d’améliorer la communication entre les médecins
libéraux et le C.H.A.M, mais surtoutd’échanger des
informations qui jusqu’alors restaient statiques dans le
dossier médical.
Le Logiciel utilisé pour extraire et transformer les données
du dossier médical informatique est GP Link (General
Practitionners Link), ce logiciel propose un accès distant au
SIH du C.H.A.M via le Réseau Santé Social. Les  informations
sont accessibles dans le respect des normes et contraintes
de sécurité et de confidentialité en vigueur.
C'est plus de 80 médecins qui sont connectés aujourd'hui au
réseau ville-hôpital du CHAM, soit 75 % des médecins de
l’arrondissement. Ils peuvent consulter pour chaque épisode
du patient et ce depuis leur cabinet de ville :
§
Les comptes rendus du bloc opératoire, de radiologie,
§
Les résultats des laboratoires,
§
Les courriers médicaux, d’exploration, de sortie,
§
Les informations administratives.
Tout cela s’effectue en temps réel et ce, dès l’entrée à
l’hôpital du patient, ce qui permet ainsi le suivi de ce dernier
par son généraliste durant son séjour.
V.
PROJETS DE TELEMEDECINE EXPERIMENTES EN HAD (FRANCE ET ETRANGER)
A.
Les marchés
Leur distinction
Le marché non
médicalisé 
Le marché médicalisé
A l’heure actuelle dans notre société, de nombreux facteurs
sociaux, démographiques, culturels et épidémiologiques font
évoluer la demande de soins. Le but est que les évolutions
technologiques et les systèmes de santé répondent à cette
nouvelle demande qu’est le concept de la santé à domicile.
Ce type de demande a fait apparaître deux types de marché :
§
Le marché non médicalisé
§
Le marché beaucoup plus médicalisé (celui de
l’hospitalisation et par extension du soin à domicile).
Le marché « non médicalisé » se nomme également marché du
« bien-être à domicile ». On peut le segmenter en trois
catégories d'équipements :
§
Les matériels liés à la sécurité et à la domotique (en
particulier aux personnes âgées)
§
Les matériels d’aide à la vie quotidienne (handicap,
maintien de l’autonomie),
§
Les kits et tests de diagnostic : ce sont des niches de
marché (aux Etats-Unis, il s’agit par exemple de moniteurs
cardiaques portables).
A l’inverse, le marché médicalisé se différencie par les
équipements et les utilisateurs finaux. Le patient reste
l’utilisateur final, mais les structures de soins se définissent
comme l’entité consommatrice. On peut segmenter ce marché
en trois catégories :
§
Le mobilier médico-chirurgical et matériel de soins, soit le
même type de produits que ceux que l’on trouve en milieu
hospitalier (lève-malade par exemple),
§
Le matériel de thérapie ,
§
Le matériel de diagnostic et de suivi, à ce niveau, les
enjeux sont énormes. Il s’agit de la télémédecine,
(télésurveillance médicale). Les interrogations concernent
surtout le suivi d’un certain nombre d’actions, de
paramètres physiologiques, strictement médicaux, et le
déplacement du personnel médical et paramédical.
B.
Les sous-marchés de la thérapie
1.
Leurs distinctions
Dans le domaine de la thérapie, où les enjeux technologiques
sont les plus importants, on retrouve trois catégories de
sous-marchés :
§
le marché de l’insuffisance rénale chronique, c’est-à-dire
le marché de la suppléance fonctionnelle. Quatre grands
industriels, environ, sont présents sur ce marché et ont
su adapter ce qui était fait dans les établissements de
soins par des miniaturisations. Les appareils ont été
adaptés par des entreprises comme CIRCE, filiale de
GAMBRO.
§
le « home infusion market » (administration d'une
substance dans le corps). Le marché actuel du pousse-
seringue ou de la perfusion, n’est pas très confortable
pour le patient. La réponse se trouve dans le marché du
DDS « Drogue Delery System », qui consiste à
administrer une substance dans le corps du patient avec
des systèmes beaucoup plus évolués, intégrant des
microsystèmes comme les pompes implantables internes,
les pompes portables externes et les patchs.
§
les pathologies respiratoires avec les techniques de
l’oxygénothérapie, de l’assistance ventilatoire et la
ventilation en pression positive continue (PPC).
Pathologies
(exemples)
Thérapies
(exemples)
Marchés et
matériels associés
Insuffisance rénale
Chronique
Hémodialyse à
domicile (suppléance
fonctionnelle)
Marché de l’hémodialyse
à domicile
= « Home Dialysis Market »
Sida
Mucoviscidose
Cancer
Pathologies digestives
Diabète
Douleur
Antibiothérapie
(voie veineuse)
Antibiothérapie
(voie veineuse)
Chimiothérapie
(voie veineuse)
Nutrition entérale
(voie digestive)
Nutrition parentérale
(voie veineuse)
Insulino-thérapie
Traitement de
la douleur
Administrer
une substance
dans le corps
= « Home Infusion Market »
Pathologies
respiratoires
Oxygénothérapie
Assistance ventilatoire
Ventilation en PPC
(Pression Positive
Continue)
Marché du
respiratoire
= « Home Respiratory Market »
Figure 1 : Tableau des thérapies en HAD et marchés associés
C.
Les initiatives thérapeutiques
Leur marginalisation…
Parties d’initiatives américaines ou de pays à géographie très
contrastée et étendue, les initiatives technologiques en
matière de télémédecine dans l’hospitalisation à domicile
restent encore à l’heure actuelle dans le paysage français des
projets, locaux, isolés, et trop souvent disséminés à l’échelle
nationale. Néanmoins, beaucoup de ces projets reçoivent
après expérimentation médicale, une reconnaissance en
matière de coût/efficacité ainsi qu'un bénéfice flagrant pour
le bien-être du patient.
Nous nous attacherons dans cette partie à décrire un certain
nombre de projets pour des pathologies diverses (dialyse,
insuffisance cardiaque et respiratoire….).
Les acteurs impliqués 
Schématiquement, le lancement d’un tel type de projet réunit
différentes catégories d’acteurs : des scientifiques
« concepteurs », des scientifiques « évaluateurs », des
structures de soins (équipes pluridisciplinaires) et des
industriels (sociétés spécialisées, contructeurs…).
Le schéma suivant reprend l'organisation entre les acteurs de
la filière des « soins extra-hospitaliers » [16].
La criticité de la surveillance à domicile :
La phase du retour au domicile pour un patient en HAD suppose deux hypothèses :
§
soit le patient continue son traitement et sa thérapie avec nécessité d’une surveillance
constante et exigeante
§
soit le patient séjourne, pour sa convalescence, à domicile.
SCIENTIFIQUES EVALUATEURS :
Approche médico-économique
Industrialisation
Customisation
Scientifiques concepteurs :
Etude fonctionnelle
Interfaces homme-machine
-
Laboratoires
-
Universités
-
Centres d'études et de recherche
-
CNRS, INSERM
-
-
LASS
-
CNRS
-
Définition du besoin
médical
Evaluation médicale
1.
Le Projet Diatélic
a)
Définition
La dialyse en
quelques mots….
Définition et lancement
du projet
Son objectif
Les bénéfices immédiats
En France le nombre d’insuffisants rénaux terminaux, traités
par dialyse (2/3) ou greffés (1/3) est d’environ 35 000
(estimation 1997). La progression de l’incidence est de 5% par
an dont 2,5% pour les plus de 65 ans. Le coût moyen d’une
hémodialyse en centre est de 61 000 euros par an. Le coût
moyen d’une dialyse péritonéale est de 32000 euros/an.
Le coût d’un malade greffé est de 53 350 euros la première
année et de 7630 euros les années suivantes.
Ces données permettent de bien comprendre les enjeux
économiques d’une alternative à la dialyse en centres lourds
ou en établissements de soins. Le transfert des séances de
dialysés à domicile peut sans doute révolutionner les coûts de
tels traitements.
à domicile (DIATELIC) est un système de télésurveillance de
dialysés à domicile par la technique de DPCA (Dialyse
Péritonéale Continue Ambulatoire) [19,20,21]. La dialyse
péritonéale concerne plus de 2500 malades en France,
120000 dans le monde.
Il a été développé par le LORIA (laboratoire LOrrain de
Recherche en Informatique et ses Applications) en
coopération avec les médecins de l’ALTIR (Association
Lorraine de Traitement de l’Insuffisance Rénale) et un
médecin conseil.
Les travaux de recherche qui ont conduit au système Diatélic
ont commencé en 1996 sous l’égide du CNRS qui désirait
initier des recherches dans le monde de la domotique, de
l’habitat intelligent et de la santé. Ce système fut testé
techniquement à partir de juin 1998 (expérimentation
médicale selon les règles de l’art avec l’accord du CCPPRB de
Lorraine). Actuellement un brevet (N° 98 11708) a été déposé
et ce projet est complètement opérationnel.
L’objectif premier de Diatélic est de prévenir les
aggravations de santé des patients en détectant au plus
tôt les anomalies d’évolutions de certains paramètres.
Alors que certains systèmes de télésurveillance détectent
les alarmes ou les alertes dès leur occurrence.
Les retombées bénéfiques de ce système intelligent de
détection d’alertes sont :
• de prévenir au plus tôt les aggravations de l’état de santé
et donc d’améliorer le confort des malades,
Améliorations au quotidien
de la prise en charge
Architecture du système
Témoignage
• d’économiser des transports médicalisés en urgence et des
hospitalisations à un stade de risque plus élevé et plus
onéreux
• d’économiser du temps aux médecins.
Le principe repose sur l’équipement de chaque malade d’un
terminal informatique (voir figure 2 page suivante) à l’aide
duquel il se connecte à une base de données, pour y introduire
ses paramètres quotidiens (poids sec, température, tension
artérielle couché/debout, volume et nature des poches, mode
de filtration). La connexion s’effectue par le biais du réseau
téléphonique (réseau Internet), et l’interface malade, est
téléchargée sous la forme d’une Apple Java ( programme
disponible sur le serveur et mis à jour automatiquement)
consultable à l’aide d’un navigateur web standard, et ce, après
identification du patient par un mot de passe.
Auparavant, les patients relevaient quotidiennement leurs
paramètres sur des fiches que le médecin consultait lors des
visites ou alors quand le patient était ramené en urgence à
l’hôpital. Les médecins ont alors observé qu’il aurait été
possible, en s’appuyant sur des tendances simples, de prévenir
certains de ces accidents, si les fiches avaient pu être
consultées de façon continue. Le système Diatélic a donc été
conçu pour que le malade intègre en ligne ses paramètres
journaliers dans les mêmes conditions que précédemment.
La base de données a d’ailleurs été couplée à un système
expert « auto-apprenant », qui sur la base des évolutions
observées sur plusieurs jours, associée à des moyennes de
référence sur deux semaines (pour tenir compte des
évolutions lentes de l’état du patient) déclenche des alertes
précises (e.g risque d’hyperhydratation à cause d’une tension
et d’un poids trop élevés) à destination du médecin. Celui-ci va
consulter, via le réseau Internet ces alertes de façon
prioritaire pour ensuite affiner son diagnostic sur la base de
l’historique du patient.
D’après le Dr DURAND, responsable de la dialyse péritonéale
à l’Association Lorraine pour le Traitement de l’Insuffisance
Rénale (ALTIR), Diatélic « permet d’intervenir avant
l’apparition de complications… Mais les communications
électroniques n’ont pas remplacé la consultation de visu avec
le patient, une fois par mois » [12].
Des deux côtés, patient et médecin, le système garanti la
confidentialité et le secret médical.
Figure 2 : architecture du système DIATELIC
Le système Diatélic se compose de trois sous-systèmes : le premier est au domicile du patient, le second est un
serveur intégrant une base de données et des systèmes intelligents de détection d’alertes, le troisième est le sous-
système médecin. Ces sous-systèmes sont actuellement interconnectés par divers réseaux comme le montre la figure
2, mais d’autres solutions pourraient être envisagées.
Quelques données
chiffrées…
AUB
Les critères d’évaluation de cette expérimentation portent
sur le taux de morbidité, la qualité de traitement, le nombre
de transports imprévus et le coût moindre du traitement.
Le Loria a évalué le coût de Diatélic pour 150 malades :
§
Frais d’équipements et de maintenance : 1530 euros par
malade et par an
§
Achat d’un serveur central (amortissement sur 2 ans) :
45740 euros par an
§
Frais de personnel : 45740 euros par an
Cela représente un coût total de 320150 euros. Ramenée à
chaque patient, l’addition s’élève à 2140 euros par an. Par
comparaison, une journée d’hospitalisation est évaluée à 1100
euros, une séance de dialyse péritonéale ambulatoire à 305
euros et le coût d’une péritonite évitée, 11030 euros.
Le second projet français a été expérimenté pendant l’été
2001 par l’AUB, Aide aux Urémiques de Bretagne. Sa
description est précisée dans le chapitre IV « LA
TELEMEDECINE :MOYENS D'ACTION A DISTANCE ».
b)
La télésurveillance en dialyse à l’étranger
Introduction
Il y a peu d’expériences de télémédecine chez les insuffisants
rénaux chroniques, et plus particulièrement chez les dialysés.
Les expériences publiées sont ponctuelles, expérimentales  et
restreintes.   Ces   études   ne   font
généralement pas état de résultats cliniques, et aucune
d’entre elles n’a fait l’objet d’une évaluation coût/bénéfice.
Les premières expériences ont été initiées en 1995 et
publiées par la suite.
Washington (USA)
Bénéfices
Tokyo (Japon)
Une équipe de Washington DC (Winchester JF, Tohme WG,
Collmann J)(*), propose un système de télémédecine
interactive. Celui-ci consiste en une station multimédia
individuelle (Multimedia Medical Record) au domicile de
chaque patient, comportant 2 aspects:
§
une mémoire intégrant un dossier médical complet
(antécédents médicaux, anamnèse, données physiques et
biologiques, traitements, images digitalisées
(radiographies et autres)),
§
une transmission on-line d’images et de sons. L’image
autorise la vidéoconférence privée médecin - malade, et
également la capture d’images plus précises (voie d’abord
vasculaire, émergence du cathéter...etc.) pour un
diagnostic en direct. Le son est utilisé essentiellement
pour l’auscultation cardio-pulmonaire, et accessoirement
pour les messages sonores.
(*)Winchester JF, Tohme WG, Collmann J et al: Hemodialysis and telemedicine:
2 years clinical experience. Perit Dial Int 1998; 18, Supp2: S86
Le système de télémédecine précédemment cité est donc
interactif, polyvalent, avec un champ d’application potentiel
dépassant celui de la dialyse. La première publication
décrivant ce dispositif fait état d’une étude clinique en cours
évaluant la qualité de vie des patients, la morbidité et le
rapport coût/bénéfice.
Une équipe de Tokyo (Kubota M, Ishiguro N, Kanasawa M)(*)
décrit un système de télémédecine interactif exclusivement
basé sur la transmission d’images (Image Transfer System).
Les patients sont équipés d’un téléphone cellulaire et d’un
micro-ordinateur portable sur lequel est connectée une
caméra numérique. Les images sont transmises (durée: 4 mn
par image) sur un serveur situé dans l’hôpital, auquel peuvent
accéder les médecins soit directement, soit à distance depuis
leur micro-ordinateur personnel. Les images sont de bonne
qualité (1024 x 768 pixels en 16 millions de couleurs),
autorisant un diagnostic sur une partie du corps, mais aussi
une surveillance visuelle du traitement par dialyse péritonéale
(aspect et couleur des poches, contrôle du matériel).
(*)Kubota M, Ishiguro N, Kanasawa M et al: Telemedicine for CAPD: Patient
management using the image  transfer system. Perit Dial Int 1998; 18, Supp2:
S75
Bénéfices
Texas (USA)
Canada
Hémodialyse nocturne
Europe
L’expérience japonaise, portant sur 10 patients, insiste
particulièrement sur la compacité du matériel, permettant de
l’emporter aisément lors des déplacements du malade.
Une seconde équipe Américaine du Texas, région pionnière
dans le domaine de la télémédecine, utilise celle-ci en dialyse
depuis 1992. Initialement, ils proposaient un système de
vidéoconférence couplée à la télésurveillance des machines
d’hémodialyse (Texas Telemedicine Project) équipant les
centres de dialyse distants de l’équipe médicale.
Depuis 1997, ils proposent d’équiper les patients avec une
station individuelle, comportant un ensemble assez complet de
capteurs permettant une consultation sommaire à distance:
stéthoscope électronique, caméra ophtalmologique, moniteur à
fibres optiques, “ close-camera ” additionnelle. La station
complète (coût: 34 000$) est connectée via un réseau
numérique (Integrated Services Digital Network :
ISDN/RNIS) à un serveur piloté en permanence par un
médecin.
L’apparition en 1995 d’une nouvelle technique de dialyse,
l’hémodialyse quotidienne à domicile, ouvrit un nouveau champ
d’application à une télémédecine particulière, intégrant
simultanément la télésurveillance des machines de dialyse et
l’interaction avec les patients. Jusqu’à présent 2 projets
expérimentaux ont été décrits.
Le docteur Pierratos(*) de l’hôpital Wellesley à Toronto a
équipé dès 1994 ses patients d’un appareil d’hémodialyse
nocturne à leur domicile couplé à un micro-ordinateur,
transmettant les données techniques et médicales vers un
serveur par le réseau téléphonique (modem). L’équipe médicale
accède à ce serveur par les technologies Internet, et peut
consulter les données en temps réel ou différé, les données
étant mémorisées dans le serveur.
(*)Pierratos A, Ouwendyk M, Francoeur R et al: Nocturnal hemodialysis: Three
years of experience. J Am Soc Nephrol 1998; 9: 859-68
Le docteur Agroyannis(*) décrit un projet, le Homer-D financé
par la Commission Européenne. Celui-ci utilise le réseau
numérique (Integrated Services Digital Network :
ISDN/RNIS) pour établir des communications
bidirectionnelles médecin- patient. Une station UNIX avec
micro-ordinateur multimédia située dans l’hôpital est
disponible en permanence. Chaque patient est équipé, à son
domicile, d’un terminal multimédia couplé à la machine
d’hémodialyse, permettant  la surveillance  et  le  contrôle  à
distance de cette machine. Divers capteurs additionnels
permettent  une surveillance  automatique  du  patient
pendant les séances de dialyse: tension artérielle, fréquence
cardiaque, électrocardiogramme et oxymétrie transcutanée.
Cette expérience préliminaire va être élargie à 3 centres
européens, pour une étude du rapport coût/bénéfice.
(*)Agroyannis B, Tzanatos H, Fourtounas C et al: Telematics application for
home hemodialysis. Kidney Int 1999
c)
Les avancées technologiques de la télésurveillance en dialyse
Les technologies de
transmission de données
Les systèmes
opérationnels…
La dialyse est un traitement qui utilise, pour la plupart de ses
méthodes (hémodialyse, hémofiltration, hémodiafiltration,
dialyse péritonéale automatisée) des machines
technologiquement évoluées, qui bénéficient sans cesse des
dernières innovations dans le domaine technologique. Dans ce
cadre, les fabricants des machines actuellement utilisées ont
prévu la télétransmission des données, soit par la présence
d’une “ carte à puce ”, soit par modem intégré, soit par la
présence constante d’une sortie de type RS232 autorisant
la récupération des données et leur transmission à distance.
Divers systèmes de télétransmission sont déjà opérationnels
(HEMODIAL des laboratoires HOSPAL, GSS des laboratoires
GAMBRO, HomeChoice Pro des laboratoires BAXTER) ou sur
le point de l’être (PD200 des laboratoires GAMBRO,
SleepSafe des laboratoires FRESENIUS). Ces systèmes
permettent la transmission de données numériques
essentiellement techniques (pour l’hémodialyse : pressions
veineuses et artérielles, autres caractéristiques diverses de
la séance d’hémodialyse, ultrafiltration, pour la dialyse
péritonéale automatisée: nombre et caractéristiques des
cycles, ultrafiltration). La consultation des données est
disponible en temps réel ou quotidiennement, par
l’intermédiaire d’une interface intégrée au poste équipant le
centre médical à distance. La plupart de ces systèmes
permettent également la transmission de données médicales
de base (poids, tension artérielle, incidents éventuels),
celles-ci étant transmises via une interface spécifique
équipant la machine de dialyse.
…et leurs limites
Ces innovations intéressantes dans le domaine de la
télémédecine présentent toutefois des caractéristiques
limitant leur intérêt :
§
les systèmes développés par les laboratoires ne sont
utilisables que sur des machines de dialyse provenant du
même laboratoire (l’interface et le mode de transmission
sont différents).
§
Les centres médicaux utilisent rarement des machines
provenant exclusivement du même laboratoire
pharmaceutique).
§
la nature des données transmises, qui sont
essentiellement techniques, a sans doute un plus grand
intérêt technique que médical. La maintenance des
machines, la détection des pannes à distance, la sécurité
technique des séances peuvent trouver une application
particulièrement intéressante de ces systèmes, à
condition que les techniciens puissent se familiariser avec
toutes les interfaces provenant des différents
laboratoires fabriquant les machines qu’ils utilisent.
§
la transmission des données est passive. Il n’y a dans ces
systèmes aucune possibilité d’interaction ou de dialogue
avec le patient. Ceci limite l’intérêt pour la surveillance
médicale des patients.
§
la transmission de données médicales brutes impose une
charge importante de travail aux médecins, charge qui
limite forcément le nombre de patients ainsi traités.
Conclusion
Les systèmes de “ télémédecine ” actuellement proposés par
les laboratoires impliqués dans les différentes techniques de
dialyse permettent principalement la transmission à distance
de données techniques des séances de dialyse. L’absence
d’interaction avec les patients classe ces systèmes dans un
domaine qui s’apparente plus à la télésurveillance des
machines.
2.
L’ automesure tensionnelle à domicile
a)
L'initiative de l'hôpital Broussais de Paris
Précurseur
L’expérience d’automesure tensionnelle à domicile a été
initiée à l’hôpital Broussais de Paris, sous l’égide du Pr Joël
Ménard, alors chef du service Hypertension. « Une seule
mesure de tension artérielle, c’est comme une seule mesure
de taux de cholestérol, çà ne veut rien dire, estime-t-il.
Répéter les contrôles permet de diminuer la variabilité, et
donc d’avoir un résultat plus fiable. L’automesure est l’un des
moyens commodes de le faire. De plus, cela évite l’effet
blouse blanche, et permet au malade de mieux prendre
conscience de son état, voire même de modifier ses
comportements. »
L’offre commerciale
Des industriels ont été contactés afin de mettre au point un
appareil d’automesure tensionnelle avec télétransmission afin
de réduire le manque d’assiduité des patients. Le produit
utilisé a été conçu par la société Tam-télésanté(*), d’Aix en
Provence. Le système mis en place au début des années 90 a
pu être utilisé couramment à partir de 1998.
(*)TAM-Télésanté est présente en Europe au travers de sa filiale TAM-
Services dont la mission est de fournir aux utilisateurs (soignants et patients)
un outil de surveillance opérationnel particulièrement adapté au suivi de
patients en cours d’évaluation de l’efficacité thérapeutique de nouvelles
molécules.
b)
Les applications
Le dispositif
Modèle Omron
Outre ses capacités de mesure, l’équipement inclut un modem,
le tout étant relié à une prise téléphonique classique. Le
patient effectue quotidiennement deux séries de trois
mesures. L’appareil se connecte automatiquement au serveur
de l’hôpital durant ces opérations et transmet les données,
sans que le patient ait quoi que ce soit à faire. Du côté de
l’hôpital, le serveur communique les mesures à un ordinateur,
qui se charge de les présenter lisiblement grâce à un logiciel
dédié. Chaque boîtier est doté d’un numéro de série
permettant d’identifier le patient auquel il a été confié.
Une infirmière surveille l’arrivée des données et rappelle la
patiente au moindre problème technique. A charge également
pour elle de prévenir le médecin traitant si besoin est.
L’analyse des chiffres a lieu toutes les semaines. La synthèse
médicale se fait par un retour en consultation.
La société TAM télésanté [41] a modifié les modèles Omron
705 et M4 : en insérant une carté électronique et un modem,
l’appareil peut dès lors enregistrer les mesures et les dater,
puis, les transmettre. Avant transformation, les modèles
utilisés coûtent entre 77 et 110 euros pièce. Les
transformations font grimper leur prix à 305 euros environ.
Les bénéfices
Au mois de mars 2001, une quarantaine de boîtiers sont en
circulation. Ce programme d’automesure télétransmise n’inclut
pas de surcoût pour le malade, l’appareil étant prêté, le
numéro appelé gratuit, et, la procédure n’ayant pas été
codifiée. L’hôpital prend à sa charge l’ensemble des frais
engagés par ce programme (achat des boîtiers, formation du
personnel, ordinateurs, communication, etc.). Le budget global
est difficilement chiffrable. Depuis les débuts, entre 1500
et 2000 personnes en ont bénéficié. En 1999, 500 séquences
hebdomadaires ont été recueillies et analysées dans le
service d’hypertension artérielle.
Une autre application…
L’appareil Omron est également utilisé par le service d’HAD
de l’AP-HP, dans le cadre du suivi de femmes enceintes à
risque d’hypertension artérielle. L’HAD a également recours à
l’autosurveillance avec télétransmission pour le monitoring
des bruits du cœur fœtal, pour les femmes enceintes
souffrant par exemple de diabète ou d’insuffisance cardiaque.
Le programme EVALINK concerne au travers de deux études
multicentriques en France la télésurveillance des sujets
hypertendus dans deux situations :
§
hypertension légère (1200 000 personnes concernées en
France) : Etude AUTOLEGE
§
poussée d’hypertension durant la grossesse (100 000
jeunes femmes concernées chaque année) : Etude
EVALINK-Grossesses
Pour la seconde étude, deux groupes qualifiés de « classique »
et de « télésurveillance » ont été constitués. Le groupe
« classique » est pris en charge suivant le protocole clinique
habituellement pratiqué par le centre investigateur
(monitoring ambulatoire, hospitalisation de jour,
hospitalisation dans le service). Le groupe « télésurveillance »
est pris en charge à partir d’automesures tensionnelles faites
par la patiente à domicile et télétransmises automatiquement
chaque jour à l’investigateur.
Les bénéfices
Le protocole Evalink montre une diminution du nombre des
consultations dans la branche télésurveillance (1,7 par
patiente). Cette diminution induit :
§
une fatigue moindre pour la patiente (le temps de
transport et d’attente est en moyenne de 50 minutes par
consultation)
§
une diminution du coût de « consultation » : 115 à 230
euros pour une surveillance classique, 92 euros pour une
télésurveillance
§
une aide à la décision diagnostique ainsi qu’une
sécurisation de la prise en charge (73% des femmes
identifiées hypertendues en consultation ne l’étaient pas
au cours de la télésurveillance (effet blouse-blanche).
§
une excellente adhésion côté patientes (65% de très
satisfaites et 35% d’assez satisfaites).
c)
Les autres dispositifs
Le Telepress
Home Care Center IV
Bénéfice
D’autres constructeurs se sont implantés sur le marché de
l'automesure tensionnelle. C’est le cas de la firme Sahal
(SHL) [40], constructeur israélien, associé depuis peu avec la
compagnie Philips Medical Systems.
Le produit commercialisé par SHL est le TelePress, outil
complet pour la télésurveillance de la tension artérielle. En
plaçant un brassard autour de la partie supérieure du bras et
en appuyant sur un bouton, un patient peut activer la mesure
et la transmission automatique de ses valeurs de fréquence
cardiaque et de tension artérielle à un centre de surveillance
distant. Ces valeurs sont alors comparées à une valeur
moyenne et stockées dans une base de données centrales. Le
stockage, l’analyse et la transmission des valeurs mesurées
sont effectués par le HCC IV ( Home Care center IV), ce
dispositif reçoit des données médicales des divers dispositifs
reliés, compose automatiquement le numéro du centre de
surveillance et transmet ainsi les données aux serveurs de
base de données du centre de surveillance. Ce module
fonctionne actuellement pour les mesures de tension
artérielle pulmonaire et les programmes congestifs d’arrêt du
cœur.
Ce système permet pour le patient :
§
De raccourcir les délais d’intervention suite à des valeurs
anormales de tension artérielle par l’information
§
automatique du personnel de la centrale de surveillance et
ainsi le déclenchement des secours adéquats. La première
identification de l’anormalité des données se fait par la
comparaison de la ligne de base des données antérieures.
§
L’envoi périodique des résultats
Il permet pour le médecin :
§
Une gestion améliorée des programmes de traitement par
la surveillance à long terme.
§
Une précision des données patients : date, période et
valeur de chaque mesure.
3.
Les réseaux obstétriques en télémédecine
a)
Réseau Maternet
Présentation
Bénéfices
L’échographie, technique simple et sans danger pour la mère
comme pour l'enfant, a radicalement transformé le suivi de la
grossesse. Toutefois, dans le cadre de la détection de
malformations fœtales, le principal problème n'est pas
l'obtention d'images techniquement correctes, mais la
disponibilité d'échographistes bien entraînés, à même de les
interpréter de façon adéquate.
Le réseau Maternet a été conçu afin de réunir, par
téléconférence, des maternités et un groupe d'experts en
diagnostic anténatal, dans le but d'analyser les dossiers
cliniques de femmes enceintes [2]. Le groupe de travail
Maternet, réunissant des échographistes en charge du projet,
a été créé en octobre 1995, rappelle le Pr Anne Strauss -
Directrice du Groupe de Recherche en Imagerie Biomédicale
(GRIB), Université Pierre et Marie Curie (Paris) - qui en a été
le pilote.
Ce réseau des soins, initié dans la région Languedoc-Roussillon,
promu et coordonné par le CHU de Nîmes et le service de
Gynécologie Obstétrique, associe de manière étroite les
maternités des centres hospitaliers d’Alès (30), d’Arles (13),
de Bagnols sur Cèze(30) et de Mende (48) (connexion une fois
par semaine). Les échographies sont visibles simultanément
par tous, sous forme de séquences vidéo, ce qui permet une
interprétation collégiale. La transmission d'images fixes
serait moins "gourmande" en bande passante, mais ne
permettrait pas une interprétation correcte. L'expérience
acquise à ce jour montre qu'un débit de 384 Kb/s par
connexion RNIS/ISDN est nécessaire et suffisant pour un
diagnostic prénatal de qualité.
Cette amélioration de la prise en charge était unanimement
souhaitée par le CHU de Nîmes et les centres hospitaliers de
la région afin de solliciter précocement une expertise dans
les cas difficiles en réduisant au minimum les déplacements
de leurs patientes. Ce mode de fonctionnement par
télémédecine apparaissait tout particulièrement intéressant,
dans la région Languedoc-Roussillon où les déplacements sont
longs et surtout difficiles en raison des particularités
géographiques (Cévennes, réseau routier,…) et des
contraintes fortes de transfert des parturientes avec les
surcoûts qui y sont attachés.
Objectifs
Les objectifs du réseau Maternet sont :
§
favoriser l'aménagement du territoire et l'accès à des
soins de proximité et de qualité. Il s'agit en effet pour
chaque centre hospitalier et leurs équipes médicales et
soignants d'assurer pleinement leur rôle d'attractivité
auprès des parturientes dans leur zone d'influence.
§
favoriser le développement des coopérations inter-
établissements et l'évolution des pratiques médicales.
L'utilisation des nouvelles technologies de télémédecine
entre les hôpitaux et dans la pratique médicale permet
l'amélioration de la prise en charge des mères et des
nouveaux-nés, à différents égards
§
réaliser une analyse médico-économique dans le but de
montrer que cette technologie permet de diminuer le
nombre de transferts inutiles, d'augmenter le nombre de
transferts utiles avec un gain pour la mère et le fœtus,
tout en maîtrisant les coûts.
Le projet Maternet est appelé aujourd'hui à se diffuser dans
le cadre du projet Périn@t sur la région Languedoc Roussillon
ainsi que dans le cadre d'autres disciplines médicales. La
technologie peut également participer au renforcement des
réseaux Ville - Hôpital.
b)
Réseau Périn@t
Présentation
Objectif
Technique
Un appel à projet intitulé "Nouvelles pratiques en médecine
périnatale et aménagement du territoire" a été lancé en
automne 1998 par le ministère de l'Aménagement du
Territoire et de l'Environnement et celui de l'Emploi et de la
Solidarité. Ce projet aujourd'hui se finalise par la mise en
réseau sur un plan national de 471 maternités publiques et
privées.
Ce projet de télémédecine devrait permettre, au service de
la périnatalité et du diagnostic anténatal de plusieurs
établissements de santé publics et privés, la revue de
dossiers par télé-staff (visioconférence).
Cette technique de visioconférence s'articule autour d'un
appareil constitué d'un micro d'ambiance, d'une caméra
motorisée piloté soit localement ou à distance. Cet appareil de
visioconférence est relié à un moniteur de télévision classique
pour diffuser le son et l'image des sites distants,
Intérêts
ses autres périphériques sorties permettent le raccordement
éventuel d'un magnétoscope pour la diffusion
d'enregistrements vidéos et/ou la connexion d'un rétro-
projecteur numérique permettant grâce à sa caméra digitale
haute définition de diffuser aux sites distants des images de
films radiologiques d'une qualité identique à celles vues avec
un négatoscope.
Le transport des données se fait par l'adjonction au maximum
de trois accès RNIS (384kb/s) permettant d'obtenir une
bonne fluidité d'image.
Ce système permet l'interconnexion de site en appel simple
(exemple: renseignement entre deux gynécologues-
obstétriciens de villes distantes) ou à travers un site
fédérateur, souvent un C.H.U, permettant le raccordement de
plusieurs structures entrent-elles (exemple; réunion
régionale hebdomadaire).
Grâce à la visioconférence, les gynécologues-obstétriciens qui
souhaitent présenter des cas complexes peuvent bénéficier
d'une expertise pluridisciplinaire.
Cette formule permet de rompre l'isolement de certaines
maternités et remplace les grandes réunions auxquelles
personne ne venait faute de temps.
c)
Le suivi des grossesses hors réseaux : le télémonitoring foetal
Autre approche du
monitoring foetal
L’île d’Yeu-Challans
Le télémonitoring fœtal fait souvent figure d’«ancêtre »
parmi les applications de télémédecine, certains
établissements s’y étant engagés depuis la fin des années 80.
Son bilan est contrasté et il n’a toujours pas obtenu la
consécration attendue.
Au début des années 90, plusieurs programmes de suivi des
grossesses à risque (hypertension, contractions utérines,
etc.) par télémonitoring fœtal ont été lancés dans l’Hexagone.
Hormis à l’AP-HP, qui centralise les activités de plusieurs
hôpitaux, ces expériences n’ont pas donné lieu à une expertise
commune du procédé [16].
L’hôpital de Challans, en Vendée, fait partie des pionniers en
matière de télémonitoring fœtal, puisque le programme en
liaison avec l’île d’Yeu existe depuis près d’une dizaine
d’années. L’île d’Yeu compte environ 5000 habitants et ne
dispose que d’un hôpital local (quatre lits, pas de plateaux
techniques). La nécessité s’est toujours fait sentir de
désenclaver les habitants de l’île, où aucune sage-femme ne
réside. Pour éviter d’hospitaliser d’office ou de déplacer, loin
de leur domicile, les femmes présentant des grossesses à
risque, sont accueillies par l’infirmière de l’île d’Yeu où un
Brive-la-Gaillarde
A l’AP-HP,
l’HAD a pris le pas
relevé du rythme cardio-fœtal et éventuellement des
contractions utérines sont effectués. Les données sont
enregistrées et télétransmisses au CH de Challans.
Chaque année, entre 20 et 30 femmes bénéficient du
télémonitoring fœtal sur l’île d’Yeu (pour environ 80
accouchements). Devant le succès de cette initiative, qui
suscite une grande satisfaction des habitantes, le CH de
Challans envisage d’ouvrir des antennes de consultation
régulière sur l’île, et ce dans diverses spécialités (radiologie,
cardiologie).
Le Limousin est l’une des régions les moins peuplées de
France. En outre, 50% de la population du département réside
en zone rurale. Dans ces conditions, le suivi des grossesses à
risque est problématique dès lors que l’on s’éloigne des
centres urbains.
Depuis 1993, un programme de télémonitoring fœtal a donc
été mis en place pour pallier les disparités de traitement.
Aucune sage-femme de PMI ne se déplace en Corrèze, une
seule sage-femme est disponible en libéral pour tout le
département (et seulement depuis 1997). Dès lors, « quand
les femmes enceintes se montrent très inquiètes, présentent
des menaces d’accouchement prématuré ou quand elles
habitent loin de Brive-la-Gaillarde, le CH n’hésite pas à les
équiper d’une valise de télétransmission du rythme cardiaque
fœtal »(Marie Péron, sage-femme en chef à l’hôpital de Brive).
Trois valises circulent en permanence entre les parturientes.
Globalement, presque 2% des femmes accouchant à Brive-la-
Gaillarde bénéficient de ce service, ce qui représente plus
d’une centaine de femmes depuis 1993 (800 accouchements
par an au CH de Brive-la-Gaillarde).
A l’AP-HP, l’installation du télémonitoring fœtal et décidée en
fonction de la pathologie et du profil psychologique de la
patiente. Le forfait journalier de ce programme est similaire
à celui d’une journée classique d’HAD, soit 97 euros/jour.
Sages-femmes, infirmières, kinésithérapeutes, assistantes
sociales, diéticiennes et psychologues se déplacent au domicile
des parturientes sans entraîner de coût supplémentaire. Par
comparaison, une journée d’hospitalisation revient à environ
732 euros/jour sur Paris…
D’octobre 1989, date de début de programme, à septembre
1998, ce sont des valises Kontron qui ont été utilisées.
Ensuite, un équipement Hewlett-Packard a pris le relais.
L’HAD de l’AP-HP dispose de 21 valises, à repartir entre les
patientes des seize maternités du réseau ( en 2000, le
programme de télémonitoring fœtal de l’AP-HP a recueilli
Inconvénients
3356 enregistrements par télétransmission, pour 140
patientes). L’appareillage est sensiblement le même pour les
divers programmes (valise Kontron, Sonicaid ou Hewlett
Packard). Le coût d’une valise est évalué entre 6100 et 9150
euros selon les modèles, celui d’un moniteur pour la réception
des rythmes cardiaques fœtaux aux alentours de 9150 euros
(en sachant qu’il n’est pas exclusivement dédié aux
programmes cités ci-dessus).
Une valise est branchée à une prise téléphonique. Le modem
interne assure la numérotation et la transmission des données
vers le serveur central de la maturité ou numérotation et la
transmission des données vers le serveur central de la
maternité ou de l’HAD. Sur place, les sages-femmes
recueillent les informations, confirment la réception aux
patientes et leur indiquent la marche à suivre en cas de
problèmes. Les mesures durent environ une demi-heure, à
effectuer au moins une fois par jour.
Généralement le programme de télémonitoring fœtal ne
débute qu'au 7
ème
mois pendant 3 à 4 semaines en moyenne. Le
télémonitoring peut se poursuivre jusqu’à l’accouchement si
nécessaire.
Si la surveillance des grossesses à risque par télémonitoring
fœtal est jugée satisfaisante, elle ne fait pas l’unanimité
après dix ans d’utilisation. Trois raisons à cela :
§
totalement à la charge de l’hôpital, elle ne constitue pas un
élément valable de réduction des coûts.
§
le confort psychologique des patientes : être chez soi ne
suffit pas, le contact avec le soignant manque pour
rassurer les plus inquiètes.
§
le système ne s’est pas montré suffisamment concluant
pour améliorer significativement la qualité de la santé des
mères et des enfants à venir.
§
le parc d’une dizaine de valises a mis un certain temps à se
constituer…et beaucoup moins à se dégrader. Or, les
réparations sont aussi prohibitives que le prix d’achat (aux
alentours de 6100 euros pièce).
Ainsi, petit à petit les systèmes d’HAD et les surveillances
par les sages-femmes de PMI ont pris le pas sur le
télémonitoring.
 
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