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4.
Le suivi des insuffisants cardiaques à domicile
a)
Définition de l'insuffisance cardiaque
Les pathologies
cardiaques en chiffres…
Le nouveau mode de prise
en charge
En France, comme dans tous les pays développés, les
affections cardio-vasculaires occupent une place
prépondérante dans la mortalité et la morbidité. Elles
constituent la première cause de décès (plus de 170 000
décès par an), le troisième motif d’hospitalisation (10% des
séjours hospitaliers de soins de courte durée), le premier
motif d’admission en affection de longue durée (255 000
admissions chaque année).
500 000 personnes en France actuellement souffrent
d’insuffisance cardiaque(IC) (qui se définit par un
endommagement du cœur dans sa capacité à pomper le sang
vers les tissus et à répondre ainsi aux besoins de l'organisme
suite à une pathologie (crise cardiaque ou infection virale)).
L’augmentation considérable de la prévalence de l’insuffisance
cardiaque (elle double chaque année après 45 ans) est due
pour une grande partie au vieillissement de la population et
également à l’augmentation de l’espérance de vie grâce aux
progrès réalisés dans le traitement de certaines de ses
causes (hypertension artérielle, infarctus du myocarde).
Aujourd’hui la maladie coronarienne est responsable à 70%
des cas d’IC, contre 22% en 1950.
Le coût de l’IC représente 1 à 2% du budget de santé, en
grande partie alloué aux hospitalisations des plus de 65 ans.
Trois registres en France (Communauté Urbaine de Lille,
département du Bas-Rhin et de la Haute-Garonne) et un peu
plus de trente dans le monde, enregistrent de façon
exhaustive le nombre de nouveaux cas d’infarctus du
myocarde survenant chaque année chez les personnes âgées de
25 à 64 ans. Les premiers résultats montrent la grande
disparité géographique de la maladie, avec une incidence plus
élevée dans les pays du Nord de l’Europe.
Les données des registres des cardiopathies ischémiques
apprennent aussi que la mortalité hospitalière par infarctus du
myocarde a fortement chuté à partir des années 85, mais
attirent l’attention sur les progrès qui restent à faire dans la
réduction des délais de prise en charge de ces malades et sur
la place que doit tenir la prévention primaire si l’on veut
baisser significativement l’incidence de cette affection.
Pour améliorer la prise en charge de l’insuffisance cardiaque
et des cardiopathies en général, la seule solution est de
pouvoir anticiper les symptômes et une plus grande rapidité
dans les interventions en cas d’urgence (arrivée des secours
et établissement du diagnostic).
b)
Les produits commercialisés
Les constructeurs
Ce constat a donc fait naître chez plusieurs constructeurs
étrangers, l’idée d’équiper les patients à leur domicile, dans le
cas d’une surveillance simple ou d’une hospitalisation à
domicile, de dispositifs de transmission de
l’électrocardiogramme (le plus couramment par liaison
téléphonique) avec ses événements pathologiques à un centre
de surveillance qui peut ainsi déclencher l’alerte plus
précocement qu’avec le simple appel au secours classique.
Leurs objectifs sont donc de pouvoir diagnostiquer et
surveiller les malades à distance en utilisant les technologies
de communication et d’information les plus avancées, à prix
abordable. Leur technologie s’inscrit donc parfaitement dans
l’optique des prestataires de santé qui doivent concilier à la
fois qualité et continuité des soins, avec des coûts de
traitement toujours plus élevés tout en visant une réduction
de budgets de santé.
Ci-dessous, vous trouverez les produits des différents
constructeurs que nous avons pu trouver dans nos recherches
ainsi que les projets expérimentés en France et à l’étranger
dans ce domaine.
Leurs produits (voir tableau page suivante)
Constructeurs
Dispositif
Description
Photographie
[40]
Cardiobeeper CB
12/12- émetteur
téléphonique d’ECG
Transmission en 16 secondes d’un
ECG 12 dérivations, en temps
réel, au bureau d’un médecin, d’un
hôpital ou d’un centre de
surveillance à partir d’une ligne
téléphonique, afin d’établir un
diagnostic à distance (détection
des arythmies, d’une ischémie ou
d’un infarctus).
Le patient place le dispositif sur
son thorax et lance
l’enregistrement de l’ECG en
appuyant sur le bouton de
l’appareil.
Ce système de surveillance peut
aider à réduire rigoureusement
des taux de morbidité et de
mortalité suite à un infarctus ou
d’autres incidents cardiaques
graves.
SHL
Cardiobeeper CB-
150
Transmission d’une ECG
3 dérivations.
Permet le diagnostic à distance
des arythmies.
SHL
CardioPocket CB-
250
Enregistrement d’un ECG
1 dérivation et émission par
téléphone ou téléphone cellulaire
SHL
LidoPen
Seringue automatique
administrant une dose de
300 mmHg de lidocaïne
(traitement immédiat et fiable
aux patients souffrant de la
tachycardie ventriculaire jusqu’à
ce que l’aide professionnelle
arrive).
[26]
Heart 1001
Enregistrement possible entre 30
et 60 secondes de signal
Utilisation pour surveillance
d’arythmie
Aerotel
Heart 400 (modèles
400, 400E, 400V)
Transmission d’un ECG (jusqu’à
12 dérivations) à un centre de
secours
Câble patient – 3 fils
Aerotel
Heart 2002P
Différents possibilités
d’enregistrement :
Evénement simple 35 s
Evenement simple 60 s
4 événements de 30 s chacun
Aerotel
Heartview
Transmission téléphonique ou
câble RS232 d’un ECG 12
dérivations
Poids : 110 grammes sans
batterie, 10 brins
Enregistrement sur disque:
2.5 secondes pour chacune des
dérivations et 10 secondes pour
le tracé de rythme
(dérivation II)
Aerotel
Heartview P12/8
Permet l'enregistrement de 8 ou
12 dérivations.
Câble patient 3 fils + 4 électrodes
métalliques au dos de l'appareil
Enregistrement sur disque:
2,5 secondes pour chacune des
dérivations et 10 s pour le tracé
de rythme (dérivation II)
Poids: 110g sans la batterie.
[28]
Emetteur d’ECG
CG-2206
Capacité de stockage  6*32
secondes d’ECG en temps réel
Tracé de l’impulsion du
stimulateur
Electrodes implantées au dos de
l’appareil
Alarme sonore
transmission téléphonique
Utilisation pour l’évaluation
d’épisodes symptomatiques de la
fréquence cardiaque
Cardguard
Emetteur de
données du
pacemaker PMD
Modèle CG-400
Transmission de l’ECG par
téléphone en temps réel à un
centre de surveillance
Mesure et transmet la largueur
d’impulsion atriale et
ventriculaire du pacemaker.
Electrodes au poignet
Indication sonore à l’impulsion
Assure la surveillance des
malades porteurs d’un pacemaker
à leur domicile
Cardguard
Enregistreur d’ECG
1 dérivation
CG6106
Mémoire intégralement
programmable de 522 secondes
d’ECG en temps réel
Marqueur des impulsions du
stimulateur cardiaque
Transmission des données par
téléphone à un centre de réception
(paramètres programmables :
nombre maximal d’événement,
taux de transmission, type de
signal sonore)
Evaluation des épisodes
symptomatiques des
modifications de rythme (suivi
post-infarctus, traitement
antiarythmique)
Cardguard
Enregistreur d’ECG
à fonctions Holter
ou événementielles
CG 6550
Combine un mode événementiel
(boucle de mémoire et
déclenchement automatique) et un
Holter de 24 heures à 3 canaux
(mini-disque amovible à mémoire
flash
ECG 12 dérivations
Affichage permanent de la
fréquence cardiaque
Transmission acoustique par
téléphone ou par modem avec un
adaptateur à infra-rouge
Cardguard
Transmetteur de
diagnostic ECG CG-
7000D
Transmetteur d’ECG à 12
dérivations par téléphone à une
station réceptrice à distance
pour analyse
Ecran graphique pour une
évaluation de la qualité des
signaux
Evaluation diagnostique des
symptômes cardiaques
Cardguard
CG7000DX
Electrocardiographe portable
ambulatoire à 12 dérivations
capable d’enregistrer, de stocker
en mémoire et de transmettre
jusqu’à 40 ECG standard pour le
contrôle et le diagnostique
cardiaque
Transmission acoustique par
téléphone, modem par adaptateur
infrarouge ou direct sur un PC
par liaison infrarouge
Durée d’enregistrement
programmable
Enregistrement/Transmission de
l’ECG terminée en indiquant la
date, heure et identification de
l’appareil/du patient/du
médecin/de l’établissement
Câble patient amovible standard
10 fils
Ecran graphique LCD
[39]
MT-120 GSM
Enregistreur ECG HOLTER
Mémoire solide 2 canaux.
Poids: 240g avec la batterie
Carte Flash de 4MB
Logiciel d'interprétation
fonctionnant sous
Windows™95/98
Transmission des données par
module intégré GSM (bi-bande
900MHz et 1900 MHz)
Vitesse de transmission de
7 KB/s, max.
Puissance d'émission
transmission 2W
c)
Les projets expérimentés en France
L'offre Schiller
FRED
Schiller
Le développement de la défibrillation semi-automatique
précoce a conduit Schiller à faire évoluer le défibrillateur
FRED pulse Bi-phasique Multipulse Biowave par l’intégration
d’un système de transmission de l’ECG 12 dérivations vers un
ou plusieurs sites référents [14].
Le tracé peut être télétransmis en temps réel par modem,
téléphone portable ou transfert satellite. Le secouriste
utilise la touche « téléphone » préprogrammée pour
télétransmettre automatiquement l’ECG vers le centre
médical référent.
Le défibrillateur possède une carte mémoire dédiée à la
sauvegarde du tracé ECG et des évènements. Cette carte
peut être chargée sur un PC portable ou une station PC
équipée d’un lecteur PCMCIA externe, par câble RS232 Null
Modem ou par télétransmission à l’aide d’un téléphone GSM.
Le secouriste ou le médecin peut immédiatement télé-
transmettre le contenu de la carte vers le centre référent
par simple pression de la touche téléphone. Dans le service
dédié, le médecin référent dispose d’un ordinateur équipé
d’un modem et du logiciel SEMA-200 permettant de
visualiser, de stocker et d’imprimer l’ECG. Ce logiciel permet
la consultation des complexes moyennés, des bandes de
rythmes, du tableau de mesures, de l’analyse automatique du
tracé, ainsi que la comparaison en série des ECG d’un même
patient.
Prise en charge en
réseau des syndromes
coronariens aigus
La prise en charge du syndrome coronarien doit répondre à
deux objectifs principaux :
Permettre au plus grand nombre de patients de bénéficier
des nouvelles techniques de reperfusion avec les meilleures
conditions de sécurité et ce dans les meilleurs délais.
Proposer à chaque patient, une stratégie thérapeutique et une
orientation adaptées en tenant des délais d’accès aux
différents plateaux techniques.
Pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire de mettre en
réseau, à l’échelle du territoire, les différents
intervenants de la prise en charge du syndrome
coronarien : médecins généralistes de proximité, médecins
urgentistes des SAU, UPATOU et des SMUR, Médecins
Régulateurs des SAMU/Centre 15, Médecins Cardiologues des
USIC de niveau 1 et 2 [14]. Pour fonctionner ce réseau doit
s’appuyer sur des protocoles et procédures de prise en charge
impliquant le cardiologue dès la phase pré-USIC permettant
ainsi une prise de décision consensuelle par conférence
téléphonique à 3 (Médecin Urgentiste, régulateur SAMU,
Cardiologue) après
Lifepack 12
Physio-Control
Biotronik- Télécardiologie
Implants munis du Home
monitoring
Centre de traitement àErlangen
(Allemagne)
transmission ECG pour définir la stratégie thérapeutique et
une orientation adaptée.
L’ensemble des intervenants du réseau de prise en charge
doit avoir la possibilité de communiquer des données ECG avec
un matériel compatible avec les réseaux téléphoniques
existants (analogique ou GSM). Ce réseau devra permettre la
transmission de l’électrocardiogramme vers la régulation du
SAMU et vers le cardiologue des USIC référents.
Constitution de bases de données au niveau d’un département
de patients dits « à risque », le système informatique
assurant la gestion de cette base de données étant interfacé
avec le système informatique d’aide à la régulation du SAMU.
Pour chaque appel d’un patient aux antécédents coronariens,
traité par la régulation du Centre 15, il sera possible de
rechercher automatiquement, à partir des coordonnées du
patient, en temps réel, les données électrocardiographiques
concernant le passé coronarien du patient permettant
notamment de disposer d’ECG de références lors
d’interventions pour des patients coronariens.
Le LIFEPACK 12 est un défibrillateur/moniteur
multiparamétriques dont l'une des fonctions est l'acquisition
d'un ECG 12 dérivations, permettant ainsi le diagnostic et la
surveillance d'une pathologie coronarienne. Il est possible de
transmettre cet ECG sur différents supports : télécopieur,
station de réception ou téléphone portable via les réseaux
téléphoniques analogiques ou GSM.
Le service R&D de la société Biotronik lance un nouveau
concept de surveillance à domicile (Home monitoring). Ce
concept concerne la transmission de données, en provenance
de pacemakers (PM) implantés chez les patients suivis à
domicile. Cette transmission s'effectue entre le PM et une
borne GSM située à proximité du patient par liaison radio à
430 MHz. Il s'agit de transmission périodique et unilatérale,
c'est-à-dire que le pacemaker ignore si les informations sont
bien reçue par la borne.
La borne envoie les informations par le réseau GSM avec la
protocole SMS (Short Message Service) à un centre de
traitements et d'analyses basée en Allemagne à Erlangen
près de Nüremberg (centre unique en Europe).
A son tour, le centre de traitement envoie par
l'intermédiaire d'un fax, le compte-rendu des données
relatives  au pacemaker  au  médecin  traitant,  qui peut ainsi
Particularités du réseau
Perspectives dans les
prochaines années
1° scénario :
2° scénario :
surveiller à distance le bon fonctionnement du pacemaker et
l'état de santé de son patient.
Le pacemaker testé actuellement pour l'opération est le
BA03-DDDR et transmet les fréquences ventriculaires et
maximales depuis la dernière transmission, les pourcentages
d'événements détectés dans l'oreillette et le ventricule, le
nombre d'extrasystoles ventriculaires, doublets et triplets…
La borne GSM doit se trouver dans un rayon de 2 mètres par
rapport au patient pour que la transmission des données
puisse s'effectuer. A défaut, le Pacemaker effectue 7
transmissions successives (espacées de 8,5 minutes) pour
assurer le succès de l'opération si le patient se trouve à
distance de la station.
Le réseau GSM allemand D2 est responsable de
l'acheminement des messages SMS. Il a pour partenaire en
France SFR, Bouyges Télécom et Orange.
La transmission des données se fera par téléphone
satellitaire 24heures/24 et localisation par GPS. La
couverture du réseau sera totale, mais les données échangées
seront limitées.
Les échanges de données seront effectués à partir d'un mini-
PC connecté à Internet. Les données seront intégralement
retransmises, mais la couverture du réseau sera partielle.
d)
Les projets expérimentés à l'étranger
Montréal (Québec)
Bénéfices
L’un des programmes les mieux établis et les plus avancés est
exploité par TéléMedisys, une société canadienne dont les
installations sont situées à Montréal et qui bénéficie de
l’appui de Medisys health Group, d’Ismasco Corporation et de
Bell Canada [3]. Cette entreprise utilise un minuscule
électrocardiographe breveté, qui permet de produire un
électrocardiogramme à 12 électrodes. Lorsqu‘un patient
cardiaque ressent un malaise, il peut faire lui-même son
électrocardiogramme en fixant 12 électrodes sur sa poitrine,
en composant le 800 à partir de n’importe quelle région du
pays et en transmettant l’électrocardiogramme par téléphone
aux infirmières de l’unité de soins intensifs ou d’urgence.
Le temps de réponse du personnel soignant se trouve réduit.
Un patient cardiaque attend une intervention pendant trois
heures et demie en moyenne, le service TéléMedisys ramène
l’attente à 20 minutes.
Nouveau-Brunswick
(Canada)
Réduction des consultations inutiles en salle d’urgence
L’entreprise assure actuellement la surveillance de 600
patients en Ontario et au Québec.
Le Nouveau-Brunswick a lancé en 1998 un projet de
télécardiologie en trois étapes, réunissant dans une
coentreprise NBTel Interactive et l’Atlantic Health Sciences
Corporation. Ce projet, intitulé VITAL (Virtual Interactive
Telehealth Assistance Link) permet la surveillance en
cardiologie de l’état de leurs patients à domicile au cours des
six semaines d’observation qui suivent une intervention
chirurgicale ; l’appareillage consiste en un téléphone doté d’un
petit écran et d’un microprocesseur. Ce dispositif permet les
communications interactives entre le patient et le médecin
qui surveille les signes vitaux de son patient.
5.
Le suivi des insuffisants respiratoires à domicile
a)
Les associations
Les débuts…
A la fin des années 1960 et au début des années 1970 les
progrès des techniques de réanimation respiratoire ont
amené un problème nouveau : la prise en charge des
insuffisants respiratoires graves qui nécessitent, après leur
passage dans les services de réanimation, une
oxygénothérapie et une assistance respiratoire longue
voire permanente. Ceci ne pouvait se faire en milieu
hospitalier car trop coûteux d’où le traitement à domicile.
Ainsi quelques associations apparaissent au cours des années
1970, dont SANTELYS Respiration.
A la fin des années 1970, il est apparu nécessaire de fédérer
toutes ces associations régionales apparues un peu dans toute
la France : c’est ainsi qu’est née l’ANTADIR (Association
Nationale de Traitement à
Domicile de l’Insuffisance
Respiratoire) qui fédère actuellement 33 associations
régionales [11]. Outre le rôle des associations, qui sont les
prestataires médico-techniques (maintenance du matériel
d’assistance respiratoire, fournitures du petit consommables,
éducation du patient, matériovigilance) et la surveillance de
l’application du traitement, elles constituent un formidable
promoteur « virtuel » de missions particulières comme la
télésurveillance. Elles ont ainsi constitué des groupes de
travail avec des partenaires tels que des constructeurs de
matériels, des partenaires concernés par la télésurveillance
comme AIR LIQUIDE, ou encore l’Aéroport PARIS/ILE DE
FRANCE.
La définition de
l'insuffisance respiratoire
Les traitements
L’insuffisance respiratoire chronique grave (IRCG) est
l’incapacité permanente pour les poumons d’assurer des
échanges gazeux normaux, donc d’oxygéner de façon
satisfaisante les tissus et les cellules de l’organisme et de
rejeter le gaz carbonique. Elle s’apprécie, entre autres, par
l’étude des gaz artériel du sang [23].
L’insuffisance ventilatoire est grave lorsqu’elle nécessite un
traitement journalier, continu, à l’aide d’un matériel déposé
au domicile du patient. Celui-ci est différent selon le
mécanisme qui conduit à cette insuffisance. Lorsque le
mécanisme correspond à « une insuffisance du poumon » le
traitement est une oxygénothérapie prolongée à faible débit.
Lorsque cela conduit à une hypercapnie et correspond à « une
insuffisance de la pompe ventilatoire » (hypoventilation
alvéolaire) le traitement est une ventilation assistée par
trachéotomie ou souvent par masque nasal pour mettre au
repos les muscles respiratoires.
Les causes de l’IRCG sont très nombreuses, mais elles sont
classées en trois catégories suivant leur origine.
§
l'IRCG d’origine obstructiveelle se traduit par un
rétrécissement du calibre des bronches qui freine le
passage de l’air. Ses principales causes en sont la
bronchite chronique, l’emphysème (dilatation permanente
des alvéoles pulmonaires), l’asthme ancien dit « dyspnée
continue » dont les origines peuvent être allergiques ou
sans causes retrouvées, qui devient au cours des années
permanent.
§
l’IRCG d’origine restrictiveelle se traduit par une
diminution de la capacité pulmonaire donc des volumes qui
peuvent être mobilisés pour la ventilation.
§
l’IRCG d’origine mixtecette insuffisance respiratoire
chronique grave associe les deux origines précédemment
citées.
Les maladies qui nécessitent une thérapie respiratoire sont
nombreuses. Ce sont l’insuffisance respiratoire proprement
dite, qui touche 120000 français, l’apnée du sommeil
(400000 personnes potentiellement concernées), l’asthme (5
millions de français), la mucoviscidose (6000 personnes), les
bronchites chroniques…
Des traitements adaptés pour chacune de ces maladies sont
proposés aux patients qui veulent se faire soigner chez eux.
Epidémiologie
L’oxygénothérapie consiste en un apport supplémentaire
d’oxygène dans le sang qui atténue ainsi l’insuffisance
respiratoire et soulage le cœur du patient au fil des mois.
L’oxygène peut être délivré sous différentes formes
(oxygène gazeux ou liquide). Il existe aussi des appareils,
fonctionnant sur secteur, qui transforment l’air ambiant en
oxygène. De faible niveau sonore et peu encombrant, ils
s’intègrent parfaitement au domicile du patient. D’autres
techniques plus lourdes, comme la ventilation assistée,
permettent de traiter également à domicile les malades
ayant besoin d’oxygène en continu ou des insuffisants
respiratoires graves. La ventilation par pression continue
s’adresse, quant à elle, aux personnes souffrant d’apnée du
sommeil.
En France, plus de 50 000 patients bénéficient
quotidiennement d’un traitement par appareillage à domicile
(ils étaient 4000 en 1989 et 22 000 en 1993). Ce sont les
insuffisants respiratoires chroniques graves souffrant de
bronchites chroniques (41%), de séquelles de tuberculose
(12%), d’asthme (8%), de maladies neuromusculaires (7%) qui
affectent également les muscles respiratoires : myopathie de
Duchenne, amyotrophie spinale… D’autres sujets sont
concernés comme les malades souffrant de cyphoscolioses
(6%), de pneumoconiose (5%) et de fibrose au pronostic
sévère. Quant aux victimes de syndrome d’apnée du sommeil,
elles représentent un tiers des personnes ventilées à
domicile.
L’apnée du sommeil est diagnostiquée par polysomnographie.
Elle consiste à monitorer la PaO2, le flux naso-buccal, les
mouvements de la cage thoracique, le pouls et l’EEG durant le
sommeil du patient.
De même que pour l’insuffisance respiratoire, l’apnée du
sommeil se dissocie en trois types :
§
Obstructives : en général chez des personnes obèses qui
développent une obstruction des voies aériennes
supérieures. La pathologie est reconnue et prise en charge
s’il y a plus de 30 apnées par heure d’une durée minimum
de 10 secondes chacune. Il s‘agit d’une défaillance du
système d’acheminement des flux gazeux
§
Centrales : il s’agit ici d’une défaillance de la commande
cérébrale de la respiration
§
Mixtes : elle regroupe les pathologies obstructives et
centrales.
b)
Les projets expérimentés en France
Dispositif MEDILINE
DOM'O2
Matériel
Les malades
Résultats
Bénéfices
L'une des expériences de télésurveillance à domicile pour les
insuffisants respiratoires a été réalisée par le Téléport Paris
Ile de France, sur un financement du Conseil Régional d'Ile de
France, au cours de 1436 journées de télésurveillance
d'oxygénothérapie à domicile grâce au dispositif MEDILINE
Le système comprend un capteur d'observance situé sur les
branches de lunettes d'oxygène à large embout nécessitant le
cheminement d'un fil le long de la tubulure d'oxygène. Le
boîtier de télésurveillance peut être branché sur toute
source d'oxygène. Il permet une transmission quotidienne des
paramètres mesurés : observance, débit d'oxygène, fraction
d'oxygène(FO2)
Un logiciel facile à utiliser permet une réception au centre
serveur, un stockage et une gestion aisés des courbes
quotidiennes ou mensuelles.
9 patients, âgés de 68 ans sous oxygénothérapie par
concentrateur avec un débit de 1.5 l/min ont été inclus dans
l'étude pour une durée théorique de 5 mois.
Sur 1436 jours de télésurveillance théorique, 1218 ont été
enregistrés (84.8%). Les jours non enregistrés sont liés à une
hospitalisation (7.8%), un déplacement (39.7%), une panne du
serveur (39.3%) ou à une panne de boîtier d'acquisition
(13.2%).
Il a été enregistré une anomalie de la FIO2 (FIO2 <90 %)
dans 86 cas (7%). Il a été enregistré une variation de plus de
0,5 litres par rapport au débit prescrit dans 187 cas(15.6%).
Ces variations de débit étaient liées à un mauvais
fonctionnement du concentrateur (17.1%), du petit matériel
associé (35.3%), une mauvaise utilisation (35.8%),
l'installation de télésurveillance (11.8%).
Dans 405 journées la prescription a été respectée, 65 ont
dépassé la prescription de 10% et 748 étaient inférieurs de
10% par rapport à la prescription. Les anomalies décelées par
la télésurveillance représentaient 48.7% des journées le
premier mois, 39.7% le second, 25.1% le troisième, 26.7% le
quatrième et 9.7 % le cinquième.
La télésurveillance par le système DOM O2 révèle de
nombreuses anomalies, dont la fréquence diminue avec le
temps et l'éducation du patient. Le fonctionnement du
système de télésurveillance est satisfaisant. Le  logiciel  est
Le projet "I-NET"
simple d'utilisation, mais les patients se plaignent (5/10) de
l'encombrement du matériel, et surtout du câble cheminant à
côté de la tubulure d'oxygène.
Le projet « I-NET » a étudié la surveillance à distance des
patients Insuffisants Respiratoires Chroniques graves,
appareillés à domicile (concentrateurs d’oxygène,
respirateurs…). Au domicile du patient, un certain nombre de
données ont été recueillies sur le malade (telle que la
saturation artérielle en oxygène) et sur l’appareillage par des
capteurs reliés à une unité locale de surveillance qui filtre
et assure un pré-traitement de ces données. Les informations
de suivi et d’alarme sont ensuite transmises vers le centre de
suivi où un système d’aide à la décision permet de traiter ces
informations de façon adaptée et personnalisée.
L’expérience a avorté depuis quelques années, mais ce concept
va être prochainement relancé à l'échelon européen pour la
surveillance à domicile de patients atteints de diverses
pathologies.
c)
Les produits commercialisés
Les constructeurs
Divers constructeurs se sont lancés sur le marché de la
surveillance à domicile des insuffisants respiratoires. Ci-joint,
vous trouverez un descriptif des produits accessibles que
nous avons pu trouver dans nos recherches.
Constructeur
Dispositif
Description
Photographie
PFM 100
Diagnostic/surveillance et
traitement des asthmatiques
Surveillance périodique du
débit expiratoire maximal
(PEPR)
Affichage à cristaux liquides
3 digits
Transmission par téléphone à
un centre de surveillance à
distance
Analyse et stockage dans une
base de données centrale
SHL
SpiroData I
Diagnostic, surveillance des et
traitement des insuffisants
respiratoires chroniques
obstructifs.
Expiration dans l'embouchure
et mesure d'index pulmonaires
Affichage à cristaux liquides
3digits
Transmission par téléphone à
un centre à distance de
surveillance
Analyse et stockage dans une
base de données centrale
SHL
Telebreather
Mêmes fonctions que
le PMF 100
SHL
Telepulse
Oxymeter
Mesure des niveaux de
stauration de l'oxygène
(SpO2) et de la fréquence
cardiaque
Transmission à un centre de
surveillance à distance
En cas de valeurs basses des
paramètres enregistrés, une
alarme incite le personnel du
centre de surveillance à
contacter le patient
[42]
SOMNOcheck et
SOMNOcheck
effort
Dépistage des apnées du
sommeil, contrôle et
traitement de la pression
continue positive (PPC) à
domicile
Mesure du flux respiratoire,
ronflements (à travers une
lunette nasale), fréquence
cardiaque, saturation en
oxygène, position du corps et
la pression PPC, apnées,
hypopnées, variations de la
fréquence cardiaque
Pas de présence de câbles,
évite ainsi une gêne
intempestive
 
VI.
Schéma organisationnel et enjeux de la Télémédecine
A.
Cartographie actuelle de la Télémédecine en France
Evolution de la télémédecine
dans les établissements publics
de santé.
Période 1997 à 2000
Le nombre d'application
à doublé
168         308
Le nombre d'établissement
en réseau à triplé
260         810
La télémédecine se situe toujours dans un contexte politique
d'aménagement du territoire, de démographie médicale et
d'organisation des soins qu'il importe d'analyser avant
d'envisager l'installation de réseaux de télémédecine sous
peine de voir apparaître des dysfonctionnements des réseaux
voire une dégradation de la qualité des soins.
La télémédecine est un outil de communication qui ne peut
pallier l'insuffisance ou l'inadaptation des personnels
présents, la désertification des territoires, ni l'insuffisance
organisationnelle des structures de soins .
Elle ne doit en aucun cas modifier la qualité de la relation
patient médecin et conduire à une dégradation inéluctable de
la qualité de la médecine.
En revanche, elle constitue une amélioration indiscutable du
confort de la pratique médicale dans les cas d'isolement du
médecin et/ou du patient, qu'il s'agisse d'isolement
géographique ou d'isolement dû aux conditions d'exercice
médical.
Actuellement, en l'absence d'étude rigoureuse et
comparative établissant le bénéfice médical de la
télémédecine ou simplement la réduction des coûts de la prise
en charge médicale des patients par télémédecine, il est
difficile d'émettre autre chose que des opinions sur le sujet.
La première cartographie réalisée par le ministère de la
Solidarité en 1996-1997, permettait de dénombrer 168
applications (ou ) projets de télémédecine, dont 41 en
exploitation [17].
A la suite d’une enquête réalisée dans les établissements
publics français en 1996, des orientations nationales ont été
arrêtées afin de :
§
Promouvoir la coopération inter-régionale par le lancement
d’initiatives nationales
§
Introduire la télémédecine parmi les moyens
d’aménagement du territoire et de favoriser ainsi les
établissements de proximité.
La carte ci-contre, actualisée en 2000, indique le nombre
d’établissements publics connectés à une ou plusieurs
application(s) en exploitation ou en cours de mise en place, soit
au total 810 établissements [18].
En outre, la préparation des contrats de plans Etat-régions
sur la période 2000-2006 fait un large place à la santé. Ce
secteur représentera le 2
ème
poste de financement
d’équipements avec près de 34 millions d’euros (220 millions
de francs) globalement (sur un total de 340 millions d’euros
tous secteurs) dont 26 millions apportés par l’Etat. Le cas des
pathologies respiratoires est englobé dans la catégorie autre
spécialités)
B.
Le développement de la Télémédecine
1.
L'approche européenne
Son potentiel
La création d'entreprises de télémédecine, très pratiquée
outre-Atlantique, n'est pas véritablement d'usage courant en
Europe.
L'Europe tire par contre sa force des réseaux d'expertise
qui regroupent des centres d'excellence dans différents
pays : laboratoires, universités, hôpitaux, entreprises. Ces
réseaux, fortement soutenus par les institutions
européennes, sont capables d'offrir une réponse diversifiée,
adaptée et pluridisciplinaire [7]. Dans le secteur de la
télémédecine de tels réseaux se mettent en place
actuellement :
-
entre les projets de recherche appliquée du secteur,
-
entre les centres de télémédecine les plus connus.
Au niveau européen, la télémédecine se développe en
majorité dans le cadre de la recherche, notamment le
programme TELEMATICS et son volet "santé". De plus en
plus, les produits issus de la recherche tendent à devenir des
services commerciaux et à cette fin, la Commission
Européenne dispose de programmes de valorisation, et du
programme "Trans-European Netvork" pour la mise en place
de services opérationnels. Un observatoire de la télématique
de santé a été ouvert en 1996 par le programme
TELEMATICS, l'EHTO (European Health Telematics
Observatory).
2.
L'approche mondiale
UIT
L'Union Internationale des Télécommunications dans le cadre
du secteur du développement, a mis en place un groupe
d'études pour "l'impact des télécommunications sur la santé
et les services sociaux". Un rapport très détaillé sur la
télémédecine  dans  le  monde  est disponible et comporte les
Les projets planétaires
descriptions des applications et projets dans 33 pays et
organisations internationales.
La Banque Mondiale à l'aide de son fonds de développement
des technologies de l'information "InfoDev", soutient des
projets de télémédecine avec un effort de transparence très
apprécié.
Les pays du G-8 coopèrent à un programme de
développement de la société planétaire de l'information, qui
comporte un thème relatif à la santé, lui-même divisé en 8
sous-projets dont le sous-projet 4 pour la télémédecine dont
le thème est la « mise en place planétaire d’une permanence
de soins par la Télémédecine, multilingue, multidisciplinaire,
24 heures sur 24 ».
Le professeur Louis Lareng, directeur de l’Institut Européen
de Télémédecine et président de la Fédération Nationale de
Protection Civile et président de la Société Européenne de
Télémédecine, fait partie de la commission du sous-projet 4
pour la télémédecine et coopère notamment avec l’Italie pour
la responsabilité de l’étude de faisabilité de ce thème (Rome
et Toulouse). Ce projet s’intitule le GETS (Global Emergency
Telemedecine Service). Il se structure par la mise en place
d’un Service Universel facilitant l’accès aux secours et aux
soins, soit à toute personne isolée, soit aux régions éloignées,
désertiques ou en voie de développement, soit d’une façon
générale à toute détresse dont les moyens sont en
inadéquation avec ses besoins.
3.
Le financement des projets
Le développement
d’un projet
Dans le processus de développement d'un projet, on peut
distinguer :
§
les travaux préalables de sensibilisation des
gouvernements et institutions locales ;
§
les études préalables des besoins, de l'organisation
sanitaire et des moyens en communication ;
§
le montage d'un dossier de financement, le plus
souvent lié à un partenariat entre des organisations
gouvernementales et des industries ;
§
la promotion du dossier ;
§
si le financement est accordé, le lancement d'une
étude de faisabilité, aboutissant à un cahier des
charges pour un projet pilote ;
§
la mise en place du projet pilote et sa mise en
opération pendant une période test ;
§
l'extension du projet pilote, qui donne lieu à nouveau à
un dossier de financement et un plan de déploiement
Les deux premiers items s'avèrent souvent très longs et
coûteux, mais ne mobilisent pas les industriels, car ils se
déroulent à fonds perdus. La prise de risque à investir sur ces
phases préalables n'est souvent le fait que de compagnies
américaines, rompues à l'utilisation du capital risque. Ce n'est
pas en tout cas une méthode européenne.
Si l'investissement privé doit se situer comme moteur dans la
mise en place de la société globale de l'information, comme le
recommandait le rapport du Commissaire européen Bangeman,
la prise de risque au départ nécessite un minimum d'argent
gouvernemental quand on se préoccupe de services publics,
comme la santé et l'éducation.
S'agissant de la télémédecine et de la formation médicale qui
l'accompagne, seule une mobilisation conjointe et coordonnée
des capacités d'investissement public permettra de lancer
des opérations à grande échelle et de préparer le terrain pour
l'investissement privé. C'est dans ce sens qu'une coopération
s'établit entre la Commission Européenne, l'Union
Internationale des Télécommunications et l'Organisation
mondiale de la santé sur le financement des études
préalables pour l'organisation de réseaux et services de
télécommunications dédiés à la santé et la formation.
C.
Les enjeux de la télémédecine dans l'HAD
Pour le patient
L'alternative à l'hospitalisation traditionnelle que permet la
télémédecine concerne essentiellement les patients
nécessitant une télésurveillance des paramètres
physiologiques recueillis par le dispositif ou les adaptations
des posologies médicamenteuses en fonction de ces mêmes
paramètres. Ces projets très séduisants doivent être étudiés
de près en particulier en ce qui concerne l'acceptabilité par
les patients et comparativement sur le plan de la qualité des
soins avec des soins dispensés lors de consultations ou visites
classiques. Si ces expériences sont positives la diffusion de
l'hospitalisation à domicile que cette technologie permet
d'envisager aura à la fois l'avantage de laisser le patient dans
son environnement habituel, ce qui est très important pour les
patients âgés, et de réduire les coûts de santé.
1.
Les arguments «pour»:
L’unanimité des opinions
Les acteurs de la télémédecine sont unanimes : la
télémédecine permet à la pratique médicale de s’absoudre
des contraintes temporelles et spatiales.
Elle rend possible un certain nombre de substitutions, que ce
soit entre les sites de soins (hôpitaux ruraux/urbains ;
hôpital/domicile), entre les types de professionnels consultés
(généralistes, spécialistes à des degrés divers d’expertise)
ou entre les processus de soins (soins continus/ponctuels,
surveillance/urgences).
Ces mêmes professionnels bénéficient grâce à la
télémédecine d’une pratique facilitée de leur profession :
§
Surveillance centralisée quotidienne du déroulement
des traitements et réajustement. Dans le domaine de
l’autocontrôle de l’affection, un patient peut mesurer
lui-même sa pression artérielle ou encore son taux de
glycémie et télétransmettre les résultats à son
médecin, ce qui permet un ajustement rapide du
traitement si nécessaire.
§
Traçabilité du traitement
§
Sécurisation de l’administration des traitements et
vitesse de transmission de l’information
§
Partage des connaissances
§
Etude en commun des dossiers patient
§
La fin d’un isolement professionnel souvent mal
ressentie pour certains praticiens
Mais les véritables enjeux de la télémédecine concernent
surtout le sort des patients et leur entourage. Il est déjà
exprimé que la prise en charge des patients est améliorée par
une plus grande célérité, par une meilleure orientation des
patients et par la continuité de soins. D’une manière
générale, elle permet :
§
Une réduction des déplacements inutiles et une
diminution des risques liés au transport
§
Une alternative à l’hospitalisation traditionnelle dans
un établissement de santé
§
Un gain de temps
§
Une possibilité pour le patient de rester dans un
environnement favorable et conserver une activité
professionnelle
§
Amélioration de la qualité des soins
§
Diminution des coûts
§
Une sécurisation induite pour l’entourage
En outre, la télémédecine au travers de la télésurveillance,
s’inscrit dans la volonté des patients à âge avancé à être
soignés à leur domicile et conservés leur autonomie. Par
exemple, la télésurveillance peut être couplée avec certaines
formes d’analyses biologiques à domicile. Par exemple, en mars
1999, un centre d’évaluation gérontolgique a été créé par
l’équipe du docteur Jaeger. Il réalise des bilans de santé à
domicile pour les personnes âgées souffrant de troubles de la
mémoire, de problèmes de perte d’autonomie…Dans une
interview donnée au journal « Notre temps » (décembre
1999), ce dernier précise : « Avec le docteur Patrick Chérin,
professeur de médecine interne à l’hôpital de la Pitié-
Salpêtrière, à Paris, nous sommes convaincus que, aujourd’hui,
il est possible de transporter à domicile les appareils
nécessaires à un bilan complet : cérébral, audiométrique,
visuel, cardio-vasculaire avec électrocardiogramme, doppler,
etc. C’est indispensable pour mettre en place des stratégies
de prévention et maintenir aussi longtemps que possible une
vie autonome à la maison ».
2.
L'adaptation de l'ingénierie biomédicale ?
Les compétences
nécessaires
L’équipement du patient en appareillage est une chose
relativement simple à faire.
Quelle que soit la provenance du matériel, sa gestion
(maintenance, contrôle qualité,…) est complètement
transparente pour le patient. Si à terme, l’hospitalisation à
domicile se développe, ce qui pourra se faire en grande partie
grâce à la télémédecine, il se pourrait que l’on assiste à une
évolution de la fonction du responsable biomédical vers
celui d’un responsable réseau devant la multitude des
données transmises et les technologies employées pour la
transmission (cas où le matériel est prêté par l’établissement
de soins) [6].
Une bonne compétence réseau est donc nécessaire d’autant
plus que le fonctionnement d’un hôpital ne peut tolérer une
interruption prolongée de la transmission de l’information
(principalement lors d’urgence). Le responsable du réseau doit
pouvoir porter un diagnostic rapide des pannes et apporter
des solutions pour résoudre le problème. Il doit s’acquérir des
normes de connections des appareils biomédicaux, des
problèmes d’urgence de transfert de données, des problèmes
d’organisations.
Pour amener son établissement à mieux anticiper les besoins
des utilisateurs, il s’intéressera de près aux stratégies
d’achat du matériel médical.
 
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