Une chaire sur le syndrome métabolique
Chaire académique DOT : Disruptive Organoids Technologies – stratégie avancée d'ingénierie des organoïdes contre le syndrome métabolique.
Chercheur responsable de la chaire :
Cecile Legallais, directrice de recherche CNRS
Laboratoire biomécanique et bio ingenierie, BMBI UTC-CNRS UMR 7338
Partenaires : Laboratory of organ biosystem – University of Tokyo; Laboratory of Micro Mechatronic Systems, LIMMS CNRS/Institute of Industrial Science
Présentation
Le syndrome métabolique (MSy) a une prévalence allant jusqu'à 36 % dans les pays européens. Le syndrome métabolique est un trouble complexe impliquant plusieurs tissus et organes en interaction et entraînant le diabète (les patients atteints du syndrome métabolique sont 5 fois plus susceptibles de développer un diabète de type 2), l'obésité, la stéatose hépatique non alcoolique (la prévalence de la stéatose hépatique non alcoolique est comprise entre 50 % et 90 % chez les patients obèses et entre 30 % et 74 % chez les patients atteints du syndrome métabolique), l'insuffisance cardiaque (jusqu'à 49 %) ou encore la cécité.
Le manque de suivi pertinent chez les patients et de modèles physiopathologiques humains a conduit à des goulots d'étranglement dans l'évaluation des risques, le diagnostic, le dépistage des médicaments et donc à la définition de besoins non satisfaits de la part des entreprises (pharmaceutiques, alimentaires, …) et des cliniciens.
Le programme de la chaire est positionné aux frontières de la bio-ingénierie, de la biologie avancée des cellules souches, des biocapteurs et de la technologie de diagnostic pour répondre à cet important défi sociétal et de soins de santé : le diagnostic et la thérapie du syndrome métabolique en utilisant des innovations avec les technologies d'organoïdes.
Au cours des 5 dernières années, les chercheurs de l'UTC, du CNRS et de l'Université de Tokyo ont été à la pointe des contributions au développement :
- d'organes bioartificiels incluant le foie et le pancréas pour le maintien en vie des patients ;
- de nouveaux protocoles pour la bioconstruction d'organoïdes avancés ;
- de tissus hépatiques et pancréatiques dérivés de cellules souches ;
- d'outils de modélisation des maladies par MSy ;
- de micro- et nanotechnologies en ingénierie tissulaire ;
- de biocapteurs pour le diagnostic et le suivi.
Notre réseau franco-japonais est maintenant impliqué dans de nouveaux défis expérimentaux qui nécessitent des avancées technologiques substantielles pour la conception et la fabrication d'innovations matures capables d'aborder les domaines d'application.
Capitalisant les expertises complémentaires de l'UTC, du CNRS et de nos partenaires situés à l'Université de Tokyo, le projet DOT vise à susciter l'innovation et la recherche jusqu'aux échanges intersectoriels. Nous développerons nos efforts dans des actions dédiées pour partager nos connaissances et nos idées de la recherche à la clinique et aux solutions de marché. Les thèmes scientifiques abordés concerneront :
- (WP1) « New bioengineered organoids for therapeutic solutions for MSy »;
- (WP2) Modèles avancés d'organes sur puce pour les études MSy et le criblage de médicaments.
Les modules scientifiques seront combinés en un module traitant du transfert et de la valorisation (WP4) et un module concernant la formation, l'éducation et la mobilité (WP3) sur la base des protocoles d'accord signés entre l'UTC, l'école supérieure d'ingénierie et l'institut des sciences industrielles de l'université de Tokyo. Le projet global sera également réalisé en collaboration avec le LIMMS et sa collaboration à long terme entre le CNRS et l'Université de Tokyo.
Actions de recherche et de formation
La recherche
Le WP1 identifiera la meilleure combinaison biohybride d'organoïdes utilisant des cellules humaines candidates et des biomatériaux pour l'encapsulation, et proposera (i) des organoïdes implantables et (ii) une thérapie innovante d'organes bioartificiels fonctionnant à l'extérieur du corps pour aider les patients souffrant d'une défaillance aiguë d'un organe comme alternative à la transplantation ou comme pont vers la transplantation d'un organe chez un patient stabilisé.
Dans le WP2, nous développerons des organoïdes basés sur la technologie des organes sur puce afin de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans les différentes étiologies évoluant vers le syndrome métabolique. Cela contribuera au développement d'outils de diagnostic et de dépistage pour une stadification efficace et précise de la maladie, impliquant des interactions d'organe à organe. Ces outils seront ensuite utilisés pour évaluer les effets des nouveaux médicaments candidats. Grâce à notre réseau de recherche composé d'experts dans différents domaines, nous espérons faire un pas de plus vers la compréhension, le diagnostic et les thérapies du syndrome métabolique.
Cursus de formation
L'objectif est de former des étudiants de l'UTC et de l'étranger, notamment de l'Institut des Sciences Industrielles (IIS) et de la Graduate School of Engineering (GSE) de l'Université de Tokyo. Les séminaires et écoles communes comprennent les événements qui se tiendront à Tokyo et à Compiègne.
Plus spécifiquement, une école d'hiver est proposée chaque année à l'UTC sur les organes bioartificiels, les capteurs et les micro- et nano-systèmes, les biopuces, les organoïdes et la technologie. Elle associe des conférences plénières de professeurs français et japonais, des travaux pratiques dans le laboratoire UTC-BMBI de l'UTC et un projet de conception d'un organe innovant sur puce. A l'UTC, il est ouvert sous l'acronyme "API".
Des conférences d'experts de l'Université de Tokyo sont également organisées dans le cadre des cours majeurs de l'UTC tels que la biocompatibilité, les organes artificiels ou les innovations en ingénierie biomédicale.
Enfin, les étudiants de l'UTC sont accueillis en stage dans les laboratoires IIS et GSE pour participer à des projets de recherche, dans le cadre des deux « MOU » (memorandums of understanding) signés, en lien avec la direction internationale de l'UTC (DRI) et celle de l'Université de Tokyo.
Les moyens
Ce projet ambitieux est financé par l'UTC, et bénéficiera de soutiens financiers complémentaires (ANR MIMliver on chip ; JSPS Grant in aid‑B, fibrose du foie ; LIMMS internal projet interne ; JSPS C2C Jetme, …).
Actuellement, le soutien de l'UTC consiste au financement suivant :
- 2 cofinancements de thèse (1 déjà cofinancé par la Région Hauts de France, travaillant sur le WP1) ;
- Les frais de fonctionnement des doctorants impliqués dans le programme ;
- Budget couvrant les frais de voyage pour l'organisation de séminaires et d'écoles d'hiver ;
- Statut de « professeurs invité »s pour les professeurs Sakai et Minami
Deux doctorats (CNRS/U Tokyo) ont déjà été attribués pour soutenir la collaboration, et ont débutés en octobre 2023.
Contacts de la recherche à l'UTC