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Histoire de l'UTC

L'UTC, éta­blis­se­ment public à carac­tère scien­ti­fique, cultu­rel et pro­fes­sion­nel, a été créée en 1972 pour être une uni­ver­si­té expé­ri­men­tale de technologie. 

Guy Deniélou, fondateur de l'UTC

Né le 14 juin 1923 à Tou­lon, Guy Denié­lou s'engage comme mate­lot dans la Marine en juin 1940. Il rejoint Cher­bourg en tant qu'officier sous-mari­nier pour tra­vailler sur la concep­tion d'un sous-marin nucléaire, après avoir été for­mé au génie nucléaire à Saclay en 1957 et 1958. Il quitte la Marine lorsqu'il est recru­té au CEA en 1959. Sous l'autorité du phy­si­cien Louis Néel, il par­ti­cipe alors au déve­lop­pe­ment du Centre d'études de la neige (CEN) de Gre­noble. En même temps, Louis Néel le charge de l'enseignement de neu­tro­nique en théo­rie des réac­teurs à l'Institut poly­tech­nique de Gre­noble. Nom­mé chef du dépar­te­ment des réac­teurs à neu­trons du CEA en 1971, il conçoit le réac­teur à neu­trons rapides Phé­nix, pré­cur­seur du Superphénix.

La genèse d'une idée

Durant les années 1960, Guy Denié­lou rejoint un groupe de réflexion qui compte par­mi ses membres des indi­vi­dus aus­si pres­ti­gieux que Pierre Guillau­mat, ministre de l'éducation natio­nale par inté­rim, ou Pierre Aigrain, direc­teur des ensei­gne­ments supé­rieurs. Ensemble, ils réflé­chissent à la créa­tion d'un éta­blis­se­ment pilote de sciences appli­quées et pro­posent la créa­tion d'une nou­velle uni­ver­si­té bap­ti­sée « Paris Nord ».

Selon eux, le rela­tif retard tech­nique de la France résulte d'un cer­tain mépris pour la tech­no­lo­gie, vécue comme une sous-culture, sans recon­nais­sance en tant que science fon­da­men­tale ni comme science appli­quée et ne per­met­tant pas d'accéder à des postes de diri­geants. Leur sou­hait est donc de créer un nou­veau type d'ingénieur qui puisse se réa­li­ser en tant que tel.

L'ouverture au monde exté­rieur repré­sente un second chal­lenge. La tech­no­lo­gie doit être ensei­gnée avec des indus­triels qui siègent au conseil d'administration pour par­ti­ci­per aux choix stra­té­giques, au conseil scien­ti­fique pour aider à en défi­nir la poli­tique scien­ti­fique, ou encore aux bureaux de dépar­te­ments pour orien­ter les axes de for­ma­tion.

En 1971, année de l'introduction de la tech­no­lo­gie dans les classes de 4e et de 2de, Pierre Bille­cocq, secré­taire d’État à l’Éducation natio­nale, pré­sente les axes de cette nou­velle uni­ver­si­té. Guy Denié­lou est alors dési­gné par Oli­vier Gui­chard, ministre de l’Éducation Natio­nale, pour créer et diri­ger ce pro­to­type uni­ver­si­taire.

Pourquoi Compiègne ?

Ini­tia­le­ment, cette uni­ver­si­té expé­ri­men­tale de tech­no­lo­gie devait être créée en région pari­sienne, à Vil­le­ta­neuse. Cepen­dant, à cette époque, l'heure est à l'aménagement du ter­ri­toire et tout est fait pour décon­cen­trer Paris. De plus, les évè­ne­ments de Mai 68 ont fait craindre qu'une grande uni­ver­si­té à Vil­le­ta­neuse ne repro­duise les condi­tions explo­sives de Nan­terre. Com­piègne est donc choi­sie en 1969. Proche de la région pari­sienne, d'un rac­cor­de­ment auto­rou­tier et du futur aéro­port de Rois­sy, Com­piègne a en outre l'avantage de dis­po­ser d'espace. Ce choix per­met éga­le­ment de ren­for­cer l'interaction entre l'ingénieur et la cité. La sym­biose peut désor­mais se réa­li­ser entre les étu­diants et Com­piègne, alors peu déve­lop­pée au niveau ter­tiaire supé­rieur. La déci­sion sera défi­ni­tive avec l'appui de Jean Legendre, maire de la ville, qui sai­sit immé­dia­te­ment l'opportunité d'un tel projet. 

Le réseau des UT

Quinze ans plus tard, le modèle UTC a fait ses preuves. En février 1985, le pré­sident de la Répu­blique, Fran­çois Mit­ter­rand, ain­si que Jean-Pierre Che­vè­ne­ment, ministre de l’Éducation natio­nale, se rendent sur place et annoncent un sou­tien en termes de moyens humains et maté­riels. C'est dans ce contexte que naît la pre­mière « petite sœur » de l'UTC, ini­tiée par l'intérêt de Jean-Pierre Che­vè­ne­ment. En mai 1985, des négo­cia­tions sont réa­li­sées entre l’École de micro­mé­ca­nique de Besan­çon, l'UTC et les grands par­te­naires indus­triels de Franche-Com­té que sont Alstom, Bull et Peu­geot. Cette antenne, dédiée aux trai­te­ments des sur­faces et à la concep­tion de pro­duits indus­triels, sera ain­si implan­tée en pre­mier lieu dans le châ­teau de la com­mune de Seve­nans, à proxi­mi­té de Bel­fort. La pre­mière ren­trée a lieu le 15 octobre 1985. Le 31 mars 1987, le pré­sident Fran­çois Mit­ter­rand vient poser la pre­mière pierre de ce qui devien­dra ensuite l'UTBM, l'université de tech­no­lo­gie Bel­fort-Mont­bé­liard.

Confir­mant sa dif­fé­rence en matière d'innovation uni­ver­si­taire, l'UTC fait de nou­veau figure d'exemple au début des années 1990. Sous l'impulsion du conseil géné­ral de l'Aube, une troi­sième antenne est ain­si mise en pro­jet dès 1992 : l'UTT, l'université de tech­no­lo­gie de Troyes. Un décret de créa­tion est signé en 1994, et les pre­miers étu­diants en sortent diplô­més en 1996.

Désor­mais réunis à tra­vers le réseau des UT, ces trois éta­blis­se­ments sou­lèvent un nou­veau défi, celui de l'internationalisation. C'est en effet dans cette pers­pec­tive qu'un rap­pro­che­ment s'établit avec l'université de Shan­ghai, la Chine deve­nant incon­tour­nable dans le monde de l'éducation supé­rieure. Ce pro­jet ambi­tionne ain­si de for­mer à la fois des ingé­nieurs chi­nois pour répondre aux besoins des grands groupes et de per­mettre à de jeunes fran­çais de s'imprégner de la culture chi­noise. L'UTSEUS, uni­ver­si­té de tech­no­lo­gie sino-euro­péenne de l'université de Shan­ghai, naît en février 2005.

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