LUTECH : une SATT comme «filtre aux projets d'innovation»
Nées du constat de l'État que les résultats obtenus par les laboratoires de recherche faisaient trop rarement l'objet de valorisations industrielles et d'innovations, en raison d'un écart important entre ces deux mondes, les sociétés d'accélération du transfert de technologies (SATT) ont pour mission de permettre la maturation du travail scientifique. Situées au carrefour du monde de la recherche et des entreprises, les SATT sont de nouveaux acteurs économiques qui visent à accroître l'efficacité du dispositif français de valorisation de la recherche, en accélérant notamment son transfert et son utilisation par l'industrie.
Site web de la SATT
Contexte
Les sociétés d'accélération du tranfert de technologies (SATT) interviennent comme prestataires de services en matière de valorisation de la recherche pour leurs actionnaires et d'autres clients potentiels. Elles disposent également de moyens financiers pour soutenir des projets en phase de maturation. L'opérateur de cette action est l'Agence nationale de la recherche (ANR).
Véritable "filtre à projets d'innovation et de recherche", leur mission est de traduire les découvertes et compétences de la recherche publique en applications concrètes répondant aux besoins des entreprises. Leur activité est dédiée au dépôt de brevets, aux opérations de preuve de concept, aux créations de start-up, licensing… Les SATT ont été créées grâce au programme investissements d'avenir et bénéficient d'un fonds de 900 millions d'euros.
Objectifs
La SATT Lutech intervient sur l'ensemble des étapes du transfert de technologie : la détection des inventions et l'analyse des besoins du marché, la stratégie de propriété intellectuelle, la maturation (investissement dans une preuve de concept pour diminuer les risques technologiques, réglementaires et économiques), l'accompagnement du transfert vers l'industrie par la création de start-up ou la négociation de licences d'exploitation. Elle peut associer des entreprises dans l'élaboration, le pilotage ou la réalisation de projets de comaturation.
Le potentiel scientifique et la renommée internationale de ses actionnaires permettent à la SATT Lutech de proposer un portefeuille de technologies conséquent et varié dans les domaines suivants :
- Santé,
- Technologies de l'information et de la communication,
- Chimie,
- Matériaux,
- Procédés,
- Ingénierie et services,
- Environnement et énergie.
La SATT définit également la stratégie de propriété intellectuelle, pilote et finance les projets de maturation sur les volets technologique, humain et marketing dans le but de diminuer les risques et de favoriser le transfert vers le monde industriel. Elle accompagne ainsi le chercheur dans son projet de transfert depuis la déclaration d'invention jusqu'à la licence d'exploitation ou la création d'entreprise, en partenariat avec les incubateurs.
Enfin, son objectif est de mettre en avant la pluridisciplinarité des domaines d'excellence de l'UTC.
Porteurs du projet
La SATT Lutech s'appuie sur l'UTC, l'université Pierre et Marie Curie (UPMC – Paris 6), l'université Panthéon-Assas (Paris-II), l'Institut européen d'administration des affaires (Insead), l'Institut Curie, l'École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI), le Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN) et le CNRS, soit près de 10 000 chercheurs dans le développement durable, les services, les technologies du vivant et de la santé, l'information.
La convention passée entre la SATT Lutech et l'UTC a permis de faire émerger plusieurs projets, notamment le projet IDCCM (Integrated Dynamic Cell Cultures in Microsystems), qui repose sur les travaux de l'équipe Microfluidique et microsystème cellulaire du laboratoire Biomécanique et bioingénierie (BMBI).
L'objectif du projet IDCCM est de proposer aux acteurs de l'industrie pharmaceutique, cosmétique et chimique un système de test in vitro sur cellules (primaires humaines ou animales, lignées cancéreuses…) reproduisant fidèlement des conditions in vivo afin de s'affranchir des tests sur mes animaux. Ce système permet de réduire les coûts des tests, d'améliorer leur validité, de limiter les tests sur les animaux, de simuler l'effet du système circulatoire sanguin, de réaliser des analyses en temps réel in situ, et enfin de travailler sur des cellules humaines pour une meilleure extrapolation in vitro/in vivo.
La SATT Lutech accompagne ce projet sur les volets de la propriété industrielle, du marketing ainsi que du développement technologique. Elle finance la réalisation de tests biologiques complémentaires et le développement d'une version plus intégrée de la plateforme IDCCM.
"Nous rentrerons prochainement de nouveaux projets issus de BMBI, et nous nous rapprochons des travaux du laboratoire Costech. L'UTC a l'habitude de travailler avec des industriels, ce qui est assez rare et rend notre collaboration très agréable. J'espère également que nous pourrons nous rapprocher des étudiants pour leur soumettre des projets de création d'entreprise. Déjà, deux diplômés de l'UTC ont créé une entreprise issue d'un projet en maturation à la SATT, TEM Project, dans le secteur de la création musicale. Les étudiants ont un vrai rôle à jouer", signale Chantal Vernis, présidente de la SATT.
Contacts de la recherche à l'UTC
Plaquette des investissements d'avenir à l'UTC